Il existe des légions d’esprits mauvais. Ils détestent Dieu. Ils haïssent les humains. Ils aiment se cacher et répandre la confusion. Les plus habiles à s’emparer des âmes, sont célèbres : on les appelle les « sept péchés capitaux ». Il y a la voracité, l’obscénité, la cupidité, la méchanceté, la jalousie, l’oisiveté et l’orgueil. Ceux-là, comme leur nom l’indique, sont des « capitaines » qui permettent avec des variantes diverses d’infester et d’infecter l’esprit des hommes. Ils font des millions de morts.
Mais le Christ a vaincu la mort et les vrais croyants ne craignent pas la mort.
C’est pourquoi l’objectif des esprits impurs est de nous conduire à la mort éternelle, où l’âme ne voit plus aucune lumière. Ils veulent nous mener, lentement et sûrement, comme des brebis à l’abattoir, vers leur chef le plus ténébreux : l’esprit de mort !
Depuis longtemps, il prospère sous couvert de l’athéisme pratique et de la laïcité. La société occidentale lui voue désormais un culte de plus en plus explicite, au nom de l’art ou d’un humour noir et graveleux. Elle y voit pourrir sa culture[1]. Elle offre chaque jour à ces Molochs[2], sa jeunesse prometteuse et ses valeurs traditionnelles les plus élevées (la famille, l’honneur, la liberté, le travail, la culture, le droit, la raison, l’effort, l’égalité, la maîtrise de soi…). Tout ce que les Grecs et les Romains avaient laissé en héritage, tout ce que l’Évangile a fait germer en 2000 ans (le sacré, la solidarité, la fraternité, le respect, la tradition, l’amour des pauvres, la dignité sexuelle, le culte de la vie, la foi, la culture populaire…) est attaqué par un acide démoniaque, corrosif au goût sucré d’un humanisme libertaire plein de bons sentiments. Mais l’esprit de mort est bel et bien là quand les addictions enchaînent nos enfants ; quand des pratiques sexuelles salissent la dignité humaine ; quand l’esprit de possession engendre l’individualisme et la misère ; quand la violence verbale et physique dévore la vie sociale ; quand les rivalités exhalent des haines fraternelles ; quand des vies lascives accouchent de vices sordides ; quand des potentats se prennent pour des dieux et détournent de la religion…
Le Christ est la Vie éternelle à laquelle notre âme adhère librement, volontairement, consciemment. L’esprit de mort n’a donc pas seulement pour objectif de nous faire mourir (s’il le pouvait, nous serions déjà morts depuis longtemps !). Son but, c’est le reniement des âmes qui appartiennent à Jésus. Il se réjouit quand les enfants de Dieu, pour qui le Christ est mort, optent délibérément pour le chemin large et spacieux de la perdition. Alors, il massacre tout : âmes, corps, relations, vies, familles… et même la société.
Mes « zanmi », il me semble, qu’un esprit de mort a jeté depuis longtemps son dévolu sur nous. Fort des ombres et des crimes qui jalonnent notre histoire, il veut dévorer notre peuple et le conduire à son implosion. Malgré les grâces divines, les conversions, la piété, les beautés naturelles, le multiculturalisme et les talents sans nombre des gens de chez nous, des crises et des violences jalonnent avec de plus en plus d’intensité notre pays. Elles n’ont pas qu’une origine humaine et récente. Elles montrent au contraire la profondeur des racines de ce suicide collectif, dont nous sommes tous victimes. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’appartient qu’à nous de le combattre et de le chasser. Lui et ses 7 fils. Il « suffit » de le vouloir. Mais de le vouloir tous ensemble dans l’unité. Avec la Grâce ! Annou alé !
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
[1] on se rappelle de la cérémonie d’ouverture des JO « Paris 2024 », du récent spectacle satanique « portes des ténèbres » dans les rues de Toulouse, dans certaines séries de Netflix, dans les célébrations d’Halloween pour les petits et les grands… la liste est longue.
[2] dieux païens du monde des morts à qui on offrait des sacrifices humains au temps de l’Ancien Testament.
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