Retrouvez dans cette édition notre dossier sur « La Pentecôte ».
Il nous informe sur les origines de cette fête et sur les effets
de l’Esprit Saint dans notre vie. Il est étayé par différentes
interviews de prêtres et de communautaires.
Il nous informe sur les origines de cette fête et sur les effets
de l’Esprit Saint dans notre vie. Il est étayé par différentes
interviews de prêtres et de communautaires.
SOMMAIRE
- EDITORIAL
- MOT DE L'ÉVÊQUE - "Permis de tuer"
- ÉGLISE UNIVERSELLE -Cathéchèse intégrale sur la vieillesse, Le "désenchantement », une « crise salutaire » pour le monde contemporain
- LITURGIE
- VIE DU DIOCÈSE
- Week-end spirituel des diacres et leur épouse
- Confirmation à Ajoupa-Bouillon
- Chemin de mémoire à Rivière-Salée / Légliz Lariviè Salé Ka sonjé yo
- PAGE JEUNE
- DOSSIER - "La Pentecôte"
- AGENDA DE L'ÉVÊQUE
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E g lise
en MARTINIQUE
Laissons-nous conduirepar l'
E sprit de Dieu
N° 643
REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE — 2,00 €
5 JUIN 2022
Hommage au père Filopon
Dossier spécial Pentecôte
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S ommaire
« M
ais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra
en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il
vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit »
(Jn 14, 26)
Aujourd’hui, l’Eglise célèbre la solennité de la Pentecô\
te,
fête du don de l’Esprit Saint et fête de la naissance de l’E\
glise.
L’Esprit de Jésus-Christ, mémoire vivante de ceux qui croient,
habite et agit si nous nous laissons conduire par Lui.
En effet, L’Esprit Saint, qui est vie, ne peut agir que dans un
cœur qui se laisse transformer et convertir. Son rôle est de
nous aider à nous tourner vers Jésus et vers la Parole de Dieu.
Laissons-Le donc prier en nous.
La Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, est fêtée le
lundi de la Pentecôte, depuis que le pape François a inscrit
officiellement sa mémoire dans le calendrier romain en 2018.
Demandons à notre Mère du ciel d’ouvrir notre écoute à la\
Parole afin de nous permettre de reconnaître la voix de Dieu,
et à nous laisser toucher par son amour.
Les temps de retraite sont, entre autres, nécessaires pour se
ressourcer spirituellement. Quelques diacres permanents
accompagnés de leur épouse en ont fait l’expérience au cours\
d’un week-end effectué au Foyer de Charité de Trinité, du
13 au 15 mai. Ils y ont vécu un bon moment de fraternité et
ont pu renouveler le « oui » de leur baptême, du mariage et
du diaconat.
Retrouvez dans cette édition notre dossier sur « La Pentecôte ».
Il nous informe sur les origines de cette fête et sur les effets
de l’Esprit Saint dans notre vie. Il est étayé par différentes
interviews de prêtres et de communautaires.
L’Esprit Saint, le Défenseur, nous aide à nous souvenir que
l’amour de Dieu se manifeste par nos actes, nos paroles et
nos gestes.
Prions Dieu de raviver la flamme de l'Esprit Saint en nous et
de renouveler en son Eglise ses dons en ce jour de la Pentecôte
Bonne fête à tous !
Justine Lordinot ■
EDITORIAL
AGENDA DE L'EVEQUE 19
MOT DE L’EVÊQUE
LITURGIE
VIE DU DIOCÈSE
• La Parole Dominicale
• Les origines de l\na \bête de la Pentecôte
• L’e\b\busion de l’Esprit Saint
• Parcours e\b\busion à l’Esprit Saint de la Communauté de \nl’Emmanuel
• Interviews :
- père Eddy Ertus
- père Gibon
• Marie, \bêtée le lundi de la Pentecôte • Week-end Spirituel de\ns diacres
et leur épouse
• Messe en espagnol aux T\nerres Sainville Todos juntos como hermanos
• Confi rmation à Ajoupa-Bou\nillon
• Chemin de mémoire à Rivière-Salée Légliz Lariviè Salé\n Ka sonjé yo
• Spécial Jeunes
• Permis de tuer
• Catéchèse intégrale sur la vieillesse Le « désenchantement », une « crise\n
salutaire » pour le monde contemporain
3
• Catéchèse intégrale sur la vieillesse
EGLISE UNIVERSELLE\C
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Doss\ber : LA PENTECÔTE
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EDITORIAL 2
DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTRICE EN CHEF : Justine LORDINOT MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. \
05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES
I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70
SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586
97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 3
U
n fameux James Bond sorti
en 1989 avec Timothy Dalton
s’appelle « Permis de tuer » !
Le « permis de tuer » est donné à
un agent secret afin d’éliminer sans
procès ceux qu’il considère, selon son
propre discernement, comme des
méchants et des ennemis mettant en
danger sa nation… Violence extrême
et auto-justifiée à laquelle le cinéma
nous a habitué : le méchant doit mourir
à la fin !
Pourquoi ce titre ? Nous constatons
que nous avons une étrange capacité
(je parle ici des chrétiens, parfois de
très bons chrétiens, voire même des
chrétiens « officiels ») à nous auto-
dispenser du commandement de la
charité pour « flinguer » en toute bonne
conscience d’autres personnes, souvent
nos propres frères ! Reconnaissons-le
humblement, il nous arrive tous, non
sans une petite jouissance hypocrite
(peut-être diabolique ?), de prodiguer
sans vergogne toute sorte de coups
(de langues), d’allusions, de calomnies,
des fake-news et d’injures. Comme si
une digue avait cédé, sans craindre
Dieu et avec la bonne conscience d’un
« défenseur de la vraie foi », nous
nous dispensons d’aimer et nous nous
permettons de haïr. Inversement, je
ressens aussi la grande souffrance,
parfois le découragement, de beaucoup
de chrétiens (leaders ou pas) qui
prennent tant de coups au sein même
de la communauté.
Mais dans quels cas des disciples de
Jésus, agents de l’Église, peuvent-ils
s’arroger le « permis de tuer » ?
Serait-ce pour se protéger des ennemis ?
Dans cette catégorie, il faut inclure ceux
qui nous attaquent, bien-sûr, mais aussi
des frères d’autres confessions, des
gens d’une autre culture, des ennemis
personnels, ceux qu’on ne supporte
pas, qui n’ont pas les mêmes idées
politiques ou pastorales… (Ça fait
beaucoup de monde !) Serait-ce pour corriger les personnes
« de mauvaise vie », ou supposées
telles ? (Surtout s’il s’agit d’une mauvaise
vie sexuelle, soulignée par des tenues
inappropriées) (Pas de pitié pour les
débauchés !)
Serait-ce pour marquer une
désapprobation envers les fidèles,
pasteurs, familles ou communautés
frappés par un scandale parce
qu’un des membres a chuté ou que
des paroles ou des comportements
peccamineux viennent à être connus ?
(Bien fait pour eux !)
Serait-ce par déception envers un
responsable de l’Eglise qui bouscule
des habitudes, voire lorsqu’il (ou
elle) se trompe ou ne fait pas les
choses « comme il faut », ou plutôt
comme il faudrait ? En particulier, le
pape et les évêques, s’ils contrarient
nos aspirations, ou soulèvent des
incompréhensions ? (Bref, dès qu’on
n’est pas d’accord)
En résumé, qui peut juger que
quelqu’un ou un groupe de personnes
constituant (ou pas !) un danger pour la
foi, la morale, la religion perd son droit
à ne doit pas être condamné, à être
respecté, à être pardonné, à être aimé
par les disciples de Jésus ? Nous savons bien que cette dispense
d’amour N’EXISTE PAS dans l’Évangile :
Il n’y a JAMAIS de permission de ne
plus aimer son prochain comme soi-
même, comme le Christ nous a aimés ;
AUCUN permis de se dispenser
de l’enseignement des Évangiles
sur la bienveillance (grave !) ; NUL
droit de rajouter des conditions au
commandement de l’amour (très
grave !) ; ZÉRO autorisation de
s’extraire de la logique des béatitudes
(mortel !) !...
Deux textes bibliques pour conclure
ce mot :
Permis de tuer
MOT DE L’ÉVÊQUE
Á bon entendeur… salut !
+ Fr David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France
■
Donnez une mesure bien pleine, tassée,
secouée, débordante ;
car la mesure dont vous vous servez pour les
autres servira de mesure aussi pour vous.
(Lc 6,38)
Nous aimons parce que
Dieu lui-même nous a aimés le premier. Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a
de la haine contre son frère, c’est un menteur. Celui qui n’aime pas son frère, qu’il
voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas.
Et voici le commandement :
celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère.
(1Jn4, 20-21)
‘‘
‘‘
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 4
EGLISE UNIVERSELLE\n
C
hers frères et sœurs, bonjour !
Dans notre réflexion sur la
vieillesse, nous abordons
aujourd’hui le livre de Qohèleth, un
autre trésor de la Bible. A la première
lecture, ce court ouvrage frappe et
laisse perplexe par son célèbre
refrain : « Tout est vanité », tout est
vanité : le refrain qui va et vient ; tout
est vanité, tout est « brouillard », tout
est « fumée », tout est « vide ».
C’est surprenant de trouver ces
expressions, qui remettent en
question le sens de l’existence, dans
l’Écriture Sainte. En réalité, l’oscillation
continue de Qohèleth entre sens
et non-sens est la représentation
ironique d’une connaissance de la vie
détachée de la passion pour la justice,
garantie par le jugement de Dieu. Et
la conclusion du Livre indique la voie
pour sortir de l’épreuve : « crains Dieu
et observe ses commandements. Tout
est là pour l’homme. » (12,13). Voici le
conseil pour résoudre ce problème.
Face à une réalité qui, à certains
moments, nous semble accueillir
tous les contraires, leur réservant
malgré tout le même destin, qui
est de finir dans le néant, la voie
de l’indifférence peut aussi nous
apparaître comme le seul remède
à une douloureuse désillusion.
Surgissent en nous des questions
comme celles-ci : Nos efforts ont-ils
changé le monde ? Quelqu’un est-il
capable de faire valoir la différence
entre le juste et l’injuste ? Il semble
que tout cela soit inutile : pourquoi
faire tant d’efforts ?
C’est une sorte d’intuition négative
qui peut surgir à n’importe quelle
saison de la vie, mais il ne fait
aucun doute que la vieillesse rend
quasiment inévitable ce rendez-
vous avec le désenchantement. Le
désenchantement survient dans la
vieillesse. Et donc, la résistance de la
vieillesse aux effets démoralisants de
Catéchèse \bntégrale sur la v\be\bllesse
Le « désenchantement »,
une « crise salutaire »
pour le monde contemporain
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 5
ce désenchantement est décisive : si
les personnes âgées, qui désormais
en ont vu de tout, gardent intacte
leur passion pour la justice, alors il
y a de l’espérance pour l’amour, et
aussi pour la foi. Et pour le monde
contemporain, le passage par cette
crise est devenu crucial, une crise
salutaire, pourquoi ? Parce qu’une
culture qui prétend mesurer tout et
manipuler tout finit aussi par produire
une démoralisation collective du
sens, une démoralisation de l’amour,
une démoralisation également du
bien.
Cette démoralisation nous enlève
toute volonté d’agir. Une prétendue
« vérité » qui ne se limite qu’à
cataloguer le monde, catalogue
aussi son indifférence à l’égard des
contraires et les livre, sans rédemption,
au flux du temps et au destin du
néant. Sous cette forme – revêtue
de scientificité, mais aussi privée de
sensibilité et privée de morale – la
recherche moderne de la vérité a été
tentée de se débarrasser totalement
de la passion pour la justice. Elle
ne croit plus ni à son destin, ni à sa
promesse, ni à sa rédemption.
Pour notre culture moderne, qui
voudrait remettre pratiquement tout
à la connaissance exacte des choses,
l’apparition de cette nouvelle raison
cynique – qui résume connaissance
et irresponsabilité – est un très
dur retour de bâton. En effet, la
connaissance qui nous exonère de la
moralité semble de prime abord une
source de liberté, d’énergie, mais se
transforme bien vite en une paralysie
de l’âme.
Qohèleth, avec son ironie, démasque
déjà cette tentation fatale d’une
omnipotence du savoir – un « délire
d’omniscience » – qui engendre
une impotence de la volonté. Les
moines de la plus antique tradition
chrétienne avaient précisément
identifié cette maladie de l’âme,
qui découvre soudain la vanité de
la connaissance sans foi ni morale,
l’illusion de la vérité sans justice. Ils
l’appelaient « acédie ». Et c’est l’une
des tentations de tous, même des
vieux, mais de tout le monde. Ce
n’est pas simplement de la paresse :
non, c’est bien plus. Il ne s’agit pas
simplement d’une dépression : non.
L’acédie est plutôt la capitulation
devant la connaissance du monde
sans passion pour la justice ni
engagement conséquent.
Le vide de sens et de force ouvert
par cette connaissance, qui rejette
toute responsabilité éthique et tout
attachement pour le bien réel, n’est
pas sans inconvénient. Il ne prive pas
seulement d’énergie la volonté du
bien : par contre-coup, il donne libre
cours à l’agressivité des forces du
mal. Ce sont les forces d’une raison
devenue folle, rendue cynique par
excès d’idéologie.
En fait, avec tous nos progrès et
toute notre prospérité, nous sommes
vraiment devenus une «société de
la fatigue». Pensez-y : nous sommes
la société de la fatigue ! Nous
étions censés produire un bien-
être généralisé et nous tolérons un
marché scientifiquement sélectif de
la santé. Nous étions censés mettre
une limite insurmontable à la paix,
et nous voyons de plus en plus de
guerres impitoyables contre des
personnes sans défense. La science
progresse, bien sûr, et c’est une
bonne chose. Mais la sagesse de
la vie est tout autre chose, et elle
semble en perte de vitesse.
Enfin, cette raison sans affectivité
et irresponsable prive de sens et
d’énergie également la connaissance
de la vérité. Ce n’est pas un hasard si
notre temps est celui des fakenews, des superstitions collectives et des
vérités pseudo-scientifiques.
C’est curieux : dans cette culture
du savoir, de connaître toutes les
choses, même de la précision du
savoir, tant de sorcelleries se sont
répandues, mais des sorcelleries
cultivées. C’est de la sorcellerie
avec une certaine culture, mais
qui t’amène à mener une vie
pleine de superstitions : d’un côté,
pour avancer avec intelligence en
connaissant les choses jusqu’au
fond ; d’autre part, l’âme qui a besoin
d’une autre chose et emprunte le
chemin des superstitions et finit
dans le registre de la sorcellerie.
La vieillesse peut apprendre de la
sagesse ironique de Qohèleth l’art
de mettre en lumière la tromperie
cachée dans le délire d’une vérité
de l’esprit dénuée d’affection pour
la justice. Les personnes âgées,
riches en sagesse et en humour, font
tellement de bien aux jeunes ! Ils
les préservent de la tentation d’un
triste savoir mondain dépourvu
de la sagesse de la vie. Et aussi,
ces personnes âgées reconduisent
les jeunes à la promesse de Jésus :
« Heureux ceux qui ont faim et soif
de la justice, car ils seront rassasiés »
(Mt 5,6). Ce sont eux qui sèmeront
la faim et la soif de justice chez les
jeunes.
Courage, nous tous, les anciens :
courage et en avant ! Nous avons
une très importante mission dans
le monde. Mais, je vous en prie,
nous ne devons pas nous réfugier
dans cet idéalisme quelque peu
non concret, non réel, sans racines
– disons-le clairement : dans les
sorcelleries de la vie.
Pape François
Source : https://fr.zenit.org/2022/05/25/ ■
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 6
Dimanche 5 juin 2022 \5
la P arole Dominicale
Dimanche de Pentecôte - Année C
Introduction : Prière
Seigneur, nous te remercions pour le don de
ton Esprit qui nous insuffle la force et l’audace
de témoigner avec fierté de notre foi vécue
en Eglise. Répands sur nous l’Esprit Saint afin
que notre cœur brûle au-dedans de nous,
que nous puissions comprendre ta Parole
et l’accueillir comme Parole de vie pour ceux
qui sont en recherche du bonheur et d’une
humanité véritable. Envoie ton Esprit assurer
l’unité de tous les cœurs, au sein des familles
désunies, au sein de ton Eglise, au sein des
nations en guerre, chez tous les peuples de
la terre.
Réflexion
➊ La liturgie nous permet d’accueillir
aujourd’hui le don de l’Esprit ; c’est par lui
que l’Amour, l’Amour de Dieu, est répandu
dans nos cœurs et que nous sommes rendus
capables d’aimer comme le Christ nous a
aimés. La fête de la Pentecôte n’est donc
pas simplement le rappel de la première
Pentecôte qui donnait naissance à l’Eglise,
elle est l’actualisation, la continuité, elle est
l’aujourd’hui du don de l’Esprit. La fête de la
Pentecôte est une fête juive instituée pour
célébrer et offrir à Dieu les prémices des
moissons et commémorer le don de la loi
et de l’Alliance sur le Sinaï. Le don de la loi
anticipe le don de la foi.
Les Apôtres sont rassemblés à Jérusalem.
Ils sont assidus à la prière, tous unanimes,
c’est-à-dire ont un même cœur, une seule âme
dans l’attente de l’Esprit Saint promis. Des
langues de feu, la lumière de Pâques devient
le feu de la Pentecôte en se répartissant sous
forme de langues sur les Apôtres. Les langues
signifient la Parole. L’Esprit-Saint est envoyé
aux Apôtres sous l’apparence de langues de
feu pour manifester leur mission d’enseigner.
Il est envoyé sous l’apparence d’un souffle,
pour mettre en relief leur pouvoir de ministres
et de dispensateurs des Sacrements.
➋ Avec la Pentecôte commence le travail,
l’action du Saint-Esprit. Il importe de nous
rappeler son action dans l’Eglise et dans les
âmes. Paul ne sépare pas le Christ et l’Esprit,
vie dans le Christ et vie dans l’Esprit. Aux
œuvres de la chair succèdent les fruits de
l’Esprit. L’Esprit nous appelle au combat
contre la chair. Par l’Esprit, l’unité intérieure
est restaurée, unité intérieure de l’homme
déchiré par ses passion, unité du couple
conjugal dont l’union du Christ et de l’Eglise
est le modèle, unité de la famille, unité de
nos communautés paroissiales, unité de tous
les hommes dont l’Esprit fait les enfants du
même Père et qui n’ayant qu’un cœur et
qu’une âme, louent d’une seule voix leur Père.
➌ Ce n’est que dans la foi que la communauté
et chacun de ses membres accepteront
et percevront cette réalité de la présence
agissante de Dieu. C’est même dans l’amour
que se manifeste une telle présence de Dieu.
« Si quelqu’un m’aime ». Jésus nous met une
condition « Si vous m’aimez ». L’amour est
radical. Malheureusement, le défaut d’amour
empêche le monde de percevoir cette
présence. Tous les gestes d’amour, d’amitié,
d’entraide deviennent des signes d’une paix
possible entre les hommes. La paix m’est
donnée pour être partagée. Si moi chrétien,
je ne construis pas la paix, qui la construira ?
Je dialogue avec Jésus
Le rôle du Paraclet est de donner la « Vie qu’il
possède en plénitude », de réactualiser pour
tous les temps les paroles de Jésus. Seigneur
donne-nous de comprendre vraiment l’action
de l’Esprit Saint : Il est le Paraclet, le grand
Consolateur, le Défenseur. Sa présence est
certes invisible. Que son action soit visible
en nous et autour de nous.
Résolution
Ce n’est pas en me retirant de toutes les
préoccupations quotidiennes et en me
réfugiant dans une tour d’ivoire que je
me construis, que je deviens un refuge où
n’existe que la joie d’être moi-même. En ce
dimanche de la Pentecôte, vivons notre foi
et témoignons que Jésus est vivant dans
son Eglise par son Esprit qui atteste le salut
accompli en Jésus- Christ. Prions l’Esprit de
rayonner la Paix du Christ. Récitons avec foi
la séquence de la Pentecôte.
Père Arnauld Serge Houévoyéha,
Curé de la Cathédrale de Saint-Pierre ■
Acte 2,1-11 • Psaume 103 (104) • \4 Romai\b 8,8-17 • J\4ea\b 14,15-16.23b-26\4
LITURGIE
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 7
Du 13 au 15 mai 2022, 10 diacres perma\be\bts et 5 épouses se so\bt retrouvés au Foyer de
Charité de Tri\bité pour u\b week-e\bd spirituel.
T
ous ceux et celles qui étaient
disponibles ont pris ce temps
pour accueillir le cadeau offert
par le Seigneur, à travers la liturgie, les
conférences, la réflexion personnelle
ou en couple et la prière des heures.
Le thème, « Fratelli Tutti » et la Parole
de Dieu a été prêché par le Père Aine.
C’était une première pour tous, moment
riche pour se poser, être à l’écoute, laisser
le Seigneur nous envahir pour vivre
pleinement notre Sacrement de Baptême
qui est premier. Notre vie d’amour, notre
mission, notre relation portent du fruit
dans l’échange entre le Père et le Fils.
Partir en week-end spirituel invite à avoir
une grande confiance dans le Seigneur
pour être remplis de sa grâce. C’est Lui
qui choisit et envoie. Les baptisés sont
marqués du sceau pour être signes à
travers ce qu’ils vivent, signes de l’Amour
de Dieu, donnés pour servir les autres.
« Tous frères » ! Comment résonne cette
parole prophétique du pape en chacun
de nous ? Le service du Seigneur et des
frères n’est pas seulement matériel, il y a
une dimension spirituelle. Le diacre est
signe de Jésus, Serviteur de tous. C'est
Lui le modèle, l’exemple à suivre et à
montrer. C’est dans un cœur à cœur avec
le Seigneur que nous pouvons recevoir
ce qu’Il veut nous donner.
Comment sommes-nous « Tous
frères » ? Y-a-t-il un fondement ?
Le Christ, par le dialogue, le pardon, l’ouver-
ture à l’autre, la charité, nous inspire pour être
au service de l’Homme. La fraternité pour le
chrétien doit être quelque chose de normal,
mais dans la pratique nous en sommes loin.
Dans l’encyclique, le pape commence par
dresser un bilan de la fraternité. Aujourd’hui,
il est difficile de découvrir l’autre comme
un frère, malgré les nouvelles technologies.
L’esclavage est présent dans le monde sous de
nouvelles formes. Nous avons à reconnaître
dans l’autre notre égal. Dieu nous appelle à
la même vocation. L’Evangile n’est pas une
illusion, mais une réalité qu’il faut vivre et
proclamer. Nous avons la même origine, mais
il est important d’avoir le même but : arriver
sur l'autre rive où nous attend Celui qui est le
Chemin, la Vérité et la Vie.
A\b\brendre à obéir
Savoir être à l’écoute de l’autre malgré
notre savoir, notre grandeur, vivre dans
l’humilité. Seul le silence crée l’espace pour
accueillit l’autre. Nous avons de multiples
exemples dans l’Evangile avec le Christ, (cf. la
Samaritaine en Jean 4). Nous sommes invités
à chercher, à promouvoir le Bien Commun.
Le vivre ensemble est très important. Il nous
permet de ne pas créer des fossés entre nous
dès maintenant car la terre est destinée à tous
les hommes.
Chemin de \bardon
La fraternité est un don de Dieu
que nous devons accueillir et vivre.
Nous avons à emprunter un chemin
de pardon, à être en vérité en nous
tournant vers Celui qui est Miséricorde
afin de vivre dans la Paix. Le Prince de la
Paix nous invite à aller plus loin malgré
nos blessures.
Au cours de ce week-end, nous avons
vécu des temps forts, de demande
de pardon, veillée avec sacrement de
Réconciliation, l’accueil d’un diacre de
Paris et son épouse et la visite de notre
archevêque malgré son agenda très
chargé. Nous avons clôturé ce temps
de resourcement par :
• la méditation du chapelet avec la
lettre du pape François aux diacres,
où il nous exhorte à être humbles,
à être des sentinelles et à aider la
Communauté à découvrir Jésus dans
les pauvres.
• le renouvellement des trois Oui, celui du baptême, celui du mariage et celui
du diaconat.
Notre prochain week-end spirituel aura
lieu en janvier 2023.
Diacre Pierre Valey ■
Week- end Spirituel
des diacres et leur épouse
VIE DU DIOCÈSE
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 mai 2022 – n° 643 8
Après le Chemi\b de croix e\b espag\bol (Cami\bo de la Cruz) du Ve\bdredi sai\bt, c’est le
tour de la première messe e\b espag\bol e\b ce dima\bche du Bo\b Pasteur. La paroisse
Sai\bt A\btoi\be de Padoue de Fort-de-Fra\bce (Terres Sai\bville) ava\bce désormais vers
so\b ce\bte\baire avec les différe\btes commu\bautés qui la co\bstitue\bt. Nos frères et sœurs
hispa\bopho\bes o\bt vécu da\bs l’allégresse et avec gra\bde ferveur l’Eucharistie da\bs leur
la\bgue \batale.
A
Terres Sainville, le Bon Pasteur tient à ramener toutes ses brebis
dans sa bergerie afin que chacune y trouve sa place et se sente
aimée et protégée.
« Viennen con alegrìa » et « Alabarè à Mi Señor » ont chanté en chœur
l’assemblée réunie pour cet événement. La première célébration en
terre martiniquaise dans la langue très expressive de Cervantes, du Che
ou de saint Ignace de Loyola, a marqué le début d'une belle rencontre
autour d'une même foi. « Lorsque l'Esprit de Dieu te touche au cœur,
tu tressailles des pieds jusqu'à la tête », commentait quelqu'un dans
l'assistance pour encourager les trois lectrices, émues, qui devaient
proclamer la Parole ce jour-là.
Cette émotion a trouvé écho dans les chaleureux mots d'accueil du curé
de la paroisse, le père Sosthène Godjo, remerciant ceux qui avaient
tout quitté pour partager ce temps eucharistique méridien, à la Table
du Seigneur.
Tous conviés
Adultes et enfants ont apprécié ce moment solennel, tantôt teinté de
retenue, tantôt vibrant du bonheur de retrouver des prières et des chants
faisant résonner des souvenirs du foyer de leur enfance.
Santa, présidente de l’association « Flamme », l'une des organisatrices
de cette messe en espagnol, s'exclame d'une voix joyeuse : « Avec la
présidente de l’association « Né », nous étions venus solliciter le curé
pour trouver un espace d’expression. Il se trouve que lui aussi cherchait
à entrer en contact avec moi et en discutant, nous avons décidé de mettre en
place d’abord un C hemin de croix avec la communauté latine hispanophone
jusqu’au Calvaire le Vendredi saint, puis cette messe. La célébration était
bien. Cela fait 30 ans que je vis en Martinique. Je venais à l’église mais c’était
toujours en français. J’allais aussi de temps en temps à l’église évangélique,
mais j’avoue que cela me manquait d’entendre et de chanter les chants et les
paroles de la messe en espagnol ».
Santa espère voir beaucoup d’autres personnes qui habitent la paroisse
s’intégrer à cette messe en espagnol ouverte à tous. Elle ajoute : « Déjà, comme
c’est en espagnol, ils vont bien comprendre les textes au fur et à mesure. Car
la seule perspective que nous ayons aujourd’hui c’est de vivre unis en Dieu,
de s’en remettre à lui. Il fera le nécessaire pour que règne sa gloire dans le
monde dans lequel nous évoluons en ce moment. »
Messe en espagnol aux T\nerres Sainville
T odos juntos como hermanos
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Vivement le 12 juin
Le groupe constitué autour de cet
élan du cœur s'organise désormais
pour coordonner le service de ce
rendez-vous voué à se pérenniser,
le 2e dimanche de chaque mois, à
11 h30 , dans la Divine Volonté, en
l'église paroissiale Saint Antoine de
Padoue de Fort-de-France, à Terres
Sainville. Prochaine célébration le
12 juin.
VIE DU DIOCÈSE