« Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé » (Lc 18,14).
Aujourd’hui, la liturgie nous interpelle sur l’orgueil et l’autosatisfaction. Elle montre que l’humilité ouvre à la grâce et au pardon. Nous découvrons également la tendre disposition de Dieu envers les humbles. Nous avons donc à nous interroger sur notre façon de nous ajuster à Lui dans nos vies.
Aujourd’hui, la liturgie nous interpelle sur l’orgueil et l’autosatisfaction. Elle montre que l’humilité ouvre à la grâce et au pardon. Nous découvrons également la tendre disposition de Dieu envers les humbles. Nous avons donc à nous interroger sur notre façon de nous ajuster à Lui dans nos vies.
SOMMAIRE
- EDITORIAL
- MOT DE L'ÉVÊQUE - "Il ne suffit pas de mettre du piment"
- ÉGLISE UNIVERSELLE - La sainteté ordinaire selon le Pape François
- LITURGIE
- VIE DU DIOCÈSE
- Focus sur la paroisse St Jean-Baptiste de Rivière Salée
- Les équipes Notre-Dame ont fait leur rentrée sur la paroisse du Vauclin
- PAGE JEUNE
- DOSSIER : Langue et culture créoles dans l'Église en Martinique
- ANTJÈ LÉGLIZ-LA
- AGENDA DE L'ÉVÊQUE
- MEDIAS
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E g lise
en MARTINIQUE
Langue et culture créoles
dans l'Eglise en
MM artinique
N° 648
REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE — 2,00 €
23 OCTOBRE 2022
Hommage au père Filopon
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2
3
S ommaire
«Q
ui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé \
»
(Lc 18,14).
Aujourd’hui, la liturgie nous interpelle sur
l'orgueil et l'autosatisfaction. Elle montre que l’humilité
ouvre à la grâce et au pardon. Nous découvrons également la \
tendre disposition de Dieu envers les humbles. Nous avons
donc à nous interroger sur notre façon de nous ajuster à Lui
dans nos vies.
Observer la Loi de Dieu et garder ses commandements, c’est
ce qu’ont essayé de faire les saints. La sainteté est, en effet\
,
l’idéal vers lequel chemine tout disciple de Jésus. Le Saint-
Père nous en parle dans son exhortation intitulée « la Sainteté\
ordinaire ». Il affirme que « nous sommes tous appelés à être des
saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel
dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve ».
A l’approche de la Toussaint et à la commémoration des
fidèles défunts (1er et 2 novembre), un article vous est proposé\
sur les sacrements de la vie chrétienne pour vivre la sainteté.
Par ailleurs, la rubrique dédiée aux jeunes s’est intéressé\
e à
ceux qui font face à un deuil. C’est avec la grâce de Dieu qu’ils
se sont relevés.
Depuis de nombreuses années, le mois d’octobre est dédié à
la langue et la culture créoles de par le monde. Différentes
célébrations organisées permettent de valoriser l’identité\
des
populations créolophones à travers leurs pratiques culturelles.
L’inculturation de l’Evangile initiée par le pape Paul VI au
Concile Vatican II se poursuit avec le pape François qui prend
à cœur l’évangélisation des cultures.
En Martinique, plusieurs prêtres expérimentent l’introduction
de chants créoles pour enraciner la pratique religieuse des
fidèles dans leur culture « pou yo pli an tjè koko épi bondyé ».
Le dossier présenté dans cette édition traite des apports de
la langue et la culture créoles dans l’Eglise en Martinique.
Plusieurs témoignages viennent enrichir le débat.
La parabole du Seigneur s’adresse à nous aujourd’hui. Prions
en reconnaissant que nous sommes de pauvres pécheurs et
acceptons en toute humilité le pardon de Dieu. « La prière du
pauvre traverse les nuées »… et l’attitude du pauvre touche\
le cœur de Dieu.
Tchenbé, pa ladjé !
Justine Lordinot n
EDITORIAL
AGENDA DE L'EVEQUE 18
MOT DE L’EVÊQUE
LITURGIE
VIE DU DIOCÈSE
• La Parole Dominicale
• Focus sur la Paroisse
\be Saint-Jean Baptis\nte \be Rivière-Salée
• Les sacrements \be la vie chr\nétienne
pour vivre la sainteté
• Du grec biblique au créole martiniquais
• De l’usage \bes langues vernaculaires \bans
l’é\bition \bes livres \be la liturgie romaine
• Lanmes an kréyol
• L’apport \be la composition \be chants \n
en créole à la liturgie \be l’Église
• Quelques témoigna\nges
• Quelle religion pour la Mar\ntinique ?
Interview \bu Père Jean Michel Monconthour
•
Les Équipes Notre Dame ont fait
leur rentrée sur la paroisse \bu Vauclin
• Page Jeunes
• Il ne suffit pas \be\n mettre \bu piment !
• La sainteté or\binaire selon le pape François
3
EGLISE UNIVERSELLE\C
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AN TJÈ LÉGLI\b-LA 17
Dossier : LANGUE ET CULTURE CRÉOLES
DANS L’EGLISE EN MARTINI\CQUE
MÉDIAS 19
4
EDITORIAL 2
DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTRICE EN CHEF : Justine LORDINOT MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. \
05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES
I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586
97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04
http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com
Page 3
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 3
«I
l ne suffit pas de mettre
du piment dans un plat
pour dire que c’est de la
gastronomie antillaise ! » … Danielle
Laguère, restauratrice martiniquaise
sur Bordeaux, se plaisait à préparer
les recettes de la tradition antillaise
en valorisant les goûts des produits
de notre terroir. Elle se plaignait
de certaines personnes qui, sous
prétexte de préparer de la cuisine
des îles, se contentaient de mettre
du piment en quantité dans une
marmite de poisson à la sauce
tomate pour prétendre préparer un
court-bouillon !
Il en est de même pour
l’inculturation dans l’Église
Catholique. Elle consiste à exprimer
la foi universelle au moyen de notre
culture particulière. Il ne suffit
pas qu’un quidam compose des
chants en créole ou traduise (avec
des formules approximatives) à
partir du français des passages
de la messe ou de l'Écriture sur
un rythme cadencé pour dire que
c’est un travail d’inculturation.
De même que le court-bouillon
de Mme Laguère demandait une
préparation longue et minutieuse,
le travail d’inculturation est long,
progressif, communautaire et
même contemplatif !
Le professeur Saffache faisait
remarquer que l’urbanisation
des villes et campagnes qui s’est
réalisée en quelques décennies
chez nous avait pris des siècles
dans d'autres pays de vieille
civilisation. L’inculturation aussi
ne se fera pas en un jour, ni même
en une génération…
Voilà deux pistes majeures de
l’inculturation à laquelle l’Esprit
et l’Église nous appellent au nom
même de l’Incarnation du Seigneur
Jésus (Lui-même totalement
immergé dans sa culture).
1° Rester Catholique, c’est-à-dire
« universel », pour tout homme
et toute femme. Les particularités
de chaque culture ne doivent en
aucun cas être considérées comme
un singularisme, mais au contraire
comme un enrichissement de la
culture commune. Contrairement
à la mondialisation, le catholicisme
ne cherche pas à noyer toutes les
cultures dans la culture occidentale !
Les catholiques d’Afrique, d’Asie ou
d’Amérique n’ont aucun complexe
par rapport à l’Europe pour être
à la fois pleinement catholiques
(accueillant tout homme et toute
femme) et pleinement incarnés
dans l’expression de leur foi !
L’inculturation se doit absolument
de faire en sorte que tout catholique
se sente « chez lui » quand nous
célébrons la foi de tous, selon notre
culture !
2° Éviter la vulgarité. Si nous
croyons que notre culture mérite des
lettres de noblesse, alors nous seuls
pouvons le montrer ! Le sacré n’est
pas le profane, il n’est pas vulgaire.
Il ne faut pas confondre culture
et folklore ! Si les célébrations
créoles sont systématiquement
des « ouélélés » à mi-chemin entre
un vidé et un zouk, on dira que
notre culture est incapable d’élever
l’âme vers la contemplation et
ne sert qu’à exciter les sens. Si
nos traductions ne sont que des
périphrases approximatives,
faites à partir du français (au
lieu des langues originelles !) ça
prouvera que le créole n’a pas la
capacité d’exprimer les subtilités
spirituelles… Un vrai travail
de linguistes et de théologiens
est nécessaire. Il y a parfois des
interprétations si mauvaises des
chants de la messe (Gloria, Sanctus,
Agnus Dei…) qui me font honte,
même si je comprends l’effort de
ceux qui les mettent en œuvre.
Pour finir, je voudrais louer
le travail de « Bèlè Légliz ». Les
prêtres et les laïcs qui ont entrepris
cette œuvre ne sont globalement
tombés dans aucun des pièges
que je viens de souligner. Cela doit
faire notre fierté : l’usage adapté
des percussions (le tambour, bien
utilisé, est un excellent instrument
liturgique, beaucoup plus que la
batterie souvent invasive et qui ne
fait pas partie de notre culture !), la
qualité spirituelle des traductions,
la centralisation sur l’Écriture Sainte
et le travail de technique musicale
en vue de produire du sacré sont
à l’honneur de notre culture et de
notre Église Catholique.
+ Fr David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France n
Il ne suffit pas de mettre du piment !
Ou l’inculturation bien comprise
MOT DE L’ÉVÊQUE
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 4
EGLISE UNIVERSELLE\n
1.
« Soyez dans la joie et l’allégresse »
(Mt 5, 12), dit Jésus à ceux qui sont
persécutés ou humiliés à cause de lui.
Le Seigneur demande tout ; et ce qu’il
offre est la vraie vie, le bonheur pour
lequel nous avons été créés. Il veut que
nous soyons saints et il n’attend pas
de nous que nous nous contentions
d’une existence médiocre, édulcorée,
sans consistance. En réalité, dès les
premières pages de la Bible, il y a, sous
diverses formes, l’appel à la sainteté.
Voici comment le Seigneur le proposait
à Abraham : « Marche en ma présence
et sois parfait » (Gn 17, 1).
2.
Il ne faut pas s’attendre, ici, à
un traité sur la sainteté, avec de
nombreuses définitions et distinctions
qui pourraient enrichir cet important
thème, ou avec des analyses qu’on
pourrait faire concernant les moyens
de sanctification. Mon humble objectif,
c’est de faire résonner une fois de plus
l’appel à la sainteté, en essayant de
l’insérer dans le contexte actuel, avec ses
risques, ses défis et ses opportunités. Le
Seigneur a élu chacun d’entre nous pour
que nous soyons « saints et immaculés
en sa présence, dans l’amour » (Ep 1, 4).
3.
Dans la Lettre aux Hébreux, sont
mentionnés divers témoignages
qui nous encouragent à « courir avec
constance l’épreuve qui nous est
proposée ». On y parle d’Abraham,
de Sara, de Moïse, de Gédéon et de
plusieurs autres et surtout on nous
invite à reconnaître que nous sommes
enveloppés « d’une si grande nuée
de témoins » qui nous encouragent
à ne pas nous arrêter en chemin, qui
nous incitent à continuer de marcher
vers le but. Et parmi eux, il peut y avoir
notre propre mère, une grand-mère
ou d’autres personnes proches. Peut-
être leur vie n’a-t-elle pas toujours été
parfaite, mais, malgré des imperfections
et des chutes, ils sont allés de l’avant et
ils ont plu au Seigneur.
4.
Les saints qui sont déjà parvenus
en la présence de Dieu gardent
avec nous des liens d’amour et de
communion. Le Livre de l’Apocalypse
en témoigne quand il parle des martyrs
qui intercèdent : « Je vis sous l’autel les
âmes de ceux qui furent égorgés pour
la Parole de Dieu et le témoignage qu’ils
avaient rendu. Ils crièrent d’une voix
puissante : ‘‘Jusqu’à quand, Maître saint
et vrai, tarderas-tu à faire Justice ?’’ ».
[…]
5.
Lors des procès de béatification
et de canonisation, on prend en
compte les signes d’héroïcité dans
l’exercice des vertus, le don de la vie
chez le martyr et également les cas du
don de sa propre vie en faveur des
autres, y compris jusqu’à la mort. Ce
don exprime une imitation exemplaire
du Christ et est digne d’admiration de la
part des fidèles. […]
6.
Ne pensons pas uniquement à
ceux qui sont déjà béatifiés ou
canonisés. L’Esprit Saint répand la
sainteté partout, dans le saint peuple
fidèle de Dieu, car « le bon vouloir
de Dieu a été que les hommes ne
reçoivent pas la sanctification et le salut
séparément, hors de tout lien mutuel ;
il a voulu en faire un peuple qui le
connaîtrait selon la vérité et le servirait
dans la sainteté ». […]
7.
J’aime voir la sainteté dans le
patient peuple de Dieu : chez ces
parents qui éduquent avec tant d’amour
leurs enfants, chez ces hommes et ces
femmes qui travaillent pour apporter le
pain à la maison, chez les malades, chez
les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de
l’avant chaque jour, je vois la sainteté de
l’Église militante. C’est cela, souvent, la
sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’, de ceux
qui vivent proches de nous et sont un
reflet de la présence de Dieu. […]
8.
Laissons-nous encourager par les
signes de sainteté que le Seigneur
nous offre à travers les membres les plus
humbles de ce peuple qui « participe
aussi de la fonction prophétique du
Christ ; il répand son vivant témoignage
avant tout par une vie de foi et de
charité ».
9.
La sainteté est le visage le plus
beau de l’Église. Mais même en
dehors de l’Église catholique et dans
des milieux très différents, l’Esprit
suscite « des signes de sa présence, qui
aident les disciples mêmes du Christ ».
[…]
10 .
[…] Cependant, ce que je
voudrais rappeler par la
présente Exhortation, c’est surtout
l’appel à la sainteté que le Seigneur
adresse à chacun d’entre nous, cet
appel qu’il t’adresse à toi aussi : « Vous
êtes devenus saints car je suis saint »
(Lv 11,44 ; 1P 1,16). […]
11 .
« Chacun dans sa route » dit
le Concile. Il ne faut donc pas
se décourager quand on contemple
des modèles de sainteté qui semblent
inaccessibles. Il y a des témoins qui
sont utiles pour nous encourager et
pour nous motiver. […] Ce qui importe,
c’est que chaque croyant discerne son
propre chemin et mette en lumière le
meilleur de lui-même, ce que le Seigneur
a déposé de vraiment personnel en lui
et qu’il ne s’épuise pas en cherchant à
imiter quelque chose qui n’a pas été
pensé pour lui. […].
La sainteté ordinaire
selon le pape Fra n ç ois
Page 5
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 5
12 .
Parmi les formes variées, je
voudrais souligner que le
‘‘génie féminin’’ se manifeste également
dans des styles féminins de sainteté,
indispensables pour refléter la
sainteté de Dieu en ce monde. Même
à des époques où les femmes ont été
plus marginalisées, l’Esprit Saint a
précisément suscité des saintes dont le
rayonnement a provoqué de nouveaux
dynamismes spirituels et d’importantes
réformes dans l’Église. […]
13 .
Cela devrait enthousiasmer
chacun et l’encourager à tout
donner pour progresser vers ce projet
unique et inimitable que Dieu a voulu
pour lui de toute éternité : « Avant
même de te former au ventre maternel,
je t’ai connu ; avant même que tu sois
sorti du sein, je t’ai consacré » (Jr 1, 5).
14 .
Pour être saint, il n’est pas
nécessaire d’être évêque,
prêtre, religieuse ou religieux. […]
Nous sommes tous appelés à être
des saints en vivant avec amour et en
offrant un témoignage personnel dans
nos occupations quotidiennes, là où
chacun se trouve.
Es-tu un consacré ou une consacré(e) ?
Sois sainte en vivant avec joie ton
engagement.
Es-tu marié ? Sois saint en aimant et en
prenant soin de ton époux ou de ton
épouse, comme le Christ l’a fait avec
l’Église.
Es-tu un travailleur ? Sois saint en
accomplissant honnêtement et avec
compétence ton travail au service de
tes frères.
Es-tu père, mère, grand-père ou grand-
mère ? Sois saint en enseignant avec
patience aux enfants à suivre Jésus.
As-tu de l’autorité ? Sois saint en luttant
pour le bien commun et en renonçant
à tes intérêts personnels.
15 .
[…] Quand tu sens la tentation
de t’enliser dans ta fragilité,
lève les yeux vers le Crucifié et dis-lui :
‘‘Seigneur, je suis un pauvre, mais tu
peux réaliser le miracle de me rendre
meilleur’’.
Dans l’Église, sainte et composée de
pécheurs, tu trouveras tout ce dont tu as
besoin pour progresser vers la sainteté.
[…]
16 .
Cette sainteté à laquelle le
Seigneur t’appelle grandira
par de petits gestes.
Par exemple : une dame va au marché
pour faire des achats, elle rencontre
une voisine et commence à parler, et les
critiques arrivent. Mais cette femme se
dit en elle-même : « Non, je ne dirai du
mal de personne ». Voilà un pas dans
la sainteté !
Ensuite, à la maison, son enfant a besoin
de parler de ses rêves, et, bien qu’elle
soit fatiguée, elle s’assoit à côté de lui
et l’écoute avec patience et affection.
Voilà une autre offrande qui sanctifie !
Ensuite, elle connaît un moment
d’angoisse, mais elle se souvient de
l’amour de la Vierge Marie, prend le
chapelet et prie avec foi. Voilà une autre
voie de sainteté !
Elle sort après dans la rue, rencontre un
pauvre et s’arrête pour échanger avec
lui avec affection. Voilà un autre pas !
17.
Parfois, la vie présente des défis
importants et à travers eux le
Seigneur nous invite à de nouvelles
conversions qui permettent à sa grâce
de mieux se manifester dans notre
existence « afin de nous faire participer
à sa sainteté » (He 12, 10). D’autres fois, il
ne s’agit que de trouver une forme plus
parfaite de vivre ce que nous vivons
déjà. […]
Quand le Cardinal François-Xavier
Nguyên Van Thuân était en prison, il avait renoncé à s’évertuer à demander
sa libération. Son choix était de vivre
« le moment présent en le comblant
d’amour » ; et voilà la manière dont cela
se concrétisait : « Je saisis les occasions
qui se présentent chaque jour, pour
accomplir les actes ordinaires de façon
extraordinaire ».
[…]
18.
Ainsi, sous l’impulsion de la
grâce divine, par de nombreux
gestes, nous construisons ce modèle
de sainteté que Dieu a voulu, non pas
en tant qu’êtres autosuffisants mais
« comme de bons intendants d’une
multiple grâce de Dieu » (1 P 4, 10). […]
L ’amour inconditionnel du Seigneur
est possible parce que le Ressuscité
partage sa vie puissante avec nos vies
fragiles : « Son amour n’a pas de limites
et, une fois donné, il ne recule jamais.
Il a été inconditionnel et demeure
fidèle. Aimer ainsi n’est pas facile,
car souvent nous sommes vraiment
faibles. Mais précisément pour que
nous nous efforcions d’aimer comme
le Christ nous a aimés, le Christ partage
sa propre vie ressuscitée avec nous.
Ainsi, nos vies révèlent son pouvoir
en action, y compris au milieu de la
faiblesse humaine ».
Exhortation Apostolique : Gaudete et Exsultate
du Saint-Père françois sur l’appel à la sainteté
dans le monde actuel
n
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 6
Dimanche 23 octob\be 2022
la P
P arole DDominicale
30 ème dimanche du temps ordinaire - Année C
Prière d’introduction
Seigneur Dieu, l’attitude du pharisien de la
parabole me rappelle que parfois il m’arrive
d’être fier de moi-même et de me remplir
d’orgueil à cause des grâces que tu m’as
données. Alors, je me sens supérieur aux autres
et je suis dur avec eux, je ne leur pardonne rien
de leurs erreurs. Comme le pharisien, j’oublie
ma fragilité de créature devant mon créateur.
Seigneur, je connais ta volonté et parfois, à
l’exemple du publicain, le mal me domine.
J’ai un grand désir de changer, mais bien
souvent je me retrouve seul sous le poids de
mes fautes. Comme le publicain de la parabole
de ce dimanche, je ne me juge même pas digne
de m’adresser à toi pour te demander de l’aide
et pourtant j’espère ton pardon. A la lecture
de ton évangile, aide-moi Seigneur, à ouvrir
mon cœur pour accueillir ta miséricorde et ton
amour pour le pécheur que je suis.
Réflexion
Ce dimanche, dans l’évangile, à travers la
parabole de la prière du publicain, saint Luc
nous montre que le salut est possible pour les
personnes qui humblement se reconnaissent
pécheurs et reviennent vers Dieu. En revanche,
celles qui jugent durement les autres et se
croient être déjà sauvées, en réalité, verront
la miséricorde de Dieu pour leurs frères et
sœurs pécheurs. Frères et sœurs, sommes-nous
conscients du « déphasage » qui existe entre le
chrétien que nous sommes et le chrétien que
nous sommes appelés à être ? La parabole
de ce jour, nous montre d’un côté le pharisien
qui, devant le Seigneur, estime n’avoir rien à se
reprocher. Il dit : « Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres
hommes… ». D’un autre côté, un publicain
qui, conscient de ses imperfections et de ses
manques, dit dans sa prière : « Mon Dieu, montre
toi favorable au pécheur que je suis ». Certes, le
publicain a réussi à obéir aux commandements
de la loi, mais son péché est de se comparer à
son prochain pour mieux le juger. Il nous arrive
de nous comparer aux autres, alors nous voyons
leurs failles et cela nous rassure sur les nôtres.
Nous nous disons : « Je ne suis pas si mal »,
mais lorsque nous regardons Jésus-Christ, nous
voyons le fossé qui existe entre lui et nous. C’est
à cette vérité-là que nous devons nous arrêter.
En nous comparant aux hommes, nous nous
trompons de stratégie. Tournons plutôt notre
regard vers Jésus-Christ. C’est à lui que nous
devons ressembler. Frères et sœurs, Dieu nous
parle, nous qui voulons être des justes devant
lui ; prenons-nous du temps pour l’écouter ?
Dans un monde où notre agenda est si chargé,
faire une pause pour Dieu dans la journée, la
semaine, le mois ou l’année, seul, en couple ou
en famille, est devenu difficile. S’arrêter relève
de la grâce, mais aussi de la volonté ; il faut dire :
« Je veux prendre un temps pour Dieu dans ma
vie ! », sans se chercher d’excuses ; chacun à
sa manière, pourquoi ne pas adresser à Dieu
une prière vraie ? Ils ont osé ouvrir leur cœur.
Ils ne se sont pas contentés d’une prière « bien
comme il faut » pour faire plaisir à Dieu ou
pour ne pas choquer les fidèles qui pensent
déjà être sauvés. Au contraire, ils ont osé ouvrir
leur cœur en toute transparence devant Dieu,
même si leur prière nous montre que chacun
de son côté a encore des choses à changer dans
sa vie pour s’ajuster au Seigneur. C’est au prix
d’un regard vrai sur nous-mêmes, d’un temps
passé avec Dieu dans la méditation de sa Parole
et d’une prière qui parle de la réalité de notre
vie, que nous pourrons goûter à l’amour du
Seigneur pour les pécheurs que nous sommes.
Frères et sœurs, « Qu’est-ce que Dieu attend
de nous ? ». Légitimement nous pouvons
nous poser la question lorsque nous voyons
que, de ces deux hommes qui prient devant
Dieu, c’est le publicain qui a été reconnu juste
devant Dieu et non pas le pharisien, bien qu’il
ait appliqué la loi. Les hommes doivent savoir
que c’est Dieu seul qui juge à la fin. Il voit ce que
nous ne voyons pas, il voit tout. Humblement,
reconnaissons que nous sommes tous des
pécheurs pardonnés en Jésus Christ.
Je dialogue avec Jésus
Jésus, c’est toi qui me donnes de faire ta volonté
et lorsque j’y arrive, cela me rend heureux et
me remplit de joie. Apprends-moi Seigneur à
être vigilant au danger de la fierté et de cette
suffisance qui écrase les autres. Jésus, je n’arrive
pas à résister, je succombe à la tentation, cela
m’attriste beaucoup. Contrairement à ce que
peuvent penser ceux qui me voient, ma
propre misère ne me laisse pas indifférent.
Jésus, je veux te faire confiance. Confronté
aux moqueries et aux jugements sévères des
hommes sur moi, j’ai du mal à me tourner vers
Dieu et à m’approcher de l’Eglise. Pourtant,
Seigneur, je sais que toi seul connais ma honte
aujourd’hui. Jésus, je ne me juge même pas
digne de lever les yeux pour te regarder et
m’adresser à toi, mais je sais que si je te le
demande, tu donneras au pécheur que je
suis d’obtenir la grâce de la confiance en toi .
Résolution à prendre pour
aujourd’hui
Frères et sœurs, demandons au Seigneur
de nous aider à faire sa volonté avec joie et
en toute humilité, sans aucune fierté, sans
chercher à écraser ou à humilier ceux qui
n’y arrivent pas. Cherchons plutôt à donner
la main au pécheur pour qu’il se relève, au
lieu de le montrer du doigt. Aujourd’hui, nous
décidons de ne pas cacher au Seigneur nos
fautes et ne plus être dans la dissimulation.
Nous décidons de résister au péché, alors nous
nous efforcerons de prendre le temps de faire
chaque jour une halte spirituelle. Inscrire dans
nos agendas un temps pour Dieu. Dans nos
journées chargées, nous voulons arrêter un
instant nos activités et revenir nous rafraîchir
à la source, la Parole de Dieu. Frères et sœurs,
que nous ouvrions sans aucune crainte notre
cœur et notre vie pour accueillir la miséricorde
de Dieu qui nous aime, malgré nos péchés.
Père Benjamin François-Haugrin
Paroisse de Rivière-Salée et de Régale
n
Siracide 35,15b-17.20\•-22a • Psaume 33 \b34) • 2 \•Timothée 4,6-8.16-18\• • Luc 18,9-14
LITURGIE
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 7
la Paroisse de
Saint-Jean Baptiste
de Rivière-Salée
Focus sur
La paroisse Saint Jean-Baptiste de Rivière-Salée sera établie le 7 Juillet 1716. Son saint
patron est fêté le 24 juin. La paroisse tire son nom « du cours d’eau par lequel les eaux de mer
remontent depuis la baie \•de Génipa. »
[1]
E
lle possède une deu -
xième église dédiée
à Notre-Dame de la
Visitation, érigée au quartier
Petit-Bourg. Elle a également
une troisième église, dédiée à
Notre-Dame de Fatima, érigée
dans les années 1960 au quar
-
tier Desmarinière, œuvre de
l’abbé Marcel Pulvar. Dans la
paroisse, il y a deux chapelles
privées : la première, située au
quartier « La Haut », est dédiée
à Sainte Rita ; la seconde, au
quartier médecin, est dédiée
à Sainte Thérèse de Lisieux.
Depuis octobre 2012, le curé de la
paroisse est le père Benjamin François-
Haugrin. Actuellement, la paroisse n’a
pas de salariés, mais uniquement des
bénévoles. Pour Grand-Bourg et Petit-
Bourg, ils sont environ 90 personnes,
en grande majorité de femmes et aussi
quelques hommes.
Sur la paroisse de Rivière-Salée, il y a
messe le mardi à 6h30 à Petit-Bourg. Le
mercredi et le vendredi, à 6h30 à Grand
Bourg. Le jeudi matin et soir en fonction
des besoins des PCE de quartier, du
séminaire collège Sainte-Marie (primaire,
collège et lycée) et le 3ème jeudi à l’EHPAD
(Logis Saint-Jean). Il y a messe le samedi à
18h et le dimanche matin à 9h30 à Grand-
Bourg, et à 7h à Petit-Bourg. En dehors des
célébrations, l’église Saint-Jean Baptiste de Rivière-S
alée est ouverte du lundi au
vendredi, de 8h à 17h30, et le samedi à
partir de 7h30.
Parmi les projets pour cette année
pastorale 2022-2023, avec les équipes
d’accueil à l’église en semaine, il y a la
mise en place de la prière des Laudes,
le lundi, le jeudi 8h et le samedi à 7h30
et les vêpres, le lundi et le Jeudi à 17h à
l’église de Grand-Bourg.
Les temps forts ont commencé le samedi
8 octobre avec la première session des
quatre évangélisations de rue prévue
cette année, pour être « missionnaire
vers les autres ». Le projet est d’annoncer
Jésus-Christ qui nous aime. Cette
première matinée avait pour but
également d’annoncer aux parents le
lancement de la catéchèse des 7-12 ans
et du cheminement sur la paroisse, pour
les inviter à faire la démarche d’y inscrire
leur enfant. Un autre temps
fort sera la consécration et l’ouverture au culte de
l’église de Desmarinière, dédiée à Notre-Dame de Fatima, après 5 ans de
travaux de réhabilitation.
Parmi les projets, une
nouvelle édition de la formation à l’accueil à l’église pour toute la
communauté est prévue.
Cette année, il y aura
également sur la paroisse une formation
aux cinq essentiels de la vie chrétienne.
Un nouveau parcours sera proposé après
Pâques 2023.
Ce qui caractérise la paroisse de Rivière-
Salée, c’est la complémentarité qui existe
entre Grand-Bourg et Petit-Bourg pour
former une seule et même communauté.
Les fidèles de la communauté de Rivière-
Salée se reconnaissent par leur sens de
l’accueil et de l’engagement auprès des
fidèles. Ils savent également se prendre
en main et mener à bien des projets
en toute autonomie. Ils ont le sens de
la responsabilité et savent passer de la
parole aux actes et montrer leur foi en
Jésus-Christ qui agit.
Père Benjamin François-Haugrin n
1 QUITMAN Suzette, Histoire du diocèse de la Martinique, Edition du Signe, p200
Page 8
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 8
Peu de temps seulement nous sépare du 1 er novembre, jour où selon une tradition bien
ancrée dans son histoire, l’Église fête tous ses enfants parvenus à la sainteté : les saints
et saintes de Dieu. Ils sont la preuve, si l’on peut parler ainsi, que la grâce de Dieu a la
capacité de toucher et d’accompagner des personnes au cours de leur existence terrestre.
E
n effet, « Comme le feu transforme
en lui tout ce qu’il touche, l’Esprit
Saint transforme en Vie divine
ce qui est soumis à sa puissance »
(Catéchisme de l’Église Catholique
n°1127). En fait, il s’agit des personnes
que l’Esprit Saint transforme par les
sacrements en les conformant au Fils
de Dieu (cf. CEC n°1229).
Fixés au nombre de sept (7) au Concile
de Trente (1542-1563) en sa 7
e session et
regroupés actuellement en trois familles,
les sacrements de l’initiation chrétienne
(baptême, confirmation, eucharistie), les
sacrements de guérison (confession ou
pénitence ou réconciliation, onction
des malades) et les sacrements au
service de la communion des fidèles
(ordre, mariage), les sacrements de la vie
chrétienne touchent toutes les étapes et
tous les moments importants de la vie
humaine puisqu’ils donnent naissance
et croissance spirituelles, guérison et
mission à la vie de foi des chrétiens
entendue comme témoignage d’une vie
de sainteté.
En outre, il est indéniable que par la
réception et la pratique des sacrements
s’ouvre pour le chrétien un chemin de
sainteté. La sainteté étant une vie dans
la grâce divine, celle-ci est entendue
comme l’union, et partant de l’intimité
avec le Dieu de Jésus-Christ donnée
par le baptême et renouvelée par les
autres sacrements. La grâce sanctifiante
que procurent les sacrements constitue,
tout comme la prière, l’un des fruits de
cette union. D’ailleurs, le pape Jean-
Paul II en rappelle la force stimulante et
nécessaire pour vivre la sainteté : « La
sanctification du chrétien se réalise
dans l’eau du Baptême, elle est affermie
par les sacrements de la Confirmation
et de la Réconciliation, et elle est
nourrie par l’Eucharistie, le bien le plus
précieux de l’Église, le sacrement par
lequel l’Église est constamment édifiée
comme Peuple de Dieu, C orps du Christ
et Temple de l’Esprit Saint » (cité dans
La documentation catholique N°2302
du 16 novembre 2003, p.1026, col. a).
En effet, les sacrements institués par
Jésus-Christ confèrent à ceux qui les
reçoivent la grâce sanctifiante.
Celle-ci est comme une source
dont les eaux irriguent la vie des
chrétiens de deux manières
inséparables l’une de l’autre :
la grâce habituelle (guérison
du péché, mise du chrétien
en état habituel d’amitié avec
Dieu -état de grâce-, faculté à
vouloir et à réaliser le bien)
et la grâce actuelle (secours
de Dieu aidant la volonté humaine à
accomplir des actes ayant une valeur
spirituelle, résistance au péché, vécu
quotidien en chrétien, spécialement
aux heures de tentations, d’épreuves,
de choix décisifs, de joie, etc.
A l’approche de la célébration de la
Toussaint, puissions-nous accueillir,
grâce aux canaux que sont les sacrements
de l’Église reçus avec foi et dignité et
expérimentés dans la vie qui en découle,
c’est-à-dire la vie de sainteté, « l’Esprit
d’adoption [qui] déifie les fidèles en
les unissant vitalement au Fils unique,
le Sauveur » (CEC n°1129).
P. Nicaise Wilfrid Ossebi, en mission
paroissiale à Josseaud et à Régale
n
Les sacrements de la vie chrétienne
pour vivre la sainteté
LITURGIE
Page 9
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 9
E g lise
en MARTINIQUE
Et toi, O
Où en es-tu ?
Ils ont dit "Oui " "Oui "
N° 641REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE — 2,00 €8 MAI 2022
Hommage au père Filopon
Les "Chemins de mémoires"
dans le diocèseJournée mondiale de prière
pour les vocations
E g lise en MARTINIQUE
Inauguration de l'oratoire
"Jésus Eucharistie" au Morne-des-Esses
SSoif de miséricorde ?
N° 640REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE — 2,00 €24 AVRIL 2022
Hommage au père Filopon
Dossier : La Miséricorde divine
dans le diocèseHomélie de la Messe chrismale Règlement à l’ordre de :
ADCOM Martinique
Nous retourner ce bon,
accompagné de votre règlement à :
Eglise en Martinique
Boîte Postale 586
97207 FORT de France CEDEX
E g lise
en MARTINIQUE
Nom : ........................................................................\
...............................................................................................................
Prénom : ........................................................................\
.....................................................................................................................
Adresse : ........................................................................\
...............................................................................................................................\
.....
Mail : ........................................................................\
...............................................................................................................................\
.....................
Tél. : ........................................................................\
...............................................................................................................................\
.....................
Code Postal : ........................................................................\
...................................................................................................................
Ville : ........................................................................\
...............................................................................................................................\
......................
Oui,
je m’abonne !
Les Équipes Notre Dame ont célébré leur rentrée à l'église St-Jean-
Baptiste du Vauclin, le dimanche 18 septembre, à la messe de 7h30.
B
eaucoup d'équipiers ont bravé le
temps incertain pour se retrouver en
couple et en équipe.
Nous avons été accueillis chaleureusement
par la communauté et son curé, le père
Henderson, Conseiller spirituel d'une des
équipes. Une nouvelle année commence
avec de nouvelles résolutions, de nouveaux
projets afin de resplendir de l'amour du
Christ dans nos foyers, dans nos équipes
et en Église. Messe célébrée dans la joie.
Un grand merci à toute la communauté du
Vauclin et à tous les équipiers qui ont pu se
déplacer. Bonne rentrée pastorale à tous !
Patricia et Patrick, Responsables de Secteur
secteur.endmartinique@gmail.com
n
Les Équipes Notre Dame ont fait leur rentrée
sur la paroisse du Vauclin
Pour tout contact :
Charles et Odile,
secrétaires du mouvement
tél. : 0696 44 02 43
VIE DU DIOCÈSE
MARTINIQUE 40
GUADELOUPE 44
GUYANE 44
FRANCE et ?tranger 50
Page 10
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 10
Propos recueillis par Maéva Emmanuelle Céleste
+15
Page Jeunes
Perdre quelqu’un c’est très difficile. Je me réveille un matin,
ma tante arrive chez moi, elle avait posté une photo de lui avec
une colombe… Ma première réaction était « ce n’est pas possible ».
Jusqu'à aujourd'hui, nous ne savons pas ce qui s’est passé, nous
avons plusieurs versions. J’ai finalement laissé tomber…Avancer est devenu mon objectif. Je me suis battue pour avoir mon bac et c’est lui qui m’a motivé car il occupait mes pensées. Ma foi m’aide,
car Dieu me donne la force de continuer à avancer et à me dépasser.
Le jour où j’ai appris le décès de ma mère, j’étais un peu perdue. C'est le médecin qui nous a
appelés pour nous annoncer qu’elle vivait ses derniers instants. On vivait la plus grave vague
du covid avec le variant delta en 2021. Au départ, cette perte était très dure, pour ma famille
c’était très compliqué, j’ai tenu. Je me souviens qu’attendre pour l’enterrer ne m’aidait pas à faire
mon deuil. Ma mère faisait partie de plusieurs chorales, elle était catéchiste sur la paroisse. Une de
ses amie m’a aidée pour les obsèques, mon père s’est occupé des chants, avec mon frère et ma sœur
nous avons fait les avis d’obsèques. Mon parrain, le père St Honoré, le père Gibon, et beaucoup de
ceux qu’elle a connus nous ont accompagnés et soutenus dans cette épreuve difficile.
Ma mère, j’en suis certaine, m’a aidée à avoir mon bac, car je sentais sa présence, son souvenir m’a
aidée à me dépasser et à ne pas lâcher.
Un an après, le manque est toujours là, mais je me sens plus forte pour avancer dans mes projets.
J’encourage ceux qui traversent le deuil de se faire accompagner par un professionnel, d’expulser
leurs émotions et ce qu’ils ressentent ; pleurer fait du bien, il faut accepter cette douleur et avancer
car la vie continue.
Il y a 7 ans, j’ai mis au monde un bébé sans vie. Au bout de 6 mois de grossesse, on lui a diagnostiqué une maladie. Contrairement à l’avis des médecins et à la pression du staff médical, j’ai tenu bon, et je n’ai pas avorté. Je ne voulais pas mettre fin à sa vie, j’ai fait confiance à Dieu, en menant cette grossesse à son terme avec sa grâce… À l’époque, le père Lucenay m’a accompagnée. En faisant confiance à Dieu,
j’ai toujours été en paix, cette paix qui surpasse tout, durant ma grossesse, malgré cette douleur de la voir sans vie au moment de l’accouchement. La vie n’arrive pas et ne s’arrête pas forcément de la façon dont nous avons prévu les choses, mais la vie reste la vie, elle est donnée par Dieu, il faut la respecter et l’accueillir comme elle arrive.
Je crois que dans le processus du deuil, il y a deux clés : c’est le lâcher prise et le temps. Le temps guérit les blessures et le lâcher prise permet vraiment de faire confiance à Dieu et de
croire que son plan est merveilleux, qu’il est beaucoup plus grand, beaucoup plus beau que ce
que nous pouvons imaginer.
Esther, 22 ans
paroisse du Lamentin
Luciana,
21 ans, Paroisse de Sainte-Thérèse
Stécy, une jeune
maman face au deuil périnatal, Québec
Face à la douleur de la perte d’un parent,
d’un frère, d’une sœur, d’un ami, nous ne
sommes pas toujours préparés, comme si la
mort est quelque chose de tabou. Elle fait en fait partie de la vie. Jésus face à la mort de
Lazare pleura (Jean 11,35). Le Christ connaît
nos douleurs, pour les avoir vécues. Luciana, Esther et Stécy nous partagent cette page
sombre qu’elles ont eu à vivre : Luciana pour son jeune cousin, Esther pour sa maman, et enfin Stécy pour sa fille.
Les jeunes
face au deuil…
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 11
LANGUE ET CULTURE CRÉOLES DANS L’EGLISE EN MARTINI\nQUE DOSSIER
Du grec biblique au créole martiniquais
En Martinique, le français et le créole cohabitent. La langue créole est une des spécificités des
habitants et en cela c’est une richesse. Ce n’est pas un simple moyen de communication, c’est
surtout le vecteur d’une culture locale, une manière de voir et de se représenter le monde. Le
créole est principalement pratiqué dans la communication orale informelle, mais il a une graphie
phonético-phonologique, une grammaire, une syntaxe, une sémantique et toute une personnalité
linguistique qui permettent de produire des documents écrits en créole \bdictionnaire, livres, etc.).
Il serait bon qu’un plus grand nombre s’y intéresse. La langue et culture créoles trouvent petit à
petit leur place à l’église. Loin d’être une fantaisie folkloriste, l’utilisation du créole dans la liturgie
offre aux fidèles une manière particulière de vivre leur foi.
En ce mois d’octobre, mois du créole, il semble important de mettre en exergue les apports de la
langue et de la cul\•ture créoles dans l’Eglise en Martini\•que.
D
epuis les origines de l'Eglise,
l'évangélisation des peuples et
l'annonce de la Bonne Nouvelle
ont été considérées comme deux actions
essentielles à l'édification de l'Eglise.
L'Evangile ne peut être mis sous silence.
Il doit être proclamé. Il existe donc ainsi
une relation entre mission et Evangile, ainsi
qu'entre Evangile et culture.
Singulièrement, la liturgie (puisque c’est le
sujet qui nous concerne), est pour Vatican II,
« le sommet auquel tend l'action de l'Eglise,
et en même temps la source d'où découle
toute sa vertu » (SC 10). Par analogie, on peut
dire que la liturgie est comme la pulsation
cardiaque de l'Église, faisant circuler en
elle le souffle de la vie. C'est donc dire son
importance. Dans la liturgie, le langage a
pour but « d’annoncer aux fidèles la Bonne
Nouvelle du salut et d'exprimer la prière de
l'Église au Seigneur » (SC 37-40) ... Utiliser la
langue du peuple sera donc le premier pas
à effectuer. Comment dire Dieu au peuple
chinois sans parler leur langue ? Et même
s'il en vient à parler leur langue, comment
un homme doit-il s'y prendre ? Quels sont
les mots qui sont les plus appropriés pour
traduire les éléments du langage sans les
altérer ? En quelque sorte, la langue est
l'âme d'un peuple parce que tout se situe
au niveau du langage. Même si ce sujet
a déjà été abordé́, il est important de
rappeler que le liturgiste doit demeurer
attentif à ce qui peut être emprunté d'un
langage pour être introduit dans la liturgie.
De fait, comme le dit un ami prêtre
mauricien : « La rupture entre l'Evangile et
les cultures peut être d'un grand danger ».
Quand l'Eglise épouse la culture de
ses fidèles, de grandes merveilles sont
possibles. N’oublions jamais qu’il existe
une culture derrière notre foi : « pourquoi
ne pas mettre des éléments qui font notre
vie de tous les jours dans notre liturgie ? »
Dès lors, cantiques créoles, prières créoles,
homélie en créole, décorations de l'autel
avec des symboles rappelant la vie
quotidienne d'un Créole, instruments de
musique créole, tout ceci dans le but de
permettre aux fidèles d'exprimer leur foi
dans leur culture, c'est-à-dire, la culture
créole.
Le grand absent, dans « l’évangélisation »
d’alors, c’était le créole. L'introduction
du créole dans la liturgie de l’Église qui
est en Martinique, est une initiative qui a
débuté dans les années 70, à l’invitation
du Concile Vatican II, à l'initiative des pères
Antoine Maxime, Beaubrun et Louis Elie.
Les chants créoles et le tambour entrent
alors progressivement dans l'Église. Cette
initiative est relancée en décembre 2005
par un groupe de paroissiens à Rivière-
Pilote, quartier Josseaud.
Un travail de recherche, de traduction
de l'Évangile en créole, d'adaptation des
chants et des danses « bèlè » ont été
réalisés avec l'aide d'artistes du "Monde
Bèlè" et de spécialistes de la langue créole.
La langue créole est l’âme du peuple
martiniquais et ce qui nous différencie des
autres peuples. Une Église plus proche de
Dieu doit nécessairement faire usage de la
langue créole pour évangéliser les fidèles.
Et la liturgie doit se faire dans la langue
créole qui représente l’âme du peuple
martiniquais.
La langue créole n’est pas négociable,
car cette langue nous a montré le chemin
menant à la libération de notre premier
esclavage ; la traite aussi doit être la boussole
de tous les Martiniquais qui veulent lutter
pour toutes les autres libérations pour
une Martinique meilleure. Car il n’y a
aucun moyen d’arriver à l’universel si on
ne passe pas par le culturel, et dans le
cas de notre peuple, la langue créole est
l’un des éléments clés du culturel. Dans
la culture se trouvent toutes les richesses,
les capacités, les talents, l'intelligence et la
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 12
sagesse qui peuvent nous servir de levier
pour l'avenir de la Martinique. En effet, la
liturgie est également créatrice de culture
dans le sens où elle donne à une culture la
possibilité de s'exprimer selon sa couleur
et ce qui la caractérise.
Cela dit, l'inculturation de la liturgie
comporte des enjeux majeurs, car il y
a dans la liturgie quelque chose qui
transcende toute culture, Dieu lui-même.
En effet, la liturgie est, notamment à travers
les sacrements, porteuse de la présence
de Dieu. C'est ce que l'on retrouve dans
Sacrosanctum Concilium quand on dit
que « la liturgie est considérée à juste titre
comme l'exercice de la fonction sacerdotale
de Jésus Christ, exercice dans lequel la
sanctification de l'homme est signifiée
par des signes sensibles et réalisée d'une
manière propre à chacun d’eux » (SC 7).
C'est donc dire que la liturgie comporte une
partie immuable parce que d'institution
divine. Elle porte en elle un mystère qui
dépasse 1'Homme, le mystère d'un Dieu
qui veut se révéler à l'homme et qui ne
demande qu'à être accueilli par lui.
En définitive, je crois que l’Église, en
donnant toute sa place au créole dans la
liturgie, même si le chemin est encore long
(une traduction des prières eucharistiques
est en cours avec l’expertise de prêtres et
de linguistes) a été prophétique, en ce sens
que cette réflexion et cette décision ont eu à
mon sens le mérite avant tout de faire sortir
le créole du marronnage linguistique dans
l’enfermement du tout culturel et du langage
de la fête et des jurons. Cette démarche est
bénéfique pour le chrétien martiniquais
qui découvre que la liturgie est également
créatrice de culture dans le sens où elle
donne à celle-ci la possibilité de s'exprimer
selon sa couleur et ce qui la caractérise.
Puisque la liturgie est un système de
représentation symbolique, elle ne peut
représenter les choses autrement que par
la culture dans laquelle elle s'insère. Sinon,
son message demeure vide de sens, dénué
de toute signification et la fait alors devenir
étrangère à la réalité du peuple.
Est-ce un nouveau souffle pour l’évangéli
-
sation ? Est-ce une nouvelle évangélisation
qui s'effectue ? Chose certaine, l'Évangile,
lorsqu'il est reçu et vécu, porte un fruit,
autant chez la personne que chez le groupe
humain qui l'accueille. La Parole de Dieu ne
peut pas laisser celui qui la reçoit indiffé -
rent. Aussi, à l'exemple de Zachée, faisons
ressortir des choses qui nous habitent
au plus profond de nous-mêmes et qui
peuvent être d'une grande richesse pour
l'Eglise de Martinique.
Père Patrick-Alexis Phanor n
Le choix des langue\•s vernaculaires en vue de leur introduction dans la li\•turgie
[…] 10. Le premier point
qu’il convient d’examiner avec attention est
le choix des langues qu’il est licite d’admettre
dans les célébrations liturgiques. En effet, il
convient que, dans chacun des territoires,
soit élaboré un plan pastoral qui tienne
compte des principaux idiomes qui y
sont employés, en distinguant les langues
parlées spontanément par la population,
et celles qui, du fait qu’elles n’arrivent
pas à constituer un moyen naturel de
communication dans le domaine pastoral,
demeurent seulement un objet d’intérêt
culturel. En réfléchissant sur ce plan et en
le formulant, il est nécessaire de veiller à
ce que, par le choix de certaines langues
vernaculaires pour les introduire dans
l’usage liturgique, on ne favorise pas la
constitution de groupes trop restreints de
fidèles, étant donné qu’il existe le danger de
promouvoir la discorde entre concitoyens,
au détriment de l’unité des peuples, et aussi
de celle, tant des Églises particulières que
de l’Église universelle. […]
[…] 13. Si une langue n’est pas pleinement
admise pour l’usage liturgique, elle n’est pas
pour autant totalement exclue du domaine
liturgique. Elle peut être employée au moins
de temps en temps, par exemple, dans
la prière des fidèles, dans les cantiques,
dans les monitions ou dans des parties
de l’homélie, spécialement s’il s’agit d’un
idiome propre à certains fidèles qui
participent à la célébration. Il reste qu’il
est toutefois toujours possible d’employer
la langue latine ou bien une autre langue
qui est largement répandue dans le pays
concerné, même si cette langue n’est pas
celle de l’ensemble, ni de la majorité des
fidèles qui participent à la célébration
liturgique en question, à condition toutefois
d’éviter les risques de discorde entre les
fidèles. […]
[…] 15 . Il revient aux Conférences des
Evêques de déterminer quelles langues,
employées sur leur territoire, doivent être
introduites totalement ou partiellement
dans la liturgie. Ces dispositions doivent
recevoir la recognitio du Siège Apostolique,
avant que n’importe quel travail de traduction
ne soit entrepris.[15]Avant de prendre
une décision à ce sujet, la Conférence des
Evêques ne doit pas manquer de recueillir
les avis, donnés par écrits, auprès d’experts
et d’autres personnes intéressées, lesquels
avis, ainsi que les autres actes, doivent être
envoyés par écrit à la Congrégation pour le
Culte Divin et la Discipline des Sacrements.
[…]
Congrégation pour le culte divin et la discipline
des sacrements - Cinquième Instruction “Pour La
Correcte Application De La Constitution Sur La Sainte
Liturgie” (Const. Art. 36)- Rome 2001 n
De l’usage des langues vernaculaires
dans l’édition des livres de la liturgie romaine
LANGUE ET CULTURE CRÉOLES DANS L’EGLISE EN MARTINI\nQUE DOSSIER
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 13
Lanmes an kréyolLanmes an kréyol
Au sortir de la messe en créole à la cathédrale Saint Louis, le 2e vendredi du mois, il arrive parfois que des fidèles se livrent spontanément, avec émotion. Chez nombre de fidèles, entendre la Parole proclamée en
créole de chez nous résonne différemment dans leurs cœurs. Comme si elle les touchait plus intimement,
se faisait plus proche.
Et bien que pour certains, non encore habitués, il faille suivre les réponses et les chants en créole
sur leur feuillet ou leur téléphone (grâce au QR code affiché), dans l’esprit de Vatican II, la liturgie en
créole nous permet de célébrer le Seigneur avec les accents de notre culture et de faire une expérience
renouvelée de Sa Parole révélée en nos cœurs.
Initiée en 2021, avec le curé d’alors, le père Jean-Michel Monconthour, la messe mensuelle en créole est
maintenant accompagnée par les nouveaux prêtres de la paroisse cathédrale et, après les vacances, elle
a repris le vendredi 14 octobre.
Durant les semaines précédant la messe, une quinzaine de laïcs (de la cathédrale et d’autres paroisses) s’attèle,
d’abord en petits groupes, à produire les différents textes de la messe en créole (lectures et oraisons, ainsi
que la prière universelle) ; puis un groupe de rapporteurs procède à réunir et revoir ces traductions avec
l’éclairage des textes d’origine (en hébreu et en grec) et en s’aidant de traductions dans différentes langues
(anglais, espagnol, créole haïtien, etc.) afin de rester le plus fidèle possible aux textes.
Bien souvent, cet exercice nous montre qu’il existe des passerelles directes entre l’hébreu, par exemple, et le créole, notamment
lorsqu’il s’agit de traduire des interjections comme « hinńh », mot répété plus de 1000 fois dans l’Ancien Testament qui exprime
généralement un grand étonnement, un « saisissement », ou introduit une manifestation qui dépasse l’entendement. Il est (parfois)
traduit en français par un point d’exclamation ou par « voici que » et est souvent traduit en grec par « euthus » (signifiant « aussitôt »
mais aussi « sincère »). Chez nous, il peut se traduire de différentes façons (ho-ho ! hé-hé ! wop ! mi anvwala, etc.).
L’Ordinaire de la messe (mais aussi le
Propre du temps liturgique) est, quant
à lui, traduit par une équipe de prêtres
de différentes paroisses, à partir du
missel en latin. Ce travail de longue
haleine est toujours en cours. C’est
ainsi que les fidèles participant à la
messe en créole ont pu se familiariser
plus tôt avec la formule introduite dans
le nouveau missel en français « Que le
Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice
à la louange et à la gloire de son nom, … » ! Les chants de la
messe en créole
proviennent
des répertoires
de différentes
chorales et
celui de Bèlè
Légliz, mais pas
seulement. Pour
l’occasion, le père Patrick
Phanor traduit et adapte aussi des partitions
tirées du répertoire de la Schola Cantorum, ou
en compose lui-même. Nous comptons
aussi sur une belle équipe d’accueil,
ainsi que différentes chorales et
musiciens venant animer cette messe et
la rendre encore plus priante (Lafanmi,
Harmony, L’Orchidée de Schœlcher, des
membres de la Schola, etc.).
« Man za
tann lévanjil tala telman fwa, mé sé prèmié fwa man tann-li konsa »
« Nou ka
mandé Bondjé
risivrè, di lanmen’w,
sakrifis-tala pou louanjé ek glorifié non’y.
Sé pou bien-nou, ép\•i ta tout Légliz-la ki sen »
Jwé
mizik anlè
sitar-la pou
rann-li gras,
Jwé mizik ba’y anlè hawp-la ki ni dis kod
« Hinneh »
Alors, si vous êtes créoliste,
théologien(ne), traducteur(trice)
ou/et simplement amoureux(se)
de la Parole de Dieu et souhaitez
collaborer, n’hésitez pas à vous
rapprocher de nous !
De l’usage des langues vernaculaires
dans l’édition des livres de la liturgie romaine
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 14
P
l us près de nous, dans les années
2005, le mouvement Bèlè Légliz avec
les pères Monconthour, Henderson,
Lafine, Phanor et Gibon, a confirmé cette
prise en compte de la culture et de la
religion. Son expérience tend à valoriser
les valeurs communes entre Bèlè, culture
biblique et la Tradition de l’Eglise.
L’auteur-compositeur de musique
liturgique ne peut donc ignorer cette prise
en compte de la langue créole.
Il me semble que la musique est nécessaire
pour les rites. La musique de notre peuple
revêt une dimension particulière car elle a
permis au Martiniquais de s’affirmer en tant
qu’être humain lorsque d’autres voulaient
le réduire à l’état d’animal et de meuble.
La composition permet également
l’épanouissement de son être au sein de
la liturgie. Le fidèle martiniquais est en
mesure d’utiliser tout son être en priant
par le chant. Disposant de deux langues,
pourquoi devrait-il en laisser une sur le
parvis ?
Cela fait plus de 30 ans qu’en ma qualité de
compositeur et de chef de chœur liturgique,
avec la Chorale l’Orchidée de Schoelcher,
nous participons à ce mouvement
d’introduction du chant en créole dans
la liturgie. Avec la Chorale l’Orchidée de
Schoelcher, nous avons été critiqués sur
la présence d’autant de chants créoles
lors de l’animation des messes. Certains appréciaient, beaucoup rouspétaient ou
ne participaient pas. Nous avons eu une
expérience « homéopathique » consistant
à introduire un ou deux chants puis, vers
juillet, de faire la messe du chant d’entrée
à l’envoi en créole. Cette expérience a été
mieux accueillie.
L’apport du chant en créole dans la liturgie
peut participer à aider à l’alphabétisation
en créole des fidèles. En effet, n’ayant
pas été alphabétisés, parfois on leur
interdisait de pratiquer cette langue qui
constitue aujourd’hui une blessure. Le
chant en créole peut donc aider à cette
« guérison » à condition que le fidèle soit
conscient de cette blessure infligée par nos
prédécesseurs.
Je remercie Eglise en Martinique de me
donner l’opportunité de parler de mes
compositions (295), mais il faudra un jour
que chanter en créole et en français soit
naturel dans le chant liturgique et ne soit
plus un questionnement sur cette nécessité
d’épanouissement.
« Chantez en l’honneur du Seigneur un
chant nouveau ; gens du monde entier,
chantez pour le Seigneur », nous dit le
psaume 96
Ki tan nou ké louwé Bondjé épi lang nou
tou ?
Jude Duranty n
Auteur-compositeur de
musique liturgique à l’issue
d’une formation qui a débuté
au SERMAC avec Claude
Césaire comme professeur
d’harmonie, il a rencontré
en 1992 la directrice de
la fanfare du 33
ème RIMA,
Annie Legeay, puis plusieurs
stages au Centre National
de Pastorale Liturgique lui
ont permis de rencontrer
l’auteur Didier Rimeaux
et de prestigieux chefs
de choeur en Martinique
(Edouard Boniface, Germain
Kanuti) et à travers le monde
Christian Villeneuve, Alain
Langrée, Michel Utard, Erwin
List (France) Michel Veutehey
(Suisse) Alberto Grau, Michel
Eustache, Cesar A Camilo
(Venezuela) Electo Silva,
Maria Felicia Perez (Cuba)
Tori Robinson (USA).
LANGUE ET CULTURE CRÉOLES DANS L’EGLISE EN MARTINI\nQUE DOSSIER
Le Concile Vatican II a proposé l’usage des langues vernaculaires
dans le quotidien liturgique des diocèses. Ce phénomène
d’inculturation né dans les années soixante, s’est matérialisé
au sein de l’Eglise de Martinique avec la Missa Antilla des pères
Louis Elie et Antoine Maxime. Ce premier mouvement marquant
la nécessité de prendre en compte notre langue créole.
L’apport de la composition de chants
en créole
à la liturgie de l’Église
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 15
‘‘
‘‘
Colette Sibado
Bèlè Légliz Katédral
Fifi Mantier
> Quelques
témoignages
??
Mon passage ? b?l? l?gliz cath?drale,
dans la paroisse de ma premi?re communion avec
le p?re Th?on et de ma premi?re chorale ? la fin des ann?es
soixante, a ?t? une exp?rience enrichissante. Ce groupe de r?flexion, de
m?ditation, de cr?ation, de pri?re, d'adoration eucharistique autour du cr?ole
a favoris? mon ?panouissement. Dans certains milieux, le cr?ole n'a toujours pas
bonne presse et c'est bien dommage ! Une langue qui unit dix-neuf millions de lo\
cuteurs
et dont on n'arrive toujours pas ? expliquer le m?canisme initial de formation, cela\
a de quoi
faire r?fl?chir. Pour tant d'?les lointaines (isa?e 42, 10-12 ; 66,18-19) la m?\
me langue opprim?e, n?e
dans la violence, la souffrance de la soci?t? esclavagiste ne peut que v?hiculer des valeurs de r?silience,
de partage, d'entraide, d'amour fraternel. An s?l p?p ! P?p bondj?-a ! Nou pou choy? tout s? val?-tala.
La mondialisation gomme nos diff?rences, y compris notre langue, richesse et don de dieu ? prot?ger, ?
valoriser. Le japon et l'allemagne font la promotion du cr?ole. Et nous, si nous le rejetons, c'est une partie de
nous-m?mes que nous rejetons. Notre rapport au monde s'effectue par l'interaction de nos deux langues pour
analyser, communiquer, partager nos id?es, exprimer nos ?motions. Reconna?tre la l?gitimit? du cr?ole, c?est
conna?tre ses origines pour avancer, s'accepter tel que l'on est, faire preuve d?humilit? face ? D ieu qui nous aime
tant.
Voil? d?j? plus d'un an que j'ai rejoint l'?quipe de traduction de la cath?drale afin de pr?parer la messe en cr?ole qui a lieu chaque mois. Un travail important sur le cr?ole s'op?re dans le silence de nos c?urs, seule puis ? plusieurs, ainsi nous m?ditons davantage la parole de D ieu, cherchons ? travers diff?rentes traductions de
la bible, comparons les ?critures ? partir de versions en h?breu, grec, anglais ou espagnol afin de rester fid?les au message ?vang?lique. Chacun porte donc sa pierre ? l'?difice en accueillant, lisant, priant, participant au chapelet, chemin de croix ou messes en cr?ole. Faire entrer le cr?ole dans la liturgie, c'est lui donner un souffle nouveau.
Gr?ce ? cette inculturation, l?eucharistie, source et sommet de notre vie chr?tienne, nous am?ne ? nous sentir plus attentifs, plus unis au Christ qui se donne et nous sanctifie jusque dans notre
mani?re de nous exprimer. Papa bondj?, mwen enmen'w. J?zi, man ni konfians an wou.
Nous avons eu ? c?ur de r?diger
un livret pour l'animation des veill?es.
Surtout que dans notre culture la veill?e
est un moment tr?s important pour le
soutien ? porter aux familles.
?tant sollicit? pour l'animation des veill?es, il
nous a paru opportun d'avoir un support en cr?ole.
La base de notre travail a ?t? le livret du dioc?se
? En chr?tien devant la mort ?.
Dans le cadre de notre inculturation et pour
la continuit? de notre travail, avec l'accord de
notre cur?, nous avions un rendez-vous mensuel pour la m?ditation du chapelet en cr?ole avec la communaut?. Ce moment de partage est tr?s appr?ci? par les fid?les.
Nous, membres de K2lm, avons compris que s'exprimer dans notre idiome maternel, nous permet de nous lib?rer de notre histoire et de prier notre Seigneur en toute simplicit?.
Mwen n? an 1933 Rob?.
S? gran manman mwen ki ?liv? mwen
pas manman mwen m? an kouch. S?l lang i t?
ka pal? an kay-la s?t? kr?y?l. Gran manman mwen
t? konn?t y?nn d? mo fwans? k? i transm?t mwen. Men
l? bouch mwen t? mantj? ?pi mwen di?y an paw?l an kr?y?l, i
t? ka di mwen : Mal?liv?, mwen pa l??w pal? kr?yol isi-a.
? Sa vr? ki i pa t? dj? l? mwen pal? kr?yol, m? s? padavw? l?kol-la
t? an fwans?. Yo t? ka di nou kr?y?l-la s?t? lang ti-n?g ? si ou l\
? f?
k?choy an lavi?w f?k t? sa pal? fwans? kon jan fwans. Men l? mwen
rantr? l?k?l, s? tjanmay-la ki pa t? sa pal? fwans?-\
a, yo t? ka p? bouch
yo an klas-la jiktan yo sonnen la r?kr?asyon. S? an lakou l?k?l-la yo t?
ka wouv? bouch yo ?pi l? l?k?l t? fini.
L? gran manman mwen m?t? mwen l?sisyon, misi? lab? s? fwans? ?pi laten i t? ka pal?. Lanm?s-la t? an laten, apr? sa yo vini ka di?y an fwans?. Epi j?di jou, mwen ja al? adan d? lanm?s s? kr?y?l yo ka chant?, menm paw?l Bondj?-a mwen tann-li an kr?y?l. S? pa an mov? bagay ou s? menm di mwen ka konprann-li titak plis.
Sa mwen t? k? l? s? ki nou sispann wont lang kr?y?l-la. S?\
lang manman nou ki ka di soufrans nou ?pi jwa nou. S? moun-an ki asiz adan s? biwo-a, l? yo ka pal? kr?y?l ba z?t s? pa d?r?sp?kt? yo ka d?r?sp?kt? z?t. Sispann f? mov? fidji l? an gran moun ka mand? z?t an rans?nman an kr?y?l.
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 16
LANGUE ET CULTURE CRÉOLES DANS L’EGLISE EN MARTINI\nQUE DOSSIER
Mélanie, paroisse
du Morne-des-Esses
Ève-Lyne Bazin
Bèlè Légliz Lanmanten
Mathurin,
paroisse du Marigot
> Quelques témoignag\
es
Un grand woulo bravo
pour l?Eglise en Martinique de
nous permettre de vivre en partie la
messe en cr?ole. Les c?l?brations sont
vivantes et gaies. Nous le savons : Dieu n?est
pas un Dieu de tristesse. Nous sommes dans notre
temps et devons poursuivre l?inculturation dans les
?glises. A toutes les messes auxquelles j?ai assist?,
les chants en cr?ole me permettaient de poursuivre les
louanges ? la maison. Ils ?taient toujours bien choisis, en
lien avec la liturgie. Mes enfants n?arr?taient pas de les
entonner tout au long de la semaine. Mi bel bagay !
Une messe tout en cr?ole, ce serait bien, mais pensons tout de m?me ? ceux qui ne comprennent pas notre langue. Tout le monde doit pouvoir suivre les diff?rents temps de la messe pour se sentir bien et vivre l?essentiel, comprendre le message. Ne soyons donc pas ?go?stes. Dans les certaines paroisses, cela peut s?entendre, mais dans celles qui re?oivent des touristes (la cath?drale, par exemple, et dans le sud), cela me parait un peu risqu?. M? mwen pa kont kr?yol-la. I ni an stati, an nou voy?-i mont? ! Cultivons notre
identit? !
M?exprimer en cr?ole, c?est respirer, c?est
dire que j?existe. Prier Dieu en cr?ole c?est la respiration de
mon ?me.
Dire ma foi en cr?ole me permet d??tre plus proche de Dieu. J?ai le sentiment que
je ne cache rien de qui je suis ? Dieu quand je le c?l?bre en cr?ole. C?est une des raisons
qui m?a pouss?e ? m?engager en 2006 dans le Mouvement B?l? L?gliz parce que comme nous
le professons dans les statuts de notre mouvement : Le cr?ole est la langue de B?l? L?gliz. Quand
j?ai int?gr? B?l? L?gliz et que nous avons commenc? tout le travail d?inculturation, j?ai su alors, du plus
profond de mon ?tre, que Dieu, infiniment Grand, infiniment Saint, venait de se pencher sur moi.
La prise en compte de notre patrimoine culturel dans l'expression de notre foi n'est pas toujours bien
comprise et la mission d'?vang?lisation qui nous incombe peut nous para?tre difficile parfois. Mais, par, avec
et en Dieu, nous avan?ons, progressons vers des sentiers plus ou moins longs, avec des virages, des mont?es, des descentes, mais le but est le m?me pour tous. Chacun d?sire s'approcher de plus en plus du P?re, par le Fils gr?ce ? l'action de l'Esprit-Saint. Chacun de nous suit un chemin, un sentier, une route avec des courbes, des hauts, des bas...
Chaque chant ?crit par B?l? L?gliz est le r?sultat d?u\
n v?ritable travail de recherche, de traduction (du fran?ais au cr?ole) des textes bibliques, dans le respect du message de l?annonce de la Bonne Nouvelle de la pr?sence agissante d?un Dieu mis?ricordieux et plein d?amour pour les hommes.
Vokasion nou s? pa konv?ti y?nn d? moun, men s? ANONS?,\
PWOPOS? Bon Nouv?l-la. L?v?k-la pa mand? nou konv?ti p?s?nn\
, i mand? nou di moun-li. Di sa Bondj? ka f? an lavi nou san pran chimen d?tounen.
??
Le cr?ole est notre langue natale.
L?introduire dans la liturgie est une excellente
initiative. Les chants en cr?ole au rythme du tambour
au cours de la messe me prennent aux tripes car ils sont
tr?s expressifs, tr?s vivants. Ils me permettent de louer Dieu
dans ma culture et cela rejoint le psalmiste qui dit de louer Dieu
au son du tambour?
L?inculturation sollicit?e par le pape est vraiment une inspiration de l?Esprit Saint. J?ai assist? ? plusieurs messes ou animations de B?l? L?gliz, et j?ai vu que Jeunes et vieux se r?jouissaient ensemble. Il faut dire que les choristes ont des voix exceptionnelles (je pense ? Stella Gonis, entre autres). Je rends gr?ce ? Dieu pour ces dons donn?s pour le louer !
??
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? Question
AN TJÈ
LÉGLIZ-LA
‘‘
Quelle religion pour la Martinique ?
‘‘
> Interview du Père Jean Michel Monconthour
De nouvelles religions apparaissent en Martinique. Des martiniquais adhèrent au vaudou
ou à la religion Kémite. Les religions chrétiennes font-elles encore l’unanimité ?
P
enses-tu que les Martini-
quais, majoritairement,
adhèrent à la religion
catholique ?
Je pense que globalement, les
M artiniquais se disent catholiques
pour un grand nombre. Mais
nous avons constaté ces dernières
années une plus grande présence
des églises évangéliques. L’Eglise
adventiste, quant à elle, est
présente sur le territoire depuis
plus de quarante ans.
Les Martiniquais semblent donc
majoritairement être chrétiens.
Ils se répartissent entre Eglise
catholique et Eglise d’origine
protestante. Depuis quelques
années, il y a aussi la présence de
l’Eglise orthodoxe et de l’Eglise
protestante réformée qui compte
aussi dans le paysage chrétien.
Qu'en est-il de la religion
catholique ? fait-elle encore
l'unanimité ? N'y a-t-il pas
des prises de conscience ? des
faits sociétaux qui remettent en
question la foi de certains ?
Aujourd’hui l’institution
catholique est au banc des accusés
en ce qui concerne l’implication
des chrétiens dans l’esclavage et
la colonisation. Elle est concernée
également par la question des abus
dénoncée dans l’ensemble des
institutions de la société.
Cette crise générée oblige l’Eglise
à revenir sur son histoire pour y
découvrir des dynamiques pour
l’aujourd’hui. C’est le cas des
chrétiens anti-esclavagistes et
réformateurs et des condamnations
papales de l’esclavage et de la
colonisation. C’est aussi une prise
en compte du Concile Vatican II qui
a éclairé d’une manière nouvelle
les relations entre l'Eglise et la
société en vue de l’évangélisation
dans le monde actuel.
Effectivement, l’Eglise catholique
vit dans une certaine adversité face
à des associations qui, pour lutter
en faveur de la décolonisation,
rejettent le catholicisme et
prônent des valeurs religieuses
dites ancestrales. Certains groupes
proposent de revenir aux religions
antiques, pré-chrétiennes, aux
anciennes religions d’avant Jésus-
Christ.
Certains catholiques sensibles à
la question culturelle, identitaire,
sont touchés et parfois laissent
l’Eglise en quête d’une identité
religieuse propre aux civilisations
africaines non chrétiennes.
Ce phénomène touche plutôt les
jeunes, des personnes en marge de
l'Église ou des catholiques déçus
ou en difficulté d’intégration.
Aujourd‘hui l'Eglise vit, elle
aussi, la crise de la société
martiniquaise qui voit le départ
de ses enfants, le vieillissement
de sa population et l’éclatement
des cellules familiales. Elle n’est
pas en dehors de la société. Elle
partage avec celle-ci la même
population. Il y a moins d’enfants
au catéchisme. Se pose aussi la
question du renouvellement de ses
cadres puisque la population est
vieillissante. Mgr David Macaire
a engagé le diocèse dans une
pastorale pour le renouvellement
des équipes et le rajeunissement
des cadres, tout cela dans une
communion entre les générations.
Un défi s’impose à l’Eglise et à
toutes ses institutions. Elle s’est
lancée dans un renouveau de la
catéchèse et donne aux jeunes
parents la première place dans
l’éducation de leurs enfants. Ils
sont les premiers concernés.
L'évêque a également lancé la
P astorale sociétale avec différentes
équipes. Une mission est confiée à
l’Observatoire Socio-Politique de
l'Église en Martinique (OSPEM)
qui actualise le discours de l’Eglise
pour la société actuelle. Une autre
mission est confiée au service Padre
Pio pour prier pour la délivrance
des personnes et prendre ainsi en
compte les souffrances psychiques
et spirituelles des Martiniquais.
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 18
Agenda de l’Archevêque
Du samedi 22 au samedi 29 octobre :
• Session introduction à la Théologie
(Institut Gaston Jean-Michel)
Samedi 22 octobre :
• 18h30 : Messe d’installation du curé de la paroisse
du Lorrain (P. Énel Constant)
Dimanche 23 octobre :
• 7h : Messe d’installation du curé de la paroisse de Marigot
(P. Énel Constant)
• 9h30 : Confirmation à la paroisse de Tartane
• Session introduction à la Théologie
• 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis
Lundi 24 octobre :
• Conférence et Messe du Congrès de l’Association
des Enseignants Dominicains (AEDOM)
• Session introduction à la Théologie
Mardi 25 octobre :
• Participation au congrès de l’AEDOM
• Conseil presbytéral
• Session introduction à la Théologie
Mercredi 26 octobre :
• Rencontre avec les confirmands des paroisses de Lorrain
et de Vauclin
• 18h : Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs
Jeudi 27 octobre :
• Session introduction à la Théologie
Vendredi 28 octobre :
• Session introduction à la Théologie
Samedi 29 octobre :
• Session introduction à la Théologie
• 11h : Messe d’envoi du congrès de l’AEDOM
à l’église de Bellevue
• Rassemblement des jeunes lycéens 14 - 18 ans
• 18h : Messe d’installation du curé de la paroisse
de Saint-Joseph (P. Emmanuel Chaulvet)
Dimanche 30 octobre :
• 9h30 : Messe d'installation du curé de la paroisse
du François (P. Jan Mielewski)
• 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale
Saint-Louis
Mardi 1 er novembre : Toussaint
• 9h30 : Messe au Monastère des Sœurs bénédictines
de Bout-Bois
Mercredi 2 novembre :
• 8h : Messe à la paroisse de Lamentin
Du 3 au 8 novembre :
• Assemblée plénière des Évêques de France (Lourdes)
AN TJÈ
LÉGLIZ-LA L’Eglise de
Martinique est-
elle en crise ?
La crise traverse
l’ensemble de
la société et des
institutions ; l’Eglise n’y échappe
pas. Face à la crise, bon nombre
de chrétiens catholiques réagissent
et s’organisent dans des groupes
de prière et s’engagent dans
leur église au service des autres.
L’Eglise avance donc vers de
nouvelles solidarités en son sein
et au-delà.
L'Eglise n'a-t-elle pas tendance
à rejeter la modernité ? Ne faut-il
pas penser adaptation voire
évolution ?
L’Eglise évolue avec son temps.
Elle utilise les moyens modernes
de communication et évolue à
travers les institutions nouvelles.
Ainsi, elle se dote de moyens de formation à la pointe dans
l'enseignement supérieur tels que
l'Institut Catholique Européen des
Amériques (ICEA) et l'Institut
Gaston Jean-Michel. L’Eglise
se positionne comme acteur et
partenaire en matière d’éducation
comme elle a toujours fait à travers
ses écoles catholiques. Le système
éducatif en Martinique aura besoin
de son expérience et de ses forces
vives pour mieux comprendre
ce que devient la religion en
Martinique et dans la Caraïbe
actuelle, suite à la colonisation qui
a mis en relation non seulement les
cultures mais aussi les religions.
Nous sommes dans un contexte
social interculturel et interreligieux
qui nous impose un dialogue
nécessaire à la compréhension
mutuelle et au vivre ensemble.
La recherche pourra porter aussi
sur la question du syncrétisme
religieux et culturel, du magico-
religieux, des religions populaires,
des grandes traditions religieuses
indiennes, asiatiques, africaines,
juifs, arabes et autres spiritualités
présentes sur notre petit territoire.
Propos recueillis par Nicole Chésimar n
Vaudou : Culte animiste greffé sur
une croyance monothéiste et selon
lequel il vaut mieux s'adresser aux
dieux qu'à Dieu, trop lointain et
trop respectable.
Kémitisme : Ensemble de
croyances et de pratiques qui
s’inspirent librement de la religion
de l’Égypte antique.
Les kémites vénèrent les divinités
égyptiennes et pratiquent la heka
(magie égyptienne) et ils suivent
aussi les lois de Maât (l'ordre
cosmique).
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 23 octobre 2022 – n° 648 19
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LÉGUEZ
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L’espérance en héritage
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Mes coordonnées ❏ Mme ❏ Melle ❏ M.
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Ville Téléphone
E-mail
Paroisse
(facultatif)
POUR L’ARCHEVÊCHÉ DE MART\•INIQUE
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Heureux, bienheureux
H eureux, bienheureux,
Qui écoute la parole de Dieu. Heureux, bienheureux,
Qui la garde dans son cœur.
Heureux ceux qui ont une âme de pauvre Car le royaume des cieux est à eux. Heureux les doux
Car ils possèderont la terre.
Heureux les affligés
Car ils seront consolés
Heureux les affamés et assoiffés de justice Car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux
Car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs pursCar ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix
Car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux les persécutés pour la justice Car le royaume des cieux est à eux.
Heureux serez-vous quand on vous insultera Et qu'on vous persécutera,
Et que l'on dira faussement contre vous Toute sorte de mal à cause de moi.
Soyez dans la joie, soyez dans l'allégresse, Dans les cieux vous serez comblés !
Editions de l'Emmanuel