661 - Suivre le Christ, Bon Pasteur

Le mois de mai est traditionnellement dédié au souvenir, à la
mémoire et à la commémoration de la fête de l’abolition de
l’esclavage. Le diocèse vous propose divers temps forts dans
différentes paroisses (rendez-vous spirituels, temps d’échanges,
retraites aux flambeaux, célébrations eucharistiques…) pour
un parcours mémoriel intitulé « Les chemins de mémoire ».
Le mois de mai est également dédié, dans la religion catholique,
à l’intercession à la Vierge Marie. C’est ainsi qu'il était
intéressant pour nous de partager avec vous un dossier intitulé
« Le Saint Nom de Marie ».

SOMMAIRE

  • EDITORIAL
  • MOT DE L'ÉVÊQUE  - "Tu es prêtre pour l'éternité"
  • EGLISE UNIVERSELLE  -  La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant Les témoins : les martyrs»
  • LITURGIE
  • VIE DU DIOCÈSE 
    • Zoom sur… le Conseil Diocésain pour les Affaires Economiques
    • Chemin de mémoire : La fraternité
    • Retraite au Foyer de Charité de Trinité : Une véritable halte pour le coeur et l’Esprit Service
    • Retour sur… l’ordination diaconale de Franck François-Louison et l’ordination presbytérale de Samuel Placide
  • PAGES JEUNES
  • DOSSIER : LE SAINT NOM DE MARIE
  • ANTJÈ LÉGLIZ-LA - Quelques témoignages sur l'ordination presbytérale et sur les vocations
  • AGENDA DE L'ÉVÊQUE
  • MEDIAS

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E g lise en MARTINIQUE Suivre le Christ, Bon PP asteur N° 661 REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE – 2,00 € 30 AVRIL 2023 Hommage au père Filopon Dossier : Le Saint Nom de Marie Chemin de mémoire : La fraternité Retour sur les ordinations de Franck et Samuel

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23 S ommaire « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis ». (Jn 10, 7) L e 4 e dimanche de Pâques est appelé « Dimanche du Bon Pasteur ». Le “bon pasteur” est celui qui conduit les brebis vers la seule “porte” qu’est le Christ. C’est également celui qui entre par la porte de la fidélité à la doctrine de l'Église. Dieu se sert de “pasteurs” pour prendre soin de ses “brebis". Ce dimanche est aussi une journée particulière de prière pour toutes les vocations. L’Eglise nous permet de nous remémorer que chaque vie est vocation. Cette 60e « Journée mondiale de Prière pour les Vocations » nous interpelle, entre autres, sur la nécessité d’avoir des personnes prêtes à suivre le\ Christ sur la voie exigeante de la vie consacrée (prêtres, diacres, vie \ religieuse, vierges consacrées, laïcs consacrés…). L’Eglise a besoin de ministres ordonnés pour annoncer la Parole de Dieu et pour guider la communauté vers la « Porte » par laquelle elle est invitée à passer pour obtenir le Salut, la Vie. Oui, le Christ est la Porte. Nous nous réjouissons avec Franck et Samuel, ordonnés respectivement diacre et prêtre le Dimanche de la Miséricorde. Ils ont répondu « Oui » à \ l’appel du Seigneur. Ils sont devenus ses disciples, ses amis, ses frères pour connaître la joie de Dieu. Ils témoignent ainsi que notre seule espérance est dans le Christ. Nous vous proposons de revivre, en images, des moments forts de leur ordination. Le mois de mai est traditionnellement dédié au souvenir, à la mémoire et à la commémoration de la fête de l’abolition d\ e l’esclavage. Le diocèse vous propose divers temps forts dans différentes paroisses (rendez-vous spirituels, temps d’échange\ s, retraites aux flambeaux, célébrations eucharistiques…) pour un parcours mémoriel intitulé « Les chemins de mémoire ».\ Le mois de mai est également dédié, dans la religion catholique, à l’intercession à la Vierge Marie. C’est ainsi qu'il était intéressant pour nous de partager avec vous un dossier intitulé « Le Saint Nom de Marie ». Jésus, Bon Berger, est toujours à l'œuvre aujourd'hui. Avec de bons pasteurs, les brebis sont sûres d’aller vers de riches pâturages. Prions donc pour la sainteté de nos prêtres et pour \ que l’Église ait toujours de bons pasteurs. Bonne fête du Christ, Bon Pasteur, à tous ! Justine Lordinot ■ EDITORIAL MOT DE L’EVÊQUE LITURGIE VIE DU DIOCÈSE •  La Parole Dominicale •  Regard s\br Marie, Mère de Die\b •  La force d’\bne présence •   Q\belq\bes témoignages s\n\br l'ordination  presbytérale et s\br les vocations •   Zoom s\br… le Conseil Diocésain  po\br les Affaires Economiq\bes •  Chemin de mémoir\ne : La fraternité  •   Retraite a\b Foyer de Charité de Trinité :  Une véritable halte po\br le cœ\br et l’Esprit •  Page Je\bnes +15  •   Reto\br s\br… l’ordination diaconale de  Franck François-Lo\bison et l’ordination  presbytérale de Sam\bel Placide •  T\b es prêtre po\br l'éternité •   La passion po\br l’évangélisation :  le zèle apostoliq\be d\b croyant Les témoins : les martyrs 3 •   La passion po\br l’évangélisation :  EGLISE UNIVERSELLE 6 7 8 9 10 15 17 AN TJÈ LÉGLIZ\bLA 14 Dossier : LE SAINT NOM DE M\NARIE 4 5 EDITORIAL 2 AGENDA DE L'EVEQUE 19 DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTRICE EN CHEF : Justine LORDINOT MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. \ 05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586 97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 3 L e sacerdoce est éternel ! C’est un don surnaturel, une configuration à l’être du Christ Grand-Prêtre. Dans le sanctuaire du ciel, le Christ s’offre éternellement. Il conserve ses plaies et son cœur transpercé et les marques de sa passion. Son corps est à jamais une hostie exposée à l’adoration des anges et des saints, dans une eucharistie éternelle. Dans l’Eglise, nous accédons à cette réalité à travers nos vies offertes de baptisés, de pauvres, de souffrants, de prêtres. Samuel et Franck ont donc déjà reçu le sacrement qui confère ce sacerdoce royal : c’est le baptême ! Nous tous avons été plongés dans le sacrifice du Christ (« qui n’a pas tout donné n’a rien donné ! »). Le presbytèrat est un ministère. Celui du Christ. Pour cela il est perpétuel et est conféré à ceux qui font de toute leur vie, un outil surnaturel au service du sacerdoce de tous les fidèles. Sans les prêtres, le monde ne pourrait bénéficier du miracle qui s’accomplit pour lui éternellement : pas de baptême, pas d’E ucharistie, pas de confession, pas de sacrement des malades… C’est l’Eglise qui appelle (avis aux familles, aux mamans, aux papas, aux prêtres qui n'appellent pas les garçons à être prêtres... et aux filles qui veulent garder pour elles les hommes que Dieu appelle), et l’appel au presbytérat ne vient pas d’une émotion sentimentale comme une soif d’idéal subjective… genre « je sens », « j’ai envie » d’être prêtre ! Ce ministère oblige à tout donner (son corps, sa vie, son temps), pour mourir avec Jésus chaque jour pour l’éternité : d’où le célibat et la continence… Il donne au diacre de servir la communauté et les pauvres, à l’évêque de porter la croix de l’autorité qui confirme la Foi des fidèles, et au prêtre de se sacrifier pour la charité commune, par sa présence, sa disponibilité, sa vie dans le troupeau, sa prière, son attention à la liturgie !!. La vie cléricale est la façon de vivre et d’exercer le ministère. Elle change à chaque époque, mais doit sans cesse éviter le danger du cléricalisme, du prêtre sait-tout et fait-tout. Il nait du péché, des mauvaises habitudes, de l’isolement, des fatigues mentales et physiques, du vieillissement et du manque de prière des pauvres types que nous sommes. Mais il vient aussi de l'immaturité des fidèles : ceux qui l'enferment dans le rôle de chef pour l’esclavagiser et se démettre, ceux qui flattent pour l’accaparer et pour mieux le critiquer ensuite, ceux qui le transforment en gourou afin de se dispenser de s'aimer les uns les autres et d’œuvrer en synode, ceux qui cherchent à jouer aux "tilabés" despotiques. Nous payons tout ça très cher, par les fatigues, l’isolement, des risques de burn-heart, d’addiction, de harcèlement, d’amertume… Dieu merci, les choses changent pour vous. L'Eglise surmonte la crise des abus, les Antilles, la crise d'identité, l’Occident, la crise morale… les directives prophétiques de Vatican II nous rapprochent de l’Eglise primitive de Actes 2,42. Contrairement aux générations passées, n’ayez pas honte de vous confier à des responsables laïcs, de vous laisser protéger par leur ministère. Ne soyez pas sans cesse des sachants, ne considérez pas la liturgie comme un spectacle, le chœur comme une scène, l’autel comme un pied d’estal, l’ambon comme une tribune où on « règle ses comptes », ou un guichet où l’on remplit ses comptes… Fuyez l'orgueil des succès faciles qui vous placent sur des pinacles où vous serez un jour flingués. Enfin, imitez Marie ! Elle n’a jamais commandé personne, mais exerce le leadership par son exemplarité, sa maternité, son humilité, en laissant son âme être transpercée, en étant la servante qui a dit oui sans écouter ses sentiments. Le sacerdoce est l’amour du cœur de Jésus !! disait le curé d’Ars. Allez donc : soyez des présidents de l’amour. Il y a du taf, mais nous sommes avec vous… et le Christ surtout ! + Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■ Tu es prêtre pour l'éternité (Ps 109,4) MOT DE L’ÉVÊQUE « Sacerdotale » « présbytérale » ou « cléricale » ? Résumé de l’homélie pour l'ordination presbytérale  de Samuel Placide \Net diaconale de Franck François\bLouison

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 4 EGLISE UNIVERSELLE\n C hers frères et sœurs, bonjour ! Au sujet de l'évangélisation et parlant du zèle apostolique, après avoir considéré le témoignage de saint Paul, véritable “champion” du zèle apostolique, aujourd’hui nous jetons notre regard non pas sur une figure singulière, mais vers la colonne des martyrs, hommes et femmes de tous âges, de toutes langues et de toutes nations, qui ont donné leur vie pour le Christ, qui ont versé leur sang pour confesser le Christ. Après la génération des Apôtres, qui ont été par excellence les "témoins" de l'Évangile. Les martyrs : le premier fut le diacre saint Étienne, lapidé à mort hors des murs de Jérusalem. Le mot "martyre" vient du grec martyria, qui signifie précisément témoignage. C'est-à-dire qu'un martyr est un témoin, quelqu'un qui témoigne jusqu'à verser son sang. Cependant, le mot martyr a rapidement été utilisé dans l'Église pour désigner celui qui témoignait jusqu'à l'effusion de sang. C'est-à-dire que le témoignage peut être celui de tous les jours, c'est un martyr. Mais il est utilisé par la suite pour qui donne le sang, qui donne la vie. Les martyrs, cependant, ne doivent pas être considérés comme des "héros" qui ont agi individuellement, comme des fleurs qui poussent dans un désert, mais comme des fruits mûrs et excellents de la vigne du Seigneur, qui est l'Église. En particulier, les chrétiens, en participant assidûment à la célébration de l'Eucharistie, étaient conduits par l'Esprit à conformer leur vie sur ce mystère d'amour : c'est-à-dire sur le fait que le Seigneur Jésus avait donné sa vie pour eux et que, par conséquent, ils pouvaient et devaient eux aussi donner leur vie pour Lui et pour leurs frères et sœurs. Une grande générosité, le chemin du témoignage chrétien. Saint Augustin souligne souvent cette dynamique de gratitude et de réciprocité gratuite du don. (…). Le bienheureux apôtre Jean a clairement exposé le mystère de la Cène, en disant : "Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères." Laurent a compris tout cela et l'a mis en pratique. Et il a vraiment rendu ce qu'il avait reçu à cette table. Il a aimé le Christ dans sa vie, il l'a imité dans sa mort ». C'est ainsi que saint Augustin explique le dynamisme spirituel qui animait les martyrs : les martyrs aiment le Christ dans sa vie et l'imitent dans sa mort. Aujourd'hui, souvenons-nous de tous les martyrs qui ont accompagné la vie de l'Église. Comme je l'ai dit à maintes reprises, ils sont plus nombreux à notre époque qu'aux premiers siècles. Aujourd'hui, il y a tant de martyrs dans l'Église, tant de martyrs car, pour avoir confessé la foi chrétienne, ils sont chassés de la société ou vont en prison... Le Concile Vatican II nous rappelle que « le martyre dans lequel le disciple est assimilé à son maître, acceptant librement la mort pour le salut du monde, et rendu semblable à lui dans l’effusion de son sang, ce disciple est considéré par l’Église comme une grâce éminente et la preuve suprême de la charité. » Les martyrs, à l'imitation de Jésus et avec sa grâce, transforment la violence de ceux qui refusent l'annonce en une grande opportunité d'amour suprême qui va jusqu'au pardon de leurs bourreaux. Ce détail est intéressant : les martyrs pardonnent toujours à leurs bourreaux. Étienne, le premier martyr, mourut en priant : "Seigneur, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font". Les martyrs prient pour leurs bourreaux. Si le martyre n'est demandé qu'à quelques-uns, « tous cependant doivent être prêts à confesser le Christ devant les hommes et à le suivre sur le chemin de la croix, à travers les persécutions qui ne manquent jamais à l’Église. ». Mais ces persécutions sont-elles du passé ? Non. Aujourd'hui, il y a des persécutions contre les chrétiens dans le monde, beaucoup. Il y a plus de martyrs aujourd'hui que dans les premiers temps. Les martyrs nous montrent que tout chrétien est appelé au témoignage de la vie, même s'il ne va pas jusqu'à l'effusion du sang, en faisant de lui- même un don à Dieu et à ses frères, à l'imitation de Jésus. Et je voudrais conclure en rappelant le témoignage chrétien actuel dans tous les coins du monde. Je pense, par exemple, au Yémen, une terre blessée depuis de nombreuses années par une guerre terrible et oubliée, qui a causé tant de morts et qui fait encore souffrir tant de personnes, en particulier des enfants. Précisément dans ce pays, il y a eu des témoignages de foi éclatants, comme celui des Sœurs Missionnaires de la Charité qui ont donné leur vie là. Aujourd'hui encore, elles sont présentes au Yémen, où elles offrent une assistance aux personnes âgées malades et aux handicapées. Certaines d'entre elles ont souffert le martyre, mais les autres continuent, risquent leur vie mais vont de l'avant. Elles accueillent tout le monde, ces S œurs, quelle que soit la religion, car la charité et la fraternité n'ont pas de frontières. En juillet 1998, Sœur Aletta, Sœur Zelia et Sœur Michael, qui rentraient chez elles après la messe, ont été tuées par un fanatique, parce qu’elles étaient chrétiennes. Plus récemment, peu après le début du conflit toujours en cours, en mars 2016, Sœur Anselme, Sœur Marguerite, Sœur Reginette et Sœur Judith ont été tuées avec quelques laïcs qui les aidaient dans leur travail de charité auprès des plus petits. Ce sont les martyrs de notre temps. Parmi ces laïcs assassinés, en plus des chrétiens, il y avait des musulmans qui travaillaient avec les S œurs. C’est émouvant de voir comment le témoignage du sang peut unir des personnes de religions différentes. On ne doit jamais tuer au nom de Dieu, car pour Lui nous sommes tous frères et sœurs. Mais ensemble, nous pouvons donner notre vie pour les autres. Prions donc pour que nous ne nous lassions pas de témoigner de l'Évangile, même en temps de tribulation. Que tous les saints et les saints martyrs soient des semences de paix et de réconciliation entre les peuples pour un monde plus humain et plus fraternel, en attendant que le Royaume des cieux se manifeste pleinement, quand Dieu sera tout en tous. Merci. (…). Chers frères et sœurs, prions afin de ne jamais nous lasser de témoigner de l'Évangile, même dans les temps de tribulation. Que le sang des martyrs devienne une semence de paix et de réconciliation entre les peuples. Que Dieu vous bénisse et vous donne la force de témoigner ! Pape François https://www.vatican.va/content/francesco/fr/ audiences/2023/documents/20230315 ■ La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du cr\ oyant Les témoins : les martyrs

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Dimanche 30 avril \b0\b3\3  la P P arole  DDominicale 4 ème dimanche du temps ordinaire - Année A Prière Seigneur Dieu Tout-Puissant, Maître de nos vies, Gardien de nos enclos, tu nous as donné en Jésus l’entrée à la véritable demeure et tu nous garantis un abri contre les voleurs et les bandits. Nous te rendons grâce de tout notre cœur pour ta tendre sollicitude pour que nous ayons la vie en abondance. Ce 4 ème dimanche de Pâques est aussi appelé dimanche du Bon Berger ou du Bon Pasteur. Comme Bon Pasteur, Jésus prend soin de nous. Et en Bon Berger, il nous conduit au Père. Mais comment se laisser faire, lâcher prise et s'abandonner entre les mains du Bon Pasteur ? Points de Réflexion ➊ Dieu l'a fait Seigneur et Christ (Ac. 2,36). Le courageux apôtre Pierre du jour de la Pentecôte n'a rien à voir avec le peureux reniant dans la cour de Caïphe. Preuve que l'Esprit Saint est passé par là. Fini le temps des doutes, des trahisons et de reniement ; maintenant place aux convictions et certitudes : Dieu l'a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que nous avons crucifié. Vivre dans la Seigneurie du Christ, c'est aussi l'accueillir comme l'Oint qui a reçu l'onction. Le baptisé est une personne qui vit en référence à son Christ et Seigneur. En effet, il est le Bon Berger et le Bon Pasteur. Avec Lui, rien ne peut me manquer. Il me comble de paix, de bonheur et de grâce. Source de joie, le Seigneur protège, guide et bénit. Si tu es fatigué, il te donne le repos. Si tu es mort, il te fait revivre car il est la Résurrection. Si tu as peur du mal, avec lui tu ne crains rien. Si tu es abandonné, il prend soin de toi. Si tu vis des moments de malheur, il te comble de bonheur et de paix. ➋ Vous êtes retournés vers le Berger de vos âmes (1P2,25). Tout bon berger et bon pasteur vit le drame de l'abandon. Le péché, le mal, les bandits et voleurs éloignent ses agneaux de lui. La souffrance du chrétien peut être celle de se sentir abandonné par le Berger : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? (Mat. 27,46). Le chrétien n'a pas à obéir à des mauvais bergers et pasteurs. Pas besoin de se fier aux œuvres du malin (séancier, gadé zafè, voyant, secte et toute forme d'idolâtrie). ➌ Je suis la porte des brebis (Jn10,9). Lorsque ton âme est prise d'assaut et subit les violences de l'ennemi, du péché et des mauvais choix, ton cœur est sujet à des attaques et des tentations, le Bon Pasteur se tient à la porte et il frappe pour que tu lui ouvres ton cœur. Oui chers frères et sœurs, connaître le Berger et reconnaître sa voix sont des signes de notre communion avec lui. Jésus est le Bon Berger qui nous connaît par notre nom. Mais, est-ce que toutes les brebis le connaissent et écoutent sa voix ? Avec Jésus, je n'ai plus besoin d'aller voir ailleurs. Jésus-Christ est Seigneur car il nous mène à la vie éternelle, à la vie en abondance. Je dialogue avec Jésus Seigneur, donne-moi de voir et de renoncer à tout ce qui m'éloigne de Toi. Je suis ta brebis et je veux suivre ta voix seule. Pardon pour toutes les fois où je me suis laissé séduire par des mauvais bergers et pasteurs. Résolution Cette semaine, je prends la résolution de grandir dans la connaissance des autres. Aller à la rencontre de deux chrétiens (un homme et une femme) pour les connaître comme le B on Berger. Priez pour eux et rendre grâce pour eux. Père Arnaud Goma Curé de Coridon ■ Acte 2, 14a.36-41  • \m Psaume 22 (23)  •  1\m Pierre 2,2\bb-25  •  Jean\m 1\b,1-1\b LITURGIE  ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 5

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Zoom sur… le Conseil Diocésain pour les Affaires Economiques «J e crois en l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique ». Lorsque nous prononçons cette phrase issue du Credo de Nicée- Constantinople, nous évoquons notre belle institution, vieille de 2000 ans. Au fil du temps, elle s’est dotée d’un ensemble d’ordonnances et de règlements composant le droit canonique. Les articles §492 et §493 de ce Code définissent un organe majeur de la gestion temporelle d’un diocèse : Le Conseil Diocésain pour les Affaires Economiques (CDAE). Le CDAE est un organe consultatif. Il est chargé d’épauler et de conseiller l'évêque, qui en est le Président, sur les questions financières et économiques du diocèse. Il se réunit sur convocation de l’évêque chaque fois que nécessaire, avec un minimum de 4 fois par an. Ses domaines de prédilection sont la gestion des finances, des propriétés, des investissements et de la planification stratégique. Les membres du CDAE sont généralement nommés pour un mandat de trois ans renouvelable, et sont tenus de respecter les règles de confidentialité et de discrétion. Le CDAE est composé de membres laïcs et de clercs. Les membres laïcs apportent une expertise dans différents domaines tels que la finance, la comptabilité, l'immobilier, le droit, les affaires et la planification stratégique. Les membres du clergé, eux, apportent leur expérience pastorale et leur compréhension des besoins de la communauté catholique locale. Le rôle du CDAE inclut la surveillance du budget et de la comptabilité du diocèse, ainsi que l'examen des rapports financiers. Il conseille également sur les investissements et les acquisitions immobilières, ainsi que sur les plans d'entretien et de développement des biens de l'Église. Le CDAE peut également jouer un rôle important dans la collecte de fonds pour des projets pastoraux et sociaux. Les membres du C onseil aident, alors, à planifier des campagnes de collecte de fonds et à solliciter des dons et des legs. Enfin, le CDAE doit s'assurer que toutes les activités économiques du diocèse sont menées en conformité avec les lois et les normes éthiques, et qu'elles reflètent les valeurs de l'Église, telles que la solidarité, la justice, la transparence et la responsabilité. Le Collège des consulteurs (Can. §502), qui regroupe des prêtres désignés par l’évêque parmi les membres élus du Conseil presbytéral, vient compléter le rôle du CDAE pour des décisions importantes comme la création d’une nouvelle paroisse ou l’élection d’un administrateur diocésain en cas de vacance du siège épiscopal. En résumé, le CDAE est un organe indispensable d’aide à l'évêque pour la gestion des affaires économiques du diocèse de manière responsable et éthique, en s'appuyant sur l'expertise des membres laïcs et du clergé. Diacre Hervé Lordinot, économe diocésain ■ 6 VIE DU DIOCÈSE ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 les Affaires Economiques

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 7 Pastorale sociétale du diocèse de Martinique « Les chemins de mémoire » «  Les  chemins  de  mémoire  »  est  un  véritable  parcours  mémoriel  initié  pour  la  première  fois  par le diocèse en 2\b18 dans le cadre des 17\b ans  de l’abolition de l’esclavage. Nous proposons, comme chaque année, de réitérer  ce parcours qui consiste à fixer dans le temps et  dans les lieux les mémoires de notre histoire. L e mois de mai est traditionnellement dédié au souvenir, à la mémoire et à la commémoration de la fête de l’abolition de l’esclavage. L’objectif est de faire mémoire pour : • la fin des rapports humains bâtis sur l’inégalité, le travail forcé, l’abus sur la dignité et donc le crime contre l’humanité ; • La possibilité d’une nouvelle société bâtie sur de nouveaux rapports d’égalité, de liberté, de fraternité, engagement de tous à bâtir une société de justice et de paix. Des rendez-vous spirituels : A - Prière du Rosaire (du 02 au 31 mai 2023) Objectif : mettre en place un Rosaire permanent : • Début : le 2 mai – Prière sur tout le mois de mai, mois de Marie. • Organisation par rotation : de district (1 district = 1 semaine), et de paroisse (1 mystère = 1 paroisse) ; • 3 thèmes proposés : la fraternité – la dignité humaine – la liberté ; • Proposition pour les intentions de prière : à définir en rapport aux thématiques proposées, la dernière semaine étant consacrée aux intentions de l’Église missionnaire. B - Neuvaine (du 13 au 21 mai 2023) • Début : le 13 mai suivie d’une messe en l’honneur de Notre-Dame de Fatima La neuvaine proposée est celle de Mgr Macaire : « Neuvaine de guérison des blessures de l’esclavage ». C - Chemins de croix (le 05 mai 2023) 4 sites cibles proposés en fonction des lieux et évènements historiques marquants : • Paroisse de Basse-Pointe • Paroisse de Saint-Pierre • Paroisse des Terres Sainville • Paroisse de Rivière-Pilote Avec 2 Livrets de Chemin de croix proposés : • Chemin de croix de la fraternité (français- créole) • Chemin de croix « Abolition de l’esclavage » (livret violet) Temps d’echanges des chemins de mémoires (le 19 mai 2023) • Paroisse Saint-Christophe : projection d’un documentaire – débats. Des retraites aux flambeaux (le 21 mai 2023) 3 retraites sont proposées sur les sites suivants : • Paroisse de Rivière-Salée • Paroisse de Trinité • Paroisse de Bellevue Des célébrations eucharistiques (les 22 et 26 mai 2023) Sur toutes les paroisses : • Messe du 22 mai sous le thème de la Libération (Messe en créole) • Proposition de faire sonner les cloches si possible à 10h. Pour les paroisses qui le peuvent : • Messe du 26 mai (pour la réparation et la fraternité) • Les paroisses sont invitées à accompagner la célébration d’un temps de convivialité/partage. Les chemins de mémoires 2023 se déclinent en plusieurs temps : LE PROGRAMME 2\b23

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 8 Du 2\b au 26 Février 2\b23 s’est tenue une retraite fondamentale au Foyer de Charité de  Trinité, sur le thème : « Suivre Jésus au désert ». Ce thème fut traité par l’abbé Gérard  Tietcheu. Nous étions 47 retraitants avec une forte majorité de jeunes catéchumènes, ce  qui signifie que l’Esprit de Dieu est à l’œuvre. L e programme de la semaine fut riche : prières, Eucharistie, conférences, adoration, confes- sions, heure sainte et nuit d’adoration, prière de libération et de délivrance, consécration à la Vierge Marie. Nous avons ont été nourris par les diverses conférences : • Le mardi : « la foi », « La prière, c’est la vie », « Mon intérieur à labourer - Soigne-t-on autant son intérieur que son extérieur ? ». • Le mercredi : « Au désert avec Jésus », « Le péché est un fruit défendu », « Le mariage est sacré ». • Le Jeudi : « La confession est un bain de jouvence », « L’amour sanctifie et unifie - (Amour Eros (physique) - Amour Philia (amitié) - Amour agapé (Divin) », « DIEU vous connaît mieux que vous-mêmes ». • Vendredi : « La croix dans notre vie », « Pas de vie sans Dieu », « L’amitié chrétienne ». Notre vie est un chemin de croix existentiel. L’écart est devenu la norme, mais Dieu est là et nous valons le sang du Christ car le Christ a tout donné pour nous. Dieu est plénitude et dans l’amitié tout est transparence. • Samedi 25 : « Avec Marie, notre mère », « Vous êtes le sel de la Terre et la lumière du Monde », « Humaniser et christianiser la bioéthique ». Un débat a clôturé la retraite le dimanche. Les échanges autour des différentes questions suscitées par les sujets abordés lors des conférences furent très riches. Nous félicitons le père Gérard pour son enseignement imagé, pédagogique, humoristique, au plus près de la vie réelle. Un enseignement riche et réconfortant qui remet le peuple en chemin, si des fois il était fatigué. Nos remerciements vont également à la communauté et au père Aine pour leur disponibilité et leur accueil chaleureux. Cette retraite fut une excellente façon de rentrer dans le Carême par la prière, la pénitence, le jeûne spirituel et la conversion. Nous retenons que la prière c’est la foi qui parle. Le péché est la désobéissance, l’opposition à Dieu. Il faut pleurer ses péchés. C’est l’humilité qui permet la reconnaissance de son péché et permet de demander pardon au Seigneur. Lors du sacrement de pénitence, notre cœur vicieux est converti en cœur vertueux. Une sincère confession ouvre, par conséquent, les écluses du Ciel. Confesser ses péchés, c’est confesser sa foi en la Miséricorde de Dieu. Suivre Jésus au désert nécessite d’être doté d’armes efficaces comme la Parole, la Prière, la Confession, l’Eucharistie et la Foi. Mourir à soi également pour recevoir l’amour infini de Dieu qui jaillira sur les autres. Nous vous invitons tous à faire une sainte retraite au Foyer de Charité. C’est une véritable halte pour le cœur et l’Esprit. Denise et Patricia, retraitantes ■ Retraite au Foyer de Charité de Trinité : Une véritable halte pour le cœur et l’Esprit VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 9 +15 Page Jeunes Quelle vocation po\hur les chrétiens ? \h 1515 Quelle vocation po\hur les chrétiens ? \hQuelle vocation po\hur les chrétiens ? \hQuelle vocation po\hur les chrétiens ? \h Je suis une jeune fille : En Martinique, il existe de nombreuses communautés au sein desquelles \ des femmes ont été accueillies tant pour le discernement que pour \ s‛engager dans la vie communautaire. Il y a : • Les Sœurs de Notre-Dame de la Délivrande au Morne-Rouge • Les Sœurs St Joseph de Cluny au Pensionnat St Joseph de Cluny • Les Sœurs de St Paul de Chartres à Didier • Le Monastère des Bénédictines à Bout-Bois au Carbet Contacte la P astorale des vocations qui pourra t'écouter, et te guider. Si je suis un jeune garçon : « J‛ai été vraiment touché par l‛ordination du jeune prêtre Samuel Placide ; je n‛en parle pas trop, mais j‛aimerais moi aussi prendre cette voie… ». N‛hésite pas à en discuter avec des prêtres que tu croises à l‛occasion, ou encore avec le curé de ta paroisse. > S ainte Gemma C‛était la plus jolie fi lle de Toscane. Atteinte par la plus atroce des maladies, elle choisit de souffrir davantage dans son âme que dans son corps. Elle est fêtée le 11 avril. Padre Pio la priait tous les jours. > Carlo Acutis, le geek de Jésus Il est connu comme le « cyber-apôtre » de l'Eucharistie. Il est vénéré comme bienheureux par l'Église catholique et fêté le 12 octobre. Il réalisa un site qui retrace les miracles eucharistiques et qu‛il est possible de voir ici : http://www. miracolieucaristici.org/fr/Liste/list.html > I sidore Bakanja Le 25 avril 1994, il a été béatifi é par le pape Jean-Paul II en présence de centaines d'évêques, de prêtres et de religieux qui étaient venus à Rome pour l'Assemblée Spéciale pour l'Afrique du synode des évêques. > S aint Jean Bosco Grande fut sa vertu tout autant que sa joie lumineuse et sa bonne humeur. Il mourut alors qu'il n'avait pas quinze ans. Il fut canonisé en 1954 et a été proclamé patron des "Pueri Cantores", des petits chanteurs et des jeunes délinquants parce qu'il aidait ses camarades à retrouver le chemin de l'Évangile. Et si je ne souhaite ni me marier, ni être prêtre ? En tant qu‛enfant de Dieu, tu peux dans ta vie de tous les jours ajouter une marche de plus à ton échelle vers le ciel… Et si je ne souhaite pas être religieuse, ni me marier ? Tu as aussi la possibilité dans ta vie de tous les jours d‛être dans « l‛appel de Dieu », celui de la sainteté dans le quotidien. Eh oui, dans les choses simples :-) Mais tu peux aussi exercer un métier et vivre ton célibat pour Jésus ; des Communautés comme celles du Chemin Neuf et de l‛Emmanuel accueillent des jeunes femmes à répondre à cet appel. Concrètement, je suis jeune et j’ai envie de donner ma vie à Dieu ; vers qui me tourner ? Si tu ressens cet appel dans ton cœur, tu peux contacter > le Foyer Dominique Savio ou le responsable au 0696186281. Tu seras accueilli et un accompagnement te sera proposé. Appelle quand tu veux. Tu peux même laisser un sms ou un WhatsApp ! Maéva Emmanuelle Celeste Le  mariage,  le  célibat  consacré,  la  prêtrise…  on  a  l’impression  qu’on  doit  absolument  choisir  une  vocation.   Et si je sens déjà dans mon cœur cette  envie de tout donner à Dieu ? - J’ai vu ce jeune prêtre se faire ordonner  et  j’ai  été  touché…  j’ai  bien  envie  de  pousser  la  porte  du  Foyer  Dominique  Savio pour en savoir un peu plus. -  Mes  parents  ont  divorcé,  mais  moi,  j’aspire  à  fonder  une  famille  chrétienne  et  me marier. «Vous serez saints\b c\har je suis saint ». (1 Pierre 1\b16) Ces jeunes chrétien\hs qui ont recherché l\ha sainteté Ces jeunes chrétien\hs qui ont recherché l\ha sainteté > Sainte G Carlo Acutis, le geek de Jésus   \   \  aint Jean Boscoaint Jean Boscoaint Jean Bosco Grande fut sa vertu tout autant que sa joie lumineuse et sa bonne humeur. Grande fut sa vertu tout autant que sa joie lumineuse et sa bonne humeur. Grande fut sa vertu tout autant que

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 10 Ce  dimanche  16  avril  2\b23,  en  la  Fête  de  la  Divine  Miséricorde  à  la  Cathédrale  Saint-Louis  de  Fort-de- France, deux baptisés de l’Église ont donné toute leur  vie à Dieu. Il s’agit de Samuel Placide qui est devenu  « Prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melchisédech »,  et Franck François-Louison qui a été ordonné diacre  en vue du sacerdoce.  C ’ était dans une ambiance de grâce et d’action de grâce que la Cathédrale débordante de fidèles et de joie a accueilli la longue litanie des servants et servantes, cérémoniaires, diacres, prêtres venus de toute la Martinique et au-delà. Pendant que les cloches sonnaient solennellement et que le peuple, sous la conduite de l’inter-chorale des jeunes, chantait à tue-tête « pam pam pam (ter), pam panlam pam pam… », Mgr David Macaire, qui fermait la procession avec son cortège, ne cessait de saluer, de bénir et de contaminer l’assemblée de sa joie de l’Évangile. A l’appel du père Emmanuel Chaulvet, chargé du Séminaire, les ordinands ont avancé vers l’autel accompagnés de leurs familles venues avec fierté les offrir à Dieu comme des holocaustes d’agréable odeur. Odeur qui a plu au Seigneur. Car, des mains de notre archevêque, Franck et Samuel sont devenus respectivement diacre et prêtre de l’Église de Jésus-Christ. Ainsi Franck, dans sa simplicité, s’abandonne totalement à la Miséricorde de Dieu et lui donne sa vie pour le service de ses frères et sœurs dans le ministère de la Charité, de la Liturgie et de la Parole de Dieu. Il reste dans l’espérance, avec notre prière, de pouvoir le servir pour toujours dans le sacerdoce ministériel. A l’instar du Samuel de la Bible, Samuel, le fils de Myriann et de Paul et le petit frère de Karell, a lui aussi répondu « Oui » à l’appel gratuit du Seigneur. « Parle, ton serviteur écoute » (1S.3,10). l’ordination diaconale de Franck François-Louison et l’ordination presbytérale de Samuel Placide l’ordination  diaconale  >>>> Retour sur… Retour sur… Le diacre Frank François-Louison Le père Samuel Placide

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 1111 > Présentation de Franck François-Louison  Formation profess\ ionnelle  1998 : Diplôme National des Arts Techniques à l’IRAV (Institut d’arts visuel de la Martinique). 1998 : Infographiste (PROD). 2000 : Intermittent du spectacle 2003 : Création CNM972 (réalisation spots publicitaires, affiches, design CD, fresques murales…)  Formation chrétie\ nne 2013 : Accueil au Foyer Dominique Savio (++Réalisation fresque de la Sainte Cène) 2014 : Membre du groupe de prière « La Croisade des pères de famille catholique ». 2015 : Accueil à la Maison Saint Jean-Paul II. 1 er cycle de philosophie (confié au père Pierre Henderson) 2 0 17 : Séminaire Saint Cyprien de Toulouse : cours de théologie du 2 e cycle à l’Institut Catholique de Toulouse 2019 : Stage pastoral en Martinique (confié à Père Hugues Lafine) A ce jour : District du Grand Nord (confié aux pères Médard Kounoudji et Paul-Rosemond François) Bénévole aux Eaux Jaillissantes - formation d’écoutant pendant 2 ans 2023 : Ordination diaconale à la cathédrale Saint-Louis de Fort- de-France

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 12 En partant du Ps.39, « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; * tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j'ai dit : « Voici, je viens ». (Ps.39,7-8), Mgr David a attiré l’attention sur les nuances entre consécration sacerdotale, mission presbytérale et fonction cléricale. Le sacerdoce éternel, à l’instar de celui de Melchisédech, est celui qui permet au Christ encore aujourd’hui de continuer à faire monter l’Homme vers Dieu. Ainsi par le prêtre, le Christ, le Grand Prêtre, poursuit ici sur la terre les sacrements qui nous permettent de toucher Dieu, de demeurer en Lui et de rester en Vie pour toujours. Il est donc « criminel » de décourager une vocation. « L’appelé est libre de dire "non". Mais nous ne devons pas empêcher ce que Dieu a choisi. » Si le diaconat consacre au service communautaire, la mission presbytérale consacre à présider activement la vie de la communauté. Et cela nécessite une disponibilité entièrement consacrée dans la sponsalité. Désormais, ce n’est plus Samuel « le ti-sirè » qui vit, mais c’est le Christ qui vit en lui et qui se rend présent au milieu des brebis, portant leur odeur, pleurant et se réjouissant avec elles. Comme le dit la prière pour les prêtres que nous récitons les jeudis : « je ne suis plus moi, je suis Jésus et Jésus crucifié. Je suis comme le pain et le vin, une substance consacrée qui a cessé d’être elle-même… ». Le prêtre est un homme « miséricordié » qui es crucifié et ressuscité avec le Christ. Désormais, plus rien ne lui fait peur. Son amour inconditionnel reçu du Christ se déploie dans la paix comme dans l’adversité sur tous sans acception. Son humanité pauvre, plongée dans les mérites de la passion du Christ, lui rappelle avec les fréquentes échardes, la

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 13 vigilance continue pour ne jamais tomber dans le piège du cléricalisme. Pour ce faire, il faut rester à l’école de la Vierge Marie, la première en chemin, Celle qui ne commande jamais, mais qui impulse et intercède. Monseigneur finit son enseignement en rassurant les candidats : C’est avec beaucoup d’émotion que l’assemblée a accueilli le nouveau prêtre martiniquais. Pendant que le père Samuel pleurait chaudement comme un bébé à sa naissance, le peuple quant à lui exultait de joie comme la famille qui accueille une nouvelle naissance. Le nouveau-né déjà ancien (presbyte) apprendra avec Joseph son Saint accompagnateur, à distribuer, à temps et à contretemps, la bénédiction de Dieu à l'Eglise, famille de Dieu. Cette célébration inoubliable fut un beau cadeau de la fécondité apostolique du ministère de notre archevêque à l’occasion de son huitième anniversaire d’ordination épiscopale. Père Sosthène Godjo, prêtre accompagnateur de la Pastorale des vocation s ■ ‘‘ Nous sommes avec vous et surtout le Christ est avec vous. Amen ‘‘ apostolique du ministère de notre archevêque à l’occasion de son huitième anniversaire

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 14 ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 14 Les cérémoniaires diocésains (MC), les Servantes diocésaines Notre- Dame de la Délivrande (SNDD) et des servants du François étaient au service au cours de cette célébration. Une répétition générale a eu lieu le vendredi avant l’ordination avec tous les acteurs. Cela nous a permis de faire le point et de distribuer les différents rôles. Le jour même, il faut gérer la mise en place qui doit être rapide puisque le laps de temps entre les dernières messes et la cérémonie est court. Il y a toujours des imprévus qu’il faut gérer. J’ai ressenti une immense joie lors de cette célébration. Nous avons un jeune prêtre. Il est important, certes, d’avoir toutes les générations. Les anciens portent leur aide aux nouveaux. Il est néanmoins essentiel dans le monde actuel d’avoir des jeunes qui nous représentent, proches de nous et auxquels nous pouvons nous identifier, à qui nous pouvons parler. Samuel a une personnalité attachante, drôle et est beaucoup à l’écoute. Lors des récollections des SNDD, il nous a enseigné avec beaucoup d’humour et a utilisé des supports visuels de qualité. C’est un plaisir d’échanger avec lui. Afin de susciter de nouvelles vocations, il faudrait développer les mouvements au sein des paroisses. Dans certaines paroisses, il y a peu de mouvements et certains jeunes ont du mal à exprimer leur foi. Chercher à intégrer les jeunes en les écoutant. L’écoute et le non jugement sont primordiaux. Cela va dans les deux sens, les jeunes doivent également se mobiliser sur leurs paroisses. ? Question AN TJÈ LÉGLIZ-LA Quelques témoignages sur l'ordination presbytérale et sur les vocations ‘‘ Propos recueillis par Nicole Chésimar ■ Dieu continue toujours d’appeler. Maintenant plus que jamais, il a besoin de personnes qui acceptent de lui faire confiance et de lui donner leur vie afin que lui, puisse les utiliser avec miséricorde et amour pour le salut du peuple. Mais, il est difficile d’accepter de lui faire confiance et de lui répondre. Nous traversons une crise, voire des crises. Ce n’est pas seulement au niveau de la vocation. L’engagement devient difficile partout dans le monde. Nous sommes entrés dans une ère de consumérisme. On a beaucoup axé la question de la foi sur la question du bien-être. On vient à Dieu parce qu’on veut être bien. On veut qu’il exauce notre prière pour que tout se passe bien. Alors que les premiers chrétiens, eux, étaient prêts au martyr. Lorsqu’un jeune souhaite devenir prêtre ou religieuse, on lui demande de lire la Passion du Christ. Le texte de la Passion ramène à l’essentiel de la Foi. Cet amour qui va jusqu’au bout. La notion du don de soi disparaît au profit de l’intérêt personnel. Nous ne montons plus au créneau comme la première chrétienté. Aujourd’hui, nous sommes dans une perpétuelle négociation. Nous jouons sur les sentiments. Maintenant, économiquement, psychologiquement, socialement parlant, on peut trouver plusieurs raisons qui justifient qu’il n’y ait plus d’enthousiasme à donner sa vie. Peut-être que les abus dans l’Eglise, les campagnes contre l’Eglise, méritées ou pas méritées, ne donnent plus envie. Or, c’est maintenant qu’on a besoin de missionnaires martyrs. Alors que tout vacille, il faut se lever comme Samuel, comme Franck et dire « je suis là, je vais être fidèle pour que ta lumière brille. Alexandra Célestine (responsable des Servantes diocésaines Notre-Dame de la Délivrande) Père Sosthène Godjo (prêtre accompagnateur de la Pastorale des vocations) Il s’agissait de la première ordination à laquelle je participais, et en plus en étant le cérémoniaire de Samuel. Tout d’abord, sur le plan personnel, j’ai regardé des vidéos de différentes cérémonies pour me faire une idée d’ensemble. Puis, tous les acteurs de cette célébration se sont rencontrés pour une répétition afin de se mettre dans le bain. La principale difficulté était le stress, car j’appréhendais énormément. Concernant l’appel, de plus en plus de jeunes se rapprochent de Dieu. Mais, il faudrait trouver de nouvelles pistes pour les évangéliser car ceux qui ne reviennent plus à l’église après leur confirmation sont nombreux. Nous avons tous notre rôle à jouer. J’essaie à mon petit niveau de les sensibiliser et de les ramener. VOCATION  Brice Hauteville (servant d’autel de la paroisse du François)

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 15 LE SAINT NOM DE MA\nRIE DOSSIER Regard sur Regard sur  M arie Mère de Dieu Qui est Marie ? L e prénom, Marie, a des origines bibliques et vient de l'hébreu (Miriam), qui signifie "bien-aimée" ou "aimée de Dieu". Dans la tradition chrétienne, Marie est la M ère de Jésus-Christ. Elle est vénérée comme une figure importante de l'histoire chrétienne et est considérée comme un modèle de vertu et de dévotion pour les Chrétiens. Dans l’Araméen (langue parlée au temps de Jésus le Christ), autrefois il signifie « Princesse » ou « Dame Honorée ». Dans le Français ordinaire, le prénom Marie, en le décryptant on y retrouve le verbe « Aimer ». Le rôle important que tient la mère de Jésus dans la tradition chrétienne tire son origine de la révélation scripturaire biblique. Les paroles de la prière intitulée "Saint Nom de Marie" (prière catholique qui est récitée en l'honneur de la Vierge Marie) reconnaissent Marie comme fille de Dieu le Père et Mère de Jésus le Christ. A tous les niveaux de la tradition évangélique, Marie est d’abord la Mère de Jésus, (Mc 3, 3/ Lc 2,48 / Jn 2,1-12). Marie est une créature semblable à ses contemporaines juives, comme l’attestent en ce temps-là, les utilisations nombreuses du prénom Marie (Ex 15,20) : ce prénom était populaire en ce temps-là. Cependant, le prénom Marie désigne la fille de Sion, la Mère de Jésus, la Vierge qui enfanta le Sauveur (Mt 1,18-23 / Lc 1,26-38 / Jn 1,13). Naissance et pratique des d évotions mariales Être dévot signifie être profondément dévoué à une pratique religieuse ou spirituelle particulière, ou à une divinité en particulier. Cela peut inclure des prières régulières, la participation à des rituels ou des cérémonies religieuses, ainsi que l'adoption d'un ensemble de croyances et de valeurs qui guident la vie quotidienne. Le terme "dévot" peut également être utilisé plus généralement pour décrire une personne qui est passionnément dévouée à une cause ou à une personne, qu'elle soit religieuse ou non. Dans ce sens, le terme est souvent utilisé pour décrire une personne qui est dévouée à une pratique, ou à une profession avec un grand dévouement et un grand engagement. Être dévoué signifie être engagé, fidèle, déterminé dans l'exécution d'une tâche ou sa réalisation ; la dévotion à Marie peut nous aider à développer des vertus chrétiennes telles que l'humilité, l'obéissance et la confiance en Dieu. Marie est un exemple de ces vertus, car elle a accepté humblement la volonté de Dieu pour sa vie et a été obéissante à sa P arole, même dans des moments difficiles et incertains (Les Mystères de l’Annonciation et de l'Incarnation impliquent le fait que Jésus est à la fois pleinement homme et pleinement Dieu). La d évotion favorise-t-elle l'unit é ou est-ce un obstacle ? Cela dépend de la manière dont la dévotion est pratiquée et interprétée. La dévotion peut favoriser l'unité en renforçant le sentiment de communauté et de solidarité entre personnes partageant la même croyance ou pratiquant la même religion. La dévotion à Marie peut nous rapprocher de Dieu de plusieurs manières. Tout d'abord, Marie est considérée comme la M ère de Jésus-Christ le Fils de Dieu, et elle a joué un rôle crucial dans l'histoire du Salut en acceptant d'être la M ère de Jésus et en participant activement à sa mission sur terre. La dévotion peut se manifester de différentes façons selon les religions et les cultures. Par exemple, dans la tradition chrétienne, la dévotion peut être tournée vers des figures saintes telles que la Vierge du 30 avril 2023 – n° 661 15

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 16 DOSSIER LE SAINT NOM DE MA\nRIE Marie, les saints ou les martyrs, ou encore vers des sacrements tels que l'Eucharistie. La pratique de la dévotion mariale, à plusieurs formes : • Prière du chapelet, récitée en méditant sur les mystères de la vie de Jésus et de Marie. • Consécration à Marie : pratique consistant à se consacrer à Marie en lui offrant sa vie, ses actions et ses prières, façon de se mettre sous sa protection et de chercher sa guidance spirituelle. • Vénération des images de Marie : certaines traditions chrétiennes permettent de les vénérer en les plaçant dans un endroit de prière ou en les portant sur soi. La vénération est différente de l'adoration qui est réservée à Dieu seul. • Plusieurs autres dévotions Mariales existent et se pratiquent avec utilisation de sacramentaux : - Le Scapulaire : objet de dévotion symbolisant la protection et la bénédiction, - La Neuvaine : neuf jours de prières pour demander l’intercession, - L’Angélus, annonce de l’Ange Gabriel, - L’Ave Maria, méditation sur les mystères de la vie, - Le mois de Marie, chants, processions, prières tout au long du mois de mai, - Litanies à la Vierge Marie, - La Fête de l’Assomption, - La Fête de l’Immaculée Conception… Ces pratiques ne sont pas exhaustives et peuvent varier selon les différentes traditions chrétiennes. L'essentiel est de chercher à approfondir sa relation personnelle avec Marie, en lui offrant sa prière, sa confiance et sa vénération. Marie n’est pas une Déesse, elle-même a affirmé dans le Magnificat : « Mon âme Exalte le Seigneur, Exulte Mon Esprit en Dieu Mon Sauveur » (Lc 1,26-38). Toute personne qui se dit dévote de Marie, qui n’a pas la Sainte Trinité comme référence dans sa vie, sa foi et ses engagements, est un danger pour lui-même et pour les autres. Précisons ceci : unité n’est pas uniformité… la diversité renforce l’unité si nous savons tous tendre vers le même but. La vertu est de garder la juste proportion dans les choses de la vie. Toute dévotion excessive peut conduire à des superstitions désastreuses, cela peut entraîner une déformation de la foi chrétienne qui est basée sur la confiance en Dieu plutôt que sur des pratiques ou des objets. La multiplicité de dévotions dans l’Eglise catholique est source de la richesse de la tradition spirituelle et de la diversité des pratiques des fidèles. Cela peut également aider les personnes à se sentir en communion les uns avec les autres et à trouver du réconfort dans les moments spécifiques de leur vie. M arie, m émoire du Verbe fait chair • Marie accueille la Parole en ouvrant son cœur. • Marie utilise son intelligence pour comprendre la Parole. • Marie s’incline devant le Mystère de la Parole. • Marie garde la Parole en son cœur-mémoire. • Marie donne chair à la Parole. Le regard sur la personne de Marie, conduit chaque enfant de Dieu à la découverte du Créateur du Ciel et de la Terre. Une aventure spirituelle, grâce à un regard contemplatif posé sur Marie, qui nous remet dans le cœur, la vie de Jésus le Christ. « AD JESUM PER MARIAM » est une locution latine qui signifie "À Jésus par Marie". Cette expression souligne le rôle de Marie, la M ère de Jésus, dans la vie des chrétiens, en tant qu'intermédiaire entre les êtres humains et son fils Jésus-Christ. L'utilisation de cette expression remonte à plusieurs siècles et est souvent associée à la dévotion mariale dans l'Église catholique. Elle exprime la conviction que Marie, en tant que M ère de Jésus, peut intercéder en faveur des êtres humains auprès de son fils et les aider à se rapprocher de lui. Cette expression est souvent utilisée dans la prière et dans les enseignements religieux, pour rappeler aux fidèles l'importance de la dévotion mariale dans leur vie spirituelle. Elle est également utilisée pour souligner l'idée que la prière à Marie peut aider les chrétiens à approfondir leur relation avec Jésus et à vivre leur foi de manière plus authentique et plus profonde. Père Hippolyte Marie, Curé de Case-Pilote, Bellefontaine, Morne-Ver t ■ avec Jésus et à vivre leur foi de manière plus authentique

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 17 Si aujourd’hui, en Martinique, les prénoms les plus donnés aux filles sont Jade, Lya, Thaïs,  Eden, Anaïs, Emy ou encore Emma, un prénom féminin a marqué le vingtième siècle de  son impérieuse prééminence. Il s’agit du prénom « Marie ». , la force d’une présence, la force d’une présence, la force d’une présence Marie fait donc partie des familles, mais elle se retrouve aussi dans notre environnement, dénommant ici un quartier, Fond Marie-Reine, Marie-Noire, là un lotissement, La Marie, là encore une commune, Sainte-Marie. Cette domination d’un prénom chrétien renvoie bien sûr au fort ancrage de la religion catholique en Martinique, ce qui explique aussi la forte présence d’autres prénoms masculins et féminins issus du religieux (Jeanne, Jean, Pierre, Thérèse, Joseph, Daniel…). Après l’abolition de l’esclavage, la vie religieuse connaît un nouvel élan en Martinique. C’est d’abord la création du diocèse par décision du pape Pie IX qui érige canoniquement la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion en diocèses le 27 septembre 1850. Le premier évêque du diocèse de Martinique est Mgr Leherpeur. Il arrive sur l’île le 24 avril 1851, et il place immédiatement le nouveau diocèse sous la protection de la Vierge Marie : « Nous voulons que la Mère de Dieu soit la Patronne, la Maîtresse, la Reine et la Mère du Diocèse et de chacune des âmes qui nous sont confiées. » 2 Marie est désormais la sainte patronne du diocèse de la Martinique dans un contexte général de renouveau du culte marial. La seconde moitié du dix-neuvième siècle voit, en effet, se multiplier en France les congrégations religieuses dédiées à Marie. En 1854, le pape Pie IX proclame le dogme de l’Immaculée Conception. Les apparitions de la Vierge se développent aussi. C’est dans ce contexte de grande dévotion à Marie que l’utilisation du prénom connaît un fort développement. La lecture des registres de naissances de l’époque atteste du recours constant au prénom Marie par les familles martiniquaises dans leur ensemble. Ainsi, dans la ville de Fort-de-France qui compte dans la seconde moitié du dix- neuvième siècle un peu plus de 15 000 habitants, plus d’un tiers des petites filles reçoivent ce prénom surtout dans le cadre d’un prénom composé. Et les variantes sont multiples : Marie-Gabrielle, Marie-Louise, Marie- Eugénie, Jeanne-Marie, Marie-Carmélite, Marie-Clémence, Marie-Jeanne, Marie- Alice, Marie-Rose, Marie-Agnès, Marie- Elisabeth, Marie-Joseph, Anne-Marie… Le prénom traverse toutes les couches de la société foyalaise. Il est donné par des familles du petit peuple de la ville dont la mère est couturière, marchande, blanchisseuse, faiseuse de bouts, domestique ; et ou le père, lorsque la déclaration est faite par lui est pêcheur, maçon, cultivateur, charpentier. Les familles aisées de la ville nomment aussi leur petite-fille à l’aide du prénom Marie. Nous trouvons des déclarations de familles de négociants, de propriétaires terriens, d’avocats. Les hauts fonctionnaires de la colonie ainsi que les militaires présents dans le chef-lieu ont aussi recours à Marie pour prénommer leur enfant. Enfin, et alors même que l’immigration de travailleurs étrangers commence à partir de 1853 avec l’arrivée des premiers convois d’Indiens, nous constatons là aussi le recours à Marie pour dénommer E mployé comme prénom seul ou encore entrant dans la formation d’un prénom composé, « Marie » a été constamment présente dans les familles martiniquaises, se retrouvant aussi dans la dénomination des garçons. Qui ne connait un Jean-Marie ou encore un Pierre-Marie ? Après la révolte du 22 mai 1848 qui a entraîné, dès le 23 mai au matin, la signature par le gouverneur intérimaire de la colonie, de l’arrêté portant abolition de l’esclavage à la Martinique, les nouveaux libres doivent recevoir auprès des mairies une identité, un nom. Le prénom Marie sert là aussi de base pour construire un nom et le donner à une personne qui avait été réduite à l’état d’esclave, comme l’atteste l’exemple suivant extrait du registre d’individualité du Lamentin en janvier 1849 : La citoyenne Marie, née dans  la commune du Lamentin, âgée  d’environ \b7 ans, fille de et  de feue Bibianne, domiciliée  au  Lamentin  et  transcrite  précédemment  au  registre  matricule des esclaves sous  le n o 2697, s’est présentée  devant  nous  et  a  reçu  les  noms  et  prénoms  de  Ramie  Marie.                   \u                   \u                  \u       Mairie du Lamentin\u,  le 21 janvier 1849.\u Le Maire 1   Marie est aujourd’hui bien présente dans les matronymes et les patronymes d’un grand nombre de Martiniquais. Ainsi les familles Marie, Marie-Anne, Louis-Marie, Marie-Luce, Marie-Joseph, Marie-Sainte… sont établies du nord au sud de l’île depuis des générations. 1 Source – Le Lamentin, Registre d’individualité, acte n°273, 1849. 2 Source – Suzette Quitman, Histoire du diocèse de la Martinique, Editions du Signe 2011.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 18 DOSSIER LE SAINT NOM DE MA\nRIELE SAINT NOM DE MA\nRIELE SAINT NOM DE MA\nRIE les petites filles qui naissent dans ces familles. S’agit-il là d’une volonté plus ou moins affirmée d’intégration à la nouvelle société, de la nécessité pour ces immigrants de se conformer à un ordre social ? L’acte 234 du registre d’Etat-civil de Fort-de-France pour l’année 1868 nous livre ainsi la naissance de Andonnicouttan Marie Héléna Lisons encore l’acte 221 du même registre qui nous annonce la naissance de Socazitou Marie Angélique : Marie est donc de tous les lieux, de tous les milieux, seule ou dans la composition d’un prénom composé ; elle manifeste encore la force de sa présence. Micheline Marlin-Godier, Historienne ■ L’an  mille  huit  cent  soixante-huit,  le  seize mars, à trois heures du soir : Par  devant  nous  Gustave  Philippe  Peux,  adjoint  au Maire délégué aux fonctions d’officier de  l’état-civil de la commune de Fort-de-France de  Martinique, a comparu le sieur Andonnicouttan  dit  Pitchmouttou,  âgé  de  quarante-deux  ans,  cultivateur indien libéré, domicilié dans la  banlieue de cette ville, route de la rivière  Monsieur, lequel nous a déclaré que le premier  mars  courant,  à  huit  heures  du  soir,  il  est  né en sa demeure, de lui déclarant et de la  dame  Arogniam  âgée  de  trente  et  un  ans,  son  épouse,  cultivatrice  indienne  libérée,  une  enfant  de  sexe  féminin  qu’il  nous  présente  et  à  laquelle  il  déclare  donner  les  prénoms  de  Marie  Héléna,  lesdites  déclarations  et  présentation  faites  en  présence  des  sieurs  Ramassamy  âgé  de  trente  ans,  et  Séguin  âgé  de vingt-cinq ans, tous les deux cultivateurs  indiens libérés, domiciliés en cette commune,  et le père déclarant et les témoins nous ayant  dit  ne  savoir  signer,  nous  avons  signé  seul  après lecture faite\u. L’an  mille  huit  cent  soixante-huit,  le  onze  mars, à midi : Par devant nous Gustave Philippe  Peux,  adjoint  au  Maire,  délégué  aux  fonctions  d’officier  de  l’état-civil  de  la  commune  de  Fort-de-France  de  Martinique,  a  comparu  la  demoiselle  Socazitou,  âgée  de  dix-neuf  ans,  immigrante  africaine  engagée  au  service  de  mademoiselle  Saleron,  arrivée  dans  la  colonie  sur  le  navire  la  Renaissance  n o1,  immatriculée  sous le n o 7480, domiciliée rue Blondel \b de cette  ville,  laquelle  nous  a  déclaré  que  le  quinze  février  dernier,  il  est  né  en  sa  demeure,  un  enfant de sexe féminin qu’elle nous présente et  à  laquelle  elle  déclare  donner  les  prénoms  de  Marie Angélique. Se reconnaissant pour être la  mère de cette enfant. Lesdites déclarations et  présentation faites en présence des sieurs Albert  Saleron, âgé de trente-cinq ans, propriétaire, et  Jules Charvein, âgé de quarante-deux ans, clerc  d’huissier,  tous  les  deux  domiciliés  en  cette  ville, et ils ont signé avec nous, la mère ayant  dit ne le savoir, a\uprès lecture faite  ‘‘‘‘ ‘‘‘‘ M onseigneur Étienne-Jean-François Le Herpeur publie, le 13 décembre 1851, le décret suivant : « Considérant qu'il a plu à Notre Seigneur de répandre la dévotion à la Sainte Vierge dans toutes les paroisses et dans les cœurs de la Martinique […], la chapelle du Morne-Rouge portera désormais le titre de Notre- Dame de la Délivrande […]. Nous voulons que la Mère de Dieu soit la Patronne, la Maîtresse, la Reine et la Mère du diocèse et de chacune des âmes qui nous sont confiées ». C'est l'origine du pèlerinage diocésain qu'il instaure le 13 décembre 1851. Dans notre diocèse, 13 paroisses ont comme Patronne la Vierge Marie sous différents vocables : • Ajoupa-Bouillon : Immaculée Conception • Bellevue : Cœur Immaculé de Marie • Case-Pilote : Notre-Dame de l’Assomption • Coridon : Notre-Dame du Sacré-Cœur • Ducos : Nativité de la Vierge • Gros-Morne : Notre-Dame de la Visitation • Josseaud : Notre-Dame du Grand Retour • Morne-Rouge : Notre-Dame de la Délivrande • Redoute : Notre-Dame du Rosaire • Rivière-Pilote : L ’Immaculée Conception • Sainte-Marie : Notre-Dame de l’Assomption • Saint-Pierre : Notre-Dame de l’Assomption • Trois-Ilets : Notre-Dame de la Bonne Délivrance > Décret de consécration de la Martinique à Notre-Dame de la Délivrande 3 Ancien nom de la rue François Arago.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 30 avril 2023 – n° 661 19 Agenda de l’Archevêque Dimanche 30 avril : • 10h : Messe à la paroisse de Coridon • Récollection avec le groupe Forum Wahou • Confirmation des jeunes du district Nord Atlantique à Trinité • 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis Mardi 2 mai : • 6h30 : Messe à la paroisse de Fonds-Saint-Denis • Conseil épiscopal • Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale des Jeunes • Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale des Vocations Mercredi 3 mai : • Rencontre avec les confirmands des paroisses de Régale et Rivière-Salée • 18h : Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs Du 4 au 7 mai : • Guadeloupe Jeudi 4 mai : • Cours de Théologie de la spiritualité (via visioconférence) Dimanche 7 mai : • 15h : Confirmation des adultes à la cathédrale Saint-Louis • 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis Mardi 9 mai : • Conseil épiscopal • Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale des Familles Mercredi 10 mai : • Rencontre avec les confirmands des paroisses de Gros-Morne et Vert-Pré • 18h : Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs Jeudi 11 mai : • Formation avec des prêtres • Cours de Théologie de la spiritualité (en présentiel) Vendredi 12 mai : • Visite à l'ICEA (Institut Catholique Européen des Amériques) Du 12 au 14 mai : • France métropolitaine 99.5 - 101.3 et105.1 MHz www.radiosaintlouis.com Radio Saint-Louis, Rue Georges-Zaïre, ZAC Rivière Roche, 97200 Fort de France Tél. : 05 96 71 86 04 - Fax : 05 96 71 86 05 - Courriel : radio-saint-louis@orange.fr > Décret de consécration de la Martinique à Notre-Dame de la Délivrande

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J ésus, Fils de Dieu, en qui demeure la plénitude de la divinité,en qui demeure la plénitude de la divinité, Tu appelles tous les baptisés « à avancer au large », en parcourant le chemin de la sainteté. Suscite dans le cœur des jeunes le désir d’être des témoi\ ns de la puissance de ton amour dans le monde d’aujourd’hui. Remplis-les de ton Esprit de force et de prudence, pour qu’ils soient capables de découvrir la pleine vérité sur eux-mêmes et leur vocation propre. Notre Sauveur, envoyé par le Père pour révéler son amour miséricordieux\ , fais à ton Eglise le don de jeunes prêts à avancer au large, pour être parmi leurs frères une manifestation de ta présence qui renouvelle et qui sauve. Vierge Sainte, Mère du Rédempteur, guide assuré dans le chemin vers Dieu et le prochain, Toi qui as conservé ses paroles dans l’intimité de ton cœur, soutiens par ton intercession maternelle les familles et les communautés ecclésiales, afin qu’elles aident les adolescents et les jeunes à répondre généreusement à l’appel du Seigneur. Amen Au Christ, Souverain Prêtre

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