643 - Laissons-nous conduire par l'Esprit de Dieu

Retrouvez dans cette édition notre dossier sur « La Pentecôte ».
Il nous informe sur les origines de cette fête et sur les effets
de l’Esprit Saint dans notre vie. Il est étayé par différentes
interviews de prêtres et de communautaires.

SOMMAIRE

    • EDITORIAL
    • MOT DE L'ÉVÊQUE  - "Permis de tuer"
    • ÉGLISE UNIVERSELLE  -Cathéchèse intégrale sur la vieillesse, Le "désenchantement », une « crise salutaire » pour le monde contemporain 
    • LITURGIE
    • VIE DU DIOCÈSE 
      • Week-end spirituel des diacres et leur épouse
      • Confirmation à Ajoupa-Bouillon
      • Chemin de mémoire à Rivière-Salée / Légliz Lariviè Salé Ka sonjé yo
    • PAGE JEUNE
    • DOSSIER - "La Pentecôte"
    • AGENDA DE L'ÉVÊQUE

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E g lise en MARTINIQUE Laissons-nous conduirepar l' E sprit de Dieu N° 643 REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE — 2,00 € 5 JUIN 2022 Hommage au père Filopon Dossier spécial Pentecôte

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23 S ommaire « M ais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 26) Aujourd’hui, l’Eglise célèbre la solennité de la Pentecô\ te, fête du don de l’Esprit Saint et fête de la naissance de l’E\ glise. L’Esprit de Jésus-Christ, mémoire vivante de ceux qui croient, habite et agit si nous nous laissons conduire par Lui. En effet, L’Esprit Saint, qui est vie, ne peut agir que dans un cœur qui se laisse transformer et convertir. Son rôle est de nous aider à nous tourner vers Jésus et vers la Parole de Dieu. Laissons-Le donc prier en nous. La Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, est fêtée le lundi de la Pentecôte, depuis que le pape François a inscrit officiellement sa mémoire dans le calendrier romain en 2018. Demandons à notre Mère du ciel d’ouvrir notre écoute à la\ Parole afin de nous permettre de reconnaître la voix de Dieu, et à nous laisser toucher par son amour. Les temps de retraite sont, entre autres, nécessaires pour se ressourcer spirituellement. Quelques diacres permanents accompagnés de leur épouse en ont fait l’expérience au cours\ d’un week-end effectué au Foyer de Charité de Trinité, du 13 au 15 mai. Ils y ont vécu un bon moment de fraternité et ont pu renouveler le « oui » de leur baptême, du mariage et du diaconat. Retrouvez dans cette édition notre dossier sur « La Pentecôte ». Il nous informe sur les origines de cette fête et sur les effets de l’Esprit Saint dans notre vie. Il est étayé par différentes interviews de prêtres et de communautaires. L’Esprit Saint, le Défenseur, nous aide à nous souvenir que l’amour de Dieu se manifeste par nos actes, nos paroles et nos gestes. Prions Dieu de raviver la flamme de l'Esprit Saint en nous et de renouveler en son Eglise ses dons en ce jour de la Pentecôte Bonne fête à tous ! Justine Lordinot ■ EDITORIAL AGENDA DE L'EVEQUE 19 MOT DE L’EVÊQUE LITURGIE VIE DU DIOCÈSE •  La Parole Dominicale •  Les origines de l\na \bête de la Pentecôte •  L’e\b\busion de l’Esprit Saint •   Parcours e\b\busion à l’Esprit Saint  de la Communauté de \nl’Emmanuel • Interviews  :    - père Eddy Ertus   - père Gibon •  Marie, \bêtée le lundi de la Pentecôte •   Week-end Spirituel de\ns diacres  et leur épouse •   Messe en espagnol aux T\nerres Sainville  Todos juntos como hermanos •  Confi  rmation à Ajoupa-Bou\nillon •   Chemin de mémoire à Rivière-Salée Légliz Lariviè Salé\n Ka sonjé yo • Spécial Jeunes •  Permis de tuer •   Catéchèse intégrale sur la vieillesse Le « désenchantement », une « crise\n  salutaire » pour le monde contemporain 3 •   Catéchèse intégrale sur la vieillesse EGLISE UNIVERSELLE\C 7 8 9 10 12 14 15 16 17 18 Doss\ber : LA PENTECÔTE 4 6 EDITORIAL 2 DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTRICE EN CHEF : Justine LORDINOT MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. \ 05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586 97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 3 U n fameux James Bond sorti en 1989 avec Timothy Dalton s’appelle « Permis de tuer » ! Le « permis de tuer » est donné à un agent secret afin d’éliminer sans procès ceux qu’il considère, selon son propre discernement, comme des méchants et des ennemis mettant en danger sa nation… Violence extrême et auto-justifiée à laquelle le cinéma nous a habitué : le méchant doit mourir à la fin ! Pourquoi ce titre ? Nous constatons que nous avons une étrange capacité (je parle ici des chrétiens, parfois de très bons chrétiens, voire même des chrétiens « officiels ») à nous auto- dispenser du commandement de la charité pour « flinguer » en toute bonne conscience d’autres personnes, souvent nos propres frères ! Reconnaissons-le humblement, il nous arrive tous, non sans une petite jouissance hypocrite (peut-être diabolique ?), de prodiguer sans vergogne toute sorte de coups (de langues), d’allusions, de calomnies, des fake-news et d’injures. Comme si une digue avait cédé, sans craindre Dieu et avec la bonne conscience d’un « défenseur de la vraie foi », nous nous dispensons d’aimer et nous nous permettons de haïr. Inversement, je ressens aussi la grande souffrance, parfois le découragement, de beaucoup de chrétiens (leaders ou pas) qui prennent tant de coups au sein même de la communauté. Mais dans quels cas des disciples de Jésus, agents de l’Église, peuvent-ils s’arroger le « permis de tuer » ? Serait-ce pour se protéger des ennemis ? Dans cette catégorie, il faut inclure ceux qui nous attaquent, bien-sûr, mais aussi des frères d’autres confessions, des gens d’une autre culture, des ennemis personnels, ceux qu’on ne supporte pas, qui n’ont pas les mêmes idées politiques ou pastorales… (Ça fait beaucoup de monde !) Serait-ce pour corriger les personnes « de mauvaise vie », ou supposées telles ? (Surtout s’il s’agit d’une mauvaise vie sexuelle, soulignée par des tenues inappropriées) (Pas de pitié pour les débauchés !) Serait-ce pour marquer une désapprobation envers les fidèles, pasteurs, familles ou communautés frappés par un scandale parce qu’un des membres a chuté ou que des paroles ou des comportements peccamineux viennent à être connus ? (Bien fait pour eux !) Serait-ce par déception envers un responsable de l’Eglise qui bouscule des habitudes, voire lorsqu’il (ou elle) se trompe ou ne fait pas les choses « comme il faut », ou plutôt comme il faudrait ? En particulier, le pape et les évêques, s’ils contrarient nos aspirations, ou soulèvent des incompréhensions ? (Bref, dès qu’on n’est pas d’accord) En résumé, qui peut juger que quelqu’un ou un groupe de personnes constituant (ou pas !) un danger pour la foi, la morale, la religion perd son droit à ne doit pas être condamné, à être respecté, à être pardonné, à être aimé par les disciples de Jésus ? Nous savons bien que cette dispense d’amour N’EXISTE PAS dans l’Évangile : Il n’y a JAMAIS de permission de ne plus aimer son prochain comme soi- même, comme le Christ nous a aimés ; AUCUN permis de se dispenser de l’enseignement des Évangiles sur la bienveillance (grave !) ; NUL droit de rajouter des conditions au commandement de l’amour (très grave !) ; ZÉRO autorisation de s’extraire de la logique des béatitudes (mortel !) !... Deux textes bibliques pour conclure ce mot : Permis de tuer MOT DE L’ÉVÊQUE Á bon entendeur… salut ! + Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■ Donnez une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. (Lc 6,38) Nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier. Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. Celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère. (1Jn4, 20-21) ‘‘ ‘‘

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 4 EGLISE UNIVERSELLE\n C hers frères et sœurs, bonjour ! Dans notre réflexion sur la vieillesse, nous abordons aujourd’hui le livre de Qohèleth, un autre trésor de la Bible. A la première lecture, ce court ouvrage frappe et laisse perplexe par son célèbre refrain : « Tout est vanité », tout est vanité : le refrain qui va et vient ; tout est vanité, tout est « brouillard », tout est « fumée », tout est « vide ». C’est surprenant de trouver ces expressions, qui remettent en question le sens de l’existence, dans l’Écriture Sainte. En réalité, l’oscillation continue de Qohèleth entre sens et non-sens est la représentation ironique d’une connaissance de la vie détachée de la passion pour la justice, garantie par le jugement de Dieu. Et la conclusion du Livre indique la voie pour sortir de l’épreuve : « crains Dieu et observe ses commandements. Tout est là pour l’homme. » (12,13). Voici le conseil pour résoudre ce problème. Face à une réalité qui, à certains moments, nous semble accueillir tous les contraires, leur réservant malgré tout le même destin, qui est de finir dans le néant, la voie de l’indifférence peut aussi nous apparaître comme le seul remède à une douloureuse désillusion. Surgissent en nous des questions comme celles-ci : Nos efforts ont-ils changé le monde ? Quelqu’un est-il capable de faire valoir la différence entre le juste et l’injuste ? Il semble que tout cela soit inutile : pourquoi faire tant d’efforts ? C’est une sorte d’intuition négative qui peut surgir à n’importe quelle saison de la vie, mais il ne fait aucun doute que la vieillesse rend quasiment inévitable ce rendez- vous avec le désenchantement. Le désenchantement survient dans la vieillesse. Et donc, la résistance de la vieillesse aux effets démoralisants de Catéchèse \bntégrale sur la v\be\bllesse Le « désenchantement », une « crise salutaire » pour le monde contemporain

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 5 ce désenchantement est décisive : si les personnes âgées, qui désormais en ont vu de tout, gardent intacte leur passion pour la justice, alors il y a de l’espérance pour l’amour, et aussi pour la foi. Et pour le monde contemporain, le passage par cette crise est devenu crucial, une crise salutaire, pourquoi ? Parce qu’une culture qui prétend mesurer tout et manipuler tout finit aussi par produire une démoralisation collective du sens, une démoralisation de l’amour, une démoralisation également du bien. Cette démoralisation nous enlève toute volonté d’agir. Une prétendue « vérité » qui ne se limite qu’à cataloguer le monde, catalogue aussi son indifférence à l’égard des contraires et les livre, sans rédemption, au flux du temps et au destin du néant. Sous cette forme – revêtue de scientificité, mais aussi privée de sensibilité et privée de morale – la recherche moderne de la vérité a été tentée de se débarrasser totalement de la passion pour la justice. Elle ne croit plus ni à son destin, ni à sa promesse, ni à sa rédemption. Pour notre culture moderne, qui voudrait remettre pratiquement tout à la connaissance exacte des choses, l’apparition de cette nouvelle raison cynique – qui résume connaissance et irresponsabilité – est un très dur retour de bâton. En effet, la connaissance qui nous exonère de la moralité semble de prime abord une source de liberté, d’énergie, mais se transforme bien vite en une paralysie de l’âme. Qohèleth, avec son ironie, démasque déjà cette tentation fatale d’une omnipotence du savoir – un « délire d’omniscience » – qui engendre une impotence de la volonté. Les moines de la plus antique tradition chrétienne avaient précisément identifié cette maladie de l’âme, qui découvre soudain la vanité de la connaissance sans foi ni morale, l’illusion de la vérité sans justice. Ils l’appelaient « acédie ». Et c’est l’une des tentations de tous, même des vieux, mais de tout le monde. Ce n’est pas simplement de la paresse : non, c’est bien plus. Il ne s’agit pas simplement d’une dépression : non. L’acédie est plutôt la capitulation devant la connaissance du monde sans passion pour la justice ni engagement conséquent. Le vide de sens et de force ouvert par cette connaissance, qui rejette toute responsabilité éthique et tout attachement pour le bien réel, n’est pas sans inconvénient. Il ne prive pas seulement d’énergie la volonté du bien : par contre-coup, il donne libre cours à l’agressivité des forces du mal. Ce sont les forces d’une raison devenue folle, rendue cynique par excès d’idéologie. En fait, avec tous nos progrès et toute notre prospérité, nous sommes vraiment devenus une «société de la fatigue». Pensez-y : nous sommes la société de la fatigue ! Nous étions censés produire un bien- être généralisé et nous tolérons un marché scientifiquement sélectif de la santé. Nous étions censés mettre une limite insurmontable à la paix, et nous voyons de plus en plus de guerres impitoyables contre des personnes sans défense. La science progresse, bien sûr, et c’est une bonne chose. Mais la sagesse de la vie est tout autre chose, et elle semble en perte de vitesse. Enfin, cette raison sans affectivité et irresponsable prive de sens et d’énergie également la connaissance de la vérité. Ce n’est pas un hasard si notre temps est celui des fakenews, des superstitions collectives et des vérités pseudo-scientifiques. C’est curieux : dans cette culture du savoir, de connaître toutes les choses, même de la précision du savoir, tant de sorcelleries se sont répandues, mais des sorcelleries cultivées. C’est de la sorcellerie avec une certaine culture, mais qui t’amène à mener une vie pleine de superstitions : d’un côté, pour avancer avec intelligence en connaissant les choses jusqu’au fond ; d’autre part, l’âme qui a besoin d’une autre chose et emprunte le chemin des superstitions et finit dans le registre de la sorcellerie. La vieillesse peut apprendre de la sagesse ironique de Qohèleth l’art de mettre en lumière la tromperie cachée dans le délire d’une vérité de l’esprit dénuée d’affection pour la justice. Les personnes âgées, riches en sagesse et en humour, font tellement de bien aux jeunes ! Ils les préservent de la tentation d’un triste savoir mondain dépourvu de la sagesse de la vie. Et aussi, ces personnes âgées reconduisent les jeunes à la promesse de Jésus : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5,6). Ce sont eux qui sèmeront la faim et la soif de justice chez les jeunes. Courage, nous tous, les anciens : courage et en avant ! Nous avons une très importante mission dans le monde. Mais, je vous en prie, nous ne devons pas nous réfugier dans cet idéalisme quelque peu non concret, non réel, sans racines – disons-le clairement : dans les sorcelleries de la vie. Pape François Source : https://fr.zenit.org/2022/05/25/ ■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 6 Dimanche 5 juin 2022 \5 la P arole  Dominicale Dimanche de Pentecôte - Année C Introduction : Prière Seigneur, nous te remercions pour le don de ton Esprit qui nous insuffle la force et l’audace de témoigner avec fierté de notre foi vécue en Eglise. Répands sur nous l’Esprit Saint afin que notre cœur brûle au-dedans de nous, que nous puissions comprendre ta Parole et l’accueillir comme Parole de vie pour ceux qui sont en recherche du bonheur et d’une humanité véritable. Envoie ton Esprit assurer l’unité de tous les cœurs, au sein des familles désunies, au sein de ton Eglise, au sein des nations en guerre, chez tous les peuples de la terre. Réflexion ➊ La liturgie nous permet d’accueillir aujourd’hui le don de l’Esprit ; c’est par lui que l’Amour, l’Amour de Dieu, est répandu dans nos cœurs et que nous sommes rendus capables d’aimer comme le Christ nous a aimés. La fête de la Pentecôte n’est donc pas simplement le rappel de la première Pentecôte qui donnait naissance à l’Eglise, elle est l’actualisation, la continuité, elle est l’aujourd’hui du don de l’Esprit. La fête de la Pentecôte est une fête juive instituée pour célébrer et offrir à Dieu les prémices des moissons et commémorer le don de la loi et de l’Alliance sur le Sinaï. Le don de la loi anticipe le don de la foi. Les Apôtres sont rassemblés à Jérusalem. Ils sont assidus à la prière, tous unanimes, c’est-à-dire ont un même cœur, une seule âme dans l’attente de l’Esprit Saint promis. Des langues de feu, la lumière de Pâques devient le feu de la Pentecôte en se répartissant sous forme de langues sur les Apôtres. Les langues signifient la Parole. L’Esprit-Saint est envoyé aux Apôtres sous l’apparence de langues de feu pour manifester leur mission d’enseigner. Il est envoyé sous l’apparence d’un souffle, pour mettre en relief leur pouvoir de ministres et de dispensateurs des Sacrements. ➋ Avec la Pentecôte commence le travail, l’action du Saint-Esprit. Il importe de nous rappeler son action dans l’Eglise et dans les âmes. Paul ne sépare pas le Christ et l’Esprit, vie dans le Christ et vie dans l’Esprit. Aux œuvres de la chair succèdent les fruits de l’Esprit. L’Esprit nous appelle au combat contre la chair. Par l’Esprit, l’unité intérieure est restaurée, unité intérieure de l’homme déchiré par ses passion, unité du couple conjugal dont l’union du Christ et de l’Eglise est le modèle, unité de la famille, unité de nos communautés paroissiales, unité de tous les hommes dont l’Esprit fait les enfants du même Père et qui n’ayant qu’un cœur et qu’une âme, louent d’une seule voix leur Père. ➌ Ce n’est que dans la foi que la communauté et chacun de ses membres accepteront et percevront cette réalité de la présence agissante de Dieu. C’est même dans l’amour que se manifeste une telle présence de Dieu. « Si quelqu’un m’aime ». Jésus nous met une condition « Si vous m’aimez ». L’amour est radical. Malheureusement, le défaut d’amour empêche le monde de percevoir cette présence. Tous les gestes d’amour, d’amitié, d’entraide deviennent des signes d’une paix possible entre les hommes. La paix m’est donnée pour être partagée. Si moi chrétien, je ne construis pas la paix, qui la construira ? Je dialogue avec Jésus Le rôle du Paraclet est de donner la « Vie qu’il possède en plénitude », de réactualiser pour tous les temps les paroles de Jésus. Seigneur donne-nous de comprendre vraiment l’action de l’Esprit Saint : Il est le Paraclet, le grand Consolateur, le Défenseur. Sa présence est certes invisible. Que son action soit visible en nous et autour de nous. Résolution Ce n’est pas en me retirant de toutes les préoccupations quotidiennes et en me réfugiant dans une tour d’ivoire que je me construis, que je deviens un refuge où n’existe que la joie d’être moi-même. En ce dimanche de la Pentecôte, vivons notre foi et témoignons que Jésus est vivant dans son Eglise par son Esprit qui atteste le salut accompli en Jésus- Christ. Prions l’Esprit de rayonner la Paix du Christ. Récitons avec foi la séquence de la Pentecôte. Père Arnauld Serge Houévoyéha, Curé de la Cathédrale de Saint-Pierre ■ Acte 2,1-11  •  Psaume 103 (104)  • \4 Romai\b 8,8-17  •  J\4ea\b 14,15-16.23b-26\4 LITURGIE 

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 7 Du 13 au 15 mai 2022, 10  diacres perma\be\bts et 5 épouses se so\bt retrouvés au Foyer de  Charité de Tri\bité pour u\b week-e\bd spirituel.  T ous ceux et celles qui étaient disponibles ont pris ce temps pour accueillir le cadeau offert par le Seigneur, à travers la liturgie, les conférences, la réflexion personnelle ou en couple et la prière des heures. Le thème, « Fratelli Tutti » et la Parole de Dieu a été prêché par le Père Aine. C’était une première pour tous, moment riche pour se poser, être à l’écoute, laisser le Seigneur nous envahir pour vivre pleinement notre Sacrement de Baptême qui est premier. Notre vie d’amour, notre mission, notre relation portent du fruit dans l’échange entre le Père et le Fils. Partir en week-end spirituel invite à avoir une grande confiance dans le Seigneur pour être remplis de sa grâce. C’est Lui qui choisit et envoie. Les baptisés sont marqués du sceau pour être signes à travers ce qu’ils vivent, signes de l’Amour de Dieu, donnés pour servir les autres. « Tous frères » ! Comment résonne cette parole prophétique du pape en chacun de nous ? Le service du Seigneur et des frères n’est pas seulement matériel, il y a une dimension spirituelle. Le diacre est signe de Jésus, Serviteur de tous. C'est Lui le modèle, l’exemple à suivre et à montrer. C’est dans un cœur à cœur avec le Seigneur que nous pouvons recevoir ce qu’Il veut nous donner. Comment  sommes-nous  « Tous  frères » ? Y-a-t-il un fondement ?  Le Christ, par le dialogue, le pardon, l’ouver- ture à l’autre, la charité, nous inspire pour être au service de l’Homme. La fraternité pour le chrétien doit être quelque chose de normal, mais dans la pratique nous en sommes loin. Dans l’encyclique, le pape commence par dresser un bilan de la fraternité. Aujourd’hui, il est difficile de découvrir l’autre comme un frère, malgré les nouvelles technologies. L’esclavage est présent dans le monde sous de nouvelles formes. Nous avons à reconnaître dans l’autre notre égal. Dieu nous appelle à la même vocation. L’Evangile n’est pas une illusion, mais une réalité qu’il faut vivre et proclamer. Nous avons la même origine, mais il est important d’avoir le même but : arriver sur l'autre rive où nous attend Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. A\b\brendre à obéir Savoir être à l’écoute de l’autre malgré notre savoir, notre grandeur, vivre dans l’humilité. Seul le silence crée l’espace pour accueillit l’autre. Nous avons de multiples exemples dans l’Evangile avec le Christ, (cf. la Samaritaine en Jean 4). Nous sommes invités à chercher, à promouvoir le Bien Commun. Le vivre ensemble est très important. Il nous permet de ne pas créer des fossés entre nous dès maintenant car la terre est destinée à tous les hommes. Chemin de \bardon La fraternité est un don de Dieu que nous devons accueillir et vivre. Nous avons à emprunter un chemin de pardon, à être en vérité en nous tournant vers Celui qui est Miséricorde afin de vivre dans la Paix. Le Prince de la Paix nous invite à aller plus loin malgré nos blessures. Au cours de ce week-end, nous avons vécu des temps forts, de demande de pardon, veillée avec sacrement de Réconciliation, l’accueil d’un diacre de Paris et son épouse et la visite de notre archevêque malgré son agenda très chargé. Nous avons clôturé ce temps de resourcement par : • la méditation du chapelet avec la lettre du pape François aux diacres, où il nous exhorte à être humbles, à être des sentinelles et à aider la Communauté à découvrir Jésus dans les pauvres. • le renouvellement des trois Oui, celui du baptême, celui du mariage et celui du diaconat. Notre prochain week-end spirituel aura lieu en janvier 2023. Diacre Pierre Valey ■ Week- end Spirituel des diacres et leur épouse VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 8 Après  le Chemi\b  de  croix  e\b  espag\bol  (Cami\bo  de  la  Cruz)  du  Ve\bdredi  sai\bt,  c’est  le  tour  de  la  première  messe  e\b  espag\bol  e\b  ce  dima\bche  du  Bo\b  Pasteur.  La  paroisse  Sai\bt  A\btoi\be  de  Padoue  de  Fort-de-Fra\bce  (Terres  Sai\bville)  ava\bce  désormais  vers  so\b ce\bte\baire avec les différe\btes commu\bautés qui la co\bstitue\bt. Nos frères et sœurs  hispa\bopho\bes o\bt vécu da\bs l’allégresse et avec gra\bde ferveur l’Eucharistie da\bs leur  la\bgue \batale. A Terres Sainville, le Bon Pasteur tient à ramener toutes ses brebis dans sa bergerie afin que chacune y trouve sa place et se sente aimée et protégée. « Viennen con alegrìa » et « Alabarè à Mi Señor » ont chanté en chœur l’assemblée réunie pour cet événement. La première célébration en terre martiniquaise dans la langue très expressive de Cervantes, du Che ou de saint Ignace de Loyola, a marqué le début d'une belle rencontre autour d'une même foi. « Lorsque l'Esprit de Dieu te touche au cœur, tu tressailles des pieds jusqu'à la tête », commentait quelqu'un dans l'assistance pour encourager les trois lectrices, émues, qui devaient proclamer la Parole ce jour-là. Cette émotion a trouvé écho dans les chaleureux mots d'accueil du curé de la paroisse, le père Sosthène Godjo, remerciant ceux qui avaient tout quitté pour partager ce temps eucharistique méridien, à la Table du Seigneur. Tous conviés Adultes et enfants ont apprécié ce moment solennel, tantôt teinté de retenue, tantôt vibrant du bonheur de retrouver des prières et des chants faisant résonner des souvenirs du foyer de leur enfance. Santa, présidente de l’association « Flamme », l'une des organisatrices de cette messe en espagnol, s'exclame d'une voix joyeuse : « Avec la présidente de l’association « Né », nous étions venus solliciter le curé pour trouver un espace d’expression. Il se trouve que lui aussi cherchait à entrer en contact avec moi et en discutant, nous avons décidé de mettre en place d’abord un C hemin de croix avec la communauté latine hispanophone jusqu’au Calvaire le Vendredi saint, puis cette messe. La célébration était bien. Cela fait 30 ans que je vis en Martinique. Je venais à l’église mais c’était toujours en français. J’allais aussi de temps en temps à l’église évangélique, mais j’avoue que cela me manquait d’entendre et de chanter les chants et les paroles de la messe en espagnol ». Santa espère voir beaucoup d’autres personnes qui habitent la paroisse s’intégrer à cette messe en espagnol ouverte à tous. Elle ajoute : « Déjà, comme c’est en espagnol, ils vont bien comprendre les textes au fur et à mesure. Car la seule perspective que nous ayons aujourd’hui c’est de vivre unis en Dieu, de s’en remettre à lui. Il fera le nécessaire pour que règne sa gloire dans le monde dans lequel nous évoluons en ce moment. » Messe en espagnol aux T\nerres Sainville   T odos juntos como hermanos Les Webmasters antoniens ■ Les Webmasters antoniens Q Vivement le 12 juin Le groupe constitué autour de cet élan du cœur s'organise désormais pour coordonner le service de ce rendez-vous voué à se pérenniser, le 2e dimanche de chaque mois, à 11 h30 , dans la Divine Volonté, en l'église paroissiale Saint Antoine de Padoue de Fort-de-France, à Terres Sainville. Prochaine célébration le 12 juin. VIE DU DIOCÈSE

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