502 - L'A-Dieu de Mgr Gaston Jean Michel

A DIEU

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N° 502 REVUE DIOCÉSAINE — BIMENSUEL — 2,00 € — 10 mai 2015 L'A-Dieu de MGR GASTON JEAN-MICHEL

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Editorial Editorial Mot de l'Evêque • Qui était–il ? Liturgie • Parole dominicale • Ascension du Seigneur Dossier : L'A-Dieu de Mgr Gaston Jean-Michel • Témoignages Vie du diocèse • Bellefontaine : Visite pastorale de Mgr Macaire •L'Agenda de l'Archevêque • Light Event : des soirées bar-animations chrétiennes • Aujourd’hui, je te consacre ma vie de veuve… • Bèlè Légliz, 10 ans déjà • Ajoupa-Bouillon : un groupe de la Miséricorde Divine très actif Société • Le Slam, une plate-forme d’expression pour nos jeunes… Médias numéro 502 S ommaire L e moment appréhendé par notre communauté chrétienne est arri\ vé : le père Gaston Jean-Michel, doyen des prêtres de l'Église en Martinique, nous a quittés le mardi 21 avril au matin, à l’orée de ses 1\ 04 ans. Il a été et restera, à n’en point douter, un modèle pour beaucoup d’entre nous. Voir, juger, agir… et évangéliser, telle était sa devise. Ce fut un grand homme à l’esprit vif, au franc-parler. Un chrétien affirmé, qui a consacré sa vie à Dieu dans le service de ses frères. Sou\ cieux des grands problèmes de notre monde contemporain, il se documentait sans cesse, afin d’en saisir au mieux les problématiques et d’y fair\ e pénétrer la lumière de l’Evangile. La fête de l’Ascension, que célé\ brera l’Eglise le 14 mai, nous rappelle que la vie à la suite du Christ ne finit pas sa course dans un tombeau (ou dans un caveau), mais en Dieu pour l’éternité.\ Puisse le père Jean-Michel rejoindre et contempler éternellement Celui qu’\ il a aimé et servi sur la terre. Le dossier de cette édition lui est donc consacré, avec quelques témoignages et une sélection de photos souvenirs. Après la prise de sa cathèdre à la cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France, le dimanche 26 avril dernier, Mgr Macaire a commencé sa tournée pastorale dans toutes les paroisses, afin de mieux connaître son diocèse. C’\ est ainsi que, du 28 au 29 avril, il a séjourné dans celle de Saint-Pierre-A\ ux-Liens de Bellefontaine, où il a reçu un accueil très chaleureux de l\ a population. Pour mieux suivre ses déplacements, Eglise en Martinique propose son agenda pour les semaines à venir. Etre dans le monde, mais non pas du monde ? Les jeunes du diocèse ne désespèrent pas de vivre pleinement leur foi malgré les difficu\ ltés auxquelles ils ont à faire face. C’est pourquoi la Pastorale diocésaine a \ initié un nouveau concept appelé Light Event pour les 18/40 ans. Leur programmation s’étend sur toute l'année, avec une approche moderne et très conviviale. Ils sollicitent l’aide de la communauté pour mener à bien leurs projets. Une Eglise dans toute sa vitalité, enracinée dans sa culture local\ e : c’est ce que le mouvement Bèlè Légliz tente de nous faire vivre depuis quelques années. Pour ses dix ans d’existence, différentes rencontres sont prévues dans les paroisses, à l’instar de la première faite le 19 avril\ , à l’église de Josseaud, lieu de naissance du mouvement. Par ailleurs, en cette année de la vie consacrée, quatre veuves, b\ ien décidées à suivre le Christ sans contrainte, ont fait vœu de chasteté, au cours d’une Eucharistie qui s’est déroulée le 24 mars 2015, à la chapell\ e du Christ-Roi de Fort-de-France. Bienheureux sont ceux et celles qui choisissent de me\ ttre leurs pas dans ceux du Christ ! Qu’en ce mois de mai, mois de Marie, notre Oui soit sincère pour suivre Celui qui nous dit aujourd’hui encore : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! Bonne route sur les chemins de la foi, avec Marie ! Justine Lordinot n 2 3 6 13 13 14 15 19 18 16 17 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION P. Luc Philippon, DEI REDACTRICE EN CHEF Justine Lordinot MISE EN PAGE – IMPRESSIONCaraïb Ediprint – Bois Quarré 97232 Lamentin – Tél. 05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique Rue du R.P. Pinchon – 97200 Fort de France Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – Boîte Postale 586 97207 Fort de France Cedex Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr egliseenmartinique@orange.fr numéro 502 N° 502 REVUE DIOCÉSAINE — BIMENSUEL — 2,00 € — 10 mai 2015 L'A-Dieu de MGR GASTON JEAN-MICHEL 44 5

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Qui était –il ? N ous le connaissions tous. C’était un personnage célèbre, un personnage public, un homme de média. C’était un tribun, un leader, un homme d’action, un catholique en action, un catholique d’action… Il n’avait pas toutes les qualités de la terre, et comme tout homme il avait ses fragilités. A ceci près que les siennes avaient la capacité de motiver encore davantage les femmes et les hommes autour de lui. Ses limites devenaient des forces qui encourageaient son entourage à prendre ses responsabilités (…et c’est exactement ce qu’il voulait !). Il ne nous donnait pas toujours du poisson, mais il nous montrait que nous pouvions nous-mêmes apprendre à pêcher. Alors nous partions à la pêche et le Christ était là sur le rivage à nous attendre. Mais c’était surtout un prêtre, en quelque part «le» prêtre. Car il était de ces prêtres, pourtant si différents les uns des autres, en lesquels on reconnaît l’essence même du prêtre. Un prêtre est un fou. Un fou qui, un jour, a tout lâché pour Dieu, pour l’Eglise, pour le service de l’Evangile. Un homme a qui l’Esprit parle au cœur, et lui fait discerner les signes des temps. On a parfois l’impression qu’il a des idées fixes, des dadas, des rengaines et qu’il revient toujours aux mêmes points… Mais c’est parce que le discernement de l’Esprit traverse son cœur d’homme. Avec la lumière du Seigneur, face aux pauvretés de la société, face aux misères des âmes, le prêtre devient fou, il ne peut pas se taire. Il ne peut pas ne pas combattre. Il ne peut pas lâcher prise. Un prêtre est un amoureux. Le cœur tout brûlant, il est quelqu’un qui a entendu résonner jusque dans ses entrailles la Parole de Dieu. Quelqu’un qui, ayant reconnu Jésus au partage du pain, est reparti vers Jérusalem, fonçant à contre- courant dans la nuit de ce monde… Même pas peur ! Ni des brigands, ni des bêtes sauvages, ni non plus de la fatigue, de la maladie ou de la vieillesse ! Le prêtre ne se préserve pas, il se donne. Sa vie n’aurait aucun sens s’il se prenait à économiser son action, sa parole, sa santé, son amour… Comme tous les époux, le prêtre sait qu’il ne peut donner à moitié. Le prêtre sait que tout ce qui n’est pas donné est perdu. Le prêtre sait que celui qui n’a pas tout donné n’a rien donné. Mgr Gaston Jean-Michel n’était rien d’autre que cela. Un chrétien, un prêtre. Avis aux amateurs ! Ce n’était pas un surhomme, ni même un prêtre d’exception, ni un leader politique, c’était un chrétien, un prêtre. Un chrétien normal, un prêtre normal. Rien de plus et c’est déjà beaucoup, et c’est déjà énorme. Si nous regardons bien, nous verrons que le Seigneur nous en a donné quelques autres de cette trempe dans notre diocèse. Ils sont peut-être moins célèbres, mais ils sont tout aussi prêtres et tout aussi donnés, tout aussi serviteurs, tout aussi choisis. Merci Seigneur pour nos prêtres, donne-nous plein de vocations de jeunes prêts à tout pour que l’Evangile soit proclamé dans le monde. Certes, la célébrité et la longévité de Gaston Jean-Michel ont donné une dimension supplémentaire au personnage, mais ce que le Seigneur nous montre à travers lui, c’est ce que tout prêtre proclame par sa vie et réalise par son ministère : l’Evangile de Jésus-Christ qui, seul, a la force de rendre belle et joyeuse la vie de tout homme, la vie de tous les hommes. En étant ce que Dieu voulait qu’il soit, Gaston Jean-Michel est devenu un Père pour nous tous. Il était aussi mon ami. + David Macaire Archevêque de Saint-Pierre et de Fort-de-France n ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 33 Mot de l'Evêque

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L a P arole D ominicale Dimanche 10 mai 2015 L 6 ème dimanche de Pâques - Année B Actes 10, 25-26.34-35.44-48 • Psaume 97 • 1 Jean 4,7-10 • Jean 15, 9-17 L a première encyclique du pape Benoît XVI Dieu est Amour est une belle et émouvante méditation sur l'amour humain et sur celui de Dieu pour l'humanité. Cet amour, assure le pape Benoît XVI, n'a rien à voir avec un sentiment, mais une profonde et joyeuse rencontre entre Dieu et l'homme. Cependant, cette définition de Dieu a été évoquée par saint Jean l'évangéliste dans sa première lettre au chapitre 4 verset 8, il y a environ deux mille ans. C'est d'ailleurs ce texte que la liturgie nous propose aujourd'hui dans la seconde lecture. Durant les trois années de son ministère, Jésus, semblable au Père, n'a fait que parler d'amour avec ses disciples. "Aimer", ce verbe si souvent faussé, sali et malmené par les hommes, revient souvent dans la bouche de Jésus. Selon l'enseignement du Christ, l'amour prend sa source en Dieu Lui-même et l'amour est porteur d'espérance. Les Apôtres, façonnés et pétris par cet amour, se faisaient écho de cette espérance au monde. Dans l'Evangile d'aujourd'hui, saint Jean nous rapporte une partie du discours d'adieux de Jésus au cours du dernier repas avec les Apôtres. Au fait, ce discours de Jésus est un hymne composé en l'honneur de l'amour de Dieu et de l'amour des autres. Alors que s'agitaient contre Lui dans la Jérusalem nocturne les forces d'intérêt et du pouvoir, Judas et ceux qui le payaient pour leur livrer Jésus, Celui-ci ne pouvait s'empêcher de parler d'amour. A travers le geste du lavement des pieds et ses paroles, Jésus invite cette poignée d'hommes qui ont tout quitté pour Le suivre, à entrer dans la dynamique de son amour pour donner sens à leur vie. Sur le plan anthropologique, certains se posent des questions sur l'homme par rapport à son agir, son travail, ses réflexions sur la vie et le monde qui l'entoure, les fatigues qu'il se donne pour maîtriser des données scientifiques. Des personnes avisées estiment que l'homme agit ainsi dans l'unique but de donner un sens à son existence. Tandis que pour Jésus, c'est l'amour et seulement l’amour qui donne sens à l'existence humaine. Dans cette page d'évangile, nous voyons également comment, à travers les disciples du Christ, c'est l'humanité toute entière qui est invitée à entrer dans l'intimité profonde qui existe entre Jésus et son Père. Et pour y parvenir, Jésus ne laisse qu'une consigne : Aimez-vous . En effet, tout est là car, c'est aimer qui fait vivre, c'est aimer qui conduit au pardon, à la miséricorde, à la joie, au bonheur et à la paix véritable. Aimer, c'est également travailler au bonheur et à l'épanouissement des plus pauvres et des plus fragiles de notre société. En ce sens, le pape François dans son discours aux participants à la rencontre mondiale des mouvements populaires, le 28 octobre 2014, rappelle que l'amour des pauvres est au centre de l'évangile. Mes sœurs et mes frères, l'Eglise, selon saint Jean, est le rassemblement des amis de Dieu. Nous sommes différents les uns des autres, certes. Cependant, malgré nos divergences, nous formons l'Eglise de Dieu. Et ce qui nous rassemble, c'est l'amitié que le Christ a pour nous et l'amitié que nous avons les uns envers les autres. Et le plus beau geste du Christ en ce sens, est celui où Il est à genoux devant les Apôtres pour leur laver les pieds au soir de sa vie, c'est-à-dire le Jeudi saint. Comme disciples et amis du Christ, nous sommes appelés pour être signes de son amour et porteurs d'espérance dans le monde. Alors, c'est dans notre manière d'aimer nos frères et nos sœurs, que nous allons le prouver. Que l'évangile de ce 6 ème dimanche de Pâques change notre conception de Dieu et du monde. Que l'Esprit- Saint ouvre l'intelligence de nos cœurs pour comprendre que Dieu nous aime d'un amour infini et nous invite à aimer à sa manière. Comme saint Augustin nous l'enseigne, que notre amour soit sans mesure pour nos frères et nos sœurs de l'humanité. Amen Père Joseph-Pérald Rémy, C.S.Sp Le Robert n ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 4 C'est aimer qui fait vivre, c'est aimer qui conduit au pardon, à la miséricorde, à la joie, au bonheur et à la paix véritable.

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Liturgie La fête de l’Ascension est l’une des plus importantes du calendrier. Située entre Pâques et la Pentecôte, l’Ascension ne peut être comprise qu\ ’en lien avec ces deux événements. Comme elle se situe quarante jours après Pâques,\ cette fête tombe toujours un jeudi et, cette année, le 14 mai. Ascension du Seigneur Qu’est-ce que l’Ascension ? L e livre des Actes des Apôtres rapporte que, pendant les quarante jours qui ont suivi Pâques, le Christ ressuscité s’est plusieurs fois montré aux apôtres. Puis, au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, le Christ leur a annoncé qu’ils allaient recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendrait sur eux. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre, a-t-il ajouté (Actes des Apôtres 1,8). Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient : Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel (Actes des Apôtres 1,9-11). L’évangéliste Luc précise quant à lui que les apôtres retournèrent à Jérusalem, remplis de joie (Luc 24,52). Pourquoi l’Ascension est-elle célébrée dans la joie ? Le Christ, fils de Dieu fait homme, né de la Vierge Marie, a pleinement assumé cette condition humaine depuis le jour de sa naissance, dans la nuit de Noël. Environ trente- trois ans plus tard, sa présence terrestre s’achève avec l’Ascension. Pourtant, comme le mentionne saint Luc, les apôtres s’en retournent à Jérusalem remplis de joie et non tristes, comme on aurait pu s’y attendre. De la même manière, l’Ascension est célébrée dans la joie par les chrétiens. L’Ascension fait en effet partie de l’événement inouï de Pâques : par sa mort et sa résurrection, le Christ a sauvé l’homme qui, à sa suite, est désormais appelé à rejoindre Dieu pour vivre dans la gloire céleste. Les deux hommes vêtus de blanc décrits par les Actes des Apôtres annoncent alors aux Apôtres que Jésus reviendra de la même manière . Et, pour le moment, ils les incitent à ne pas rester les yeux vers le ciel : ils doivent retourner à leurs responsabilités. Celles-ci leur avaient justement été indiquées par le Christ : être ses témoins par toute la terre en annonçant sa Résurrection, en faisant connaître son enseignement, en baptisant. L’Ascension est ainsi un envoi en mission adressé aux Apôtres comme aux hommes de tous temps. Il est l’articulation entre le désir du ciel et le service des hommes. La joie qui fait suite à cet événement s’explique aussi par cette annonce du Christ rapportée par saint Matthieu (Mt 28,20) et lue au cours de la messe de l’Ascension : Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Autrement dit, le Christ est sans cesse présent auprès des hommes : même si, à la suite de l’Ascension, Il n’est plus là physiquement, Il l’est dans les sacrements – dans l’eucharistie en particulier. Il l’est également auprès de ceux qui prient, seuls ou à plusieurs : Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux , avait-il dit un jour aux apôtres (Matthieu 18,20). Finalement, l’achèvement de sa vie terrestre permet sa présence auprès des hommes de tous temps et de tous lieux. L’Ascension fait donc partie des événements fondateurs de la foi en Christ, et d’autant plus qu’il a donné aux hommes leur liberté : loin de s’imposer à eux, le Christ les laisse libres de croire, et donc d’aimer véritablement. L’Ascension n’est pas un départ Le jour de l’Ascension, la couleur liturgique est le blanc, couleur de la fête, de la lumière et de la joie. L’Ascension est moins un départ qui créerait une absence et un vide qu’une situation nouvelle : Jésus est invisible mais il n’est pas absent. Il est toujours présent, au contraire, mais d’une autre manière, présent dans le pain et le vin de l’eucharistie, présent dans l’affamé nourri ou le malade visité, présent dans la liturgie communautaire comme dans la prière faite dans le secret de nos chambres. Source : Conférence des Evêques de France n ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 5

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Dossier : L'A-Dieu de Mgr Gaston Jean-Michel ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 6 C e temps de prière était précédé de l’exposition du corps du défunt depuis le début de la matinée – du reste, de très nombreuses personnes ont pu défiler devant sa dépouille pour lui rendre hommage. La veillée de prière à l’intention du défunt était entrecoupée de très beaux chants interprétés par le Chœur Résonance de Sainte-Thérèse, par ailleurs l’organisation y avait enchâssé plusieurs témoignages, dont celui du père Jean de Coulanges, et d’autres semblables à mon propre témoignage et à ceux qui le suivront dans la suite de ce dossier. Lorsqu’il y a déjà plus de vingt ans, je lui disais qu’il était un modèle pour moi, il me répondit modestement : «Pour la longévité, je veux bien être un modèle, mais pour le reste…» Et pourtant, tout est dans le reste. Une ardeur et un enthousiasme débordants pour la mission ; une fidélité à ses devoirs de prêtre indéfectible ; une attention à toutes les personnes, en particulier les plus démunies, et une surprenante ouverture d’esprit à la nouveauté. Son ardeur missionnaire le condui- sait à mettre en route de nom- breuses personnes qu’il relançait, encourageait et accompagnait inlassablement. Chaque semaine, jusqu’en février 2014 où il fut frappé par la maladie, il m’appelait pour une conversation passionnée sur les affaires de l’Eglise. Il faisait la même chose avec d’autres prêtres et de nombreux laïcs. Sa fidélité à son sacerdoce fut admirable : imaginez-vous un plus que centenaire (102 ans) qui dit la messe chaque semaine à la Prison de Ducos et qui ensuite écoute les détenus qui le souhaitent ! Il continuait au même âge à animer une émission hebdomadaire avec le père Lafine, et quelle n’était pas ma surprise de le voir dans les locaux de mon ancienne paroisse venu participer à une rencontre du MRJC à la même époque pour tenir le rôle d’aumônier. Quelle passion ! Quel amour du Christ et de l’Eglise ! Il était aussi attentif aux pauvres et aux humbles, n’hésitant pas à un âge avancé d’aller leur rendre visite pour les réconforter dans leurs épreuves et leurs maladies. Je me souviens d’un cousin atteint d’un cancer qui devait l’emporter à l’âge de 33 ans. Il souhaitait se marier avant de mourir avec sa conjointe qu’il avait depuis longtemps déjà épousée civilement, il avait fait déjà une démarche sur sa paroisse, mais on lui opposait des délais que la maladie n’était pas décidée à lui accorder. J’étais alors jeune séminariste en Métropole, j’ai appelé le père Jean-Michel (78 ans à l’époque) qui a vite réglé le problème et a lui-même célébré le mariage. Ce qui m’a sans doute le plus marqué est sa jeunesse d’esprit. En sa présence, on n’avait pas l’impression d’être avec une personne âgée, car il était «à la page» sur tout. Comment un centenaire pouvait-il être au courant des dernières nouveautés scientifiques, de la situation de l’Eglise locale ou universelle, de l’état du monde en Martinique ou ailleurs sur le plan économique, politique, sportif ou culturel ? Il s’était mis à l’informatique et au téléphone portable ! Sur le plan ecclésial, c’était la même chose ; alors que des gens bien plus jeunes que lui avaient du mal à accueillir des mouvements nouveaux ou des orientations pastorales originales, le père Jean- Michel analysait les choses, voyait la présence ou l’absence de fruits et se prononçait avec ouverture et bienveillance car il était fidèle à sa devise « voir, juger, agir ». Il ne se contentait donc pas du prêt-à- penser idéologique – certes, plus confortable car ne demandant Père Gaston Jean-Michel Voir, juger, agir… et évangéliser Vendredi 24 avril, de 18h à 23h, a eu lieu, dans l’église d’Emmaüs (Rivière Roche), la veillée mortuaire du père Gaston Jean-Michel. Celle-ci fut présidée par notre nouvel archevêque, Mgr David Macaire, et organisée par le curé des paroisses de Saint- Christophe et de Sainte-Thérèse ; le père Christian Catayée.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 7 Père Anglio Le samedi 25 avril 2015, Mgr Gaston Jean-Michel revenait en terre diamantinoise. Il l’avait choisie pour y établir sa dernière demeure, là où reposent son père et sa grand-mère. On comprend maintenant pourquoi il y venait si régulièrement afin de profiter de la mer, discuter avec le père Bernard David de science, d’histoire et de patrimoine. Ce que l’on savait de lui, c’est qu’il était, par sa mère, originaire de Morne-Vert. La dernière fois que les chrétiens et les habitants du Diamant avaient eu à la fois la joie et la fierté d’accueillir le doyen – âgé de 104 ans – des prêtres de l’Eglise en Martinique, c’était le dimanche 25 janvier dernier. C’était à l’occasion de la fête de la commune, anticipant le 28 janvier où est célébré saint Thomas d’Aquin. Cette fête est à distinguer de celle de la paroisse qui tombe le 3 juillet, jour où l’Eglise célèbre l’apôtre saint Thomas. C’est une précision que l’on doit encore ici comme ailleurs à « l’abbé Jean- Michel », mémoire vivante – pour ne pas dire « bibliothèque » – de notre diocèse de Saint-Pierre et Fort- de-France. Après avoir présidé à la cathédrale Saint-Louis, en début d’après-midi, les funérailles du prélat de sa sainteté avec autant de simplicité que de solennité, notre archevêque, Mgr David Macaire, accompagnait le cortège funèbre, de Fort-de-France au Diamant. A la demande de la communauté paroissiale, le maire- conseiller général, Gilbert Eustache, avait fait installer deux chapiteaux et une sonorisation mobile. On savait que l’église serait trop petite pour accueillir la foule de fidèles, de sympathisants et aussi de touristes présents. Les équipes paroissiales du Rosaire s’étaient chargées, avec autant de soin que de goût, de la décoration. A l’arrivée du cortège, on entendait les applaudissements adressés à la dépouille de Mgr Gaston Jean- Michel, en même temps que les ovations à l’adresse du jeune nouvel archevêque, qui descendait de voiture. Sur le parvis se retrouvaient le maire et ses collaborateurs, les élus de la commune du Diamant et des environs, les paroissiens et de nombreux fidèles et visiteurs venus de partout. C’est tout ce monde qu’accueillait Mgr Macaire, rejoint par le père Anglio, curé de la paroisse, le père Barbe Gédio, curé du Carbet et du Morne-Vert, les diacres Gérald Privé et Pierre Joseph- Julien du Diamant, les choristes et les équipes du Rosaire de différentes communes.Après un mot d’accueil et d’ouverture, l’archevêque laissait la parole au diacre de service, Gérald Privé, suivi d’une prière litanique dialoguée entre Pierre Joseph-Julien, la chorale et l’assemblée. Une plaque funéraire réalisée à l’initiative d’un groupe de paroissiens, de quelques membres de la liturgie et de la catéchèse, était présentée à Mgr Macaire qui, lui- même, la présenta à tous les fidèles et participants. Elle était ornée de symboles de la ville et de l’Eglise : le rocher, la mer, la montagne et la croix. L’archevêque la bénissait, avant d’asperger le corps de Mgr Jean- Michel avec l’eau bénite qui rappelle aux baptisés le sacrement qui les a fait renaître de la vie de l’Esprit. Puis ce fut le départ de l’église Saint-Thomas au cimetière. Arrivés à l’entrée, l’archevêque, les prêtres et diacres, les élus municipaux, rejoints par une délégation de Radio Saint-Louis, attendaient la dépouille qui fut saluée par des applaudissements bien nourris. A la fin de la petite procession de l’entrée du cimetière au caveau des prêtres, Mgr l’Archevêque prenait la place d’un des agents des pompes funèbres, pour porter lui-même aucun effort, mais si appauvrissant pour soi-même et pour l’Eglise. Cette jeunesse d’esprit n’aurait pas été possible si le Seigneur ne l’avait pas pourvu d’une mémoire phénoménale. Il se souvenait de tout et de tous… Que Dieu soit loué pour cet homme dont l’existence a embrassé six évêques en Martinique : il est né sous Mgr Malleret, a été accueilli et ordonné par Mgr Lequien, a continué à servir sous Mgr de La Brunelière, Mgr Marie-Sainte, Mgr Méranville et Mgr Macaire, son fils spirituel, a qui il a dit le jour même de son ordination épiscopale : sé wou mwen té ka atann. Oui comme Siméon, il a pu dire : Maintenant Ô Maître souverain tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta Parole car mes yeux ont vu le salut que tu avais préparé à la face des peuples… Gloire soit rendue à Dieu pour son serviteur le père Gaston Jean-Michel qu’il avait donné à son Eglise en Martinique et pour ses quatre-vingts ans de service sacerdotal. P. Alain Ransay n « Sé wou mwen té ka atann »

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Dossier : L'A-Dieu de Mgr Gaston Jean-Michel ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 8 Nicole et Michel Déglise Père Gaston Jean-Michel, fondateur de Radio Saint-Louis A l’âge de 70 ans, la plupart des hommes pensent à ralentir leur activité et à jouir de leur retraite, mais pas tous ! A cet âge, père Gaston Jean-Michel décide de se lancer dans une nouvelle aventure : profitant de la libéralisation des ondes FM par le nouveau gouvernement de François Mitterrand, il décide de lancer, en février 1982, une radio associative qu’il baptisera Radio Saint- Louis, en référence à la cathédrale de Fort-de-France. Il veut permettre aux mères de famille, et à tous ceux qui ne peuvent pas participer aux réunions de formation biblique ou religieuse, d’accéder à une source d’information et de formation grand public. Il lui semble que la radio est le moyen idéal pour atteindre cet objectif. Même s’il se sent un peu seul, il n’hésite pas et avec les faibles moyens dont il dispose, après avoir vu ce qu’il fallait faire, après avoir jugé qu’il en était capable, il se lance dans l’action, selon le fameux triptyque de l’«action catholique » : voir, juger, agir ! Depuis le petit studio de Plateau Fabre, avec l’aide de quelques militants de l’action catholique et de techniciens compétents qui acceptent de l’aider, il commence par proposer quelques heures d’émissions quotidiennes. Avec le temps, il développera un outil de communication de plus en plus performant, jusqu’à en faire ce qu’est devenue la radio aujourd’hui ! Parmi les pionniers des débuts, il reste encore celui qui épaulait Léon Marie-Sainte, conseiller technique du fondateur, un jeune technicien devenu le troisième président de la radio en 2005, Georges Petit-Charles, et Nicole Héloïse- Déglise, aujourd’hui responsable de la communication. Beaucoup d’autres sont ensuite venus, appelés par le père Jean-Michel à prendre leur part de travail à la Vigne du Seigneur. Comme il le disait lui-même, . le Seigneur lui a toujours envoyé les personnes dont il avait besoin, à chaque nouvelle étape du dévelop - pement de la radio. Merci pour tout Père, et que le Seigneur t’accueille bras grand ouverts dans son Royaume ! celui qui l’avait en quelque sorte porté jusqu’à la vie religieuse, au presbytérat, et – pourquoi pas ? – à l’épiscopat. Mgr Gaston Jean-Michel avait souhaité être enterré près de son père et de sa grand-mère, près du lieu où repose Edouard Glissant. C’est chose faite, bien que sa véritable dernière demeure soit celle où se trouvent les pères Lavanant, David et Proux. Après un ultime hommage au frère aîné de tout le presbyterium, sa cousine Eva, accompagnée d’une nièce, lui adressait une dernière pensée, ainsi que des remerciements à tous ceux qui l’ont accompagné dans la prière, ainsi que dans le dernier virage et la dernière ligne droite sur la route qui l’a amené jusqu’au Père. Que Dieu notre Père et Jésus-Christ notre Seigneur lui donnent le repos éternel et fassent briller sur lui la lumière sans fin.

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Laurent Vestris, MRJC Père Jean-Michel est une figure incontournable de notre mouvement. Il a été notre aumônier, et cela jusqu'au bout. Certains l'ont connu alors qu'ils étaient très jeunes, d'autres un peu plus tard. Toutefois, nous sommes tous d'accord : il a, d'une manière ou d'une autre, influencé nos vies, nos choix. Grâce à lui nous avons appris à être des "chrétiens debout", comme il aimait à le dire. Il nous a démontré qu'être chrétien ne se résume pas simplement à prier. L'action est intimement liée à la prière : la prière sans l'action n'est rien, de même que l'action sans la prière non plus. Au-delà du fait qu'il était notre aumônier, il était pour certains un grand-père, sachant nous remonter les bretelles quand il le fallait, nous conseiller au bon moment, nous guider dans nos choix lorsque nous étions perdus. Nous avons toujours été marqués par son fameux petit carnet, véritable "pages jaunes" de tous ses contacts. Autre chose qui nous a toujours fait sourire, père Jean-Michel était un adepte du "jamais-sans-mon- béret". Il était un homme allant au bout de ses idées, revenant à la charge lorsque quelque chose n'était pas fait convenablement. Père Jean-Michel a toujours été là. Il était l'âme de notre mouvement. Et bien que nous sachions qu'il était malade, nous ne pouvions concevoir l'idée de le voir disparaître. Son décès nous a tous beaucoup affectés. Mais nous ne devons pas être tristes. Il a su nous insuffler la petite étincelle de l'action catholique. A nous maintenant de poursuivre sa mission et de faire de cette étincelle une flamme de vie, une flamme alimentée par le zèle apostolique. Nous rendons grâce à Dieu de l'avoir mis sur notre route. A travers lui, Dieu nous a montré comment être humble, comment s'effacer pour le laisser agir à travers nous. Merci Seigneur ! ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 9 Père de Coulanges Le père Gaston Jean-Michel, né le 18 décembre 1911, à Fort-de-France, était l’aîné d’une famille de trois enfants. A 6 ans, il fait ses premiers pas à l’école primaire de Châteaubœuf. A 10 ans, il connut l’expérience douloureuse de la mort subite de son père. Assez jeune, il part en compagnie du jeune Morland en France, au petit séminaire d’Allex des pères du Saint-Esprit, pour sa formation classique. Plus tard, en 1930, il est envoyé au grand séminaire d’Alger pour sa philosophie. Dans ce pays musulman, c’est la découverte d’un monde nouveau. En 1935, il revient en France, au séminaire de Gap, pour achever sa formation théologique. Le jeune Jean-Michel, de retour en Martinique une fois sa formation achevée, est ordonné prêtre le 21 décembre 1935, à la cathédrale de Fort-de-France par Mgr Lequien. Son premier ministère a été son affectation à la paroisse du Saint- Esprit comme vicaire, en 1936 et 1937. Peu de temps après, il est nommé curé du Morne-Vert. Ce fut pour lui la découverte du monde rural, voilà ce qu’il en dit : C’était la première fois que je voyais une population vraiment rurale, de vrais paysans. Je me suis attaché à ces gens-là du premier coup, parce que j’admirais leur travail, leur assiduité, leur dévouement, et surtout comment ils aimaient leur terre. Cet amour du monde rural, les réalités humaines rencontrées sur le terrain ne vont plus le lâcher. Toute sa vie, jusqu’à sa mort, sa mission a été de chercher à réconcilier les ruraux avec leur terre, et à faire connaître la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, selon la méthode du voir, juger, agir de l’action catholique. Dans sa vie de prêtre, le père Jean- Michel a mis en œuvre ces paroles du concile Vatican II, exprimé dans la constitution : l’Eglise dans le monde de ce temps : Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout, et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ. Le ministère du P. Jean-Michel a été varié. Il fut curé au Morne-des-Esses, aux Terres-Sainville, au Vauclin, et aussi directeur des œuvres diocésaines. Il était connu surtout comme le fondateur et l’initiateur de Radio Saint-Louis. Cet instrument de communication, grâce à la ténacité et à la persévérance du père, est devenue la radio diocésaine connue de tous. Pour notre Eglise, le père Jean-Michel a été le véritable précurseur de ce nouvel outil de formation grand public. L’œuvre que le père Jean-Michel laisse, nous devons la continuer et la développer. Il s’est consacré principalement à la formation d’un laïcat responsable, qu’il voulait en mission dans la société d’aujourd’hui.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 10 Dossier : L'A-Dieu de Mgr Gaston Jean-Michel Frère Gilles Danroc, op Quelques mots pleins d'émotion et de reconnaissance, le jour même de son à-Dieu qui nous laisse orphelins. Même si la joie éclatant sur son visage le jour de l'ordination épiscopale du frère David Macaire exprimait un Nunc Dimitis longuement et heureusement mérité ! Le père Jean-Michel laisse donc orphelins parmi la nuée de ses amis et frères et soeurs en Christ, les amoureux de l'histoire de L'Eglise en Martinique. Car il faut bien être amoureux pour traverser tant d'épreuves de larmes et de sang, et rester les yeux ouverts, émerveillés ! L'éclat du regard du père Jean-Michel défendant à travers sa propre histoire, l'histoire de tout un peuple m'a convaincu! Homme de parole, de débats et de dialogue, il est aussi, sinon davantage, un homme de regard. Je ne peux m'empêcher de citer à son endroit la si belle maxime des premiers temps de l'Eglise – une si longue histoire ! – que prononça saint Irénée de Lyon à la fin du second siècle : La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant et la vie de l'homme, c'est la vision de Dieu ! Je crois qu'il nous faut partir de loin – l'histoire sainte – pour rentrer dans le regard du père Jean-Michel sur son île et sur sa vie. Voici l'histoire que le père Jean- Michel a scruté en Martinique : comment dans cette île bien circonscrite, mais aussi bien reliée au reste du monde, a germé une si belle histoire, celle de sa vie et celle de tant d'anonymes qu'il a rencontrés, parmi tant de déchirements, de violences et de contradictions ? L'histoire de la Martinique ne serait-elle qu'une suite de cruels déchirements, entre les peuplements si divers qui forment son histoire et sa mémoire ? Et cette joie de vivre, la beauté inouïe de la nature qui sait pourtant frapper, cette hospitalité légendaire, la force des liens de famille, les chants et les danses, l'insouciance des enfants. Que de trésors qui affleurent d'une histoire pourtant si dramatique ! C'est peut-être le secret de sa dynamique longévité. Voila le secret de cette histoire qui a passionné le père Jean- Michel. Et je suis un des témoins privilégiés de cette passion qu'il m'a communiquée ! Je le vois cherchant les écrits d'Epiphane de Moirans, ce franciscain inclassable qui a lutté dans toute la Caraïbe contre l'esclavage et qu'aucune des nombreuses prisons où il a été jeté n'a pu faire taire ! Je revois le père chercher dans ses papiers la vie du père Mongin, sj, et de tant d'autres qui ont converti les ténèbres en lumière ! Sans jamais perdre de vue la rigueur de l'histoire et la force des faits. Mais en cherchant en toutes circonstances la souplesse de la vraie vie ! Ainsi il m'a été si agréable de réunir tous les historiens de métier qui ont écrit ce si bel hommage à la fin du livre qui lui est consacré, car il s'appuie non seulement sur son histoire, mais sur celle de la Martinique ! (Livre, pages 193-268). Hommage qui ne se termine pas à lui-même, mais au père Bernard David, cet excellent historien de l'Eglise de Martinique avec qui il aimait tant discuter au Diamant, là où il repose maintenant! (Livre p. 269). Souvent cependant, ces titres sont l’expression d’une reconnaissance bien méritée, et c’est le cas pour le père Jean-Michel qui a fait de Radio Saint-Louis un instrument remarquable d’évangélisation. Les honneurs que nous rendons au père Jean-Michel ne doivent pas nous faire oublier qu’il a été, comme chacun d’entre nous, «un pauvre pécheur» comptant sur la miséricorde du Seigneur, et donc sur nos prières à son intention. Comptons sur Dieu pour asseoir à sa table le père Gaston Jean- Michel, et lui donner la récompense qu’il réserve à ses bons et fidèles serviteurs. Prêt pour la mission

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 11 Jeune curé du Morne-Vert avec sa mère et ses sœurs Prêtres de Martinique - 1950 Portrait d'un jeune prêtre Avec sa cousine Lagrancourt A table avec p. Jean de Coulanges et Mgr Marie-Sainte « Mwen ja di zot sa ! » Mgr Gaston Jean-Michel et Mgr Méranvilleà la fête de Radio Saint-Louis Sa maman Sa sœur

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 12 Dossier : L'A-Dieu de Mgr Gaston Jean-Michel 100 ème anniversaire avec la Présidente du Conseil Général Avec Georges Petit-Charles directeur de Radio Saint-Louis

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M gr Macaire est venu visiter notre paroisse, échanger les idées avec le prêtre, les agents pastoraux laïcs du Conseil paroissial et du Conseil paroissial des affaires économiques (C.P.A.E.). Les chrétiens ont pu rencontrer l’évêque, échanger et partager avec lui leur joie, leurs difficultés et bien d'autres choses encore. Mgr David Macaire, avec des mots simples, a pu encourager chacun dans la foi et dans la mission d'évangélisation ; tel est l'objectif principal de cette importante activité pastorale. Pendant son séjour à Bellefontaine, Mgr David Macaire a entrepris plusieurs activités, notamment les célébrations des messes, la visite des écoles (crèche, école maternelle), la visite du restaurant scolaire, des personnes âgées du Temps de Vivre, des entretiens, non seulement avec les forces vives de la paroisse, mais aussi avec les autorités politico-administratives de la commune. Mgr David a rencontré les jeunes confirmands et a fait un peu de catéchisme à des enfants. Les chrétiens de Bellefontaine ont exprimé leur gratitude à l'évêque pour avoir commencé ses visites dans leur paroisse. Ils ont aussi évoqué les difficultés qu'ils éprouvent dans l'accomplissement de leur mission et ont soumis à l'évêque quelques projets et perspectives malgré les temps durs que nous vivons. Ils ont aussi promis à l'évêque de continuer à travailler pour l'avancement de leur paroisse. Pour manifester leur joie et leur soutien à leur nouveau pasteur, ils ont tenu à partager avec lui un repas, à la salle paroissiale. Ce moment festif a clôturé la journée du mercredi 29 avril. Cette première visite pastorale de Mgr David a été un temps de joie pour Bellefontaine. C'était une grande première ! Pour clôturer sa visite pastorale, dix-sept jeunes ont reçu de ses mains le sacrement de la maturité chrétienne, le dimanche 3 mai 2015. P. Frédéric Essengo, Curé de Bellefontaine n Vie du diocèse Bellefontaine : Visite pastorale de Mgr Macaire ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 13 Du 28 au 29 avril 2015, Son Excellence, Mgr David Macaire, a séjourné\ dans la paroisse Saint-Pierre-Aux-Liens de Bellefontaine. Cette visite s'inscrit dans le \ programme de la longue tournée pastorale de l'archevêque à travers les paroi\ sses du diocèse pour connaître son diocèse, palper du doigt les réalités pastoral\ es et sociales de sa juridiction ecclésiale, écouter les chrétiens pour les connaître. Vendredi 8 mai : Saint-Pierre : Prise de possession de la Cathédrale et commémoration de l’éruption du 8 mai 1902 Samedi 9 mai : - le matin, à Macouba : rencontre avec les confirmands des quatre paroisses du grand nord (Ajoupa-Bouillon, Basse- Pointe, Grand-Rivière et Macouba) - 15h : rencontre avec les confirmands du Couvent de Cluny et du Séminaire-Collège - 18h30 : confirmation des jeunes de la paroisse de De Briant Dimanche 10 mai : - 7h : messe au Robert - 9h : confirmation des jeunes de la paroisse du Robert - 15h : Cathédrale Saint-Louis : confirmation des adultes du diocèse Mardi 12 mai : conseil épiscopal Mardi 12 - mercredi 13 mai : visite pastorale de la paroisse du Morne-Vert Mercredi 13 mai : rencontre avec les confirmands de la paroisse de Coridon Jeudi 14 mai (Ascension) : 10h à Macouba : confirma- tion des jeunes des quatre paroisses du grand nord Samedi 16 mai : 18h : confirmation des jeunes de la paroisse de Coridon Dimanche 17 mai : - 7h30 : messe au Morne-Vert - 10h, au Carbet : confirmation des jeunes des paroisses du Morne-Vert et du Carbet Mardi 19 mai : conseil épiscopal Mardi 19 - mercredi 20 mai : visite pastorale de la paroisse du Vauclin Vendredi 22 mai : Guadeloupe : Concélébration avec Mgr Riocreux de la messe d’ouverture du congrès du Renouveau charismatique Samedi 23 mai : 14h30, à la Cathédrale Saint-Louis – confirmation des jeunes du Couvent de Cluny et du Séminaire-Collège Dimanche 24 mai (Pentecôte) : - 8h : Confirmation des jeunes de la paroisse du Vauclin - Après-midi : célébration différée des JMJ des Rameaux au palais des sports de Rivière-Salée. Lundi 25 mai (Lundi de Pentecôte), Après-midi : Rassemblement pour les 40 ans du Renouveau charismatique (Millenium du Morne-Rouge) Agenda de l’Archevêque

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 14 Light Event : des soirées bar-animations chrétiennes L a Light Event est un nouveau concept porté par la Pastorale diocésaine des jeunes de Martinique. Elle propose des événements de type bar-animation, sans alcool, aux jeunes de 18 à 40 ans, désirant s'amuser librement et sainement, partager des expériences et avoir la possibilité d'être écoutés. Les événements se déclinent tout au long de l'année sous forme de soirée, garden, concert, forum et autres, dans l'objectif constant d'être toujours plus proche des jeunes. n Certains de nos amis voyaient la religion comme quelque chose de vieux, lointain et strict. D’autres souhaitaient s’en approcher, mais la peur de se sentir jugés, pour leur passé ou leur apparence, les freinait systématiquement. Dans un monde où nous avons de plus en plus de questions de vie et où les valeurs ont tendance à se perdre, il nous a semblé important de pouvoir apporter un nouveau regard, plus moderne, sur la religion. NOUS AVONS BESOIN DE VOUS ! Organiser de tels événements représente un budget important que la Pastorale Diocésaine des jeunes ne peut assumer seule. Pouvoir compter sur votre soutien est donc une vraie nécessité. Que vous soyez un particulier ou une entreprise, envisageons ensemble de nouvelles idées de collaborations et de partenariats ! Pour en savoir plus, contactez-nous par mail : lightevent972@gmail.com ou par téléphone au 06 96 08 60 59 Vie du diocèse   E GLISE  EN  M ARTINIQUE Règlement à l’ordr\qe de : ARCHEVÊCHÉ DE FORT-DE-FRANCE Nous retourner ce bon, accompagné de votre règlement à : É glise  en Martinique Boîte Po\btale 586 • \q97 207 FORT DE FRANCE CEDEX MARTINIQUE 40 € GUADELOUPE 44 € GUYANE 44 € FRANCE et étranger 50 € Oui, je m’abonne ! Nom : ........................................................................\ .......................................................................................... Prénom : .......................................................................\ ..................................................................................... Adresse : .......................................................................\ ................................................................................... Mail : .......................................................................\ Tél. .......................................................................\ ........ Code Postal ....................................................... Ville .......................................................................\ ...

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Aujourd’hui, je te consacre ma vie de veuve… ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 15 D urant ces quatre années, elles ont eu à découvrir progressivement quelle est la vie d’une veuve consacrée en Eglise, vivant au cœur du monde, mais membre d’une communauté et s’attachant à vivre l’esprit communautaire et l’amour fraternel. La formation dispensée s’effectue donc au sein d’une équipe suivie par une responsable de métropole, avec un programme à travailler pour nourrir leur vie spirituelle, et qui consiste essentiellement à connaître et accepter les points de la règle de vie, à pratiquer l’oraison, à approfondir la spiritualité du veuvage consacré. A mi-parcours de la formation, l’Entrée en Communauté constitue une étape pour une préparation plus approfondie avant l’engagement définitif. Une autre veuve du groupe a fait son entrée dans la communauté au cours de cette même cérémonie : étaient présentes la responsable générale, Francine Somsois, la responsable de la formation, Marie Langlet, Martiniquaise d’origine, et une conseillère chargée de suivre le nouveau groupe en formation, Maguy Lefèvre. Le rite de la consécration s’est déroulé au cours de l’Eucharistie, après la prière universelle et avant la procession des offrandes : les impétrantes à tour de rôle ont offert leur vie au Seigneur tout en lui présentant le foyer, qu’avec leur époux, elles avaient fondé pour toujours. Après la communion s’est déroulé le rite de l’alliance : les nouvelles consacrées ont présenté leur alliance de mariage en offrande au Père et le célébrant a prononcé la prière suivante : « Seigneur, renouvelle ta bénédiction sur ces alliances que tes servantes ont reçues au jour de leur mariage. Que ces alliances, signe de leur amour pour leur mari, deviennent signe de leur amour pour toi, Dieu vivant et vrai ». Des prières, des chants, empreints d’abandon, de sincérité, de joie et d’amour ont ponctué cette mémorable cérémonie. Les veuves consacrées réservent une partie de leur temps quotidien à la prière (oraison le matin, Magnificat le soir), à la méditation de la Parole de Dieu et à l’Eucharistie. Une rencontre chaque mois les invite à prier ensemble, à partager la Parole de Dieu, à échanger à partir de thèmes, à approfondir les points de la règle de vie, à recevoir un enseignement du prêtre ou du diacre. Chaque trimestre elles ont une récollection axée sur la vie de prière et l’oraison, et une retraite de quatre à cinq jours les rassemble en fin d’année. Les veuves consacrées attendent d’être rejointes par d’autres veuves qui désirent vivre en communauté cet engagement à la suite du Christ. n Après quatre années de formation au sein de la Communauté Anne la Prophétesse, (Communauté de veuves consacrées qui vivent leur \ consécration au Seigneur dans la continuité des grâces de leur sacrement de mar\ iage, en union avec leur mari), quatre veuves de Martinique ont demandé à consacrer leur veuvage au sein de cette Communauté, en prononçant solennelle\ ment le vœu de chasteté. La cérémonie s’est déroulée le 24 \ mars 2015, à la chapelle du Christ-Roi de Fort-de-France, au cours de l’Eucharistie célébrée par le pè\ re Monconthour, assisté du diacre Serge Gélas. Pour en savoir plus : Monique Palcy, tél : 0596 641 228 - courriel : monique.palcy@orange.fr. Francine Somsois, responsable nationale : 27 bis montée de la Garde 69340 Francheville tél : 04 78 37 01 61 courriel : francine.somsois@yahoo.fr

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Vie du diocèse Bèlè Légliz fête ses dix ans d’existence jusqu’en avril 2016. Une programmation placée sous le signe de l’inculturation. En ouverture, une messe et diverses animations avaient lieu le dimanche 19 avril, à l’église de Jos\ seaud où le mouvement a pris naissance. Bèlè Légliz, 10 ans déjà L es équipes Bèlè Légliz venues des paroisses du Lamentin, Cathédrale, Redoute, Marigot, Lorrain, Morne-des-Esses, Anses d’Arlet, avaient rejoint l’équipe de Josseaud pour former une seule chorale et animer la messe. Les différents rythmes du tambour et la profondeur des chants, en parfaite adéquation avec les effets recherchés par la liturgie, ont mis en avant la richesse du patrimoine musical bèlè. Les jeunes du groupe d’art gestuel Magnificat, par des danses sacrées, ont donné vie à la célébration et permis de prolonger la prière. Dix ans après sa création, Bèlè Légliz a su produire un abondant répertoire de chants adaptés à tous les temps de la messe, pour les mariages, pour prier avec Marie, pour accompagner également les funérailles. Le projet pastoral de Bèlè Légliz , accompagné par les pères Henderson, Monconthour et Lafine, en lien avec le projet pastoral diocésain Etre ensemble le corps du Christ pour le salut du monde, s’est étendu à plusieurs paroisses, rassemblant des fidèles venus de tous horizons géographiques et sociaux. Désormais, les équipes pourront s’appuyer également sur le projet pastoral proposé par le nouvel archevêque : Montre Jésus. Suivant le vœu du concile Vatican II, l’un des objectifs de Bèlè Légliz est de vivre sa foi enracinée dans sa culture profonde en lien avec son histoire, son présent, son avenir. Permettre une rencontre entre l'Evangile et la culture martiniquaise, mais également œuvrer pour la réconciliation, pour l'unification de la personne, font également partie des objectifs. Un temps de formation biblique est organisé un dimanche de chaque mois au presbytère de Redoute, à l’attention des équipes Bèlè Légliz . Dès le début de la création du mouvement, la réflexion s’est beaucoup portée sur la famille martiniquaise qui traverse de nos jours une crise profonde. Une réflexion qui a donné lieu à de nombreuses récollections et célébrations. L’idée est de permettre aux fidèles d’exprimer ce qu’ils vivent et de se laisser transformer par la Parole. Cinq célébrations sont déjà programmées jusqu’en mars 2016 dans différentes paroisses, du nord au sud de l’île. Cette année, le travail des équipes est axé sur la lecture de l’Ancien Testament. Parallèlement, une réflexion sur le thème Quels pères pour la société martiniquaise ? consistera à rechercher dans notre Histoire, dans notre culture et nos quartiers, les figures, les personnes de référence, sur lesquelles nous pouvons nous appuyer. Virginie Monlouis-Privat n ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 16

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A vant la messe, nous nous sommes regroupés pour prier. Nous avons ensuite entamé une procession vers l’église en chantant Marche dans la lumière . En tête du cortège, des jeunes portaient l’icône de la Miséricorde. Ils étaient suivis du groupe de prière et du père Grégoire Jagowdzik, curé de la paroisse. Ce sont les jeunes qui ont assuré l’animation de la messe. Ils ont tous reçu, après le chant d’action de grâce, une médaille de Jésus miséricordieux avec un message fort : Vivre la Miséricorde, c’est avoir un cœur rempli d’amour. A la fin de la messe, des pains de vie ont été distribués et le curé a invité les fidèles à un moment de partage très convivial au presbytère. En ce jour tout particulier, le père Grégoire nous a appelés à avoir une pensée dans nos prières pour Mgr David Macaire pour son ordination épiscopale. Un grand remerciement à notre nouvel évêque d’avoir accepté d’être notre Berger en ce jour de la Miséricorde Divine. Puisse Jésus miséricordieux l’accompagner dans sa mission. Le groupe de la Miséricorde Divine n Ajoupa- Bouillon : un groupe de la Miséricorde Divine très actif ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 17 Comme chaque année, et depuis trois ans, la paroisse d’Ajoupa-Bouillon fête la Miséricorde Divine. Cette fête a été coordonnée par un\ groupe, comptant aujourd’hui cinquante-six membres (jeunes et adultes), qui nous rel\ ate l'événement. Eglise en Martinique recherche des photos... Afin d'élaborer l'album souvenir de l'ordination épiscopale de Mgr David Macaire, l'équipe de rédaction de la revue Eglise en Martinique recherche des photos (haute définition). Merci aux personnes qui le souhaitent de faire parvenir leurs meilleurs clichés, avant le 15 mai 2015, à : egliseenmartinique@orange.fr

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Société Eglise en Martinique vous propose deux Slams écrits par Joël Emica et son ami Steeven Billard, des jeunes très engagés sur la paroisse du Gros-M\ orne. Ils ont eu l’occasion de les déclamer sur la paroisse à l’occasi\ on de grandes fêtes. Le Slam, une plate-forme d’expression pour nos jeunes… Jeunesse : Espoir ? Désespoir ? De nos jours, jeunesse signif ie peur, mépris, fléau, mort, maladie, pitié. Nos mères pleurent, baissent les bras et parfois regrettent le mot OUI. Ce mot que l’on entend de la bouche du sage ainsi nommé. LA FAMILLE, je parle de cette famille unie, cette famille blessée, désarmée, apeurée, cette famille désunie, composée, recomposée qui, durant toutes ces années, n’a fait que lutter. Aujourd’hui, hier, avant-hier, pendant toutes ces années, un homme dit : « les familles souvent en deuil pour des histoires qui tournent mal ». Manman tromatizé, yo près pa ka gadé nouvel ! Mè lè nou véyé byen, sé sa ka alé la-a. An ti jen ka mô é lé gwan moun lan za ka blablaté an lè sa ! Yo ka di ke si i té ni édukasyon, i paté ké rivé la. Mè sav manmay-la ke sel BONDIE pé jigé anlè la tè ta-la ; Ek ni adan ki ka, é ki lé rimonté la pant ! Ce n’est pas parce qu’un jeune fume, qu’il est dans la délinquance. Ce n’est pas parce qu’il a des tatouages ou autres qu’il est forcément HORS LA LOI. Si vous leur parlez, OUI !!! POURQUOI PAS ? Dites-leur que c’est d’abord un travail sur soi. QUE DIEU EST LA, QUE L’ON VEUILLE OU PAS ! Donk manmay, BONDIE, an nou fè yo soti an lapen ta-la. Fè yo médité pawol a BONDIE AN BIB-LA. Fè yo rantré an Légliz-la pandan yo doubout, avan yo rantré kouché, pass yo té DOUBOUT ! Joé Emica Oxymore de la vie Je cherche un Homme. Homme noir, Homme blanc, Homme de toute couleur de peau n'ayant qu'un même sang ; Homme pouvant être solidaire à tout moment ; Où est-il passé ? Je n'aime pas la violence, Celle qui nourrit l'ignorance ; Je n'aime pas la froideur, Des gens qui oublient leurs cœurs. Je n'aime pas ce que l'on dit, Quand les mots nous détruisent ; Je n'aime pas la nuit, Quand elle arrache des vies. Pourquoi toute cette violence ? Cette insolence ? L'injustice où l'on vit, le monde en est rempli ! Que cause la guerre ? Que des misères Pourquoi se bat-on ? Pour un croûton ! Comment cesser cette violence ? Ah ! Ce n'est pas une évidence ! Alors Jeunesse qui ne veut plus taffer, Mais qui cherche partout un ou deux taf(s), et se laisse enfumer, CHANGER ! Avant de vous retrouver emboîtés. Car LE TRAVAIL EST UNE RICHESSE ! Et nous voulons tous y accéder ! Je dis Paix aux miens, Paix aux vôtres Et Paix à tous les autres. Paix aux morts des tombeaux. Paix aux pays conquis dans le fracas des armes, Quand la loi du plus fort vient soumettre les âmes, Enchaînées comme un nègre mort, comme un lapin Dans une mer bleue, devenue rouge comme le vin. Steeven Billard ÉGLISE EN MARTINIQUE du 10 mai 2015 / n°502 18

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Dieu m’est témoin est diffusé tous les dimanches matin, à 5h45, sur Martinique 1 ère. L’émission peut se revoir sur le site : www.dieumesttemoin.fr 19 99.5 - 101.3 et 105,3 mHz www.radiosaintlouis.com Radio Saint-Louis, Rue Georges-Zaïre, ZAC Rivière Roche, 97200 Fort de France Tél. : 05 96 71 86 04 - Fax : 05 96 71 86 05 - Courriel : contact@radiosaintlouis.com Jeudi 14 mai 2015 Comment j’ai dit oui à Dieu (Rediffusion) Prêtres, religieux, laïcs consacrés, tous ont, un jour, dit "oui" à Dieu. Comment la question s’est-elle posée ou a-t-elle été ressentie ? La réponse a-t-elle été évidente ? Dieu m’est témoin vous propose d’écouter ces prêtres et religieuses qui, après des parcours variés, ont tous un jour dit "oui" à Dieu. En Martinique, portrait du père Bannais, converti à l’adolescence, il ressent l’appel de la vocation à 18 ans comme une évidence et aujourd’hui, il est curé de Rivière-Pilote. En Guadeloupe, nous suivrons Sr Marietta Marin, des Sœurs de Cluny, infirmière en milieu scolaire, elle a placé sa vie professionnelle au service de Dieu. Sur le plateau, le père Charles Roboam nous racontera sa vocation née dès l’adolescence. Par Skype, le père Laurent Julienne, responsable des vocations du diocèse de La Réunion, nous expliquera comment il accompagne ceux qui ressentent un appel. Dimanche 17 mai 2015 Jamais trop tard ! Peut-on avoir la vocation à tout âge ? Y a-t-il un âge pour avoir la vocation ? Quel intérêt de s’engager si tard ? Comment assumer la rupture entre une vie laïque et une vie de consacrée ? Une vocation est-elle nécessairement religieuse ? Cette semaine, Dieu m’est témoin reçoit Michel Toekidjo, ancien militaire, natif de Nouméa, Indonésien d’origine, qui sera prochainement ordonné prêtre à 50 ans passés. Michel nous racontera son parcours étonnant et hors norme. Dix ans à peine séparent son baptême et son ordination diaconale, qui a eu lieu à Évry fin janvier. Nous découvrirons d’autres parcours de vie, comme celui de Sr Maria, qui a prononcé ses vœux définitifs chez les moniales bénédictines, en Martinique, à 65 ans. Cette Guyanaise, veuve, mère de 9 ans, nous dira pourquoi elle a attendu si longtemps avant de dire oui à Dieu. Nous irons aussi en Nouvelle-Calédonie rencontrer Monick Neck et son engagement dans l’association Mamans roses ; un engagement tardif mais qu’elle a pourtant toujours voulu. Dimanche 24 mai 2015 Les bénédictions dans l'Église Pourquoi, en Outre-mer, souhaitons-nous toujours faire bénir nos maisons, nos voitures, nos animaux ? Quel est le sens de ces bénédictions ? Bénir pour se protéger ou pour être proche de Dieu ? Qui bénit et faut-il tout bénir ? De quelles bénédictions parle-t-on dans la Bible ? Y a-t-il des risques à vouloir tout bénir ? Dieu m'est témoin s'intéresse cette semaine à toutes ces questions. Pour comprendre l'importance et le sens de ces bénédictions outre-mer, nous irons à Touaourou, à l'extrême sud de la Nouvelle-Calédonie, assister aux traditionnelles bénédictions d'ignames, tubercules essentiels aux échanges coutumiers propres à la culture kanak. Nous irons également à l'Île de La Réunion où, chaque année depuis plus de vingt ans, la messe itinérante des motards réunit près de quatre mille personnes et deux mille cylindrées. Medias

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Mois de Mai, Mois de Marie Je te salue Marie, Femme de foi, première entre les disciples ! Vierge, Mère de l'Église, aide-nous à rendre toujours compte de l'espérance qui est en nous, ayant confiance en la bonté de l'homme et en l'amour du Père. Enseigne-nous à construire le monde, de l'intérieur : dans la profondeur du silence et de l'oraison, dans la joie de l'amour fraternel, dans la fécondité irremplaçable de la Croix. Sainte Marie, Mère des croyants, Notre-Dame de Lourdes, prie pour nous. Saint Jean Paul II