655 - Toute une vie consacrée à Dieu

Heureux les pauvres de coeur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux
les doux, car ils recevront la terre en héritage ». En ce 4e dimanche ordinaire A, le Seigneur nous indique le chemin du bonheur, pour être en harmonie avec Lui.

SOMMAIRE

  • EDITORIAL
  • MOT DE L'ÉVÊQUE  - "Le bâton du berger. Pierre m’aimes-tu ?r"
  • ÉGLISE UNIVERSELLE  - «Message du Pape pour la XXXIe Journée Mondiale du Malade »
  • LITURGIE
  • VIE DU DIOCÈSE 
    • Samedi 11 février : Journée Mondiale du Malade et Dimanche de la Santé
    • Visite pastorale à Rivière-Salée
    • Retraite des prêtresWeek-end spirituel des diacres et leur épouse
  • PAGES JEUNES
  • DOSSIER : La vie consacrée : un défi pour le monde d’Aujourd’hui
  • ANTJÈ LÉGLIZ-LA - "Y a-t’ il une différence entre être chrétien et être catholique ? (est-on catholique de tradition ?) Comment devient-on chrétien ? Y a-t-il une manière de vivre, une manière d’être ? "
  • AGENDA DE L'ÉVÊQUE
  • MEDIAS

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E g lise en MARTINIQUE Toute une vie consacrée à DD ieu 11 février : Journée Mondiale du Malade N° 655 REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE – 2,00 € 29 JANVIER 2023 Hommage au père Filopon Dossier : La vie consacrée

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23 S ommaire «H eureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage ». En ce 4 e dimanche ordinaire A, le Seigneur nous indique le chemin du bonheur, pour être en harmonie avec Lui. Depuis 1992, l’Église universelle célèbre le 11 février, à la fête de Notre- Dame de Lourdes, la Journée Mondiale du malade. Le Message du pape pour cette 31 e Journée a comme thème : « Prends soin de lui ». « La maladie fait partie de notre expérience humaine. Mais elle peut de\ venir inhumaine si elle est vécue dans l’isolement et dans l’abandon,\ si elle n’est pas accompagnée de soins et de compassion », nous exhorte le pape François. La Journée mondiale du malade se décline dans les diocèses fran\ çais en un Dimanche de la Santé, pour rappeler que l’accompagnement des\ personnes souffrantes et la préservation du don de santé sont des priorités évangéliques. L’Eglise est présente sur le terrain de l’accompagnement, au sein des aumôneries hospitalières avec ses équipes de bén\ évoles qui œuvrent aux côtés d’associations laïques où tant de pe\ rsonnes de bonne volonté s’engagent aussi. C’est ainsi que le Responsable diocé\ sain de la Pastorale de la santé de notre diocèse nous livre les activités\ du service pour 2022-2025. Par ailleurs, le 2 février prochain, fête de la Présentation de\ Jésus au Temple, Nous célébrons le Christ Lumière. L’Eglise célèbre, le 2 février, la Présentation de Jésus au temple, mais également la Journé\ e mondiale de prière pour la vie consacrée (proposée par saint Jean-Paul \ II depuis 1997). La journée est placée sous le signe de l’Action de grâ\ ce car ces deux fêtes sont liées par le sens même de l’offrande : don de Jé\ sus, lumière des hommes, et don de tout son être à Dieu concernant la personne cons\ acrée. Cette fête de la Présentation nous met devant Jésus Lumière \ des nations. De nombreuses personnes, hommes et femmes, ont fait le choix de s’engager au célibat à cause du Christ et de l’Evangile. Ren\ dons grâce à Dieu pour tous ces fidèles disciples, à l’exemple des Sœ\ urs de Sant- Paul de Chartres que nous présentons dans notre dossier. Retrouvez une interview de Sr Michelle-Antoine, heureuse d’avoir choisi de suivre l\ e Christ. Rendons grâce à Dieu pour le don de la vie consacrée à\ l’Eglise. Les prêtres ont également choisi de consacrer leur vie à Dieu. Du 9 au 13 janvier, ils se sont retirés au Foyer de Charité de Trinité, avec leur pasteur, pour leur retraite annuelle. Une semaine à l’écart pour « \ se ressourcer et rafraîchir la beauté de leur sacerdoce ». Les diacres permanents, accompagnés de leurs épouses, ont vécu également un temps fort spirituel, en silence, du 13 au 15 janvier 2023. C’é\ tait l’occasion partager les joies et les difficultés de leur ministè\ re diaconal, de son retentissement dans le couple, de faire la relecture de leurs missio\ ns. La rubrique « An tjè Légliz-la » est consacrée au baptê\ me, son importance pour les chrétiens : Est-ce raisonnable de faire baptiser les bébés ? Peut-on annuler son baptême ? Autant de questionnements auxquels le Chancelier de notre diocèse apporte des éléments de répon\ se. A l’exemple de Syméon, accueillons et reconnaissons Jésus comme\ notre Sauveur et comme la Lumière qui nous guide à chaque instant de notre vie ! Bon dimanche à tous ! Justine Lordinot ■ EDITORIAL AGENDA DE L'EVEQUE 19 MOT DE L’EVÊQUE LITURGIE VIE DU DIOCÈSE •  La Parole Dominicale •  Présentation \be la paroisse \be Tartane •    La vie consacrée :  un \béfi   pour le mon\be \b’Aujour\b’hui • « Je suis religieuse et heureuse » •    Jubilé \b’or \be profession  \bu Père Ange-Marie Niouki\n •  Le Baptême •    Same\bi 11 février : Journée Mon\n\biale  \bu Mala\be et Dimanche \n\be la Santé •  Visite pastorale à Rivière-Salée •  Retraite \bes prêtres •    Week-en\b spirituel \bes\n \biacres  et leur épouse • Page Jeunes  +15 •   Le bâton \bu berger Pierre m’aimes-tu ? •    Message \bu Pape pour  la XXXIe Journée Mo\nn\biale \bu Mala\be 3 EGLISE UNIVERSELLE\C 8 6 10 11 12 13 14 16 17 AN TJÈ LÉGLI\b-LA 18 Dossier : LA VIE CONSACRÉE 4 EDITORIAL 2 7 DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTRICE EN CHEF : Justine LORDINOT MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. \ 05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586 97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 3 L ors des vœux au clergé, j’ai évoqué la fragilité des pasteurs face aux attaques dont ils sont victimes. Pourtant, un pasteur peut et doit défendre non seulement l’ensemble du troupeau, mais aussi chaque membre en particulier. Comme un père de famille, il secourt ses enfants face aux agressions extérieures, aux malveillances, aux tentations ou aux perversions. Mais il doit aussi les protéger d’eux-mêmes, des virus qui contaminent la communauté et se transmettent d’un membre à l’autre : ignorance, médisances, jalousies. Vaste programme... Cette responsabilité des pasteurs catholiques est symbolisée par la crosse de l’évêque. Elle est une arme pour chasser les bêtes féroces, mais aussi un outil pour rattraper les brebis qui s’écartent du troupeau. N’est-ce pas étrange de donner un instrument de violence à un ministre de Jésus ?! Pas tant que ça : la Bible nous invite à prendre l’équipement de combat (casque, glaive, bouclier, armure) donné pour éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais (cf. Ep 6, 10-18). Devant le péché (mal subi ou mal commis), la violence est nécessaire (Mt 11,12) : savoir s’arracher une main ou un œil s’ils nous conduisent à la faute (Mt 5,29- 30) et faire un fouet avec des cordes (Jn 2,15) pour chasser ce qui souille le temple. Nous aimons tout homme, y compris les pécheurs, mais nous devons haïr le péché. La crosse de l’évêque n’est donc pas simplement un bâton de pèlerin, mais une arme qui rappelle aux pasteurs qu’ils risquent leur vie dans une bataille. Ils sont la cible de ceux qui haïssent ou convoitent les brebis du Seigneur. C’est normal : abattre le pasteur c’est avoir le troupeau ! Il est écrit : « Je frapperai le pasteur et les brebis seront dispersées » (Mt 26,31). S’attaquer aux pasteurs de l’Église est donc l’œuvre satanique par excellence ! Reste une question : le bon berger doit-il se défendre lui-même ? Jésus a guéri les malades, rendu la vue aux aveugles, fait entendre les sourds, parler les muets, marcher les boiteux ; il a même ressuscité les morts… Mais il n’a pas levé le petit doigt pour se sauver Lui-même. Pourtant « 12 légions d’anges auraient pu se lever pour lui » (Mt 26,53). Alors qu’on l’a provoqué : « Médecin, guéris-toi toi- même » (Lc 4,23), « descends de la croix » (Mc 15,38) ... Le Bon Berger a donné sa vie pour ses brebis ! (Jn 10,11). Il n’a pas utilisé sa crosse pour se défendre lui-même. Face au déchaînement du mal, un pasteur à la suite de Jésus n’a d’autre arme que l’humilité et le silence de l’agneau [1]. Alors, que doit faire le troupeau ? La violence est inutile (rappelons-nous Pierre à Gethsémani (Mt 26,52) !). La protection du pasteur, c’est l’amour et la présence du troupeau. Attaqué, Paul s’est plaint : (« tous m’ont abandonné » Ac 4,16) et s’est montré déçu de Jean-Marc qui a battu en retraite devant les rudesses de la mission (Ac 15,38) … Par contre, il se réjouit malgré la haine de ses adversaires : « Je sais que des loups redoutables s’introduiront chez vous et n’épargneront pas le troupeau. Du milieu de vous surgiront des hommes qui tiendront des discours pervers pour entraîner les disciples à leur suite. Soyez donc vigilants, et souvenez-vous que, nuit et jour, je n’ai cessé, dans les larmes, de reprendre chacun d’entre vous ». Quand Paul eut parlé, il s’agenouilla et pria. Tous se mirent à pleurer abondamment ; ils se jetaient à son cou et l’embrassaient (Ac 20, 29-37). Jésus aussi exige de son disciple amour, loyauté et fidélité : « Pierre, m’aimes-tu ? M’aimes-tu plus que ceux-ci ? » (Jn 21,15). C’est donc par des témoignages d’amour et de reconnaissance que les fidèles doivent défendre leurs pasteurs. + Fr David Macaire, Archevêque Archevêque de Martinique ■ Le bâton du berger P ierre m ’aimes -tu ? MOT DE L’ÉVÊQUE [1] Un grand philosophe du XX ème siècle, René Girard, explique parfaitement comment le Christ, Agneau-Pasteur, vient subir la violence sociale pour l’anéantir en son amour (cf « Des choses cachées depuis la fondation du monde »)

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 4 EGLISE UNIVERSELLE\n C hers frères et sœurs ! La maladie fait partie de notre expérience humaine. Mais elle peut devenir inhumaine si elle est vécue dans l’isolement et dans l’abandon, si elle n’est pas accompagnée de soins et de compassion. Quand on marche ensemble, il arrive que quelqu’un se sente mal, qu’il doive s’arrêter en raison de la fatigue ou d’un incident de parcours. C’est là, dans ces moments-là, que l’on se rend compte de la façon dont nous cheminons : si réellement nous cheminons ensemble ou bien si l’on est sur la même route, mais chacun pour son compte, ne s’occupant que de ses propres intérêts et laissant les autres “s’arranger” comme ils peuvent. Par conséquent, en cette XXXI e Journée Mondiale du Malade, au beau milieu d’un parcours synodal, je vous invite à réfléchir sur le fait que c’est précisément à travers l’expérience de la fragilité et de la maladie que nous pouvons apprendre à marcher ensemble selon le style de Dieu, qui est proximité, compassion et tendresse. Dans le Livre du prophète Ézéchiel, dans un grand oracle qui constitue un des points culminants de la Révélation, le Seigneur parle ainsi : « C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer, oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces […], je la ferai paître selon le droit » (34, 15-16). L’expérience de l’égarement, de la maladie et de la faiblesse fait naturellement partie de notre chemin : ils ne nous excluent pas du peuple de Dieu, au contraire, ils nous placent au centre de l’attention du Seigneur, qui est Père et ne veut perdre en chemin pas même un seul de ses enfants. Il s’agit donc d’apprendre de lui, pour être véritablement une communauté qui chemine ensemble, capable de ne pas se laisser contaminer par la culture du rejet. L’Encyclique Fratelli tutti, comme vous le savez, propose une lecture actualisée de la parabole du Bon Samaritain. Je l’ai choisie comme point cardinal, comme pivot, pour pouvoir sortir des « ombres d’un monde fermé » et « penser et engendrer un monde ouvert » (cf. n. 56). Il existe, en effet, un lien profond entre cette parabole de Jésus et les nombreuses façons dont la fraternité est aujourd’hui niée. En particulier, le fait que la personne malmenée et volée soit abandonnée au bord de la route représente la condition où sont laissés trop de nos frères et sœurs au moment où ils ont le plus besoin d’aide. Il n’est pas facile de distinguer entre les assauts menés contre la vie et sa dignité qui proviennent de causes naturelles et ceux qui sont, en revanche, causés par les injustices et les violences. En réalité, le niveau des inégalités et la prévalence des intérêts de quelques-uns affectent désormais tous les milieux humains, de sorte qu’il apparaît difficile de considérer quelque expérience que ce soit comme étant “naturelle”. Toute souffrance prend place dans une “culture” et au milieu de ses contradictions. Ce qui importe, toutefois, c’est de reconnaître la condition de solitude, d’abandon. Il s’agit d’une atrocité qui peut être surmontée avant toute autre injustice, car – comme le rapporte la parabole – il suffit d’un instant d’attention, d’un mouvement intérieur de compassion, pour Message  du Pape pour  la  XXXI e Journée  Mon\biale  \bu Mala\be   - 11 janvier -- 11 janvier - « Prends soin de lui »

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 5 l’éliminer. Deux passants, considérés comme des religieux, voient le blessé mais ne s’arrêtent pas. Le troisième, au contraire, un Samaritain, un homme méprisé, est mû par la compassion et prend soin de cet étranger qui gît au bord de la route, le traitant comme un frère. En faisant cela, sans même y penser, il change les choses, il engendre un monde plus fraternel. Frères et sœurs, nous ne sommes jamais prêts pour la maladie. Et souvent nous ne sommes pas prêts non plus à admettre que nous avançons en âge. Nous craignons la vulnérabilité, et la culture envahissante du marché nous pousse à la nier. Il n’y a pas de place pour la fragilité. Et ainsi le mal, quand il fait irruption et nous assaille, nous laisse à terre, assommés. Il peut alors arriver que les autres nous abandonnent ou qu’il nous semble devoir les abandonner, pour ne pas être un poids pour eux. Ainsi, commence la solitude et le sentiment amer d’une injustice nous empoisonne, car le Ciel aussi semble se fermer. De fait, nous peinons à demeurer en paix avec Dieu, quand la relation avec les autres et avec nous-mêmes se détériore. Voilà pourquoi il est si important, notamment en ce qui touche à la maladie, que l’Église tout entière se mesure à l’exemple évangélique du Bon Samaritain, pour devenir un bon “hôpital de campagne” : sa mission s’exprime en effet en prenant soin des autres, particulièrement dans les circonstances historiques que nous traversons. Nous sommes tous fragiles et vulnérables ; nous avons tous besoin de cette attention remplie de compassion qui sait s’arrêter, s’approcher, soigner et soulager. La condition des malades est donc un appel qui interrompt l’indifférence et freine les pas de ceux qui avancent comme s’ils n’avaient ni frères ni sœurs. La Journée Mondiale du Malade, en effet, n’invite pas seulement à la prière et à la proximité envers les souffrants ; en même temps, elle vise à sensibiliser le peuple de Dieu, les institutions sanitaires et la société civile à une nouvelle façon d’avancer ensemble. La prophétie d’Ézéchiel citée au début contient un jugement très dur sur les priorités de ceux qui exercent un pouvoir économique, culturel et gouvernemental sur le peuple : « Vous vous êtes nourris de lait, vous vous êtes vêtus de laine, vous avez sacrifié les brebis les plus grasses, mais vous n’avez pas fait paître le troupeau. Vous n’avez pas fortifié les brebis chétives, soigné celle qui était malade, pansé celle qui était blessée. Vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue. Mais vous les avez régies avec violence et dureté » (34,3-4). La Parole de Dieu est toujours éclairante et contemporaine. Non seulement pour dénoncer, mais aussi pour proposer. De fait, la conclusion de la parabole du Bon Samaritain nous suggère que l’exercice de la fraternité, qui commence par une rencontre en tête-à-tête, peut être élargi à une prise de soin organisée. L’auberge, l’aubergiste, l’argent, la promesse de se tenir mutuellement informé (cf. Lc 10, 34-35) : tout cela fait penser au ministère des prêtres, au travail des agents sociaux et de santé, à l’engagement des familles et des volontaires grâce auxquels, chaque jour, dans chaque partie du monde, le bien s’oppose au mal. Les années de la pandémie ont augmenté notre sentiment de gratitude pour ceux qui œuvrent chaque jour pour la santé et la recherche. Mais il ne suffit pas de sortir d’une aussi grande tragédie collective en honorant des héros. La covid-19 a mis à dure épreuve ce grand réseau de compétences et de solidarité et a montré les limites structurelles des systèmes de bien- être (welfare) existants. Il faut donc qu’à la gratitude corresponde la recherche active de stratégies et de ressources, dans chaque pays, pour que tout être humain ait l’assurance d’avoir accès aux soins et que le droit fondamental à la santé soit garanti. « Prends soin de lui » (Lc 10, 35) : telle est la recommandation du Samaritain à l’aubergiste. Jésus la répète aussi à chacun de nous et, à la fin, nous exhorte ainsi : « Va, et toi aussi, fais de même ». Comme je l’ai souligné dans Fratelli tutti, « la parabole nous montre par quelles initiatives une communauté peut être reconstruite grâce à des hommes et des femmes qui s’approprient la fragilité des autres, qui ne permettent pas qu’émerge une société d’exclusion, mais qui se font proches et relèvent puis réhabilitent celui qui est à terre, pour que le bien soit commun » (n° 67). De fait, « nous avons été créés pour une plénitude qui n’est atteinte que dans l’amour. Vivre dans l’indifférence face à la douleur n’est pas une option possible » (n. 68). Le 11 février 2023 aussi, tournons notre regard vers le Sanctuaire de Lourdes comme vers une prophétie, une leçon confiée à l’Église au cœur de la modernité. Il n’y a pas que ce qui a de la valeur qui fonctionne et il n’y a pas que celui qui produit qui compte. Les personnes malades sont au centre du peuple de Dieu qui avance avec elles comme prophétie d’une humanité où chacun est précieux et où personne n’est à exclure. Je confie chacun de vous, qui êtes malades, à l’intercession de Marie, Santé des malades ; vous aussi qui prenez soin d’eux en famille, par le travail, la recherche et le volontariat ; et vous qui vous engagez à tisser des liens personnels, ecclésiaux et civils de fraternité. J’envoie à tous ma bénédiction apostolique. Rome, Saint-Jean-de-Latran, 10 janvier 2023 Pape François ■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 66 Dimanche 29 janvier \22\b23 la P P arole  DDominicale 4 ème dimanche du temps ordinaire - Année A Ê tre chrétien, est-ce que ça me rend heureux ? En ce dimanche où nous allons entendre, dans les Béatitudes, Jésus déclarer “heureux” tous ceux qui vivent le Royaume des cieux, nous sommes invités à laisser résonner en nous cette question. Dieu se réjouit de nous voir rassemblés en son nom. Accueillons cette joie de Dieu : qu’elle nous transforme et nous fasse découvrir que notre vrai bonheur est d’aimer comme le Christ nous a aimés. Réjouissez-vous. Heureux êtes-vous. C’est à ses disciples que Jésus s’adresse. À ceux d’hier, comme à nous aujourd’hui. Il s’adresse à tous ceux et celles qui ont obéi à son appel : Viens, laisse tout et suis-moi. Et saint Paul précise : Vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous, il n’y a pas de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu’il y a de fou, ce qu’il y a de faible, ce qui est méprisé dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. Oui, heureux êtes- vous, confirme Jésus, car le Royaume des cieux est à vous. Et Jésus de dresser le portrait de ses disciples : des pauvres de cœur, des doux, des affligés, des affamés de justice, des miséricordieux, des cœurs purs, des artisans de paix, des persécutés. Et saint Paul d’en rajouter avec son éloge des fous, des faibles et des méprisés. Bien sûr, Jésus et Paul font d’abord un constat ; ils décrivent une situation de fait à leur époque. Comment comprendre cette situation ? Saint Paul a creusé la question, non en sociologue ou historien, mais en croyant, en homme spirituel. Il nous livre le sens, la signification de cette situation. Ce n’est pas parce vous êtes sages, riches, influents, que vous avez été choisis. Ce n’est pas en raison de vos qualités et de vos mérites. Vous avez été appelés par Dieu, dit Paul, et c’est grâce à Dieu que vous êtes dans le Christ Jésus. Bref, c’est le choix de Dieu et son choix est gratuit, libre. La leçon spirituelle à en tirer : cherchez l’humilité, nous dit le prophète Sophonie. Heureux les pauvres de cœur, nous dit Jésus. Cette pauvreté, c’est l’humilité de l’homme qui se sait petit et sans rien à faire valoir devant Dieu. Ce n’est évidemment pas la direction que prend spontanément l’être humain. Et on retrouve, en contraste de l’intitulé des béatitudes, tous les pièges, les tentations, les aspirations les plus communes de nos contemporains comme de nous-mêmes : la richesse, la puissance, le gonflement du moi, la satisfaction de tous les désirs et leurs instruments : la violence, le mépris, le mensonge. On comprend alors aisément que nous ne soyons pas nombreux à suivre la voie étroite qu’indique Jésus. Aujourd’hui, nous sommes devenus ce peuple petit et pauvre, qui a pour seul refuge le Seigneur. Nous sommes devenus faibles et souvent méprisés, comme le dit saint Paul, par les sages et les puissants. Aujourd’hui, nous comprenons, avec saint Paul, la signification de notre situation. C’est afin que personne ne puisse s’enorgueillir devant Dieu ; cherchez l’humilité, nous dit le prophète. Heureux les pauvres de cœur, nous dit Jésus. Nous pouvons alors rendre grâce, bref être heureux, quand il nous dit : Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux. Père Gaby Lémy, Curé des paroisses de Tartane et Trinité ■ Sophonie 2, 3 ; 3,\u 12-13  •  Psaume 145 (14\b)  •  1\uCorinthiens 1, 2\b-3\u1   •   Matthieu 5,\u 1-12a LITURGIE  vous, il n’y a pas de gens puissants ou de Au contraire, ce qu’il y a de fou, ce qu’il y a de faible, ce qui est méprisé dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. Oui, heureux êtes- vous, confirme Jésus, car le Royaume des cieux est à Et saint Paul d’en rajouter avec Et saint Paul d’en rajouter avec son éloge des fous, des faibles comme le dit saint Paul, par les sages et les puissants. Aujourd’hui, nous comprenons, avec saint Paul, la signification de notre situation. C’est afin que personne ne puisse s’enorgueillir devant Dieu ; cherchez l’humilité, nous dit le prophète. Heureux les pauvres de cœur, nous dit Jésus.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 7 D ans le soubassement Est de l'église de Tartane, à l’entrée, figurent les indications sui- vantes : A . D (Année de Dieu) 1957. Ces éléments d’informations se rap- portent à la date de création de la paroisse qui plus précisément est le 24 janvier 1957. C’est ce jour là que la pose de la première pierre de l’édi- fice est intervenue. Elle est placée sous le patronage de Saint François de Sales, Docteur de l'Eglise et grand Serviteur de la foi et qui est fêté le 24 janvier. Cet acte fondateur est l'œuvre de : • Mgr Henri Marie François de Sales Varin de la Brunelière, l'Archevêque de cette époque, lui-même né le 24 janvier ; fait qui a pu peser dans le choix du patronyme de la paroisse de Tartane. • Aurèle Michaud, jeune prêtre canadien, à l'esprit missionnaire, affecté à Tartane en 1957. • Mme Clémence Hardy des Sources (née Bonneville-Bonneterre) épouse de Gaston Hardy (Père), donatrice du foncier, femme d'une foi agissante, tournée vers Dieu et son prochain. Avant la construction de l'église, le service religieux était assuré dans une petite chapelle faite de matériaux de récupération construite par M. Hardy. Une messe dominicale y était célébrée, quand les conditions le permettaient, par le curé de Trinité ou des prêtres de passage. Les cérémonies de la vie chrétienne avaient lieu à l'église de Trinité. Avec la construction de l'église, la paroisse de Tartane connaîtra un fonctionnement normal, jusqu'au départ du père Michaud. De 1979 à 1997, la paroisse n'aura pas de curé, ni de prêtre en résidence. Un office dominical sera assuré par le curé de Trinité, par des prêtres retraités ou de passage. A partir de 1998, le père Marc Lafleur, venu du Canada, est nommé curé de Tartane. Il y restera jusqu'en 2011. Depuis cette date : le père Pierre-Alex Zonzon est installé sur la paroisse, d'abord en tant que vicaire, de 2011 à 2021, puis en qualité de « prêtre habitué » auprès du père Gaby Lemy, curé des paroisses et Trinité et Tartane. A Tartane, un secrétariat est tenu par une salariée. Il est ouvert du mardi au vendredi, de 8 heures à 12 heures. Les autres instances fonctionnent grâce à des bénévoles : un Conseil pastoral et un Conseil pour les affaires économiques ; des équipes pour le service liturgique, le nettoyage, la décoration, la catéchèse, la préparation au baptême, la chorale, les funérailles, le traitement des quêtes, le Renouveau charismatique, etc. Les offices ont lieu le dimanche à 9h30, sauf exception, les mardis et jeudis à 7 heures. La fête de saint François de Sales est le point d'orgue de toutes les manifestations. Depuis le jubilé de la paroisse, la commémoration du Saint Patron, avec la traditionnelle présentation des vœux aux journalistes (dont St François de Sales est la saint patron) instaurée par Mgr David Macaire, est devenue un grand moment de fraternité chrétienne pour les paroissiens de Tartane, les socio- professionnels du lieu, les touristes et autres. Le village de Tartane est connu pour être tourné vers la mer avec, bien entendu, ses marins-pêcheurs et son service hôtellerie – restauration, ce qui a développé sa culture d'accueil. ■ Depuis cette date : le père Pierre-Alex Zonzon est installé sur la paroisse, d'abord en tant que vicaire, de 2011 à Il est ouvert du mardi au vendredi, Paroisse de T artane

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 8 Samedi 11 février : Journée Mondiale du Malade et Dimanche de la Santé L 'Église universelle célèbre le 11 février la fête de Notre-Dame de Lourdes associée à la Journée Mondiale des Malades instituée par le pape Jean-Paul II en 1992. Cette journée est dédiée à tous les professionnels de santé et tous les bénévoles auprès des malades. « Venez à moi, vous qui peinez sous le poids du fardeau, et je vous soulagerai » (Mt 11,28). À la suite du Christ, les chrétiens ont toujours porté une attention particulière à celles et ceux qui traversent l’épreuve de la maladie, du handicap ou des atteintes du grand âge. C’est à eux que l’Eglise catholique propose le sacrement de « l’onction des malades » : • Un don de dieu qui offre sa tendresse et sa force au moment de l’épreuve. • Une présence fraternelle de l'Eglise à la suite du Christ. • Une démarche à vivre avec la famille et les proches. Visiter les personnes malades, âgées, handicapées, à l’hôpital ou à domicile, nécessite vraiment de partager une vie d’équipe. Ces visites sont à certaines heures enthousiasmantes, riches, profondes. Mais à d’autres heures, la souffrance qui s’en dégage nous entame, nous interroge. Les rencontres peuvent se révéler lourdes à porter. Il est essentiel dans les deux cas de ne pas porter cela seul. Se retrouver, prier, relire les rencontres, se nourrir de l’un ou l’autre texte, tout cela donne sens à la mission et permet de durer ! Vous qui êtes malades, vous faites pleinement partie de nos paroisses. Tous ensembles, nous sommes le corps du Christ. Les membres les plus fragiles de ce corps sont nécessaires pour la vie de ce corps et ce sont eux qui nécessitent le plus de soin. Le sacrement des malades que l’Eglise propose donnera force et courage pour continuer à témoigner de l’évangile. Nous avons besoin de vous, l’Eglise a besoin de vous, malades et soignants pour nous rappeler que la fragilité, la vieillesse, la maladie font pleinement partie de nos existences humaines et que l’on ne peut pas les vivre seul. VIE DU DIOCÈSE Comment se passe cette Journée dans notre diocèse ?

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 9 C’est donc dans ce sens que dans notre diocèse, les messes paroissiales des malades seront privilégiées dans le but qu’un grand nombre de malades puisse y participer ainsi que les nombreux bénévoles qui les accompagnent. De plus, la pastorale de la santé invite les paroisses à célébrer des messes en amont ou en aval dans les structures spécialisées et les EH PAD relevant de leurs secteurs en collaboration avec le personnel soignant. Les aumôneries sont également invitées à célébrer des messes dans les hôpitaux et cliniques ou cela est possible. Rappelons également que le thème retenu pour le dimanche de la santé 2023 qui aura lieu le 12 Février est : « Moi, Je vous dis ». L’objectif est de mettre en lumière les soignants de tous horizons dans les communautés paroissiales, de montrer que l’Eglise est présente sur le terrain de l’accompagnement, avec ses équipes de bénévoles qui œuvrent aux côtés d’associations laïques où tant de personnes de bonne volonté s’engagent aussi. Encourager tous ces volontaires, qui partout dans la discrétion et la simplicité, se rendent présentes au jour le jour à l’autre, malade, seul, isolé, est l’une des dimensions du Dimanche de la santé. Les inviter à approfondir leur engagement, à poursuivre leur formation, à donner du sens à ce service et à cette mission aussi. « Pour les malades, faire ce que Dieu veut et vouloir ce que Dieu fait », telle est la devise de la Pastorale Diocésaine de la Santé 2022-2025. Les orientations prévues ont plusieurs objectifs parmi lesquels, permettre à la Pastorale de la santé de rendre l’Eglise présente et active auprès de ceux qui souffrent, créer une relation harmonieuse entre les différents acteurs qui interviennent auprès des personnes en situation de handicap, rendre sur tout le diocèse un témoignage d’évangélisation et d’amour en étroite collaboration avec toutes ses structures, constituer un lien entre les différentes pastorales de santé au niveau régional et enfin être partie prenante dans tous les débats de la société concernant la santé. La Pastorale diocésaine de la santé a élaboré un programme détaillé pour la période 2022-2023 qui est d’ailleurs bien entamé et décline les orientations principales retenues. Ces orientations, liées aux attendus d’E CCLESIA ’M 2020 ! (5 essentiels) et de CAP 2025 se déclinent par des activités phares qui sont les suivantes : En 2022 • Samedi 17 Septembre 2022 : Récollection de rentrée de la Pastorale. • Vendredi 30 Septembre 2022 : Réunion de Planification des activités 2022-2023. • Samedi 22 Octobre 2022 : Messe de rentrée de la Pastorale de la santé (Invités : Personnel médical, paramédical, référents de paroisses, ministres de communion à domicile, visiteurs de malades, secouristes saint Mickaël). • Samedi 21 Octobre 2022 : Participation à la manifestation d’Octobre rose. • Vendredi 04 Novembre 2022 : Réunion de suivi des activités 2022-2023. • Samedi 26 Novembre 2022 : 1 ère réunion des référents de paroisse du diocèse. En 2023 • Mardi 10 Janvier 2023 : Réunion de suivi des activités 2022-2023 et de préparation de la formation des ministres de communion aux malades. • Samedi 28 Janvier 2023 :1 ère Formation des ministres extraordinaires de communion aux malades (1 ère formation : District Nord Caraïbes et Grand Nord, 2 ème formation : Mai 2023, District Nord Atlantique). • Samedi 11 Février 2023 : Messe des malades 2023. • Dimanche 12 Février 2023 : Dimanche de la santé 2023 (Thème : « Moi, Je Vous Dis »). • Samedi 18 Mars 2023 : Récollection de mi-parcours de la Pastorale. • Mai 2023 : 2 ème réunion des référents de paroisse. • Mai 2023 : 2 ème formation des ministres extraordinaires de communion aux malades. • Samedi 24 Juin 2023 : Réunion de bilan des activités de la pastorale de santé. Des activités annexes sont également prévues, notamment des actions de communication afin de mieux faire connaitre les missions de notre Eglise catholique à destination de ces publics. Le Responsable diocésain, Franck Smith ■ Les orientations du service diocésain de la Pastorale de la santé ÉGLISE EN MARTINIQUE ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 ÉGLISE EN MARTINIQUE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 10 Les 7 et 8 janvier derniers, la paroisse de Rivière-Salée a accueilli Mgr David Macaire pour  sa visite pastorale. E n effet, le samedi soir à son arrivée à 18h, l’évêque attendra comme prévu 18h30 pour commencer la messe anticipée à l’église de Grand-Bourg. Le samedi soir après la messe, il a eu une rencontre avec les jeunes. Ils étaient environ une vingtaine à avoir répondu à l’invitation. Beaucoup d’entre eux rencontraient l’évêque pour la première fois. Mgr Macaire a passé en revue les activités proposées par la paroisse aux jeunes, il s’en est suivi d’un échange avec les invités. Ils ont fait part à l’évêque de leur désir de participer à des temps d’études bibliques adaptés, des moments de partage, l’organisation de retraites, de récollection, la mise en place de temps de prière spécifiques. Mgr Macaire a rappelé aux jeunes l’importance d’initier la démarche d’aller vers les autres pour amorcer le dialogue et ainsi créer les conditions pour se sentir attendus et mieux accueillis. Pour l’évêque, la P astorale des jeunes doit également adapter ses activités en fonction des tranches d’âge qui la composent et se renseigner sur les activités menées au sein du diocèse. La rencontre avec les jeunes s’est achevée à 21h30 par une prière, dans un sentiment de joie partagée. Après avoir regagné le presbytère, la soirée s’est poursuivie avec la PCE du prêtre jusqu’à 22h45. Le dimanche, l’évêque s’est rendu à 7h à l’église de Petit-Bourg pour la messe et pour rencontrer les fidèles de cette communauté. A son retour à Grand- Bourg, après une halte au presbytère, l'évêque s'est rendu à l'église pour célébrer la messe de 9h30. Mgr Macaire a pu échanger avec les représentants des PCE de la catéchèse et des quartiers de la paroisse. Pour la catéchèse, des points faibles ont été ciblés : • Diminution chronique du nombre d’enfants catéchisés, • Rupture du lien avec les parents qui existait avant la réforme, • Indisponibilité de certains parents due aux fréquences des réunions. Il en est ressorti de ces échanges fruc- tueux, les propositions de Mgr Macaire : • Personnaliser et adapter l’enseigne- ment du catéchisme, • Former de nouveaux catéchistes, • Accentuer des missions d’évangélisa- tion pour augmenter les inscriptions des enfants au catéchisme. Pour les PCE de quartier, l’assiduité des membres et la solidarité sont des éléments qui émergent dans les groupes constitués. Mais la pandémie a un peu décimé la dynamique de groupe qui était un point fort. En perspective, il est prévu le renouvellement des PCE des quartiers sur les fondements des 5 essentiels et un cadre de fonctionnement plus adapté à la réalité. Il n’est pas aisé d’avoir des leaders ou coordinateurs dans chaque groupe constitué. La rencontre s’est terminée dans la joie par une bénédiction de l’évêque. Par sa visite, l’évêque voulait comprendre les réalités du terrain et rencontrer le plus grand nombre de paroissiens. Pour cela, Il a pris soin de loger sur place au presbytère afin de vivre les rencontres plus paisiblement. Mgr Macaire m’a confié avoir été touché par l'accueil des paroissiens, tant à Petit- Bourg qu’à Grand-Bourg, et aussi de l’engagement de ceux qu’il a rencontrés. A 12h30, l’évêque, heureux et satisfait de sa visite, quitte la paroisse pour ses nombreuses activités. Père Benjamin François-Haugrin Curé de la paroisse de Rivière-Salée, et F. E, un paroissien ■ Visite pastorale à Rivière-Salée VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 11 Ici et ailleurs, l’actualité, dans ce qu’elle a de plus implacable, rend audibles les diatribes  dirigées contre l’Église et elle rend aussi visible le faisceau de désacralisation du sacerdoce  qui se cristallise autour du célibat sacerdotal de plus en plus \uquestionné.  Centre-Est Nord-Caraïbe Sud Grand-Sud Centre-Ouest Grand-Nord Nord-Atlantique « L’essence du sacerdoce ministériel » A insi, la retraite des prêtres de notre diocèse, qui a eu lieu du 9 au 13 janvier 2023 au Foyer de Charité, aura été une opportunité de ressourcement et de rafraîchissement de la beauté du sacerdoce en Martinique. « L’essence du sacerdoce ministériel », thème de ladite retraite, a permis au père Gérard, du Foyer de Charité, prédicateur de ce temps fort, de rappeler aux prêtres, réunis autour de leur évêque, Mgr David Macaire, le fondement de leur sacerdoce, à savoir : Jésus-Christ. Revisiter ce fondement s’avère une véritable démarche de foi. Celle-ci fait du prêtre un « theodidaktos », c’est- à-dire un élève de Dieu dont il tire la « sève vitale », aussi bien pour sa vie que pour sa mission. La même foi nourrit la prière du prêtre au quotidien et le fortifie devant le danger potentiel et non moins réel que constituent les « quatre (4) cailloux du sacerdoce ». Le premier caillou correspond au levain des pharisiens, c’est-à-dire à l’hypocrisie ou à la duplicité. Le deuxième, l’autoréférentialité ou le cléricalisme dont se sont servi certains prêtres, sous d’autres cieux, en vue d’une ascension sociale diamétralement opposée à leur mission. Le troisième, le « xénophobisme » ou le nombrilisme, forme de narcissisme clérical empêchant de s’ouvrir à l’Église universelle et à sa mission. Le quatrième est l’ésotérisme, déviation susceptible de fragiliser le lien ontologique avec Jésus-Christ établi par l’ordination presbytérale, au profit d’entités ou de spiritualités qui n’ont rien à voir avec la foi au Dieu révélé par le même Jésus-Christ. Prenant la mesure des dangers qui menacent aussi bien leur être sacerdotal que le corps sacerdotal qu’ils constituent, d’une part, et eu égard aux abus de tous genres perpétrés par les ecclésiastiques ici ou ailleurs, d’autre part, les retraitants ont réaffirmé avec force conviction leur détermination de rester fidèles au choix fondamental de leur vie : continuer à s’approprier le style de vie que le Christ a mené, c’est-à-dire une vie de chasteté et de continence assumée dans le célibat ecclésiastique ou sacerdotal, lequel a un sens christologique (virginité à la suite du Christ), un sens ecclésiologique (source de liberté pour le service de l’Église et gage d’une disponibilité pastorale) et un sens eschatologique (signe de la résurrection, anticipation de la vie du ciel). Ainsi, le sacerdoce, comme état de vie des prêtres dans l’Église catholique romaine, implique un engagement radical qui leur fait renoncer au mariage (Luc 14, 33) et à toutes les pratiques sexuelles contre- nature. En effet, le célibat sacerdotal est une dépossession de soi, un sacrifice sponsal, une acceptation du sacrifice de la croix (Luc 14, 27). Point d’attention ô combien important : devant les difficultés, voire les épreuves qu’ils peuvent rencontrer dans leur vie et dans leur mission, les prêtres peuvent compter sur la présence de Dieu qui n’explique pas l’épreuve, mais répond à l’être en souffrance – le prêtre en l’occurrence – par sa présence qui soutient au cœur même de l’épreuve, car le fondement de la vie du prêtre, c’est Dieu lui-même. L’identité du prêtre a été aussi revisitée au travers de Marc 2, 1-12, texte de l’Évangile qui opère comme un miroir reflétant le visage du prêtre, tout en lui permettant d’expérimenter la puissance contenue dans ces paroles de l’Écriture : « Notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre » (Psaume 124, 8 : Traduction de la Bible de Jérusalem). P. Nicaise Wilfrid Ossébi, Spiritain ■ « L’essence du sacerdoce ministériel » Retraite des prêtres

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 12 VIE DU DIOCÈSE Week-end spirituel diacres permanents et leurs épouses du 13 au 15 janvier 2023 «  Jésus  leur  dit  :  Venez  à  l'écart  dans  un  lieu  désert  et  reposez-vous  un  peu.  »  (Mc  \b,31). Dix  diacres  et  5  épouses  se  sont  retrouvés  à  la  Communauté  «  Vie  et  Partage  »  afin  de  se  ressourcer  et  échanger  sur  la  Mission  et  le  Service.  Mgr  David,  les  diacres  Philippe  Gold-Dalg, Jean-Paul Levif et Christophe Poulolo ont été les intervenants. U n temps de retraite vécu de manière inhabituelle et dans un lieu nouveau pour nous. Ce week-end spirituel a été rythmé par la prière, l’adoration du Saint-Sacrement, l’Eucharistie et la réflexion. Témoignage et Services : Le ton a été donné par Rio Maizeroi, un des fondateurs de « Vie et Partage ». C’est une Communauté, née en Martinique, présente à Paris, Bordeaux, la Guadeloupe et la Guyane. Ce sont des bénévoles qui œuvrent à l’évangélisation par le témoignage et les enseignements. Actuellement, ils réhabilitent les installations qui ont appartenu aux Cœurs Vaillants et Ames Vaillantes, qui à terme seront un lieu de vie et de retraite en pleine nature. Partage de la Parole : Les textes du samedi nous ont permis de plonger dans notre ministère et notre vie conjugale. Le Seigneur choisit, appelle, demande d’abord de le suivre et remplit de grâce et d’amour. Nous avons à reconnaître nos fragilités, nous mettre à nu devant Lui, pour agir par amour envers les autres. Trois types d’attitudes : celui qui sort, aperçoit et appelle ; ou celui qui entend, se lève et suis le Maître car converti, ou encore celui qui écoute et demeure dans son péché, refuse de voir la lumière. Tout disciple- missionnaire est invité à prendre part au combat spirituel avec la grâce de Dieu. Diacre et Services : Philippe Gold-Dalg et son épouse Claudie nous ont parlé de leurs 20 ans de services dans les diocèses de Lyon, Tulle et Saint Etienne. Aujourd’hui, le diacre a un rôle important à tenir dans l’Eglise en souffrance. Pour tenir dans la mission, il faut des points d’ancrage forts, la formation permanente et la retraite spirituelle. Ils n’ont plus de vin : L’adoration du Saint-Sacrement avec comme support Jn 2,1-12, a montré la nécessité pour chacun de se convertir et d’être attentif aux souffrances et misères qui nous entourent. A la messe dominicale, Mgr David nous a montré comment faire ressortir les grandes lignes des textes de la liturgie pour bâtir une homélie. Puis nous avons partagé sur les attaques et les souffrances de notre Eglise. Nous sommes invités à faire Corps Pierre Valey, diacre permanent ■ 1212 du 29 janvier 2023 – n° 655du 29 janvier 2023 – n° 655du 29 janvier 2023 – n° 655du 29 janvier 2023 – n° 655du 29 janvier 2023 – n° 655 Philippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-DalgPhilippe et Claudie Gold-Dalg

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 13 +15 Page Jeunes C’est quoi ce truc ? C’est être prêtre, moine pour  les garçons et religieuse pour les fi lles ? … Mais pas que ça ! Il s’agit avant tout de personnes  amoureuses de Dieu. Ils aiment aussi leurs frères et sœurs  au point de consacrer toute leur vie pour le salut des âmes.  Comme pour tout chrétien, ils suivent le Christ en vivant  l’Evangile. Certains choisissent de vivre avec d’autres  (congrégations, ordres, monastères, etc.).  Depuis plusieurs années, il existe aussi des communautés  nouvelles où l’évangélisation a une place forte. Certains  continuent à exercer leur métier tout en servant le Christ. En tant que jeune, comment puis-je  consacrer ma vie ? Tu peux consacrer ta vie à Dieu dans le   silence de ton cœur, Dieu t’entendra. Dans  ta vie de tous les jours, cet  e consécration  doit se voir par tes mots, tes actes…  si si ! Chaque enfant baptisé est consacré à Dieu  par ses parents (Youpi, tu l’es !... et si tu ne  l’es pas, tu peux demander à être baptisé.  Rapproche-toi de ta paroisse, le prêtre te  renseignera). C’est quoi ce truc ? C’est être prêtre, moine pour  continuent à exercer leur métier tout en servant le Christ.continuent à exercer leur métier tout en servant le Christ. Et si je ressens dans mon cœur le  désir de donner ma vie à Jésus,  que dois-je faire ? Si tu as ce désir dans ton cœur, tu dois  continuer à prier et en parler à ton curé  qui t’orientera vers quelqu’un pour que tu  sois accompagné (cela veut dire que tu  rencontreras quelqu’un régulièrement pour  en discuter et t’aider à discerner).    Tu peux contacter le Foyer Dominique Savio au 0696 18 62 81 Pourquoi être suivi par un accompagnateur spirituel ? Rencontrer et discuter régulièrement avec ton accompagnateur  (peut être un prêtre, une religieuse ou un laïc) te permet ra  d’avoir un autre regard sur les choses que tu vis avec le Seigneur,  face aux dif  érentes choses que tu vis dans ta foi ; il t’aiguillera  et parfois t’éclairera à la lumière de l’Esprit Saint.   et parfois t’éclairera à la lumière de l’Esprit Saint.   Et si je suis mineur et que mes parents s’y opposent, que  dois-je faire ? Avec ton accompagnateur spirituel, tu peux en discuter ; tu peux aussi  en discuter avec ton curé.  Le plus important est de ne laisser personne étouffer ta vocation. Ecoute ton cœur et obéis avant tout à Dieu. Et si je veux consacrer  ma vie à Jésus tout en  travaillant, sans être dans un  couvent ou une communauté,  est-ce possible ? Bien sûr que oui ! Des chrétiens  choisissent de se lier entre eux  pour s’entraider dans leur vie  spirituelle. Ces associations ou  communautés nouvelles sont  reconnues par l’Eglise. Leurs  membres restent laïcs et le  disent clairement : « Nous voulons  vivre l’évangile en laïcs ». Il existe  des prêtres et des religieuses  qui ont une vie professionnelle  très f orissante. Nous avons des  exemples dans notre diocèse. Des  chrétiens aussi.  exemples dans notre diocèse. Des  ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655  Tu peux suivre ces comptes sur Instagram, cela va de la religieuse super fun sur Instagram, cela va de la au prêtre local qui a de bons lyrics :     Des contacts utiles :    Demande à ton curé ou un laïc consacré comment il vit tous les jours ; tu en as dans les communautés ci-dessous : Communauté de l‛Emmanuel ✆ 06 9635 10 25 Communauté du Chemin Neuf ☎ 05 96 71 35 28 padre_gaetan_972 :  _happy_samuel :   soeur.albertine :  \u frere.benjamin  fr.pauladrien  frrobgalea  Maeva Emmanuelle Céleste,  Père Sosthène Godjo       Vie consacrée\q ? C’est quoi ce truc  ? Et si ça pou\bait êtr\qe fun et génial  ? Quand on parle  de vie consacrée, on  pense à des personnes  vieilles, des prêtres,  des religieuses en jupes\u  longues… qui vivent ensemble  dans des couvents avec plein  de restrictions… et si o\un  dépoussiérait les idées reçues ?

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 14 LA VIE CONSACRÉE LA VIE CONSACRÉE  DOSSIER Partout dans le monde, le dimanche 2 février, fête de la Présentation de Jésus au temple,  les  communautés  religieuses  et  monastiques  célèbrent  la  Journée  mondiale  de  la  vie  consacrée. Contrairement à une idée reçue, la vie consacrée ne se résume pas à la seule  vie  religieuse.  Comme  le  rappelle  le  code  de  droit  canonique,  la  vie  consacrée  est  «  la  forme de vie stable par laquelle des fidèles (…) se donnent t\uotalement à Dieu aimé pa\ur- dessus tout (…) pour la construction de l’Église et le salut du monde » afin de parvenir  « à la perfection de la chari\uté dans le service du Royaume de Dieu » (canon 573 § 1). D ans le cadre de cette Journée, nous sommes partis à la rencontre de vies données au Christ avec les Sœurs de Saint-Paul de Chartres arrivées en Martinique en 1818. ➊ La  congrégation  des  Sœurs  de  Saint-Paul  de  Chartres de la Marti\Pni\bue.  Les Sœurs de Saint-Paul de Chartres sont une congrégation religieuse féminine de droit pontifical et le plus ancien institut missionnaire de femmes. La congrégation est née en Beauce. Elle a été fondée en 1696, par le père Louis Chauvet (1664 - 1710), curé de la paroisse de Levesville-la- Chenard, sous le titre de "Filles de l'école". L’objectif à l’époque était de prendre soin des pauvres dans les campagnes ravagées par la guerre. L’abbé Chauvet réunit quelques filles de la campagne animées par le désir de chercher Dieu et de servir leurs frères de misère. Elles furent formées pour devenir de bonnes maîtresses d’école et pour aller vers les pauvres et les malades. La première communauté est confiée à Marie-Anne de Tilly, cofondatrice de la communauté, qui prépare ses jeunes compagnes pour leur mission : instruire les enfants, soigner les malades et visiter les personnes âgées grâce à de petites communautés de deux ou trois sœurs. En 1708, l’abbé Chauvet remet la communauté croissante des Sœurs à l’évêque de Chartres qui leur attribue une habitation à Saint-Maurice, dans les faubourgs de Chartres et leur donne le nom de "filles de Saint- Paul". Après leur transfert, les Sœurs étendent leur rayon d’action à de nombreuses petites écoles rurales et se répandent dans d’autres diocèses. En 1727, à la demande du Roi Louis XV, quatre Sœurs s’embarquent pour la Guyane en vue de servir les malades de l’hôpital et d’instruire les enfants de la ville de Cayenne. Satisfait du travail des Sœurs, le gouvernement en demanda d’autres pour l’île Bourbon (La Réunion) en1770, puis pour l’île de France (Île Maurice) en 1775. Bien que menacée au moment de la Révolution française, la congrégation subsiste et va même jusqu’à s’étendre sur le territoire français et à l’international. A travers ses missionnaires qu’elle envoie partout en Europe et dans le reste du monde, la congrégation s’implante en Thaïlande, à Hong Kong, en Corée, en Chine, en Indochine, et au Japon et dans bien d’autres pays. Avec la Révolution française, les religieuses sont dispersées et les maisons supprimées, l’institut est réorganisé en 1794. un défi pour le monde d’Aujourd’hui La vie consacrée :

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 15 En 1818, elles arrivent en Martinique, puis en Guadeloupe en 1820, à la demande du gouvernement qui souhaite avoir des infirmières dans les hôpitaux militaires. Cette époque marque le début d’un grand élan missionnaire dans le monde entier, tout particulièrement du milieu du XIX e siècle au milieu du XX e siècle. Leurs constitutions sont définitivement approuvées par le Saint-Siège en 1988. La maison généralice se trouve à Rome. La congrégation internationale des Sœurs de Saint- Paul de Chartres compte plus de 4000 religieuses servant dans 41 pays, sur les 5 continents. Elles poursuivent leur mission première, répondant aux besoins de la population et élevant son niveau humain et spirituel. La congrégation des Sœurs de Saint-Paul de Chartres est active dans plusieurs champs d’action, travaillant notamment à l’enseignement, aux soins de santé, au travail social, à la pastorale et comme missionnaires ad gentes. ➋ Qu’est-ce  \bue  la  vie  consacrée ? Le terme de “vie consacrée” désigne aujourd’hui toute personne qui s’engage au célibat à cause du Christ et de l’Evangile. Les formes en sont multiples. À l’origine de toute vocation à la vie consacrée, il y a toujours une rencontre forte avec Dieu, une expérience dont on se souvient toute sa vie. Dieu nous surprend toujours ! C’est Lui qui appelle. Bien que tout chrétien soit "consacré" au Christ par son baptême, cette expression appliquée à la vie religieuse souligne le caractère public d’un engagement plus radical. Le propre de la vie consacrée est de vivre les conseils évangéliques. ➌ Pour\buoi une  Journée de  la vie consacrée ? Une journée placée en premier lieu sous le signe de l’action de grâce « parce qu’il est beau et juste de remercier le Seigneur pour le grand don de la vie consacrée, qui enrichit et réjouit l’Eglise par la multiplicité des charismes et le dévouement de tant de vies totalement données au Seigneur et aux frères ». Cette journée est une invitation pour toutes les personnes consacrées à célébrer ensemble et solennellement les merveilles que le Seigneur a accomplies en elles. ➍ Pour\buoi cette jour\Pnée  se déroule-t-elle le\P 2  février ? A l’initiative du pape Saint Jean-Paul II, depuis 1997, la J ournée de la vie consacrée a lieu chaque année le 2 février, en la fête de la Présentation du Seigneur au temple. Cette journée a donc une importance particulière pour toute personne consacrée, qui, inspirée par le don bouleversant du Christ, aspire à son tour à donner sa vie et à tout abandonner pour marcher à sa suite. ➎ Le  pape  François  célèbre  une grande messe avec des  religieux  et  religieuses  au  Vatican  à  l'occasion  de  la  J ournée de la vie consacrée.  Comment vivez-vous, ici en  Martini\bue, cet évènement ?  Le Conseil des religieuses, en lien avec Monseigneur, propose un temps de rencontre inter congrégation. Les Srs de Saint-Paul de Chartres ■ appliquée à la vie religieuse souligne le caractère public d’un engagement plus radical. Le propre de la vie consacrée est de vivre les conseils évangéliques. › la vie consacrée ? Une journée placée en premier lieu sous le signe de l’action de grâce « parce qu’il est beau et juste de remercier le Seigneur pour le grand don de la vie consacrée, qui enrichit et réjouit l’Eglise par la multiplicité des charismes et le

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 16 LA VIE CONSACRÉE  DOSSIER « Je suis religieuseet heureuse » A travers cette interview, Sr Michelle-Antoine, ayant répondu  à l’appel de Dieu, tém\uoigne de sa vie religieuse aujourd’hui. Comment êtes-vous devenue religieuse ? J’ai reçu l’appel du Seigneur, puis c’est à la suite de  diverses rencontres que j’ai pu discerner et répondre  à cet appel. Qu’est-ce qui a déterminé votre choix ? La paix. Un des signes qui ne trompe pas c’est la paix intérieure que l’on peut ressentir. Aujourd’hui, comment vivez-vous votre vie religieuse ? Je suis contente du chemin parcouru et je m’y sens  bien. J’aurais souhaité que d’autres jeunes rejoignent  cette aventure ! En quoi être consacrée vous rend heureuse ? Dieu a un plan de vie pour chaque être humain, mais  c’est du « sur mesure  » et non du standardisé. J’ai décidé  d’entrer dans ce plan car Il sait mieux que moi ce qui  me rendrait heureuse  ! Et Il ne s’est pas trompé ! Le fait  de m’être consacrée au Seigneur a donné un sens à ma  vie et je m’y sens à ma place, chose que je ne ressentais  pas du tout avant d’avoir embrassé ma vocation. La vie en communauté est-elle facile ?  La vie communautaire n’est pas très différente de la  vie de famille : il y a les tâches du quotidien avec le  ménage, la vaisselle, les repas ;   il y a un responsable,  un cadre avec des règles, des temps de détente, de joie,  de fou rire ; et bien sûr, la vie de prière communautaire  et personnelle. Comme dans une famille, il y a aussi  des « frottements » dus à nos différences de caractères,  de personnalité, d’éducation et d’âge, mais cela ne doit  en rien « spoiler » (c'est-à-dire gâcher) l’ambiance de  la communauté. La vie en communauté est un lieu de  sanctification où Dieu nous forme à aimer toujours  davantage. C’est un lieu où chacune est appelée à s’épanouir  et à rayonner de la lumière du Seigneur. Comment parvenez-vous à rester sûre et ferme dans  votre foi malgré toutes les difficultés que connait  l’Eglise aujourd’hui ? Je puise ma force dans le Christ. Quel conseil donneriez-vous à ceux qui veulent choisir  la vie religieuse aujourd’hui ? FONCEZ ! Vous ne saurez si c’est votre vocation que si  vous vous donnez l’occasion d’essayer. Ne vous faites  pas d’idées préconçues, car la vie religieuse est pleine de  surprises. Je le redis : le Seigneur fait dans le «  sur mesure  ».  C’est une expérience à vivre, avec des rencontres à faire. Mgr David Macaire disait dans le numéro 578 de la revue  diocésaine, après avoir croisé une religieuse dont il n’a  même pas vu le visage dans les rues de Rome : Elle était  la « chose » la plus précieuse au monde ! Oui, plus belle que les splendeurs architecturales, culturelles  et cultuelles, plus précieuse que les prélats, les excellences,  les éminences, et même que le pape, cette petite religieuse  les dépassait tous pour rendre grâce à Dieu. 

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 17 Le  samedi  7  janvier  2023,  le  père  Ange- Marie  Niouki  a  eu  la  joie  de  fêter  le  50 ème  anniversaire  de  sa  profession  monastique  au  monastère  bénédictin  Notre-Dame-du- Mont-des-Oliviers de Terreville.  C ’ est sous le regard de Notre- Dame qu’il a renouvelé ses vœux en ce samedi, jour consacré à la vénération de Marie. Les années de vie monastique ont permis au père Ange-Marie de puiser abondamment à la source inépuisable des sacrements : l’eucharistie reçue chaque matin, le sacrement de pénitence, l’ordre. La lectio divina, la vie fraternelle, la relation filiale au Père Abbé, sont aussi des lieux à travers lesquels Dieu est venu toucher son cœur de moine. La communauté des moines bénédictins de Terreville et de nombreux parents et amis l’ont entouré pour cette occasion particulière. ■ Jubilé d’or de profession du père Ange- Marie Niouki particulière. ■ C’était une femme, rien qu’une femme, avec un  cœur de femme et des aspirations féminines. Une  femme qui aurait pu être épouse, professionnelle,  et surtout mère. Une femme aussi pécheresse que  d’autres et qui, comme toutes les autres, aurait pu  chercher à s’épanouir en contemplant le fruit de sa  beauté et de sa fécondité dans le regard du monde,  de ses enfants et de son homme. Mais cette femme  avait renoncé et vaincu toutes ces belles choses,  pour dire à Dieu un « OUI » total. Pour offrir son  cœur, son corps, son avenir à son époux divin et se  jeter dans ses bras d’amour mystique, en gardant  les pieds sur terre dans son service de religieuse…  En vérité, rien n’était plus beau, ni plus précieux.  Ah ! Si ceux qui ne savent pas voir l’humilité de  l’Eglise dans la magnificence de ses liturgies  pouvaient voir l’amour total de l’Eglise dans la  vie, dans le don, dans la consécration de chaque  religieuse ! Mais ils ne voient ni l’une ni l’autre dans  l’écran de fumée de ce monde cupide, comptable et  égoïste. Et pourtant, dans cette femme, qui n’était  peut-être pas une sainte (et justement !), il y avait  la totalité de l’amour, de la foi et de l’espérance  de l’Eglise. En elle, toute la vocation de notre  humanité blessée par le péché à devenir belle,  « sainte et purifiée par le bain d’eau baptismale »  (Ep 5,26). En ce petit bout de femme consacrée  dans la virginité, une terre plus féconde que la  mère aux nombreux fils… Oui, c’était la chose la  plus précieuse au monde.  ■ Mont-des-Oliviers de Terreville.  est sous le regard de Notre- Dame qu’il a renouvelé ses vœux en ce samedi, ont permis au père Ange-Marie de puiser abondamment à la source inépuisable des sacrements : l’eucharistie reçue chaque matin, le sacrement de pénitence, l’ordre. La lectio

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 18 1 Que signifie le baptême chrétien  ?  Quelle est son importance pour  nous chrétiens  ? (Cela a-t-il encore  du sens de nos jours ?) Le Baptême chrétien 1 est un sacrement  institué par Jésus. Ce sacrement fut  institué par le Christ qui, non seulement,  a baptisé durant son ministère public  (Jn 3, 22ss), mais a ordonné à ses  disciples, après sa résurrection, de  baptiser toutes les nations (Mt 28,19- 20). C’est le sacrement qui délivre des  péchés, configure au Christ et fait entrer  dans l’Église (canon 849). Sans le baptême, on ne peut recevoir  aucun autre sacrement. Il est donc  important parce que primordial. C’est  grâce à ce sacrement qu’on devient  une personne juridique dans l’Église,  c’est-à-dire un sujet de droits et de  devoirs (canon 96). Il ouvre aux grâces  nécessaires au salut. Le baptême  chrétien est une nécessité pour tout  être humain, contrairement au baptême  civil qui n’en est qu’une parodie. 2 Est-ce raisonnable de faire  baptiser des bébés ? Le baptême des bébés se fonde sur  la volonté de Dieu de sauver tous  les hommes, volonté que Jésus a  manifestée pour les enfants (Mt  19,14).  Le pédobaptisme se justifie aussi  par la libération du péché originel.  En baptisant les tout-petits, l’Église  exprime, par ailleurs, la gratuité du  salut de Dieu. Enfin, cette pratique  offre le paradigme de la solidarité  ecclésiale. Dès les premiers siècles, les Apôtres  ont baptisé parents et enfants  (Act.16,15ss.16,33 ; 1 Co 1, 16). De nos jours, cette pratique est soumise  à des objections : pourquoi baptiser  des enfants qui ne peuvent professer  leur foi ? N’est-ce pas une atteinte à leur liberté ? S’il est vrai que le baptême se reçoit dans la foi, cette foi n’est pas seulement subjective, elle est aussi objective, c’est- à-dire qu’il n’y a pas seulement la foi du baptisé, mais aussi celle de l’Église dans laquelle l’enfant est baptisé. Dans la pratique, les parents font, pour leurs enfants, des choix indispensables à leur vie et à leur orientation vers les vraies valeurs. Aucun parent n’attend que son enfant grandisse avant de le nourrir ou de l’habiller ou même de lui choisir une école. Et ils font bien, car ce sont des nécessités pour lesquelles il faut opter au plus tôt pour le bien de l’enfant. De la même manière, le baptême, parce qu’il introduit dans la vie de Dieu, constitue une nécessité vitale que les parents ne sauraient retarder sans causer de dommage à leurs enfants. Au baptême de l’enfant, les parents (ou ceux qui en ont la garde), ou à défaut le curé ou le ministre qui administre le sacrement, choisissent un parrain ou une marraine ou les deux. Ils représentent la communauté des croyants et prennent l’engagement d’aider le baptisé à grandir dans la foi. Selon les normes de l’Église, il est requis qu’ils aient au moins 16 ans révolus ou un autre âge établi, par exception, par l’évêque ou le curé ; qu’ils soient conrmés et mènent une vie cohérente avec la foi chrétienne ; n’être sous le coup d’aucune peine canonique et n’être ni le père ni la mère de l’enfant à baptiser. En plus d’un parrain ou d’une marraine, on peut aussi choisir un chrétien non catholique pour être témoin (canon 804). Le prénom de l’enfant ne doit pas être étranger au sens chrétien (canon 855). 3 Peut-on annuler son baptême  ?  enclencher une procédure  d'apostasie ? (Pourquoi cette  montée en puissance visant à ce  renoncement de la foi ?) Il arrive que le (la) baptisé(e) décide  de ne plus reconnaître le baptême  administré et l’exprime par un acte  formel. Les motifs sous-jacents sont  souvent : la volonté de ne pas payer  la taxe destinée au financement de  l’Église (par exemple la Kirchensteuer  des Allemands) ; la négation ou le doute  obstiné d’une vérité de foi (hérésie) ; le  refus de la foi (apostasie) ; la séparation  d’avec l’Église catholique (schisme).  Plusieurs raisons peuvent, à notre avis,  justifier la montée en puissance des  cas d’apostasie. D’abord, la révolte  de chrétien-ne(s), fragiles ou de peu  de foi, blessé(e)s par les différents  scandales au sein de l’Église. Ensuite,  il y a des baptisés qui sont, comme  écrit saint Paul, les petits enfants qui se  laissent secouer et mener par tous les  courants d’idées, au gré des hommes  qui emploient la ruse pour les entraîner  dans l’erreur (Éph 4, 14). Enfin, l’appel  de certains « illuminés » à un retour à  l’authenticité, une authenticité, du reste,  sélective, idéologique et rétrograde. L’acte formel de rejet n’annule pas  cependant le baptême. En effet, le  baptême validement conféré imprime  un caractère indélébile dans l’âme du  baptisé (canon 849). Ce qui fait que,  une fois baptisé dans la foi catholique,  on demeure toujours catholique. Père Médard Kounoudji, Chancelier ■ ? Question AN TJÈ LÉGLIZ-LA Sacrement qui nous ouvre à la vie chrétienne, le baptême suscit\ e beaucoup de discussions autour de nous. Père Médard Kounoudji, chancelier diocésain, a accepté de nous éclairer. Dans un premier temps, il répond à quelques interrogations. Puis, le thème de l’apostasie en vue du r\ etour à nos religions traditionnelles sera abordé dans la prochaine éditio\ n. > Le Baptême 1 Il n’y a qu’un seul baptême chrétien, mais à cause des circonstances, on distingue 3 sortes de baptême : le baptême de l’eau, le baptême de sang (cas d’un catéchumène tué pour sa foi au Christ), le baptême de désir (cas de celui qui meurt avant le baptême auquel il se préparait avec foi). Nous parlerons essentiellement du baptême de l’eau.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 29 janvier 2023 – n° 655 19 Agenda de l’Archevêque Dimanche 29 janvier : • 10h : Messe en la fête patronale Notre Dame du Grand Retour à l’église de Josseaud  • 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis Lundi 30 janvier : • Comité Diocésain de l’Enseignement Catholique (CODIEC) • Conférence à l’Université de la vie Mardi 31 janvier : • Conseil presbytéral • 18h : Messe de la neuvaine de l’Enfant Jésus à la chapelle  de la Ruche Mercredi 1 er février : • Rencontre avec les confirmands (1 er groupe) de la paroisse  de Lamentin • 18h : Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs Du 2 au 4 février : • Guadeloupe Samedi 4 février : • 18h : Grand concert de Radio Saint-Louis avec Grégory Turpin Dimanche 5 février : • 10h : Messe anniversaire RSL avec la pastorale des artistes &  Grégory Turpin à la cathédrale Saint-Louis  Mardi 7 février :   Conseil épiscopal Mercredi 8 février : • Rencontre avec les confirmands (2 d groupe) de la paroisse  de Lamentin  • 18h : Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs Jeudi 9 février : • Cours de Théologie de la spiritualité en présentiel Du 11 au 12 février : • Week-end des fiancés Dimanche 12 février : • Messe du week-end des fiancés • 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis 99.5 - 101.3 et105.1 MHz www.radiosaintlouis.com Radio Saint-Louis, Rue Georges-Zaïre, ZAC Rivière Roche, 97200 Fort de France Tél. : 05 96 71 86 04 - Fax : 05 96 71 86 05 - Courriel : radio-saint-louis@orange.fr

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D ieu éternel et tout-puissant, nous t'adressons cette humble prière : puisque ton Fils unique, ayant revêtu notre chair, fut en ce jour présenté dans le Temple, fais que nous puissions aussi,avec une âme purifiée, nous présenter devant toi. (Oraison) Présentation de Jésus au Temple 2 février

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