Historique
La Martinique ne compte qu'un seul diocèse qui porte le titre de "Saint-Pierre et Fort-de-France".
Le diocèse de Martinique, Fort-de-France-et-Saint-Pierre, a été érigé le par le Pape Pie IX avec siège épiscopal à Fort-de-France. Il est alors suffragant de l'archidiocèse de Bordeaux jusqu'en 1905.
Le , le siège épiscopal est transféré à Saint-Pierre, qui est alors la capitale économique et intellectuelle de l'île, en la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption érigée dans le quartier du Mouillage.
À la suite de la destruction de celle-ci et de la ville de Saint-Pierre lors de l'éruption de la montagne Pelée en 1902, le siège épiscopal est rapatrié en la cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France le . Le diocèse devient suffragant de la Congrégation pour la propagation de la foi en 1905.
Le diocèse de Martinique, Fort-de-France-et-Saint-Pierre, est élevé en archidiocèse de Saint-Pierre et Fort-de-France le par le Pape Paul VI.
Après Vatican II, l'île entre au niveau diocésain dans la Conférence épiscopale des Petites Antilles qui intègre mieux la Martinique dans son environnement caribéen.
Le diocèse de Martinique compte actuellement 47 paroisses regroupées en 8 districts.
Les 6 évêques de 1850 à 1911
Jean-François Etienne le Herpeur (1851-1858) :
Né à St Ouen de Caen, sacré évêque de la Martinique le 5 janvier 1851, le nouvel évêque embarque à Brest, le 14 mars et lors de la traversée, une violente tempête sévit pendant 8 jours. L'évêque fit alors cette prière et promesse : élever un sanctuaire à la Sainte Vierge s'ils arrivent sains et saufs à la Martinique. "Quelques heures plus tard, une saute de vent humainement inespérée les ramenait en sécurité" dira son successeur. C'était le 25 mars, jour de l'Annonciation. Ils seront débarqués en Martinique sains et saufs le 24 avril 1851. L'évêque se met sans tarder à chercher un terrain pour honorer sa promesse malgré l'épidémie de peste qui faisait de nombreuses victimes. C'est à Morne-Rouge qu'il établit le culte de Notre Dame de la Délivrande. Il l'annonce à ses diocésains dans une lettre pastorale : " La chapelle de Morne rouge portera désormais le titre de Notre-Dame de la Délivrande et sera un lieu de pèlerinage (...). Nous voulons que la Mère de Dieu soit la Patronne, la Maîtresse, la Reine et la Mère du Diocèse et de chacune des âmes qui nous sont confiées. ". Aujourd'hui encore, sa dévotion est honorée par de nombreux fidèles. Il décède le 13 avril 1858 d'une bronchite aigüe. Il est inhumé dans le chœur de la cathédrale.
Louis-Martin Porchez (1858 - 1860) :
Né à Amiens. Sacré le 21 novembre 1858, il est resté évêque 1 an et demi et meurt le 12 juin 1860 des suites de la fièvre jaune. Il est inhumé dans le chœur de la cathédrale. Puis le siège épiscopal a été vacant de 1860 à 1870 pour cause de désaccords entre le gouvernement impérial et le Saint-Siège, soit jusqu'à la fin de l'Empire.
Armand Joseph Fava (1871 - 1875) :
Il a exercé son ministère à la Réunion pendant 20 ans et est mort à Grenoble (ayant été retransféré suite à de sérieux problèmes de santé en 1874).
Julien François Pierre Carméné (1875 - 1897) :
Le 24 août 1875, un décret du Général Mac Mahon le nomme évêque de la Martinique. Né en Bretagne , il exerça son ministère pendant 22 ans à la Réunion. Il eut à faire face aux cataclysmes de l'incendie de Fort-de-France en 1890 suivi du violent cyclone du 18 aout 1891. Pour le clergé, il créa une caisse de retraite diocésaine qui lui valut une demande de démission de la part de Rome, qu'il accepta dans l'obéissance filiale et se retira en France, à Loudéac jusqu'à sa mort en 1908. Il est inhumé à Tréby dans sa paroisse natale. Mgr CARMENE figure sur l'un des vitraux de la cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France.
Joseph Etienne Frédéric Tanoux (1898-1899) :
Recteur de l'église Saint-Louis des Français à Madrid, il fut nommé évêque de la Martinique en 1898 mais décède 1 an après de la maladie de la pierre le 21 novembre 1899. Il est inhumé dans le chœur de la cathédrale Saint Louis aux côtés de Mgr Le Herpeur et Mgr Porchez.
Marie Charles Alfred de Cormont (1899 - 1911) :
Né à Paris et nommé évêque par décret du Président de la République le 9 décembre 1899. Son épiscopat est marqué par la catastrophe volcanique de 1902 à laquelle il put échapper étant en congé forcé en France à ce moment-là. C'est Mgr Parel, l'administrateur du diocèse, qui doit faire face aux effets immédiats de l'éruption. A son retour, il organise des quêtes de solidarité pour les sinistrés. L'église de Morne-Rouge ayant été détruite, il fit construire un nouveau sanctuaire à Redoute pour accueillir la statue de Notre-Dame de la Délivrande que l'éruption a épargnée. Il s'est vu appliqué les conséquences de la loi de la séparation de l'Etat et de l'Eglise en 1911. Mgr de Cormont ne termine pas son épiscopat en Martinique qu'il quitte définitivement le 3 aout 1911. Il termine son épiscopat dans le diocèse d'Aire- et Dax jusqu'à sa démission en 1930. Il meurt 3 ans après.
Les 6 évêques de 1912 à aujourd'hui
Jospeh François Malleret (1912- 1914) :
Né dans le Puy-de-Dôme. Un décret du 14 mars 1912 confie à la Congrégation du Saint-Esprit, le diocèse de Martinique, avec une triple mission : choisir des évêques, envoyer des missionnaires et former un clergé séculier. C'est dans ce contexte qu'a été nommé Mgr Malleret, 1er évêque spiritain de la Martinique. Il arrive dans un diocèse en pleine réorganisation suite à la Loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Il mis en place le Denier de l'Eglise déstiné à l'entretien du clergé. Mais il doit très vite regagner la France pour des raisons de santé. Il meurt le 25 juin 1914.
Paul Louis Joseph Lequien (1915 - 1941) :
Né à Marseille, il fait partie de la Congrégation des pères du Saint-Esprit. Après de nombreuses années passées en Afrique, en Haïti puis en Guadeloupe, le Pape Benoit XV le nomme évêque de Martinique en 1915. Il est considéré comme un évêque "bâtisseur" avec un épiscopat marqué par la reconstruction de nombreuses églises : Vert-Pré, Redoute, Terre-Sainville, Sainte Thérèse, Morne-des-Esses et le Sacré Cœur de Balata. Surnommé "l'évêque de fer" dans ses dénoncements et d'appels vifs pour des pratiques de la Foi "moins païennes pour les fêtes religieuses, moins routinières des classes aisées et moins superstitieuses des classes populaires". En 1941, il décède des suites d'une angine de poitrine. Il est inhumé, selon son désir, dans l'Eglise du Sacré Cœur de Balata.
Henri Marie Varin de la Bruneliere (1941 - 1967) :
Né près de Coutances, c'est un missionnaire du Saint-Esprit depuis de nombreuses années en Martinique (depuis 1926). Nommé vicaire à la cathédrale, puis à Balata, Grand-Rivière, Lorrain, Basse-Pointe. En 1941, il succède à Mgr Lequien comme évêque de Martinique nommé par le Pape Pie XII. il fut sacré évêque dans la catéhdrale Saint Louis de Fort-de-France par Mgr Gourtray, évêque de Cayenne. Il dut prendre position contre l'Amiral du régime de Vichy avec la population " Amiral, si vous tirez sur la foule, sachez que je serai avec elle". Il participa au Concile Vatican II dont il en accepta toutes les décisions, mais refusant les dérives et interprétations abusives faites par la suite. Il se retira a 72 ans à Rivière-Pilote dont il devient curé après sa démission jusqu'à son décès en 1983. Il est inhumé dans cette petite église.
Maurice Marie Sainte (1972 - 2003) :
Né à Balata, il partit faire son séminaire au Canada puis à Rome avant de revenir en Martinique en 1959. Aumônier de Lycée, responsable de la Pastorale des vocations, puis vicaire général, il fut ordonné évêque le 12 octobre 1969. C'est le 1er évêque martiniquais natif. Les réactions des Martiniquais sont empreintes de fierté et de joie :" Cest au milieu de nous, c'est chez un de nos frères, que Dieu s'est choisi un représentant pour être notre père". En 1972, lorsque Rome a réuni la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane en une seule province ecclésiastique, il devint alors archevêque de cette province. C'est le plus long épiscopat du diocèse depuis sa création.
Michel Méranville (2004 - 2015) :
Né au Vauclin, il a fait toutes ses études à Rome et fut vicaire à Terre-Sainville à son ordination en 1959, puis au Lamentin. De 1966 à 1970 son ministère sacerdotal l'amena à un retour quelques années en métropole. A son retour en Martinique, il fut aumônier de Lycée puis de prison avant d'être nommé curé de la cathédrale en 1981 jusqu'à sa consécration épiscopale le 18 avril 2004. Le 7 mars 2015, le Pape François accepte sa démission pour limite d'âge et nomme le frère David Macaire pour lui succéder.
David Macaire (2016 - aujourd'hui) :
Né à Nanterre, il revient en Martinique avec sa famille lorsqu'il est encore nourrisson. Il repartit en métropole après son bac. Après quelques années d'études et de travail, il entre dans l'Ordre des Précheurs Dominicains de la Province de Toulouse en 1994. Ordonné prêtre à Toulouse le 23 juin 2001, il exerce son ministère dans le diocèse de Bordeaux. En 2011, il rejoint le Couvent des Dominicains de la Sainte Baume dans le diocèse de Fréjus-Toulon comme prieur et recteur du sanctuaire. A partir de 2012, il est exorciste du diocèse de Fréjus-Toulon. Il est nommé archevêque de Saint-Pierre et de Fort-de-France le 7 mars 2015 par le Pape François. Depuis le 13 mai 2021, suite à la démission acceptée par la Pape de Mgr Riocreux, évêque de Guadeloupe, il est administrateur apostolique du diocèse de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre. En savoir plus (...)
Les grands témoins de la foi
Léon Papin-Dupont (1797 - 1876) :
Léon Papin-Dupont, né le 24 janvier 1797 au Lamentin et mort le 18 mars 1876 à Tours, est surnommé « l'apôtre de la Sainte Face de Jésus » et « le saint homme de Tours ». Il est reconnu vénérable par saint Jean-Paul II le 21 mars 1983. Décret de Rome en 1983 reconnaissant " les vertus héroïques du laïc, serviteur de Dieu, Léon Dupont"
Louis Henri Adolphe Trillard (1866 - 1917) :
Né le 18 avril 1826 à Fort-de-France et mort dans la même ville le 12 octobre 1981 - "Apôtre de la charité" - Président de la Conférence St Vincent de Paul - créé en 1907 "la Providence - Orphelinat Saint Louis" suite à la catastrophe de l'éruption de 1902 - Œuvre qu'il installe dans la Maison des Soeurs de St Paul de Chartres, rue Galliéni et qui s'associera plus tard et encore aujourd'hui à la Fondation des Apprentis d'Auteuil (Espérance)
P. Gaston Jean-Michel (1911 - 2015) :
Véritable mémoire pour l'Eglise Martiniquaise, 60 ans de service : Direction des œuvres de Lyon, fondation de la Radio Saint-Louis (1982/83), aumônier des hôpitaux, des prisons, création de la Jeunesse Agricole Chrétienne (JAC). Le 15 juin 20098, il est nommé prélat d’honneur de sa Sainteté, par le pape Benoît XVI, à Rome. - Lire l'ITW de Mgr David Macaire pour son livre sur P. Gaston Jean-Michel
Les congrégations missionnaires d'hier
- Les Dominicains : 1ers missionnaires arrivés en Martinique en 1635. En 1801, l'ordre est supprimé. Le dernier dominicain en Martinique meurt en 1832.
- Les Capucins: arrivés peu après les dominicains en 1637. Supprimés en 1801. Le dernier capucin en Martinique meurt en 1819.
- Les Jésuites : S'installent en Martinique en 1640. Dissout en 1763.
- Les Ursulines : seul ordre religieux féminin. Elles demeurent aux Antilles jusqu'en 1750, se spécialisant dans l'éducation des jeunes filles
- Les Frères de Plöermel : congrégation de frères de l'instruction chrétienne fondée en 1819. Dissoute en France en 1903.
- Les Petites Sœurs de Jésus : la Fraternité des Petites Sœurs de Jésus, fondée par Petite Sœur Magdeleine de Jésus le 8 septembre 1939, s’inscrit dans la spiritualité du Père Charles de Foucault qui peut se résumer ainsi : l’Evangile vécu dans la pauvreté totale, la vie toute ordinaire de Jésus à Nazareth et son amour toujours présent dans l’Eucharistie. C’est en l’église Saint Jacques du Carbet en juin 2020 que s’est déroulée la messe d’action de grâce en l’honneur des Petites Sœurs de Jésus, qui quittent la Martinique après 65 ans de présence et de service auprès des plus pauvres. 2 membres sont en maison de retraite au Prêcheur vivant du témoignage de la présence et de l'amitié.
- Les sœurs missionnaires du Saint-Esprit (Spiritaines) : sont restées plusieurs années en Martinique avec pour mission l'animation de chapelles et de paroisses et sont aujourd'hui reparties.
- Les Sœurs de St Paul de Fribourg : dont la mission était l'évangélisation par les moyens de communication sociale, ont œuvré, entre autres, à la revue diocésaine Eglise en Martinique. Elles sont reparties aussi récemment en Suisse après de nombreuses années de présence en Martinique.
Les congrégations d'aujourd'hui
- Les Spiritains
- Les Bénédictins
- Les Soeurs Saint-Joseph de Cluny
- Les Bénédictines
- Les Soeurs dominicaines missionnaires ND de la délivrande
- Les Soeur de St Paul de Chartre
- Les Soeurs de la Charité de St Louis
Voir toutes les communautés présentes aujourd'hui dans notre diocèse
Livre "Histoire du diocèse de la Martinique"
La plupart des informations de cette page sont extraites du livre "Histoire du diocèse de la Martinique" - Editions du Signe - Suzette QUITMAN - publié en 2011 - Disponible en paroisse ou à l'archevêché au prix de 15 euros.
* crédits photos P. Luc Philippon (sauf indications contraires)
A la rencontre des diocèses KTO
Découvrez l'émission " à la rencontre de la vie des diocèses" diffusée sur KTO en décembre 2023 sur la vie de notre diocèse de Martinique
Articles de presse sur le diocèse
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jeudi 14 novembre 2024
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Fêtes de la Toussaint et des défunts : 2 jours de souvenirs, de partage, de fleurs et de lumières
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vendredi 1 novembre 2024
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De passage en Martinique, les jeunes sœurs Louise et Madeleine originaires du Sénégal, consacrent leur vie à Dieu
Sœur Louise et sœur Madeleine ont décidé de consacrer leur vie à Dieu. Elles ont prophétisé leurs vœux provisoires, une étape obligatoire dans le [...]
lundi 28 octobre 2024
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