660 - Dieu appelle aujourd’hui !

Christ est ressuscité, Alléluia ! Il est vraiment ressuscité !
Apprenons à nous ouvrir à son amour. Accueillons sa
Miséricorde et faisons-la rayonner dans notre vie au quotidien.

SOMMAIRE

  • EDITORIAL
  • MOT DE L'ÉVÊQUE  - "Et pourtant ce n’est pas si bête !"
  • PROVINCE ECCLÉSIASTIQUE DES ANTILLES ET DE LA GUYANE  -  Monsieur l’abbé Philippe Guiougou nouvel évêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre »
  • LITURGIE
  • VIE DU DIOCÈSE 
    • La paroisse des Trois-Ilets
    • Zoom sur le Conseil presbytéral
    • Zoom sur… le Conseil pastoral diocésain Service
    • 200 ans de présence des Soeurs Saint-Joseph de Cluny en Martinique
    • « Famille en Cheminement Etape 2 » : Pour une Eglise en Sortie « La Parole qui nourrit dans le désert… »
    • Recollection des référents de paroisse de la pastorale diocésaine de la santé « Martinique, oasis de Miséricorde : Sens & oeuvres »
    • Pastorale diocésaine de la santé Formation des visiteurs de malades et des ministres extraordinaires de communion aux malades
    • Rankont karèm Bèlè Légliz
  • PAGES JEUNES
  • DOSSIER : Être prêtre aujourd'hui
  • ANTJÈ LÉGLIZ-LA - Quand les fidèles participent à la messe
  • AGENDA DE L'ÉVÊQUE
  • MEDIAS

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E g lise en MARTINIQUE DD ieu appelle aujourd’hui ! N° 660 REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE – 2,00 € 16 AVRIL 2023 Hommage au père Filopon Elections : pour qui ne faut-il pas voter ? Dossier : Prêtre aujourd'hui Ordinations presbytérale et diaconale dans notre diocèse M. l’abbé Philippe Guiougou nommé évêque de Guadeloupe

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23 S ommaire «M on Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20, 28). En ce 2 ème dimanche de Pâques, l’Église nous encourage à tourner notre regard vers le mystère de la « Divine Miséricorde ». Jésus est vivant, il est ressu\ scité et il donne un sens nouveau à notre vie. Il nous invite aujourd’hui à nous abandonner avec confiance à sa Miséricorde et à êt\ re miséricordieux comme le Père est miséricordieux. Réjouissons-nous avec l’Eglise qui est en Guadeloupe pour la nomination de son nouvel évêque. En effet, depuis le 3 avril dernier, l’abbé Philippe Guiougou alors Vicaire général du diocèse de Saint-Denis, a été nommé évêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre. Sa messe d’ordination et d’installation aura\ lieu le dimanche 9 juillet prochain. Grande joie également pour l’Eglise qui est en Martinique car ce dimanche 16 avril, en la fête de la Divine Miséricorde, notre Archevêque Mgr David Macaire ordonnera Franck François- Louison, diacre en vue du presbytérat et Samuel Placide, prêtre diocésain. Leur messe d’ordination aura lieu à la cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France. Elle sera diffusée en direct et en replay via la chaine Youtube Radio Saint Louis et sur Radio Saint Louis. Accompagnons-les de nos prières pour qu’ils soient de bons disciples missionnaires. En lien avec les ordinations de ce jour, le dossier présenté dans cette édition est intitulé « Prêtre aujourd’hui »\ . Il fait le point sur ce que le diocèse de Martinique propose dans l’accompagnement des vocations. Depuis les premiers apôtres, notre Seigneur Jésus-Christ n’a cessé d’appeler à sa suite des hommes pour l’annonce de la Bonne Nouvelle à toutes les nations. Tout baptisé est invité à répondre à l'appel du Seigneur pour organiser le bon fonctionnement de son Corps qu’est l’Eglise. La Fête de la Divine Miséricorde nous rappelle bien d’autres souvenirs. De nombreux prêtres ont été ordonnés à cette période. Cependant, en 2015, nous avons vécu avec beaucoup d’émotion l’ordination épiscopale de Mgr David Macaire… 8 ans déjà ! Nous vous présentons le Conseil pastoral diocésain qui aide l’évêque dans sa mission de gouvernement/sanctification. Nous relatons également quelques événements vécus dans les paroisses ou au sein des Pastorales (récollections, formation…).\ Christ est ressuscité, Alléluia ! Il est vraiment ressuscité ! Apprenons à nous ouvrir à son amour. Accueillons sa Miséricorde et faisons-la rayonner dans notre vie au quotidien. Bon dimanche de la Divine Miséricorde à tous ! Justine Lordinot ■ EDITORIAL MOT DE L’EVÊQUE PROVINCE ECCLÉSIASTIQUE\S  DES ANTILLES ET DE L\SA GUYANE  LITURGIE VIE DU DIOCÈSE •   Pour la gloire de Dieu et le servi\be  de mon pro\bhain •  Témoignages  •  Le prêtre, Ministre de la Divine Miséri\borde •   Xxxx •  Xxxx •  La paroisse des Trois-Ilets •   Zoom sur…  le Conseil pastoral dio\bésain •   200 ans de présen\be des Sœurs  Saint-Joseph de Clun\ey en Martinique •   « Famille en Cheminement Etape 2 » :  Pour une Eglise en So\ertie « La Parole  qui nourrit dans le désert… » •   Re\bolle\btion des référents de paroisse  de la pastorale dio\bésaine de la santé  « Martinique, oasis d\ee Miséri\borde :  Sens & œuvres » •   Pastorale dio\bésaine de la santé Formation  des visiteurs de malades et des min\eistres  extraordinaires de \bommunion aux malade\es •  Rankont karèm Bèlè Légliz •  Page Jeunes +15  •  Et pourtant \be n’est pas si bête ! •   Monsieur l’abbé Philippe Guio\eugou   nouvel évêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre 3 7 8 9 10 11 12 13 14 15 17 AN T\bÈ LÉGLIZ-LA 18 Dossier : PRÊTRE AU\bOURD’HUI 4 6 EDITORIAL 2 •  Xxxx•  Xxxx•  XxxxAGENDA DE L'EVEQUE 19 •  La Parole Domini\bale DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTRICE EN CHEF : Justine LORDINOT MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. \ 05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586 97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 3 - C’est même ce qu’il y a de plus intelligent ! - Quoi donc ? - Croire en Dieu, « Faire ses pâques », célébrer la Résurrection de Jésus, aller à la messe le dimanche, donner à la quête, prier matin et soir et avant le repas. Aller se confesser… et même devenir prêtre ou sœur, donner sa vie à Dieu ! - Aller se confesser… ?! Devenir prêtre… !? Avec tout ce qu’on entend ? Vous trouvez cela intelligent ? - Oui. Si l’on croit en Dieu, on écoute son Fils. On voit que l’Évangile est le sommet de toute vie et qu’il n’y a pas de salut hors de l’Église malgré toutes les limites des croyants. Et puis, regardez le monde : quel est le sens de la vie des hommes ? Notre société ne croit plus en l’Amour, ni en la Vie, ni en la Justice, ni en la Paix, ni en la Vérité. Elle ne croit plus qu’en la… - La Liberté ! Nous n’avons jamais été aussi libres ! - En effet, si vous définissez la liberté comme la permission de consommer tout ce que l’on veut, de profiter de tout, même des autres ou de l’environnement… Alors là oui, nous sommes libres voire même libertins et libertaires. Libres comme les animaux sauvages sont libres… de se dévorer les uns les autres ! - C’est un peu sombre comme analyse ! - Détrompez-vous, je suis très optimiste au contraire. Je propose le bon remède puisque le bon diagnostic a été établi par Vatican II, résumé par le cardinal Ratzinger : Au cours des dernières décennies, combien de courants idéologiques, combien de modes de la pensée [...] du marxisme au libéralisme, jusqu'au libertinisme ; du collectivisme à l'individualisme radical ; de l'athéisme à un vague mysticisme religieux ; de l'agnosticisme au syncrétisme et ainsi de suite 1. Les grandes utopies religieuses, politiques, scientifiques et économiques qui ont séduit des millions de personnes en proposant une alternative à la foi chrétienne, se sont effondrées une à une. Avec le temps, les mensonges et/ou les erreurs se sont révélés source de malheur pour l’humanité. Enfin, leur écroulement a engendré pire encore, un nouveau monstre, un dragon de l’apocalypse : la dictature du relativisme. - De quoi parlez-vous ? - Eh bien, ce que vous appelez « liberté » est en fait une dictature : on vous donne l’impression que vous êtes libres, mais vous n’avez pas le droit de croire en la Vérité, ni de formuler votre foi autrement que comme une opinion relative. Les gens ont l’impression de s’exprimer librement grâce aux réseaux qui permettent à n’importe qui, de dire n’importe quoi au monde entier. En fait, cela permet de faire passer dans les lois et dans la culture, les concepts les plus ténébreux. Des puissances occultes tirent les ficelles d’une opinion qui n’a jamais été aussi malléable. Pour endormir la pensée, on donne au peuple « du pain et des jeux » comme au temps des tyrans romains. Et ça marche ! - Et en quoi le fait de donner sa vie à Jésus peut-il nous aider ? - Parce que Jésus est ressuscité ! C’est un fait historique, une Vérité incontournable depuis 2000 ans. Parce que les systèmes les plus liberticides, les blessures les plus profondes, les morts les plus définitives n’ont été renversés que par cette annonce. Toutes les tentatives de remplacer le catholicisme ou de le détourner à des fins politiques ont débouché sur des impasses funestes. Le bonheur n’est pas au rendez-vous des illusions idéologiques, mères de violence, de divisions, d’angoisses, d’isolement… - Vous justifiez la religion par l’échec de ses ennemis ? - Pas exactement. Mais en effet, il y a de quoi s’interroger et « revenir à l’Église ». Par contre, spirituellement, c’est une autre affaire. Car, être chrétien ne procède pas d’un choix intellectuel, ou d’un raisonnement politique, mais d’une double expérience : se laisser toucher par la laideur du crucifié défiguré pour nous sur la croix, mais aussi par la beauté du Ressuscité de Pâques. Venez et voyez et vous comprendrez ! + Fr David Macaire, Archevêque de Martinique ■ Et pourtant ce n’est pas si bête ! MOT DE L’ÉVÊQUE 1 Cardinal Joseph Ratzinger, Homélie lors de la messe pro eligendo Romano Pontifice (avant que le Conclave ne commence), 18 avril 2005 ; DC 2005, n. 2337, p. 535537-.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 4 PROVINCE ECCLÉSIASTIQ\eUE DES ANTILLES ET DE LA GUYANE  Monsieur l’abbé Philippe Guiougou nouvel évêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre C ’est un enfant du pays qui est le nouvel évêque de Guadeloupe. Sa Sainteté le pape François a nommé Evêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) Monsieur l’abbé Philippe Guiougou, jusqu’à présent Vicaire géné- ral du diocèse de Saint-Denis-en-France. Sa messe d’ordination et d’installation aura lieu le dimanche 9 juillet. Le père Philippe Guiougou est né le 8 juin 1973 à Pointe-à-Pitre (50 ans). Il a été ordonné prêtre en région parisienne le 27 juin 2004. Dans sa déclaration sur Radio Massabielle, le nouveau pasteur de notre diocèse a accueilli cette nomination avec beaucoup d’hu- milité. a-t-il avoué, se demandant s’il serait à la hauteur de ce que le pape François attend de lui. « Mais en même temps avec beaucoup de confiance, puisqu’on se dit qu’on fait confiance à l’Eglise, à ceux qui ont discerné pour faire cet appel. Ce sont deux sentiments qui s’entremêlent, mais la confiance l’emporte. Car on se dit qu’on marche à la suite du Christ et des appels successifs que l’on reçoit de l’Eglise pour être au service des hommes et des femmes, du peuple de Dieu » a-t-il déclaré sur la 1 ère radio chrétienne de Guadeloupe. Ces dernières années, l’abbé Philippe Guiougou a été modérateur de l’Équipe pastorale de l’Unité pastorale de Saint-Denis et modérateur de l’Equipe en Charge Pastorale (ECP) de Sainte-Geneviève de la Plaine Saint- Denis (2020-2023), Vicaire Général de Saint-Denis-en- France (2019). Il a été en mission d’étude au Centre Sèvres (Cycle Croire et Comprendre) (2018), curé des paroisses de Bobigny (2012-2018), vicaire Épiscopale pour les jeunes (2010-2019), membre du Conseil épiscopal (2010-2023), vicaire des paroisses de Bondy (2004-2012). L’abbé Philippe Guiougou a vécu toute sa jeunesse en Guadeloupe jusqu’à l’âge de 21 ans. Il estime que sa vocation remonte à ses 15 ans, où il avait ce sentiment de vouloir se donner un peu plus, de prendre plus de temps pour la parole de Dieu. S’en est suivie une envie de devenir moine. « Et puis le chemin de l’adolescence faisant son parcours, ça s’est un peu éloigné avant de me rattraper entre 17 et 19 ans par le biais de Jésus Sauveur, avec le père Brice notamment. Là, je me suis remis en route avec l’Eglise en étant avec un groupe, des jeunes et des frères chrétiens. C’était le début de mon Oui au Seigneur. Un Oui fort, pas forcément celui d’être prêtre, mais de vouloir le servir dans ma vie. Ensuite, l’idée du sacerdoce a fait son chemin ». Ce lundi 3 avril, le pape François a nommé l’abbé P\bilippe Guiougou évêque de Basse-Terre  et Pointe-à-Pitre. Découvrons le communiqué du diocèse de Guadeloupe. ‘‘ Un mélange de joie et d’inquiétude ‘‘

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 5 MARTINIQUE 40 € GUADELOUPE 44 € GUYANE 44 € FRANCE et étranger 50 € E g lise en MARTINIQUE Et toi, Où en es-tu ? Ils ont dit "Oui " N°641REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE — 2,00 €8 MAI 2022 Hommage au père Filopon Les "Chemins de mémoires" dans le diocèseJournée mondiale de prière pour les vocations lise MARTINIQUE MARTINIQUE Ils ont ditIls ont dit "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " Ils ont dit "Oui " Ils ont ditIls ont dit "Oui " Ils ont dit "Oui " N°641REVUE DIOCÉSAINEREVUE DIOCÉSAINEBIMENSUELLE — 2,00 €8 MAI 2022 E g lise en MARTINIQUE Inauguration de l'oratoire "Jésus Eucharistie" au Morne-des-Esses Soif de miséricorde ? N°640REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE — 2,00 €24 AVRIL 2022 Hommage au père Filopon Dossier : La Miséricorde divine dans le diocèseHomélie de la Messe chrismale Règlement à l’ordre de : ADCOM Martinique Nous retourner ce bon, accompagné de votre règlement à : Eglise en Martinique Boîte Postale 586 97207 FORT de France CEDEX E g lise en MARTINIQUE Et toi, OOOOOOOOOO Ils ont ditIls ont dit Les "Chemins de mémoires" Les "Chemins de mémoires" Les "Chemins de mémoires" dans le diocèseJournée mondiale de prière Journée mondiale de prière pour les vocationspour les vocationspour les vocationspour les vocationspour les vocationspour les vocations OOOOOOOOOOOOO Inauguration de l'oratoire Inauguration de l'oratoire "Jésus Eucharistie" au Morne-des-Esses"Jésus Eucharistie" au Morne-des-Esses SSoif de miséricorde ?Soif de miséricorde ?SSoif de miséricorde ?S Dossier :Dossier : La Miséricorde divine La Miséricorde divine La Miséricorde divine La Miséricorde divine dans le diocèseHomélie de la Messe chrismaleHomélie de la Messe chrismale Nom : .......................................................................\ ................................................................................................................ Prénom : .......................................................................\ ...................................................................................................................... Adresse : .......................................................................\ ...............................................................................................................................\ ...... Mail : .......................................................................\ ...............................................................................................................................\ ...................... Tél. : .......................................................................\ ...............................................................................................................................\ ...................... Code Postal : .......................................................................\ .................................................................................................................... Ville : .......................................................................\ ...............................................................................................................................\ ....................... Oui, je m’abonne ! Et l’abbé Giuougou d’ajouter : « Le fait d’avoir vu des couples donner de leur temps à l’Eglise m’a vraiment interpellé. Je me suis dit : pourquoi toi qui est célibataire, qui a du temps, tu n’en fais pas autant. C’est pour cette raison que j’aime bien parler de symphonie des vocations, vocation de prêtres, mais aussi vocation du mariage et autres, toujours pour servir le Seigneur ». Le nouvel évêque de Guadeloupe a quitté le pays à l’âge de 20 ans pour s’installer dans le 93 en région parisienne, à Sevran précisément. Il allait à la messe dans l’église de cette localité pratiquement tous les jours, à 8h30. Ce qui n’a pas échappé à la communauté et aux responsables de cette paroisse. Il a donc fort logiquement été sollicité pour l’aumônerie, l’accompagnement des jeunes. « C’est ce qui a conforté ma vocation et m’a amené à rentrer au séminaire de Saint Denis » nous a-t-il confié. « En réalité, je suis parti de la Guadeloupe, pour prendre un peu de distance avec ce qui frappait à la porte de mon cœur. Je me suis dit que je pourrais ainsi vérifier que ce qui avait commencé à poindre était bien ça, convaincu que si c’était le chemin du Christ, ça se ferait ». Le nouvel évêque de Guadeloupe est originaire de Vieux-Bourg, Abymes, précisément de la Cour Fleurette, non loin du rond-point de Miquel. « C’est là où j’ai vécu près de 10 ans. Mais mes parents avaient une maison de campagne à Baie-Mahault où nous allions chaque week-end et durant les vacances. En 1982, cette maison est devenue la maison principale. Je suis donc à la fois des Abymes, de Pointe- à-Pitre puisque j’y ai fait ma scolarité, et de Baie-Mahault pleinement ». Dans cet entretien accordé à Radio Massabielle, l’évêque de Guadeloupe nouvellement nommé a remercié, dans l’action de grâce, tout ceux qui ont prié dans l’attente d’un nouveau pasteur pour notre diocèse. Ses remerciements s’adressent aussi à Mgr David Macaire avec qui il est en lien soutenu depuis plusieurs jours. « Je suis de plus en plus conscient du travail qu’il a fait en tant qu’A dministrateur apostolique pour préparer cette venue. Cela n’a pas été simple pour lui d’être à la fois Archevêque de Martinique et Administrateur en Guadeloupe. Faire tous ces allers-retours a demandé de l’énergie, donc je lui dis merci ». L’abbé Philippe Guiougou se souvient aussi de Mgr Cabo qui lui a donné la Confirmation dans sa jeunesse et dont il prend la suite comme évêque guadeloupéen de notre diocèse. Sa devise épiscopale n’est pas encore posée. Une chose est sûre, elle sera ancrée dans la Parole de Dieu et dans l’Evangile. Sur Radio Massabielle, il a dit être inspiré par la parabole du semeur et du grain de sénevé. « Nous voyons là, la générosité du semeur, à savoir le Seigneur qui prend soin de ses enfants. La générosité de Dieu envers nous. Cette générosité est une invitation à tourner le regard vers ce Dieu qui sème sa parole qui porte du fruit ». Interrogé enfin sur son éveil à la foi, le nouvel évêque de Guadeloupe a confié qu’il le doit à sa mère âgée aujourd’hui de 90 ans et dont les prières le réveillaient chaque matin durant son enfance. Source : https://catholique-guadeloupe.fr/ ■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 66 Dimanche 16 avril \b0\b\13  la P P arole  DDominicale 2ème Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde - Année A Le Christ est ressuscité, Alléluia Il est vraiment ressuscité, Alléluia ! Il est apparu à Simon et aux disciples. Seigneur, je voudrais te voir ! Ce deuxième dimanche de Pâques, nous célébrons dans la joie la fête de la Divine Miséricorde. Nous découvrons dans la liturgie de la Parole, les caractéristiques de la première communauté chrétienne avec les 5 essentiels et ceux du Christ ressuscité avec les 5 blessures. Réflexion L’homme blessé cherche à voir Dieu Le désir le plus profond du chrétien est de voir Dieu. Voir le Ressuscité est à la fois un désir et une nécessité. Le chrétien porte ce désir en lui comme un vide béant et une soif. « Mon âme Te cherche Seigneur ». Rien de matériel et d’humain ne comble ce vide. Toute la Bible est traversée par cette quête de la vision de Dieu que le psalmiste exprime en ces termes : « c’est ta face que je cherche, Seigneur ». La rencontre avec le Christ ressuscité devient une nécessité dans le cheminement du disciple qui a besoin de faire une expérience personnelle avec lui. L’homme blessé par le péché est alors à la recherche de Dieu qu’il veut voir. Dès le livre de la Genèse apparaît cette blessure et cette quête. L’histoire de nos relations humaines est souvent marquée par des blessures de l’égoïsme, de l’injustice, de la trahison, du mensonge parfois gratuit… Toutes ces blessures sont parfois enfouies en nous et nous font souffrir. Heureusement que par ses blessures le Christ restaure l’homme dans l’amour de Dieu Dieu blessé cherche à guérir l’homme par sa Miséricorde. Thomas demande à voir les blessures du Christ ressuscité et non son visage. C’est comme si ce visage si doux et si aimant du Christ ne lui suffisait plus pour le reconnaître comme son Seigneur. Il connaît le visage du Christ pour l’avoir contemplé à plusieurs reprises. Thomas a été témoin de la passion, de la crucifixion et de la mort qui l’ont certainement troublé. La crucifixion a laissé dans les mains et dans les pieds du Christ la marque des clous et sur son côté la blessure de l’épée. De ce côté ont jailli l’eau et le sang, symboles de la Grâce. Pour Thomas, ces signes caractérisent désormais le Christ ressuscité. Ils témoignent de l’amour infini de Dieu pour l’humanité. C’est pourquoi l’apôtre Paul proclame que « par ses blessures nous sommes sauvés ». Jésus récapitule toutes les blessures de l’humanité afin de les guérir toutes par les siennes. 3 points à méditer La présence des blessures (des marques de clous et d'épée) : la Résurrection n’a pas effacé les marques des blessures de la passion ; bien au contraire, elles sont encore visibles pour témoigner non pas la rancœur, mais l’amour de Dieu et l’espérance de la vie éternelle. Le Christ ressuscité montre à ses disciples ses saintes plaies et leur donne dans sa Miséricorde trois signes : La Paix, l’Esprit S aint et le Pardon des péchés. Les blessures, preuve de la Résurrection du Christ et source de foi : Les blessures constituent les preuves irréfutables de la personne et de l’identité du Christ Ressuscité ainsi que celles du Grand Mystère de notre Foi. Thomas reconnaît le Christ Vrai Dieu et Vrai homme et professe sa foi grâce à la marque des clous : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Les blessures du Christ, signe de la Miséricorde, de compréhension, de proximité de Dieu : À travers les blessures du Christ, Thomas voudrait voir et toucher ; ainsi se dessine pour lui et pour nous, de façon concrète et lumineuse, la proximité de Dieu. Il répand sur Thomas, et sur nous tous, les grâces de sa Miséricorde. Je dialogue avec Jésus Seigneur, tu veux que malgré nos blessures nous soyons miséricordieux comme Toi. Fais de nous des témoins et des disciples de ta Miséricorde. Que nous vivions les 5 essentiels ! Que notre vie chante ta Miséricorde ! Joyeuses Fêtes de Pâques et Bonne Fête de la Miséricorde ! Père Crépin Hounza Curé de la Paroisse des Trois-Ilets ■ Acte 2, 42-47  •  Psaume 117 (118)  • \m 1 Pierre 1,3-9  •   Jean \m20,19-31 LITURGIE 

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 7 Accueil du secrétariat Mardi- vendredi- samedi 8h à 13hMercredi 8h-12h et 14h-17h Permanence du Curé Mercredi : 9h à 12h (sans rendez-vous) Autre jour : sur rendez-vous à l’orée de son tricentenaire : 1724-2024 C ommune de près de 8000 habi- tants située au sud-ouest de la Martinique, la ville tire son nom actuel des trois petits îlets (Sixtain, Charles et Thébloux) implantés dans sa baie visible du clocher de son église. D’une superficie de 2860 hectares, elle se déploie entre terre et mer. On y trouve les quartiers Poterie, La pointe, Anse Mitan et Anse à l’Ane sur sa façade littorale, et nichés au pied du Morne Larcher, les quartiers La Ferme, Vatable et Beaufond ; sur les contreforts de Gallochat : les quartiers Pagerie et Passe-Mon-Temps, pour ne citer que ceux-là. Le Centre-Bourg a gardé un côté pittoresque dont la singularité se trouve dans ses maisons d’architecture typiquement martiniquaise, portant avec leurs toitures de tuiles rouges un élément identitaire de la commune. En effet, le quartier Poterie était historiquement le poumon économique avec la fabrication de briques, tuiles et poteries. Tous ces éléments lui confèrent une forte attractivité touristique. Les plages, ainsi que le bourg, sont facilement accessibles par les navettes maritimes au départ de Fort-de- France et de Case-Pilote. De 1683 à 1717, elle constitue avec Rivière- Salée et Trou-au-Chat (Ducos) la commune des Trois-Bourgs et porte le nom de la paroisse du Cul-de-sac à vaches. Elle fonctionne autour d’une cure confiée aux Jésuites qui établissent une chapelle à Poterie. En 1717, Trois-Ilets se détache de Rivière- Salée pour devenir une paroisse à part entière. Dès lors, il faut lui trouver un emplacement plus central, et c’est en août 1724 que M. Montigny donne un terrain pour établir sous le nom de « Trois Ilets Bénits » l’église actuelle. En 2024, la paroisse fêtera donc son tricentenaire. L’histoire de l’église est étroitement liée à celle de la famille de Joséphine Tascher de la Pagerie qui épousera Napoléon Bonaparte et deviendra Impératrice des Français. Le mariage de ses parents y est célébré, ainsi que son baptême en 1763. C’est le 18 avril 1763 que l’église est dédiée à « Notre-Dame de la Bonne-Délivrance ». Vierge à l'enfant, elle est noire et porte son enfant sur son bras. Lui tient le globe terrestre surmonté d’une croix dans sa main droite. Il nous désigne sa Mère, pour nous montrer que c’est par Elle qu’Il distribue ses grâces rédemptrices. Elle est fêtée le 2 février. Son charme historique et ses qualités architecturales lui confèrent le titre de monument historique par arrêté du 5 janvier 1993. Mais le 11 octobre 1994, un violent incendie détruit totalement la sacristie. Les travaux de réhabilitation ont permis sa réouverture 6 ans après, le 24 décembre 2000. En 2017, le père Crépin Hounza est nommé curé de la paroisse. Il officie le samedi à 18h et le dimanche à 7h30 à l’église du bourg et à 10h à la chapelle de l’Anse-Mitan. Elle connaît un dynamisme grâce aux parents de la Catéchèse et du Cheminement, aux PCE, aux initiatives des Pastorales, des groupes de prières, des chorales. Les jeunes prennent de plus en plus une part importante dans la vie paroissiale. Aujourd’hui, la communauté des Trois- Ilets se prépare à fêter dans la joie 300 ans d’existence. Dans l’attente de cet événement, elle accueille d’autres paroisses en mettant à leur disposition sa salle paroissiale et son jardin entretenue d’un hectare, avec le Chemin de croix. Sa vue imprenable sur l’une des plus belles baies du monde appelle à la contemplation de la création, à la prière et à la méditation. Mme Henderson Christelle ■ En 2024, la paroisse fêtera donc son L’histoire de l’église est étroitement liée à celle de la famille de Joséphine Tascher de la Pagerie PCE, aux initiatives des Pastorales, des à l’orée de son tricentenaire : 1724-2024 1724 que M. Montigny donne Tascher de la Pagerie La paroisse des Trois-Ilets

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 8 Zoom sur… le Conseil pastoral diocésain L e Conseil pastoral diocésain aide l’Évêque dans cette mission de gouvernement/sanctification. Le Code du droit canonique stipule à cet effet : « Dans chaque diocèse, dans la mesure où les circonstances pastorales le suggèrent, sera constitué le C onseil pastoral auquel il revient sous l'autorité de l'évêque d'étudier ce qui dans le diocèse touche l'activité pastorale, de l'évaluer et de proposer des conclusions pratiques ». (Can 511) « Proposer des conclusions pratiques » : il s’agit de proposer à l’évêque du concret qui ne soit pas une collection disparate de conduites provenant d’idées qui pourraient vite se dégrader parce qu’émanant tout simplement des impulsions. Fort de cela, le droit canonique propose que le choix les membres du Conseil pastoral diocésain ne soit pas le fruit du hasard : « Le Conseil pastoral se compose de fidèles qui soient en pleine communion avec l'Église catholique, tant clercs ou membres d'instituts de vie consacrée, que laïcs surtout ; ils sont désignés selon le mode fixé par l'évêque diocésain. Les fidèles députés au C onseil pastoral seront choisis de telle manière que par eux la portion tout entière du peuple de Dieu qui constitue le diocèse soit réellement représentée, compte tenu des diverses régions du diocèse, des conditions sociales et professionnelles et de la participation qu'individuellement ou collectivement ils ont à l'apostolat. Ne seront députés au Conseil pastoral que des fidèles remarquables pour leur foi solide, leurs bonnes mœurs et leur prudence ». (Can. 512) En Martinique, la constitution du Conseil pastoral et les propositions faites par lui à l’évêque sont fidèles à l’esprit du droit canonique. Par exemple, les 90 propositions validées par Mgr David Macaire dans le cadre d’Ecclesiam 2020 ! proviennent de la grande réflexion de tout le peuple de Dieu en Martinique, de même que les résolutions de CAP 2025 sont le fruit du génie de ce même peuple. Toujours pour la Martinique, les rencontres du Conseil diocésain de la Pastorale ont lieu une fois en juin. La prochaine rencontre aura lieu le 16 juin 2023. Que l’Esprit de Dieu souffle toujours sur ce C onseil et continue à aider l’évêque dans sa mission de sanctification du peuple de Dieu. Père Gilles Aïzo, Vicaire épiscopal ■ La  mission  de  gouvernement  de  l’Évêque  diocésain  a  une  importance  capitale.  Cette  mission a pour finalité le salut des âmes. Ce salut tient compte des réalités du diocèse.  Les orientations pastorales à prendre pour que le peuple de Dieu soit accompagné dans  son pèlerinage sur la terre ne doivent pas être des adaptations superficielles. Car il s’agit  de faire grandir ce peuple dans la logique du Royaume de Dieu et d’agir de l’intérieur afin  qu’il comprenne que le Mystère pascal auquel il tend se vit tous les jours dans ses réalités  et nécessite plusieurs renoncements.  Zoom sur…Zoom sur… VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 9 A u cours de cette messe, Sœur Joseph- Marie, provinciale supérieure Antilles-Guyane, a ouvert l’année du bicentenaire célébrant l’arrivée des religieuses de Saint-Joseph de Cluny en Martinique (27 mars 1824 – 27 mars 2024). C'est le 27 mars 1824 qu’elles ont débarqué à Saint-Pierre qui était alors la capitale. La fondatrice, Anne Marie Javouhey, avait reçu une demande pressante du Ministère de la marine pour que des Sœurs de sa Congrégation viennent s'occuper des jeunes filles de la Martinique. Les Sœurs se sont tout d'abord installées dans un ancien couvent des Dominicaines au Morne-Orange à Saint-Pierre, mais elles devaient rapidement quitter ce lieu après la laïcisation qui leur enlevait le droit d'enseigner dans des écoles publiques. Elles se sont réfugiées au Couvent de la Consolation près de l'ancienne église du Fort. Cette maison sera détruite avec la ville entière de Saint-Pierre lors de la terrible éruption de la Montagne Pelée en 1902. Trente-deux religieuses y trouvent la mort. 1902 est aussi tristement célèbre par les lois de la laïcisation qui devaient provoquer la fermeture à la Martinique de 37 écoles communales tenues par les Sœurs. Ce fut le repli sur la ville de Fort-de-France devenue alors la capitale de l'île. La vie s'y réorganise lentement et les Sœurs trouvent refuge à la rue Lamartine. Bien vite les effectifs se sont accrus. Et pour répondre au besoin d'une population scolaire plus nombreuse, les classes techniques et secondaires ainsi qu'une partie des classes primaires sont transférées à Cluny. L'Externat se transforme alors en une école primaire allant des classes maternelles au CM2. Les élèves venant de tous les quartiers de Fort-de-France et des communes rajeunissent l'Externat. Depuis 1984, date des retraits de Sœurs de Cluny, l'école garde vivant l'esprit de Mère Javouhey, grâce au dévouement du personnel. Aujourd’hui, la présence des retraités à cette célébration témoigne de leur attachement à la communauté. Leur dévouement, en suivant les traces d’Anne-Marie Javouhey, a contri- bué à façonner notre institution et a toujours un impact significatif sur la vie de nos élèves. De multiples mani- festations seront mises en œuvre pour vivre avec ferveur ce Jubilé et pour préparer la clôture de cet évènement. R. Adelise, Chef d'établissement Externat Saint-Joseph de Cluny ■ Depuis 1984, date des retraits de Sœurs de Cluny, l'école garde vivant l'esprit de Mère Javouhey, grâce au dévouement Aujourd’hui, la présence des retraités à cette célébration témoigne de leur attachement à la communauté. Leur Toute  la  communauté  de  l’Externat  Saint-Josep\b  de  Cluny  s’est  réunie  le  lundi  20  mars  2023, à la Cat\bédrale Saint Louis de Fort-de-France, pour célébrer le saint Patron de l’Eglise  universelle et des Sœurs de Saint-Josep\b de\m Cluny. 200 ans de présence des Sœurs Saint-Joseph de Cluny en Martinique transforme alors en une école primaire allant des classes maternelles au CM2. Les élèves venant de notre institution et a toujours un impact significatif sur la vie de nos De multiples mani- festations seront mises en œuvre dévouement, en

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 11 La Pastorale diocésaine de la santé de la Martinique a organisé, dans la matinée du samedi  18  mars  2023,  au  Foyer  de  C\barité  de  Trinité,  la  récollection  des  référents  paroissiaux  de  la  santé  du  diocèse,  des  responsables  des  visiteurs  de  malades  et  des  ministres  extraordinaires de communion aux malades\m à domicile ou à l’\bôpital.              C e temps fort était animé par le père Robert-Marie Beaufour. Il avait comme thème « Martinique, oasis de Miséricorde : Sens & Œuvres ». Comment notre corps révèle-t-il la Miséricorde du Père en Martinique ? La rencontre a débuté par la célébration eucharistique en l’honneur de la Vierge Marie. Par la suite, des carrefours ont été proposés pour réfléchir sur différents points : ➊ Miséricorde : Qu’évoque ce mot pour nous? Ai-je une expérience de Miséricorde à partager ? ➋ Miséricorde divine : Qu’évoque cette expression pour nous et le monde d’aujourd’hui ? ➌ Miséricorde pour les frères et les sœurs : Quelles difficultés rencontrées ? Quelles joies reçues ? ➍ Comment témoigner/manifester la Miséricorde auprès des personnes malades, souffrantes ? Le 1 er enseignement a porté sur les sens de la Miséricorde, avec une relecture des paraboles de Jésus dans le troisième évangile. Sept d’entre celles-ci sont racontées lors du voyage de Jésus vers Jérusalem (cf. Luc 9,51 à 19, 46). Seule la brève parabole des deux débiteurs et du créancier (Luc 7, 41-43) est racontée lors de sa prédication en Galilée. Puisque le grand voyage est plus intérieur que physique dans l’évangile de Luc, une telle insistance sur la Miséricorde est voulue. La Miséricorde n’est pas une vertu naturelle, liée au caractère de chacun : celui qui est meilleur serait-il plus miséricordieux que les autres ? Il s’agit plutôt d’une disposition intérieure qui grandit avec Jésus : on apprend la Miséricorde en suivant Jésus ! Bien sûr, toutes les paraboles de Jésus ne parlent pas de Miséricorde ; et Jésus ne parle pas de la Miséricorde uniquement dans les paraboles. Toutefois, les paraboles de la Miséricorde méritent une attention spécifique : l’exhortation à être miséricordieux comme le Père est miséricordieux est leur principale clé de compréhension. Le 2 eme enseignement concernait les œuvres corporelles et spirituelles de Miséricorde. Il a mis en relief le fait que les œuvres de Miséricorde sont les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles. Instruire, conseiller, consoler, conforter sont des œuvres de Miséricorde spirituelle, comme pardonner et supporter avec patience. Les œuvres de Miséricorde corporelle consistent notamment à nourrir les affamés, loger les sans-logis, vêtir les déguenillés, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts. Parmi ces gestes, l’aumône faite aux pauvres est un des principaux témoignages de la charité fraternelle : elle est aussi une pratique de justice qui plaît à Dieu. Franck Smith, Le Responsable diocésain de la Pastorale de la santé ■ Recollection des référents de paroisse de la pastorale diocésaine de la santé « Martinique, oasis de Miséricorde : Sens & o euvres »

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 12 Le  samedi  28  janvier  dernier,  la  Pastorale  diocésaine  de  la  santé  de  la  Martinique  a  organisé,  en  collaboration  avec  la  paroisse  de  Saint-Pierre,  son  curé  le  père  Arnaud  Houvoyé\ba  et  la  Communauté  du  Domaine  du  Fort,  la  1 ère   formation  des  visiteurs  de  malades et des minis\mtres extraordinaires de communion aux malades\m de l’année 2023.  C ette formation, dispensée deux fois par année, n’avait pas pu avoir lieu depuis trois ans en raison de la crise sanitaire Covid. Elle avait comme objectifs d’améliorer l’administration du Sacrement aux malades et de former les ministres extraordinaires de communion aux malades aux gestes et attitudes à avoir dans le cadre de leurs missions. 102 participants étaient présents pour les districts du Nord caraïbes (Case- Pilote, Bellefontaine, Carbet, Morne- Vert, Prêcheur, Fond-Saint-Denis, Saint-Pierre, Morne-Rouge) et du Grand Nord (Ajoupa-Bouillon, Grand-Rivière, Macouba, Basse-Pointe, Lorrain, Marigot). La matinée s’est déroulée dans une ambiance conviviale avec beaucoup d’échanges et de temps de louange. Une messe fut célébrée au D omaine du Fort par les pères Arnaud Houévoyéha et Robert-Marie Beaufour. Ce dernier a fait un exposé sur : • Le rôle des ministres de la communion qui est important et qui doit être revalorisé, notamment en ce qui concerne la distribution de la communion aux malades ». (Lettre pastorale sur le renouvellement du culte de la Sainte Eucharistie). • L’importance de la rencontre où Dieu se propose de venir soutenir la vitalité de l'homme pour que celui-ci puisse poursuivre son chemin, sa vie, grâce au dynamisme de son amour sauveur et de la lumière de l’Évangile. • Les moyens pour donner à cette rencontre toute la qualité nécessaire pour qu'elle soit riche et fructueuse. • Le sens du rôle du ministre extraordinaire qui apporte la communion aux malades. • L’engagement, la disponibilité, le service aux autres. • L’importance de la préparation et de la prière pour être en condition pour aller à la rencontre de l’autre. De nombreuses questions ont été abordées, entre autres : • Qui doit prendre la décision de porter la communion à domicile à un malade ? • Quelle est la marche à suivre pour porter l’Eucharistie à un malade ? • Quelle est la différence entre un ministre extraordinaire de communion à domicile et un visiteur de malade ? • Peut-on conserver l’hostie chez soi ? • Est-il possible de donner la communion à d’autres personnes que le malade ? • Peut-on donner la communion à une personne désorientée ? La prochaine formation aura lieu dans la matinée du samedi 20 mai 2023, sur la paroisse du François. Elle concernera les districts du Sud et du Grand Sud. Franck Smith, Responsable diocésain de la Pastorale de la santé ■ Pastorale diocésaine de la santé Formation des visiteurs de malades et des ministres extraordinaires de communion aux malades VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 13 Les équipes Bèlè Légliz (Joso, Lanmenten, Voklen, Twazilé, Baspwent-Loren, Katédral) se sont retrouvées  pour leur récollection annuelle, le dimanc\be 19 mars 2023, à la paroisse de Bellevue. Le père Hugues  Lafine, l’un des prêtres référents en c\barge de la formation de Bèlè Légliz, avait déjà annoncé la couleur  dans son \bomélie à la messe de 9\b 30, soulignant qu’une enquête approfondie concernant l’aveugle-né  serait menée, évangile du jour (Jn 9,1-40). Il a invité les fidèles et l’atelier paroissial « Bélya pou Bondjé  » de Bellevue à se joindre aux équipes Bèlè Légliz. Après le c\bant : « Gloriyé Bondjé pou la fanmiy »,  entonné  par  le  père  Pierre  Henderson,  notre  aumônier,  celui-ci  proposa  une  séance  de  «  relaxation- décontraction-libération » pour élimine\mr les tensions !    L es investigations débutent avec le père Lafine par l’analyse des questions des disciples : cet homme a-t-il été abandonné par Dieu dès sa naissance ? Porte-t-il les conséquences du péché de ses parents ? C’est l’occasion d’évoquer les héritages toxiques, les héritages chargés qui peuvent être transmis aux enfants, les mécanismes mortifères qui nous emprisonnent. Les échanges sont animés, enrichissants, d’autant que l’assistance est mixte, avec des intervenants de tous âges. Le récit se poursuit avec la « recette » qu’applique Jésus pour guérir l’aveugle de naissance : faire de la boue avec de la salive mélangée à la terre, la poser sur les yeux qui seront ensuite lavés avec tout le reste du corps. « Va à la piscine de Siloé » : L’aveugle-né répond avec confiance. Résultat : un miracle se produit, il est guéri ! Entrent en scène ensuite les voisins étonnés qui le cernent de questions car l’ex-aveugle, qui était aussi un mendiant, fait parler. On en vient à douter de son identité et à lui demander d’expliquer le « comment » de sa guérison. De la même manière aujourd’hui, nous cherchons des explications à tout, ce qui nous empêche de voir l’impact de Dieu dans l’existence de l’homme. Après les voisins, voici les parents de l’aveugle-né. Face à l’adversité, ils ne sont pas très courageux, ont peur d’être exclus, se protègent, se taisent, ne se déclarent pas ouvertement disciples de Jésus. Aujourd’hui, il est parfois difficile de dire sa foi chrétienne par peur des réactions, de poser un geste évangélique qui pourrait nous démarquer des autres, d’affronter les questions qui dérangent (contexte social, enjeux sociétaux). Les équipes se rassemblent après le repas tiré du sac au son de la conque de lambi et du tambour qui s’échappe du portable du père Henderson. Après un conte écrit par Ève-Lyne, les discussions se poursuivent dans l’après-midi. Focus sur les pharisiens. Ils se présentent comme les défenseurs de la foi, rappellent la loi du Sabbat. Du coup, ils passent à côté de la révélation de Jésus. Comme les pharisiens, nous n’acceptons pas que Jésus puisse rejoindre toutes sortes d’hommes. L’Esprit-Saint fait ce qu’il veut, quand il veut et avec qui il veut ! Le père Lafine insiste encore sur le procès singulier infligé à l’aveugle-né. Il comparaît une première fois devant les pharisiens. Ceux-ci s’interrogent sur la qualité croyante du guérisseur. Jésus a manqué au plus grand commandement de Dieu en ne respectant pas le sabbat. Y-a-t-il bien eu un miracle ? Comme tout miracle au sein du judaïsme vient de Dieu, si cet homme (Jésus) contrevient à la loi de Dieu, c’est un charlatan. Les parents, appelés à la barre, disent que leur fils est bien né aveugle. Mais ils ne peuvent pas porter un témoignage sur Jésus. Et les pharisiens ne veulent pas croire que l’ancien aveugle puisse voir. Tout n’est que confusion ! L’aveugle-né connaît une seconde comparution devant les pharisiens. Mais son discours les dépasse tous. L’aveugle-né, comme la Samaritaine a fait une rencontre avec Jésus. Sa foi est née de la Parole et est éclairée par la Parole. C’est maintenant un disciple qui parle, qui choisit le chemin de foi proposé par le Fils de l’Homme. En fait, c’est tout son être qui est guéri. Il est reconnaissant. Il rend grâce et fait monter une véritable profession de foi, fort de ce que Jésus a fait pour lui : « Mwen pa té ka wè, aprézan, mwen ka wè ! Mwen pa té ka kwè, aprézan, mwen ka kwè ! » C’est aussi notre itinéraire de Carême : des obstacles à franchir, des épreuves à surmonter, des questionnements, des rencontres déstabilisantes, des prisons à quitter, des décisions à prendre sur un chemin de guérison, de conversion, pour laisser éclater notre profession de foi à la Vigile pascale. Comme pour l’aveugle-né, la lumière a remplacé les ténèbres. A la suite de ces échanges, des pistes de travail ont émergé pour les prochaines célébrations Bèlè Légliz. La récollection se termine par le chant « Fout sa bèl pran chimen Bondjé », lancé par Laura, avec le père Lafine au tambour. Apré pasé dézan kovid, mèsi Bondjé ! Sa té ka mantjé nou ! Léa Joly pour les équipes Bèlè Légliz ■ Rankont karèm Rankont karèm  Bèlè LéglizBèlè Légliz

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 1414 Pourquoi être ordonné ? Pour le service de Dieu et des hommes, certains fi dèles sont consacrés comme diacres par le sacrement de l‛Ordre, ils le sont dans toute leur vie et pour toute la vie. Par son ordination, le diacre reçoit la grâce de l‛Esprit Saint qui l‛aide, le guide et le fortifi e pour accomplir la triple mission qui lui est confi ée : manifester l‛amour du Christ par le service de la Liturgie, de la Parole et de la Charité. Le Christ a confi é aux apôtres le signe du service dans le geste du lavement des pieds. Jn 13 ; 1-15 Pourquoi le diacre porte-t-il l’étole en biais? L‛étole est le symbole du ministère ordonné. La manière dont elle est portée distingue les diacres des autres ministres ordonnés – prêtres et évêques. Les évêques et prêtres la portent droite, les diacres en biais. Est-ce que le diacre remplace le prêtre ? Le diacre ne remplace pas le prêtre car les ministères sont différents et complémentaires. Dans la vie de la paroisse, il agit en concertation avec le curé. La mission du diacre s‛exerce dans sa vie familiale, professionnelle et ses engagements… avec une attention spéciale aux plus précaires. Le diacre célèbre-t-il des baptêmes et des mariages ? Le diacre célèbre des baptêmes. Par son ordination il est ministre ordinaire des sacrements du baptême et du mariage. Le diacre prépare les fi ancés, reçoit les consentements et bénit les époux. Par son ordination il est ministre ordinaire des sacrements du baptême et du mariage. Il agit en accord avec le prêtre en charge de la communauté (ou du lieu) et en concertation avec les équipes de laïcs concernées. Le diacre peut-il être marié ? En France, 90% des diacres permanents sont mariés. Pour les hommes mariés, l‛accord de l‛épouse est requis et réaffi rmé au début de la célébration d‛ordination. Le droit de l‛Église exige un minimum de 10 ans de mariage avant l‛ordination. Le sacrement de mariage demeure premier. Si le diacre devient veuf, il ne peut se remarier, sauf cas particulier – par exemple des enfants en bas-âge – qui nécessite une dispense du Vatican. L‛homme célibataire peut être ordonné diacre permanent. Dans ce cas, il fait vœu de célibat lors de l‛ordination. Les épouses de diacre ont-elles un rôle ? Seul l‛époux est ordonné, il reçoit sa mission de son évêque. Exceptionnellement, cette mission peut concerner le couple. L‛épouse a souvent une vie professionnelle et ses propres engagements. Fréquemment, c‛est elle qui veille à l‛équilibre de la vie conjugale et familiale. Pourquoi parle-t-on de diacre permanent ? Le ministère des diacres existe depuis les premiers temps de l‛Église. Mais depuis plusieurs siècles, le diaconat ne subsistait dans l‛Église latine qu‛au titre d‛étape vers le ministère de prêtre. Le Concile Vatican II, en 1963, a rétabli le diaconat en tant que ministère exercé de manière permanente. Le diacre conserve-t-il son activité professionnelle ? Le diacre conserve ses activités professionnelles, syndicales et associatives. Par sa lettre de mission, l‛évêque l‛envoie dans ses milieux de vie pour y être signe de l‛Eglise parmi les hommes. Le diacre étant rémunéré par son activité professionnelle, puis par sa retraite, il ne perçoit pas de salaire de l‛Eglise, il est bénévole. Diaconat.catholique.fr + 15 Page Jeunes d‛ordination. Le droit de l‛Église exige un ++ 1515 Qu’est-ce qu’un di\?acre  ? Le  diacre  est  un  \bomme  marié ou célibataire qui a répondu  à un appel de l’Eglise cat\bolique pour  être signe du service. Après un temps de  discernement et de formation, il est ordonné  par l’évêque de son diocèse qui lui confie une  mission. Ordonné pour la vie, le diacre exerce un ministère  au  service  de  la  C\barité,  de  la  liturgie,  de  la  Parole de Dieu. Par sa présence, il aide les baptisés à vivre le service de Dieu et des \bommes dans le  monde à la suite du C\brist serviteur : Et moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert Lc 22,27.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 15 Depuis  les  premiers  apôtres,  notre  Seigneur  Jésus-C\brist  n’a  cessé  d’appeler  à  sa  suite  des  \bommes  pour  l’annonce  de  la  Bonne Nouvelle à toutes les nations.  Le 16 avril, dimanc\be de la Divine Miséricorde, Samuel Placide  et Franck François-Louison, qui ont entendu l’appel à suivre le  C\brist et qui sou\baitent lui consacrer leur vie, seront ordonnés  respectivement prêtre et diacre par notre arc\bevêque Mgr David  Macaire, à la cat\bédrale Saint Louis de Fort-de-France. A l’occasion de ces deux ordinations, rappelons-nous ces quelques paroles du pape François : • Toute vocation naît de ce regard aimant par lequel le Seigneur est venu à notre rencontre, peut-être alors même que notre barque était en proie à la tempête. «Plus qu’un choix de notre part, la vocation est la réponse à un appel gratuit du Seigneur» (Lettre aux prêtres, 4 août 2019) ; c’est pourquoi, nous réussirons à la découvrir et à l’embrasser, quand notre cœur s’ouvrira à la gratitude et saura saisir le passage de Dieu dans notre vie. • Aucune vocation ne nait toute seule ou ne vit pour elle-même. • La vocation nait et grandit dans l’Eglise et est soutenue par cette dernière. • Les disciples, appelés à suivre le Maître de Nazareth, doivent se décider à passer sur l’autre rive, en choisissant avec courage d’abandonner leurs sécurités et de se mettre à la suite du Seigneur… dans l’aventure de ce voyage difficile, nous ne sommes pas seuls. Retenons aussi, qu’il nous incombe de prier pour les vocations, comme nous le recommande notre Seigneur. Il leur dit : La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. (Lc 10, 2) ‘‘ abondante, mais les ouvriers ‘‘ abondante, mais les ouvriers ‘‘ PRÊTRE AUJOURD’HUI  DOSSIER Pour la gloire de Dieu et le service de mon prochain Franck François-Louison Samuel Placide

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 161616 Je Te rends grâce, Seigneur, pour les merveilles de Ton amour. Tu as permis que j’aie des enfants contrairement aux avis des médecins. Quand je me suis mariée, Tu réponds aux prières de Karell et aux miennes alors que j’approchais de mes 40 ans. Tu dictes à chacun de nous, Karell, Paul et moi, le prénom de Samuel et Tu permets que Jésus et Marie soient associés à tous les événements de son cheminement : né un jour de l’Ascension du Seigneur, il a été baptisé à la fête de la Transfiguration et fait sa première communion le jour de la fête de Notre-Dame de Fatima. Je remercie tous ceux, laïcs et consacrés, qui l’ont accompagné, guidé, soutenu dès sa plus tendre enfance et maintenu cette flamme en lui, le désir de servir Dieu et d’aider les autres. Bébé lève-tôt, nos promenades matinales nous menaient à la messe de 6h à l’Espérance. Le Salve Régina en latin le calmait et l'aidait à s’endormir. Ses escapades à la fin de la messe finissaient à la grotte. Allait- il y chercher des « glaces » comme il le disait dans l’Ave Maria ? Les choses n’ont pas toujours été faciles, mais le ciment de nos relations a été la prière quotidienne, le Rosaire, la lecture de la Parole, les sacrements et la messe. Je suis très heureuse que Dieu t’ait choisi pour Le servir à l’exemple de Jésus et de Marie et, avec eux, auprès de nous tous. Je me réjouis et te remercie Samuel, pour ton amour de Dieu, ta persévérance et ton engagement. Que Dieu t’accorde toutes les grâces dont tu auras besoin pour vivre ton « Oui » jusqu’au bout, selon Sa très Sainte Volonté. Qu’Il soit remercié éternellement pour Sa bonté et Sa miséricorde infinies à notre égard. Je suis la sœur ainée et, de loin et d’ailleurs, la seule sœur de Samuel Placide, le nouvel arrivé dans le presbyterium du diocèse de Martinique. Le maître-mot du jour pour moi est le PARTAGE. Depuis quelques années que je suis son che- minement, j’apprends à partager ce frère qui était toujours suspendu à mes baskets où que j’aille. Que vous compreniez bien, dès qu’il a su marcher, il m’a suivi au service dans cette même Cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France entre chorale, lecture et groupes de jeunes. Chemin faisant, la graine semée il y a environ 25 ans a porté du fruit au-delà de mes espérances. Non seulement contente de l’avoir vu choisir Christ comme Seigneur dans sa vie, je suis heureuse qu’il ait su répondre « Oui » à l’appel de celui qui règne désormais en maître dans toute son existence. Si je suis consciente qu’il appartient désormais à l’Eglise, je tâcherai d’être la présence discrète sur laquelle il pourra compter car la voie de la joie peut se faire insaisissable certains jours. amour. Tu as permis que j’aie des enfants contrairement aux avis des médecins. Myriann Placide loin et d’ailleurs, la seule sœur de Samuel Placide, le Karell Romuald PRÊTRE AUJOURD’HUI  DOSSIER > Présentation de Samuel Placide  Formation  2013 : Bac S, spécialité SVT, séminaire Collège Sainte-Marie de Fort-de-France 2015 : BTSA Agronomie - Productions Végétales, LEGTA de Croix-Rivail  Ordination diacon\vale  12 décembre 2021 à l‘église du François.  Ma passion  J’en ai plusieurs : foot, musique, films…  Mes rencontres dé\vcisives concernant \v    ma vocation  Père Théon, Père Yang-Ting, Père Monconthour avec les prêtres du Gros-Morne, le père Emmanuel Chaulvet et les équipes du Séminaire. Chacun a apporté sa pierre à l’édifice et m’a manifesté la joie de se donner au Seigneur totalement.  Ma plus grande joi\ve  Pouvoir me mettre au service du Christ et de mon prochain. Joie d’accueillir ceux qui se présentent à moi pour les aider à grandir humainement et spirituellement.  Ma plus grande sou\vffrance  La limite humaine devant la souffrance et les épreuves de mes frères et sœurs. Mais la foi me permet de demeurer dans l’espérance. nouvel arrivé dans le presbyterium du diocèse de Martinique. Le maître-mot du jour nouvel arrivé dans le presbyterium du diocèse de Martinique. Le maître-mot du jour nouvel arrivé dans le presbyterium du diocèse pour moi est le PARTAGE. Depuis de Martinique. Le maître-mot du jour pour moi est le PARTAGE. Depuis de Martinique. Le maître-mot du jour marcher, il m’a suivi au service dans cette même Cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France entre chorale, lecture et groupes Témoignages ...

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 17 Les  ordinations  de  Samuel  au  presbytérat  et  de  Franck  au  diaconat  en  vue  du  sacerdoce sont l’occasion pour nous de faire le point sur ce que notre diocèse propose dans  l’accompagnement des vocations et sur les joies et les peines du prêtre en Martinique. « L es dons de la grâce sont variés. » (I Cor. 12,4-7), mais c’est un même Esprit. Tout d’abord, lorsque notre Seigneur bien-aimé Jésus-Christ invite un jeune ou moins jeune à le suivre sur le chemin de l’oblation totale, à être configuré à Lui seul Prêtre, Prophète et Roi, ce n’est pas pour devenir curé, mais bel et bien serviteur souffrant, ministre de la Divine Miséricorde. Ce ministère, ce service au profit du Corps qu’est l'Eglise, est divers et varié. Il peut être exercé au profit d’une communauté religieuse comme par exemple les frères Thierry prieur et Ange Marie Niouky (ancien abbé de l’abbaye de Keur Moussa) du monastère Notre-Dame du Mont des Oliviers ou les prêtres spiritains comme le père Caleb. Ce clergé est dit régulier car soumis à une règle. A cette forme particulière s’ajoute la vie séculière. Le prêtre séculier est soumis à l’autorité d’un ordinaire (évêque) et en lien avec son évêque et les réalités du diocèse, il peut être amené à exercer différents ministères. Il peut exercer une charge paroissiale (vicaire ou curé). Mais tout prêtre n’a pas forcément les charismes pour être au service d’une communauté paroissiale. Il peut être aumônier (d’hôpital, de prison, de mouvements, etc.), ou encore enseignant dans les instituts de formation (séminaire, université catholique), ou encore avoir des missions particulières comme juge canonique. En fait, être prêtre ne consiste pas forcément à devenir curé de paroisse. Tout se décide en lien avec l’ordinaire du lieu (évêque) et les nécessités de la mission. Que propose le diocèse comme accompagnement ? Tout d’abord, le jeune ou le moins jeune qui se pose la question d’une vocation sacerdotale peut en parler avec son curé de paroisse ou à une personne digne de confiance qui peut l’aider à un pré- discernement. Il sera ensuite orienté vers le père Sosthène Godjo, responsable de la Pastorale des vocations et du Foyer Saint Dominique Savio. Des retraites, des week-ends de réflexion, de recollection sont proposés, l’objectif étant non pas d’envoyer chaque jeune ou moins jeune au séminaire, mais de l’aider à grandir en maturité pour lui permettre d’éclairer son choix. Une première étape est franchie lorsque le jeune ou le moins jeune demande son admission en année de propédeutique. Cette année se fait généralement à Paris à la maison Saint Augustin où seront posées les bases d’une formation humaine intellectuelle et spirituelle nécessaires à la poursuite au séminaire. A l’issue de cette année, en fonction des recommandations des pères formateurs de la Maison Saint Augustin, le jeune ou le moins jeune demande (ou pas), de manière libre, son entrée au grand séminaire à son évêque. C’est la deuxième étape. Cette période (qui se passe généralement au séminaire Saint Cyprien de Toulouse) dure au minimum 6 années durant lesquelles le candidat au sacerdoce, par une formation humaine, intellectuelle, spirituelle et pastorale de plus en plus approfondie, continuera d’affiner son discernement et découvrira les joies, les difficultés et les renoncements du ministère de prêtre. Tout au long de leur parcours, Mgr Macaire par l’intermédiaire de son délégué aux séminaristes, le père Emmanuel Chaulvet, veille au bien-être et à la croissance spirituelle et humaine des séminaristes. Enfin, le temps venu, il y a l’acte libre que pose le séminariste en demandant (ou pas) son admission aux ordres. Les joies et souffrances du prêtre en Martinique. On ne devient pas prêtre pour connaître une ascension, une réussite sociale. Il n’y pas de carrière dans l’Eglise. La seule ambition qui anime le cœur de tout prêtre : aimer de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces et de tout son esprit le Seigneur et être au service du peuple de Dieu. Le prêtre en Martinique est à l’image de son Sauveur porteur de Joie, d’Espérance et homme de souffrance. Sa vie est faite de rencontres quotidiennes après les messes du matin, après des funérailles, au presbytère, dans le quartier, ou dans l’accompagnement de groupes, de couples de personnes : c’est la pastorale ordinaire. Les joies sont nombreuses car il est le témoin privilégié de l’œuvre de Dieu dans la vie des fidèles et dans la sienne aussi. Une conversion, une repentance ou une réconciliation sont des joies immenses. C’est aussi un homme de douleurs. Il porte toutes les souffrances de la terre de Martinique (les blessures du passé, les divisions sociétales et familiales), mais aussi les siennes (ses limites, ses désillusions, sa solitude). En conclusion … « Celui qui est appelé sait qu’il existe en ce monde une joie simple et pleine : celle d’être pris par le peuple qu’on aime pour être envoyé à lui comme dispensateur des dons et des consolations de Jésus, l’unique Bon Pasteur qui, plein de profonde compassion pour tous les petits et les exclus de cette terre fatigués et opprimés comme des brebis sans pasteur, a voulu associer beaucoup de personnes à son ministère pour rester et agir Lui-même, dans la personne de ses prêtres, pour le bien de son peuple ». (Pape François, 17 Avril 2014). Père Jacques Platon ■ Le prêtre, Ministre de la Divine Miséricorde

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 18 ? Question AN TJÈ LÉGLIZ-LA Nos églises étaient pleines durant les fêtes pascales. Est-ce un retour des catholiques à l’église ? Est-ce un changement dans leur fonctionnement ? Est-ce l’expression d’une tradition ? O u simplement du magico-religieux ? ‘‘ Propos recueillis par Nicole Chésimar ■ J’aimerais que cet afflux, lors des fêtes pascales, soit un retour des catholiques à l'église. Malheureusement ce n’est pas le cas. Chaque année, on observe ce même phénomène lors de la célébration des grandes fêtes. La tradition est bien ancrée. Des fois, certaines personnes souhaitent se « mettre en accord » et reviennent à l’église à ce moment. Dans ce dernier cas, on peu\ t parler de magico religieux. Toutefois, vu l’ampleur des jours saints et la particularité de cette liturgie, quelques-uns tentent de reprendre le chemin de l’église. Je souhaite, néanmoins qu’ils soient de plus en plus nombreux. Raymond Joseph Alexandre Plusieurs explications peuvent être données à cet afflux dans nos églises. Les fidèles sont répartis en temps normal sur plusieurs messes et durant cette période, une seule messe est organisée. Certains reviennent car c’est le seul moment où ils vont à l’église célébrer ce temps fort. D’autres y vont pour obtenir une protection, récupérer de l’eau bénite, avoir un rameau. Une chose est sûre, ce temps est le moment pour les fidèles de témoigner de la présence du Christ par leur comportement, leur attitude, leur expression de foi, pour interpeller ceux qui viennent et leur donner envie de rester. L’important est qu’ils passent du stade d’occasionnel au stade de fidélisation parce qu'ils ont été touchés par l’expression de foi des fidèles et de ce que l’Eglise dégage. Chaque communauté doit travailler pour ramener les âmes perdues. Monette Monrose Les fidèles sont venus en masse pour célébrer le mémorial de la mort et de la résurrection de Jésus qui est au cœur de leur vie. C’est l’occasion annuelle du renouvellement de sa foi et d’un nouveau départ préparé par les 40 jours du Carême. Le triduum pascal réveille la foi, vivifie l’espérance, dynamise la charité des chrétiens. Nous espérons, après la période du Covid, que le lien paroissial soit renoué, rénové. Nous souhaitons également que les communautés s’ouvrent à tous ceux qui sont éloignés, ceux qui sont des déçus de\ l’Eglise. En cette période de morosité, de crises sociale et économique, de vie chère, plus que jamais nous avons besoin d’une vraie solidarité, d’une vraie fraternité. La foi populaire ou la religiosité nous pousse à rechercher la bénédiction et la protection de Dieu. C’est dans les situations de précarité que l’on se met en quête de Dieu et de salut, quand il n’y a plus rien à espé\ rer de l’autre. Les personnes ont alors des démarches religieuses parfois choquantes, mais qui sont le signe de leur détresse et de leur besoin. Loin de les juger, nous devons leur apporter la Miséricorde de Dieu et les accompagner. Il est nécessaire que les communautés paroissiales s’organisent pour vivre tout cela et permettre à chacun de trouver soutien et réconfort. La liberté que donne la foi au Christ, mort et ressuscité, doit nous rendre plus disponible aux uns et aux autres dans une vraie dynamique de service et de témoignage. Cette fête de Pâques 2023 doit nous redonner du zèle dans la mission. Père Jean Michel Monconthour Le triduum pascal est « the » fête à célébrer. La mort et la résurrection du Christ appellent à un recueillement particulier. Nous nous sentons obligés d’aller à l’église, au calvaire. L’essentiel est probablement ailleurs que dans des signes visibles. Il est dans nos cœurs. Alexis Nicole

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 16 avril 2023 – n° 660 19 Agenda de l’Archevêque Dimanche 16 avril : In Albis • 7h30 : Messe au Centre Pénitentiaire de Ducos • 15h : Ordinations diaconale de Franck Louison-François et presbytérale de Samuel Placide à la cathédrale Saint- Louis Mardi 18 avril : • Assemblée des modérateurs • Réunion d’orientation sur le cheminement et la confirmation Mercredi 19 avril : • Rencontre avec les confirmands des paroisses de Saint- Esprit, Sainte-Thérèse et Vert-Pré • 18h : Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs Du 21 au 22 avril : • Guadeloupe Du 23 au 28 avril : • Assemblée des évêques de la Caraïbe à Aruba Dimanche 30 avril : • 10h : Messe à la paroisse de Coridon • Récollection avec le groupe Forum Wahou • Confirmation des jeunes du district Nord Atlantique à Trinité • 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis ASSOCIATION DIOCÉSAINE DE\m MARTINIQUE Service legs et donations Arc\bevêc\bé de Fort-de-France - 5-7, rue du Révérend Père Pinc\bon BP 586 - 97207 FORT DE FRANCE CEDE\mX Télép\bone : 06 96 31\m0 333 - E-mail : mi\mc\bel.pouc\b@wanadoo.fr oui , je souhaite recevoir en toute confidentialité votre brochure pour m’informer  sur les possibilités de legs, donations et assurances-vie à l’Association Diocésaine. oui ,je  souhaite  être  contacté  pour  un  rendez-vous  au  Service  des  legs  et  donations ou à mon\S domicile. LÉGUEZ à l’ Église catholique L’espérance en héritage DEMANDE D’INFORMATIONS sans engagement de votre part Mes coordonnées  ❏ Mme ❏ Melle    ❏ M. Nom  Prénom Adresse   Code postal Ville  Téléphone E-mail Paroisse  (facultatif) POUR L’ARCHEVÊCHÉ DE MART\mINIQUE 99.5 - 101.3 et105.1 MHz www.radiosaintlouis.com Radio Saint-Louis, Rue Georges-Zaïre, ZAC Rivière Roche, 97200 Fort de France Tél. : 05 96 71 86 04 - Fax : 05 96 71 86 05 - Courriel : radio-saint-louis@orange.fr Retrouvez les actualités du diocèse sur : http://martinique.catholique.fr

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Joyeux annivers aire d’ordination à Mgr David Macaire Fête de  la Miséri\borde  divine 2015 Extrait de l’homélie du Cardinal Langlois « C’est par grâce que nous sommes sauvés, que nous  sommes associés au ministère du Christ Ressuscité.  Par grâce, le Seigneur vous appelle, frère, à être  évêque, en vous prenant du milieu des hommes,  pour être au service des hommes dans leur relation  avec Dieu. L’épiscopat n’est pas une promotion, ni  un honneur, comme le rappelle si souvent le pape  François. C’est un service ; c’est être utile à son  peuple. Il est bon de se rappeler l’exhortation de Jésus  à ses apôtres dont vous allez être le successeur dans  cet archidiocèse : «Celui qui est le plus grand doit se  comporter comme le plus petit ; celui qui commande,  comme celui qui sert». (…). Votre épiscopat, frère David, est providentiellement  marqué par un appel du Seigneur, en ce dimanche de  la Miséricorde, à communiquer à tous, spécialement  aux incrédules, comme à Thomas de l’Evangile,  la paix, la joie, l’Esprit, le pardon, l’amour  miséricordieux du Seigneur. C’est la mission de faire  voir et de toucher le Crucifié Ressuscité aux plus  incrédules pour qu’ils le confessent enfin comme leur  Seigneur et leur Dieu».

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