667 - Chemin synodal : des ambassadeurs en mission dans les paroisses

Dans tous les diocèses, plusieurs personnes se sont mobilisées
pour contribuer à la réflexion sur ce Synode. Notre évêque a
appelé à mettre en oeuvre concrètement ce chemin synodal dans
notre diocèse. Des ambassadeurs ont été nommés et envoyés
en mission dans les paroisses.

SOMMAIRE

  • EDITORIAL
  • MOT DE L'ÉVÊQUE  - "Ouvrez les portes» ?"
  • EGLISE UNIVERSELLE  -  Extrait du discours d’ouverture du pape François concernant le synode sur la synodalité
  • LITURGIE
  • VIE DU DIOCÈSE 
    • Présentation de la paroisse de BassePointe
    • La paroisse du Lamentin a fêté les grandsparents et des personnes âgées
    • Bèlè Légliz et l’aventure de l’autonomie alimentaire
    • Lancement de la Pastorale de la vie 972
    • La dengue est de retour : soyons tous acteurs de la prévention !
  • PAGES JEUNES
  • DOSSIER : POUR UNE EGLISE SYNODALE
  • ANTJÈ LÉGLIZ-LA - Qu'estce qui empêche l’Eglise de Martinique d’être synodale aujourd’hui ?
  • AGENDA DE L'ÉVÊQUE
  • MEDIAS
  • S'abonner

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    DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR (DEI)

    REDACTRICE EN CHEF : Justine LORDINOT

    COMITE DE REDACTION :

    • Justine LORDINOT
    • Nicole CHESIMAR
    • Maéva Emmanuelle CELESTE

    Tirages : 8000 ex - I.S.S.N 0759-4895  Commission paritaire N°1115L87225

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E g lise en MARTINIQUE CC hemin synodal : des ambassadeurs en mission dans les paroisses N° 667 REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE – 2,00 € 1ER OCTOBRE 2023 Hommage au père Filopon

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23 S ommaire F aire la volonté de Dieu, c’est le fil conducteur des lectures de ce 26 e dimanche ordinaire. Ce qui est important pour Dieu, ce sont nos actes et non nos promesses. Oui, nos actions concrètes ont plus de poids que nos mots. Cependant, nous devons rechercher chaque jour, en toute humilité, l’unité à la manière du Christ. L?unit? ! C?est le mot-cl? du plan pastoral ? CAP2025 ?\ lancé par notre évêque en septembre 2020. Dans une lettre pastorale adressée aux prêtres et aux responsables diocésains (EenM n° 606), il disait : « Le but primordial de toutes nos actions, notre unique ambition, notre vision pour le diocèse de Martinique dans les 5 ans ? venir est de cr?er plus d?unit? \ dans le dioc?se et dans la soci?t? de Martinique ?. C?est ?\ galement le v?u exprim? par le pape Fran?ois dans son discours d?ouvertu\ re du Synode sur la synodalité lancé en 2021 : « Nous vivons ce Synode dans l’esprit de la prière que Jésus a adressée de tout son cœur au Père pour ses disciples « Que tous soient un » (Jn 17,21). Le Synode sur la synodalité a pour thème : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Cet évènement est très important pour l’Église. Tous les chrétiens sont concern?s. La premi?re session g?n?rale se d?roulera\ ? Rome, du 4 au 29 octobre 2023, et la seconde en octobre 2024. Dans tous les diocèses, plusieurs personnes se sont mobilisées pour contribuer à la réflexion sur ce Synode. Notre évêque a appelé à mettre en œuvre concrètement ce chemin synodal dans notre dioc?se. Des ambassadeurs ont ?t? nomm?s et envoy?s\ en mission dans les paroisses. Ils sont membres permanents du Conseil Diocésain de la Pastorale (CDP) jusqu’en juin 2025 et membres d’office du Conseil Pastoral Paroissial (CPP). Ils ont été formés et quelques-uns en témoignent dans le dossier intitulé « Pour une église synodale » que nous vous proposons sur le Synode. Par ailleurs, la question posée dans la rubrique ? An tj? L?gliz-la ? : ? Qu?est-ce qui emp\ ?che l’Eglise de Martinique d’être synodale aujourd’hui ? », vient en complément du dossier. Aujourd’hui, sur ce chemin synodal, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ! Convertissons-nous et agissons? Il n?est jamais trop tard pour aller ? la vigne du\ Seigneur. Comme Jésus, ajustons nos intentions, nos paroles et nos actions à la volonté divine. Bon mois du Rosaire à tous ! Justine Lordinot ■ EDITORIAL MOT DE L’EVÊQUE LITURGIE VIE DU DIOCÈSE •  La Parole Dominicale •   Pour une Eglise synoda\nle :  Communion, Participation et Mission •   Interview de Mgr David Macaire,  archevêque du diocèse de Saint-Pierre  et Fort-de-France •   Synthèse adressée au Vatican en 2022  sur le synode sur la synoda\nlité •   Le Conseil Diocésain de Pastorale, un lieu  d’exercice de la synodalité a\nu service de la  communion au sein de \nl’Église locale et de  l’Église universelle •  Témoignages •   Qu'est-ce qui empêche l’Eglise de Martiniqu\ne  d’être synodale aujourd’hui ?  •   Présentation de la paroisse  de Basse-Pointe •   La paroisse du Lamentin a fêt\né  les grands-parents et des personnes âgées •   Bèlè Légliz et l’aventure de l’autonomie  alimentaire •   Lancement de la Pastorale de la vie 972 •  Page Jeunes •   La dengue est de retour :  soyons tous acteurs de la prévention ! •  Ouvrez les portes •   Extrait du discours d’ouverture du pape  François concernant le synode sur la synoda\nlité 3 •   Extrait du discours d’ouverture du pape •   Extrait du discours d’ouverture du pape  EGLISE UNIVERSELLE 7 8 9 10 11 13 14 15 16 17 •   Qu'est-ce qui empêche l’Eglise de Martiniqu\ne •   Qu'est-ce qui empêche l’Eglise de Martiniqu\ne  AN TJÈ LÉGLIZ-LA 18 •   La dengue est de retour :  ENVIRONNEMENT – SANTÉ 12 Dossier :  POUR UNE EGLISE SYNODALE 4 6 EDITORIAL 2 AGENDA DE L'EVEQUE 19 DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTRICE EN CHEF : Justine LORDINOT MISE EN PAGE – IMPRESSION Cara?b Ediprint ? Bois Quarr? ? 97232 Lamentin ? T?l. \ 05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586 97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

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ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 3 D epuis un moment, tout le monde le dit, les autorités civiles le réclament, l’archevêque le répète, les papes le demandent, la mission l’exige : Ouvrez- les portes des églises ! Cependant, les autorités ont beau parler, il y a toujours des contingences pratiques et sécuritaires qui susciteront l’inquiétude des frères et sœurs vieillissants chargés des clés de nos églises. Ainsi dans notre diocèse, seul un très petit nombre d’églises restent ouvertes. Toutes les raisons sont évoquées : Cela va de la sacristine qui garde sa petite fille au curé qui « ne-voit-pas-l’intérêt », en passant par la mauvaise habitude du « on-a-toujours-fait-comme-ça », le réflex « douanier » d’un secrétariat qui veut tout contrôler, l’absence de gardiennage face aux incivilités ou la paresse à trouver des solutions pérennes au problème… En dehors des messes, les portes sont closes ! Pourtant d’autres diocèses, comme à Paris, ont trouvé des solutions et permettent à tout un chacun de venir prier dans les églises à toute heure du jour. C’est pourquoi je me demande si ce manque de motivation à ouvrir la maison de Dieu ne s’explique pas par une certaine conception de l’Eglise (avec un grand « E » = la communauté des croyants) ?? Un choix entre une Eglise en repli et une Eglise en sortie ! De fait, en amont des risques de vol ou de dégradation, n’y a-t-il pas tout simplement le fait que beaucoup de fidèles et de pasteurs n’ont tout simplement pas envie de laisser les églises ouvertes !? Un bâtiment clos est comme une maison de famille, un espace réservé aux membres de la famille. Certains d’entre nous auraient- ils du mal à accepter que leur église paroissiale soit accessible en dehors de la messe ? L’accès au Bon Dieu présent dans le tabernacle et plus largement à toutes les grâces de salut dont dispose la communauté (les sacrements, l’annonce de la Parole, les œuvres d’art, le silence, les compositions florales, les lieux de dévotion, et même le ministère, voir la personne du prêtre !!) … Tout cela est considéré par certains bons vieux paroissiens comme un domaine réservé, la récompense des bons chrétiens. C’est chez eux, c’est à eux ! Les autres n’ont qu’à venir à la messe et faire comme eux s’ils veulent avoir accès au sacré ! Alors, c’est logique, les portes closes manifestent une ecclésiologie du repli. D’un autre côté, il y a le cri des fidèles du parvis : ceux qui n’entrent pas, qui ne se sentent ni accueillis, ni attendus par la communauté. Ils ne sont pas assez à l’heure, n’ont pas assez de temps, leurs enfants ne sont pas assez bien élevés, ils ne sont pas assez mariés, à moins qu’ils l’aient été trop souvent, bref… l’église, ils veulent bien y venir, mais pour l’instant ils ne sont pas à l’aise avec les assemblées cathos... La réforme liturgique a au moins permis, lorsqu’on célèbre la messe « face au peuple », que (tandis que les fidèles tournent le dos à la rue) le prêtre voit le monde… et les gens qui n’entrent pas. Cela est terrible pour Lui : il célèbre ce qu’il y a de plus beau, grand et nécessaire en ce monde, mais le monde passe à côté. Une église ouverte manifeste une communauté accueillante prête à sortir de son vieillissement confortable pour recevoir de nouveaux frères. Quand on prend les moyens de laisser un accès public et permanent à nos sanctuaires, (ce n’est pas le cas des autres religions dont les salles de prière sont de simples outils communautaires pratiques et non des lieux consacrés où Dieu est présent) nous manifestons une famille qui ne réserve pas le salut à des initiés, mais qui dit à tout un chacun « tu es mon frère ». « Viens et vois » (Jn 1, 39). C’est l’Eglise en sortie. Ainsi commence la fraternité ! + Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■ Ouvrez les portes MOT DE L’ÉVÊQUE Frères et sœurs, n’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! (Jean-Paul II)

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4 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 EGLISE UNIVERSELLE\n C hers frères et sœurs, Vous êtes venus par divers chemins et appartenez à de nombreuses Eglises. Chacun porte dans son cœur des questions et des espérances. Je suis sûr que l’Esprit nous guidera et nous donnera la grâce d’avancer ensemble, de s’écouter mutuellement et d’initier un discernement sur notre époque, en devenant solidaires des efforts et des désirs de l’humanité. Je répète que le Synode n'est pas un parlement, que le Synode n'est pas une enquête d'opinions ; le Synode est un moment ecclésial, et le protagoniste du Synode est l’Esprit-Saint. S'il n'y a pas d'Esprit, il n'y aura pas de Synode. Nous vivons ce Synode dans l’esprit de la prière que Jésus a adressée de tout son cœur au Père pour ses disciples : « Que tous soient un » (Jn 17, 21). C’est à cela que nous sommes appelés : à l’unité, à la communion, à la fraternité qui naît du sentiment d’être environné de l’amour unique de Dieu. Tous, sans distinction, et en particulier nous les Pasteurs, comme l’écrivait saint Cyprien : « Nous devons retenir cette unité et la revendiquer fermement, surtout nous, les évêques, qui présidons dans l’Eglise, afin de montrer que l’épiscopat est également un et indivisible » (De Ecclesiae Catholicae Unitate, n. 5). Dans l’unique Peuple de Dieu, nous cheminons donc ensemble, pour faire l’expérience d’une Eglise qui reçoit et qui vit le don de l’unité et s’ouvre à la voix de l’Esprit. Les mots clés du Synode sont au nombre de trois : communion, participation, mission. Communion et mission sont des expressions théologiques qui désignent le mystère de l’Eglise et dont il est bon de faire mémoire. Le Concile Vatican II a précisé que la communion exprime la nature même de l’Eglise et a affirmé en même temps que l’Eglise a reçu « la mission d’annoncer le Royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce Royaume le germe et le commencement sur la terre » (Lumen gentium , n. 5). A travers ces deux mots, l’Eglise contemple et imite la vie de la Sainte Trinité, mystère de communion ad intra et source de mission ad extra. Après le temps des réflexions doctrinales, théologiques et pastorales qui ont caractérisé la réception de Vatican II, saint Paul VI a voulu condenser précisément dans ces deux mots – communion et mission – « les grandes lignes, énoncées par le Concile ». Commémorant son ouverture, il affirma en effet que les lignes générales avaient été « la communion, c’est-à-dire la cohésion et la plénitude intérieure, dans la grâce, dans la vérité, dans la collaboration [...] et la mission, c’est-à-dire l’engagement apostolique dans le monde contemporain » (Angélus, 11 octobre 1970), qui n’est pas prosélytisme. En clôturant le Synode de 1985, vingt ans après la fin de l’assemblée conciliaire, saint Jean-Paul II a aussi souhaité redire que la koinonia est la nature de l’Eglise : c’est d’elle que jaillit sa mission d’être le signe de l’union intime de la famille humaine avec Dieu. Il ajoutait : « Il convient, par- dessus tout, que l’on célèbre dans l’Eglise des Synodes ordinaires et, si nécessaire, extraordinaires ». Pour porter du fruit, ceux-ci doivent être bien préparés : « Il faut donc que les Eglises locales travaillent à leur préparation, avec la participation de tous » (Discours de conclusion de la 2 ème assemblée extraordinaire du Synode des Evêques, 7 décembre 1985). Voici donc la troisième parole : participation. Communion et mission risquent de rester des termes un peu abstraits si l’on ne cultive pas une pratique ecclésiale qui exprime la réalité concrète de la synodalité, à chaque étape du chemin et du travail, favorisant l'implication effective de tous et de chacun. Je souhaite affirmer que célébrer un Synode est toujours une chose belle et importante, mais celui-ci ne porte réellement de fruits que s’il devient l’expression vivante de l’être de l’Eglise, dans un agir caractérisé par une vraie participation. Ce n’est pas là une exigence de style, mais de foi : la participation est une exigence de la foi baptismale. Comme l’affirme l’apôtre Paul : « C’est dans un unique Esprit, en effet, que (…) nous avons été baptisés pour former un seul corps » (1Co 12, 13). Voilà bien la seule origine dans le corps ecclésial : le Baptême. C’est de lui, notre source de vie, que découle l’égale dignité des enfants de Dieu, dans la diversité des ministères et des charismes. C’est pourquoi, tous sont appelés à participer à la vie de l’Eglise et à sa mission. S’il manque une réelle participation de tout le Peuple de Dieu, les discours sur la communion risquent de n’être que de pieuses intentions. Sur cet aspect, nous avons fait des progrès, mais il y a encore des difficultés, et il faut bien constater les désagréments et la souffrance de beaucoup de travailleurs pastoraux, d’organismes de participation des diocèses et des paroisses, de femmes qui sont encore souvent à la marge. Tous doivent participer : c’est un engagement ecclésial indispensable ! Tous les baptisés, la carte d’identité, c’est le Baptême. Le Synode, alors qu’il nous offre une grande opportunité de conversion pastorale missionnaire et œcuménique, n’est pas exempt de certains risques. J’en cite trois. Le premier est celui du formalisme. Il est possible de réduire le Synode à un évènement extraordinaire, mais de façade, un peu comme si l’on restait à regarder la belle façade d’une église sans jamais y mettre les pieds. Le Synode est au contraire le parcours d’un effectif discernement spirituel, que nous n’entreprenons pas pour donner une belle image de nous- mêmes mais pour mieux collaborer à l’œuvre de Dieu dans l’histoire. Ainsi, lorsque l’on parle d’une Eglise synodale, nous ne pouvons pas nous contenter de Extrait du discours d’ouverture du pape François concernant  le synode sur la synodalité

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5 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 la forme, mais nous avons aussi besoin de substance, d’instruments et de structures qui favorisent le dialogue et les interactions dans le Peuple de Dieu, particulièrement entre prêtres et laïcs. Pourquoi j'insiste là-dessus ? Car il y a parfois un certain élitisme dans l'ordre presbytéral qui le fait se détacher des laïcs ; et le prêtre devient finalement le "patron de la baraque" et non le pasteur de toute une Église qui va de l’avant. Cela exige de transformer certaines visions verticales, déformées et partielles de l’Eglise, du ministère presbytéral, du rôle des laïcs, des responsabilités ecclésiales, des rôles de gouvernement, et ainsi de suite. Un second risque est celui de l'intellectualisme – l’abstraction, la réalité va par-là et nous avec nos réflexion nous allons d’un autre côté : faire du Synode une sorte de groupe d'étude, avec des interventions cultivées mais abstraites sur les problèmes de l'Église et sur les maux du monde ; une sorte de "parler de soi", où l'on procède de manière superficielle et mondaine, pour finir par retomber dans les classifications stériles idéologiques et partisanes habituelles, et se détacher de la réalité du Peuple saint de Dieu, de la vie concrète des communautés dispersées à travers le monde. Enfin, il peut y avoir la tentation de l'immobilisme : puisqu’ « on a toujours fait ainsi » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n. 33), – cette parole est un venin dans la vie de l’Eglise, « on a toujours fait comme ça » –, il vaut mieux ne pas changer. Quiconque se meut dans cet horizon, sans même s'en rendre compte, tombe dans l'erreur de ne pas prendre au sérieux le temps dans lequel nous vivons. Le risque est de finir par adopter d'anciennes solutions pour de nouveaux problèmes : un morceau de tissu rugueux qui finit par créer une déchirure pire encore (cf. Mt 9, 16). C’est pourquoi il est important que le Chemin synodal soit vraiment ainsi : un processus en mouvement ; qu’il implique, en différentes phases et en partant du bas, les Églises locales dans un travail passionné et incarné ; qu’il imprime un style de communion et de participation marqué par la mission. Vivons donc cette occasion de rencontre, d'écoute et de réflexion comme un temps de grâce qui, frères et sœurs, dans la joie de l'Evangile, nous permet de saisir au moins trois opportunités. La première est de s’orienter non pas occasionnellement mais structurellement vers une Église synodale : un lieu ouvert où chacun se sent chez lui et peut participer. Le Synode nous offre aussi l'opportunité de devenir Église de l'écoute : faire une pause dans nos rythmes, réfréner nos angoisses pastorales pour s'arrêter et écouter. Écouter l'Esprit dans l'adoration et la prière. Comme la prière d'adoration nous manque aujourd'hui ! Beaucoup ont perdu non seulement l'habitude, mais aussi la notion de ce que signifie adorer. Ecouter les frères et sœurs sur les espérances et les crises de la foi dans les différentes régions du monde, sur les besoins urgents de renouveler la vie pastorale, sur les signaux qui émergent des réalités locales. Enfin, nous avons la possibilité de devenir une Église de proximité. Revenons toujours au style de Dieu : le style de Dieu est proximité, compassion et tendresse. Dieu a toujours travaillé ainsi. Si nous n'arrivons pas à cette Église de proximité avec des attitudes de compassion et de tendresse, nous ne serons pas l'Église du Seigneur. Et cela, non seulement en paroles, mais grâce à la présence, afin que s’établissent des liens plus étroits d'amitié avec la société et le monde : une Église qui ne se sépare pas de la vie mais qui prend en charge les fragilités et les pauvretés de notre temps, soignant les blessures et guérissant les cœurs brisés avec le baume de Dieu. N’oublions pas que le style de Dieu doit nous aider : proximité, compassion et tendresse. Chers frères et sœurs, que ce Synode soit habité par l'Esprit ! Car nous avons besoin de l'Esprit, le souffle toujours nouveau de Dieu qui nous libère de toute fermeture, qui fait revivre ce qui est mort, qui brise les chaînes et répand la joie. Le Saint-Esprit est Celui qui nous guide là où Dieu veut, et non pas là où nos idées et nos goûts personnels nous conduiraient. Le père Congar, de sainte mémoire, rappelait : « Il ne faut pas construire une autre Eglise, il faut construire une Eglise différente » (Vraie et fausse réforme dans l'Eglise, Milan, 1994, 1939). Et c’est là le défi. Pour une “Église différente”, ouverte à la nouveauté que Dieu veut lui suggérer, invoquons l'Esprit plus souvent et avec plus de force et écoutons-le humblement, en marchant ensemble, comme il le désire, lui le créateur de la communion et de la mission, c’est-à- dire avec docilité et courage. Viens, Esprit-Saint. Toi qui suscites de nouvelles langues et mets des paroles de vie sur nos lèvres, préserve-nous de devenir une Église-musée, belle mais silencieuse, avec un grand passé mais peu d'avenir. Viens parmi nous, pour que dans l'expérience synodale, nous ne nous laissions pas envahir par le désenchantement, que nous n'édulcorions pas la prophétie, que nous ne réduisions pas tout à des discussions stériles. Viens, Esprit Saint d’amour, ouvre nos cœurs à l’écoute. Viens, Esprit de sainteté, renouvelle le Peuple fidèle de Dieu. Viens, Esprit créateur, renouvelle la face de la terre. Amen. Discours du Pape François, Nouvelle salle du Synode, Samedi 9 octobre 202 1 ■

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6 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 Dimanche 1 er  octobre 2023  la P P arole  DDominicale 26 ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année A Prière d’introduction Dieu notre Père, Toi qui ne désires pas la mort du pécheur mais es toujours prêt à accueillir les publicains et les pharisiens dès qu’ils se convertissent, que ton Esprit nous rende dociles à ta Parole et nous donne les mêmes sentiments que ceux de Jésus-Christ afin que nous puissions toujours répondre favorablement à ton invitation et agir selon ta volonté. Points de Réflexion En résumé, les lectures de ce dimanche nous enseignent que seuls les actes comptent. ➊ Le prophète Ézékiel, dans la première lecture, nous enseigne que notre Salut se réalise ici et maintenant. Ce qui compte pour Dieu, c’est notre agir aujourd’hui. C’est une chance pour chacun de nous à qui le Seigneur donne constamment le présent pour réaliser son Salut. C’est aussi une invitation à ne pas se contenter des bonnes actions du passé pour mal vivre le présent, mais à poursuivre tous les jours nos bonnes actions. Le passé plein de mérites ne dispense pas de tout effort dans le présent. « Si le juste se détourne de sa justice, se pervertit, et meurt dans cet état, c’est à cause de sa perversité qu’il mourra. Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie ». ➋ Saint Paul, dans la deuxième lecture, précise que nous ne pourrons persévérer dans les bonnes actions, c’est-à-dire accomplir la volonté de Dieu que si nous avons les mêmes sentiments dans le Christ Jésus : l’humilité. Elle nous permet de reconnaître notre place de créature devant Dieu. Comme créatures conscientes, nous reconnaissons la vérité de notre être vis-à-vis du Créateur, nous entrons dans des dispositions d’obéissance face à la volonté de Dieu. ➌ Dans l’Évangile, Jésus insiste sur la priorité des actes, l’éloquence des actes. Ce ne sont pas nos paroles, mais nos actes qui nous jugent. Le second fils dit « oui » et n’obéit pas, n’agit pas. C’est le premier fils qui, après avoir dit « non », a accompli la volonté du père. La vérité de l’homme se découvre dans ses actes. C’est seulement à travers nos engagements que notre foi s’exprime. Certes, c’est la foi qui sauve (Rm 3, 28 ; 5,1 et Gal. 3, 24 et Éph. 2,8), mais cette foi s’exprime dans des actes. La foi sans les œuvres est morte (Jac. 2, 17). Ceux qui s’arrêtent seulement à la foi courent le risque, comme déclare Jésus aux chefs religieux de son temps et à nous tous qui sommes membres de son Église, d’être devancés par les publicains et les prostituées, c’est-à- dire les pécheurs, dans le Royaume des cieux. Je dialogue avec Jésus Seigneur Jésus, donne-nous assez d’amour de Dieu pour aimer et mettre en pratique, au jour le jour, ses commandements. Résolution Je privilégie un petit geste de charité aux beaux discours sur l’amour. Une simple visite à un malade aux prédications sur les œuvres de miséricorde. Un geste de pardon donné à une dissertation sur la paix. Père Médard Kounoudji ■ Ézékiel 18,25-28  \u•  Psaume 24 (25)  •   P\uhilippiens 2,1-11  \u•  Matthieu 21,28-3\u2 6 dispense pas de tout effort dans le présent. « Si le juste se détourne de sa justice, se Un geste de pardon donné à une dissertation sur la paix. Père Médard Kounoudji ■ LITURGIE 

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7 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 Paroisse de Basse-P ointe Quelques informations pratiques : Paroisse Saint Jean-Baptiste 69, rue Schœlcher 97218 Basse-Pointe paroisse.bassepointe@ eglisemartinique.fr 05 96 38 94 76 • Permanence du prêtre : mercredi 15h30 à 16h30 Samedi, sur rendez-vous, de 9h à 11h • Ouverture du secrétariat : Lundi, mercredi, vendredi, de 9h à 12h • Célébrations en semaine : mardi, vendredi à 6h30 Mercredi à 17h Jeudi 16h : adoration et confession, 17h30 : messe • Messes dominicales : samedi à 17h et dimanche à 8h • Les Pastorales : Baptême, catéchèse, cheminement, catéchuménat adultes, Pastorale des hommes, Laudato si, PCE • Groupes de prière : Équipes du rosaire, Légion de Marie, Miséricorde divine, Renouveau. • Les chorales : Saint Jean-Baptiste, Hymne Nouvelle, Miséricorde, Vwa ich Bondié, Famille en mission, Voix des Anges Quelques informations P etit quartier constitué de quelques maisons à l’origine, Basse-Pointe, érigée en paroisse le 8 janvier 1663, se développera assez rapidement pour devenir l’un des centres les plus importants de la côte orientale à la fin du XVII e siècle avec l’exploi- tation de cultures comme le cacao, l’indigo ou encore la canne. Son territoire s’étend des pentes de la Pelée en passant par des zones de plaines, jusqu’aux côtes à falaises fouettées par l’Atlantique ; seul son bourg y échappe puisque coincé face à l’océan dans la partie la plus basse du littoral, d’où le nom Basse-Pointe. Les principaux quartiers sont Démare, Morne-Balai, Madelonnette, Tapis Vert, La Croix, Haut-du- Morne, Hauteurs-Bourdon et Hauteurs-Dumas. Pas moins de 7 habitations (bitasyon), vestiges de l’économie de plantation de l’époque esclavagiste, sont présentes sur le territoire : Chalvet, Pécoul, Moulin l’Etang, Leyritz, Eyma, Gradis et Hackaërt. Sa géographie particulière lui vaut de nombreux atouts et explique certainement ce choix de l’implantation future d’un 2 ème aérodrome pour la Martinique, ou encore l’intérêt que portent des surfeurs de renommée internationale à son spot de Pwentsonn. Commune de naissance de célébrités (Aimé Césaire ou encore l’éminent professeur d’anatomie et spécialiste de chirurgie maxillo- faciale, Hyppolyte Morestin), Basse-Pointe a été, après 1848, une terre de prédilection pour l’installation de la communauté indienne et s’est enrichie incontestablement de cette diversité. Terre d’âpres luttes sociales, elle marque de son empreinte l’histoire de toute la Martinique. C’est également à Basse-Pointe que se développa une pratique bien sienne de la tradition-bèlè, le bèlè-baspwent. Créée en 1663 et initialement placée sous le patronage de saint Adrien, la paroisse a été dédiée à saint Jean-Baptiste sans que l’on sache trop pourquoi de l’aveu du père Labat, missionnaire dominicain et célèbre botaniste. Le père Médard Kounoudji est l’actuel curé depuis 2018 et c’est à lui qu’est revenue la délicate mission d’accompagner les lourds travaux de réhabilitation de l’église programmés par la municipalité, mais aussi et surtout le projet paroissial de l’aménagement intérieur du nouvel édifice. Franck François- Louison, ordonné diacre le 16 avril 2023, est l’assistant pastoral. Bien que touchée comme d’autres villes du pays par les problèmes de dénatalité, d’exode et de vieillissement de sa population, la paroisse fait montre d’un certain dynamisme avec ses groupes et mouvements, ses 6 chorales dont une composée d’enfants, son antenne du Secours Catholique et toute une équipe d’autres bénévoles prenant en charge travaux et services pour la sacristie, l’entretien, la décoration, le secrétariat, l’accueil, la catéchèse… La paroisse dispose de 3 chapelles : une toute petite à Hackaërt où se réunit chaque jeudi un groupe de prière, celle du bourg construit en 2009 et jouxtant la salle paroissiale (lieu de culte de 2007 à 2021), et enfin une 3ème plus spacieuse, à Démare, devenue lieu de culte principale de janvier 2021 jusqu’à la veille de l’inauguration du 1 er juillet 2023. À côté de toute la mobilisation requise pour l’aménagement intérieur de la nouvelle église, l’année pastorale passée a eu ses temps forts que nous vous invitons à visionner sur notre site web (basse-pointe.eglisemartinique.fr). 16 0 ème anniversaire, dédicace de la nouvelle église, 2023 s’inscrira, sans nul doute, en lettres indélébiles dans les annales de la paroisse. Basse-Pointe : Grenier agricole de la Martinique VIE DU DIOCÈSEVIE DU DIOCÈSEVIE DU DIOCÈSEVIE DU DIOCÈSE

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8 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 Le  dimanche  23  juillet,  pour  la  3 e  Journée  mondiale  des  grands-parents  et  des  personnes âgées qui avait pour thème « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge » (Lc 1,50),  le Mouvement Chrétien des Retraités du Lamentin a accueilli à la salle Saint Laurent  plus de soixante-dix personnes de tous âges, comme le souhaitait le pape François.  L a fête a commencé à l’église par la messe d’action de grâce. Dès l’entrée, les paroissiens ont été accueillis par les jeunes et les aînés qui ont offert des pains de vie, des cartes-prières et des flyers. Au cours de la célébration eucharistique, après le rappel des intentions du pape François pour honorer les personnes âgées, jeunes et membres du MCR ont assuré les lectures liturgiques. A l’issue de la messe, enfants, jeunes des mouvements de la paroisse (Missionnaires de Dieu, scouts, jeunesse mariale, participants aux JMJ), personnes âgées de la Maison de retraite O.M.A.S.S et membres du MCR, ont vécu un moment intergénérationnel convivial très apprécié. Chaque mouvement s’est présenté et a fait chanter l’assemblée. Et en fil conducteur, les jeunes Missionnaires de Dieu (post- confirmation) ont proposé des danses et fait danser les aînés. Nous avons reçu l’aide de l’équipe événementiel de la paroisse pour l’accès à la salle Saint- Laurent et la mise en place du buffet du goûter. Depuis la manifestation, nous voyons poindre le désir d’entretenir les relations intergénérationnelles. Colette Charlery ■ La paroisse du Lamentin a fêté les grands-parents et des personnes âgées VIE DU DIOCÈSE

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9 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 9 Bèlè Légliz et l’aventure de l’autonomie alimentaire P our commencer, toute l’équipe a mis les mains dans la terre au début du mois de juillet, lors d’une journée à la ferme "L’éco logis" à Rivière- Salée, où des ateliers pédagogiques nous étaient proposés (semis, récolte, bouturage, reconnaissance des fruits et légumes endémiques de la Martinique que mangeaient nos ancêtres …). Cette journée avait pour but de nous aider à développer nos propres projets pour avoir une certaine autonomie alimentaire le plus rapidement possible. Même si parmi nous certains vivent en immeuble, il est possible d’avoir un petit jardin potager sur son balcon en commençant par des légumes simples et productifs comme les tomates, les concombres, les laitues, les haricots verts, l’oignon pays, le thym, le basilic, la citronnelle et même des ignames ; et être en partie autonome en légumes et épices. Nous avons appris qu’il pouvait y avoir de bonnes et de mauvaises associations entre les plantes potagères. Comment les mettre ensemble pour qu’elles se protègent mutuellement pour ne pas avoir à utiliser des produits phytosanitaires. Comment utiliser le paillage naturel à base de branches et de feuilles pour nourrir la terre. Nous avons réfléchi au fait que les produits cultivés ont tous une saison. Est-ce que manger des concombres, des mangues, des christophines, des oranges hors saison est logique ? Si je produis trop de tel ou tel produit, je le jette, je le consomme ou je l’offre à ceux qui n’en ont pas ? Finalement, l’important semble être le chemin que nous prenons. Certains d’entre nous avions des embryons de jardin potager, surtout depuis le covid, cette journée nous a fortifiés dans notre décision de faire notre propre jardin potager, et cela a donné des idées aux indécis. Les bienfaits de la nature et du vivant sur la santé physique et mentale ne sont plus à démontrer : réduction du stress et de l’anxiété, amélioration de la concentration, apaisement, confiance en soi. Quand on met les mains dans la terre, on y trouve un apaisement, une détente de l’esprit. Les tâches répétitives aident à mettre les pensées à l’arrêt. On est alors dans l’ici et maintenant. Bien plus qu’un espace de production, le jardin potager est un outil de méditation spirituelle ! Equipe Bèlè Légliz Lanmanten ■ Le  constat  est  fait  depuis  longtemps  que  le  système  agroalimentaire classique n’est plus en mesure de fournir à  tous les  Martiniquais une alimentation locale de qualité, mais  seulement  de  quantité,  avec  l’aide  de  beaucoup  de  produits  importés, ce qui évidemment est bien différent. Et nous savons  aussi  que  cette  nourriture  industrielle  et  ultra  transformée  nous rend malade (obésité\u galopante, cancer, diabète...). C’est  ce  qui  a  poussé  l’équipe   Bèlè  Légliz  Lanmanten   à  s’informer et se former pour que chaque membre de l’équipe  puisse développer son petit ja\urdin créole.

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10 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 Lancement de la Pastorale de la vie 972 « Respecte, défends, aime et sers la vie, toute vie humaine ! C'est seulement sur cette voie  que tu trouveras la justice, le développement, la liberté véritable, la paix et le bonheur ! »  1 C e vibrant appel de saint Jean-Paul II, dans son encyclique Evangelium vitae, est d’une brulante actualité. Réaffirmer la valeur fondamentale de la vie humaine et son inviolabilité, se mobiliser pour la protection de la dignité humaine, en toute circonstance, est une urgence de nos jours où les attentats contre la vie humaine se présentent comme des conquêtes positives de la liberté individuelle, voire de la compassion. En France, les projets d’inscrire l’avortement dans la Constitution et de légaliser la mort provoquée par euthanasie et/ou suicide assisté, témoignent d’une tragique éclipse du sens de la vie. La vie n’est plus appréhendée comme un don de Dieu, mais comme un simple matériau biologique dont l’homme, qui s’érige en maître de la vie et de la mort, entend disposer librement. Révéler les multiples atteintes contre la vie humaine, anciennes et nouvelles, dont les consciences obscurcies ont peine à mesurer l’étendue et la gravité et identifier nos propres connivences avec une vision matérialiste et hédoniste prégnante dans nos sociétés où la « force de la raison » peine à se substituer aux « raisons de la force » pour protéger les plus faibles. Mais le fondement d’une Pastorale de la vie n’est pas que dénonciation et renonciation à la culture de mort ; elle est d’abord une annonce de la bonne nouvelle, de l’Evangile de la vie. « Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. » 2 Ainsi, loin de succomber à l’accablement face aux puissances de la mort, forts de la foi au Fils de Dieu venu parmi les hommes « pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance », nous avons à nous engager en réponse à l’interpellation de Dieu « Qu’as-tu fait de ton frère ? ». Notre monde a plus que jamais soif de signes d'espérance de la part de chrétiens entretenant humblement et avec gratitude ce sentiment d'être le peuple de la vie et pour la vie 3. Le pape François nous a rappelé 4 que « pour l’Eglise, la défense de la vie n’est pas une idéologie, c’est une réalité, une réalité humaine qui touche tous les chrétiens, précisément parce que chrétiens et parce qu’humains. Cette vie que nous sommes appelés à promouvoir et à défendre n’est pas un concept abstrait, mais se manifeste toujours dans une per- sonne en chair et en os : un enfant venant d’être conçu, un pauvre marginalisé, un malade seul et découragé ou en phase terminale, une personne qui a perdu son travail ou qui ne réussit pas à en trouver, un migrant rejeté ou margina- lisé... ». Redécouvrir le vigoureux message de saint Jean-Paul II sur la vie et de la Vie en la personne de Jésus-Christ, se laisser travailler à partir de ces aspects par les Écritures, est un enjeu majeur pour notre temps. Comment j’accueille le Verbe de Vie dans ma vie, comment je le manifeste dans mon travail, mes engagements ecclésiaux ou associatifs, mes relations familiales, amicales ? Comment je défends la dignité de toute personne humaine, à tous les moments et en toutes les déclinaisons de sa vie, surtout dans les circonstances de l’existence où elle se fait plus vulnérable ? Comment je m’implique « pour que grandissent la justice et la solidarité, et que s'affirme une nouvelle culture de la vie humaine, pour l'édification d'une authentique civilisation de la vérité et de l'amour » 5 ? Dr Eliane Catorc ■ 1 Evangile de la vie, n° 52 1 Jn, 1-33 Evangile de la vie, n° 784 Audience générale du 25.03.20205 Evangile de la vie, n°6 En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Jn 1, 4 « Tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d'homicide, le génocide l'avortement, l'euthanasie et même le suicide délibéré ; tout ce qui constitue une violation de l'intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les tentatives de contraintes psychiques ; tout ce qui est offense à la dignité de l'homme, comme les conditions de vie infra-humaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l'esclavage, la prostitution, le commerce des femmes et des jeunes; ou encore les conditions de travai dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang de purs instrmments de rapport, sans égard pour leur personnalité libre et responsable : toutes ces pratiques et d'autres analogues sont, en vérité, infâmes... » Gaudium et Spes, n°27 « Vois, je te propose aujourd'hui vie et bonheur, mort et malheur ... Je te propose la vie ou mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez » Dt 30, 15. 19 VIE DU DIOCÈSE

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11 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 Mais au fait, quelle est la mission de la Pastorale des jeunes ? La Pasto J a pour objectif de créer des ponts pour favoriser le développement et la coexistence des mouvements, des services et des groupes qui, au plan paroissial et diocésain : ☛ Portent attention à la vie des jeunes, prennent en compte leurs besoins et leurs aspirations afi n qu'ils deviennent acteurs de leur vie ; ☛ Proposent la foi au cœur même de leur vie, de leurs questions et de leurs projets, respectant leur histoire et leur démarche ; ☛ Permettent aux jeunes de faire prospérer leurs talents dans des services. Elle regroupe donc l‛ensemble des jeunes catholiques du diocèse de 15 à 35 ans qui y ont tous une part à jouer, quel que soit leur degré d‛implication dans l‛Eglise. Plusieurs entités composent la Pastorale des jeunes et ont pour mission de mutualiser leurs forces et de se compl?ter en fonction des charismes \ port?s et développés par chaque mouvement. Nous pouvons citer : ● Le Patronage ● La Post-confi rmation ● Le réseau de P astorale des jeunes paroissiale et l‛organe chargé de l'animer, le Bureau Pasto J ● Les Scouts et Guides de France ● La Mission Etudiante Catholique ● Les Missions jeunes des communautés (Chemin Neuf, l‛Emmanuel…) ● Les Pastorales des établissements de la Direction Diocésaine de l‛Enseignement Catholique à partir de 15 ans. Les jeunes qui sont engagés dans des services (chorales, servants d‛autel, …) sont également membres de la P astorale des jeunes et sont invités avec tous les jeunes de la paroisse à former une « communauté jeune » qui leur permet d‛apprendre à vivre la fraternité et l‛amour du Christ. Différents temps en paroisse, en district ou en diocèse peuvent être proposés pour aider à vivre cette cohésion. Il peut s‛agir de temps axés sur la prière, sur l‛enseignement, la convivialité ou un peu de tout cela ! Nous vous invitons d‛ailleurs à noter dans vos agendas que le temps phare de l‛année est la Journée Mondiale de la Jeunesse qui a lieu le week-end de la fête du Christ Roi de l‛univers qui cette année sera célébrée le 26 novembre 2023. D‛autres propositions fl euriront tout au long de l‛année. Restez à l‛écoute ! Toi Cher jeune, tu es invité à prendre part à cette P astorale, à y apporter ta touche, ta vision afi n que tous nous grandissions ensemble. Le Seigneur t‛a donné des talents, viens les faire fructifi er aux divers services que tu peux remplir dans les diff?rents mouvements et services. Quel que soit le temps do\ nt tu disposes, tu pourras trouver une activit?, un service qui pourra te c\ onvenir. Le Seigneur t‛attend ! N‛aie pas peur ! Mais au fait, quelle est la mission Mais au fait, quelle est la mission + 15 Page Jeunes astorale des jeunes paroissiale et l‛organe chargé de l'animer, astorale des jeunes paroissiale et l‛organe chargé de l'animer, des jeunes, prennent en compte leurs besoins et leurs aspirations afi n qu'ils compte leurs besoins et leurs aspirations afi n qu'ils au cœur même de leur vie, de leurs questions et de leurs projets, respectant leur histoire et leur Permettent aux jeunes de faire prospérer leurs talents dans des Permettent aux jeunes de faire prospérer leurs talents dans des + 151515 s Nous vous invitons d‛ailleurs à noter dans vos agendas que le temps phare de l‛année est la Journée Mondiale de la Jeunesse qui a lieu le week-end de la fête du Christ Roi de l‛univers qui cette année sera célébrée le 26 novembre 2023. l‛univers qui cette année sera célébrée le 26 novembre 2023. D‛autres propositions fl euriront tout au long de l‛année. Restez à l‛écoute ! Toi Cher jeune, tu es invité à prendre part à cette touche, ta vision afi n que tous nous grandissions ensemble. Le Seigneur t‛a donné touche, ta vision afi n que tous nous grandissions ensemble. Le Seigneur t‛a donné des talents, viens les faire fructifi er aux divers services que tu peux remplir dans les diff?rents mouvements et services. Quel que soit le temps do\ nt tu dans les diff?rents mouvements et services. Quel que soit le temps do\ nt tu disposes, tu pourras trouver une activit?, un service qui pourra te c\ onvenir. Le Seigneur t‛attend ! N‛aie pas peur !Le Seigneur t‛attend ! N‛aie pas peur ! Dimanche  3  Septembre  dernier,  a été synonyme de retrouvailles dans  le  cadre  de  la  rencontre  de  rentrée  de  la  Pastorale  des  jeunes.  Au  programme,  témoignages de jeunes pèlerins de retour des  JMJ,  un  temps  d’adoration  puis  une  messe  qui  s’est  terminée  par  une  louange.  Au  cours  de  la  messe,  nous  avons  pu  rendre  grâce  pour  les  vacances, les JMJ, mais aussi confier notre rentrée  scolaire, estudiantine ou professionnelle à Dieu.  Cette  messe  a  été  la  première  célébrée  par  le  père Yvon Caleb Miantuasila Tonta en tant que  nouveau délégué de l’évêque à la  Pastorale  des jeunes. Il était accompagné du père  Samuel  Placide.  Les  jeunes  ont  demandé à grandir en savoirs,  en  bienveillance  et  en  humilité.  Rentrée de  Stéphanie Jean-Lambert,, Responsable diocésaine de la Pastorale des jeunes 258-5•lP 52i8,i•8s\uiaei•8 La Pasto J  a aussi fait sa rentrée !

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12 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 soyonstousacteurs de lapr�evention ! La dengue est de retour : ’ Le 17 août dernier, les autorités ont officiellement déclaré une nouvelle épidémie de dengue.  Après  près  de  deux  années  d’accalmie,  cette  maladie  revient  et  touche  déjà  pratiquement  toute l’île. L’épidémie touche également la Guadeloupe et d’autres pays de la Caraïbe.  Fok nou sav ! L a dengue est causée par un virus transmis à l’homme par un moustique. A ce jour, on connait 4 types de virus de dengue (dengue 1, dengue 2, dengue 3 et dengue 4). Il n’y a pas d’immunité croisée entre ces 4 types de virus ; cela signifie que lorsqu’on est contaminé par un type de virus, on développe une immunité contre ce type de virus, mais pas contre les 3 autres types. En théorie, on peut donc avoir 4 fois la dengue. Le virus de cette nouvelle épidémie est celui du type 2 ou dengue 2 ; c’est lui qui était responsable de l’épidémie de 2013. C’est pour cela que les enfants nés après 2013 ou les personnes installées en Martinique après cette année sont particulièrement exposées. Sur le plan clinique, la dengue se manifeste essentiellement par de la fièvre, des maux de tête, des courbatures, une grosse fatigue… mais ces signes ne sont pas spécifiques à la dengue, d’où l’importance de consulter un médecin. Le virus de la dengue est transmis à l’homme par un moustique du groupe Aedes ; en Martinique comme dans la plupart des pays, il s’agit de l’Aedes aegypti, un moustique noir avec des taches blanches. Dans certaines parties du monde, il y a le fameux moustique tigre (on l’appelle Aedes albopictus), originaire d’Asie. A ce jour, le moustique tigre n’existe pas en Martinique, ni dans la plupart des pays de la Caraïbe (exceptés Saint-Domingue, Haïti…). Mais le moustique est en train d’envahir le continent Américain, l’Afrique et l’Europe. En France hexagonale, le moustique tigre s’est installé dans de nombreuses régions et grandes villes (Marseille, Montpellier, Lyon, Toulouse, Paris…). La dengue peut être mortelle. En Martinique, on estime que près de 5 000 personnes ont contracté la dengue depuis le début de l’année et l’on déplore déjà 3 décès ; ces chiffres vont encore augmenter. Malheureusement, il n’y a pas encore de vaccin, ni de traitement efficace pour faire face à cette maladie ; d’où l’importance de la prévention en luttant contre le moustique. Chez nous, le moustique Aedes aegypti pique essentiellement pendant la journée, à l’intérieur comme à l’extérieur des habitations. Il se développe dans la moindre quantité d’eau stagnante qu’on trouve dans les petits déchets de la consommation (pots de yaourts, bouteilles, capsules, boîtes de conserves, coques de noix de coco… abandonnés çà et là autour de la maison ou dans le jardin), les vieux pneus, les vases à fleurs, les dessous de pots, les gouttières, les fosses septiques fissurées, les abreuvoirs à volailles, les plantes en boutures, les dessous d’égouttoirs à vaisselle, les cuvettes de WC non utilisées, etc. C’est dans ces endroits ou gîtes que l’Aedes aegypti va pondre ses œufs. Ceux-ci éclosent rapidement, se transforment en larves puis en nymphes, avant l’éclosion des moustiques adultes. Le cycle de développement est très rapide : 7 jours suffisent pour passer de l’œuf au moustique adulte qui va nous piquer. A l’occasion de cette piqûre, le moustique peut prélever le virus de la dengue si la personne est malade. Puis le virus va se développer dans le corps du moustique, avant d’être à nouveau transmis à une autre personne. Cette nouvelle personne contaminée va être malade et la maladie va ainsi se propager dans la famille, le quartier, la commune, toujours par l’intermédiaire du moustique. La dengue n’est pas contagieuse, il faut absolument l’intervention du moustique. Sans moustique, il n’y a pas de transmission du virus à l’homme. An nou f� è’y ! La prévention de la dengue passe par la lutte contre le moustique Aedes aegypti. L’emploi des insecticides n’est pas recommandé car ce moustique s’est déjà habitué (il est devenu résistant) aux produits qu’on trouve sur le marché ; par ailleurs, certaines personnes ne supportent pas ces produits (allergies, asthme…). On peut utiliser des répulsifs, des lotions ou des raquettes anti-moustiques. Mais le meilleur moyen de prévention consiste à éliminer les eaux stagnantes et les endroits où le moustique peut se développer ; cela est à la portée de chacune et chacun de nous. Alors comme la dengue peut tuer, agissons pour nous protéger et pour protéger nos familles, agissons pour apporter notre contribution dans ce combat communautaire. André Yebakima, Entomologiste médical ■ ENVIRONNEMENT – SA\nNTÉ 

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13 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 POUR UNE EGLISE SYNODALE  DOSSIER Lancé en octobre 2021, le synode sur la synodalité  réunira à Rome les évêques du monde entier en  octobre  2023. La synodalité, c'est la participation  de l'ensemble des baptisés (clercs et laïcs) à la vie  de l'Église. Ce synode voulu par le pape François  porte  donc  sur  le  fonctionnement  de  l'Église  catholique.  Tous  les  baptisés  ont  été  invités  à  faire entendre leurs voix au sein des dio\ucèses. L ’Église de Dieu est convoquée en Synode : un temps d’écoute, de dialogue et de discernement que l’Église tout entière entend mener au cours des deux prochaines années afin de mieux répondre à sa mission d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ au monde entier. C’est un évènement important de l’Église locale et universelle, un évènement qui concerne tous les chrétiens fidèles laïcs, clercs et personnes consacrées. La XVI ème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques s’est ouverte en octobre 2021 sur le thème : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Elle se déroule en plusieurs phases : en petites communautés locales, puis en diocèse, puis par pays, continent, et enfin au niveau universel. Elle doit s’achever en octobre 2024 par une assemblée d’évêques à Rome et la promulgation d’un document final. Mgr David Macaire a appelé à mettre en œuvre concrètement ce chemin synodal dans chaque paroisse et mouvement de notre diocèse en demandant aux curés d’appeler deux ambassadeurs âgés de préférence de moins de 60 ans, un homme et une femme. Ils seront membres permanents du Conseil Diocésain de la Pastorale (CDP) jusqu’en juin 2025 et membres d’office du Conseil Pastoral Paroissial (CPP). Ces ambassadeurs du Synode se réunissent régulièrement depuis le 20 mai 2023, sous la présidence de notre évêque. Leurs missions sont les suivantes : • Travailler à la mise en œuvre concrète du chemin synodal dans chaque paroisse et mouvement de notre diocèse ; • Participer activement aux assemblées formelles du CDP jusqu'en juin 2025 ; • Participer à des groupes de travail selon le thème ou en district ; • Comme membres du réseau des « ambassadeurs du synode » auprès de l'évêque, être force de proposition et actifs dans l'évaluation des marqueurs de progression de la démarche synodale pour tout le diocèse : • Inventorier, dans les différentes réalités paroissiales (mouvements, équipes, messes, PCE, famille…), les personnes qui, individuellement ou en groupe, seraient disposées à prendre part et à être formées à la mission et au service, et recueillir leur desiderata ; • Réfléchir avec les prêtres et leurs principaux collaborateurs à « la conversion missionnaire de la Pastorale » (selon le pape François). • Evaluer la mise en œuvre des orientations pastorales et des outils diocésains (Ecclesiam, fiches FFPO, tableau des propositions paroissiales, site internet et communication interne) ; • Impulser, le moment venu, la dimension synodale dans la vie des différents groupes de la paroisse, selon les orientations romaines, sous la direction du curé. Pour une Eglise synodale :Pour une Eglise synodale : Communion, Participation et Communion, Participation et MM issionission

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14 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 POUR UNE EGLISE SYNODALE  DOSSIER Interview de  Mgr David Macaire, archevêque du diocèse de Saint-Pierre et Fort-de-France P ouvez-vous nous parler  du Synode qui va bientôt  commencer sa première  session et qui a été préparée par  une consultation mondiale de fidèles  de l’Église catholique ?  Oui, bien sûr, surtout que cette  consultation dans tous les diocèses,  dans tous les pays, sur tous les  continents a été synthétisée dans un  texte appelé l’INSTRUMENTUM LABORIS. Le texte parle de l'Église  synodale et promeut une communauté  ecclésiale ouverte, accueillante et  missionnaire. Dans la première phase  de ce processus, les participants ont  été surpris par quelque chose de plus  grand que prévu, ce qui a renforcé le  lien avec le Seigneur, la fraternité et  l'amour pour l'Église. Le protagoniste  du Synode est l'Esprit Saint, et le  chemin synodal permet d'aborder les  questions avec liberté et sincérité. Qu’est-ce qu’une Eglise synodale ? Une Eglise ou chaque membre  expérimente la dignité commune  issue du Baptême, l’engagement  communautaire dans la mission,  une écoute authentique et humble,  une culture de la rencontre et du  dialogue, ainsi que la capacité à  gérer les tensions et à pratiquer le  discernement. L'Église synodale  se caractérise par une communion  dynamique, favorisée par un savoir- être et un savoir-faire qui encourage  l'écoute, la coresponsabilité, la charité  fraternelle, l’évangélisation, et le  discernement pour être une Église  ouverte, accueillante et missionnaire. Il y a-t-il des moyens ou des  méthodes à mettre en œuvre pour  rendre l’Eglise plus synodale ? On  entend parler de la « conversation  dans l’Esprit » ? Il n’y a pas que cela. Il y a d’abord  les 5 essentiels ou la correction  fraternelle. Cette fameuse  « conversation dans l’Esprit »  semble être promue par le Saint-Père  comme un moyen, à tous les niveaux  de la vie ecclésiale, de devenir une  véritable Église synodale. C’est une  nouvelle méthode qui a montré une  réelle fécondité dans la première  phase du synode. Elle requiert  des fidèles une prise de parole et  une écoute respectueuse, dans un  climat de prière, de discernement  et de communion. Cette approche  favorise le passage du "je" au "nous"  et construit une Église ouverte et  accueillante, capable de prendre des  décisions prophétiques guidées par  l'Esprit. Quels sont les axes principaux de  l’INSTRUMENTUM LABORIS  sur lequel va travailler le synode ?  Le texte présente trois priorités  qui sont liées aux mots-clés du  Synode : communion, mission et  participation. Elles appellent à une  réflexion théologique, canonique,  pastorale et spirituelle afin que  l'Église puisse grandir dans son être  synodal à tous les niveaux et à partir  de perspectives diverses. Pouvez-vous nous expliquer les  orientations de chacune de ces  idées ? ➊ Communion : La communion au  sein de l'Église est un don du Dieu  trinitaire constitutif de l’être même de  la communauté. Une communauté qui  ne vit pas la communion fraternelle  n’est pas l’Eglise de Jésus-Christ !  En même temps, cette fraternité est  aussi un outil de croissance du Peuple  de Dieu. Elle implique une union  intime avec Dieu (l’adoration), l'unité  des frères et sœurs (faire des ponts)  ou, encore, la liturgie où l'Église  fait l'expérience régulière de cette  communion. Il s’agit aussi de la  guérison des divisions et des blessures  de l'histoire, et en progressant sur  l'accueil des personnes et des groupes,  le dialogue, l’écoute des jeunes, des  marginaux et des exclus. ➋ Mission : L'Église est appelée à  être missionnaire et à sortir d'elle- même pour annoncer Jésus Christ. La  mission est un élan, un mouvement  de sortie de soi pour chercher le  bien des autres. Chaque membre  de la communauté chrétienne peut  contribuer à la mission en partageant  ses talents et ses rôles et en apprenant à  être témoin. On valorisera la diversité  des charismes et des ministères, en  évitant toute exclusion ou prérogative  qui compromettrait la fécondité de  la mission. ➌ Participation, gouvernance et autorité : La participation est  mise en avant comme un moyen de  archevêque du diocèse de Saint-Pierre et Fort-de-Francearchevêque du diocèse de Saint-Pierre et Fort-de-France

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15 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 concrétiser la synodalité au sein  de l'Église. Elle exprime le souci  de l'épanouissement de chaque  personne et évite de réduire les  individus à de simples instruments  de l'organisation. La troisième  priorité concerne l'exercice de  l'autorité au sein d'une Église  synodale et missionnaire.  L'autorité est conçue comme un  service qui fait grandir les autres,  à l'image du Christ qui lave les  pieds de ses disciples (Cf Jean  13).  Cela implique la formation à une  culture et une spiritualité synodale,  à la vie en équipe, ainsi que du  renouvellement du langage utilisé  par l'Église pour rendre l'Évangile  accessible. Que  faut-il  retenir  ?                                                                                                En résumé, le texte présente trois  priorités pour l'Église synodale :  préserver et promouvoir la communion,  favoriser la contribution de tous à la  mission et encourager une participation,  une gouvernance et une autorité  fondées sur le service. Ces priorités  sont interdépendantes et nécessitent  une formation intégrale pour tous les  membres du Peuple de Dieu.  ■ Le  texte  est  établi  sur  la  base  d’une  consultation  générale  de  prêtres,  religieuses et paroissiens sur Googleform,  retravaillé  au  Conseil  Diocésain  de  la  Pastorale  du  22  Juin  2022  par  une  assemblée  représentative  de  toutes  les  paroisses,  composée  de  fidèles  engagés,  de  jeunes  et  de  personnes  en  marge  de  l’Eglise et des ins\utances ecclésiales.  L e texte envoyé au Vatican sur le synode sur la synodalité a été synthétisé en fiches Forces - Faiblesses – Freins - Projets (FFPF). Nous vous proposons un résumé de ce texte sous forme de nuages de mots (outil très utile dans le cadre d'un brainstorming ou de tout autre processus de création), qui permet de créer visuellement un champ lexical autour d'un mot, d'une idée ou d'un concept et, en synthétisant les données, offre une vue d’ensemble sur les points clés des réponses de l’Église de Martinique aux questions du Synode romain sur la synodalité Synthèse adressée au Vatican en 2022 sur le synode sur la synodalité FORCES  DE L’ÉGLISE  EN MARTINIQUE   - ce sur quoi nous  nous appuyons -  LES  FREINS  - ce qui nous  empêche de  progresser -  LES  PROJETS  ET LES PISTES  D’AMÉLIORATION LES  FAIBLESSES - ce qui doit  être guéri ou  restructuré - FORCES  DE L’ÉGLISE  EN MARTINIQUE   - ce sur quoi nous  nous appuyons -  FORCES  DE L’ÉGLISE  EN MARTINIQUE   - ce sur quoi nous  nous appuyons -  LES  FREINS  - ce qui nous  empêche de  progresser -  LES  FREINS  - ce qui nous  empêche de  progresser -  LES  FAIBLESSES - ce qui doit  être guéri ou  restructuré - LES  PROJETS  ET LES PISTES  D’AMÉLIORATION

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161616 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 POUR UNE EGLISE SYNODALE  DOSSIER Le Conseil Diocésain de Pastorale (CDP) du diocèse de Martinique est un organe consultatif  établi et dont les membres ont été nommés par les curés des paroisses et les responsables  de Pastorales à la demande de \ul’Évêque, selon le droit canon.  C onseil de l’évêque, le CDP est un lieu de réflexion, de dialogue et de discernement sur les enjeux et les défis de l’évangélisation. Il est l’expression du Peuple de Dieu dans sa diversité. À l’écoute de l’Esprit Saint, c’est un lieu d’exercice de la synodalité au service de la communion au sein de l’Église locale et de l’Église universelle. Le CDP est force de propositions. C’est un lieu de concertation et de confrontation, afin d’identifier des orientations pastorales pour la mission et au service de la communion dans le diocèse. En cette année du Synode, les membres du CDP appelés ambassadeurs du Synode, sont généralement au nombre de deux par paroisse et par P astorale, et sont membres permanents du Conseil Diocésain de Pastorale jusqu’en juin 2025. Les ambassadeurs du Synode sont appelés à travailler à la mise en œuvre concrète du chemin synodal dans chaque paroisse et mouvement de notre diocèse. Leur mission est de transmettre les informations nécessaires à la mise en œuvre de la synodalité (marcher ensemble). Ils font partie d’un réseau diocésain qui se réunit deux fois par an en assemblées formelles selon le calendrier défini, jusqu’en juin 2025. D’autres dates de rencontres informelles sont également prévues. En tant que membres du réseau des ambassadeurs du Synode, ils sont force de propositions et actifs dans l’évaluation des marqueurs de progression de la démarche synodale pour tout le diocèse. Auprès du curé ou des responsables, ils sont chargés de faire le pont entre les différents groupes paroissiaux, les motiver à se former pour être des disciples missionnaires. Les ambassadeurs du Synode sont également membres d’office du Conseil Pastoral Paroissial (CPP) ou du Comité Diocésain de l’une des 12 pastorales diocésaines, afin de réfléchir à la conversion missionnaire de la P astorale (selon le pape François, Evangelii Gaudium). Le rôle des ambassadeurs du Synode est d’épauler le curé au niveau de la paroisse et les responsables de Pastorale dans l’application de la démarche synodale. Le CDP s’articule autour du thème : « pour une Eglise Synodale : communion, participation, mission », démarche voulue par le pape François. L’outil majeur des orientations pastorales, c’est la mise en place des 5 essentiels dans la vie de chaque baptisé et à tous les niveaux de la vie ecclésiale : la prière et l’adoration, la formation, l’organisation des services communautaires, la fraternité, la mission d’évangélisation. Après le moment intense d’envoi en mission des ambassadeurs  du Synode, à l'occasion de la messe du 30 août derni\uer,  par laquelle ils ont été confiés à l'intercession de  Notre-Dame de la Délivr\uande au Morne-Rouge\u, une  réunion de formation, telle que prévue dans le calendrier,  s’est tenue le samedi 16 septembre 2023, de 8h à 13h\u,  à la paroisse de Saint-Christophe. Après les réunions de mai et juin derniers, ce deuxième CDP avait pour objectif de mettre à disposition des outils de sondage en vue d’identifier et de faire remonter les besoins en formation au niveau des paroisses et des groupes. Cette consultation en termes de formation missionnaire s’inscrira dans le projet de la mise en place d’un Centre de formation diocésain, incluant les formations existantes et les formations proposées en fonction des besoins de chacun. Le Conseil Diocésain de Pastorale, un lieu d’exercice de la synodalité au service de la communion au sein de l’Église locale et de l’Église universelle Le Conseil Diocésain de Pastorale (CDP) du diocèse de Martinique est un organe consultatif  établi et dont les membres ont été nommés par les curés des paroisses et les responsables  de Pastorales à la demande de \ul’Évêque, selon le droit canon.  établi et dont les membres ont été nommés par les curés des paroisses et les responsables  de Pastorales à la demande de \ul’Évêque, selon le droit canon.  établi et dont les membres ont été nommés par les curés des paroisses et les responsables  un lieu dfexercice de la synodalité  de la communion au sein de lfÉglise locale  un lieu dfexercice de la synodalité  de la communion au sein de lfÉglise locale  un lieu dfexercice de la synodalité 

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171717 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 Le synode est une assemblée qui se réunit pour examiner les problèmes de la vie ecclésiale à tous les niveaux. En effet, opérer un changement dans la façon de vivre ensemble dans l’Église demande l’implication de tous. J’ai accueilli la mission comme une bénédiction de Dieu. Être ambassadrice du synode représente pour moi l’occasion de participer activement à la vie de ma paroisse en mettant en pratique toutes les directives qui nous sont données, afin que tous les baptisés adhèrent à la vie de l’Église ». Les rencontres nous ont permis de connaître les ambassa- deurs des différentes paroisses. Les enseignements ont été riches lors des échanges. Ces moments de partage m'ont permis de constater les change- ments qui pourront être opérés dans nos églises. En tant qu'ambassadeur du Synode, j'ai accueilli l'envoi en mission avec beaucoup de joie, de bonheur. Avec Notre grande Dame de la Délivrande, j'ai ressenti, aussi fort que cela puisse paraître, l'appel du Seigneur, ce qui a permis aussi la grâce. Pour des raisons familiales, j'aurai pu ne pas être là, mais l'Esprit Saint est plus fort et j'ai vécu ce temps magnifique. Les rencontres étaient excellentes, très riches, car il y a la communication, aller vers les autres, échanger, se lâcher, afin de former l'unité que demande l’Église. Nous avons eu l’impression de rece- voir un sacrement (Eucharistie, renouvellement de vœux de bap- tême), un moment fort en émotions. Je retiens des rencontres la richesse des enseignements, la diversité des participants et la convivialité, une vraie communion familiale. "Vous êtes la lumière du monde" (Mt 5, 14). A chaque fois que le Seigneur me surprend, à chaque fois que le Seigneur me rappelle son amour et la confiance qu'il a placée en moi, je songe à ce verset. Cette mission, je l'ai accueillie d'abord dans un temps de discernement qui a découlé sur beaucoup de joie. Mon Seigneur, par son Église, me fait confiance pour porter avec mes dons, mes talents et mes charismes, son Amour dans son Église, "partout en Martinique et au-delà". Il m'invite aussi par cette mission à intercéder et à accompagner mes frères et sœurs. Ces temps de formation ont été très instructifs pour moi. Je retiens qu’être chrétien c'est aussi vivre de l'excellence, bien connaître son Église, être formé. Vivre pleinement tel que le Seigneur nous a créés est très important ! C’est lors de la Messe du 30 août dernier, à la Basilique Notre-Dame de la Délivrande du Morne-Rouge, que Mgr David Macaire a envoyé en mission les ambassadeurs du Synode venus des quatre coins de l’île. Nous sommes, Mathieu et moi, ambassadeurs de la paroisse de la commune de Ducos, et c’est progressivement dans le cadre des matinées de formation que nous avons découvert l’étendue de la mission au service du Diocèse, aux côtés de notre Evêque. Je crois pouvoir dire que mon époux et moi (membres de la Pastorale familiale) sommes heureux de servir notre Seigneur au service des autres. Car c’est bien ce dont il s’agit dans le cadre du Synode (marcher ensemble), c’est être à l’écoute des besoins actuels de toutes les tranches d’âge (les 7/12 ans, 18/ 35ans, les seniors) sur notre paroisse, et pas que, c’est aller également hors de l’église chercher ceux qui se sont éloignés, et ceci par des procédés divers. Nous sommes déjà pleinement engagés dans cette démarche d’Ecclesiam 2020, Cap 2025 sur notre paroisse de Ducos déjà avec père Jan Mielevski et depuis un an avec notre curé, père Lucianno Rinasoa, qui, dès son arrivée sur Ducos, a structuré et organisé la paroisse dans cette dynamique en nous invitant tous à « faire Eglise ». C’est donc un merveilleux défi qui s’annonce pour nous, ambassadeurs du Synode, aux côtés de notre curé. Le synode est une assemblée qui se réunit pour examiner les Magalie Joseph-Angélique, Ambassadrice de la paroisse de Saint-Christophe Astrid BAPTE, Ambassadrice de la paroisse du Saint-Esprit Nadiège et Mathieu MENCE, Ambassadeurs de la paroisse de Ducos Maguy Théodore, Ambassadrice de la paroisse de Régale Marie-Odile et Jean-Marc Controle, Ambassadeurs de la paroisse de Sainte-Marie Témoignages de que\ylques  ambassadeurs du Syn\yode de  notre diocèse conce\yrnant  leurs missions et l\yes rencontres  auxquelles ils ont \yparticipé.

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18 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 Nicole Chésimar Comment parler de synodalité au sein de l’Eglise alors que notre société est telle- ment individualiste ? A l’inverse, le chemin synodal de l’Eglise ne peut-il être une école de vie ? Certes, notre société n’est pas exemplaire. Entre les faits de plus en plus nombreux de violence, les avorte- ments excessifs, la drogue. Avec la jalousie, la méchanceté qui règnent. La critique facile. La médisance. Oui, notre société vit des heures difficiles. L’Eglise n’échappe pas à l’hypocrisie et aux jugements hâtifs. Une fois les faits établis, disons-nous que notre Eglise peut être encore plus synodale qu’elle ne l’est actuellement. Nous sommes capables de construire, de sortir de sombres sentiers, de vivre l’espérance. Nous sommes capables de réaliser des ponts. Les grands enjeux sociétaux de notre monde aux- quels nous sommes confrontés exigent que nous soyons ensemble. Le dialogue, la collaboration, les échanges permettront d’avancer. Aussi, il est indispensable de faire l’expérience de cette synodalité, chacun à notre niveau, dans notre cadre de vie, dans nos engagements respectifs. Le manque d’amour, le manque d’humilité, les attractions du monde, les ouvertures vers le monde, l’utilisation d’internet nous empêchent d’être Eglise synodale. Notre Eglise est fraternelle en surface, mais pas en profondeur. Malheureusement, nous n’avons pas encore atteint le seuil de l’abandon et l’amour gratuit, sans rien attendre en retour. Nous ne donnons pas gratuitement comme le Christ le demande. Nous pouvons prendre l’image du grain qui tombe sur une terre pas très épaisse. Il pousse vite et se fane rapidement. Cela s’explique par le fait que la terre n’est pas fortifiée et nourrie. Nous aussi, ne sommes pas assez nourris pour rester attachés au Christ. Nous sommes recentrés sur notre personne. Il y a plus de rivalités que de fraternité. Nous vivons trop dans le mensonge. Il faut garder à l’esprit que c’est la vérité qui nous rendra libres. Libres de servir. Libres de faire synodalité Des ambassadeurs du Synode répondent. Le frein essentiel est probablement l’absence du désir de travailler ensemble, dans la communion, en unité. Chacun pense à son propre projet sans voir le bien commun de tous les M artiniquais. Nous ne sommes pas suffisamment à l’écoute de l’Esprit Saint qui va vraiment vers cette unité, cette communion à Dieu. Il n’y a pas assez de vie fraternelle et d’amour entre nous. C’est ce qui nous bloque. Nous ne parvenons pas à regarder l’autre dans sa différence et à désirer cette communion. Béatrice ArnaudCommunauté du chemin Neuf Il s’agit d’une très bonne question. Ce n’est pas seulement au sein de notre Eglise que cette question se pose, mais bien au niveau de l’ensemble de la Martinique. Nous sommes entachés, pétris dans un individualisme patho- logique qui fait que l’on a tendance à se tourner vers soi et vivre sa relation à Dieu de façon égoïste. C’est mon Dieu. C’est ma prière. C’est mon groupe de prière. Il est nécessaire de changer cette vision des choses. Nous avons du mal à prendre un peu de distance et regarder l’autre afin de lui donner la main et marcher avec lui. Le synode c’est avancer ensemble. Dans notre Eglise en Martinique, les égos personnels nous empêchent de progresser. Il n’est pas rare que certaines personnes prennent l’Eglise pour leur propriété et s’en accaparent. Elles ont du mal à accueillir l’autre qui n’est pas croyant ou qui vient pour la première fois. Ce manque d’accueil et d’ouverture gangrène l’environnement. Il faudrait probablement laisser la place aux jeunes qui, avec leurs idées, pourraient créer une symbiose et porter de nouvelles perspectives aux différents mouvements de l’Eglise. C’est à chacun de nous de mettre de cotés notre orgueil, nos rivalités. Nous sommes tous frères et sœurs. Nous sommes Eglise. Notre mission est de faire connaitre Jésus et être prophète dans notre vie, par nos actes. Christelle Labat Paroisse de Sainte-Thérèse Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Nous sommes Robert MacenoResponsable de la Pastorale familiale diocésaine Nicole Chésimar Comment parler de synodalité au sein de l’Eglise alors que notre société est telle- ment individualiste ? A l’inverse, le chemin synodal de l’Eglise ne peut-il être une école d’amour entre nous. C’est ce qui nous bloque. Nous ne parvenons pas à regarder l’autre dans sa différence et à désirer cette communion. Comment parler de synodalité au sein de ? Question AN TJÈ LÉGLIZ-LA Qu'est-ce qui empêche l’Eglise de Martinique d’être synodale aujourd’hui ? ‘‘ Propos recueillis  par Nicole Chésimar ■ Pascale Jean-Pierre Paroisse de Josseaud

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19 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 MARTINIQUE 40 € GUADELOUPE 44 € GUYANE 44 € FRANCE et étranger 50 € E g lise en MARTINIQUE Et toi, O Où en es-tu ? Ils ont dit "Oui " N°641REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE — 2,00 €8 MAI 2022 Hommage au père Filopon Les "Chemins de mémoires" dans le diocèseJournée mondiale de prière pour les vocations lise MARTINIQUE MARTINIQUE "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " N°641REVUE DIOCÉSAINEREVUE DIOCÉSAINEBIMENSUELLE — 2,008 MAI 2022 E g lise en MARTINIQUE Inauguration de l'oratoire "Jésus Eucharistie" au Morne-des-Esses SSoif de miséricorde ? N°640REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE — 2,00 €24 AVRIL 2022 Hommage au père Filopon Dossier : La Miséricorde divine dans le diocèseHomélie de la Messe chrismale Règlement à l’ordre de : ADCOM Martinique Nous retourner ce bon, accompagné de votre règlement à : Eglise en Martinique Boîte Postale 586 97207 FORT de France CEDEX E g lise en MARTINIQUE Ils ont ditIls ont dit "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " Ils ont dit "Oui " Ils ont ditIls ont dit "Oui " Ils ont dit "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " "Oui " Homélie de la Messe chrismaleHomélie de la Messe chrismale Nom :  .......................................................................\1...............................................................................................................................\1.. Prénom :  .......................................................................\1...............................................................................................................................\1....... Adresse :  .......................................................................\1...............................................................................................................................\1...... Mail :  .......................................................................\1...............................................................................................................................\1...................... Tél. :  .......................................................................\1...............................................................................................................................\1...................... Code Postal / Ville :  ........................................................................\1.............................................................................................. Oui, je m’abonne ! Agenda de l’Archevêque Dimanche 1 er octobre 7h30 : Messe à la paroisse de Sainte Thérèse 19 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 ER OCTOBRE 2023 – N° 667 ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1ÉGLISE EN MARTINIQUE DU 1 Le groupe HOPEN a été fondé il y a une dizaine d’années, à l’instigation du groupe Glorious, par 4 frères de sang issus d’une famille catholique d’Avignon : Antoine, Camille, Charles et Armand. Ils sont âgés de 25 à 30 ans, sont mariés et pères de famille. Ils sont aussi engagés sur leur paroisse pour l’animation des célébrations eucharistiques. Ils seront le 6 octobre en Guadeloupe, puis le 7 octobre 2023 en Martinique pour la première fois, à l’invitation de Mgr Macaire et de Radio Saint-Louis. Ce concert est organisé en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, avec la participation des groupes mariaux, de la Pastorale familiale et la Pastorale spirituelle. En première partie de ce concert spirituel marial et familial, nous retrouverons aussi une famille qui chante : le groupe vocal THE ANGEL’S VOICES , sous la direction de Dominique Edouard Lagier. HOPEN animera également la messe dominicale le 8 octobre à l’église Emmaüs et rencontrera, les 10 et 11 octobre 2023, des collégiens et lycéens dans les établissements de l’Enseignement Catholique. Vous êtes attendus nombreux au Grand Carbet du Parc Aimé Césaire le 7 octobre 2023 : 1 er concert à 15h, deuxième concert à 19h30. En prenant votre billet, vous aidez Radio Saint-Louis à poursuivre sa mission d’évangélisation ! Nicole Déglise, Présidente de Radio Saint-Louis Concert du groupe de louange HOPEN www.radiosaintlouis.com 99.5 – 101.3 et 105.1 MHz Radio Saint-Louis, Rue Georges-Zaïre ZAC Rivière Roche 97200 Fort de France Tél. : 05 96 71 86 04 - Fax : 05 96 71 86 05 Courriel : radio-saint-louis@orange.fr L’Evangile par-dessus les toits 39 ans à votre service : 1982-2021 a été fondé il y a une dizaine d’années, à l’instigation du

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