641 - Ils ont dit "Oui "…Et toi, Où en es-tu ?

Mois de mai, mois dédié à la Vierge Marie. Le pape François
demande aux fidèles de prier pour que les jeunes « découvrent
en Marie l’écoute », « la profondeur », « le courage » et « le
dévouement ».
Nous remercions aujourd’hui tous ceux qui ont répondu « Me
voici » à l’appel du Seigneur, et en particulièrement nos chers
prêtres qui nous rappellent régulièrement l’importance de la
vie spirituelle.

SOMMAIRE

    • EDITORIAL
    • MOT DE L'ÉVÊQUE  - "Kannir or not kannir ? Telle est la question !"
    • ÉGLISE UNIVERSELLE  - Catéchèse sur la vieillesse - L'adieu et l'héritage : mémoire et témoignage
    • LITURGIE
    • VIE DU DIOCESE :
      • Dé mo kat pawòl asou Bèlè Légliz 
      • Travaux de restauration de l’église Saint Jean-Baptiste de Basse-Pointe
      • Aide du diocèse de Martinique à Haïti pour le tremblement de terre du 14 aout 2021VIE DU DIOCÈSE
      • Journée Mondiale de prière pour les vocations
      • « Les chemins de mémoires » : Nous souvenir pour aller de l’avant !
  • PAGE JEUNE
  • ANTJÈ LÉGLIZ-LA - "Comment vis-tu le manque de prêtres ? "
  • AGENDA DE L'ÉVÊQUE

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E g lise en MARTINIQUE Nous, Catholiques et M artiniquais N° 605 REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE — 2,00 € 13 SEPTEMBRE 2020 Messe Chrismale : 29 août 2020 Dossier : L'Eglise catholique et l'esclavage Hommage au père Filopon

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«S eigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? ». Jésus lui répondit : « Je ne te\ dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. » (Mt 18, 21-22). Aujourd’hui, en ce 24e dimanche ordinaire, le Christ nous interpelle sur le pardon. Notre revue diocésaine fait donc sa rentrée avec cette réflexion. Le pardon, ce point crucial de notre vie chrétienne qui nous empêche bien souvent de cheminer en vérité avec notre Sauveur. Jésus pardonne, Lui qui a été conduit jusqu’à la Croix po\ ur y mourir. Cette Croix glorieuse que l’Eglise célèbre chaque année le 14 septembre, est le thème de notre rubrique « An tchè Légliz-la ». « Fuir la Croix vient du diable », nous dit le\ Saint- Père. La Croix est le signe éminent de l'amour de Dieu pour nous. Personne ne nous aime et ne nous aimera comme Dieu. Pensons-y en cette rentrée qui, malgré la pandémie du Coronavirus, doit être pour tous un renouveau, un nouveau départ… Créons du lien ! Soyons ainsi les « ponts » et « les bâtisseurs de ponts » dont parle notre Archevêque ! Que « les charismes, les personnes, les groupes, les communautés s’unissent » pour cette rentrée pastorale. Nos chers prêtres, ministres de la communion fraternelle et de la mission, sont là pour nous aider à « entretenir les ponts ». Ils ont fait corps avec l’Archevêque à l’occasion de la messe chrismale du 19 août dernier, au Morne-Rouge. Ils ont renouvelé leur fidélité aux engagements pris le jour de leur ordination, et leur attachement à leur mission dans l’Eglise. Par ailleurs, Notre Pasteur a défini les trois grands défis de cette rentrée 2020 (les 3 « C ») : (Covid-19, Cap 2025, Cri\ se sociale). Les détails sont donnés dans son homélie. « Mémoire et Histoire » ! C’est le titre du dossier. Survivants d’une grande épreuve qui a duré plusieurs siècles, nous sommes invités à tirer des leçons du passé. Il nous est égalemen\ t présenté le livre intitulé « Histoire de l’antiesclavagisme catholique e\ n Martinique, publié par le Comité « Mémoire et Réconciliation Cap 170 ». Le Seigneur nous invite à propager sa miséricorde. Demandons- Lui, à la suite de tous les saints de ce mois de septembre (St Matthieu, St Vincent de Paul, St-Michel, St Gabriel, St Raphaël, St Jérôme…), d’être des semeurs de bienveillance ! Une très belle rentrée à tous ! Justine Lordinot ■ S ommaire EDITORIAL EDITORIAL MOT DE L’EVÊQUE LITURGIE VIE DU DIOCÈSE EGLISE UNIVERSELLE •  La Parole Dominicale •  Célébrer la Croi\b glorieuse : raisons et sens •    La Croi\b glorieuse :  1. Pourquoi fêter la Croi\b glorieuse ? 2. La Croi\b : objet de torture. Pourquoi la porter  autour du cou ? Est-ce une nécessité ?  un besoin ? une futi\nlité ? une protection ?  un talisman ? de l’idolâtrie ? •  En avant toute ! •   Des cris à l’espérance - La Martinique  serait-elle malade aujourd’hui ? •   « Il est nécessaire de restaurer notre mémoire » •   Présentation du livre "Histoire de  l’antiesclavagisme catholique à la Mart\ninique" •  Les vendredis de Coridon •   Homélie de la messe chrismale  à Notre-Dame de la Délivr\nande  •   L’ACPM sur les chemins de la mi\nssion :  Servir, c’est aussi se laisser déranger  pour grandir •   Départ des religieuses  de la paroisse de Sainte-Marie •   Messe d’action de grâce pour le départ  des Petites Sœurs de Jésus •  Ta place est dans l’Eglise ! •  Bible En Nous •  Agenda de l’Archevêque •   Venise sans les ponts •   Fuir la croi\b vient du diable Angélus du Pape François - 30 août 2020\n 2 3 4 5 6 8 12 9 9 10 11 11 13 •   « Il est nécessaire de restaurer notre mémoire » 14 15 16 "Le Christ"de Khokho René-Corail - sculpteur et peintre martiniquais \ (Chapelle de l'archevêché) •  Célébrer la Croi\b glorieuse : raisons et sens•  Célébrer la Croi\b glorieuse : raisons et sens AN TCHÈ LÉGLIZ\bLA 1212 Dossier :  MÉMOIRE ET HISTOIRE MÉDIAS 19 17 18 DIRECTEUR DE PUBLICATION : P. Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTRICE EN CHEF  : Justine LORDINOT MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. \ 05 96 50 28 28 TIRAGE  : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586 97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 3 MOT DE L’ÉVÊQUE «V oir Venise et mourir » … cet antique adage provient du choc esthétique que produit la mythique « cité des Doges » sur ses visiteurs. De multiples palais, d’immenses basiliques, des échoppes, des restaurants, sans parler des places majestueuses où s’égaient jeunes et vieux et des nuées de pigeons repus… bâtis sur des îles au milieu d’une lagune ! Rien de tout cela sans les ponts ! Ils relient l’ensemble et fondent l’harmonie et la puissance de la ville. Que serait Venise sans les ponts ? Un marécage ! Une série d’îlots anémiés, peut-être ennemis ; en tout cas, fragmentés. Les envahisseurs auraient tôt fait d’anéantir ce qui n’aurait jamais été qu’un amas d’égoïsme affaibli par l’isolement. Ce qui vaut pour Venise, vaut pour l’Eglise. Que devient-elle sans les « ponts » entre les communautés ? les charismes ? les groupes ? les personnes ? Il y a 5 siècles, en « coupant les ponts », les premiers protestants ont engendré une « Eglise » éclatée et déchirée : près de 20 000 communautés séparées. Les chrétiens divisés, se critiquant mutuellement, ce n’est pas l’œuvre du Christ. L’ennemi triomphe : les plus belles communautés spirituelles, autocentrées, perdent tout dynamisme et entrent en décadence. Un diocèse catholique ne peut suivre cet exemple. Le nôtre, au cœur d’une société martiniquaise fragmentée, est à un tournant de son histoire. Ne sommes-nous pas témoins : et de l’immense espérance que suscite la fécondité de notre communauté catholique pour tout le peuple ? … et de la lourde menace qui pèse sur elle en raison de l’isolement volontaire et têtu de beaucoup ? Dans un pays si divisé, notre devoir est que le monde « nous reconnaisse à l’amour que nous avons les uns pour les autres » (Jn 13,35). Nous ne pouvons fonctionner comme un archipel où chacun s’isole sur son rocher du Diamant ! Or, malgré un foisonnement remarquable et des chrétiens fervents et motivés… j’ai vu : des associations (sous toutes sortes de prétextes) rechigner à travailler avec d’autres, se mettre en retrait des actions communes ; des groupes ou des personnes exclus par des responsables ; des « frères et sœurs » très spirituels se dénigrer les uns les autres ; des services élaborer leurs projets sans se soucier de l’ensemble (parfois même en concurrence !) ; ceux qui évitent de requérir loyalement le discernement des pasteurs dans la confiance mutuelle ; le mauvais esprit de ceux qui rechignent à comprendre l’intérêt des démarches diocésaines… Bref, j’ai vu des frères se renfermer derrière leurs palissades et leurs habitudes, incapables de prendre des initiatives missionnaires et d’accueillir des innovations ! J’ai assisté, confirmation après confirmation, à la disparition sur la pointe des pieds d’enfants de Dieu privés de communauté (jeunes, parents, néophytes, hommes…). Pourtant, je suis aussi témoin, malgré les forces contraires, de l’extraordinaire puissance de notre Eglise lorsque les charismes, les personnes, les groupes, les communautés s’unissent. Je sais qu’il n’est pas trop tard pour que le feu embrase toute l’île, et au-delà. Je sais, je l’ai vu souvent, qu’avec un peu de bonne volonté et le secours de la Grâce, si nous tissons des réseaux d’unité, nous vaincrons. Dans notre diocèse, il faut donc des ponts ! Un pont n’uniformise pas les deux rives, il unit et apporte une valorisation mutuelle. Les ponts, ce sont des réunions bien organisées et bien menées, des conseils avec des comptes-rendus efficaces, des outils de communication adoptés par tous, des réseaux sociaux de communication, de la formation, des rencontres fraternelles, des temps de prière en commun, des invitations mutuelles et spontanées… Et il faut également des bâtisseurs de ponts … Tous « pontifes » ! Alors, Venise sera belle !? Venise sans les ponts des pieds d’enfants de Dieu privés de communauté (jeunes, parents, néophytes, hommes…). Pourtant, je suis aussi témoin, malgré + Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 4 EGLISE UNIVERSELLE\n C hers frères et sœurs, bonjour ! Le passage évangélique du dimanche 30 août (cf. Mt 16,21-27) est lié à celui du dimanche précédent (cf. Mt 16,13-20). Après que Pierre, au nom des autres disciples, ait professé sa foi en Jésus comme Messie et Fils de Dieu, Jésus lui-même commence à leur parler de sa passion. Le long du chemin vers Jérusalem, il explique ouvertement à ses amis ce qui les attend à la fin dans la ville sainte : il annonce son mystère de mort et de résurrection, d’humiliation et de gloire. Il dit qu’il devra « souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter » (Mt 16,21). Mais ses paroles ne sont pas comprises, parce que les disciples ont une foi encore immature et trop liée à la mentalité de ce monde (cf. Rm 12,2). Ils pensent à une victoire trop terrestre, c’est pourquoi ils ne comprennent pas le langage de la croix. Face à la perspective que Jésus puisse échouer et mourir sur une croix, le même Pierre se rebelle et lui dit : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas ». Il croit en Jésus (Pierre est comme cela), il a la foi, il croit ; il veut le suivre, mais il n’accepte pas que sa gloire passe à travers la passion. Pour Pierre et les autres disciples (mais pour nous aussi) la croix est quelque chose d’inconfortable, la croix est un “scandale”, tandis que Jésus considère que le “scandale” est de fuir la croix, ce qui voudrait dire se dérober à la volonté du Père, à la mission qu’Il lui a confiée pour notre salut. C’est pourquoi Jésus répond à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes». Dix minutes plus tôt, Jésus a loué Pierre, il lui a promis d’être la base de son Eglise, le fondement ; dix minutes après il lui dit “Satan”. Comment peut-on comprendre cela ? Cela nous arrive à tous ! Dans les moments de dévotion, de ferveur, de bonne volonté, de proximité envers le prochain, nous regardons Jésus et nous avançons ; mais dans les moments où nous rencontrons la croix, nous fuyons. Le diable, Satan – comme le dit Jésus à Pierre – nous tente. C’est du mauvais esprit, cela vient du diable de s’éloigner de la croix, de la croix de Jésus. S’adressant ensuite à tous, Jésus ajoute : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». De cette façon Il indique le chemin du vrai disciple, en montrant deux attitudes. La première est « renoncer à soi-même », qui ne signifie pas un changement superficiel, mais une conversion, un renversement de mentalité et de valeurs. L’autre attitude est de prendre sa croix. Il ne s’agit pas seulement de supporter avec patience les tribulations quotidiennes, mais de porter avec foi et responsabilité cette part de fatigue, et cette part de souffrance que comporte la lutte contre le mal. La vie des chrétiens est toujours une lutte. La Bible dit que la vie du croyant est une milice : lutter contre le mauvais esprit, lutter contre le Mal. Ainsi l’engagement de “prendre sa croix” devient participation au S alut du monde avec le Christ. En pensant à cela, faisons en sorte que la croix accrochée au mur chez nous, ou que nous portons autour de notre cou, soit le signe de notre désir de nous unir au Christ pour servir les frères avec amour, spécialement les plus petits et les plus fragiles. La croix est le signe saint de l’Amour de Dieu, et c’est le signe du sacrifice de Jésus, et elle ne doit pas être réduite à un objet superstitieux, ni à un bijou ornemental. Chaque fois que nous fixons le regard sur l’image du Christ crucifié, pensons que comme vrai Serviteur du Seigneur, il a réalisé sa mission en donnant la vie, en versant son sang pour la rémission des péchés. Et ne nous laissons pas conduire ailleurs, dans la tentation du Malin. Par conséquent, si nous voulons être ses disciples, nous sommes appelés à l’imiter, en dépensant notre vie sans réserve par amour de Dieu et du prochain. Que la Vierge Marie, unie à son Fils jusqu’au calvaire, nous aide à ne pas reculer face aux épreuves et aux souffrances que le témoignage de l’Évangile comporte pour nous tous. Pape François ■ Angélus du pape François  30 août 2020 Fuir la croix vient du diable

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 55 Dimanche13 septem\bre 2020  la P arole  Dominicale 24 ème dimanche du Temps Ordinaire - Année A L es lectures bibliques de ce dimanche nous parlent du pardon. Bien avant la venue de Jésus, Ben Sirac écrivit : ‘‘ Rancune et colère, voilà des choses abominables où le pécheur est passé maître’’. Nous expérimentons que celui qui garde rancune et colère est la première victime de ces sentiments qui lui pourrissent la vie. Mais il faut parfois du temps pour en prendre acte et entrer dans une volonté positive de pardonner. Dans l’Evangile, Pierre demande à Jésus combien de fois il doit pardonner. Le premier des apôtres pensait être très généreux en pardonnant jusqu'à sept fois (sept est un chiffre symbolique qui signifie "sans limite"). Car, il va d’ailleurs plus loin que les critères de son époque qui n’allaient pas jusqu’à sept fois au sujet du pardon. Sept, c’est le nombre de la perfection de la création, l’aboutissement de notre création par le Seigneur. En somme, Pierre demande quelle est la perfection du pardon. Et Jésus nous dit qu'il faut pardonner jusqu'à 70 fois 7 fois. Il nous surprend, il va plus loin que le nombre de la perfection… Il le multiplie par 70 ! Que veut-il nous dire par là ? Il nous montre ce qu’il vit lui, et ce qu’il nous invite à vivre : « la mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure ». Ainsi donc, la mesure du pardon c'est de pardonner sans mesure. Le vrai pardon ne compte pas ; on n'a jamais fini de pardonner et d'être pardonné. Quelle est la limite indiquée par Jésus lui-même ? C’est qu’il n’y a pas de limite ! on pourrait réagir en nous plaignant que c’est quelque chose de difficile d’autant plus en matière de pardon… Pour y parvenir c'est vers la croix de Jésus que nous nous tournons : livré aux mains des hommes, il a été torturé, bafoué et mis à mort, mais il a pardonné. Lui seul peut nous donner la force et le courage d'aller jusqu'au bout du pardon. Mais qu’est-ce que le pardon ? Le mot « pardon » vient du mot « don ». Or « don » est la définition même de l’amour : le don total de soi à quelqu’un. Le pardon est un don renouvelé, un don « en plus ». Il est courant d’entendre que pardonner c’est oublier. Dieu peut-il oublier ? N’est-ce pas plutôt d’un défaut de connaissance, un manque dans la réalité ? Au contraire, le pardon est un don suprême. Pour qu’il y ait besoin de pardon, il y a une offense, un mal, une blessure en jeu. Une rupture a été provoquée dans la relation d’amour entre les personnes, celle qui a offensé et celle qui est offensée. Le don de l’une à l’autre est abimé, interrompu, voire méprisé ou trahi. La personne offensée reconnait le tort qu’elle a subi et qui l’a provoqué. Et elle choisit de se donner à nouveau à la personne qui l’a offensée. C’est un acte d’amour renouvelé, nouveau, qui vient de sa volonté, non des sentiments. C’est la recréation. A travers Pierre, Jésus nous demande de recréer notre relation qui a été détruite. C’est comme si la personne blessée disait : « Tu m’as offensé. Je reconnais la déchirure que tu as provoquée en moi, dans ma vie. La frontière que tu as établie entre nous. J’accepte ce qui est arrivé. Ceci fait maintenant partie de mon histoire et de notre relation. Tel que je suis aujourd’hui, je t’accepte tel que tu es et je me donne à toi. » C’est très profond ! C’est même divin. Divin, parce que impossible sans la grâce de Dieu, sans sa force. C’est impossible de nous donner de telle manière. Car, cela exige une grande force intérieure. Personne ne peut ni obliger, ni exiger, ni accélérer le pardon. Parce que l’amour vient d’un acte libre. Comme le dit sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Aimer c’est tout donner et se donner soi-même ». C’est ainsi que nous sommes invités par le Christ qui se fait le chemin, la vérité et la vie. (cf. Jn 14,6). Le pardon est un chemin de libération et de salut pour « illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix » (cantique de Zacharie, Lc 1,34) Frères et sœurs disons ensemble la prière de St François d’Assise : Ben Sira le Sage 27,30 – 28,\P7  •  Psaume 102  •  \bomains\P 14,7-9  •   Matthi\Peu 18,21-35 LITURGIE  Le pardon est un chemin de libération, de salut ‘‘ Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix ! Là où est la haine, que je mette l’amour. Là où est l'offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l'union. ‘‘‘‘ P. Jean Cazeau ■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 6 Une Question de LoyautéUne Question de LoyautéUne Question de LoyautéUne Question de LoyautéUne Question de Loyauté VIE DU DIOCÈSE L es grands défis de cette rentrée 2020 sont au nombre de 3… les 3 « C » : ■ le 1 er « C » est celui du Covid19 qui implique tant de changements jusque dans notre Eglise. Peut-être était-ce souhaitable, nous étions prophétiquement préparés par notre démarche synodale E CCLESIA ’M 2020 à des bouleversements. C’est le défi du retour des fidèles à l’Eglise : défi pastoral, missionnaire, technologique, médiatique, liturgique et financier… Nous ne rentrerons « pas chez nous comme avant ». ■ Le 2 ème « C », est celui de Cap 2025. Plan pastoral auquel nous avons réfléchi déjà depuis 1 an avec ses 4 résolutions : la mission (« montre Jésus »), les « 5 essentiels » de nos communautés, la formation des ministres et l’organisation (cf. l’intranet Ecclesia’M). ■ le 3 ème « C », non des moindres, est la Crise Sociale (ou chlordécone) qui remue des questions historiques, identitaires, culturelles, sociales, économiques, politiques… Voilà que l’Eglise est interrogée, même accusée, et elle doit « se tenir prête à rendre compte de l’espérance qui est en elle » (1P 3,15). Ce sont d’immenses défis. L’Eglise joue là sinon sa survie, mais le maintien de pans entiers de son édifice et de sa mission. Par exemple notre lien avec les moins de 50 ans !? … Mais nous aurons le temps, au cours des nombreuses réunions et conseils que nous aurons, de réfléchir à tout cela. Si je fais mémoire des défis du temps présent, c’est que notre espérance repose sur une question qui est posée au cœur de la messe chrismale où se déploie le mystère du ministère de l’Eglise en ce monde. Une question centrale pour la vie de l’Eglise et qui n’est pas posée à n’importe qui, mais aux prêtres, oui, aux prêtres ! Comme si la Sainte Eglise voulait solennellement souligner leur rôle essentiel et fondamental : Au jour de votre ordination sacerdotale, par amour du Christ et pour le service de son Eglise, vous avez reçu la charge du ministère qui vous a été confiée. Voulez-vous vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus ; chercher à Lui ressembler en renonçant à vous-mêmes, en restant fidèles aux engagements que vous avez pris et attachés à votre mission dans l’Eglise ? » En résumé, cette question est celle de la loyauté : Prêtres, promettez-vous la loyauté ? C’est-à-dire franchise, fidélité, fiabilité, abnégation et honnêteté. Le peuple vous le demande. Vos confrères, les uns les autres, vous interrogent chacun. L’évêque, bien sûr, questionne…. Mais surtout Dieu sonde vos cœurs : « Pouvons-nous vous faire confiance ? » Cette question est centrale. Pourquoi est-elle adressée aux prêtres et non à chaque fidèle ou chaque responsable en cette messe chrismale ? Elle révèle quatre aspects de votre être sacerdotal : Homélie de la messe chrismale à Notre\bDame de la Délivr\Sande \b Samedi 29 ao\Sût 2020

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 7 Premièrement : pou\êr le peuple Chers pères, vous êtes des pasteurs, des influenceurs efficaces dans le cœur de ce peuple. En Martinique, cela est encore tellement vrai. (Mais ce n’est pas systématique ! En France, par exemple, les prêtres n’ont presque plus d’influence sociétale). L’Eglise remet son influence dans vos mains, vos paroles, vos gestes. « Vous avez reçu la charge du ministère qui vous a été confiée ». Sans vous, sans votre engagement enthousiaste, la mission de l’Eglise est ralentie, voire stoppée. Mais « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ! » La tentation du « gourou », du « cléricalisme » (cf. pape François), celle d’être influenceur pour soi-même au lieu du Christ, réclame un effort permanent de conversion. Le prêtre est si proche du mystère, qu’il peut penser que tout lui est permis. Alors « mes pères, promettez-vous la loyauté au Peuple de Dieu ? Deuxièmement : pou\êr les autres prêtre\ês Mes frères, promettez-vous la loyauté aux autres prêtres de ce clergé, vos frères de ce presbyterium ? Voulez-vous « renoncer à vous-mêmes » (et non pas à votre personnalité, Dieu seul sait si les prêtres ont de la personnalité !) ? Mais les prêtres sont le noyau dur de la grande famille de l’Eglise et si le noyau se fissure (ha ! fission nucléaire !) c’est le corps entier qui explose. La tentation ici, c’est d’être chacun un « mini-évêque » isolé dans sa paroisse ou son ministère. (L’évêque n’est pas, non plus, un super curé !). Cette tentation entraîne solitude, éclatement, dispersion, burn-out, découragement, amertume, compensation. Troubles et divisions sont au rendez-vous. Troisièmement : pou\êr l’évê\bue Mes fils, promettez-vous la loyauté à votre évêque ? L’Eglise enseigne que vous êtes fils de l’évêque. Celui-ci, malgré son insignifiance, doit personnifier un mystère paternel qui le dépasse totalement. La loyauté filiale à l’évêque est une protection fondamentale pour la vie du prêtre. Hommage à Mgr. Méranville qui vous rappelait souvent la nécessité de cette obéissance ! Je comprends mieux ce rappel aujourd’hui : cette loyauté est un besoin, non pour l’évêque, mais pour le prêtre ! Pour son soutien et celui de son ministère. C’est lui, le prêtre, qui a promis obéissance à son évêque. Le plus habile des prêtres est fils, même de l’évêque le plus idiot (!). Il eut été plus confortable que l’autorité épiscopale soit « maternante » ou fraternelle, mais elle est paternelle, et donc contraignante. Pour maintenir l’unité, l’Eglise le veut et le demande, et c’est ainsi. La tentation ici est celle de « Brutus », fils parricide de César. Depuis mai 68, tuer le père est à la mode… Quand on est confronté à une difficulté, un péché, une insécurité, un doute, on s’en prend au père. Facile ! Mais jouer au Brutus, pour un prêtre, c’est se désolidariser de la filiation, c’est une source de désordre, de blessure, de fragilisation de la vie, du ministère et de la sainteté du prêtre. Quatrièmement : po\êur le Seigneur Pères, Frères, Fils, et maintenant, chers Prêtres, promettez-vous loyauté à Notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ ? Selon la formule liturgique : « Voulez-vous vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus et chercher à Lui ressembler ? ». Si l’Eglise vous pose cette question, c’est parce que vous êtes, par excellence, les serviteurs - amis de Dieu. Eh oui ! Depuis 2000 ans, on n’a pas trouvé mieux que ces « pauvres types » pour donner et montrer Jésus. Votre fidélité est donc primordiale pour la structure même de l’Eglise. Ce ministère est si exaltant que, dans notre diocèse, en 5 ans, une trentaine de jeunes sont venus frapper à la porte, prêts à tout quitter comme vous (n’êtes-vous pas pour eux, pour nous tous, des modèles de disciples ?). Tous ne sont pas restés. Certains ont déjà été ordonnés. D’autres le seront bientôt, si Dieu veut ! L’Esprit souffle ! Attention donc à la tentation du « sacristain » habitué au sacré, ou du « fonctionnaire de la religion » habitué à sa vie de château « ralé chèz bô tab ». L’Eglise demande à ses prêtres d’entretenir le feu sacré : office, lectio, rosaire, oraison, pieuse célébration du Saint Sacrifice eucharistique, lectures spirituelles, service des pauvres… Au centre des défis du temps présent, la question de votre loyauté est un appel à la sainteté que l’Eglise vous réclame. Etes-vous prêts ? Fortuné, Gilles, Wilfried, Alain, les 3 Emmanuel, Yves, les 3 Pierre, Caleb-Yvon, Patrick, Percy, Jozef, Jean-Michel, Christian, Jean-Boteennfail, Olivier, Benjamin, Hugues, Patrick-Alexis, Luc, Gaëtan, Pierre-Alex, Michel, Walter, Nicolas, Neuville, Jean-Max, Marcel, Olivier-Marie, David, Barbe, Jean, Joseph, Edgar, Gaby, Jules, Sosthène, les 2 Arnaud, Crépin, Médard, Laurent, Hyppolyte, Arnack, Frédéric, Gérard, les 2 Philibert, Enel, Francky, Paul-Rosemond, Jan, Jacek, Désiré, Lucianno, Philippe, Pascal, Louis, Joseph- Pérald, Jean-Moïse, Habens, Nicaise, Jean-Marie, les 2 Thierry, Behn-Daunais, Jean-Guerrino, Grégoire, Joacin, Julien, Gabriel et puis les autres si j’en ai oublié !... Voulez-vous promettre la loyauté à Dieu, à votre évêque, à vos confrères et au peuple de Dieu ? Je sais que vous répondrez OUI ! Pour cela, le peuple vous bénit, vous vous congratulez les uns les autres, l’évêque vous remercie et Dieu vous fait grâce ! Parce que vous avez toujours, malgré les difficultés et les défaillances, répondu OUI à Jésus. OUI avec Marie. OUI comme Marie. OUI par Marie. Notre-Dame de la Délivrande ! Amen ! + fr. David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 8 Comme toutes les autres activités, la mission de l’Association des Centres de Préparation  au  Mariage  (ACPM)  a  également  été  fortement  impactée  par  le  Coronavirus  et  ses  impératifs  sanitaires.  La  grâce  de  Dieu  a  permis  que  nous  puissions  vivre  les  15  et  16  février derniers la 5 ème  édition du « Week-end des fiancés » ; 250 couples ont été accueillis  par Mgr David Macaire à cette occasion.  VIE DU DIOCÈSE L’ACPM sur les chemins de la mission : Servir, c'est aussi se laisser déranger pour grandir Pour nous, cette session avec l’ACPM s'est agréablement déroulée. Elle nous a éclairés sur la vie de couple et la relation avec Dieu dans l’ACPM s'est agréablement déroulée. Elle nous a éclairés sur la vie de couple et la relation avec Dieu dans l’ACPM s'est agréablement déroulée. Elle nous a le couple. Les témoignages nous ont permis de comprendre qu'il éclairés sur la vie de couple et la relation avec Dieu dans le couple. Les témoignages nous ont permis de comprendre qu'il éclairés sur la vie de couple et la relation avec Dieu dans fallait se faire confiance et faire confiance à Dieu. le couple. Les témoignages nous ont permis de comprendre qu'il fallait se faire confiance et faire confiance à Dieu. le couple. Les témoignages nous ont permis de comprendre qu'il Certains thèmes réveillent des blessures, mais cela permet d'enta- mer des démarches de guérison utiles au couple, comme le pardon. La Certains thèmes réveillent des blessures, mais cela permet d'enta- mer des démarches de guérison utiles au couple, comme le pardon. La Certains thèmes réveillent des blessures, mais cela permet d'enta- période de confinement a permis de mieux apprivoiser nos caractères, mer des démarches de guérison utiles au couple, comme le pardon. La période de confinement a permis de mieux apprivoiser nos caractères, mer des démarches de guérison utiles au couple, comme le pardon. La et la Visio zoom avec l'équipe a favorisé l’ancrage dans la session. période de confinement a permis de mieux apprivoiser nos caractères, et la Visio zoom avec l'équipe a favorisé l’ancrage dans la session. période de confinement a permis de mieux apprivoiser nos caractères, Actuellement, nous souhaitons nous unir dans la foi, et se dire Actuellement, nous souhaitons nous unir dans la foi, et se dire et la Visio zoom avec l'équipe a favorisé l’ancrage dans la session. Actuellement, nous souhaitons nous unir dans la foi, et se dire et la Visio zoom avec l'équipe a favorisé l’ancrage dans la session. oui l'un à l'autre. YVELISEYVELISEY ET PET PET ASCAL PASCAL P ‘‘ U n temps fort constituant le point d’orgue de notre calendrier d’activités, et ne laissant jamais indifférents ceux qui sont accueillis pour découvrir la délicatesse de Dieu dans toutes les bénédictions contenues dans le sacrement du Mariage. Une fois passé ce bel évènement, les mesures sanitaires nécessaires venaient bousculer les autres évènements programmés, et tout particulièrement la tenue des sessions de préparation, cœur de l’activité confiée au mouvement par l’archevêque . Dès lors se posait la question de la faisabilité ; l’ACPM y voyait un défi, une invitation du Seigneur. S’offrait alors au mouvement le panel des diverses applications numériques permettant de garder le contact avec les fiancés, et de leur proposer des rencontres interactives à distance. Sitôt le déconfinement annoncé, l’ACPM rouvrait ses permanences d’accueil en respectant les normes de distanciation, de désinfection, et retravaillait sa programmation initiale pour accueillir à nouveau physiquement les fiancés. L’anticipation de cette reprise avait conduit le mouvement à aller vers les fiancés pour s’adapter et apprécier, en particulier, l’ampleur des maintiens et reports de Mariage. La capacité d’accueil des sessions programmées au dernier trimestre 2020 a été renforcée en vue d’accueillir les fiancés ayant fait le choix du report, situation la plus fréquente après enquête. Une année spéciale et surprenante renforçant l’engagement et la foi, avec des grâces inattendues comme le montrent ces témoignages. Le mouvement est en ordre de marche et met tout en œuvre pour tenir son calendrier, son programme pour l’exercice 2020/2021 étant déjà établi. Nous remercions les membres animateurs mobilisés, qui bénéficieront le 11 novembre prochain d’une formation pour encore mieux vous accueillir et vous accompagner. Nous remercions les fiancés pour leurs encouragements qui nous fortifient, et leurs dons qui soutiennent la mission. Merci également à nos frères prêtres pour l’accompagnement des couples de fiancés qu’ils doivent orienter dès la prise de contact vers les équipes de préparation, ainsi que pour leur bienveillance à l’égard du mouvement. L’ACPM se tient à votre disposition et vous dit à bientôt. Contact : Contact : Contact : 0696 447 484 / Page Facebook : AcpmMartinique / Site internet : www.acpm-martinique.fr Suite à nos fiançailles, mon Suite à nos fiançailles, mon épouse et moi-même avons décidé de Suite à nos fiançailles, mon épouse et moi-même avons décidé de Suite à nos fiançailles, mon nous diriger vers l’ACPM afin de suivre la prépa- épouse et moi-même avons décidé de nous diriger vers l’ACPM afin de suivre la prépa- épouse et moi-même avons décidé de ration s’étalant sur une année. À travers les différentes nous diriger vers l’ACPM afin de suivre la prépa- ration s’étalant sur une année. À travers les différentes nous diriger vers l’ACPM afin de suivre la prépa- rencontres et temps forts, nous avons brossé un large choix de thèmes, que nous avons mis en pratique, et approfondis rencontres et temps forts, nous avons brossé un large choix de thèmes, que nous avons mis en pratique, et approfondis rencontres et temps forts, nous avons brossé un large choix avec notre prêtre accompagnant. Il s’est écoulé deux ans entre de thèmes, que nous avons mis en pratique, et approfondis avec notre prêtre accompagnant. Il s’est écoulé deux ans entre de thèmes, que nous avons mis en pratique, et approfondis nos fiançailles et notre mariage car nous voulions préparer nos avec notre prêtre accompagnant. Il s’est écoulé deux ans entre nos fiançailles et notre mariage car nous voulions préparer nos avec notre prêtre accompagnant. Il s’est écoulé deux ans entre cœurs à recevoir ce sacrement. C’est au cours de notre session nos fiançailles et notre mariage car nous voulions préparer nos cœurs à recevoir ce sacrement. C’est au cours de notre session nos fiançailles et notre mariage car nous voulions préparer nos obligatoire, plus précisément dans les temps d’échanges avec les autres couples, que nous avons eu la certitude de obligatoire, plus précisément dans les temps d’échanges avec les autres couples, que nous avons eu la certitude de obligatoire, plus précisément dans les temps d’échanges avec vouloir nous marier. les autres couples, que nous avons eu la certitude de vouloir nous marier. les autres couples, que nous avons eu la certitude de STEFFIE ET GET GET AËL

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 9 La  paroisse  Notre-Dame  de  l’Assomption  de  Sainte-Marie a rendu hommage aux religieuses  de la Congrégation Saint Josep\Ph de Cluny E n effet, depuis le 13 Juillet 2020, la maison des religieuses a fermé définitivement ses portes. C’est en 1972 que les toutes premières religieuses de la congrégation Saint Joseph de Cluny se sont installées à Notre-Dame de l’Assomption de Sainte-Marie. Depuis toutes ces années, la communauté paroissiale a pu bénéficier à tout moment de leur service et de leur dévotion indéfectible. Elles ont toutes démontré leur engagement au quotidien et leur investissement sans ménagement quels que soient leur âge et leur état de santé. Les paroissiens de Sainte-Marie les remercient pour les bienfaits rendus à chaque fidèle, pour l’accueil bienveillant des familles endeuillées, pour leur accompagnement spirituel et leur soutien dans les moments difficiles, pour leurs prières et leur implication dans l’animation des Eucharisties et des offices, pour l’accompagnement des jeunes de la catéchèse, des enfants de l’éveil à la foi, pour l’apprentissage des psaumes, pour leur disponibilité sans faille, et pour bien d’autres choses encore. Dans le respect des mesures sanitaires, la paroisse a toutefois organisé un pot de départ en l’honneur des trois dernières religieuses qui ont servi à Sainte-Marie. Sœur Marie-Jérôme, Sœur Marie-Pierre et Sœur Marie-Bruno, soyez assurées des bons sentiments et de la reconnaissance de toute la communauté paroissiale de Notre-Dame de l’Assomption. Nous vous souhaitons une bonne continuation ! Que l’Esprit Saint vous accompagne dans vos futures missions respectives. Nous conserverons avec tendresse vos souvenirs dans nos cœurs. La Communauté paroissiale Notre-Dame de l’Assomption de Sainte-Marie ■ M ercredi 22 juillet 2020, en la fête de Sainte Marie-Madeleine, Mgr David Macaire a célébré à 8h, en l’église Saint-Jacques du Carbet, la messe d’action de grâce demandée par les Petites Sœurs de Jésus qui quittent définitivement Le Carbet où leur Fraternité s’était installée en 1955. Les prêtres et diacres du district Nord-Caraïbe, les congrégations religieuses de l’île, le maire du Carbet et de nombreux fidèles étaient présents à cette cérémonie. Un grand merci aux Petites Sœurs de Jésus pour leur dévouement et l’aide apportée à tous ceux qui en avaient besoin. Où que vous soyez, nos prières vous accompagnent. ■ accompagnement spirituel et leur soutien dans les moments difficiles, pour leurs prières et leur implication dans l’animation des Eucharisties et des offices, Départ des religieuses de la paroisse de Sainte- Marie Messe d’action de grâce pour le départ des Petites Sœurs de Jésus

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 10 Chaque  chrétien  doit  s’attacher  à  l’Eglise  locale,  afin  de  pouvoir  s’enraciner  et  ainsi  s’affermir.  L’Eglise  locale  est  l’endroit  où  notre  foi  se  développe,  où  nous  recevons  les  bénédictions divine\Ps et où nous pouvons aussi bénir autrui. N écessité d’une  appartenance :  la famille L’Eglise locale est une nécessité, puisqu’il nous faut appartenir à une famille. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens du dehors ; mais vous êtes des concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu (Eph. 2.19). Les chrétiens sont tous greffés sur un même tronc qui est le Seigneur Jésus. De ce tronc, ils tirent tous la même sève, afin de porter du fruit. En devenant chrétiens, enfants de Dieu, nous sommes entrés dans la famille de Dieu. Besoin d’une  dépendance : le cor\êps L’Eglise locale est une oasis dans une société impersonnelle. Mais nous avons un besoin de dépendance, malgré une société qui fait tout pour nous rendre indépendants les uns des autres. Nous avons besoin les uns des autres ! Le message de Jésus est très clair : Il vient nous attacher au corps qu’est l’Eglise locale. L’Eglise est donc un assemblage autour du chef suprême (Eph. 1.22), qui nous rend tous membres les uns des autres (Rom 12.5). La discipline étant un élément de coordination, un joug qui nous permet de rester ensemble. Loin du corps, un membre ne peut pas vivre. Un chrétien en dehors du corps -l’Eglise- est de ce fait impropre au service. Il ne porte plus le joug. Enrichissement mutu\êel :  les talents Nous avons besoin de l’Eglise car en son sein, il y a de grandes richesses. Les talents qui sont dans l’Eglise contribuent à notre enrichissement personnel. Comment mettre au service des autres le don que j’ai reçu si je ne viens pas à l’Eglise ? Comment vais-je recevoir les grâces de Dieu qui doivent passer au travers du service des autres si je ne suis pas au contact de ces dispensateurs ? (…). Il ne suffit pas de lire des livres ou d’écouter des prédications, tout en restant chez soi, pour maintenir sa vie spirituelle. Le partage, le témoignage, l’expérience, l’échange et la prière sont des choses qui ne peuvent se faire que dans le cadre de l’Eglise. En vous éloignant d’elle, vous la privez de ce que Dieu vous a donné. L’Eglise est l’endroit où se découvrent et s’expriment les talents : ce que tu as reçu, tu dois l’apporter d’abord à tes frères. Comment exercer ton ministère si tu n’es pas membre d’une Eglise locale. L’Eglise est un lie\êu  de bénédictions Dans l’Eglise assemblée, Dieu envoie ses bénédictions, la vie, pour l’éternité. La présence divine en fait un lieu de sainteté. La caractéristique principale de l’Eglise, c’est la présence de Dieu, où le juste s’y tient, mais le méchant ne peut y subsister. Terreau indispensab\êle  à ma croissance L’Eglise est aussi la bonne terre dans laquelle le chrétien va se développer (…). Si je vis au milieu de mes frères comme au sein d’une famille, je vais m’épanouir, tout en étant protégé. Nous progressons plus vite ensemble, car l’Eglise est une école. Elle a besoin des aînés comme des jeunes, car ils sont en bénédiction les uns aux autres. Elle est un lieu où doivent s’exercer pardon, compassion, amitié fraternelle… Maison où l’on doit régler les conflits dans l’amour ! Dans l’Eglise, on t\êrouve la  protection maximal\êe L’apôtre Paul qui était pourtant l’objet d’un grand ministère, réclamait la prière de l’Eglise et encourageait les chrétiens à s’attacher à elle. Il avait une telle vision de l’Eglise qu’il allait de partout afin d’en établir. (…). Nous ne devons pas toucher impunément à l’Eglise, ni en paroles, ni en actes. S’attaquer à l’Eglise c’est s’attaquer à Dieu lui-même, son Epoux. L’Eglise locale est une nécessité. Ne prenez ni le risque de la trahir, ni de l’abandonner. Prenez juste le risque de l’aimer ! A toi qui es isolé, SEF (Sans Eglise Fixe) : reviens t’établir, t’enraciner dans la maison de Dieu. Ta place est dans l’Eglise ! Source : topchrétien.com ■ Ta place est dans l’Eglise ! VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 11 Lire toute la Bible en une année Pour ceux qui désirent lire la Bible ENTIÈREMENT, Eglise en Martinique reprend, numéro après numéro, la répartition proposée dans la Bible En Nous : « Lire la Bible en une année » (page XVII).   Commencer la lecture par une petite prière (certaines sont proposées dans la BEN) et un « Je vous salue Marie ».    Prenez connaissance de l’introduction proposée par les biblistes. Cela enrichira votre compréhension.   Restez bien dans une lecture amoureuse, un dialogue avec votre Dieu : dégustez, ne dévorez pas ! Relisez, s’il le faut, plusieurs fois un verset ou un bref passage… et laissez Dieu vous parler. Bonne lecture à tous ! reprend, Temps ordinaire entre septembre et l‛Avent vous pourrez lire : Livre de la Genèse (Gn) 50 chapitres Evangile selon saint Matthieu (Mt) 28 chapitres Livre de l’Exode (Ex) 40 chapitres Epître aux Romains (Rm) 16 chapitres Livre des Nombres (Nb) 36 chapitres Livre de Josué (Jos) 24 chapitres Livre des Juges (Jg) 21 chapitres Agenda de l’Archevêque Dimanche 13 septembre : • 15h : Confirmation à la paroisse du Robert Du 14 au 19 septembre : • Célébration du jubilé des 25 ans de vie consacrée au couvent des Dominicains de Marseille Dimanche 20 septembre : • 10h : Confirmation à la paroisse du Vert-Pré • Visite à la récollection de rentrée de l’ACPM • Messe d’engagement des membres du Service saint Padre Pio - Ordination de Tony Allaguy-Salachy (diacre permanent) Mardi 22 septembre : • Assemblée du clergé Mercredi 23 septembre : • Rencontre avec des confirmands • 18h : Reprise des Catéchèses de l’Evêque à Emmaüs Vendredi 25 septembre : • Rencontre avec les responsables et délégués des 12 pastorales diocésaines Samedi 26 septembre : • 9h-12h : Table ronde sur l’exode des jeunes organisée par l’OSPEM (à Emmaüs) • 17h : Confirmation à la paroisse de Sainte-Marie Dimanche 27 septembre : • 10h : Confirmation à la paroisse de Saint-Joseph Retrouvez les actualités du diocèse sur : http://martinique.catholique.fr

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 12 En avant toute ! Cher  lecteur,  nous  sommes  en  «  Etat  d’urgence  »  !  Celle  du  royaume  de  Dieu  qui  s’offre  ici  et  maintenant  pour  la  Martinique, notre pays où s’est tissée dans la souffrance  une histoire commune à tous les peuples et une « mémoire  collective » qui a besoin de\P repères. L e mystère de la passion et résurrection de notre sauveur Jésus-Christ demeure la réponse chrétienne à transmettre malgré les évènements et circonstances historiques qui lient en Martinique l’évangélisation et la colonisation. L’accueil et l’acceptation de ce passé, qu’on ne peut changer, doivent nous aider à dénoncer les comportements et injustices subis aujourd’hui encore par tant d’hommes et de femmes dans le monde. Nous sommes indignés, il est vrai, nous l’Eglise au service de Dieu, de sa vérité et du salut. L’Evangile de l’amour et de la dignité divine de l’Homme (tout moun sé moun) doit être annoncé dans l’urgence en ce temps de crise et de salut, c’est la mission de nos équipes et de nos paroisses. Munis d’éléments historiques fiables, créons ensemble des « chemins de Mémoire » qui soient aussi des chemins d’évangélisation, de conversion et de réconciliation avec Dieu et de tous avec tous. Bonne rentrée pastorale ! Jean-Michel Monconthour + ■ MÉMOIRE ET HISTOIRE  DOSSIER

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 13 Des cris à l’espérance La Martinique serait-elle malade aujourd’hui ? Oui. Tous les indicateurs politiques, économiques, sociaux, moraux  religieux, écologiques,  culturels et sanitaires nous l’indiquent.  Il ne s’agit pas de « crie\Pr » au pessimisme et aux lament\Pations.  Il s’agit de prendre conscience sereinement de l’état du pays dans lequel nous vivons.  T ous ensemble. Qui que nous soyons : descendants d’Amérindiens, de Colons, d’A fricains, d’I ndiens, de Syro-libanais, de C hinois issus du métissage, de l’immigration et autres. Chacun avec nos expériences culturelles et religieuses. Les maux du pays sont nombreux et certains mots nous perturbent grandement encore. Notre population est vieillissante. La plupart de nos jeunes quitte ou fuit le pays. Et une cassure générationnelle apparait. Nos ancrages identitaires s’effondrent. La mondialisation dénature notre culture martiniquaise. Qui sommes-nous ? À qui cherchons- nous à ressembler ? Nous perdons confiance en nous- mêmes. Nou ka pèd fwa. Nou pa rété asé lanmou ba nou menm é ba péyi-a. Toutes formes de divisions nous gagnent, nous malmènent et peuvent nous anéantir : Divisions familiales, professionnelles, socio-culturelles, politiques, et identitaires. Que voulons-nous ? Nos responsabilités semblent usées, non adaptées et insuffisantes. Nous cherchons à travers l’histoire et la mémoire collective les coupables et les solutions, les responsables d’une telle débâcle. Alors qu’au « tribunal », nous sommes tous convoqués. En effet, toi, nous, vous, eux, moi, chacun doit s’interroger. Car c’est personnellement et collectivement qu’on devra tous répondre, réfléchir, proposer, et agir pour construire. Qu’avons-nous fait de ce beau pays Martinique qui nous a été confié et qui se donne à nous ? La solution n’est pas dans l’instrumentalisation de notre passé. Elle est dans la construction d’une espérance partagée puisque nous sommes liés dans une communauté de destin. Quelle Martinique voulons-nous pour aujourd’hui et pour demain ? L’histoire de la Martinique est marquée par de nombreux cris. Cris de souffrance au fond de la cale du négrier, cris des Amérindiens décimés, cris des premiers engagés (peu évoqués), cris des marrons, cris des nouveaux libres, cris des miséreux, des travailleurs agricoles… Cris de certains jeunes aujourd’hui. Sans compter ces nombreux cris qui se réduisent à de nombreux silences. Joelle Cécina ■ • 13 décembre 1823 , l’affaire BISSETTE • Du 24 au 27 décembre 1833 , l’insurrection de la Grande Anse • Révolte du 22 Mai 1848 • 8 Février 1900, fusillade au François • La grève de 1935 • Février 19 48au Carbet • Décembre 1959 • Mars 19 61 au Lamentin • Février 1974 • Février 2009 Quel\bues dates  \bui correspondent  à ces nombreux cri\ês :  Épiphane Dunod dit Épiphane de Moirans Anne-Marie Javouhey Le pape Pie XI Le bienheureux Charles de Foucauld

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 14 Le père Jean-Michel Monconthour, curé de la cathédrale et  coordinateur du Comité diocésain  Mémoire et réconciliation  Cap  170,   dans  une  interview  accordée  en  mai  à  France- Antilles, expliquait l’intérêt qu’il y a de faire mémoire et de  ne pas tourner la page trop rapidement sur le passé. P ourquoi est-il si important de continuer à commémorer l’abolition ? Aujourd’hui, les gens en ont un peu marre  qu’on leur parle de l’esclavage, toujours  de la même façon. Beaucoup disent qu’il  faut en finir avec ça, tourner la page et  aller de l’avant. Les gens ne veulent plus  être enfermés dans leur passé. Avant tout,  je crois qu’il faut changer notre manière  de présenter l’esclavage. Tourner la  page est nécessaire, c’est une forme de  résilience. Il y a maintenant le présent  qu’il nous faut assumer et il y a l’avenir.  Mais pour accompagner le présent, et cette  démarche vers le futur, cet engagement  pour construire un pays, nous devons  tous ensemble, avec nos différences, nous  ancrer dans notre expérience. Sinon nous  risquons de ne pas tirer les leçons du passé,  de ne pas profiter de la force acquise.  Nous sommes les survivants d’une grande  épreuve qui a duré plusieurs siècles, et il y  a de quoi en tirer des leçons. Nous pouvons  puiser des énergies de ce passé dont nous  sommes les résistants. Il est nécessaire de  restaurer notre mémoire, là où il y a des  failles, des trous. « Renforcer les solidarités » Selon vous, on se retrouverait aujourd’hui face à une histoire instrumentalisée ? Oui. Et si nous proposons aux personnes,  non pas un passé instrumentalisé, mais  un passé que l’on va chercher vraiment à  découvrir, en replaçant les choses dans leur  contexte, nous pourrons aujourd’hui avec  plus de cohérence, mieux nous engager  dans le présent. Il y a eu par exemple  des solidarités à l’époque de l’esclavage,  aujourd’hui nous devons continuer les  solidarités et même les renforcer.  D’où l’intérêt de revisiter notre passé… Il y a du travail pour que l’être humain se  pacifie en lui-même. Lorsque l’on s’apaise  avec son passé, on cherche à faire la paix  avec les autres.  Si l’on considère l’esclavage comme  les ténèbres pour l’humanité, on peut  considérer l’abolition de l’esclavage  et la liberté comme une lumière pour  l’humanité. Les hommes et les femmes  doivent grandir dans la liberté avec tout  ce que cela comporte, avec la possibilité  de s’engager et de faire peuple, de nous  unir les uns les autres. La liberté c’est la  possibilité pour nous de vivre ensemble,  d’un message fort à adresser à l’humanité  tout entière. Nous avons connu l’esclavage,  et nous sommes là pour dire à tous ceux  qui aujourd’hui encore sont victimes de  la traite des êtres humains, ou victimes  des conséquences de l’esclavage, qu’il  ne faut pas perdre de vue cette liberté.  Même si c’est compliqué et difficile, il  faut demeurer dans l’espérance et nous  battre pour la justice, la paix. Il faut nous  unir. Cette lumière c’est aussi celle de la  solidarité du peuple martiniquais. « Une page de notre histoire mal connue » Vous venez de publier avec l’équipe Cap 170 et la participation d’Annick François Haugrin, historienne généalogiste, un ouvrage intitulé « Histoire de l’antiesclavagisme catholique en Martinique ». De quoi s’agit-il ? En 2018, le Comité diocésain Cap 170 Mémoire et réconciliation avait été chargé  de préparer la commémoration des 170 ans  de l’abolition de l’esclavage. L’une de ses  premières missions a été de faire remonter  des évènements de l’histoire occultés et  de rappeler tout le combat mené contre  l’esclavage par des hommes et des femmes  catholiques, au nom de leur foi. Cet ouvrage a pour but de rappeler ces luttes  menées dans le passé, contre l’esclavage,  une page de notre histoire mal connue et  qui mérite d’être connue. Il y a eu comme  avec Épiphane de Moirans, ou encore le  prêtre dominicain Montesinos, des voix  fortes qui ont dénoncé l’esclavage, des  messages décisifs et remplis de gravité  par rapport à la situation de l’époque, des  personnes qui ont subi le martyre pour  leurs prises de position. L’Histoire ne les  a pas forcément retenues. On retient plus facilement les éléments  négatifs que l’on va pouvoir décrier  aujourd’hui. Est-ce que l’on a attendu la  loi du 10 mai pour dire que l’esclavage  est un crime contre l’humanité ? Est ce  qu’il y a des voix dans l’Église catholique  qui se sont élevées pour dire que c’est un  crime contre l’humanité avant 1848 ? C’est  important pour le chrétien d’aujourd’hui  d’avoir des réponses, lorsqu’il entend  que l’Église catholique est une Eglise  esclavagiste, responsable et coupable de  l’esclavage. On oublie que l’esclavage  est avant tout une affaire économique, un  moyen de production utilisé par des États.  On méprise en passant ces combats, ces  prises de position de religieux qui font  partie de l’Histoire et qui nous ont amenés  à l’abolition de l’esclavage. Le Comité diocésain Mémoire et réconciliation Cap 170 vient de publier  «  Histoire de l’antiesclavagisme catholique  en Martinique », aux éditions ADM, sous  la direction d’Annick François-Haugrin.  Livre en vente dans les paroisses et à  l’archevêché. Tarif : 10 euros. Propos recueillis par Virginie Monlouis-Privat Source : France-Antilles - Jeudi 21 Mai 2020  ■ « Il est nécessaire de restaurer notre mémoire » restaurer notre mémoire » Le père Jean-Michel Monconthour vient de publier, avec l’équipe Cap 170 et la Le père Jean-Michel Monconthour vient de publier, avec l’équipe Cap 170 et la Le père Jean-Michel Monconthour vient participation d’Annick François Haugrin, de publier, avec l’équipe Cap 170 et la participation d’Annick François Haugrin, de publier, avec l’équipe Cap 170 et la historienne généalogiste, un ouvrage intitulé participation d’Annick François Haugrin, historienne généalogiste, un ouvrage intitulé participation d’Annick François Haugrin, « Histoire de l’antiesclavagisme catholique historienne généalogiste, un ouvrage intitulé « Histoire de l’antiesclavagisme catholique historienne généalogiste, un ouvrage intitulé en Martinique ». « Histoire de l’antiesclavagisme catholique en Martinique ». « Histoire de l’antiesclavagisme catholique « Il est nécessaire de « Il est nécessaire de MÉMOIRE ET HISTOIRE  « Il est nécessaire de « Il est nécessaire de DOSSIER

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 15 L ’esclavage, péché contre la dignité des personnes et leurs droits fondamentaux (CEC 2414) a fortement impacté notre société. C’est en partie pourquoi les questions mémorielles autour de ce crime sont actuellement très sensibles. Pour le pape François, le premier devoir qui s’impose est de mettre en place une stratégie qui permettra une meilleure connaissance du sujet (p. 30). En réponse à cette injonction, voici un livre qui explique clairement la position du clergé à la Martinique jusqu’en 1848. Dans l’Histoire de l’antiesclavagisme catholique en Martinique, nous avons voulu montrer comment l’Eglise, qui est aujourd’hui mise au banc des accusés, a été instrumentalisée dans le contexte colonial où la domination du pouvoir politique s’imposait à l’autorité ecclésiale (p. 60-69). En dépit de cette situation, de nombreux prêtres et religieux comme Epiphane de Moirans, les abbés Mongin, Castelli, Marchési, mais aussi Anne- Marie Javouhey (p37-58) se sont clairement engagés pour l’abolition. Enfin, la question de la réparation a été examinée à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise. Nous estimons que le concept de réparation a le mérite de bien faire sentir qu’il manque aujourd’hui quelque chose d’ordre matériel pour réduire les inégalités sociales dues à l’esclavage (p. 113). L’Histoire de l’antiesclavagisme catholique en Martinique, avec les petites catéchèses à la fin de chaque chapitre, apporte sinon des réponses, mais un éclairage aux questions que les jeunes se posent. Elles pourront être utilisées dans le cadre du Cheminement et même de la Profession de foi. Exemple : Des papes ont-ils condamné l’esclavage ? Oui, tous les papes ont condamné l’esclavage (chronologie p. 3 à 11) sauf Nicolas V qui a autorisé le roi du Portugal à réduire en esclavage les prisonniers de guerre au lieu de les tuer dans un contexte de guerre contre les musulmans et non contre les Noirs (p. 32). Autres interrogations : Les esclaves sont-ils des biens meubles ? L’Eglise a-t-elle inventé le Code noir ? (p. 70) - D’où vient le mythe de Cham ? p. 93 - Quel rôle ont joué Bissette et Schœlcher dans l’abolition (p. 94) ou encore, la réconciliation est-elle un préalable à la réparation ? (p. 120). L’équipe CAP 170, « Commission dio- césaine Mémoire et Réconciliation » composée de laïcs et de prêtres, dirigée par le père Jean-Michel Monconthour, a pour objectif de conserver la mémoire de ceux qui, au sein de l’Eglise, se sont élevés contre l’esclavage, en donnant des éléments de réflexion pour construire l’unité sur des vérités historiques. Pour l’équipe CAP 170 Annick François-Haugrin ■ Présentation du livre Histoire de l’antiesclavagisme catholique à la Martinique du pouvoir politique s’imposait à l’autorité ecclésiale (p. 60-69). En dépit de cette situation, de nombreux prêtres et religieux comme Epiphane de Moirans, les abbés Mongin, Castelli, Marchési, mais aussi Anne- Marie Javouhey (p37-58) se sont clairement engagés pour l’abolition. Enfin, la question de la réparation a été examinée à la lumière de la doctrine L’Eglise a-t-elle inventé le Code noir ?

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 16 Le pape Urbain VIII Bartolomé de Las Casas Cardinal Charles Lavigerie Le Pape Leon XIII ecrit deux en cycliques contre l’esclavage MÉMOIRE ET HISTOIRE  DOSSIER Le vendredi 3 juillet 2020, à 18h45, près de 150 personnes venues à la salle paroissiale de  l’Eglise de Coridon ont pu suivre une conférence-débat sur le thème de l’antiesclavagisme  catholique en Marti\Pnique.  L a soirée a été ouverte par les pères Arnaud Goma, Pierre Henderson et Mme Annick François-Haugrin. Ils ont été rejoints plus tard par le père Jean-Michel Monconthour. Des questions très pertinentes ont été posées aux différents intervenants. J’ai noté en particulier celle sur la collaboration, voire la participation des hommes et des femmes d’Eglise à l’esclavage. Une personne dans le public a même posé une question actuelle : « L’Eglise a-t- elle-été raciste et l’est-elle encore ? ». L’éclairage du père Pierre Henderson a permis de comprendre que nous ne sommes pas les juges du passé, mais le travail de ce livre est d’abord thérapeutique. Par ces rencontres, beaucoup trouvent des mots qui guérissent les maux du passé. Pour les membres du Collectif cap 170, il s’agit de lire notre histoire avec des yeux clairs. Ne pas oublier les hommes d’Eglise qui ont combattu l’esclavage jusqu’au péril de leur vie. L’historienne Annick François-Haugrin nous a invités à garder la mémoire des faits historiques pour ne pas céder à la manipulation politicienne de l’histoire. L’objectif de la conférence était « de mieux faire connaître la position de l’Eglise par rapport à l’antiesclavagisme ». Le père Jean Michel Monconthour a appelé chacun à faire un examen de conscience face à la question du racisme, différence de couleur de peau, de condition sociale, car l’enjeu c’est le changement du cœur. Jésus a dit : beaucoup de loups viendront déguisés en agneaux ou en brebis. Il s’agit de les démasquer et ne pas rejeter la foi à cause des témoignages mauvais donnés par certains chrétiens. Cette conférence a donné beaucoup de réponses claires sur les questions actuelles qui agitent le monde en général, et la société martiniquaise en particulier. En fin de soirée, tous les participants se sont retrouvés au « Bistrot du curé » pour partager un verre de l’amitié dans le respect des gestes barrières. Je conseille la lecture de ce livre à tous ceux qui ne l’ont pas encore fait ; c’est une démarche thérapeutique de guérison et de libération face aux démons du passé. Tout ce qui est délier sur la terre, sera délier dans les cieux. Père Arnaud Goma, Communauté du Chemin Neuf. Curé de la paroisse Notre Dame du Sacré- Cœur de Coridon ■ Les vendredis de Coridon

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 17 ? Question AN TCHÈ LÉGLIZ-LA ‘‘ 1. Pourquoi fêter la Croix glorieuse ? 2. La Croix : objet de torture. Pourquoi la porter autour du cou ? Est-ce une nécessité ? un besoin ? une futilité ? une protection ? un talisman ? de l’idolâtrie ? LA CROIX GLORIEUSE ‘‘ Marika Martel, Paroisse de Sainte- Thérèse Pour les chrétiens, la croix est le signe de la victoire du Christ sur la mort. Dieu a envoyé son fils unique pour sauver l‛humanité. Jésus a payé le prix fort pour nous en acceptant d‛être cloué sur la croix. C‘est un signe d‛amour. Il n‛y a pas de plus de grand amour que de donner sa vie pour ceux que l‛on aime. En fêtant la Croix glorieuse, les chrétiens remercient Dieu pour ce don d‛amour. Il est vrai que la croix, en tant qu‛objet est un objet de torture. Mais pour les chrétiens, elle a un tout autre sens. Jésus, en acceptant de porter sa croix, a porté les péchés de toute l‛humanité, et a offert sa vie en sacrifice pour que nos péchés soient pardonnés\ et que nous soyons affranchis de la mort. Le sens de la croix devient alors pour le chrétien un signe de reconnaissance, d‛appartenance et d‛espérance : la vie a vaincu la mort. Pour moi, porter la croix autour du cou est un signe de reconnaissance envers Dieu pour son amour. Cela permet d‛être identifié et reconnu en tant que chrétien, tels que des époux avec leurs alliances. C‛est un signe. Bien entendu, ce n‛est pas le seul signe qui fait de nous des chrétiens. Certains chrétiens ne la portent pas forcément autour du cou, mais pour autant cela n‛enlève en rien le caractère important et sacré de la croix pour eux. Le Seigneur laisse chacun de ses enfants libres… il n‛y a pas de règle absolue. La fête de la Croix glorieuse représente la Victoire du Christ sur le péché, la mort. C‛est la Divine Majesté de Jésus, honorée dans la gloire du Père. Il est venu petit parmi nous dans une mangeoire en bois et son « lit de mort » est cette croix en bois, qui l‛a élevé dans sa glorieuse et vivifiante résurrection. La croix est le symbole de sa présence, c‛est notre joie. La croix, objet sans le Christ, montre la royauté lumineuse du Ressuscité, l‛élévation du Fils et sa présence constante parmi nous. Cet objet nous permet d‛établir un lien avec Lui, de penser à Lui, de Le toucher ou de L‛embrasser par l‛intermédiaire de la croix, comme un ami présent à nos côtés. La fête de la Croix glorieuse est magnifique, profonde avec une ambivalence nous prouvant cet amour incommensurable de Jésus. Il donne sa vie sur la croix pour chacun d‛entre nous dans cette violence atroce qu‛est la passion. Nous retrouvons dans cette Croix glorieuse la victoire sur la mort qui nous renvoie à la transfiguration. La croix portée au cou est signe de l‛amour du Christ que nous ne devons jamais oublier. Celui qui est notre modèle et notre sauveur. Je considère qu‛en tant que chrétienne catholique, il est légitime de fêter la Croix. Dans notre chapelet, le mystère glorieux est prié le mercredi et le dimanche. La Croix glorieuse symbolise la résurrection du Christ ainsi que Marie, sa mère, enlevée de la terre pour nous illuminer de sa gloire. La Croix glorieuse est aussi frappée sur les médailles miraculeuses de sainte Catherine Labouré que nous prions si nous avons l‛opportunité de nous rendre à la chapelle de la rue du Bac à Paris. La Croix effectivement, de prime abord, rappelle la longue agonie du Christ. Personnellement, je ne la porte plus autour du cou, sans doute le résultat d‛une interrogation et de mon cheminement. Pour autant, je respecte celles et ceux qui la portent. La Croix ne saurait être un signe d‛appartenance religieuse si celle ou celui qui la porte ne reflète pas dans ses actes le message d‛amour, d‛empathie, d‛humilité et de charité que le Christ attend de chacun de nous. Béatrix Pongault, Paroisse du Robert Ghislaine Boujenot, Paroisse Saint Christophe Eddy Arnolin, Paroisse de Saint- Christophe La fête de la Croix glorieuse représente la Victoire bois, qui l‛a élevé dans sa glorieuse et vivifiante résurrection. La croix est le symbole de sa présence, c‛est une ambivalence nous prouvant cet amour incommensurable de Jésus. Il donne sa vie sur la croix pour chacun d‛entre nous dans cette violence atroce qu‛est la passion. Nous retrouvons dans cette Croix glorieuse la victoire sur la mort qui nous renvoie à la transfiguration. pas le seul signe qui fait de nous des chrétiens. Certains chrétiens ne la portent pas forcément autour du cou, mais pour autant cela pas le seul signe qui fait de nous des chrétiens. Certains chrétiens ne la portent pas forcément autour du cou, mais pour autant cela pas le seul signe qui fait de nous des chrétiens. Certains chrétiens n‛enlève en rien le caractère important et sacré de la croix ne la portent pas forcément autour du cou, mais pour autant cela n‛enlève en rien le caractère important et sacré de la croix ne la portent pas forcément autour du cou, mais pour autant cela interrogation et de mon cheminement. Pour autant, je respecte celles et ceux qui la portent. La Croix ne saurait être un signe et ceux qui la portent. La Croix ne saurait être un signe et ceux qui la portent. La reflète pas dans ses actes le message d‛amour, d‛empathie, d‛humilité et de charité que le message d‛amour, d‛empathie, d‛humilité et de charité que le message d‛amour, d‛empathie, Christ attend de chacun de nous.

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Depuis que le Christ est mort sur la croix, celle-ci prend une grande importance dans la  vie des chrétiens. L’objet de honte devient l’expression de l’amour de Dieu pour\P nous, et  le moyen de l’accomplissement du Salut pour l’humanité toute entière. On parle à juste  titre du paradoxe de la croix. C e paradoxe est mis en exergue par l’alliance des mots contradictoires formant la belle expression de notre foi « Croix glorieuse ». Quel oxymore ! Car la croix s’oppose généralement à la gloire. En revanche, la gloire se conquiert certainement par la croix. Quelles sont les raisons qui motivent la célébration de la fête de la Croix glorieuse ? Quel sens revêt-elle pour notre vie de chrétien ? 1/ Origine et hist\êoire de la  fête de la croix gl\êorieuse La raison fondamentale de la célébration de la Croix glorieuse est que le Christ est mort sur la croix par amour pour nous et pour notre Salut. Du point de vue historique la célébration de la Croix glorieuse rappelle deux événements : Le premier est l’inauguration, le 13 septembre 335, des deux basiliques que l’empereur Constantin a fait construire, l’une à Golgotha et l’autre au sépulcre. Le lendemain 14 septembre 335, une procession a été organisée dans la ville de Jérusalem avec les morceaux de la croix du Christ retrouvée par sainte Hélène, la mère de Constantin. Le deuxième événement datant du VIIème siècle est la victoire des chrétiens sur les Perses. Celle-ci permit la récupération des reliques de la croix du Christ que les Perses avaient enlevée. Avec le temps, cette fête de la Croix glorieuse a été structurée pour célébrer d’une manière joyeuse le mystère de la Croix du Christ, l’emblème de la victoire du Christ sur la mort et le péché. L’objet du mépris devient l’étendard de la gloire, le témoignage de l’amour de Dieu et l’accomplissement du S alut promis. 2/ La Croix glorie\êuse, signe  de l’Amour et de S\êalut  La mort de Jésus sur la croix nous montre jusqu’à quel point Dieu nous aime. Jésus est mort sur la croix pour nous les hommes, parce qu’il nous aime. Dans le Nouveau Testament, les expressions « pour nous », « en notre faveur », « à cause de nous », « à notre place » associées à la mort de Jésus sur la croix disent éloquemment le sens et la portée de l’amour qu’il a pour l’humanité. Le don de sa vie sur la croix montre qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime, et nous manifeste l’Amour de Dieu. Il nous a aimés jusque sur la Croix afin de nous sauver de l’esclavage du péché et de la mort éternelle. Le Christ fait ce don de lui-même pour sauver l’homme perdu. Ce sacrifice que le Christ fait de sa personne révèle la grandeur de l’amour qui se donne pour sauver l’être aimé. La rédemption de l’humanité s’accomplit dans ce sacrifice de la croix où le pardon est offert et le salut accordé à tous. La célébration de la Croix glorieuse met en lumière, non la cause de la mort de Jésus, mais les fruits et les grâces qui en découlent pour Jésus et pour l’humanité toute entière : l’exaltation d’une part et le salut d’autre part. L’exaltation du Christ (Phil 2, 5-11) devient pour le chrétien, motif de fierté et non seulement de douleur et de larmes. Le chrétien qui célèbre cette fête ne s’arrête pas à la souffrance passée du Christ, ni à celle de sa vie quotidienne. En les associant, il retrouve l’espérance et découvre la révélation de la lumière de la gloire du Ressuscité, en même temps que celle du Salut apporté par le Christ qui s’accomplit à travers le mystère douloureux et glorieux de la Croix. Puissions-nous être de nouveaux disciples missionnaires qui annoncent l’évangile, sans rendre « vaine la Croix du Christ. » 1Cor 1,17 Père Crépin Hounza ■ Célébrer la Croix glorieuse : raisons et sens de la croix où le pardon est offert et le salut accordé à tous. de la croix où le pardon est offert et le salut accordé à tous. de la croix où le pardon est offert et le salut accordé à tous. offert et le salut accordé à tous. ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 18

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ASSOCIATION DIOCÉSAINE DE\P MA\bTINIQUE Service legs et donations Archevêché de Fort-de-France - 5-7, rue du \bévérend Père PinchonBP 586 - 97207 FO\bT DE F\bANCE CEDEX\P Téléphone : 06 96 \P310 333 - E-mail : \Pmichel.pouch@wanadoo.fr oui , je souhaite recevoir en toute confidentialité votre brochure pour m’informer  sur les possibilités de legs, donations et assurances\bvie à l’Association Diocésaine. oui ,je  souhaite  être  contacté  pour  un  rendez\bvous  au  Service  des  legs  et  donations ou à mon\S domicile. LÉGUEZ à l’ Église catholique L’espérance en héritage DEMANDE D’INFORMATIONS sans engagement de votre part Mes coordonnées  ❏ Mme ❏ Melle    ❏ M. Nom  Prénom Adresse   Code postal Ville  Téléphone E\bmail Paroisse  (facultatif) POU\b L’A\bCHEVÊCHÉ DE MA\bTI\PNIQUE MEDIAS Dimanche 20 septembre 2020 • Grâce ou grâces ? Qu’est-ce que la grâce ? Comment recevoir ce don de l’Esprit, porte vers le Salut ? Pourquoi certains chrétiens posent-ils des conditions pour l’obtenir ? La grâce de Dieu est-elle différemment perçue selon que l’on est protestant ou catholique ? Des questions passionnantes, fondamentales et difficiles, que Dieu m’est témoin pose cette semaine. Le pasteur Jean- Pierre Anzala, pasteur de L'Eglise Protestante Unie de France et le frère Éric-Thomas Macé, Dominicain, seront nos invités pour cette émission œcuménique. Dimanche 27 septembre 2020 • Sainte-Thérèse Dieu m’est témoin est diffusé tous les dimanches matin, à 5h45 , sur Martinique 1 ère. L’émission peut se revoir sur le site : www.dieumesttemoin.fr MARTINIQUE 40 € GUADELOUPE 44 € GUYANE 44 € FRANCE et étranger 50 € E g lise en MARTINIQUE LeChrist règne : et les chrétiens ? N° 594REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE — 2,00 €24 NOVEMBRE 2019 Hommage au père Filopon Lire toute la Bible en une année (suite) Qui soutient votre engagement ?Questionnaire de l'Avent lise MARTINIQUE MARTINIQUE MARTINIQUE MARTINIQUE N° 594REVUE DIOCÉSAINEREVUE DIOCÉSAINEREVUE DIOCÉSAINEBIMENSUELLE — 2,00 € 24 NOVEMBRE 2019 E g lise en MARTINIQUE Bonne décennie ! 2020-2030 N° 597REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE — 2,00 €5 JANVIER 2020 Hommage au père Filopon Programme de Radio Saint-LouisUn chrétien peut-il utiliser les mots vulgaires quand tout le monde le fait ?Centenaire du 14 janvier Règlement à l’ordre de : ARCHEVÊCHÉ DE FORT-DE-FRANCE Nous retourner ce bon, accompagné de votre règlement à : Eglise en Martinique Boîte Postale 586 97207 FORT de France CEDEX E g lise en MARTINIQUE LeCCChrist règne : et les chrétiens ? Christ règne : et les chrétiens ? CChrist règne : et les chrétiens ? C Lire toute la Bible en une année Lire toute la Bible en une année (suite) Qui soutient votre engagement ?Qui soutient votre engagement ?Qui soutient votre engagement ?Questionnaire de l'AventQuestionnaire de l'Avent hrist règne : et les chrétiens ? BBBBonne décennie ! 2020-2030 Programme de Radio Saint-LouisProgramme de Radio Saint-LouisUn chrétien peut-il utiliser les mots Un chrétien peut-il utiliser les mots vulgaires quand tout le monde le fait ?vulgaires quand tout le monde le fait ?Centenaire du 14 janvier Nom : .......................................................................\ ...............................................................................................................................\ ................... Prénom : .......................................................................\ ...............................................................................................................................\ ....... Adresse : .......................................................................\ ...............................................................................................................................\ ...... Mail : .......................................................................\ ...............................................................................................................................\ ...................... Tél. : .......................................................................\ ...............................................................................................................................\ ...................... Code Postal : .......................................................................\ .................................................................................................................... Ville : .......................................................................\ ...............................................................................................................................\ ....................... Oui, je m’abonne ! ÉGLISE EN MARTINIQUE du 13 septembre 2020 – n° 605 19

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