Mois de mai, mois dédié à la Vierge Marie. Le pape François
demande aux fidèles de prier pour que les jeunes « découvrent
en Marie l’écoute », « la profondeur », « le courage » et « le
dévouement ».
Nous remercions aujourd’hui tous ceux qui ont répondu « Me
voici » à l’appel du Seigneur, et en particulièrement nos chers
prêtres qui nous rappellent régulièrement l’importance de la
vie spirituelle.
demande aux fidèles de prier pour que les jeunes « découvrent
en Marie l’écoute », « la profondeur », « le courage » et « le
dévouement ».
Nous remercions aujourd’hui tous ceux qui ont répondu « Me
voici » à l’appel du Seigneur, et en particulièrement nos chers
prêtres qui nous rappellent régulièrement l’importance de la
vie spirituelle.
SOMMAIRE
- EDITORIAL
- MOT DE L'ÉVÊQUE - "Kannir or not kannir ? Telle est la question !"
- ÉGLISE UNIVERSELLE - Catéchèse sur la vieillesse - L'adieu et l'héritage : mémoire et témoignage
- LITURGIE
- VIE DU DIOCESE :
- Dé mo kat pawòl asou Bèlè Légliz
- Travaux de restauration de l’église Saint Jean-Baptiste de Basse-Pointe
- Aide du diocèse de Martinique à Haïti pour le tremblement de terre du 14 aout 2021VIE DU DIOCÈSE
- Journée Mondiale de prière pour les vocations
- « Les chemins de mémoires » : Nous souvenir pour aller de l’avant !
- PAGE JEUNE
- ANTJÈ LÉGLIZ-LA - "Comment vis-tu le manque de prêtres ? "
- AGENDA DE L'ÉVÊQUE
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E g lise
en MARTINIQUE
Nous, Catholiques et M artiniquais
N° 605
REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE — 2,00 €
13 SEPTEMBRE 2020
Messe Chrismale : 29 août 2020
Dossier : L'Eglise catholique
et l'esclavage
Hommage au père Filopon
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«S
eigneur, quand mon frère commettra des fautes
contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? ». Jésus lui répondit : « Je ne te\
dis
pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »
(Mt 18, 21-22).
Aujourd’hui, en ce 24e dimanche ordinaire, le Christ nous
interpelle sur le pardon. Notre revue diocésaine fait donc
sa rentrée avec cette réflexion. Le pardon, ce point crucial
de notre vie chrétienne qui nous empêche bien souvent de
cheminer en vérité avec notre Sauveur.
Jésus pardonne, Lui qui a été conduit jusqu’à la Croix po\
ur y
mourir. Cette Croix glorieuse que l’Eglise célèbre chaque année
le 14 septembre, est le thème de notre rubrique « An tchè
Légliz-la ». « Fuir la Croix vient du diable », nous dit le\
Saint-
Père. La Croix est le signe éminent de l'amour de Dieu pour
nous. Personne ne nous aime et ne nous aimera comme Dieu.
Pensons-y en cette rentrée qui, malgré la pandémie du
Coronavirus, doit être pour tous un renouveau, un nouveau
départ…
Créons du lien ! Soyons ainsi les « ponts » et « les bâtisseurs
de ponts » dont parle notre Archevêque ! Que « les charismes,
les personnes, les groupes, les communautés s’unissent » pour
cette rentrée pastorale.
Nos chers prêtres, ministres de la communion fraternelle
et de la mission, sont là pour nous aider à « entretenir les
ponts ». Ils ont fait corps avec l’Archevêque à l’occasion de la
messe chrismale du 19 août dernier, au Morne-Rouge. Ils ont
renouvelé leur fidélité aux engagements pris le jour de leur
ordination, et leur attachement à leur mission dans l’Eglise.
Par ailleurs, Notre Pasteur a défini les trois grands défis de
cette rentrée 2020 (les 3 « C ») : (Covid-19, Cap 2025, Cri\
se
sociale). Les détails sont donnés dans son homélie.
« Mémoire et Histoire » ! C’est le titre du dossier. Survivants
d’une grande épreuve qui a duré plusieurs siècles, nous sommes
invités à tirer des leçons du passé. Il nous est égalemen\
t présenté
le livre intitulé « Histoire de l’antiesclavagisme catholique e\
n
Martinique, publié par le Comité « Mémoire et Réconciliation
Cap 170 ».
Le Seigneur nous invite à propager sa miséricorde. Demandons-
Lui, à la suite de tous les saints de ce mois de septembre
(St Matthieu, St Vincent de Paul, St-Michel, St Gabriel,
St Raphaël, St Jérôme…), d’être des semeurs de bienveillance !
Une très belle rentrée à tous !
Justine Lordinot ■
S ommaire
EDITORIAL
EDITORIAL
MOT DE L’EVÊQUE
LITURGIE
VIE DU DIOCÈSE
EGLISE UNIVERSELLE
• La Parole Dominicale
• Célébrer la Croi\b glorieuse : raisons et sens
• La Croi\b glorieuse :
1. Pourquoi fêter la Croi\b glorieuse ?
2. La Croi\b : objet de torture. Pourquoi la porter
autour du cou ? Est-ce une nécessité ?
un besoin ? une futi\nlité ? une protection ?
un talisman ? de l’idolâtrie ?
• En avant toute !
• Des cris à l’espérance - La Martinique serait-elle malade aujourd’hui ?
• « Il est nécessaire de restaurer notre mémoire »
• Présentation du livre "Histoire de l’antiesclavagisme catholique à la Mart\ninique"
• Les vendredis de Coridon • Homélie de la messe chrismale
à Notre-Dame de la Délivr\nande
• L’ACPM sur les chemins de la mi\nssion : Servir, c’est aussi se laisser déranger
pour grandir
• Départ des religieuses de la paroisse de Sainte-Marie
• Messe d’action de grâce pour le départ des Petites Sœurs de Jésus
• Ta place est dans l’Eglise !
• Bible En Nous
• Agenda de l’Archevêque
• Venise sans les ponts
• Fuir la croi\b vient du diable Angélus du Pape François - 30 août 2020\n
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• « Il est nécessaire de restaurer notre mémoire » 14
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"Le Christ"de Khokho René-Corail - sculpteur et peintre martiniquais \
(Chapelle de l'archevêché)
• Célébrer la Croi\b glorieuse : raisons et sens• Célébrer la Croi\b glorieuse : raisons et sens
AN TCHÈ LÉGLIZ\bLA
1212
Dossier : MÉMOIRE ET HISTOIRE
MÉDIAS 19
17
18
DIRECTEUR DE PUBLICATION : P. Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTRICE EN CHEF : Justine LORDINOT MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. \
05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES
I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70
SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586
97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 3
MOT DE L’ÉVÊQUE
«V
oir Venise et mourir »
… cet antique adage
provient du choc
esthétique que produit la mythique
« cité des Doges » sur ses visiteurs.
De multiples palais, d’immenses
basiliques, des échoppes, des
restaurants, sans parler des places
majestueuses où s’égaient jeunes
et vieux et des nuées de pigeons
repus… bâtis sur des îles au milieu
d’une lagune !
Rien de tout cela sans les ponts !
Ils relient l’ensemble et fondent
l’harmonie et la puissance de la ville.
Que serait Venise sans les ponts ? Un
marécage ! Une série d’îlots anémiés,
peut-être ennemis ; en tout cas,
fragmentés. Les envahisseurs auraient
tôt fait d’anéantir ce qui n’aurait jamais
été qu’un amas d’égoïsme affaibli par
l’isolement.
Ce qui vaut pour Venise, vaut pour
l’Eglise. Que devient-elle sans les
« ponts » entre les communautés ?
les charismes ? les groupes ? les
personnes ? Il y a 5 siècles, en
« coupant les ponts », les premiers
protestants ont engendré une
« Eglise » éclatée et déchirée : près
de 20 000 communautés séparées.
Les chrétiens divisés, se critiquant
mutuellement, ce n’est pas l’œuvre
du Christ. L’ennemi triomphe : les
plus belles communautés spirituelles,
autocentrées, perdent tout dynamisme
et entrent en décadence.
Un diocèse catholique ne peut suivre
cet exemple. Le nôtre, au cœur d’une
société martiniquaise fragmentée,
est à un tournant de son histoire. Ne
sommes-nous pas témoins : et de
l’immense espérance que suscite
la fécondité de notre communauté
catholique pour tout le peuple ? … et
de la lourde menace qui pèse sur elle
en raison de l’isolement volontaire et
têtu de beaucoup ? Dans un pays si divisé, notre devoir
est que le monde « nous reconnaisse
à l’amour que nous avons les uns
pour les autres » (Jn 13,35). Nous
ne pouvons fonctionner comme un
archipel où chacun s’isole sur son
rocher du Diamant ! Or, malgré un
foisonnement remarquable et des
chrétiens fervents et motivés… j’ai vu :
des associations (sous toutes sortes
de prétextes) rechigner à travailler
avec d’autres, se mettre en retrait
des actions communes ; des groupes
ou des personnes exclus par des
responsables ; des « frères et sœurs »
très spirituels se dénigrer les uns les
autres ; des services élaborer leurs
projets sans se soucier de l’ensemble
(parfois même en concurrence !) ; ceux
qui évitent de requérir loyalement
le discernement des pasteurs dans
la confiance mutuelle ; le mauvais
esprit de ceux qui rechignent à
comprendre l’intérêt des démarches
diocésaines… Bref, j’ai vu des frères
se renfermer derrière leurs
palissades et leurs habitudes,
incapables de prendre des
initiatives missionnaires
et d’accueillir des
innovations ! J’ai
assisté, confirmation
après confirmation, à la
disparition sur la pointe
des pieds d’enfants de Dieu privés
de communauté (jeunes, parents,
néophytes, hommes…).
Pourtant, je suis aussi témoin, malgré
les forces contraires, de l’extraordinaire
puissance de notre Eglise lorsque les
charismes, les personnes, les groupes,
les communautés s’unissent. Je sais
qu’il n’est pas trop tard pour que le
feu embrase toute l’île, et au-delà. Je
sais, je l’ai vu souvent, qu’avec un peu
de bonne volonté et le secours de la
Grâce, si nous tissons des réseaux
d’unité, nous vaincrons.
Dans notre diocèse, il faut donc
des ponts ! Un pont n’uniformise
pas les deux rives, il unit et apporte
une valorisation mutuelle. Les
ponts, ce sont des réunions
bien organisées et bien
menées, des conseils avec
des comptes-rendus efficaces,
des outils de communication
adoptés par tous, des réseaux
sociaux de communication, de
la formation, des rencontres
fraternelles, des temps
de prière en commun, des
invitations mutuelles et
spontanées…
Et il faut également des bâtisseurs
de ponts … Tous « pontifes » ! Alors,
Venise sera belle !?
Venise sans les ponts
des pieds d’enfants de Dieu privés
de communauté (jeunes, parents,
néophytes, hommes…).
Pourtant, je suis aussi témoin, malgré
+ Fr David Macaire,
Archevêque
de Saint-Pierre
et Fort-de-France
■
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 4
EGLISE UNIVERSELLE\n
C
hers frères et sœurs, bonjour !
Le passage évangélique
du dimanche 30 août (cf.
Mt 16,21-27) est lié à celui du dimanche
précédent (cf. Mt 16,13-20). Après que
Pierre, au nom des autres disciples,
ait professé sa foi en Jésus comme
Messie et Fils de Dieu, Jésus lui-même
commence à leur parler de sa passion.
Le long du chemin vers Jérusalem, il
explique ouvertement à ses amis ce
qui les attend à la fin dans la ville
sainte : il annonce son mystère de
mort et de résurrection, d’humiliation
et de gloire. Il dit qu’il devra « souffrir
beaucoup de la part des anciens, des
grands prêtres et des scribes, être
tué, et le troisième jour ressusciter »
(Mt 16,21). Mais ses paroles ne sont pas
comprises, parce que les disciples ont
une foi encore immature et trop liée à
la mentalité de ce monde (cf. Rm 12,2).
Ils pensent à une victoire trop terrestre,
c’est pourquoi ils ne comprennent pas
le langage de la croix.
Face à la perspective que Jésus puisse
échouer et mourir sur une croix,
le même Pierre se rebelle et lui dit :
« Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne
t’arrivera pas ». Il croit en Jésus (Pierre
est comme cela), il a la foi, il croit ; il
veut le suivre, mais il n’accepte pas
que sa gloire passe à travers la passion.
Pour Pierre et les autres disciples (mais
pour nous aussi) la croix est quelque
chose d’inconfortable, la croix est un
“scandale”, tandis que Jésus considère
que le “scandale” est de fuir la croix,
ce qui voudrait dire se dérober à la
volonté du Père, à la mission qu’Il lui a
confiée pour notre salut. C’est pourquoi
Jésus répond à Pierre : « Passe derrière
moi, Satan ! Tu es pour moi
une occasion de chute : tes
pensées ne sont pas celles
de Dieu, mais celles des
hommes». Dix minutes plus
tôt, Jésus a loué Pierre, il lui a
promis d’être la base de son
Eglise, le fondement ; dix minutes après
il lui dit “Satan”. Comment peut-on
comprendre cela ? Cela nous arrive à
tous ! Dans les moments de dévotion, de
ferveur, de bonne volonté, de proximité
envers le prochain, nous regardons
Jésus et nous avançons ; mais dans les
moments où nous rencontrons la croix,
nous fuyons. Le diable, Satan – comme
le dit Jésus à Pierre – nous tente. C’est
du mauvais esprit, cela vient du diable
de s’éloigner de la croix, de la croix de
Jésus.
S’adressant ensuite à tous, Jésus
ajoute : « Si quelqu’un veut marcher
à ma suite, qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».
De cette façon Il indique le chemin
du vrai disciple, en montrant deux
attitudes. La première est « renoncer
à soi-même », qui ne signifie pas
un changement superficiel, mais
une conversion, un renversement
de mentalité et de valeurs. L’autre
attitude est de prendre sa croix. Il ne
s’agit pas seulement de supporter
avec patience les tribulations
quotidiennes, mais de porter avec
foi et responsabilité cette part de
fatigue, et cette part de souffrance
que comporte la lutte contre le mal.
La vie des chrétiens est toujours une
lutte. La Bible dit que la vie du croyant
est une milice : lutter contre le mauvais
esprit, lutter contre le Mal.
Ainsi l’engagement de “prendre sa
croix” devient participation au S alut
du monde avec le Christ. En pensant
à cela, faisons en sorte que la croix
accrochée au mur chez nous, ou que
nous portons autour de notre cou,
soit le signe de notre désir de nous
unir au Christ pour servir les frères
avec amour, spécialement les plus
petits et les plus fragiles. La croix est
le signe saint de l’Amour de Dieu, et
c’est le signe du sacrifice de Jésus,
et elle ne doit pas être réduite à un
objet superstitieux, ni à un bijou
ornemental. Chaque fois que nous
fixons le regard sur l’image du Christ
crucifié, pensons que comme vrai
Serviteur du Seigneur, il a réalisé sa
mission en donnant la vie, en versant
son sang pour la rémission des péchés.
Et ne nous laissons pas conduire
ailleurs, dans la tentation du Malin.
Par conséquent, si nous voulons être
ses disciples, nous sommes appelés
à l’imiter, en dépensant notre vie
sans réserve par amour de Dieu et
du prochain.
Que la Vierge Marie, unie à son Fils
jusqu’au calvaire, nous aide à ne
pas reculer face aux épreuves et aux
souffrances que le témoignage de
l’Évangile comporte pour nous tous.
Pape François ■
Angélus du pape François 30 août 2020
Fuir la croix
vient du diable
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 55
Dimanche13 septem\bre 2020
la P arole Dominicale
24 ème dimanche du Temps Ordinaire - Année A
L
es lectures bibliques de ce
dimanche nous parlent du pardon.
Bien avant la venue de Jésus, Ben
Sirac écrivit : ‘‘ Rancune et colère, voilà
des choses abominables où le pécheur
est passé maître’’. Nous expérimentons
que celui qui garde rancune et colère est
la première victime de ces sentiments qui
lui pourrissent la vie. Mais il faut parfois
du temps pour en prendre acte et entrer
dans une volonté positive de pardonner.
Dans l’Evangile, Pierre demande à Jésus
combien de fois il doit pardonner. Le
premier des apôtres pensait être très
généreux en pardonnant jusqu'à sept
fois (sept est un chiffre symbolique
qui signifie "sans limite"). Car, il va
d’ailleurs plus loin que les critères de
son époque qui n’allaient pas jusqu’à
sept fois au sujet du pardon. Sept, c’est
le nombre de la perfection de la création,
l’aboutissement de notre création par le
Seigneur. En somme, Pierre demande
quelle est la perfection du pardon.
Et Jésus nous dit qu'il faut pardonner
jusqu'à 70 fois 7 fois. Il nous surprend,
il va plus loin que le nombre de la
perfection… Il le multiplie par 70 ! Que
veut-il nous dire par là ? Il nous montre
ce qu’il vit lui, et ce qu’il nous invite
à vivre : « la mesure de l’amour, c’est
d’aimer sans mesure ». Ainsi donc, la
mesure du pardon c'est de pardonner
sans mesure. Le vrai pardon ne compte
pas ; on n'a jamais fini de pardonner
et d'être pardonné. Quelle est la limite
indiquée par Jésus lui-même ? C’est qu’il
n’y a pas de limite ! on pourrait réagir en
nous plaignant que c’est quelque chose
de difficile d’autant plus en matière de
pardon… Pour y parvenir c'est vers la
croix de Jésus que nous nous tournons :
livré aux mains des hommes, il a été
torturé, bafoué et mis à mort, mais il a
pardonné. Lui seul peut nous donner
la force et le courage d'aller jusqu'au
bout du pardon.
Mais qu’est-ce que le pardon ? Le
mot « pardon » vient du mot « don ».
Or « don » est la définition même de
l’amour : le don total de soi à quelqu’un.
Le pardon est un don renouvelé, un don
« en plus ». Il est courant d’entendre que
pardonner c’est oublier. Dieu peut-il
oublier ? N’est-ce pas plutôt d’un défaut
de connaissance, un manque dans la
réalité ? Au contraire, le pardon est un
don suprême. Pour qu’il y ait besoin
de pardon, il y a une offense, un mal,
une blessure en jeu. Une rupture a été
provoquée dans la relation d’amour
entre les personnes, celle qui a offensé
et celle qui est offensée. Le don de l’une
à l’autre est abimé, interrompu, voire
méprisé ou trahi.
La personne offensée reconnait le tort
qu’elle a subi et qui l’a provoqué. Et
elle choisit de se donner à nouveau à
la personne qui l’a offensée. C’est un
acte d’amour renouvelé, nouveau, qui
vient de sa volonté, non des sentiments.
C’est la recréation. A travers Pierre,
Jésus nous demande de recréer notre
relation qui a été détruite. C’est comme
si la personne blessée disait : « Tu m’as
offensé. Je reconnais la déchirure que
tu as provoquée en moi, dans ma vie.
La frontière que tu as établie entre
nous. J’accepte ce qui est arrivé. Ceci fait
maintenant partie de mon histoire et de
notre relation. Tel que je suis aujourd’hui,
je t’accepte tel que tu es et je me donne à
toi. » C’est très profond ! C’est même divin.
Divin, parce que impossible sans la grâce
de Dieu, sans sa force. C’est impossible
de nous donner de telle manière. Car,
cela exige une grande force intérieure.
Personne ne peut ni obliger, ni exiger, ni
accélérer le pardon. Parce que l’amour
vient d’un acte libre. Comme le dit sainte
Thérèse de l’Enfant Jésus : « Aimer c’est
tout donner et se donner soi-même ».
C’est ainsi que nous sommes invités par
le Christ qui se fait le chemin, la vérité
et la vie. (cf. Jn 14,6). Le pardon est un
chemin de libération et de salut pour
« illuminer ceux qui habitent les ténèbres
et l’ombre de la mort, pour conduire nos
pas au chemin de la paix » (cantique de
Zacharie, Lc 1,34)
Frères et sœurs disons ensemble la
prière de St François d’Assise :
Ben Sira le Sage 27,30 – 28,\P7 • Psaume 102 • \bomains\P 14,7-9 • Matthi\Peu 18,21-35
LITURGIE
Le pardon est un chemin de libération, de salut
‘‘
Seigneur, faites de moi
un instrument
de votre paix !
Là où est la haine,
que je mette l’amour.
Là où est l'offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l'union.
‘‘‘‘
P. Jean Cazeau ■
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 6
Une Question de LoyautéUne Question de LoyautéUne Question de LoyautéUne Question de LoyautéUne Question de Loyauté
VIE DU DIOCÈSE
L
es grands défis de cette rentrée
2020 sont au nombre de 3…
les 3 « C » :
■ le 1 er « C » est celui du Covid19 qui
implique tant de changements
jusque dans notre Eglise. Peut-être
était-ce souhaitable, nous étions
prophétiquement préparés par notre
démarche synodale E CCLESIA ’M 2020
à des bouleversements. C’est le défi
du retour des fidèles à l’Eglise : défi
pastoral, missionnaire, technologique,
médiatique, liturgique et financier…
Nous ne rentrerons « pas chez nous
comme avant ».
■ Le 2 ème « C », est celui de Cap 2025.
Plan pastoral auquel nous avons réfléchi
déjà depuis 1 an avec ses 4 résolutions :
la mission (« montre Jésus »), les « 5
essentiels » de nos communautés, la
formation des ministres et l’organisation
(cf. l’intranet Ecclesia’M).
■ le 3 ème « C », non des moindres, est la
Crise Sociale (ou chlordécone) qui
remue des questions historiques,
identitaires, culturelles, sociales,
économiques, politiques… Voilà que
l’Eglise est interrogée, même accusée, et
elle doit « se tenir prête à rendre compte
de l’espérance qui est en elle » (1P 3,15).
Ce sont d’immenses défis. L’Eglise joue là
sinon sa survie, mais le maintien de pans
entiers de son édifice et de sa mission. Par
exemple notre lien avec les moins de 50
ans !? … Mais nous aurons le temps, au
cours des nombreuses réunions et conseils
que nous aurons, de réfléchir à tout cela.
Si je fais mémoire des défis du temps
présent, c’est que notre espérance repose
sur une question qui est posée au cœur de
la messe chrismale où se déploie le mystère
du ministère de l’Eglise en ce monde. Une
question centrale pour la vie de l’Eglise et
qui n’est pas posée à n’importe qui, mais aux
prêtres, oui, aux prêtres ! Comme si la Sainte
Eglise voulait solennellement souligner leur
rôle essentiel et fondamental : Au jour de
votre ordination sacerdotale, par amour du
Christ et pour le service de son Eglise, vous
avez reçu la charge du ministère qui vous
a été confiée. Voulez-vous vivre toujours
plus unis au Seigneur Jésus ; chercher à Lui
ressembler en renonçant à vous-mêmes,
en restant fidèles aux engagements que
vous avez pris et attachés à votre mission
dans l’Eglise ? »
En résumé, cette question est celle de la
loyauté :
Prêtres, promettez-vous la loyauté ?
C’est-à-dire franchise, fidélité, fiabilité,
abnégation et honnêteté. Le peuple vous
le demande. Vos confrères, les uns les
autres, vous interrogent chacun. L’évêque,
bien sûr, questionne…. Mais surtout Dieu
sonde vos cœurs : « Pouvons-nous vous
faire confiance ? » Cette question est
centrale. Pourquoi est-elle adressée aux
prêtres et non à chaque fidèle ou chaque
responsable en cette messe chrismale ?
Elle révèle quatre aspects de votre être
sacerdotal :
Homélie de la messe chrismale
à Notre\bDame de la Délivr\Sande \b Samedi 29 ao\Sût 2020
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 7
Premièrement : pou\êr le peuple
Chers pères, vous êtes des pasteurs, des influenceurs efficaces dans le cœur
de ce peuple. En Martinique, cela est encore tellement vrai. (Mais ce n’est pas
systématique ! En France, par exemple, les prêtres n’ont presque plus d’influence
sociétale). L’Eglise remet son influence dans vos mains, vos paroles, vos gestes.
« Vous avez reçu la charge du ministère qui vous a été confiée ». Sans vous, sans
votre engagement enthousiaste, la mission de l’Eglise est ralentie, voire stoppée.
Mais « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ! » La tentation
du « gourou », du « cléricalisme » (cf. pape François), celle d’être influenceur
pour soi-même au lieu du Christ, réclame un effort permanent de conversion.
Le prêtre est si proche du mystère, qu’il peut penser que tout lui est permis. Alors
« mes pères, promettez-vous la loyauté au Peuple de Dieu ?
Deuxièmement : pou\êr les autres prêtre\ês
Mes frères, promettez-vous la loyauté aux autres prêtres de ce clergé, vos frères
de ce presbyterium ? Voulez-vous « renoncer à vous-mêmes » (et non pas à
votre personnalité, Dieu seul sait si les prêtres ont de la personnalité !) ? Mais
les prêtres sont le noyau dur de la grande famille de l’Eglise et si le noyau se
fissure (ha ! fission nucléaire !) c’est le corps entier qui explose.
La tentation ici, c’est d’être chacun un « mini-évêque » isolé dans sa paroisse
ou son ministère. (L’évêque n’est pas, non plus, un super curé !). Cette tentation
entraîne solitude, éclatement, dispersion, burn-out, découragement, amertume,
compensation. Troubles et divisions sont au rendez-vous.
Troisièmement : pou\êr l’évê\bue
Mes fils, promettez-vous la loyauté à votre évêque ? L’Eglise enseigne que vous
êtes fils de l’évêque. Celui-ci, malgré son insignifiance, doit personnifier un
mystère paternel qui le dépasse totalement. La loyauté filiale à l’évêque est une
protection fondamentale pour la vie du prêtre. Hommage à Mgr. Méranville qui
vous rappelait souvent la nécessité de cette obéissance ! Je comprends mieux ce
rappel aujourd’hui : cette loyauté est un besoin, non pour l’évêque, mais pour
le prêtre ! Pour son soutien et celui de son ministère. C’est lui, le prêtre, qui a
promis obéissance à son évêque. Le plus habile des prêtres est fils, même de
l’évêque le plus idiot (!). Il eut été plus confortable que l’autorité épiscopale soit
« maternante » ou fraternelle, mais elle est paternelle, et donc contraignante.
Pour maintenir l’unité, l’Eglise le veut et le demande, et c’est ainsi.
La tentation ici est celle de « Brutus », fils parricide de César. Depuis mai 68, tuer
le père est à la mode… Quand on est confronté à une difficulté, un péché, une
insécurité, un doute, on s’en prend au père. Facile ! Mais jouer au Brutus, pour
un prêtre, c’est se désolidariser de la filiation, c’est une source de désordre, de
blessure, de fragilisation de la vie, du ministère et de la sainteté du prêtre.
Quatrièmement : po\êur le Seigneur
Pères, Frères, Fils, et maintenant, chers Prêtres, promettez-vous loyauté à Notre
Dieu et Seigneur Jésus-Christ ? Selon la formule liturgique : « Voulez-vous
vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus et chercher à Lui ressembler ? ». Si
l’Eglise vous pose cette question, c’est parce que vous êtes, par excellence, les
serviteurs - amis de Dieu. Eh oui ! Depuis 2000 ans, on n’a pas trouvé mieux
que ces « pauvres types » pour donner et montrer Jésus. Votre fidélité est donc
primordiale pour la structure même de l’Eglise. Ce ministère est si exaltant que,
dans notre diocèse, en 5 ans, une trentaine de jeunes sont venus frapper à la
porte, prêts à tout quitter comme vous (n’êtes-vous pas pour eux, pour nous
tous, des modèles de disciples ?). Tous ne sont pas restés. Certains ont déjà été
ordonnés. D’autres le seront bientôt, si Dieu veut ! L’Esprit souffle !
Attention donc à la tentation du « sacristain » habitué au sacré, ou du
« fonctionnaire de la religion » habitué à sa vie de château « ralé chèz bô tab ».
L’Eglise demande à ses prêtres d’entretenir le feu sacré : office, lectio, rosaire,
oraison, pieuse célébration du Saint Sacrifice eucharistique, lectures spirituelles,
service des pauvres…
Au centre des défis du temps présent, la question de
votre loyauté est un appel à la sainteté que l’Eglise
vous réclame. Etes-vous prêts ? Fortuné, Gilles,
Wilfried, Alain, les 3 Emmanuel, Yves, les 3 Pierre,
Caleb-Yvon, Patrick, Percy, Jozef, Jean-Michel,
Christian, Jean-Boteennfail, Olivier, Benjamin,
Hugues, Patrick-Alexis, Luc, Gaëtan, Pierre-Alex,
Michel, Walter, Nicolas, Neuville, Jean-Max, Marcel,
Olivier-Marie, David, Barbe, Jean, Joseph, Edgar,
Gaby, Jules, Sosthène, les 2 Arnaud, Crépin, Médard,
Laurent, Hyppolyte, Arnack, Frédéric, Gérard, les
2 Philibert, Enel, Francky, Paul-Rosemond, Jan, Jacek,
Désiré, Lucianno, Philippe, Pascal, Louis, Joseph-
Pérald, Jean-Moïse, Habens, Nicaise, Jean-Marie, les
2 Thierry, Behn-Daunais, Jean-Guerrino, Grégoire,
Joacin, Julien, Gabriel et puis les autres si j’en ai
oublié !... Voulez-vous promettre la loyauté à Dieu, à
votre évêque, à vos confrères et au peuple de Dieu ?
Je sais que vous répondrez OUI ! Pour cela, le
peuple vous bénit, vous vous congratulez les uns
les autres, l’évêque vous remercie et Dieu vous fait
grâce ! Parce que vous avez toujours, malgré les
difficultés et les défaillances, répondu OUI à Jésus.
OUI avec Marie. OUI comme Marie. OUI par Marie.
Notre-Dame de la Délivrande ! Amen !
+ fr. David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France
■
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 8
Comme toutes les autres activités, la mission de l’Association des Centres de Préparation
au Mariage (ACPM) a également été fortement impactée par le Coronavirus et ses
impératifs sanitaires. La grâce de Dieu a permis que nous puissions vivre les 15 et 16
février derniers la 5
ème édition du « Week-end des fiancés » ; 250 couples ont été accueillis
par Mgr David Macaire à cette occasion.
VIE DU DIOCÈSE L’ACPM sur les chemins
de la mission :
Servir, c'est aussi
se laisser déranger pour grandir
Pour nous, cette session avec
l’ACPM s'est agréablement déroulée. Elle nous a
éclairés sur la vie de couple et la relation avec Dieu dans
l’ACPM s'est agréablement déroulée. Elle nous a
éclairés sur la vie de couple et la relation avec Dieu dans
l’ACPM s'est agréablement déroulée. Elle nous a
le couple. Les témoignages nous ont permis de comprendre qu'il
éclairés sur la vie de couple et la relation avec Dieu dans
le couple. Les témoignages nous ont permis de comprendre qu'il
éclairés sur la vie de couple et la relation avec Dieu dans
fallait se faire confiance et faire confiance à Dieu. le couple. Les témoignages nous ont permis de comprendre qu'il fallait se faire confiance et faire confiance à Dieu. le couple. Les témoignages nous ont permis de comprendre qu'il
Certains thèmes réveillent des blessures, mais cela permet d'enta-
mer des démarches de guérison utiles au couple, comme le pardon. La
Certains thèmes réveillent des blessures, mais cela permet d'enta-
mer des démarches de guérison utiles au couple, comme le pardon. La
Certains thèmes réveillent des blessures, mais cela permet d'enta-
période de confinement a permis de mieux apprivoiser nos caractères, mer des démarches de guérison utiles au couple, comme le pardon. La période de confinement a permis de mieux apprivoiser nos caractères, mer des démarches de guérison utiles au couple, comme le pardon. La
et la Visio zoom avec l'équipe a favorisé l’ancrage dans la session. période de confinement a permis de mieux apprivoiser nos caractères, et la Visio zoom avec l'équipe a favorisé l’ancrage dans la session. période de confinement a permis de mieux apprivoiser nos caractères,
Actuellement, nous souhaitons nous unir dans la foi, et se dire Actuellement, nous souhaitons nous unir dans la foi, et se dire et la Visio zoom avec l'équipe a favorisé l’ancrage dans la session. Actuellement, nous souhaitons nous unir dans la foi, et se dire et la Visio zoom avec l'équipe a favorisé l’ancrage dans la session.
oui l'un à l'autre.
YVELISEYVELISEY ET PET PET ASCAL PASCAL P
‘‘
U
n temps fort constituant le point
d’orgue de notre calendrier
d’activités, et ne laissant jamais
indifférents ceux qui sont accueillis pour
découvrir la délicatesse de Dieu dans toutes
les bénédictions contenues dans le sacrement
du Mariage.
Une fois passé ce bel évènement, les mesures
sanitaires nécessaires venaient bousculer les
autres évènements programmés, et tout
particulièrement la tenue des sessions de
préparation, cœur de l’activité confiée au
mouvement par l’archevêque
. Dès lors se
posait la question de la faisabilité ; l’ACPM
y voyait un défi, une invitation du Seigneur.
S’offrait alors au mouvement le panel des
diverses applications numériques permettant
de garder le contact avec les fiancés, et de
leur proposer des rencontres interactives à
distance.
Sitôt le déconfinement annoncé, l’ACPM
rouvrait ses permanences d’accueil en
respectant les normes de distanciation, de
désinfection, et retravaillait sa programmation
initiale pour accueillir à nouveau physiquement
les fiancés. L’anticipation de cette reprise avait
conduit le mouvement à aller vers les fiancés
pour s’adapter et apprécier, en particulier,
l’ampleur des maintiens et reports de
Mariage. La capacité d’accueil des sessions
programmées au dernier trimestre 2020 a
été renforcée en vue d’accueillir les fiancés
ayant fait le choix du report, situation la plus
fréquente après enquête. Une année spéciale et
surprenante renforçant
l’engagement et la
foi, avec des grâces
inattendues comme
le montrent ces
témoignages.
Le mouvement est en ordre de
marche et met tout en œuvre pour
tenir son calendrier, son programme
pour l’exercice 2020/2021 étant
déjà établi. Nous remercions les
membres animateurs mobilisés, qui
bénéficieront le 11 novembre prochain
d’une formation pour encore mieux
vous accueillir et vous accompagner.
Nous remercions les fiancés pour leurs
encouragements qui nous fortifient, et
leurs dons qui soutiennent la mission.
Merci également à nos frères prêtres pour l’accompagnement des couples
de fiancés qu’ils doivent orienter dès
la prise de contact vers les équipes
de préparation, ainsi que pour leur
bienveillance à l’égard du mouvement.
L’ACPM se tient à votre disposition et
vous dit à bientôt.
Contact : Contact : Contact :
0696 447 484 / Page Facebook :
AcpmMartinique / Site internet : www.acpm-martinique.fr
Suite à nos fiançailles, mon Suite à nos fiançailles, mon
épouse et moi-même avons décidé de
Suite à nos fiançailles, mon
épouse et moi-même avons décidé de
Suite à nos fiançailles, mon
nous diriger vers l’ACPM afin de suivre la prépa-
épouse et moi-même avons décidé de
nous diriger vers l’ACPM afin de suivre la prépa-
épouse et moi-même avons décidé de
ration s’étalant sur une année. À travers les différentes
nous diriger vers l’ACPM afin de suivre la prépa-
ration s’étalant sur une année. À travers les différentes
nous diriger vers l’ACPM afin de suivre la prépa-
rencontres et temps forts, nous avons brossé un large choix
de thèmes, que nous avons mis en pratique, et approfondis
rencontres et temps forts, nous avons brossé un large choix
de thèmes, que nous avons mis en pratique, et approfondis
rencontres et temps forts, nous avons brossé un large choix
avec notre prêtre accompagnant. Il s’est écoulé deux ans entre
de thèmes, que nous avons mis en pratique, et approfondis
avec notre prêtre accompagnant. Il s’est écoulé deux ans entre
de thèmes, que nous avons mis en pratique, et approfondis
nos fiançailles et notre mariage car nous voulions préparer nos
avec notre prêtre accompagnant. Il s’est écoulé deux ans entre
nos fiançailles et notre mariage car nous voulions préparer nos
avec notre prêtre accompagnant. Il s’est écoulé deux ans entre
cœurs à recevoir ce sacrement. C’est au cours de notre session nos fiançailles et notre mariage car nous voulions préparer nos cœurs à recevoir ce sacrement. C’est au cours de notre session nos fiançailles et notre mariage car nous voulions préparer nos
obligatoire, plus précisément dans les temps d’échanges avec les autres couples, que nous avons eu la certitude de obligatoire, plus précisément dans les temps d’échanges avec les autres couples, que nous avons eu la certitude de obligatoire, plus précisément dans les temps d’échanges avec
vouloir nous marier. les autres couples, que nous avons eu la certitude de vouloir nous marier. les autres couples, que nous avons eu la certitude de
STEFFIE ET GET GET AËL
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 9
La paroisse Notre-Dame de l’Assomption de
Sainte-Marie a rendu hommage aux religieuses
de la Congrégation Saint Josep\Ph de Cluny
E
n effet, depuis le 13 Juillet 2020,
la maison des religieuses a fermé
définitivement ses portes. C’est en
1972 que les toutes premières religieuses
de la congrégation Saint Joseph de Cluny
se sont installées à Notre-Dame de
l’Assomption de Sainte-Marie.
Depuis toutes ces années, la communauté
paroissiale a pu bénéficier à tout moment
de leur service et de leur dévotion
indéfectible. Elles ont toutes démontré
leur engagement au quotidien et leur
investissement sans ménagement quels
que soient leur âge et leur état de santé.
Les paroissiens de Sainte-Marie les
remercient pour les bienfaits rendus à
chaque fidèle, pour l’accueil bienveillant
des familles endeuillées, pour leur accompagnement
spirituel et leur soutien
dans les moments
difficiles, pour leurs
prières et leur implication
dans l’animation des
Eucharisties et des offices,
pour l’accompagnement
des jeunes de la
catéchèse, des enfants de l’éveil à la foi,
pour l’apprentissage des psaumes, pour
leur disponibilité sans faille, et pour bien
d’autres choses encore.
Dans le respect des mesures sanitaires,
la paroisse a toutefois organisé un pot de
départ en l’honneur des trois dernières
religieuses qui ont servi à Sainte-Marie.
Sœur Marie-Jérôme, Sœur Marie-Pierre
et Sœur Marie-Bruno, soyez assurées des
bons sentiments et de la reconnaissance
de toute la communauté paroissiale de
Notre-Dame de l’Assomption.
Nous vous souhaitons une bonne
continuation ! Que l’Esprit Saint vous
accompagne dans vos futures missions
respectives. Nous conserverons avec
tendresse vos souvenirs dans nos cœurs.
La Communauté paroissiale Notre-Dame
de l’Assomption de Sainte-Marie
■
M
ercredi 22 juillet 2020, en la fête
de Sainte Marie-Madeleine,
Mgr David Macaire a célébré à
8h, en l’église Saint-Jacques du Carbet, la
messe d’action de grâce demandée par
les Petites Sœurs de Jésus qui quittent
définitivement Le Carbet où leur Fraternité
s’était installée en 1955. Les prêtres et
diacres du district Nord-Caraïbe, les
congrégations religieuses de l’île, le maire
du Carbet et de nombreux fidèles étaient
présents à cette cérémonie.
Un grand merci aux Petites Sœurs de
Jésus pour leur dévouement et l’aide
apportée à tous ceux qui en avaient
besoin. Où que vous soyez, nos prières
vous accompagnent.
■
accompagnement
spirituel et leur soutien
dans les moments
difficiles, pour leurs
prières et leur implication
dans l’animation des
Eucharisties et des offices,
Départ des religieuses
de la paroisse de Sainte- Marie
Messe d’action de grâce pour le
départ des Petites Sœurs de Jésus
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 10
Chaque chrétien doit s’attacher à l’Eglise locale, afin de pouvoir s’enraciner et ainsi
s’affermir. L’Eglise locale est l’endroit où notre foi se développe, où nous recevons les
bénédictions divine\Ps et où nous pouvons aussi bénir autrui.
N
écessité d’une
appartenance :
la famille
L’Eglise locale est une nécessité,
puisqu’il nous faut appartenir
à une famille. Ainsi donc, vous
n’êtes plus des étrangers ni des
gens du dehors ; mais vous êtes
des concitoyens des saints, gens
de la maison de Dieu (Eph. 2.19).
Les chrétiens sont tous greffés sur
un même tronc qui est le Seigneur
Jésus. De ce tronc, ils tirent tous la
même sève, afin de porter du fruit.
En devenant chrétiens, enfants de
Dieu, nous sommes entrés dans la
famille de Dieu.
Besoin d’une
dépendance : le cor\êps
L’Eglise locale est une oasis dans une
société impersonnelle. Mais nous avons
un besoin de dépendance, malgré une
société qui fait tout pour nous rendre
indépendants les uns des autres. Nous
avons besoin les uns des autres ! Le
message de Jésus est très clair : Il vient
nous attacher au corps qu’est l’Eglise
locale. L’Eglise est donc un assemblage
autour du chef suprême (Eph. 1.22), qui
nous rend tous membres les uns des
autres (Rom 12.5). La discipline étant
un élément de coordination, un joug qui
nous permet de rester ensemble. Loin du
corps, un membre ne peut pas vivre. Un
chrétien en dehors du corps -l’Eglise- est
de ce fait impropre au service. Il ne porte
plus le joug.
Enrichissement mutu\êel :
les talents
Nous avons besoin de l’Eglise car en son
sein, il y a de grandes richesses. Les talents
qui sont dans l’Eglise contribuent à notre
enrichissement personnel. Comment
mettre au service des autres le don que
j’ai reçu si je ne viens pas à l’Eglise ?
Comment vais-je recevoir les grâces de
Dieu qui doivent passer au travers du
service des autres si je ne suis pas au
contact de ces dispensateurs ? (…). Il ne
suffit pas de lire des livres ou d’écouter
des prédications, tout en restant chez
soi, pour maintenir sa vie spirituelle.
Le partage, le témoignage, l’expérience,
l’échange et la prière sont des choses qui
ne peuvent se faire que dans le cadre de
l’Eglise. En vous éloignant d’elle, vous
la privez de ce que Dieu vous a donné.
L’Eglise est l’endroit où se découvrent et
s’expriment les talents : ce que tu as reçu,
tu dois l’apporter d’abord à tes frères.
Comment exercer ton ministère si tu n’es
pas membre d’une Eglise locale.
L’Eglise est un lie\êu
de bénédictions
Dans l’Eglise assemblée, Dieu envoie
ses bénédictions, la vie, pour l’éternité.
La présence divine en fait un lieu de sainteté. La caractéristique
principale de l’Eglise, c’est la
présence de Dieu, où le juste s’y
tient, mais le méchant ne peut y
subsister.
Terreau indispensab\êle
à ma croissance
L’Eglise est aussi la bonne terre
dans laquelle le chrétien va se
développer (…). Si je vis au milieu
de mes frères comme au sein d’une
famille, je vais m’épanouir, tout en
étant protégé. Nous progressons
plus vite ensemble, car l’Eglise est
une école. Elle a besoin des aînés
comme des jeunes, car ils sont en
bénédiction les uns aux autres.
Elle est un lieu où doivent s’exercer
pardon, compassion, amitié
fraternelle… Maison où l’on doit régler
les conflits dans l’amour !
Dans l’Eglise, on t\êrouve la
protection maximal\êe
L’apôtre Paul qui était pourtant l’objet
d’un grand ministère, réclamait la prière
de l’Eglise et encourageait les chrétiens
à s’attacher à elle. Il avait une telle vision
de l’Eglise qu’il allait de partout afin d’en
établir. (…).
Nous ne devons pas toucher
impunément à l’Eglise, ni en paroles,
ni en actes. S’attaquer à l’Eglise c’est
s’attaquer à Dieu lui-même, son Epoux.
L’Eglise locale est une nécessité. Ne
prenez ni le risque de la trahir, ni de
l’abandonner. Prenez juste le risque de
l’aimer !
A toi qui es isolé, SEF (Sans Eglise Fixe) :
reviens t’établir, t’enraciner dans la
maison de Dieu. Ta place est dans l’Eglise !
Source : topchrétien.com ■
Ta place est dans l’Eglise !
VIE DU DIOCÈSE
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 11
Lire toute la Bible en une année
Pour ceux qui désirent lire la Bible ENTIÈREMENT, Eglise en Martinique reprend,
numéro après numéro, la répartition proposée dans la Bible En Nous :
« Lire la Bible en une année » (page XVII).
Commencer la lecture par une petite prière (certaines sont proposées dans
la BEN) et un « Je vous salue Marie ».
Prenez connaissance de l’introduction proposée par les biblistes. Cela enrichira
votre compréhension.
Restez bien dans une lecture amoureuse, un dialogue avec votre Dieu : dégustez,
ne dévorez pas ! Relisez, s’il le faut, plusieurs fois un verset ou un bref passage…
et laissez Dieu vous parler.
Bonne lecture à tous !
reprend,
Temps ordinaire
entre septembre et l‛Avent
vous pourrez lire :
Livre de la Genèse (Gn) 50 chapitres
Evangile selon saint Matthieu (Mt)
28 chapitres
Livre de l’Exode (Ex) 40 chapitres
Epître aux Romains (Rm) 16 chapitres
Livre des Nombres (Nb) 36 chapitres
Livre de Josué (Jos) 24 chapitres
Livre des Juges (Jg) 21 chapitres
Agenda de l’Archevêque
Dimanche 13 septembre :
• 15h : Confirmation à la paroisse du Robert
Du 14 au 19 septembre :
• Célébration du jubilé des 25 ans de vie consacrée au
couvent des Dominicains de Marseille
Dimanche 20 septembre :
• 10h : Confirmation à la paroisse du Vert-Pré
• Visite à la récollection de rentrée de l’ACPM
• Messe d’engagement des membres du Service saint
Padre Pio
- Ordination de Tony Allaguy-Salachy (diacre permanent)
Mardi 22 septembre :
• Assemblée du clergé Mercredi 23 septembre :
• Rencontre avec des confirmands
• 18h : Reprise des Catéchèses de l’Evêque à Emmaüs
Vendredi 25 septembre :
• Rencontre avec les responsables et délégués des 12
pastorales diocésaines
Samedi 26 septembre :
• 9h-12h : Table ronde sur l’exode des jeunes organisée
par l’OSPEM (à Emmaüs)
• 17h : Confirmation à la paroisse de Sainte-Marie
Dimanche 27 septembre :
• 10h : Confirmation à la paroisse de Saint-Joseph
Retrouvez les actualités du diocèse sur : http://martinique.catholique.fr
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 12
En avant toute !
Cher lecteur, nous sommes en « Etat d’urgence » ! Celle
du royaume de Dieu qui s’offre ici et maintenant pour la
Martinique, notre pays où s’est tissée dans la souffrance
une histoire commune à tous les peuples et une « mémoire
collective » qui a besoin de\P repères.
L
e mystère de la passion et résurrection de notre
sauveur Jésus-Christ demeure la réponse chrétienne
à transmettre malgré les évènements et circonstances historiques qui lient en
Martinique l’évangélisation et la colonisation. L’accueil et l’acceptation de ce passé,
qu’on ne peut changer, doivent nous aider à dénoncer les comportements et injustices
subis aujourd’hui encore par tant d’hommes et de femmes dans le monde. Nous
sommes indignés, il est vrai, nous l’Eglise au service de Dieu, de sa vérité et du salut.
L’Evangile de l’amour et de la dignité divine de l’Homme (tout moun sé moun) doit
être annoncé dans l’urgence en ce temps de crise et de salut, c’est la mission de nos
équipes et de nos paroisses. Munis d’éléments historiques fiables, créons ensemble
des « chemins de Mémoire » qui soient aussi des chemins d’évangélisation, de
conversion et de réconciliation avec Dieu et de tous avec tous.
Bonne rentrée pastorale !
Jean-Michel Monconthour + ■
MÉMOIRE ET HISTOIRE DOSSIER
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 13
Des cris à l’espérance
La Martinique serait-elle malade aujourd’hui ?
Oui. Tous les indicateurs politiques, économiques, sociaux, moraux religieux, écologiques,
culturels et sanitaires nous l’indiquent.
Il ne s’agit pas de « crie\Pr » au pessimisme et aux lament\Pations.
Il s’agit de prendre conscience sereinement de l’état du pays dans lequel nous vivons.
T
ous ensemble. Qui que nous
soyons :
descendants d’Amérindiens,
de Colons, d’A fricains, d’I ndiens,
de Syro-libanais, de C hinois issus
du métissage, de l’immigration et
autres. Chacun avec nos expériences
culturelles et religieuses.
Les maux du pays sont nombreux
et certains mots nous perturbent
grandement encore.
Notre population est vieillissante. La
plupart de nos jeunes quitte ou fuit le
pays. Et une cassure générationnelle
apparait. Nos ancrages identitaires
s’effondrent.
La mondialisation dénature notre
culture martiniquaise.
Qui sommes-nous ? À qui cherchons-
nous à ressembler ?
Nous perdons confiance en nous-
mêmes. Nou ka pèd fwa. Nou pa rété
asé lanmou ba nou menm é ba péyi-a.
Toutes formes de divisions nous
gagnent, nous malmènent et peuvent
nous anéantir : Divisions familiales,
professionnelles, socio-culturelles,
politiques, et identitaires.
Que voulons-nous ?
Nos responsabilités semblent usées,
non adaptées et insuffisantes. Nous cherchons à travers l’histoire et
la mémoire collective les coupables et
les solutions, les responsables d’une
telle débâcle.
Alors qu’au « tribunal », nous sommes
tous convoqués.
En effet, toi, nous, vous, eux, moi,
chacun doit s’interroger.
Car c’est personnellement et
collectivement qu’on devra tous
répondre, réfléchir, proposer, et agir
pour construire.
Qu’avons-nous fait de ce beau pays
Martinique qui nous a été confié et
qui se donne à nous ?
La solution n’est pas dans
l’instrumentalisation de notre passé.
Elle est dans la construction d’une
espérance partagée puisque nous
sommes liés dans une communauté
de destin.
Quelle Martinique voulons-nous pour
aujourd’hui et pour demain ?
L’histoire de la Martinique est
marquée par de nombreux cris. Cris
de souffrance au fond de la cale du
négrier, cris des Amérindiens décimés,
cris des premiers engagés (peu
évoqués), cris des marrons, cris des
nouveaux libres, cris des miséreux,
des travailleurs agricoles… Cris de
certains jeunes aujourd’hui.
Sans compter ces nombreux cris qui
se réduisent à de nombreux silences.
Joelle Cécina ■
• 13 décembre 1823 ,
l’affaire BISSETTE
• Du 24 au 27 décembre 1833 ,
l’insurrection de la Grande Anse
• Révolte du 22 Mai 1848
• 8 Février 1900, fusillade au
François
• La grève de 1935
• Février 19 48au Carbet
• Décembre 1959
• Mars 19 61 au Lamentin
• Février 1974
• Février 2009
Quel\bues dates
\bui correspondent
à ces nombreux cri\ês :
Épiphane Dunod dit Épiphane de Moirans Anne-Marie Javouhey Le pape Pie XI Le bienheureux Charles de Foucauld
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 14
Le père Jean-Michel Monconthour, curé de la cathédrale et
coordinateur du Comité diocésain
Mémoire et réconciliation
Cap 170,
dans une interview accordée en mai à France-
Antilles, expliquait l’intérêt qu’il y a de faire mémoire et de
ne pas tourner la page trop rapidement sur le passé.
P
ourquoi est-il si important
de continuer à commémorer
l’abolition ?
Aujourd’hui, les gens en ont un peu marre
qu’on leur parle de l’esclavage, toujours
de la même façon. Beaucoup disent qu’il
faut en finir avec ça, tourner la page et
aller de l’avant. Les gens ne veulent plus
être enfermés dans leur passé. Avant tout,
je crois qu’il faut changer notre manière
de présenter l’esclavage. Tourner la
page est nécessaire, c’est une forme de
résilience. Il y a maintenant le présent
qu’il nous faut assumer et il y a l’avenir.
Mais pour accompagner le présent, et cette
démarche vers le futur, cet engagement
pour construire un pays, nous devons
tous ensemble, avec nos différences, nous
ancrer dans notre expérience. Sinon nous
risquons de ne pas tirer les leçons du passé,
de ne pas profiter de la force acquise.
Nous sommes les survivants d’une grande
épreuve qui a duré plusieurs siècles, et il y
a de quoi en tirer des leçons. Nous pouvons
puiser des énergies de ce passé dont nous
sommes les résistants. Il est nécessaire de
restaurer notre mémoire, là où il y a des
failles, des trous.
« Renforcer les solidarités »
Selon vous, on se retrouverait aujourd’hui
face à une histoire instrumentalisée ?
Oui. Et si nous proposons aux personnes,
non pas un passé instrumentalisé, mais
un passé que l’on va chercher vraiment à
découvrir, en replaçant les choses dans leur
contexte, nous pourrons aujourd’hui avec
plus de cohérence, mieux nous engager
dans le présent. Il y a eu par exemple
des solidarités à l’époque de l’esclavage,
aujourd’hui nous devons continuer les
solidarités et même les renforcer.
D’où l’intérêt de revisiter notre passé…
Il y a du travail pour que l’être humain se
pacifie en lui-même. Lorsque l’on s’apaise
avec son passé, on cherche à faire la paix
avec les autres.
Si l’on considère l’esclavage comme
les ténèbres pour l’humanité, on peut
considérer l’abolition de l’esclavage
et la liberté comme une lumière pour
l’humanité. Les hommes et les femmes
doivent grandir dans la liberté avec tout
ce que cela comporte, avec la possibilité
de s’engager et de faire peuple, de nous
unir les uns les autres. La liberté c’est la
possibilité pour nous de vivre ensemble,
d’un message fort à adresser à l’humanité
tout entière. Nous avons connu l’esclavage,
et nous sommes là pour dire à tous ceux
qui aujourd’hui encore sont victimes de
la traite des êtres humains, ou victimes
des conséquences de l’esclavage, qu’il
ne faut pas perdre de vue cette liberté.
Même si c’est compliqué et difficile, il
faut demeurer dans l’espérance et nous
battre pour la justice, la paix. Il faut nous
unir. Cette lumière c’est aussi celle de la
solidarité du peuple martiniquais.
« Une page de notre histoire mal
connue »
Vous venez de publier avec l’équipe Cap
170 et la participation d’Annick François
Haugrin, historienne généalogiste,
un ouvrage intitulé « Histoire de
l’antiesclavagisme catholique en
Martinique ». De quoi s’agit-il ?
En 2018, le Comité diocésain Cap 170
Mémoire et réconciliation avait été chargé
de préparer la commémoration des 170 ans
de l’abolition de l’esclavage. L’une de ses
premières missions a été de faire remonter
des évènements de l’histoire occultés et
de rappeler tout le combat mené contre
l’esclavage par des hommes et des femmes
catholiques, au nom de leur foi.
Cet ouvrage a pour but de rappeler ces luttes
menées dans le passé, contre l’esclavage,
une page de notre histoire mal connue et qui mérite d’être connue. Il y a eu comme
avec Épiphane de Moirans, ou encore le
prêtre dominicain Montesinos, des voix
fortes qui ont dénoncé l’esclavage, des
messages décisifs et remplis de gravité
par rapport à la situation de l’époque, des
personnes qui ont subi le martyre pour
leurs prises de position. L’Histoire ne les
a pas forcément retenues.
On retient plus facilement les éléments
négatifs que l’on va pouvoir décrier
aujourd’hui. Est-ce que l’on a attendu la
loi du 10 mai pour dire que l’esclavage
est un crime contre l’humanité ? Est ce
qu’il y a des voix dans l’Église catholique
qui se sont élevées pour dire que c’est un
crime contre l’humanité avant 1848 ? C’est
important pour le chrétien d’aujourd’hui
d’avoir des réponses, lorsqu’il entend
que l’Église catholique est une Eglise
esclavagiste, responsable et coupable de
l’esclavage. On oublie que l’esclavage
est avant tout une affaire économique, un
moyen de production utilisé par des États.
On méprise en passant ces combats, ces
prises de position de religieux qui font
partie de l’Histoire et qui nous ont amenés
à l’abolition de l’esclavage.
Le Comité diocésain Mémoire et
réconciliation Cap 170 vient de publier
« Histoire de l’antiesclavagisme catholique
en Martinique », aux éditions ADM, sous
la direction d’Annick François-Haugrin.
Livre en vente dans les paroisses et à
l’archevêché. Tarif : 10 euros.
Propos recueillis par Virginie Monlouis-Privat
Source : France-Antilles - Jeudi 21 Mai 2020
■
« Il est nécessaire de
restaurer notre mémoire »
restaurer notre mémoire »
Le père Jean-Michel Monconthour vient de publier, avec l’équipe Cap 170 et la Le père Jean-Michel Monconthour vient de publier, avec l’équipe Cap 170 et la Le père Jean-Michel Monconthour vient
participation d’Annick François Haugrin, de publier, avec l’équipe Cap 170 et la participation d’Annick François Haugrin, de publier, avec l’équipe Cap 170 et la
historienne généalogiste, un ouvrage intitulé participation d’Annick François Haugrin, historienne généalogiste, un ouvrage intitulé participation d’Annick François Haugrin,
« Histoire de l’antiesclavagisme catholique historienne généalogiste, un ouvrage intitulé « Histoire de l’antiesclavagisme catholique historienne généalogiste, un ouvrage intitulé
en Martinique ». « Histoire de l’antiesclavagisme catholique en Martinique ». « Histoire de l’antiesclavagisme catholique
« Il est nécessaire de « Il est nécessaire de
MÉMOIRE ET HISTOIRE
« Il est nécessaire de « Il est nécessaire de
DOSSIER
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 15
L
’esclavage, péché contre la
dignité des personnes et leurs
droits fondamentaux (CEC
2414) a fortement impacté notre
société. C’est en partie pourquoi
les questions mémorielles autour
de ce crime sont actuellement très
sensibles. Pour le pape François, le
premier devoir qui s’impose est de
mettre en place une stratégie qui
permettra une meilleure connaissance
du sujet (p. 30). En réponse à cette
injonction, voici un livre qui explique
clairement la position du clergé à la
Martinique jusqu’en 1848. Dans
l’Histoire de l’antiesclavagisme
catholique en Martinique, nous avons
voulu montrer comment l’Eglise, qui
est aujourd’hui mise au banc des
accusés, a été instrumentalisée dans
le contexte colonial où la domination
du pouvoir politique s’imposait à
l’autorité ecclésiale (p. 60-69). En
dépit de cette situation, de nombreux
prêtres et religieux comme Epiphane
de Moirans, les abbés Mongin,
Castelli, Marchési, mais aussi Anne-
Marie Javouhey (p37-58) se sont
clairement engagés pour l’abolition.
Enfin, la question de la réparation a été
examinée à la lumière de la doctrine
sociale de l’Eglise. Nous estimons que
le concept de réparation a le mérite
de bien faire sentir qu’il manque
aujourd’hui quelque chose d’ordre
matériel pour réduire les inégalités
sociales dues à l’esclavage (p. 113). L’Histoire de l’antiesclavagisme
catholique en Martinique, avec
les petites catéchèses à la fin de
chaque chapitre, apporte sinon des
réponses, mais un éclairage aux
questions que les jeunes se posent.
Elles pourront être utilisées dans le
cadre du Cheminement et même de
la Profession de foi. Exemple : Des
papes ont-ils condamné l’esclavage ?
Oui, tous les papes ont condamné
l’esclavage (chronologie p. 3 à 11)
sauf Nicolas V qui a autorisé le roi du
Portugal à réduire en esclavage les
prisonniers de guerre au lieu de les
tuer dans un contexte de guerre contre
les musulmans et non contre les Noirs
(p. 32). Autres interrogations : Les
esclaves sont-ils des biens meubles ?
L’Eglise a-t-elle inventé le Code noir ?
(p. 70) - D’où vient le mythe de Cham ?
p. 93 - Quel rôle ont joué Bissette et
Schœlcher dans l’abolition (p. 94) ou
encore, la réconciliation est-elle un
préalable à la réparation ? (p. 120).
L’équipe CAP 170, « Commission dio-
césaine Mémoire et Réconciliation »
composée de laïcs et de prêtres,
dirigée par le père Jean-Michel
Monconthour, a pour objectif de
conserver la mémoire de ceux qui, au
sein de l’Eglise, se sont élevés contre
l’esclavage, en donnant des éléments
de réflexion pour construire l’unité sur
des vérités historiques.
Pour l’équipe CAP 170
Annick François-Haugrin
■
Présentation du livre
Histoire de
l’antiesclavagisme catholique
à la Martinique
du pouvoir politique s’imposait à
l’autorité ecclésiale (p. 60-69). En
dépit de cette situation, de nombreux
prêtres et religieux comme Epiphane
de Moirans, les abbés Mongin,
Castelli, Marchési, mais aussi Anne-
Marie Javouhey (p37-58) se sont
clairement engagés pour l’abolition.
Enfin, la question de la réparation a été
examinée à la lumière de la doctrine
L’Eglise a-t-elle inventé le Code noir ?
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Le pape Urbain VIII Bartolomé de Las Casas Cardinal Charles Lavigerie Le Pape Leon XIII ecrit deux en cycliques contre l’esclavage
MÉMOIRE ET HISTOIRE DOSSIER
Le vendredi 3 juillet 2020, à 18h45, près de 150 personnes venues à la salle paroissiale de
l’Eglise de Coridon ont pu suivre une conférence-débat sur le thème de l’antiesclavagisme
catholique en Marti\Pnique.
L
a soirée a été ouverte par les
pères Arnaud Goma, Pierre
Henderson et Mme Annick
François-Haugrin. Ils ont été rejoints
plus tard par le père Jean-Michel
Monconthour. Des questions très
pertinentes ont été posées aux
différents intervenants. J’ai noté en
particulier celle sur la collaboration,
voire la participation des hommes et
des femmes d’Eglise à l’esclavage. Une
personne dans le public a même posé
une question actuelle : « L’Eglise a-t-
elle-été raciste et l’est-elle encore ? ».
L’éclairage du père Pierre Henderson
a permis de comprendre que nous
ne sommes pas les juges du passé,
mais le travail de ce livre est d’abord
thérapeutique. Par ces rencontres,
beaucoup trouvent des mots qui
guérissent les maux du passé.
Pour les membres du Collectif cap 170, il s’agit de lire notre histoire avec des
yeux clairs. Ne pas oublier les hommes
d’Eglise qui ont combattu l’esclavage
jusqu’au péril de leur vie. L’historienne
Annick François-Haugrin nous a invités
à garder la mémoire des faits historiques
pour ne pas céder à la manipulation
politicienne de l’histoire. L’objectif de
la conférence était « de mieux faire
connaître la position de l’Eglise par
rapport à l’antiesclavagisme ».
Le père Jean Michel Monconthour
a appelé chacun à faire un examen
de conscience face à la question du
racisme, différence de couleur de
peau, de condition sociale, car l’enjeu
c’est le changement du cœur. Jésus
a dit : beaucoup de loups viendront
déguisés en agneaux ou en brebis.
Il s’agit de les démasquer et ne pas
rejeter la foi à cause des témoignages
mauvais donnés par certains chrétiens.
Cette conférence a donné beaucoup
de réponses claires sur les questions
actuelles qui agitent le monde en
général, et la société martiniquaise en
particulier.
En fin de soirée, tous les participants
se sont retrouvés au « Bistrot du curé »
pour partager un verre de l’amitié
dans le respect des gestes barrières.
Je conseille la lecture de ce livre à
tous ceux qui ne l’ont pas encore fait ;
c’est une démarche thérapeutique
de guérison et de libération face aux
démons du passé. Tout ce qui est délier
sur la terre, sera délier dans les cieux.
Père Arnaud Goma, Communauté du Chemin
Neuf. Curé de la paroisse Notre Dame du Sacré-
Cœur de Coridon ■
Les vendredis de Coridon
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 17
? Question
AN TCHÈ
LÉGLIZ-LA
‘‘
1. Pourquoi fêter la Croix glorieuse ?
2. La Croix : objet de torture. Pourquoi la porter autour du cou ? Est-ce une nécessité ? un besoin ? une futilité ?
une protection ? un talisman ? de l’idolâtrie ?
LA CROIX GLORIEUSE
‘‘
Marika Martel,
Paroisse de Sainte- Thérèse Pour les chrétiens, la croix est le signe de la
victoire du Christ sur la mort. Dieu a envoyé son
fils unique pour sauver l‛humanité. Jésus a payé le
prix fort pour nous en acceptant d‛être cloué sur la
croix. C‘est un signe d‛amour. Il n‛y a pas de plus de grand amour que
de donner sa vie pour ceux que l‛on aime. En fêtant la Croix glorieuse,
les chrétiens remercient Dieu pour ce don d‛amour.
Il est vrai que la croix, en tant qu‛objet est un objet de torture. Mais
pour les chrétiens, elle a un tout autre sens. Jésus, en acceptant
de porter sa croix, a porté les péchés de toute l‛humanité, et a
offert sa vie en sacrifice pour que nos péchés soient pardonnés\
et
que nous soyons affranchis de la mort. Le sens de la croix devient
alors pour le chrétien un signe de reconnaissance, d‛appartenance et
d‛espérance : la vie a vaincu la mort. Pour moi, porter la croix autour
du cou est un signe de reconnaissance envers Dieu pour son amour.
Cela permet d‛être identifié et reconnu en tant que chrétien, tels que
des époux avec leurs alliances. C‛est un signe. Bien entendu, ce n‛est
pas le seul signe qui fait de nous des chrétiens. Certains chrétiens
ne la portent pas forcément autour du cou, mais pour autant cela
n‛enlève en rien le caractère important et sacré de la croix
pour eux. Le Seigneur laisse chacun de ses enfants libres…
il n‛y a pas de règle absolue.
La fête de la
Croix glorieuse
représente
la Victoire
du Christ sur le péché, la mort.
C‛est la Divine Majesté de Jésus,
honorée dans la gloire du Père. Il
est venu petit parmi nous dans
une mangeoire en bois et son
« lit de mort » est cette croix en
bois, qui l‛a élevé dans sa glorieuse
et vivifiante résurrection. La croix
est le symbole de sa présence, c‛est
notre joie.
La croix, objet sans le Christ, montre la royauté lumineuse
du Ressuscité, l‛élévation du Fils et sa présence constante
parmi nous. Cet objet nous permet d‛établir un lien avec
Lui, de penser à Lui, de Le toucher ou de L‛embrasser par
l‛intermédiaire de la croix, comme un ami présent à nos côtés.
La fête de la Croix glorieuse
est magnifique, profonde avec
une ambivalence nous prouvant
cet amour incommensurable de
Jésus. Il donne sa vie sur la croix
pour chacun d‛entre nous dans cette violence
atroce qu‛est la passion. Nous retrouvons dans
cette Croix glorieuse la victoire sur la mort
qui nous renvoie à la transfiguration.
La croix portée au cou est signe de l‛amour
du Christ que nous ne devons jamais oublier.
Celui qui est notre modèle et notre sauveur.
Je considère qu‛en tant que chrétienne catholique, il est
légitime de fêter la
Croix. Dans notre chapelet, le mystère
glorieux est prié le mercredi et le dimanche.
La Croix glorieuse symbolise la résurrection
du Christ ainsi que Marie, sa mère, enlevée
de la terre pour nous illuminer de sa gloire.
La Croix glorieuse est aussi frappée sur les
médailles miraculeuses de sainte Catherine
Labouré que nous prions si nous avons
l‛opportunité de nous rendre à la chapelle
de la rue du Bac à Paris.
La Croix effectivement, de prime abord,
rappelle la longue agonie du Christ.
Personnellement, je ne la porte plus
autour du cou, sans doute le résultat d‛une
interrogation et de mon cheminement.
Pour autant, je respecte celles et ceux qui la portent. La
Croix ne saurait être un signe
d‛appartenance religieuse si
celle ou celui qui la porte ne
reflète pas dans ses actes le
message d‛amour, d‛empathie,
d‛humilité et de charité que le
Christ attend de chacun de nous.
Béatrix
Pongault,
Paroisse du Robert
Ghislaine
Boujenot, Paroisse
Saint Christophe
Eddy Arnolin,
Paroisse de Saint- Christophe
La fête de la
Croix glorieuse
représente
la Victoire
bois, qui l‛a élevé dans sa glorieuse
et vivifiante résurrection. La croix
est le symbole de sa présence, c‛est
une ambivalence nous prouvant
cet amour incommensurable de
Jésus. Il donne sa vie sur la croix
pour chacun d‛entre nous dans cette violence
atroce qu‛est la passion. Nous retrouvons dans
cette Croix glorieuse la victoire sur la mort
qui nous renvoie à la transfiguration.
pas le seul signe qui fait de nous des chrétiens. Certains chrétiens
ne la portent pas forcément autour du cou, mais pour autant cela
pas le seul signe qui fait de nous des chrétiens. Certains chrétiens
ne la portent pas forcément autour du cou, mais pour autant cela
pas le seul signe qui fait de nous des chrétiens. Certains chrétiens
n‛enlève en rien le caractère important et sacré de la croix
ne la portent pas forcément autour du cou, mais pour autant cela
n‛enlève en rien le caractère important et sacré de la croix
ne la portent pas forcément autour du cou, mais pour autant cela interrogation et de mon cheminement.
Pour autant, je respecte celles
et ceux qui la portent. La
Croix ne saurait être un signe
et ceux qui la portent. La
Croix ne saurait être un signe
et ceux qui la portent. La
reflète pas dans ses actes le
message d‛amour, d‛empathie,
d‛humilité et de charité que le
message d‛amour, d‛empathie,
d‛humilité et de charité que le
message d‛amour, d‛empathie,
Christ attend de chacun de nous.
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Depuis que le Christ est mort sur la croix, celle-ci prend une grande importance dans la
vie des chrétiens. L’objet de honte devient l’expression de l’amour de Dieu pour\P nous, et
le moyen de l’accomplissement du Salut pour l’humanité toute entière. On parle à juste
titre du paradoxe de la croix.
C
e paradoxe est mis
en exergue par
l’alliance des mots
contradictoires formant la
belle expression de notre
foi « Croix glorieuse ». Quel
oxymore ! Car la croix s’oppose
généralement à la gloire. En
revanche, la gloire se conquiert
certainement par la croix.
Quelles sont les raisons qui
motivent la célébration de
la fête de la Croix glorieuse ?
Quel sens revêt-elle pour notre
vie de chrétien ?
1/ Origine et hist\êoire de la
fête de la croix gl\êorieuse
La raison fondamentale de la
célébration de la Croix glorieuse est
que le Christ est mort sur la croix par
amour pour nous et pour notre Salut. Du
point de vue historique la célébration
de la Croix glorieuse rappelle deux
événements :
Le premier est l’inauguration, le 13
septembre 335, des deux basiliques que
l’empereur Constantin a fait construire,
l’une à Golgotha et l’autre au sépulcre.
Le lendemain 14 septembre 335, une
procession a été organisée dans la ville
de Jérusalem avec les morceaux de la
croix du Christ retrouvée par sainte
Hélène, la mère de Constantin.
Le deuxième événement datant
du VIIème siècle est la victoire des
chrétiens sur les Perses. Celle-ci permit
la récupération des reliques de la
croix du Christ que les Perses avaient
enlevée.
Avec le temps, cette fête de la Croix
glorieuse a été structurée pour célébrer
d’une manière joyeuse le mystère de la
Croix du Christ, l’emblème de la victoire
du Christ sur la mort et le péché. L’objet
du mépris devient l’étendard de la
gloire, le témoignage de l’amour de Dieu
et l’accomplissement du S alut promis.
2/ La Croix glorie\êuse, signe
de l’Amour et de S\êalut
La mort de Jésus sur la croix nous
montre jusqu’à quel point Dieu nous
aime. Jésus est mort sur la croix pour
nous les hommes, parce qu’il nous
aime. Dans le Nouveau Testament, les
expressions « pour nous », « en notre
faveur », « à cause de nous », « à notre
place » associées à la mort de Jésus sur
la croix disent éloquemment le sens
et la portée de l’amour qu’il a pour
l’humanité. Le don de sa vie sur la croix
montre qu’il n’y a pas de plus grand
amour que de donner sa vie pour ceux
qu’on aime, et nous manifeste
l’Amour de Dieu.
Il nous a aimés jusque sur la
Croix afin de nous sauver de
l’esclavage du péché et de la
mort éternelle. Le Christ fait
ce don de lui-même pour
sauver l’homme perdu. Ce
sacrifice que le Christ fait de sa
personne révèle la grandeur
de l’amour qui se donne
pour sauver l’être aimé. La
rédemption de l’humanité
s’accomplit dans ce sacrifice
de la croix où le pardon est
offert et le salut accordé à tous.
La célébration de la Croix glorieuse met
en lumière, non la cause de la mort de
Jésus, mais les fruits et les grâces qui en
découlent pour Jésus et pour l’humanité
toute entière : l’exaltation d’une part
et le salut d’autre part. L’exaltation
du Christ (Phil 2, 5-11) devient pour
le chrétien, motif de fierté et non
seulement de douleur et de larmes.
Le chrétien qui célèbre cette fête ne
s’arrête pas à la souffrance passée du
Christ, ni à celle de sa vie quotidienne.
En les associant, il retrouve l’espérance
et découvre la révélation de la lumière
de la gloire du Ressuscité, en même
temps que celle du Salut apporté par
le Christ qui s’accomplit à travers le
mystère douloureux et glorieux de la
Croix. Puissions-nous être de nouveaux
disciples missionnaires qui annoncent
l’évangile, sans rendre « vaine la Croix
du Christ. » 1Cor 1,17
Père Crépin Hounza ■
Célébrer la Croix glorieuse :
raisons et sens
de la croix où le pardon est
offert et le salut accordé à tous.
de la croix où le pardon est
offert et le salut accordé à tous.
de la croix où le pardon est
offert et le salut accordé à tous. offert et le salut accordé à tous.
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 18
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POU\b L’A\bCHEVÊCHÉ DE MA\bTI\PNIQUE
MEDIAS
Dimanche 20 septembre 2020 • Grâce ou grâces ?
Qu’est-ce que la grâce ? Comment recevoir ce don de l’Esprit, porte vers le Salut ? Pourquoi certains chrétiens posent-ils
des conditions pour l’obtenir ? La grâce de Dieu est-elle différemment perçue selon que l’on est protestant ou catholique ?
Des questions passionnantes, fondamentales et difficiles, que Dieu m’est témoin pose cette semaine. Le pasteur Jean-
Pierre Anzala, pasteur de L'Eglise Protestante Unie de France et le frère Éric-Thomas Macé, Dominicain, seront nos invités
pour cette émission œcuménique.
Dimanche 27 septembre 2020 • Sainte-Thérèse
Dieu m’est témoin est diffusé tous les dimanches matin, à 5h45 , sur Martinique 1 ère.
L’émission peut se revoir sur le site : www.dieumesttemoin.fr
MARTINIQUE 40 €
GUADELOUPE 44 €
GUYANE 44 €
FRANCE et étranger 50 €
E g lise en MARTINIQUE
LeChrist règne : et les chrétiens ?
N° 594REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE — 2,00 €24 NOVEMBRE 2019
Hommage au père Filopon
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lise MARTINIQUE MARTINIQUE MARTINIQUE MARTINIQUE N° 594REVUE DIOCÉSAINEREVUE DIOCÉSAINEREVUE DIOCÉSAINEBIMENSUELLE — 2,00 € 24 NOVEMBRE 2019
E g lise en MARTINIQUE
Bonne décennie ! 2020-2030
N° 597REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE — 2,00 €5 JANVIER 2020 Hommage au père Filopon
Programme de Radio Saint-LouisUn chrétien peut-il utiliser les mots
vulgaires quand tout le monde le fait ?Centenaire du 14 janvier Règlement à l’ordre de :
ARCHEVÊCHÉ DE
FORT-DE-FRANCE
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accompagné de votre règlement à :
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Boîte Postale 586
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E g lise
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LeCCChrist règne : et les chrétiens ? Christ règne : et les chrétiens ? CChrist règne : et les chrétiens ? C
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hrist règne : et les chrétiens ? BBBBonne décennie ! 2020-2030
Programme de Radio Saint-LouisProgramme de Radio Saint-LouisUn chrétien peut-il utiliser les mots Un chrétien peut-il utiliser les mots vulgaires quand tout le monde le fait ?vulgaires quand tout le monde le fait ?Centenaire du 14 janvier
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