A DIEU

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N° 502 REVUE DIOCÉSAINE — BIMENSUEL — 2,00 € — 10 mai 2015
L'A-Dieu de
MGR GASTON JEAN-MICHEL

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Editorial
Editorial
Mot de l'Evêque
• Qui était–il ?
Liturgie
• Parole dominicale
• Ascension du Seigneur
Dossier : L'A-Dieu de
Mgr Gaston Jean-Michel
• Témoignages
Vie du diocèse
• Bellefontaine : Visite pastorale
de Mgr Macaire
•L'Agenda de l'Archevêque
•
Light Event : des soirées
bar-animations chrétiennes
• Aujourd’hui, je te consacre ma vie de veuve…
•
Bèlè Légliz, 10 ans déjà
• Ajoupa-Bouillon : un groupe de la Miséricorde Divine très actif
Société
• Le Slam, une plate-forme d’expression pour nos jeunes…
Médias
numéro
502
S ommaire
L
e moment appréhendé par notre communauté chrétienne est arri\
vé : le
père Gaston Jean-Michel, doyen des prêtres de l'Église en Martinique,
nous a quittés le mardi 21 avril au matin, à l’orée de ses 1\
04 ans.
Il a été et restera, à n’en point douter, un modèle pour beaucoup d’entre
nous. Voir, juger, agir… et évangéliser, telle était sa devise.
Ce fut un grand homme à l’esprit vif, au franc-parler. Un chrétien affirmé,
qui a consacré sa vie à Dieu dans le service de ses frères. Sou\
cieux des
grands problèmes de notre monde contemporain, il se documentait sans
cesse, afin d’en saisir au mieux les problématiques et d’y fair\
e pénétrer la
lumière de l’Evangile. La fête de l’Ascension, que célé\
brera l’Eglise le 14
mai, nous rappelle que la vie à la suite du Christ ne finit pas sa course dans
un tombeau (ou dans un caveau), mais en Dieu pour l’éternité.\
Puisse le
père Jean-Michel rejoindre et contempler éternellement Celui qu’\
il a aimé
et servi sur la terre.
Le dossier de cette édition lui est donc consacré, avec quelques témoignages
et une sélection de photos souvenirs.
Après la prise de sa cathèdre à la cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France,
le dimanche 26 avril dernier, Mgr Macaire a commencé sa tournée pastorale
dans toutes les paroisses, afin de mieux connaître son diocèse. C’\
est ainsi
que, du 28 au 29 avril, il a séjourné dans celle de Saint-Pierre-A\
ux-Liens
de Bellefontaine, où il a reçu un accueil très chaleureux de l\
a population.
Pour mieux suivre ses déplacements, Eglise en Martinique propose son agenda
pour les semaines à venir.
Etre dans le monde, mais non pas du monde ? Les jeunes du diocèse ne
désespèrent pas de vivre pleinement leur foi malgré les difficu\
ltés auxquelles
ils ont à faire face. C’est pourquoi la Pastorale diocésaine a \
initié un nouveau
concept appelé Light Event pour les 18/40 ans. Leur programmation s’étend
sur toute l'année, avec une approche moderne et très conviviale. Ils sollicitent
l’aide de la communauté pour mener à bien leurs projets.
Une Eglise dans toute sa vitalité, enracinée dans sa culture local\
e : c’est
ce que le mouvement Bèlè Légliz tente de nous faire vivre depuis quelques
années. Pour ses dix ans d’existence, différentes rencontres sont prévues
dans les paroisses, à l’instar de la première faite le 19 avril\
, à l’église de
Josseaud, lieu de naissance du mouvement.
Par ailleurs, en cette année de la vie consacrée, quatre veuves, b\
ien décidées
à suivre le Christ sans contrainte, ont fait vœu de chasteté, au cours d’une
Eucharistie qui s’est déroulée le 24 mars 2015, à la chapell\
e du Christ-Roi
de Fort-de-France. Bienheureux sont ceux et celles qui choisissent de me\
ttre
leurs pas dans ceux du Christ !
Qu’en ce mois de mai, mois de Marie, notre Oui soit sincère pour suivre
Celui qui nous dit aujourd’hui encore : Aimez-vous les uns les autres comme
je vous ai aimés !
Bonne route sur les chemins de la foi, avec Marie !
Justine Lordinot n
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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION P. Luc Philippon, DEI
REDACTRICE EN CHEF Justine Lordinot
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L'A-Dieu de
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Qui était –il ?
N
ous le connaissions tous.
C’était un personnage
célèbre, un personnage
public, un homme de média.
C’était un tribun, un leader, un
homme d’action, un catholique
en action, un catholique d’action…
Il n’avait pas toutes les qualités de
la terre, et comme tout homme
il avait ses fragilités. A ceci près
que les siennes avaient la capacité
de motiver encore davantage les
femmes et les hommes autour de
lui. Ses limites devenaient des forces
qui encourageaient son entourage
à prendre ses responsabilités (…et
c’est exactement ce qu’il voulait !).
Il ne nous donnait pas toujours
du poisson, mais il nous montrait
que nous pouvions nous-mêmes
apprendre à pêcher. Alors nous
partions à la pêche et le Christ était
là sur le rivage à nous attendre.
Mais c’était surtout un prêtre, en
quelque part «le» prêtre. Car il
était de ces prêtres, pourtant si
différents les uns des autres, en
lesquels on reconnaît l’essence
même du prêtre.
Un prêtre est un fou. Un fou qui,
un jour, a tout lâché pour Dieu,
pour l’Eglise, pour le service de
l’Evangile. Un homme a qui l’Esprit
parle au cœur, et lui fait discerner
les signes des temps. On a parfois
l’impression qu’il a des idées
fixes, des dadas, des rengaines et
qu’il revient toujours aux mêmes
points… Mais c’est parce que le
discernement de l’Esprit traverse
son cœur d’homme. Avec la lumière
du Seigneur, face aux pauvretés de
la société, face aux misères des
âmes, le prêtre devient fou, il ne
peut pas se taire. Il ne peut pas
ne pas combattre. Il ne peut pas
lâcher prise.
Un prêtre est un amoureux. Le
cœur tout brûlant, il est quelqu’un
qui a entendu résonner jusque
dans ses entrailles la Parole de Dieu.
Quelqu’un qui, ayant reconnu Jésus
au partage du pain, est reparti
vers Jérusalem, fonçant à contre-
courant dans la nuit de ce monde…
Même pas peur ! Ni des brigands,
ni des bêtes sauvages, ni non plus
de la fatigue, de la maladie ou
de la vieillesse ! Le prêtre ne se
préserve pas, il se donne. Sa vie
n’aurait aucun sens s’il se prenait
à économiser son action, sa parole,
sa santé, son amour… Comme tous
les époux, le prêtre sait qu’il ne
peut donner à moitié. Le prêtre sait
que tout ce qui n’est pas donné est
perdu. Le prêtre sait que celui qui
n’a pas tout donné n’a rien donné.
Mgr Gaston Jean-Michel n’était
rien d’autre que cela. Un chrétien, un prêtre. Avis aux amateurs ! Ce
n’était pas un surhomme, ni même
un prêtre d’exception, ni un leader
politique, c’était un chrétien, un
prêtre. Un chrétien normal, un
prêtre normal. Rien de plus et
c’est déjà beaucoup, et c’est déjà
énorme. Si nous regardons bien,
nous verrons que le Seigneur nous
en a donné quelques autres de
cette trempe dans notre diocèse. Ils
sont peut-être moins célèbres, mais
ils sont tout aussi prêtres et tout
aussi donnés, tout aussi serviteurs,
tout aussi choisis.
Merci Seigneur pour nos prêtres,
donne-nous plein de vocations
de jeunes prêts à tout pour que
l’Evangile soit proclamé dans le
monde.
Certes, la célébrité et la longévité
de Gaston Jean-Michel ont donné
une dimension supplémentaire au
personnage, mais ce que le Seigneur
nous montre à travers lui, c’est ce
que tout prêtre proclame par sa
vie et réalise par son ministère :
l’Evangile de Jésus-Christ qui, seul,
a la force de rendre belle et joyeuse
la vie de tout homme, la vie de tous
les hommes.
En étant ce que Dieu voulait qu’il
soit, Gaston Jean-Michel est devenu
un Père pour nous tous.
Il était aussi mon ami.
+ David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et de Fort-de-France
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Mot de l'Evêque

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L a P arole D ominicale
Dimanche 10 mai 2015
L
6 ème dimanche de Pâques - Année B
Actes 10, 25-26.34-35.44-48 • Psaume 97 • 1 Jean 4,7-10 • Jean 15, 9-17
L
a première encyclique du
pape Benoît XVI
Dieu est
Amour
est une belle et
émouvante méditation sur l'amour
humain et sur celui de Dieu pour
l'humanité. Cet amour, assure le
pape Benoît XVI, n'a rien à voir avec
un sentiment, mais une profonde
et joyeuse rencontre entre Dieu
et l'homme. Cependant, cette
définition de Dieu a été évoquée
par saint Jean l'évangéliste dans
sa première lettre au chapitre 4
verset 8, il y a environ deux mille
ans. C'est d'ailleurs ce texte que la
liturgie nous propose aujourd'hui
dans la seconde lecture.
Durant les trois années de son
ministère, Jésus, semblable au Père,
n'a fait que parler d'amour avec
ses disciples. "Aimer", ce verbe si
souvent faussé, sali et malmené
par les hommes, revient souvent
dans la bouche de Jésus. Selon
l'enseignement du Christ, l'amour
prend sa source en Dieu Lui-même
et l'amour est porteur d'espérance.
Les Apôtres, façonnés et pétris par
cet amour, se faisaient écho de
cette espérance au monde.
Dans l'Evangile d'aujourd'hui, saint
Jean nous rapporte une partie du
discours d'adieux de Jésus au cours
du dernier repas avec les Apôtres.
Au fait, ce discours de Jésus est un
hymne composé en l'honneur de
l'amour de Dieu et de l'amour des
autres.
Alors que s'agitaient contre Lui
dans la Jérusalem nocturne les
forces d'intérêt et du pouvoir,
Judas et ceux qui le payaient pour
leur livrer Jésus, Celui-ci ne pouvait s'empêcher de parler d'amour. A
travers le geste du lavement des
pieds et ses paroles, Jésus invite
cette poignée d'hommes qui ont
tout quitté pour Le suivre, à entrer
dans la dynamique de son amour
pour donner sens à leur vie.
Sur le plan anthropologique,
certains se posent des questions
sur l'homme par rapport à son agir,
son travail, ses réflexions sur la vie et
le monde qui l'entoure, les fatigues
qu'il se donne pour maîtriser
des données scientifiques. Des
personnes avisées estiment que
l'homme agit ainsi dans l'unique but
de donner un sens à son existence.
Tandis que pour Jésus, c'est l'amour
et seulement l’amour qui donne
sens à l'existence humaine.
Dans cette page d'évangile, nous
voyons également comment, à
travers les disciples du Christ, c'est
l'humanité toute entière qui est
invitée à entrer dans l'intimité
profonde qui existe entre Jésus
et son Père. Et pour y parvenir,
Jésus ne laisse qu'une consigne :
Aimez-vous . En effet, tout est là
car, c'est aimer qui fait vivre, c'est
aimer qui conduit au pardon, à la
miséricorde, à la joie, au bonheur
et à la paix véritable. Aimer, c'est
également travailler au bonheur
et à l'épanouissement des plus
pauvres et des plus fragiles de notre
société. En ce sens, le pape François
dans son discours aux participants
à la rencontre mondiale des
mouvements populaires, le 28
octobre 2014, rappelle que l'amour
des pauvres est au centre de
l'évangile.
Mes sœurs et mes frères,
l'Eglise, selon saint Jean, est le
rassemblement des amis de Dieu.
Nous sommes différents les uns
des autres, certes. Cependant,
malgré nos divergences, nous
formons l'Eglise de Dieu. Et ce qui
nous rassemble, c'est l'amitié que
le Christ a pour nous et l'amitié
que nous avons les uns envers les
autres. Et le plus beau geste du
Christ en ce sens, est celui où Il
est à genoux devant les Apôtres
pour leur laver les pieds au soir de
sa vie, c'est-à-dire le Jeudi saint.
Comme disciples et amis du Christ,
nous sommes appelés pour être
signes de son amour et porteurs
d'espérance dans le monde. Alors,
c'est dans notre manière d'aimer
nos frères et nos sœurs, que nous
allons le prouver.
Que l'évangile de ce 6
ème dimanche
de Pâques change notre conception
de Dieu et du monde. Que l'Esprit-
Saint ouvre l'intelligence de nos
cœurs pour comprendre que Dieu
nous aime d'un amour infini et nous
invite à aimer à sa manière. Comme
saint Augustin nous l'enseigne,
que notre amour soit sans mesure
pour nos frères et nos sœurs de
l'humanité. Amen
Père Joseph-Pérald Rémy, C.S.Sp
Le Robert
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C'est aimer qui fait
vivre, c'est aimer qui
conduit au pardon, à
la miséricorde, à la
joie, au bonheur et à
la paix véritable.

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Liturgie
La fête de l’Ascension est l’une des plus importantes du calendrier. Située entre
Pâques et la Pentecôte, l’Ascension ne peut être comprise qu\
’en lien avec ces deux
événements. Comme elle se situe quarante jours après Pâques,\
cette fête tombe
toujours un jeudi et, cette année, le 14 mai.
Ascension du Seigneur
Qu’est-ce que l’Ascension ?
L
e livre des Actes des Apôtres
rapporte que, pendant les
quarante jours qui ont suivi
Pâques, le Christ ressuscité s’est
plusieurs fois montré aux apôtres.
Puis, au cours d’un repas qu’il
prenait avec eux, le Christ leur a
annoncé qu’ils allaient recevoir
une force,
celle du Saint-Esprit,
qui viendrait sur eux. Alors vous
serez mes témoins à Jérusalem,
dans toute la Judée et la Samarie,
et jusqu’aux extrémités de la terre,
a-t-il ajouté (Actes des Apôtres
1,8). Après ces paroles, ils le virent
s’élever et disparaître à leurs
yeux dans une nuée. Et comme
ils fixaient encore le ciel où Jésus
s’en allait, voici que deux hommes
en vêtements blancs se tenaient
devant eux et disaient :
Galiléens,
pourquoi restez-vous là à regarder
vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé
du milieu de vous, reviendra de la
même manière que vous l’avez vu
s’en aller vers le ciel
(Actes des
Apôtres 1,9-11). L’évangéliste Luc
précise quant à lui que les apôtres
retournèrent à Jérusalem, remplis
de joie
(Luc 24,52).
Pourquoi l’Ascension est-elle
célébrée dans la joie ?
Le Christ, fils de Dieu fait homme,
né de la Vierge Marie, a pleinement
assumé cette condition humaine
depuis le jour de sa naissance, dans
la nuit de Noël. Environ trente-
trois ans plus tard, sa présence
terrestre s’achève avec l’Ascension.
Pourtant, comme le mentionne
saint Luc, les apôtres s’en
retournent à Jérusalem remplis
de joie et non tristes, comme on
aurait pu s’y attendre. De la même
manière, l’Ascension est célébrée
dans la joie par les chrétiens.
L’Ascension fait en effet partie de
l’événement inouï de Pâques : par
sa mort et sa résurrection, le Christ
a sauvé l’homme qui, à sa suite, est
désormais appelé à rejoindre Dieu
pour vivre dans la gloire céleste.
Les deux hommes vêtus de blanc
décrits par les Actes des Apôtres
annoncent alors aux Apôtres
que Jésus reviendra de la même
manière
. Et, pour le moment, ils
les incitent à ne pas rester les yeux
vers le ciel : ils doivent retourner à
leurs responsabilités. Celles-ci leur
avaient justement été indiquées
par le Christ : être ses témoins par
toute la terre en annonçant sa
Résurrection, en faisant connaître
son enseignement, en baptisant.
L’Ascension est ainsi un envoi
en mission adressé aux Apôtres
comme aux hommes de tous
temps. Il est l’articulation entre
le désir du ciel et le service des
hommes.
La joie qui fait suite à cet événement
s’explique aussi par cette annonce
du Christ rapportée par saint Matthieu (Mt 28,20) et lue au
cours de la messe de l’Ascension
:
Et moi, je suis avec vous tous les
jours jusqu’à la fin du monde.
Autrement dit, le Christ est sans
cesse présent auprès des hommes :
même si, à la suite de l’Ascension,
Il n’est plus là physiquement, Il
l’est dans les sacrements – dans
l’eucharistie en particulier. Il l’est
également auprès de ceux qui
prient, seuls ou à plusieurs : Quand
deux ou trois sont réunis en mon
nom, je suis là, au milieu d’eux
,
avait-il dit un jour aux apôtres
(Matthieu 18,20). Finalement,
l’achèvement de sa vie terrestre
permet sa présence auprès des
hommes de tous temps et de tous
lieux. L’Ascension fait donc partie
des événements fondateurs de la
foi en Christ, et d’autant plus qu’il
a donné aux hommes leur liberté :
loin de s’imposer à eux, le Christ
les laisse libres de croire, et donc
d’aimer véritablement.
L’Ascension n’est pas
un départ
Le jour de l’Ascension, la couleur
liturgique est le blanc, couleur de
la fête, de la lumière et de la joie.
L’Ascension est moins un départ
qui créerait une absence et un vide
qu’une situation nouvelle : Jésus
est invisible mais il n’est pas absent.
Il est toujours présent, au contraire,
mais d’une autre manière, présent
dans le pain et le vin de l’eucharistie,
présent dans l’affamé nourri ou
le malade visité, présent dans la
liturgie communautaire comme
dans la prière faite dans le secret
de nos chambres.
Source : Conférence des Evêques
de France
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Dossier : L'A-Dieu de Mgr Gaston Jean-Michel
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C
e temps de prière était
précédé de l’exposition du
corps du défunt depuis le
début de la matinée – du reste,
de très nombreuses personnes ont pu défiler devant sa dépouille pour lui rendre hommage.
La veillée de prière à l’intention du
défunt était
entrecoupée
de très beaux
chants interprétés
par le Chœur Résonance
de Sainte-Thérèse, par ailleurs
l’organisation y avait enchâssé
plusieurs témoignages, dont celui
du père Jean de Coulanges, et
d’autres semblables à mon propre
témoignage et à ceux qui le suivront
dans la suite de ce dossier.
Lorsqu’il y a déjà plus de vingt ans, je
lui disais qu’il était un modèle pour
moi, il me répondit modestement :
«Pour la longévité, je veux bien être
un modèle, mais pour le reste…»
Et pourtant, tout est dans le reste.
Une ardeur et un enthousiasme
débordants pour la mission ; une
fidélité à ses devoirs de prêtre
indéfectible ; une attention à toutes
les personnes, en particulier les
plus démunies, et une surprenante
ouverture d’esprit à la nouveauté. Son ardeur missionnaire le condui-
sait à mettre en route de nom-
breuses personnes qu’il relançait,
encourageait et accompagnait
inlassablement. Chaque semaine,
jusqu’en février 2014 où il fut frappé
par la maladie, il m’appelait pour
une conversation passionnée sur
les affaires de l’Eglise. Il faisait la
même chose avec d’autres prêtres
et de nombreux laïcs.
Sa fidélité à son sacerdoce fut
admirable : imaginez-vous un plus
que centenaire (102 ans) qui dit la
messe chaque semaine à la Prison
de Ducos et qui ensuite écoute
les détenus qui le souhaitent ! Il
continuait au même âge à animer
une émission hebdomadaire avec le
père Lafine, et quelle n’était pas ma
surprise de le voir dans les locaux
de mon ancienne paroisse venu
participer à une rencontre du MRJC
à la même époque pour tenir le rôle
d’aumônier. Quelle passion ! Quel
amour du Christ et de l’Eglise !
Il était aussi attentif aux pauvres et
aux humbles, n’hésitant pas à un âge
avancé d’aller leur rendre visite pour
les réconforter dans leurs épreuves
et leurs maladies. Je me souviens
d’un cousin atteint d’un cancer qui
devait l’emporter à l’âge de 33 ans. Il
souhaitait se marier avant de mourir
avec sa conjointe qu’il avait depuis
longtemps déjà épousée civilement,
il avait fait déjà une démarche sur sa
paroisse, mais on lui opposait des
délais que la maladie n’était pas
décidée à lui accorder. J’étais alors
jeune séminariste en Métropole,
j’ai appelé le père Jean-Michel
(78 ans à l’époque) qui a vite réglé
le problème et a lui-même célébré
le mariage.
Ce qui m’a sans doute le plus marqué
est sa jeunesse d’esprit. En sa
présence, on n’avait pas l’impression
d’être avec une personne âgée, car
il était «à la page» sur tout.
Comment un centenaire pouvait-il
être au courant des dernières
nouveautés scientifiques, de la
situation de l’Eglise locale ou
universelle, de l’état du monde en
Martinique ou ailleurs sur le plan
économique, politique, sportif ou
culturel ?
Il s’était mis à l’informatique et au
téléphone portable !
Sur le plan ecclésial, c’était la
même chose ; alors que des gens
bien plus jeunes que lui avaient du
mal à accueillir des mouvements
nouveaux ou des orientations
pastorales originales, le père Jean-
Michel analysait les choses, voyait
la présence ou l’absence de fruits
et se prononçait avec ouverture et
bienveillance car il était fidèle à sa
devise « voir, juger, agir ». Il ne
se contentait donc pas du prêt-à-
penser idéologique – certes, plus
confortable car ne demandant
Père Gaston Jean-Michel
Voir, juger, agir… et évangéliser
Vendredi 24 avril, de 18h à 23h,
a eu lieu, dans l’église d’Emmaüs
(Rivière Roche), la veillée mortuaire du
père Gaston Jean-Michel. Celle-ci fut
présidée par notre nouvel archevêque,
Mgr David Macaire, et organisée
par le curé des paroisses de Saint-
Christophe et de Sainte-Thérèse ;
le père Christian Catayée.

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Père Anglio
Le samedi 25 avril 2015, Mgr Gaston
Jean-Michel revenait en terre
diamantinoise. Il l’avait choisie pour
y établir sa dernière demeure, là où
reposent son père et sa grand-mère.
On comprend maintenant pourquoi
il y venait si régulièrement afin de
profiter de la mer, discuter avec
le père Bernard David de science,
d’histoire et de patrimoine. Ce que
l’on savait de lui, c’est qu’il était, par
sa mère, originaire de Morne-Vert.
La dernière fois que les chrétiens et
les habitants du Diamant avaient eu
à la fois la joie et la fierté d’accueillir
le doyen – âgé de 104 ans – des
prêtres de l’Eglise en Martinique,
c’était le dimanche 25 janvier
dernier. C’était à l’occasion de la
fête de la commune, anticipant
le 28 janvier où est célébré saint
Thomas d’Aquin. Cette fête est à
distinguer de celle de la paroisse
qui tombe le 3 juillet, jour où l’Eglise
célèbre l’apôtre saint Thomas. C’est
une précision que l’on doit encore
ici comme ailleurs à « l’abbé Jean-
Michel », mémoire vivante – pour
ne pas dire « bibliothèque » – de
notre diocèse de Saint-Pierre et Fort-
de-France.
Après avoir présidé à la cathédrale
Saint-Louis, en début d’après-midi,
les funérailles du prélat de sa sainteté
avec autant de simplicité que de
solennité, notre archevêque, Mgr
David Macaire, accompagnait le
cortège funèbre, de Fort-de-France
au Diamant. A la demande de la
communauté paroissiale, le maire-
conseiller général, Gilbert Eustache,
avait fait installer deux chapiteaux
et une sonorisation mobile. On
savait que l’église serait trop petite
pour accueillir la foule de fidèles, de
sympathisants et aussi de touristes
présents. Les équipes paroissiales
du Rosaire s’étaient chargées, avec
autant de soin que de goût, de la
décoration.
A l’arrivée du cortège, on entendait
les applaudissements adressés à
la dépouille de Mgr Gaston Jean-
Michel, en même temps que
les ovations à l’adresse du jeune
nouvel archevêque, qui descendait
de voiture.
Sur le parvis se retrouvaient le
maire et ses collaborateurs, les
élus de la commune du Diamant
et des environs, les paroissiens et
de nombreux fidèles et visiteurs
venus de partout. C’est tout ce
monde qu’accueillait Mgr Macaire,
rejoint par le père Anglio, curé de la
paroisse, le père Barbe Gédio, curé
du Carbet et du Morne-Vert, les
diacres Gérald Privé et Pierre Joseph-
Julien du Diamant, les choristes et les
équipes du Rosaire de différentes
communes.Après un mot
d’accueil et
d’ouverture,
l’archevêque
laissait la parole
au diacre de
service, Gérald
Privé, suivi d’une prière
litanique dialoguée entre
Pierre Joseph-Julien, la chorale et
l’assemblée. Une plaque funéraire
réalisée à l’initiative d’un groupe de
paroissiens, de quelques membres
de la liturgie et de la catéchèse, était
présentée à Mgr Macaire qui, lui-
même, la présenta à tous les fidèles
et participants. Elle était ornée de
symboles de la ville et de l’Eglise :
le rocher, la mer, la montagne et la
croix. L’archevêque la bénissait, avant
d’asperger le corps de Mgr
Jean-
Michel avec l’eau bénite qui rappelle
aux baptisés le sacrement qui les a
fait renaître de la vie de l’Esprit.
Puis ce fut le départ de l’église
Saint-Thomas au cimetière. Arrivés
à l’entrée, l’archevêque, les prêtres
et diacres, les élus municipaux,
rejoints par une délégation de
Radio Saint-Louis, attendaient la
dépouille qui fut saluée par des
applaudissements bien nourris.
A la fin de la petite procession de
l’entrée du cimetière au caveau des
prêtres, Mgr l’Archevêque prenait la
place d’un des agents des pompes
funèbres, pour porter lui-même
aucun effort, mais si appauvrissant
pour soi-même et pour l’Eglise.
Cette jeunesse d’esprit n’aurait
pas été possible si le Seigneur ne
l’avait pas pourvu d’une mémoire
phénoménale. Il se souvenait de tout
et de tous…
Que Dieu soit loué pour cet homme
dont l’existence a embrassé six
évêques en Martinique : il est né
sous Mgr Malleret, a été accueilli et
ordonné par Mgr Lequien, a continué
à servir sous Mgr de La Brunelière,
Mgr Marie-Sainte, Mgr Méranville et
Mgr Macaire, son fils spirituel, a qui il
a dit le jour même de son ordination
épiscopale : sé wou mwen té ka atann.
Oui comme Siméon, il a pu dire :
Maintenant Ô Maître souverain tu
peux laisser ton serviteur s’en aller
en paix selon ta Parole car mes yeux
ont vu le salut que tu avais préparé
à la face des peuples…
Gloire soit rendue à Dieu pour son
serviteur le père Gaston Jean-Michel
qu’il avait donné à son Eglise en
Martinique et pour ses quatre-vingts
ans de service sacerdotal.
P. Alain Ransay n « Sé wou mwen té ka atann »

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Dossier : L'A-Dieu de Mgr Gaston Jean-Michel
ÉGLISE EN MARTINIQUE
du 10 mai 2015 / n°502
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Nicole et Michel Déglise
Père Gaston Jean-Michel,
fondateur de Radio Saint-Louis
A l’âge de 70 ans, la plupart des hommes
pensent à ralentir leur activité et à jouir
de leur retraite, mais pas tous ! A cet
âge, père Gaston Jean-Michel décide de
se lancer dans une nouvelle aventure :
profitant de la libéralisation des ondes
FM par le nouveau gouvernement
de François Mitterrand, il décide de
lancer, en février 1982, une radio
associative qu’il baptisera Radio Saint-
Louis, en référence à la cathédrale de
Fort-de-France. Il veut permettre aux
mères de famille, et à tous ceux qui ne
peuvent pas participer aux réunions
de formation biblique ou religieuse,
d’accéder à une source d’information
et de formation grand public. Il lui
semble que la radio est le moyen idéal
pour atteindre cet objectif. Même s’il se sent un peu seul, il n’hésite pas et
avec les faibles moyens dont il dispose,
après avoir vu ce qu’il fallait faire, après
avoir jugé qu’il en était capable, il se
lance dans l’action, selon le fameux
triptyque de l’«action catholique »
:
voir, juger, agir !
Depuis le petit studio de Plateau Fabre,
avec l’aide de quelques militants de
l’action catholique et de techniciens
compétents qui acceptent de l’aider,
il commence par proposer quelques
heures d’émissions quotidiennes.
Avec le temps, il développera un outil
de communication de plus en plus
performant, jusqu’à en faire ce qu’est
devenue la radio aujourd’hui ! Parmi
les pionniers des débuts, il reste encore
celui qui épaulait Léon Marie-Sainte,
conseiller technique du fondateur, un
jeune technicien devenu le troisième
président de la radio en 2005, Georges
Petit-Charles, et Nicole Héloïse-
Déglise, aujourd’hui responsable de
la communication.
Beaucoup d’autres sont ensuite
venus, appelés
par le père
Jean-Michel
à prendre
leur part
de travail
à la Vigne
du Seigneur.
Comme il le
disait lui-même, .
le Seigneur lui a toujours envoyé
les personnes dont il avait besoin, à
chaque nouvelle étape du dévelop
-
pement de la radio.
Merci pour tout Père, et que le
Seigneur t’accueille bras grand
ouverts dans son Royaume !
celui qui l’avait en quelque sorte
porté jusqu’à la vie religieuse, au
presbytérat, et – pourquoi pas ? – à
l’épiscopat.
Mgr Gaston Jean-Michel avait
souhaité être enterré près de
son père et de sa grand-mère,
près du lieu où repose Edouard
Glissant. C’est chose faite, bien
que sa véritable dernière demeure
soit celle où se trouvent les pères
Lavanant, David et Proux. Après
un ultime hommage au frère aîné
de tout le presbyterium, sa cousine
Eva, accompagnée d’une nièce,
lui adressait une dernière pensée,
ainsi que des remerciements à tous
ceux qui l’ont accompagné dans
la prière, ainsi que dans le dernier
virage et la dernière ligne droite
sur la route qui l’a amené jusqu’au
Père.
Que Dieu notre Père et Jésus-Christ
notre Seigneur lui donnent le repos
éternel et fassent briller sur lui la
lumière sans fin.

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Laurent Vestris, MRJC
Père Jean-Michel est une figure
incontournable de notre
mouvement. Il a été notre
aumônier, et cela jusqu'au bout.
Certains l'ont connu alors qu'ils
étaient très jeunes, d'autres un
peu plus tard. Toutefois, nous
sommes tous d'accord : il a, d'une
manière ou d'une autre, influencé
nos vies, nos choix. Grâce à lui nous
avons appris à être des "chrétiens
debout", comme il aimait à le dire.
Il nous a démontré qu'être chrétien
ne se résume pas simplement à
prier. L'action est intimement liée
à la prière : la prière sans l'action
n'est rien, de même que l'action
sans la prière non plus.
Au-delà du fait qu'il était notre
aumônier, il était pour certains
un grand-père, sachant nous
remonter les bretelles quand il
le fallait, nous conseiller au bon
moment, nous guider dans nos
choix lorsque nous étions perdus.
Nous avons toujours été marqués
par son fameux petit carnet,
véritable "pages jaunes" de tous
ses contacts.
Autre chose qui nous a toujours
fait sourire, père Jean-Michel était
un adepte du "jamais-sans-mon-
béret". Il était un homme allant
au bout de ses idées, revenant à
la charge lorsque quelque chose
n'était pas fait convenablement.
Père Jean-Michel a toujours été là.
Il était l'âme de notre mouvement.
Et bien que nous sachions qu'il
était malade, nous ne pouvions
concevoir l'idée de le voir
disparaître. Son décès nous a tous
beaucoup
affectés.
Mais
nous ne
devons
pas être
tristes. Il
a su nous
insuffler la
petite étincelle
de l'action catholique. A nous
maintenant de poursuivre
sa mission et de faire de cette
étincelle une flamme de vie, une
flamme alimentée par le zèle
apostolique. Nous rendons grâce
à Dieu de l'avoir mis sur notre
route. A travers lui, Dieu nous a
montré comment être humble,
comment s'effacer pour le laisser
agir à travers nous.
Merci Seigneur ! ÉGLISE EN MARTINIQUE
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Père de Coulanges
Le père Gaston Jean-Michel, né le 18
décembre 1911, à Fort-de-France, était
l’aîné d’une famille de trois enfants. A
6 ans, il fait ses premiers pas à l’école
primaire de Châteaubœuf.
A 10 ans, il connut l’expérience
douloureuse de la mort subite de
son père.
Assez jeune, il part en compagnie
du jeune Morland en France, au
petit séminaire d’Allex des pères
du Saint-Esprit, pour sa formation
classique. Plus tard, en 1930, il est
envoyé au grand séminaire d’Alger
pour sa philosophie. Dans ce pays
musulman, c’est la découverte d’un
monde nouveau.
En 1935, il revient en France, au
séminaire de Gap, pour achever sa
formation théologique.
Le jeune Jean-Michel, de retour en
Martinique une fois sa formation
achevée, est ordonné prêtre le 21
décembre 1935, à la cathédrale de
Fort-de-France par Mgr Lequien.
Son premier ministère a été son
affectation à la paroisse du Saint-
Esprit comme vicaire, en 1936 et 1937.
Peu de temps après, il est nommé
curé du Morne-Vert.
Ce fut pour lui la découverte du
monde rural, voilà ce qu’il en dit :
C’était la première fois que je voyais
une population vraiment rurale, de
vrais paysans. Je me suis attaché à
ces gens-là du premier coup, parce
que j’admirais leur travail, leur
assiduité, leur dévouement, et surtout
comment ils aimaient leur terre.
Cet amour du monde rural, les réalités
humaines rencontrées sur le terrain
ne vont plus le lâcher. Toute sa vie,
jusqu’à sa mort, sa mission a été
de chercher à réconcilier les ruraux
avec leur terre, et à faire connaître
la Bonne Nouvelle de Jésus Christ,
selon la méthode du voir, juger, agir
de l’action catholique.
Dans sa vie de prêtre, le père Jean-
Michel a mis en œuvre ces paroles
du concile Vatican II, exprimé dans la
constitution : l’Eglise dans le monde
de ce temps :
Les joies et les espoirs,
les tristesses et les angoisses des
hommes de ce temps, des pauvres surtout, et de tous ceux
qui souffrent, sont
aussi les joies et
les espoirs, les
tristesses et les
angoisses des
disciples du
Christ.
Le ministère du
P. Jean-Michel a été
varié. Il fut curé au Morne-des-Esses,
aux Terres-Sainville, au Vauclin, et aussi
directeur des œuvres diocésaines.
Il était connu surtout comme le
fondateur et l’initiateur de Radio
Saint-Louis. Cet instrument de
communication, grâce à la ténacité
et à la persévérance du père, est
devenue la radio diocésaine connue
de tous. Pour notre Eglise, le père
Jean-Michel a été le véritable
précurseur de ce nouvel outil de
formation grand public.
L’œuvre que le père Jean-Michel
laisse, nous devons la continuer
et la développer. Il s’est consacré
principalement à la formation d’un
laïcat responsable, qu’il voulait en
mission dans la société d’aujourd’hui.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE
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Dossier : L'A-Dieu de Mgr Gaston Jean-Michel
Frère Gilles Danroc, op
Quelques mots pleins
d'émotion et de reconnaissance, le jour même de son à-Dieu
qui nous laisse
orphelins. Même
si la joie éclatant
sur son visage le jour
de l'ordination épiscopale
du frère David Macaire exprimait
un
Nunc Dimitis longuement et
heureusement mérité !
Le père Jean-Michel laisse donc
orphelins parmi la nuée de ses amis
et frères et soeurs en Christ, les
amoureux de l'histoire de L'Eglise
en Martinique. Car il faut bien
être amoureux pour traverser
tant d'épreuves de larmes et de
sang, et rester les yeux ouverts,
émerveillés ! L'éclat du regard
du père Jean-Michel défendant à
travers sa propre histoire, l'histoire
de tout un peuple m'a convaincu!
Homme de parole, de débats et
de dialogue, il est aussi, sinon
davantage, un homme de regard.
Je ne peux m'empêcher de citer
à son endroit la si belle maxime
des premiers temps de l'Eglise
– une si longue histoire ! – que
prononça saint Irénée de Lyon à
la fin du second siècle :
La gloire
de Dieu, c'est l'homme vivant et
la vie de l'homme, c'est la vision
de Dieu !
Je crois qu'il nous faut partir de loin – l'histoire sainte –
pour rentrer dans le regard du père
Jean-Michel sur son île et sur sa vie.
Voici l'histoire que le père Jean-
Michel a scruté en Martinique :
comment dans cette île bien
circonscrite, mais aussi bien reliée
au reste du monde, a germé
une si belle histoire, celle de sa
vie et celle de tant d'anonymes
qu'il a rencontrés, parmi tant de
déchirements, de violences et de
contradictions ? L'histoire de la
Martinique ne serait-elle qu'une
suite de cruels déchirements,
entre les peuplements si divers
qui forment son histoire et sa
mémoire ? Et cette joie de vivre, la
beauté inouïe de la nature qui sait
pourtant frapper, cette hospitalité
légendaire, la force des liens de
famille, les chants et les danses,
l'insouciance des enfants. Que de
trésors qui affleurent d'une histoire
pourtant si dramatique ! C'est
peut-être le secret de sa dynamique
longévité.
Voila le secret de cette histoire
qui a passionné le père Jean-
Michel. Et je suis un des témoins
privilégiés de cette passion qu'il
m'a communiquée ! Je le vois
cherchant les écrits d'Epiphane de
Moirans, ce franciscain inclassable
qui a lutté dans toute la Caraïbe
contre l'esclavage et qu'aucune des
nombreuses prisons où il a été jeté
n'a pu faire taire ! Je revois le père
chercher dans ses papiers la vie du
père Mongin, sj, et de tant d'autres
qui ont converti les ténèbres en
lumière ! Sans jamais perdre de vue
la rigueur de l'histoire et la force
des faits. Mais en cherchant en
toutes circonstances la souplesse
de la vraie vie ! Ainsi il m'a été
si agréable de réunir tous les
historiens de métier qui ont écrit
ce si bel hommage à la fin du livre
qui lui est consacré, car il s'appuie
non seulement sur son histoire,
mais sur celle de la Martinique !
(Livre, pages 193-268). Hommage
qui ne se termine pas à lui-même,
mais au père Bernard David, cet
excellent historien de l'Eglise de
Martinique avec qui il aimait tant
discuter au Diamant, là où il repose
maintenant! (Livre p. 269).
Souvent cependant, ces titres sont
l’expression d’une reconnaissance
bien méritée, et c’est le cas pour
le père Jean-Michel qui a fait de
Radio Saint-Louis un instrument
remarquable d’évangélisation.
Les honneurs que nous rendons
au père Jean-Michel ne doivent
pas nous faire oublier qu’il a été,
comme chacun d’entre nous, «un
pauvre pécheur» comptant sur la
miséricorde du Seigneur, et donc
sur nos prières à son intention.
Comptons sur Dieu pour asseoir
à sa table le père Gaston Jean-
Michel, et lui donner la récompense
qu’il réserve à ses bons et fidèles
serviteurs.
Prêt pour la mission

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Jeune curé du Morne-Vert avec sa mère et ses sœurs
Prêtres de Martinique - 1950 Portrait d'un jeune prêtre Avec sa cousine Lagrancourt
A table avec p. Jean de Coulanges et Mgr Marie-Sainte
« Mwen ja di zot sa ! » Mgr Gaston Jean-Michel et Mgr Méranvilleà la fête de Radio Saint-Louis
Sa maman Sa sœur

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Dossier : L'A-Dieu de Mgr Gaston Jean-Michel
100 ème anniversaire avec la Présidente du Conseil Général
Avec Georges Petit-Charles
directeur de Radio Saint-Louis

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M
gr Macaire est venu visiter notre
paroisse, échanger les idées avec
le prêtre, les agents pastoraux
laïcs du Conseil paroissial et du Conseil
paroissial des affaires économiques
(C.P.A.E.). Les chrétiens ont pu rencontrer
l’évêque, échanger et partager avec lui
leur joie, leurs difficultés et bien d'autres
choses encore. Mgr David Macaire,
avec des mots simples, a pu encourager
chacun dans la foi et dans la mission
d'évangélisation ; tel est l'objectif principal
de cette importante activité pastorale.
Pendant son séjour à Bellefontaine,
Mgr David Macaire a entrepris plusieurs
activités, notamment les célébrations des
messes, la visite des écoles (crèche, école
maternelle), la visite du restaurant scolaire,
des personnes âgées du
Temps de Vivre, des
entretiens, non seulement avec les forces vives
de la paroisse, mais aussi avec les autorités
politico-administratives de la commune.
Mgr David a rencontré les jeunes
confirmands et a fait un peu de catéchisme
à des enfants.
Les chrétiens de Bellefontaine ont exprimé
leur gratitude à l'évêque pour avoir
commencé ses visites dans leur paroisse.
Ils ont aussi évoqué les difficultés qu'ils
éprouvent dans l'accomplissement de leur
mission et ont soumis à l'évêque quelques
projets et perspectives malgré les temps
durs que nous vivons. Ils ont aussi promis
à l'évêque de continuer à travailler pour
l'avancement de leur paroisse. Pour
manifester leur joie et leur soutien à leur
nouveau pasteur, ils ont tenu à partager
avec lui un repas, à la salle paroissiale.
Ce moment festif a clôturé la journée du
mercredi 29 avril.
Cette première visite pastorale de
Mgr David a été un temps de joie
pour Bellefontaine. C'était une grande
première ! Pour clôturer sa visite pastorale,
dix-sept jeunes ont reçu de ses mains le
sacrement de la maturité chrétienne, le
dimanche 3 mai 2015.
P. Frédéric Essengo,
Curé de Bellefontaine
n
Vie du diocèse
Bellefontaine : Visite pastorale de Mgr Macaire
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13
Du 28 au 29 avril 2015, Son Excellence, Mgr David Macaire, a séjourné\
dans la paroisse
Saint-Pierre-Aux-Liens de Bellefontaine. Cette visite s'inscrit dans le \
programme de
la longue tournée pastorale de l'archevêque à travers les paroi\
sses du diocèse pour
connaître son diocèse, palper du doigt les réalités pastoral\
es et sociales de sa juridiction
ecclésiale, écouter les chrétiens pour les connaître.
Vendredi 8 mai : Saint-Pierre : Prise de possession de
la Cathédrale et commémoration de l’éruption du 8 mai 1902
Samedi 9 mai : - le matin, à Macouba : rencontre avec les confirmands des
quatre paroisses du grand nord (Ajoupa-Bouillon, Basse-
Pointe, Grand-Rivière et Macouba)
- 15h : rencontre avec les confirmands du Couvent de Cluny et du Séminaire-Collège
- 18h30 : confirmation des jeunes de la paroisse de De Briant
Dimanche 10 mai : - 7h : messe au Robert
- 9h : confirmation des jeunes de la paroisse du Robert
- 15h : Cathédrale Saint-Louis : confirmation des adultes
du diocèse
Mardi 12 mai : conseil épiscopal
Mardi 12 - mercredi 13 mai : visite pastorale de la
paroisse du Morne-Vert
Mercredi 13 mai : rencontre avec les confirmands de
la paroisse de Coridon
Jeudi 14 mai (Ascension) : 10h à Macouba : confirma-
tion des jeunes des quatre paroisses du grand nord
Samedi 16 mai : 18h : confirmation des jeunes de la
paroisse de Coridon
Dimanche 17 mai : - 7h30 : messe au Morne-Vert
- 10h, au Carbet : confirmation des jeunes des paroisses
du Morne-Vert et du Carbet
Mardi 19 mai : conseil épiscopal
Mardi 19 - mercredi 20 mai : visite pastorale de la
paroisse du Vauclin
Vendredi 22 mai : Guadeloupe : Concélébration
avec Mgr Riocreux de la messe d’ouverture du congrès du
Renouveau charismatique
Samedi 23 mai : 14h30, à la Cathédrale Saint-Louis
– confirmation des jeunes du Couvent de Cluny et du
Séminaire-Collège
Dimanche 24 mai (Pentecôte) : - 8h : Confirmation des jeunes de la paroisse du Vauclin
- Après-midi : célébration différée des JMJ des Rameaux
au palais des sports de Rivière-Salée.
Lundi 25 mai (Lundi de Pentecôte), Après-midi : Rassemblement pour les 40 ans du Renouveau
charismatique (Millenium du Morne-Rouge)
Agenda de l’Archevêque

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ÉGLISE EN MARTINIQUE
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14
Light Event : des soirées
bar-animations chrétiennes
L
a Light Event est un nouveau concept porté par la
Pastorale diocésaine des jeunes de Martinique. Elle
propose des événements de type bar-animation,
sans alcool, aux jeunes de 18 à 40 ans, désirant s'amuser
librement et sainement, partager des expériences et avoir
la possibilité d'être écoutés. Les événements se déclinent
tout au long de l'année sous forme de soirée, garden,
concert, forum et autres, dans l'objectif constant d'être
toujours plus proche des jeunes.
n
Certains de nos amis voyaient la religion
comme quelque chose de vieux, lointain
et strict. D’autres souhaitaient s’en
approcher, mais la peur de se sentir jugés,
pour leur passé ou leur apparence, les
freinait systématiquement. Dans un monde
où nous avons de plus en plus de questions
de vie et où les valeurs ont tendance à
se perdre, il nous a semblé important de
pouvoir apporter un nouveau regard, plus
moderne, sur la religion.
NOUS AVONS BESOIN DE VOUS !
Organiser de tels événements représente un budget
important que la Pastorale Diocésaine des jeunes ne peut
assumer seule. Pouvoir compter sur votre soutien est
donc une vraie nécessité.
Que vous soyez un particulier ou une entreprise,
envisageons ensemble de nouvelles idées de collaborations
et de partenariats !
Pour en savoir plus, contactez-nous par mail : lightevent972@gmail.com
ou par téléphone au 06 96 08 60 59
Vie du diocèse
E GLISE EN M ARTINIQUE
Règlement à l’ordr\qe de :
ARCHEVÊCHÉ DE FORT-DE-FRANCE
Nous retourner ce bon, accompagné de votre règlement à :
É glise en Martinique
Boîte Po\btale 586 • \q97 207 FORT DE FRANCE CEDEX
MARTINIQUE 40 € GUADELOUPE 44 €
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Oui, je m’abonne !
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Tél. .......................................................................\
........ Code Postal ....................................................... Ville .......................................................................\
...

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Aujourd’hui, je te consacre ma vie de veuve…
ÉGLISE EN MARTINIQUE
du 10 mai 2015 / n°502
15
D
urant ces quatre années,
elles ont eu à découvrir
progressivement quelle
est la vie d’une veuve consacrée
en Eglise, vivant au cœur du
monde, mais membre d’une
communauté et s’attachant à
vivre l’esprit communautaire et
l’amour fraternel. La formation
dispensée s’effectue donc au
sein d’une équipe suivie par
une responsable de métropole,
avec un programme à travailler
pour nourrir leur vie spirituelle,
et qui consiste essentiellement à
connaître et accepter les points
de la règle de vie, à pratiquer
l’oraison, à approfondir la
spiritualité du veuvage consacré.
A mi-parcours de la formation,
l’Entrée en Communauté constitue
une étape pour une préparation
plus approfondie avant
l’engagement définitif. Une autre
veuve du groupe a fait son entrée
dans la communauté au cours de
cette même cérémonie : étaient
présentes la responsable générale,
Francine Somsois, la responsable
de la formation, Marie Langlet,
Martiniquaise d’origine, et une
conseillère chargée de suivre le
nouveau groupe en formation,
Maguy Lefèvre.
Le rite de la consécration s’est
déroulé au cours de l’Eucharistie,
après la prière universelle et avant
la procession des offrandes : les
impétrantes à tour de rôle ont
offert leur vie au Seigneur tout en
lui présentant le foyer, qu’avec leur
époux, elles avaient fondé pour
toujours.
Après la communion s’est déroulé
le rite de l’alliance : les nouvelles
consacrées ont présenté leur
alliance de mariage en offrande
au Père et le célébrant a prononcé
la prière suivante : « Seigneur,
renouvelle ta bénédiction sur ces
alliances que tes servantes ont
reçues au jour de leur mariage.
Que ces alliances, signe de leur
amour pour leur mari, deviennent
signe de leur amour pour toi, Dieu
vivant et vrai ».
Des prières, des chants, empreints
d’abandon, de sincérité, de joie
et d’amour ont ponctué cette
mémorable cérémonie.
Les veuves consacrées réservent
une partie de leur temps
quotidien à la prière (oraison le
matin, Magnificat le soir), à la
méditation de la Parole de Dieu
et à l’Eucharistie. Une rencontre
chaque mois les invite à prier
ensemble, à partager la Parole
de Dieu, à échanger à partir de
thèmes, à approfondir les points
de la règle de vie, à recevoir un
enseignement du prêtre ou du
diacre. Chaque trimestre elles
ont une récollection axée sur la
vie de prière et l’oraison, et une
retraite de quatre à cinq jours les
rassemble en fin d’année.
Les veuves consacrées attendent
d’être rejointes par d’autres veuves
qui désirent vivre en communauté
cet engagement à la suite du
Christ. n
Après quatre années de formation au sein de la Communauté Anne la
Prophétesse, (Communauté de veuves consacrées qui vivent leur \
consécration
au Seigneur dans la continuité des grâces de leur sacrement de mar\
iage, en
union avec leur mari), quatre veuves de Martinique ont demandé à consacrer
leur veuvage au sein de cette Communauté, en prononçant solennelle\
ment le
vœu de chasteté. La cérémonie s’est déroulée le 24 \
mars 2015, à la chapelle
du Christ-Roi de Fort-de-France, au cours de l’Eucharistie célébrée par le pè\
re
Monconthour, assisté du diacre Serge Gélas.
Pour en savoir plus :
Monique Palcy, tél : 0596 641 228 -
courriel : monique.palcy@orange.fr.
Francine Somsois, responsable
nationale : 27 bis montée de la Garde
69340 Francheville
tél : 04 78 37 01 61
courriel : francine.somsois@yahoo.fr

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Vie du diocèse
Bèlè Légliz fête ses dix ans d’existence jusqu’en avril 2016. Une programmation
placée sous le signe de l’inculturation. En ouverture, une messe et diverses
animations avaient lieu le dimanche 19 avril, à l’église de Jos\
seaud où le
mouvement a pris naissance.
Bèlè Légliz, 10 ans déjà
L
es équipes Bèlè Légliz venues des paroisses
du Lamentin, Cathédrale, Redoute, Marigot,
Lorrain, Morne-des-Esses, Anses d’Arlet,
avaient rejoint l’équipe de Josseaud pour former
une seule chorale et animer la messe. Les différents
rythmes du tambour et la profondeur des chants, en
parfaite adéquation avec les effets recherchés par la
liturgie, ont mis en avant la richesse du patrimoine
musical bèlè. Les jeunes du groupe d’art gestuel
Magnificat, par des danses sacrées, ont donné vie à
la célébration et permis de prolonger la prière.
Dix ans après sa création,
Bèlè Légliz a su produire
un abondant répertoire de chants adaptés à tous les
temps de la messe, pour les mariages, pour prier avec
Marie, pour accompagner également les funérailles.
Le projet pastoral de Bèlè Légliz , accompagné par
les pères Henderson, Monconthour et Lafine, en lien
avec le projet pastoral diocésain Etre ensemble le
corps du Christ pour le salut du monde, s’est étendu
à plusieurs paroisses, rassemblant des fidèles venus de
tous horizons géographiques et sociaux. Désormais,
les équipes pourront s’appuyer également sur le
projet pastoral proposé par le nouvel archevêque :
Montre Jésus.
Suivant le vœu du concile Vatican II, l’un des objectifs
de Bèlè Légliz est de vivre sa foi enracinée dans
sa culture profonde en lien avec son histoire, son
présent, son avenir. Permettre une rencontre entre
l'Evangile et la culture martiniquaise, mais également
œuvrer pour la réconciliation, pour l'unification de
la personne, font également partie des objectifs.
Un temps de formation biblique est organisé un
dimanche de chaque mois au presbytère de Redoute,
à l’attention des équipes Bèlè Légliz . Dès le début de
la création du mouvement, la réflexion s’est beaucoup
portée sur la famille martiniquaise qui traverse de nos
jours une crise profonde. Une réflexion qui a donné
lieu à de nombreuses récollections et célébrations.
L’idée est de permettre aux fidèles d’exprimer ce
qu’ils vivent et de se laisser transformer par la Parole.
Cinq célébrations sont déjà programmées jusqu’en
mars 2016 dans différentes paroisses, du nord au sud
de l’île. Cette année, le travail des équipes est axé sur
la lecture de l’Ancien Testament. Parallèlement, une
réflexion sur le thème
Quels pères pour la société martiniquaise ?
consistera à rechercher dans notre
Histoire, dans notre culture et nos quartiers, les
figures, les personnes de référence, sur lesquelles
nous pouvons nous appuyer.
Virginie Monlouis-Privat n
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Page 17
A
vant la messe, nous nous
sommes regroupés pour
prier. Nous avons ensuite
entamé une procession vers
l’église en chantant
Marche dans
la lumière
. En tête du cortège,
des jeunes portaient l’icône de
la Miséricorde. Ils étaient suivis
du groupe de prière et du père Grégoire Jagowdzik, curé de la
paroisse.
Ce sont les jeunes qui ont assuré
l’animation de la messe. Ils ont
tous reçu, après le chant d’action
de grâce, une médaille de Jésus
miséricordieux avec un message
fort :
Vivre la Miséricorde, c’est
avoir un cœur rempli d’amour.
A la fin de la messe, des pains de vie
ont été distribués et le curé a invité
les fidèles à un moment de partage
très convivial au presbytère.
En ce jour tout particulier, le père
Grégoire nous a appelés à avoir
une pensée dans nos prières pour
Mgr David Macaire pour son
ordination épiscopale.
Un grand remerciement à notre
nouvel évêque d’avoir accepté
d’être notre Berger en ce jour de
la Miséricorde Divine. Puisse Jésus
miséricordieux l’accompagner dans
sa mission.
Le groupe de la Miséricorde Divine n
Ajoupa- Bouillon :
un groupe de la Miséricorde Divine très actif
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17
Comme chaque année, et depuis trois ans, la paroisse d’Ajoupa-Bouillon fête
la Miséricorde Divine. Cette fête a été coordonnée par un\
groupe, comptant
aujourd’hui cinquante-six membres (jeunes et adultes), qui nous rel\
ate l'événement.
Eglise en Martinique recherche des photos...
Afin d'élaborer l'album souvenir de l'ordination épiscopale de Mgr David Macaire, l'équipe de rédaction
de la revue
Eglise en Martinique recherche des photos (haute définition).
Merci aux personnes qui le souhaitent de faire parvenir leurs meilleurs clichés, avant le 15 mai 2015, à :
egliseenmartinique@orange.fr

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Société
Eglise en Martinique vous propose deux Slams écrits par Joël Emica et son ami
Steeven Billard, des jeunes très engagés sur la paroisse du Gros-M\
orne. Ils
ont eu l’occasion de les déclamer sur la paroisse à l’occasi\
on de grandes fêtes.
Le Slam, une plate-forme
d’expression pour nos jeunes…
Jeunesse : Espoir ? Désespoir ?
De nos jours, jeunesse
signif ie peur, mépris,
fléau, mort, maladie,
pitié.
Nos mères pleurent,
baissent les bras et
parfois regrettent le
mot OUI.
Ce mot que l’on entend de la bouche du sage
ainsi nommé.
LA FAMILLE, je parle de cette famille unie,
cette famille blessée, désarmée, apeurée,
cette famille désunie, composée, recomposée
qui, durant toutes ces années, n’a fait que lutter.
Aujourd’hui, hier, avant-hier, pendant toutes
ces années, un homme dit : « les familles
souvent en deuil pour des histoires qui tournent
mal ».
Manman tromatizé, yo près pa ka gadé nouvel !
Mè lè nou véyé byen, sé sa ka alé la-a.
An ti jen ka mô é lé gwan moun lan za ka
blablaté an lè sa !
Yo ka di ke si i té ni édukasyon, i paté ké rivé la.
Mè sav manmay-la ke sel BONDIE pé jigé
anlè la tè ta-la ;
Ek ni adan ki ka, é ki lé rimonté la pant !
Ce n’est pas parce qu’un jeune fume, qu’il est
dans la délinquance.
Ce n’est pas parce qu’il a des tatouages ou
autres
qu’il est forcément HORS LA LOI.
Si vous leur parlez, OUI !!! POURQUOI PAS ?
Dites-leur que c’est d’abord un travail sur soi.
QUE DIEU EST LA, QUE L’ON VEUILLE
OU PAS !
Donk manmay, BONDIE, an nou fè yo soti
an lapen ta-la.
Fè yo médité pawol a BONDIE AN BIB-LA.
Fè yo rantré an Légliz-la pandan yo doubout,
avan yo rantré kouché, pass yo té DOUBOUT !
Joé Emica
Oxymore de la vie
Je cherche un Homme.
Homme noir, Homme
blanc,
Homme de toute couleur
de peau n'ayant qu'un
même sang ;
Homme pouvant être
solidaire à tout moment ;
Où est-il passé ?
Je n'aime pas la violence,
Celle qui nourrit l'ignorance ;
Je n'aime pas la froideur,
Des gens qui oublient leurs cœurs.
Je n'aime pas ce que l'on dit,
Quand les mots nous détruisent ;
Je n'aime pas la nuit,
Quand elle arrache des vies.
Pourquoi toute cette violence ? Cette insolence ?
L'injustice où l'on vit, le monde en est rempli !
Que cause la guerre ? Que des misères
Pourquoi se bat-on ? Pour un croûton !
Comment cesser cette violence ?
Ah ! Ce n'est pas une évidence !
Alors Jeunesse qui ne veut plus taffer,
Mais qui cherche partout un ou deux taf(s),
et se laisse enfumer,
CHANGER ! Avant de vous retrouver emboîtés.
Car LE TRAVAIL EST UNE RICHESSE !
Et nous voulons tous y accéder !
Je dis Paix aux miens, Paix aux vôtres
Et Paix à tous les autres.
Paix aux morts des tombeaux.
Paix aux pays conquis dans le fracas des armes,
Quand la loi du plus fort vient soumettre les âmes,
Enchaînées comme un nègre mort, comme un lapin
Dans une mer bleue, devenue rouge comme le vin.
Steeven Billard
ÉGLISE EN MARTINIQUE
du 10 mai 2015 / n°502
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Dieu m’est témoin est diffusé tous les dimanches matin, à 5h45, sur Martinique 1 ère. L’émission peut se
revoir sur le site : www.dieumesttemoin.fr
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99.5 - 101.3 et 105,3 mHz
www.radiosaintlouis.com
Radio Saint-Louis, Rue Georges-Zaïre, ZAC Rivière Roche, 97200 Fort de France
Tél. : 05 96 71 86 04 - Fax : 05 96 71 86 05 - Courriel : contact@radiosaintlouis.com
Jeudi 14 mai 2015
Comment j’ai dit oui à Dieu (Rediffusion)
Prêtres, religieux, laïcs consacrés, tous ont, un jour, dit "oui" à Dieu. Comment la question s’est-elle posée ou
a-t-elle été ressentie ? La réponse a-t-elle été évidente ?
Dieu m’est témoin vous propose d’écouter ces prêtres et religieuses qui, après des parcours variés, ont tous
un jour dit "oui" à Dieu.
En Martinique, portrait du père Bannais, converti à l’adolescence, il ressent l’appel de la vocation à 18 ans
comme une évidence et aujourd’hui, il est curé de Rivière-Pilote.
En Guadeloupe, nous suivrons Sr Marietta Marin, des Sœurs de Cluny, infirmière en milieu scolaire, elle a placé
sa vie professionnelle au service de Dieu.
Sur le plateau, le père Charles Roboam nous racontera sa vocation née dès l’adolescence.
Par Skype, le père Laurent Julienne, responsable des vocations du diocèse de La Réunion, nous expliquera
comment il accompagne ceux qui ressentent un appel.
Dimanche 17 mai 2015
Jamais trop tard !
Peut-on avoir la vocation à tout âge ? Y a-t-il un âge pour avoir la vocation ? Quel intérêt de s’engager si tard ?
Comment assumer la rupture entre une vie laïque et une vie de consacrée ? Une vocation est-elle nécessairement
religieuse ?
Cette semaine,
Dieu m’est témoin reçoit Michel Toekidjo, ancien militaire, natif de Nouméa, Indonésien d’origine,
qui sera prochainement ordonné prêtre à 50 ans passés. Michel nous racontera son parcours étonnant et hors
norme. Dix ans à peine séparent son baptême et son ordination diaconale, qui a eu lieu à Évry fin janvier.
Nous découvrirons d’autres parcours de vie, comme celui de Sr Maria, qui a prononcé ses vœux définitifs chez les
moniales bénédictines, en Martinique, à 65 ans. Cette Guyanaise, veuve, mère de 9 ans, nous dira pourquoi elle a
attendu si longtemps avant de dire oui à Dieu. Nous irons aussi en Nouvelle-Calédonie rencontrer Monick Neck et
son engagement dans l’association
Mamans roses ; un engagement tardif mais qu’elle a pourtant toujours voulu.
Dimanche 24 mai 2015
Les bénédictions dans l'Église
Pourquoi, en Outre-mer, souhaitons-nous toujours faire bénir nos maisons, nos voitures, nos animaux ? Quel est
le sens de ces bénédictions ? Bénir pour se protéger ou pour être proche de Dieu ? Qui bénit et faut-il tout bénir ?
De quelles bénédictions parle-t-on dans la Bible ? Y a-t-il des risques à vouloir tout bénir ?
Dieu m'est témoin s'intéresse cette semaine à toutes ces questions. Pour comprendre l'importance et le sens
de ces bénédictions outre-mer, nous irons à Touaourou, à l'extrême sud de la Nouvelle-Calédonie, assister aux
traditionnelles bénédictions d'ignames, tubercules essentiels aux échanges coutumiers propres à la culture kanak.
Nous irons également à l'Île de La Réunion où, chaque année depuis plus de vingt ans, la messe itinérante des
motards réunit près de quatre mille personnes et deux mille cylindrées.
Medias

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Mois de Mai, Mois de Marie
Je te salue Marie, Femme de foi, première entre les disciples ! Vierge, Mère de l'Église,
aide-nous à rendre toujours compte de l'espérance qui est en nous,
ayant confiance en la bonté de l'homme et en l'amour du Père.
Enseigne-nous à construire le monde, de l'intérieur : dans la profondeur du silence et de l'oraison, dans la joie de l'amour fraternel,
dans la fécondité irremplaçable de la Croix. Sainte Marie, Mère des croyants,
Notre-Dame de Lourdes, prie pour nous.
Saint Jean Paul II