La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux !
Prions le maître de la moisson. En célébrant cette Journée des vocations, que chaque chrétien prenne la résolution de susciter des vocations autour de lui, de les soutenir et de s’engager par sa réponse effective à Dieu. Qu’à l’appel de Dieu, chacun de nous réponde : me voici ! Saint Curé d’Ars, priez pour nous !
Prions le maître de la moisson. En célébrant cette Journée des vocations, que chaque chrétien prenne la résolution de susciter des vocations autour de lui, de les soutenir et de s’engager par sa réponse effective à Dieu. Qu’à l’appel de Dieu, chacun de nous réponde : me voici ! Saint Curé d’Ars, priez pour nous !
SOMMAIRE
- EDITORIAL
- MOT DE L'ÉVÊQUE - "Faites confiance á vos prêtres !... …Comme Jésus leur a fait confi ance"
- ÉGLISE UNIVERSELLE - Pape François - Message du pape François pour la 61ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations
- LITURGIE
-
- Présentation de la paroisse d’Ajoupa-Bouillon
- In Memoriam Père Gaston Jean-Michel
- Dédicace de la co-cathédrale de Saint-Pierre
- Qui fait naître les vocations ? Chrétien, l’avenir de ton Église et du monde dépend de ton OUI
- « Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis »
- Pèlerinage des reliques du Curé d’Ars en MartiniqueVIE DU DIOCÈSE
- PAGES JEUNES
- DOSSIER "VOCATIONS"
- ANTJÈ LÉGLIZ-LA - "La vocation de baptisé"
S'ABONNER
Pour vous abonner à la revue diocésaine "Eglise en Martinique" et le recevoir directement chez vous en avant-première :
Je m'abonne !
Abonnement en ligne sécurisé avec un compte sur l'extranet du diocèse
ou
Par courrier avec ce bulletin :
Téléchargez ici, remplissez et renvoyez le bulletin d'abonnement par courrier à l'adresse indiquée
TARIFS
- 2€ le numéro
- 40€ / annuel pour la Martinique ( 24 numéros)
- 44€ / annuel pour la Guadeloupe et la Guyane ( 24 numéros)
- 50€ / annuel pour la Métropole et l'étranger ( 24 numéros)
CONTACT
Pour toute demande liée à la revue diocésaine "Eglise en Martinique" / Gestion des abonnements, vous pouvez contacter le secrétariat :
Eve-Lyne BAZIN : egliseenmartinique@gmail.com - 0596 72 55 04
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR (DEI)
RÉDACTEUR EN CHEF : P. Crépin HOUNZA
Tirages : 8000 ex - I.S.S.N 0759-4895 Commission paritaire N°1115L87225
Mise en page - Impression : Caraïb Ediprint

Page 1
Eglise
en MARTINIQUE
N° 680
REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE – 2,00 €
21 AVRIL 2024
Hommage au père Filopon
In Memoriam Père Gaston Jean-Michel
Pèlerinage des reliques du Curé d’Ars
en Martinique
MMe voici !
Dossier : Les Vocations

Page 2
2
3
Sommaire
E
n ce 4
ème
dimanche de Pâques, nous célébrons la fête
du Bon Pasteur. L’Eglise tout entière est invitée à prier
pour les vocations. Dieu nous appelle tous à la sainteté
et il appelle chacun de nous personnellement à une mission
particulière. Jésus est le Bon Pasteur qui connaît ses brebis et
qui appelle chaque brebis par son nom. A ce niveau de l’appel
de Dieu réside pour tout homme le mystère de sa vocation
dont le cheminement se résume en trois moments : écouter,
discerner et répondre.
L’appel à la sainteté s’adresse à tous. La sainteté n’est point
réservée à quelques élites, mais concerne tous les hommes
et toutes les femmes, quels que soient le choix de vie, l’âge,
la situation géographique. Le pape Jean Paul II disait que la
vocation à la sainteté est essentielle pour tous ceux qui suivent
le Christ. Dieu nous appelle avant tout à la sainteté : « Soyez
saints parce que moi Je suis Saint ». Cette vocation universelle
est accompagnée de l’appel particulier que Dieu, dans son grand
amour et sa miséricorde, privilégie pour chacun. A travers les
vocations particulières, chaque personne est appelée à aimer
et à servir Dieu, l’Eglise et le monde de manière spécifique
avec les grâces et les charismes qu’elle a reçus. Ces vocations
incluent le sacerdoce, la vie consacrée, le mariage chrétien, les
vocations laïques. En vivant sa vocation particulière, chacun
répond indéniablement à la vocation universelle de sainteté.
Dans son message dont un extrait est publié dans notre revue
diocésaine, le pape François met en lumière toutes les vocations
et s’adresse d’une manière particulière aux jeunes en les invitant
à répondre au Seigneur. Le thème qu’il a choisi pour cette 61
e
Journée de prière pour les vocations est une exhortation qui
nous rappelle que nous sommes « appelés à semer l’espérance et
à construire la paix ».
Cette parution 680 s’approprie la thématique de la vocation. La
Pastorale des vocations très active au niveau diocésain propose
une réflexion sur le « oui » des jeunes, leur accompagnement
et le discernement pour leur engagement à la suite du Christ.
Les séminaristes, espoir sacerdotal du diocèse, témoignent de
leur vocation.
Deux figures sacerdotales illustrent cette parution : le saint
Curé d’Ars dont les reliques effectuent un pèlerinage sur les
paroisses et le père Jean Michel Gaston, décédé il y a 9 ans.
La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux !
Prions le maître de la moisson.
En célébrant cette Journée des vocations, que chaque chrétien
prenne la résolution de susciter des vocations autour de lui,
de les soutenir et de s’engager par sa réponse effective à Dieu.
Qu’à l’appel de Dieu, chacun de nous réponde : me voici !
Saint Curé d’Ars, priez pour nous !
Père Crépin Hounza ■
Dieu nous appelle !
EDITORIAL
MOT DE L’EVÊQUE
LITURGIE
VIE DU DIOCÈSE
• La Parole Dominicale
• Dis Oui à Dieu
• La vocation de baptisé
• La vocation de baptisé
• Présentation de la paroisse
d’Ajoupa-Bouillon
• In Memoriam Père Gaston Jean-Michel
• Dédicace de la co-cathédrale
de Saint-Pierre
• Qui fait naître les vocations ? Chrétien,
l’avenir de ton Église et du monde dépend
de ton OUI
• « Je ne vous appelle plus serviteurs
mais amis »
• Pèlerinage des reliques du Curé d’Ars
en Martinique
• Faites confi ance á vos prêtres !...
…Comme Jésus leur a fait confi ance
• Message du pape François
pour la 61
ème
Journée Mondiale de Prière
pour les Vocations
3
EGLISE UNIVERSELLE
6
7
8
10
11
13
AN TJÈ LÉGLIZ-LA 18
4
5
Dossier : VOCATIONS 14
EDITORIAL 2
• La vocation de baptisé• La vocation de baptiséAGENDA DE L'EVEQUE 19
DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR
RÉDACTEUR EN CHEF : père Crépin HOUNZA
MISE EN PAGE – IMPRESSION
Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. 05 96 50 28 28
TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES
I.S.S.N. 0759-4895 –
Commission paritaire N° 1115L87225
ADMINISTRATION – RÉDACTION
Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon
97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70
SERVICE DES ABONNEMENTS
Archevêché de la Martinique – BP 586
97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04
http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

Page 3
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 3
L
a réponse de Dieu à la misère
du monde se trouve dans
le psaume 88 : « J'ai trouvé
mon serviteur, je l’ai sacré de mon
huile sainte ». Dieu trouve, appelle
et envoie un Serviteur qu’il établit
dans la confiance.
Cette prophétie qui concerne le Christ
s'applique désormais à nos prêtres.
Comme l’aveugle Bartimée (cf. Mc
10,46-52) chacun d’eux a entendu
« confiance le Maître t'appelle »,
répondu en « jetant son manteau »,
et, risquant de tout perdre, a fait
confiance au Seigneur. Dieu, en
premier, fait donc confiance à ceux
qu’il a trouvés, appelés, consacrés
et envoyés pour guider le Peuple
de Dieu au nom du Bon pasteur !
Par l’évêque, ils reçoivent de l’Église
le service de l’autorité, d’avoir une
Parole vraie, pure et droite ! L’autorité
(auctoritas) est le service de « faire
grandir », de tirer vers le haut, de faire
devenir saint… Vaste programme !
Cependant, au pays des « nèg’ mawon »
rebellés et du « Konpè lapen
kouyoneuw », la mémoire collective
n’a pas totalement oublié combien
les autorités sont capables de vio-
lence, de mensonge et d’injustice.
Aux traces de l’Histoire qui engendre
des méfiances mutuelles s’ajoute la
désobéissance des métastases de
Mai 1968 : Á l’heure de la victimisa-
tion, comment exercer une autorité
bienveillante ? Ne pas être pris pour
un « Koumandè » ? Échapper aux
calomnies, aux soupçons d’autori-
tarisme, d’oppression et de rabais-
sement ?
La mission du Peuple prophète,
choisi, trouvé, appelé, envoyé par
Dieu, se fonde sur la confiance envers
les pasteurs, entre eux et vis-à-vis de
l’évêque. Sans cette confiance, les
pierres vivantes de l’Église n’ont plus
de ciment. (C’est bien la raison pour
laquelle l'Ennemi fait tout pour faire
fondre notre confiance et qu’il a réussi
à l’entamer, même au sein du clergé,
en raison des crimes, des trahisons
et des comportements inappropriés
d’un petit nombre…). Pasteurs et
fidèles doivent avoir conscience qu’il
faut remonter une lourde pente pour
restaurer la confiance. Mais cela est
nécessaire !
Comme à Simon-Pierre, avant de lui
confier sa mission de pasteur, Jésus
a demandé à chacun des prêtres :
« m'aimes-tu plus que ceux-ci ? ». Il
n’ignore pas la lâcheté de son ami,
mais avant de l’envoyer, Il lui propose
un contrat de confiance mutuelle et
personnelle ! La même question
se pose à tous ceux qui ont des
responsabilités dans l’Église : Lorsque
l’évêque (ou un prêtre en son nom),
confie une mission, il ne peut éviter ce
« est-ce que tu m’aimes » personnel.
Certes, nos pasteurs ne sont pas le
Christ, et ne donnent pas de mission
en leur nom propre, mais au Nom
de Jésus qu’ils représentent. Mais
n’oublions pas que chaque prêtre,
malgré les limites et les faiblesses
de sa vie, a donné son existence
au Seigneur qui l’a choisi, consacré
et envoyé dans la confiance. Nos
prêtres méritent encouragement et
loyauté, car chacun est aimé de Dieu
et a aimé Dieu jusqu’à lui sacrifier
son existence. Cet engagement a
été confirmé par l’Église qui nous
les envoie. Ensemble, célébrons ce
don. Et que les prêtres, nos pasteurs,
renouvellent ce « oui » dans lequel
ils expriment leur confiance en Dieu
et en l’Église à travers l’évêque.
Renouvelons-leur notre confiance !
Faisons aussi confiance à l'évêque
qui, si humain soit-il, a le devoir
impérieux de nous « Montrer Jésus »
et devra en rendre compte devant
Dieu. Chers prêtres, toute mission est
impossible, boiteuse et dangereuse
sans un lien personnel d’amitié et
de confiance avec l’évêque : « Tu
m'envoies en mission et me fais
confiance au nom de Jésus, je te fais
confiance ». De tout cœur et sans
crainte promettez-lui loyalement
obéissance pour être les prêtres, les
prophètes et les serviteurs du salut
de vos frères.
Enfin, tous ensemble, à la suite du
Seigneur, redisons solennellement
et publiquement notre confiance
réciproque. Ainsi commence la
Communion des saints !
(*Extrait de l’homélie de la messe chrismale
du 27 mars 2024)
+ Fr David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France
■
Faites confiance à vos prêtres !...
…Comme Jésus leur a fait confiance.*
MOT DE L’ÉVÊQUE

Page 4
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 6804
EGLISE UNIVERSELLE
C
hers frères et sœurs !
La Journée mondiale de Prière
pour les Vocations nous invite,
chaque année, à considérer le don
précieux de l’appel que le Seigneur
adresse à chacun de nous, son
peuple fidèle en chemin, pour que
nous puissions prendre part à son
projet d’amour et incarner la beauté
de l’Évangile dans les différents états
de vie. Écouter l’appel divin, c’est loin
d’être un devoir imposé de l’extérieur,
peut-être au nom d’un idéal religieux ;
c’est au contraire la manière la plus
sûre que nous ayons d’alimenter le
désir de bonheur que nous portons
en nous […]
Ainsi, cette Journée est toujours
une belle occasion de rappeler
avec gratitude devant le Seigneur
l’engagement fidèle, quotidien
et souvent caché de ceux qui ont
embrassé un appel qui engage toute
leur vie. Je pense aux mères et aux
pères qui ne pensent pas d’abord
à eux-mêmes […]. Je pense à ceux
qui accomplissent leur travail avec
dévouement et esprit de collaboration ;
à ceux qui s’engagent, dans divers
domaines et de différentes manières,
pour construire un monde plus juste,
une économie plus solidaire, une
politique plus équitable, une société
plus humaine : à tous les hommes
et femmes de bonne volonté qui se
dépensent pour le bien commun. Je
pense aux personnes consacrées, qui
offrent leur existence au Seigneur dans
le silence de la prière comme dans
l’action apostolique, parfois dans des
zones frontalières et sans épargner
leurs énergies, en faisant progresser
leur charisme avec créativité et en le
mettant à la disposition de ceux qu’ils
rencontrent. Et je pense à ceux qui ont
accueilli l’appel au sacerdoce ordonné
et qui se consacrent à l’annonce de
l’Évangile et qui rompent leur vie, avec
le Pain eucharistique, pour leurs frères,
en semant l’espérance et en montrant
à tous, la beauté du Royaume de Dieu.
Aux jeunes, en particulier à ceux qui se
sentent éloignés ou qui nourrissent une
méfiance envers l’Église, je voudrais
dire : laissez-vous fasciner par Jésus,
adressez-lui vos questions importantes,
à travers les pages de l’Évangile, laissez-
vous inquiéter par sa présence qui
nous met toujours salutairement en
crise. Il respecte plus que tout autre
notre liberté, il ne s’impose pas mais
se propose : laissez-lui de l’espace et
vous trouverez votre bonheur en le
suivant et, s’il vous le demande, en vous
donnant complètement à Lui.
[…]
Pèlerins d’espérance et
constructeurs de paix
Mais que signifie être pèlerins ? Celui
qui entreprend un pèlerinage cherche
d’abord à savoir clairement quel est
le but, et il le porte toujours dans son
cœur et dans son esprit. Mais en même
temps, pour atteindre cet objectif, il
faut se concentrer sur le pas présent.
[…] Ainsi, être pèlerins signifie repartir
chaque jour, toujours recommencer,
retrouver l’enthousiasme et la force
de parcourir les différentes étapes du
parcours qui, malgré les peines et les
difficultés, ouvrent toujours devant
nous de nouveaux horizons et des
panoramas inconnus. […]
Être pèlerins d’espérance et
constructeurs de paix signifie alors
fonder notre existence sur le roc de
la résurrection du Christ, sachant que
chacun de nos engagements, dans la
vocation que nous avons embrassée et
que nous portons en avant, ne tombe
pas dans le vide. […]
Le courage de s’impliquer
Pour tout cela, je dis encore une fois,
comme lors des Journées Mondiales
de la Jeunesse à Lisbonne : “Rise up ! –
Levez-vous !”. […] Attachons-nous à
la vie et engageons-nous dans le soin
affectueux de ceux qui nous entourent
et de l’environnement dans lequel
nous vivons. Je vous le répète : ayez le
courage de vous impliquer !
Levons-nous donc et mettons-nous en
chemin comme pèlerins d’espérance,
car, comme Marie le fit avec sainte
Élisabeth, nous pouvons nous aussi
apporter des annonces de joie,
engendrer une vie nouvelle et être des
artisans de fraternité et de paix.
François
Rome, Saint-Jean-de-Latran, le 21 avril 2024,
4
ème
Dimanche de Pâques ■
Appelés à semer l’espérance et à construire la paix
PAPE FRANÇOIS - 21 avril 2024
Pour la 61
ème
Journée Mondiale
de Prière pour les Vocations

Page 5
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 55
Dimanche 21 avril 2024
laP Parole DDominicale
4
ème
dimanche de Pâques - Année B
Prière d’introduction
Seigneur Jésus, toi le Bon Pasteur, merci
pour ta grâce qui nous révèle ce que tu es.
Par ta grande miséricorde, apprends-nous
à répondre à ton appel. Toi qui vis et règnes
pour les siècles des siècles.
Points de réflexion
➊ « Je suis le Bon Pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis et mes brebis me
connaissent ». Telle est la déclaration de
Jésus en ce 4ème dimanche de Pâques
de l’année B, où l’Eglise célèbre la J ournée
mondiale de prière pour les Vocations. En
quoi nous sentons-nous interpelés par
cette maxime ?
Nous sommes en mesure de comprendre
que le Christ ressuscité a fait l’usage de ce
nom de pasteur, juste pour nous parler
de la proximité de Dieu avec son peuple.
Il est le Bon Pasteur, dans le vrai sens du
thème, celui qui marche à la tête de son
troupeau, qui l’accompagne sans vouloir
dominer. Telle est la mission de Jésus dans
notre humanité fragilisée par la violence.
Son Amour nous guérit et nous permet
de vivre en toute quiétude.
➋ En exerçant sa mission de
pasteur, Jésus a fait preuve d’un
dévouement incomparable,
d’une grande générosité,
de compassion à l’égard de
ses brebis. Voilà pourquoi
il déclare : « Je suis le bon
Pasteur ; je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent. »
(Jn 10,14). Dans son écrit, saint
Jean nous invite à reconnaître la
royauté de Jésus. Il n’est pas venu pour
être servi, mais pour servir (Mt 20,28). Il
est en fait : le « Berger par excellence ».
En écoutant sa voix, nous devons porter
en nous ce sentiment de résonnance et
d’appartenance. Jésus, par ses paroles et
ses actions, se veut être : un modèle de
Pasteur. Il a voulu que nous prenions le
relais.
➌ En célébrant la journée mondiale de
la prière pour les vocations, Dieu nous
appelle tous à être de bons pasteurs
en vue de prendre soin de son peuple.
C’est toujours dans la liberté qu’il nous
appelle. Il tient compte de notre adhésion.
Souvenons-nous, qu’un jour, Jésus appelle
Pierre pour lui confier la clef de son Eglise.
Il lui dit : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu
vraiment ? ». Il lui répond : « Oui Seigneur !
Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois
le Pasteur de mes brebis. » (Jn 21,16).
En fait, le but principal de toutes vocations,
c’est de répondre efficacement à l’appel
d’amour de Dieu, de lui faire confiance ;
de nous mettre débout, en marche vers
l’espérance. Qui que nous soyons, écoutons
la voix du Seigneur qui nous appelle. Il veut
que nous soyons : de bons pasteurs pour
prendre soin de son peuple. Sa passion
est de rassembler toutes ses brebis dans
l’unité de l’Amour. Bien qu’il y ait des brebis
galeuses qui ne connaissent pas encore la
voix de leur pasteur, ce n’est pas grave. Dieu
sait comment s’y prendre. Car bientôt, il y
aura un seul troupeau et un seul Pasteur
(Jn 10,16). Quelle grâce !
Je dialogue avec Jésus
Seigneur Jésus, toi qui connais parfaitement
tes brebis, Tu as donné ta vie pour que
les faibles l’aient en plénitude. Voilà que
tu nous appelles aujourd’hui à être bon
pasteur, ce qui n’est possible que si nous
devenons semblables à toi. Rends-nous
fort pour cette mission.
Résolution
En ce dimanche du Bon Pasteur et
de la Journée réservée pleinement
à la prière pour les vocations,
retissons notre lien filial avec
Dieu notre Père. Encourageons
nos jeunes dans la liberté de
leur conquête. Qu’ils marchent
dans la joie du Christ.
Père Paul-Rosemond François
Paroisse d’Ajoupa-Bouillon■
Actes 4,8-12 • Psaume 117 (118) • 1Jean 3,1-2 • Jean 10,11-18
LITURGIE
troupeau, qui l’accompagne sans vouloir
dominer. Telle est la mission de Jésus dans
notre humanité fragilisée par la violence.
Son Amour nous guérit et nous permet
En exerçant sa mission de
pasteur, Jésus a fait preuve d’un
dévouement incomparable,
d’une grande générosité,
Pasteur ; je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent. »
(Jn 10,14). Dans son écrit, saint
Jean nous invite à reconnaître la Jean nous invite à reconnaître la
devenons semblables à toi. Rends-nous
fort pour cette mission.
Résolution
En ce dimanche du Bon Pasteur et
de la J
à la prière pour les vocations,
retissons notre lien filial avec
Dieu notre Père. Encourageons
nos jeunes dans la liberté de
leur conquête. Qu’ils marchent
dans la joie du Christ.

Page 6
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 6806
L
'Ajoupa-Bouillon, commune du
Nord de la Martinique. Le terri-
toire s’étend sur 1230 ha environ,
29 quartiers. La population (Bouillonaise),
1907 habitants en 2020 et aujourd’hui
1736. Située sur les hauteurs, à proximité
de la montagne Pelée. Elle est accessible
au départ de Fort-de-France par La RN 1,
en passant par le Lamentin, Robert, Trinité,
Sainte-Marie, Marigot, et du Lorrain. La RN 2,
par Schoelcher, Case-Pilote, Bellefontaine,
Carbet, Saint-Pierre et Morne-Rouge. La RN
3 en passant par la Trace et le Morne-Rouge
trajet le plus court 40 kms.
Avec ses traits pittoresques et ses beaux
paysages, Ajoupa-Bouillon garde le titre de
la ville la plus fleurie de la Martinique. Ce qui
fait d’elle, une commune d’exception. Elle
est rurale. Ses principales activités sont les
cultures maraîchères et l’élevage. Le secteur
touristique est relativement développé sur
la commune ; l’activité économique est
complétée par de petits commerces.
La commune de L'Ajoupa-Bouillon
tiendrait son nom de Jean Gobert,
Sieur de Bouillon, originaire du
Languedoc. Celui-ci avait fait
construire sur le bord du chemin,
un « ajoupa » que le hasard fit
servir de point de repère à ceux
qui voyageaient dans ce quartier. Un abri
provisoire appelé : « case caraïbe ».
Son Histoire
L'Ajoupa-Bouillon est un lieu-dit : « puis
hameau ». En 1837, elle est rattachée
à la communauté du nord, composée
de Macouba et de Basse-Pointe. En 1889, elle
est érigée en commune. En août 1902, très
touchée par l'éruption de la M ontagne Pelée,
toute la zone est évacuée jusqu'en 1906.
C’est en 1848, que fut érigée l'église :
Immaculée Conception à partir d’une
chapelle construite autour d’une croix, sur un
terrain qui servait de cimetière aux esclaves.
Après d’importants travaux réalisés par
M. Jaring, elle est desservie par le curé de
Basse-Pointe, puis celui de la Grande Anse
avant de recevoir le curé titulaire en 1877 :
François Pierre Outil.
Le clocher est rajouté en 1880, puis
démoli en 1962. Classée à l'inventaire
supplémentaire des monuments
historiques (1993). En 2001, l’édifice
bénéficie de plusieurs campagnes de
restauration qui lui rendent son clocher
d’origine. L’église restaurée est inaugurée
le 13 décembre 2009 par Mgr Michel
Méranville.
Père Paul-Rosemond François
Paroisse de l’Ajoupa-Bouillon
■
terrain qui servait de cimetière aux esclaves.
Paroisse de l’Ajoupa-Bouillon
• Il n’y a pas de chapelle.
• Pas de salariés, mais 12 bénévoles.
• Les temps forts qui sont déjà
programmés :
- Confirmation : 27 avril,
à Basse-Pointe, à 9h
- 1
ère
Communion : 2 juin, à 8h
- Profession de foi : 16 juin, 8h.
Basse-Pointe, puis celui de la Grande Anse
VIE DU DIOCÈSE
L'Ajoupa- Bouillon Paroisse de l'Immaculée Conception
La paroisse d’Ajoupa-Bouillon
Horaires des messes
en semaine et dimanche
• Mardi, mercredi, vendredi : 6h30.
• Samedi : 6h30 et 18h.
• Dimanche : 8h
Horaires du bureau paroissial :
• Lundi 8h30 à 10h30
Permanence du curé
• Mercredi de 8h à 13h.
• Vendredi de 7h30 à 10h.
• L’église est ouverte chaque jour
de 6h30 à 17h.
Paroisse de
l’Immaculée Conception
Curé : M. L’Abbé Paul-Rosemond
François (4 Septembre 2020…).
Projets : Evangélisation des jeunes
de rues, formation des catéchistes,
réactiver les PCE.
Caractéristiques de la
paroisse : La simplicité des gens.
Solidarité, des fidèles assidus dans la
prière. Des sites pittoresques.

Page 7
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 7
N
é le 18 décembre 1911 à Fort de
France, il y a passé la plus grande
partie de son enfance avant de
partir à 14 ans pour l’É cole des missions
des Spiritains à Allex dans la Drôme où
il restera jusqu’au bac. Il part ensuite au
grand séminaire en 1929, d’abord à Alger,
où il découvrira l’Islam et l’histoire de l’Eglise
d’Afrique du Nord, puis à Gap à partir de
1932. C’est le 21 décembre 1935, à l’âge de 24
ans, qu’il est ordonné prêtre à la cathédrale
de Fort-de-France par Mgr Lequien. Il est le
prêtre du Tricentenaire ! Il reçoit sa première
affectation de vicaire au Saint-Esprit (1936)
avant d’être nommé le 14 janvier 1937 curé
du Morne-Vert. Il y créera la J.A.C., la
Jeunesse Agricole Chrétienne,
devenant un des 3
aumôniers fondateurs
de l’Action Catholique
en Martinique avec le
père Pulvar (J.E.C.) et
le père Bocquilon
(J.O.C.). Il y restera
jusqu’en 1944. Là
aussi, pour aider
les jeunes mères de
famille, dont les maris
mobilisés ne pouvaient
plus travailler dans les
champs, il prendra l’initiative de
créer une crèche assurant la garde des
enfants pendant la journée. Ensuite, il sera
successivement curé de Rivière-Salée, du
Morne-des-Esses et enfin curé du Vauclin
où il restera 15 ans. En application de la
Doctrine sociale de l’Eglise, il y développera
l’action sociale de l’Action catholique
agricole et rurale, notamment avec le
Mouvement familial rural. De nouvelles
missions lui seront ensuite confiées, et
en particulier en 1967, la direction des
Œuvres diocésaines, avec son installation
à Plateau Fabre à Fort-de-France, en tant
que vicaire épiscopal. Il proposera un plan
pour favoriser la synergie entre paroisses
et mouvements diocésains et suivra en
particulier le travail d’Humanisme chrétien,
de Vie Nouvelle et des Equipes Enseignantes,
des mouvements de jeunesse, Scouts et
Guides, de l’Action catholique de l’Enfance.
Il assumera également la responsabilité
de la présence catholique sur les médias
audiovisuels et, dès les années 1950, il lui
sera demandé par l’évêque de participer
aux nouvelles émissions du dimanche sur
radio et télévision, devenant ensuite « Le
Jour du Seigneur ». Il est alors en Martinique
« le prêtre qui parle à la télé » ! Il sera ensuite
secondé par le père Anglio au SDRT. En 1982,
profitant de l’ouverture des ondes aux
« radios libres », il se lancera, à 71 ans, dans
sa dernière création : celle de Radio Saint
Louis ! Il s’appuiera au début sur les jeunes
des mouvements d’Action catholique
et se battra avec eux et le soutien de
nombreux donateurs pour obtenir
en 1992 la reconnaissance par
Mgr Marie-Sainte de Radio
Saint Louis comme radio
officielle du diocèse. Il
en assurera la direction
effective pendant 13 ans
avant d’en devenir le
conseiller spirituel et de
continuer jusqu’à la fin de
sa vie la production de son
émission hebdomadaire
Regard sur la Bible le mercredi
matin. A la fin de sa vie, il trouvera
la force d’accompagner l’aumônerie
de la prison et du CHU. Grand témoin de
l’Evangile en Martinique pendant 80 ans,
avec son enthousiasme communicatif, sa
force de conviction et sa volonté d’appeler
à travailler à la vigne du Seigneur, il aura
suscité d’innombrables vocations de clercs
et de laïcs engagés ! En reconnaissance pour
son travail inlassable, sur proposition de
Mgr Michel Méranville, le pape Benoît XVI,
le nommera en décembre 2009 Prélat de sa
Sainteté. Le 21 avril 2024, dans les jardins du
presbytère des Trois-Ilets, lors de Journée
de la Pastorale sociétale, une messe en
mémoire de Mgr Jean-Michel sera présidée
par Mgr David Macaire à 14h. Du haut du
ciel, cher père, continuez à veiller sur la
Martinique !
Michel et Nicole Déglise■
Le 21 avril 2015, dans sa
104
ème
année, après une vie
au service du Seigneur et
de l’Eglise en Martinique,
Mgr Gaston Jean-Michel a
rejoint la Maison du Père.
Guides, de l’Action catholique de l’Enfance.
Il assumera également la responsabilité
In Memoriam In Memoriam
Père G
In Memoriam
G
In Memoriam
aston Jeanaston Jean-Michel
Le 21 avril 2015, dans sa
du Morne-Vert. Il y créera la J.A.C., la
Jeunesse Agricole Chrétienne,
devenant un des 3
aumôniers fondateurs
de l’Action Catholique
en Martinique avec le
père Pulvar (J.E.C.) et
le père Bocquilon
(J.O.C.). Il y restera
jusqu’en 1944. Là
aussi, pour aider
les jeunes mères de
famille, dont les maris
mobilisés ne pouvaient
plus travailler dans les
champs, il prendra l’initiative de
créer une crèche assurant la garde des
et se battra avec eux et le soutien de
nombreux donateurs pour obtenir
en 1992 la reconnaissance par
Mgr Marie-Sainte de Radio
Saint Louis comme radio
officielle du diocèse. Il
en assurera la direction
effective pendant 13 ans
avant d’en devenir le
conseiller spirituel et de
continuer jusqu’à la fin de
sa vie la production de son
émission hebdomadaire
Regard sur la Bible
matin. A la fin de sa vie, il trouvera
la force d’accompagner l’aumônerie
de la prison et du CHU. Grand témoin de
nombreux donateurs pour obtenir

Page 8
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 6808
C
onstruite en 1654, elle est devenue
cathédrale en 1853, et fut consacrée
en 1859. L'édifice a été détruit le 8
mai 1902 et reconstruit de 1923 à 1929.
La reconstruction actuelle est la volonté
des municipalités qui se sont succédé
ces dernières années. Elles ont voulu
que la cathédrale retrouve son aspect
d’avant l’éruption de 1902. Les travaux de
rénovation ont duré dix années.
Pour bien marquer la séparation de l’Église
et de l’Etat, la cérémonie s’est déroulée en
deux étapes. La première, sur le parvis, avec
une série de discours de représentants
politico-administratifs : le maire de la
commune, le président de la Collectivité
territoriale de la Martinique (CTM), le préfet
du département et l’archevêque dont c’est
la cathédrale. Le maire et l’archevêque
ont dévoilé la plaque commémorative. La
seconde étape conduite par Mgr David
Macaire, consistait à bénir les murs
extérieurs. Après ce rite, l’archevêque a
frappé à trois reprises avec le pied de sa
crosse la grande porte de l’édifice. La foule
et la chorale paroissiale, La Maîtrise de la
Cathédrale, ont psalmodié le psaume 23
(24) « Porte, levez vos frontons, élevez-
vous portes éternelles, qu’il entre le roi
de gloire ». L’évêque, les prêtres, les
diacres, les religieux et religieuses et tout
le peuple de Dieu ont fait leur entrée avec le
chant : « Peuple de prêtres, peuple de rois,
assemblée des saints… ». L’immense voûte
de la cathédrale a amplifié ce beau chant
d’entrée repris en chœur. Les autres rites
de consécration se sont déroulés sous les
yeux de l’Assemblée. L’archevêque a tracé
Dédicace
de la
co-cathédrale de Saint- Pierre
Après plusieurs reports dus à des retards de livraison de chantier, la date du 2 avril 2024 a été
retenue pour la dédicace de la Co-cathédrale de Saint-Pierre, au second jour de l’octave de
Pâques. Bien que ce soit mardi, un jour en semaine, des femmes et des hommes politiques et des
fidèles ont accouru de toute la Martinique pour prendre part à l’événement tant attendu, à savoir
la consécration de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption qui fait la fierté de notre île.
2022 20242024202420242024202420242024202420242024202420242024La cathedrale en 1902 avant la catastropheLa cathedrale en 1902 avant la catastrophe
©Ville de Saint-Pierre (FB)
VIE DU DIOCÈSE

Page 9
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 9
dans du sable l’alphabet grec et latin. Il a bien fait
ressortir l’Alpha et l’Oméga qui sont deux lettres
par lesquelles Dieu se nomme (Apocalypse 22,13).
Il a ensuite procédé à la consécration des douze
croix tracées sur douze colonnes qui représentent
les apôtres. Il a aussi consacré l’autel, le lieu par
excellence où sont consacrés le pain et le vin comme
le soir du Jeudi Saint. L’évêque a installé le Saint-
sacrement dans le tabernacle de l’autel majeur,
ce dernier avait été consacré la veille. Notons que
des reliques des saints Augustin, Thomas d’Aquin,
Georges, Amadour, Jeanne de Lestonnac, Camille
de Lellis, Benoît, Barbe et de la terre du tombeau
de saint Pierre sont présentes dans le sépulcre
creusé au centre de l’autel majeur. Leur présence
dans la cathédrale est un vaste réservoir de grâce à
notre disposition. Nous pouvons nous arrêter pour
invoquer leur mérite sur nous, afin de mener une
vie plus ajustée au cœur de Dieu.
La garde républicaine venue de Métropole pour la
circonstance ainsi que des chanteurs des Voix des
outre-mer, par des mélodies suaves, ont participé
à la grande liturgie de la dédicace de la cathédrale.
Une œuvre d’art de 65 kg en verre fusionné en
multicouches dénommée « Les larmes de sang »,
offerte par l’artiste martiniquais Régis Granville, a
été installée dans le narthex. Au-dessus de cette
œuvre, un nouveau vitrail a été dévoilé. Celui-ci,
offert par l’association Soroptimist, représente
le blason de Mgr Macaire. La phrase « Jesum
Ostende » (Montre Jésus) est une invitation faite
à tous pour « montrer Jésus partout en Martinique
et au-delà, personnellement et en Église ».
La fête s’est poursuivie avec des partages à la
place Ernoult ainsi que dans les jardins de l’ancien
presbytère. La communauté paroissiale de Saint-
Pierre est heureuse de poursuivre son action
de grâce par des concerts et des visites. En effet,
tous ceux qui voudraient prendre un temps de
recueillement y seront fraternellement accueillis.
La cathédrale continuera son embellissement.
Il lui manque la statue de la Vierge qui trônera
au-dessus de la cathédrale pour accueillir tous ceux
qui s’y arrêteront pour se recueillir ; il lui manque
aussi des écrans pour projeter les chants lors des
cérémonies. Individuellement, en famille, vous
pouvez faire vos dons sur le site de l’archevêché
ou à la cathédrale. Nous vous remercions de tout
cœur pour votre générosité.
Père Arnauld Serge Houévoyéha.
Curé de la paroisse de Saint-Pierre
■

Page 10
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 68010
VIE DU DIOCÈSE
Ce quatrième dimanche de Pâques, dont la liturgie nous présente la parabole du Christ Bon
Berger, est traditionnellement choisi comme Journée mondiale de prière pour les vocations.
N
ous le savons hélas trop bien :
depuis quelques décennies, le
nombre des candidats au sacerdoce
est en chute libre ou quasi-inexistant, et
la tendance au redressement, si souvent
annoncée, n’est guère significative. Que
se passe-t-il ? Le Seigneur, cesserait-il
d’appeler des jeunes à travailler dans sa
vigne ? Ne serait-ce pas plutôt nous qui
sommes devenus sourds à ses appels ?
Je dis « nous » bien que l’appel soit bien
sûr personnel ; mais pour que le dialogue
entre Dieu et son élu puisse s’instaurer, un
ensemble de conditions est requis, qui
implique la famille, la paroisse, l’école,
bref, l’entourage chrétien du jeune que
Dieu a choisi. Il est clair que l’appel du
Seigneur passe par des médiations ;
où même s’il résonne directement au
cœur de l’intéressé, celui-ci a besoin
du discernement, du soutien, de la
confirmation de son entourage. Or, si les
proches ne croient plus à la grandeur de
la vocation sacerdotale, s’ils ne sont plus
convaincus de la grâce extraordinaire
qu’elle représente, si leur attitude ou
leurs paroles sont plutôt dissuasives, il y a
beaucoup à parier que l’appel n’aboutira
pas et que la vocation sera étouffée et
avortée.
Chaque vocation sacerdotale est enfantée
par l’Église tout entière ; en premier lieu
par l’Église domestique où le candidat
a grandi, et l’Église locale où il a reçu les
sacrements d’initiation chrétienne. Pour
qu’il y ait plus de prêtres et de bons
prêtres en Martinique, cela dépend de la
vie de foi et d’espérance de nos familles,
de nos communautés ecclésiales. Or, tout
enfantement est source de souffrances :
« Pour faire un prêtre, disait Saint Jean
Bosco, il faut beaucoup de larmes, de
sueur et de sang ! » La Martinique a besoin
de prêtres. Mais sommes-nous prêts à
payer ce prix pour voir s’agrandir le
corps sacerdotal si fragile sur
notre île ? Sommes-nous
prêts à prendre les devants
et à assiéger le Cœur du Christ
pour qu’il accède à notre demande ? Un
besoin qui ne s’exprime pas n’est pas
satisfait. Est-ce que nos familles et nos
paroisses sentent et sont conscientes de ce
besoin de prêtres ? Ont-elles
l’habitude et la ferme
décision d’en parler avec
les enfants et les jeunes
qui sont les potentiels lieux
de vocation sacerdotale et religieuse ?
Est-ce que nos paroisses partagent et
diffusent l’urgence de satisfaire ce besoin
? En parlent-elles à Celui qui suscite des
pasteurs selon son cœur ? Le saint curé
d’Ars dont les reliques visitent notre
diocèse, disait que l’Eucharistie et le
Sacerdoce sont des dons de l’amour du
Cœur de Jésus : c’est donc à Jésus qu’il
faut nous adresser pour obtenir les prêtres
dont notre Église a un urgent besoin.
Jésus le Bon Pasteur appelle toujours, mais
seules « les brebis qui écoutent sa voix »
et accueillent sa Parole dans un cœur
disponible et aimant, entrent dans son
intimité – « je les connais » dira-t-il dans
l’Évangile du dimanche des Vocations. Tout
commence par l’apprentissage de l’écoute.
Quelle est la valeur de l’écoute dans nos
familles ? Parent, prends-tu plaisir à écouter
ton enfant ? Apprends-tu à ton enfant l'a
priori à t’écouter ? S’il ne t’écoute pas, toi
qu’il voit, comment écouterait-il Jésus qu’il
ne voit pas ? Il n’y aura pas de prêtres
demain pour notre Église martiniquaise
s’il n’y a pas aujourd’hui un apprentissage
sérieux de l’écoute des jeunes et par
les jeunes. Tout commence dans et par
l’écoute. L’écoute nous ouvre à la vraie
liberté.
À nous de choisir donc : la pseudo-
liberté d’une autonomie qui n’est bien
souvent qu’un prétexte pour céder aux
désirs du vieil homme, comme certains
le soutiennent à propos des actes anti-
natures conduisant à la mort spirituelle ;
ou bien la véritable liberté acquise au prix
des efforts patiemment consentis, au prix
des ‘Oui’ successifs avec l’aide de la grâce,
sur le chemin de la vérité et de la vie, à la
suite du « Bon Pasteur ». C’est pourquoi la
recrudescence des vocations sacerdotales
est étroitement liée à la conversion de
l’Église tout entière, de chaque famille
et de chaque chrétien. Les prêtres de
demain seront le fruit de la conversion
des chrétiens d’aujourd’hui, qui auront
accepté d’entrer pleinement dans l’Alliance
que le Seigneur renouvelle chaque jour
dans l’Eucharistie. À chaque Eucharistie,
Dieu, « fait de nous la lumière des nations
pour que, grâce à toi, le salut parvienne
jusqu’aux extrémités de la terre. »
Dieu a fait de toi, sa lumière et son témoin, à
toi de « le reconnaître comme ton Seigneur
et ton Dieu » qui t’a fait, à toi de choisir de
dire OUI pour que ton Église vive.
Père Grégoire-Sylvestre Gainsi■
Qui fait naître les vocations ?
Chrétien, l’avenir de ton Église et du monde dépend de ton OUI.
payer ce prix pour voir s’agrandir le
corps sacerdotal si fragile sur
notre île ? Sommes-nous
prêts à prendre les devants
et à assiéger le Cœur du Christ
pour qu’il accède à notre demande ? Un
besoin qui ne s’exprime pas n’est pas
satisfait. Est-ce que nos familles et nos
paroisses sentent et sont conscientes de ce
besoin de prêtres ? Ont-elles
qui sont les potentiels lieux
de vocation sacerdotale et religieuse ?
Est-ce que nos paroisses partagent et À nous de choisir donc : la pseudo-

Page 11
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 11
A l’occasion du dimanche du Bon Pasteur, notre Mère l’Eglise nous invite à porter notre regard
et nos prières sur les vocations et spécialement la vocation au sacerdoce. Suivre le
Christ de manière radicale implique ou suppose d’abord un amour véritable, une
expérience personnelle et profonde avec le Christ. De cet amour préférentiel
pour Jésus Christ, le candidat au sacerdoce devra développer une disposition
intérieure fondamentale pour répondre à son appel.
➊
Être disponible aux appels
de l’Esprit et aux médiations
de l’Eglise
Toute vocation est d’abord une histoire
d’amour, un cœur à cœur entre ce
Dieu Un et Trine et cet homme pauvre
pécheur qui se laisse séduire. Accepter
de s’interroger avec l’Esprit sur un appel,
c’est accepter de faire confiance à l’Eglise
avec ses insuffisances, ses limites.
C’est d’abord accepter d’en parler avec
son curé de paroisse ou à une personne
digne de confiance qui peut l’aider à un
pré-discernement. C’est ensuite accepter
d’être orienté vers le père Sosthène
Godjo, responsable de la P astorale des
vocations et du F oyer Saint Dominique
Savio. C’est accepter de participer à des
retraites, des week-ends de réflexion,
de recollection avec comme objectif non
pas d’envoyer chaque jeune ou moins
jeune au séminaire, mais de l’aider à
grandir en maturité pour lui permettre
d’éclairer son choix.
Une première étape est franchie
lorsque le jeune ou le moins jeune
demande son admission en année de
propédeutique. Cette année se fait
généralement à Paris à la maison Saint
Augustin où seront posées les bases
d’une formation humaine intellectuelle
et spirituelle nécessaires à la poursuite
au séminaire. A l’issue de cette année,
en fonction des recommandations des
pères formateurs de la Maisons Saint
Augustin, le jeune ou le moins jeune
demande (ou pas) de manière libre son
entrée au grand séminaire à son évêque.
C’est la deuxième étape.
Le temps du séminaire (qui se passe
généralement au séminaire Saint
Cyprien de Toulouse) dure au minimum 6
années, durant lesquelles le candidat au
sacerdoce par une formation humaine,
intellectuelle, spirituelle et pastorale
de plus en plus en plus approfondie
continuera d’affiner son discernement
et découvrira les joies, les difficultés
et les renoncements du ministère de
prêtre. Au cours de cette formation,
l’accompagnateur spirituel aura un rôle
clé dans le processus de maturation
du séminariste. Il devra l’aider à faire
la lumière sur ses zones d’ombre, ses
faiblesses.
Tout au long de leur parcours,
Mgr Macaire, par l’intermédiaire de
son délégué aux séminaristes, veille au
bien-être et à la croissance spirituelle et
humaine des séminaristes.
Enfin, le temps venu, il y a l’acte libre que
pose le séminariste en demandant (ou
pas) son admission aux ordres.
Le parcours semble être long... Mais tout
au long de ces années le candidat au
sacerdoce devra être en vérité avec lui-
même et avec l’Eglise. Être en vérité avec
lui-même c’est accepter ses limites, c’est
accepter de purifier les raisons profondes
de son appel (peur du monde, rôle de la
famille ou autre). C’est accepter aussi
de grandir en maturité pour assumer
pleinement ses choix, poser des actes
libres, parce que dictés par l’amour seul
du Christ.
➋
Les joies et souffrances
du prêtre en Martinique
On ne devient pas prêtre pour connaître
une ascension, une réussite sociale. Il
n’y pas de carrière dans l’Eglise. La seule
ambition qui anime le cœur de tout prêtre
est d’aimer de tout son cœur, de toute son
âme, de toutes ses forces et de tout son
esprit le Seigneur et d’être au service du
peuple de Dieu. Le prêtre en Martinique
est, à l'image de son Sauveur, porteur de
joie, d’Espérance
et homme de
souffrance. Sa vie
est faite de rencontres
quotidiennes après les messes du matin,
après des funérailles, au presbytère, dans
le quartier, ou dans l’accompagnement
de groupes, de couples de personnes :
c’est la pastorale ordinaire. Les joies sont
nombreuses car il est le témoin privilégié
de l’œuvre de Dieu dans la vie des fidèles
et dans la sienne aussi. Une conversion,
une repentance, ou une réconciliation
sont des joies immenses.
C’est aussi un homme de douleurs. Il
porte toutes les souffrances de la terre
de Martinique (les blessures du passé,
les divisions sociétales et familiales)
mais aussi les siennes (ses limites, ses
désillusions, sa solitude).
C’est aussi un homme qui comme
Jésus connaîtra la trahison, la calomnie,
l’abandon… Mais qu’est-ce que tout cela,
face à l’amour de Dieu qu’il révèle en son
Fils Jésus ?
En conclusion … « Celui qui est appelé
sait qu’il existe en ce monde une joie
simple et pleine : celle d’être pris par
le peuple qu’on aime pour être envoyé
à lui comme dispensateur des dons
et des consolations de Jésus, l’unique
Bon Pasteur qui, plein de profonde
compassion pour tous les petits et les
exclus de cette terre, fatigués et opprimés
comme des brebis sans pasteur, a voulu
associer beaucoup de personnes à son
ministère pour rester et agir Lui-même,
dans la personne de ses prêtres, pour
le bien de son peuple ». (Pape François
17 avril 2014)
Père Jacques Platon, Délégué de l’évêque
auprès des séminaristes
■
« Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis »
et nos prières sur les vocations et spécialement la vocation au sacerdoce. Suivre le
Christ de manière radicale implique ou suppose d’abord un amour véritable, une
expérience personnelle et profonde avec le Christ. De cet amour préférentiel
et homme de
souffrance. Sa vie
est faite de rencontres

Page 12
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 68012
VIE DU DIOCÈSE
Je suis Xavier, né il y a 30 ans à Paris de parents Guadeloupéens,
séminariste pour la Martinique, et voici l’histoire de ma vocation.
Tout a commencé lorsque mon voisin Edouard m’a traîné à la
messe de force le dimanche 24 avril 2016, et c’est un diacre qui
a proclamé et commenté l’Evangile ce jour-là. Son homélie m’a
profondément ému ; elle portait sur le don total du chrétien. Mon
cœur m’a donc porté à chercher à le rencontrer à la sortie de la
messe. Il s’appelait Bernard et, calmement, m’a demandé ce que
je faisais dans la vie. Je lui ai répondu que j’étais un étudiant
ingénieur du Génie Civil, et il m’a alors proposé de lui lire
bénévolement quelques plans qu’il avait reçus dans la semaine,
concernant la construction d’une école à Madagascar.
L’Afrique a donc été la pépinière de ma vocation, et trois
expériences que Dieu m’a fait la grâce de vivre m’ont conduit à
répondre à mon appel. La première de ces expériences est d’avoir
rencontré l’ambassadrice de Madagascar quatre jours après mon
arrivée. Elle venait de prononcer un lumineux discours sur le bien
accompli par le millier de volontaires français à Madagascar.
J’ai donc cru opportun de l’approcher pour lui parler de cette
petite école pour laquelle je travaillais humblement. Et c’est avec
un sombre cynisme qu’elle m’a répondu que les associations
humanitaires sont nombreuses à Madagascar, et que toutes ne
méritaient pas son attention. J’ai compris ce jour-là que faire le
bien commence par l’aimer, et que celui qui aime tièdement le
bien ne peut le faire que tièdement.
Une seconde expérience a été de collaborer avec le groupe des Dames
de la Charité de Fianarantsoa, à Madagascar, autour de l’école de
la Seconde Chance. Un jour, Olga notre professeur de malgache est
tombée malade et a dû quitter l’école momentanément. Et voici qu’un
jour je la revois, non seulement sur pied mais s’apprêtant à passer
le permis moto pour porter des denrées de première nécessité en
brousse. Les bras m’en sont tombés puisque je pensais avoir atteint
le sommet du don de moi-même, ayant quitté famille et ambitions
personnelles pour servir les humbles de Dieu. Mais c’était sur mon
superflu que je prenais pour soutenir cette école, sur mes économies
et sur mon temps libre, et non sans en tirer une vaine gloire. Or elle
qui n'avait rien, pas même la santé, la voilà qui se donnait tout entière,
et gratuitement, à ceux qui n’avaient rien à lui rendre. Au fond de
moi-même je l’ai enviée, et c’est pour essayer de lui ressembler que
je veux aujourd’hui devenir prêtre.
Mais l’expérience décisive a sûrement eu lieu l’après-midi du
dimanche 6 août 2017. Je participais à un rassemblement à l’hôtel de
ville d’Antananarivo, et une profonde amertume m’avait envahi. Je
me sentais perdu, seul, loin de chez moi, m’étant égaré à poursuivre
des ombres décevantes. Et j’ai vu un lustre dans lequel se réfléchissait
la lumière du soleil couchant. Je ne voyais pourtant rien que je n’aie
jamais vu, mais j’apprenais alors cette vérité toute nouvelle : c’est
la bonté de Dieu qui éclaire tout ce qui est bon. Celui qui aime une
femme, c’est la bonté de Dieu qu’il aime en elle. Celui qui donne sa
vie par amour, c’est un culte qu’il rend à la générosité de Dieu. A
partir de ce jour j’ai fait ce vœu devant Dieu : de ne plus aimer
que lui, puisque c’est en lui que demeure tout ce qui est digne
d’être aimé. C’est ainsi que s’est accomplie pour moi cette vision
du prophète Daniel : « Quant à la pierre qui avait frappé la
statue, elle devint un énorme rocher qui remplit toute la terre ».
Toutes ces choses m’ont donc conduit en 2019 à vendre tout ce
que j’avais acquis en trois ans à Madagascar, pour m’offrir au
service de l’Eglise de Jésus.
Je suis né dans une famille catholique de trois
enfants, dont je suis le dernier. J’ai eu la joie de
grandir dans une famille croyante, pratiquante
et de recevoir le témoignage de la foi de mes
grands-parents et de mes parents. Les temps de prière vécus en
famille : ils m’ont permis de découvrir cette présence du Seigneur
au quotidien. « Mon secret est à moi ». Sollicité pour parler de
ma vocation, il me revient ce mot de Sainte Édith Stein à qui
une amie demandait de raconter sa rencontre avec le Christ, qui
aboutit à son baptême et à son entrée au Carmel. « Mon secret
est à moi », et au fond, à Dieu : on peut raconter des faits de
notre histoire, mais comment traduire cet indicible qui nous a
fait passer du Pourquoi moi au Pourquoi pas moi ? Ce mystère
me dépasse. C’est sans doute bien ainsi, car la vocation d’un
prêtre est d’abord « l’affaire de Dieu ». Nulle vocation ne naît
d’elle-même ni ne vit par elle-même. Une vocation émane du
cœur de Dieu et s’épanouit dans le terreau fertile des fidèles,
dans l’expérience de l’amour fraternel. L’histoire de ma
vocation débute quand j’étais très jeune. Déjà à l’âge de 6
ans j’ai senti un appel de l’intérieur à devenir prêtre, très tôt,
j’ai commencé à servir la messe. Et, c’est vraiment un lieu
qui a été porteur pour moi, le service m’a permis d’avoir un
amour incommensurable pour la messe. C’est dans ce climat
que le désir d’être prêtre est né dans mon cœur. L’amitié avec
le Christ est un élément fondamental et reconnaissable de
toute vocation au sacerdoce. Si le prêtre est l’homme de Dieu,
qui appartient à Dieu et qui aide à le connaître et à l’aimer, il ne
peut pas ne pas cultiver une profonde intimité avec Lui, demeurer
dans son amour, en faisant place à l’écoute de sa Parole ». En
interrogeant ma vie, je constate que le Seigneur s’est employé, non
seulement à faire naître ma vocation dès ma petite enfance, mais
encore à la faire minutieusement grandir, déjà au moment où j’étais
encore incapable de la questionner. Par la main des hommes et
comme par enchantement, il m’a conduit et guidé dans un chemin de
vérité où je suis encore heureux de vivre et où je continue à trouver
la joie et la force d’avancer. Quand je repense à tout ce qui s’est
passé dans ma vie et à ce que je vous dévoile dans ces quelques
lignes. Cela peut être source d’angoisse. Le futur, l’inconnu, on ne
maîtrise pas grand-chose, en fait. Seule la confiance en Jésus rend
libre, et c’est exactement ce que je demande au Seigneur pour que
Sa Volonté se fasse en moi.
Je suis Xavier, né il y a 30 ans à Paris de parents Guadeloupéens, Une seconde expérience a été de collaborer avec le groupe des Dames
Témoignage
de Joseph
d’elle-même ni ne vit par elle-même. Une vocation émane du
cœur de Dieu et s’épanouit dans le terreau fertile des fidèles,
dans l’expérience de l’amour fraternel. L’histoire de ma
vocation débute quand j’étais très jeune. Déjà à l’âge de 6
ans j’ai senti un appel de l’intérieur à devenir prêtre, très tôt,
j’ai commencé à servir la messe. Et, c’est vraiment un lieu
qui a été porteur pour moi, le service m’a permis d’avoir un
amour incommensurable pour la messe. C’est dans ce climat
que le désir d’être prêtre est né dans mon cœur. L’amitié avec
le Christ est un élément fondamental et reconnaissable de
toute vocation au sacerdoce. Si le prêtre est l’homme de Dieu,
Témoignage
de Xavier

Page 13
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 13
Jean-Marie Vianney est un homme qui a marqué son temps par son
héroïsme et son zèle pastoral. Son dévouement a fait retentir son
enseignement sur plusieurs siècles jusqu’à nous et continue d’influencer
notre époque par sa fidélité au Christ. M onter à l’autel du Seigneur et
réaliser le rêve de sa vie : célébrer la Sainte Messe.
C
’est un chemin de sainteté qu’il
nous a révélé par sa vie. En effet,
Jean-Marie Vianney naquit dans le
petit village de Dardily le 08 mai 1786, dans
une famille de paysans, pauvre en biens
matériels, mais riche d’humanité et de foi.
Baptisé le jour même de sa naissance, il
consacra les années de son enfance et
de son adolescence aux travaux dans les
champs et à paître les animaux, si bien
qu’à l’âge de dix-sept ans, il était encore
analphabète. Les biographes racontent
que dès sa prime jeunesse, il essaya de
se conformer à la divine volonté même
dans les tâches les plus humbles. Le 23
juin 1815, il est ordonné diacre et le 13
août de la même année, prêtre. Après de
nombreuses incertitudes, de nombreux
échecs et de larmes, à l’âge de 29 ans, il
put enfin monter à l’autel du Seigneur
et réaliser le rêve de sa vie : célébrer la
Sainte Messe.
Dans sa vie sacerdotale, Jean-Marie
Vianney, appelé le Curé d’Ars,
manifesta une très haute considération
du don sacerdotal. Au cœur de
son service pastoral, aussi simple
qu’extraordinairement fécond, ce curé
anonyme d’un village isolé parvint si
bien à s’identifier à son ministère qu’il
devint, également de manière visible et
universellement reconnaissable, un Alter-
Christus, image du Bon Pasteur, qui, à la
différence du mercenaire, donne sa vie
pour ses brebis (cf Jn,10 ;11) ; son existence
fut une catéchèse vivante. En effet, au
cœur de toute sa vie, il y avait l’Eucharistie
qu’il célébrait et adorait avec dévotion
et respect. Une autre caractéristique
fondamentale de cette extraordinaire
figure sacerdotale était le ministère assidu
des confessions. Il reconnaissait dans la
pratique du sacrement de la pénitence
l’accomplissement logique et naturel
de l’apostolat sacerdotal, en obéissance
au mandat du Christ : « Ceux à qui vous
remettrez les péchés, ils leur seront remis,
ceux à qui vous les retiendrez, ils leur
seront retenus » (Jn 20,12). Saint Jean-
Marie se distingua comme un confesseur
et maître spirituel excellent et inlassable,
il cherchait par tous les moyens, par la
prédication et par les conseils persuasifs,
à faire redécouvrir aux paroissiens la
signification et la beauté de la pénitence
sacramentelle, en la montrant comme
une exigence intime de la Présence
eucharistique (cf. Lettre aux prêtres
pour l’Année sacerdotale). Ce qui l’a
rendu saint a été son humble fidélité à la
mission à laquelle Dieu l’avait appelé, son
abandon constant et sa confiance entre
les mains de la Providence divine. Sa
réussite pastorale ne dépendait ni de ses
efforts (fussent-ils louables et volontaires)
mais il conquiert les âmes, même les plus
réfractaires, en leur communiquant ce
qu’il vivait de manière intime, à savoir son
amitié avec le Christ. Il est un « amoureux »
du Christ.
Les reliques, en général, sont les restes
matériels qu’aurait laissé derrière elle
en mourant
une personne
vénérée. Il s’agit
soit des parties
de son corps, soit
d’autres objets qu’elle a sanctifiés par
son contact pour certains croyants. Ces
objets revêtent une importance cruciale
dans la spiritualité en raison de leur
capacité à symboliser la proximité avec
le divin. Ils sont vénérés comme des
reliques saintes, portant en eux une
énergie spirituelle, renforçant la foi et
dans certains cas servir de bénédictions
divines. En effet, du 2 avril au 2 mai
2024, se déroulent dans notre diocèse
le pèlerinage des reliques du Curé d’Ars
dans les paroisses et les communautés
de la Martinique. Les apôtres de Marie,
Missionnaires du Cœur Sacré de Jésus
et la Pastorale des groupes spirituels,
pour nous rappeler la vocation première,
celle à la sainteté, nous ont proposé
l’accueil des reliques du Curé d’Ars. Ainsi,
joie, ferveur et émotion étaient le constat
que nous pouvons ressentir chez les uns
et les autres lors de ces visites. C’est une
grâce pour notre diocèse d’accueillir les
reliques du Curé d’Ars. Qu’un rebond
spirituel puisse en dégager, car nous
croyons que le Seigneur touchera le cœur
de nos jeunes et nos familles et suscitera
un regain du don de soi en ce moment
où la vocation sacerdotale devient un
combat spirituel.
Père Laurent Sounouvou■
Les reliques
du Curé d’Ars
une personne
vénérée. Il s’agit
soit des parties
de son corps, soit
en visite
en Martinique

Page 14
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 68014
LA VOCATIONDOSSIER
Par le mystère de son Incarnation-Passion-Mort et Résurrection, le Christ a fait de nous des
sauvés et des victorieux. Désormais pour nous, tout repose dans le Nom de Jésus-Christ
(Ac.3,16). Il est la Solution disponible à tous nos problèmes. Il est notre Défenseur (1Jn.2).
Tout le monde ne le sait. Pour relayer une telle conviction et faire découvrir la puissance de
la Miséricorde de Dieu qui guérit et sauve les âmes, Jésus continue d’appeler des disciples.
A chacun, il adresse un appel unique selon les charismes donnés pour la mission.
E
n général, l’objectif de toute
vocation est la Vie en Dieu. Chaque
être humain est appelé par Dieu à
lui ressembler et à conduire également
les autres à le faire. Ressembler à
Dieu revient à prendre le chemin de
la sainteté. « Soyez saints, car moi,
le Seigneur votre Dieu, je suis saint »
(Lv. 19,2). Cet appel invite à une réponse
qui peut prendre différentes formes
telles que le Mariage, la Vie Consacrée
ou le Sacerdoce. Les témoignages ont
prouvé que tous ceux et celles qui ont
fait confiance à Dieu et ont accepté leur
vocation, deviennent des hommes et
des femmes pleinement accomplis et
épanouis dans leur vie.
En effet, la vocation est une voie
royale pour se sanctifier et sanctifier
les autres. Quand Dieu appelle
quelqu’un, c’est un don qu’Il fait à
l'appelé, mais aussi à l’Église et au
monde. Voilà la raison pour laquelle
une vocation ne s’éclot pas de façon
individualiste. Elle se discerne en
Église et a toujours comme référence
une portion concrète du peuple de
Dieu (cf. Introduction de la Nouvelle
Ratio Fundamentalis Institutionis
Sacerdotalis).
Ici en Martinique, la portion concrète
du peuple de Dieu, placée sous l’égide
de Monseigneur David Macaire,
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-
de-France, dispose d’une Pastorale
des vocations qui prie et accompagne
le discernement, l’éclosion et
l’accomplissement des vocations.
Dis Oui à Dieu
Pour vous aider
à dire
Oui à Dieu,
vous pouvez
vous adresser à votre curé
ouécrire un mail à
vocations@ eglisemartinique.fr
ou fds@eglisemartinique.fr
ouun sms au 0696 26 91 97
Ce à quoi D ieu m’appelle, c’est cela ma vocation

Page 15
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 15
D
epuis plus de 60 ans, le 4
ème
dimanche de Pâques désigné
aussi comme le « dimanche du
Bon Pasteur » a lieu la J ournée mondiale
de prière pour les vocations. C’est une
journée d’invitation à la réflexion et à
la prière pour permettre à des jeunes
hommes et des jeunes femmes de
découvrir leur vocation en toute liberté.
Pour la 61
e
édition, le Vatican a dévoilé
le message du pape François rédigé à
cette occasion, exhortant à : « Ouvrir
les portes de la prison où nous sommes
parfois enfermés, afin que chacun de
nous puisse découvrir sa vocation dans
l’Église et dans le monde et devenir
pèlerin d’espérance et artisan de paix ».
Le Pape ajoute : « Nombreux sont les
charismes et nous sommes appelés
à nous écouter réciproquement et à
marcher ensemble pour les découvrir
et pour discerner en quoi l’Esprit nous
appelle pour le bien de tous ».
En fait, vocation, ce mot qui aujourd’hui
encore terrifie certains ou met d’autres
mal à l’aise, est avant tout un appel
du Seigneur à l’amour. Le Crucifié qui
a donné sa vie pour nous sauver ne
reste pas dans son tombeau mais vient
ressusciter dans notre vie afin qu’elle soit
offerte au Seigneur dans un acte ultime
de confiance. C’est en toute liberté et
amour que le Seigneur laisse le choix
d’y répondre. Vous ne pourrez savoir
la joie profonde que ce « oui » procure
que lorsque vous en faites l’expérience.
Et ce Oui est un véritable acte de foi
et de confiance. Sainte Faustine a
montré ce chemin de la Confiance,
fondamentalement basée sur Matthieu
6, 31-34 : « Ne vous faites donc pas
tant de souci ;[…] Cherchez d’abord le
royaume de Dieu et sa justice, et tout cela
vous sera donné par surcroît. Ne vous
faites pas de souci pour demain : demain
aura souci de lui-même ; à chaque jour
suffit sa peine. Là est l’acte de foi de la
Vocation : faire confiance à Dieu.
Seigneur, Tu me connais et tu
m’aimes…
Cet acte de foi se renforce car Dieu nous
connait et nous veut du bien. Comme
le dit encore Mathieu,10, 29-31 : « Deux
moineaux ne sont-ils pas vendus pour
un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre
sans que votre Père le veuille. Quant à
vous, même les cheveux de votre tête sont
tous comptés. Soyez donc sans crainte :
vous valez bien plus qu’une multitude de
moineaux. » En fait, l’amour du Seigneur
pour sa créature ne peut que le pousser
à vouloir le meilleur pour elle. Il prépare
cet environnement propice afin qu’elle
reçoive pleinement cet appel. Tout
comme dans notre quotidien lorsque
notre téléphone fait entendre sa sonnerie
stridente, l’appel du Seigneur nous envoie
un signal. Le silence que nous réussissons
à opérer en notre cœur est le terreau fertile
à l’écoute mais aussi au discernement de
sa voix afin de suivre sa voie.
Ne pensez pas que vous êtes les seuls
à vous poser certaines questions ou à
réfléchir constamment… Le Seigneur
me parlera-t-il personnellement ?
L’entendrai-je clairement ? Et si je me
trompe ! Je n’ai pas envie d’être prêtre
ou religieuse !
N’ayez pas peur ! Soyez certains que le
Seigneur vous rendra heureux(ses) ! Là
est sa promesse. Vous sentirez son amour
au cœur du CHEMIN qu’Il vous ouvrira.
Vous trancherez pour la VÉRITÉ dans les
décisions que vous aurez à prendre. Vous
choisirez la VIE et votre joie n’aura pas
de fin. Certes, il y aura des moments de
doute, des moments de découragement,
des épreuves, mais il y aura surtout
beaucoup de joie. Le Seigneur vous
appelle chaque jour dans votre famille,
au sein de votre emploi, au cœur de vos
études, dans votre paroisse à travers une
pensée, un geste, un frère, une sœur, un
service… Saurez-vous le reconnaître ? Le
pape François n‘hésite pas à rappeler que
« les vocations naissent dans la prière et
de la prière ». Alors, continuons à prier
afin que le Seigneur puisse faire de la
Martinique une terre de vocations. Car
l’espoir existe.
Il faut reconnaître que de nos jours,
l’Église en Martinique vit un manque
progressif des ouvriers face à
l’abondance de la moisson. “La moisson
est abondante, mais les ouvriers sont
peu nombreux” (Lc.10,2). La raison
qu’on pourrait énumérer serait le fait
que le monde dans lequel nous vivons
devient sauvage et incertain pour
beaucoup. L’individualisme systémique,
le bafouement de la loi naturelle, les
atteintes criminelles à la vie des plus
vulnérables, la recrudescence de la
violence sous toutes ses formes, ainsi
que l’augmentation de la dépression et
des conduites addictives dangereuses,
pour ne citer que ceux-là, révèlent
la présence palpable des vignerons
homicides contemporains (Mt.21,33-
42). Aujourd’hui, tout semble porter
les puissants de ce monde vers
la guerre. L’incertitude
sur l’avenir grandit en
même temps que
l’éloignement de
Dieu.
Il est donc urgent
que Dieu appelle
des ouvriers pour sa
moisson. Des jeunes
courageux et amoureux
de Dieu devront se décider à répondre
positivement à l’appel de Dieu afin de
contribuer au salut du monde aux côtés
du Sauveur. Encourager, protéger et
prier pour les vocations devraient
être la tâche et la mission de
tous les chrétiens et de
tous ceux et celles qui
se réclament amis du
Christ et enfants de
Dieu. C’est dans cet
espoir que l’Église
universelle a initié les
dimanches de prière
et de sensibilisation
pour les vocations.
Dimanche des vocations

Page 16
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 68016
LA VOCATIONDOSSIER
Woulo bravo aux jeunes qui s’engagent
> Les Saviotins :des garçons
de 10 ans et plus regroupés
régulièrement par tranche d’âge
pour échanger à propos des
valeurs et du modèle de vie que
le Christ leur propose.
> Voc’Action constituée de jeunes
adultes professionnels qui se rencontrent
pour travailler ensemble à l’ancrage
de leur vie en Jésus, dans toutes ses
dimensions, et au discernement de leur
vocation dans le monde d’aujourd’hui.
> Les cérémoniaires, qui sont des
jeunes garçons au service de la liturgie
au moment des grandes célébrations
diocésaines avec l’Archevêque comme
des célébrations et offices paroissiaux.
> Les Servantes diocésaines
‘Notre-Dame de la Délivrande’ sont
des jeunes filles qui s’engagent à
murir leur féminité dans l’esprit de
l’évangile, à prier à l’école de Notre
Dame de la Délivrande, Patronne
de notre diocèse, et à servir le
Seigneur avec une participation
active dans les diverses grandes
célébrations diocésaines.
> La Post-Confirmationmobilise
les jeunes confirmés qui se forment
pour devenir les grands frères et
grandes sœurs des plus jeunes qu’eux
et également pour le discernement de
leurs engagements et missions en Église.
> Les servants
de messesont
des enfants et des
jeunes au service
de l’Autel dans nos
diverses paroisses
et communautés
ecclésiales.
En réalité, notre diocèse regorge de jeunes disposés à œuvrer dans la Vigne
du Seigneur. Bon nombre de jeunes sont déjà impliqués dans des groupes
de discernement vocationnel et de services liturgiques à savoir :

Page 17
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 17
La notion de service
Parce que nous avons la foi, nous sommes tous appelés à servir.
Certes, nous accomplissons le service selon notre personnalité,
notre fibre personnelle, nos connaissances. Mais, le service
n’est pas mérité, il est une grâce accordée par notre Seigneur. Le
service se résume à un don de notre personne. Nous sommes
serviteurs comme le Christ l’a lui-même été, en lavant les pieds de
ses disciples, le Jeudi Saint. Aussi, nous nous effaçons. Nous ne
le faisons pas pour une gloire particulière, pour être visibles aux
yeux des uns et des autres, mais nous le vivons bien comme un
abaissement. Ce service nous entraîne, en quelque sorte, à être
plus proche de notre Seigneur, car nous sommes en communion
avec nos frères, mais également avec Lui. Et c’est bien là que
réside notre joie. Une vraie richesse.
Comment servir Dieu ?
Pour servir Dieu, il est important d’être à son écoute. Or, de nos
jours, nous ne vivons plus dans le silence. Il est donc compliqué
de répondre à l’appel si on ne l’entend pas, si nous ne nous
donnons pas les moyens de l’entendre. Et trouver sa place au
sein de l’Église est un vrai challenge. On peut être mal à l’aise,
avoir peur du regard des autres. Beaucoup peuvent paniquer.
Toutefois, il faut dépasser tout cela, donner du temps à Dieu en
allant aux célébrations eucharistiques, en lisant la bible, en allant
à la confession, en priant. Tout ceci nous rapproche de Dieu et
par là même, nous confère de la joie. Personne ne nous aime
plus que Dieu. Cet amour est immense et dépasse l’amour que
nous nous portons à nous-mêmes. Notre bonheur en dépend.
Cultiver cet amour en priant à n’importe quel moment, s’adresser
à notre Seigneur, lui parler comme à un ami ; tout cela concourt
à le considérer comme notre rocher. Car nul n’est perdu, s’il
place sa confiance en Dieu. Le relationnel doit être empreint
de simplicité. Il n’est pas toujours facile de garder le cap. Mais
laissons-le nous guider et travaillons à être à son image. Ce sont
là des objectifs rassurants.
Rôle du servant
Le dimanche, le servant revêt son aube, de couleur blanche,
représentant la pureté, Il remplit, ainsi, sa mission lors des
célébrations. Il est au service du prêtre et de sa communauté. Les
autres jours de la semaine, son aube doit demeurer en lui, car il
est toujours servant et est un chrétien qui vit et respire le Christ.
Il est un serviteur qui prend soin de ses amis et de sa famille.
C’est un style de vie. C’est une façon d’être, de fonctionner,
d’agir, et de réagir. Certains peuvent concevoir le service comme
une contrainte. Se lever le matin, en week-end, pour se rendre
à l’église, alors que tellement de sollicitations se présentent :
plage, amis, … Il faut simplement trouver un juste équilibre
entre loisirs, amis, et l’essentiel : notre Dieu.
Il convient également de nous nourrir spirituellement par des
temps de retraite, de formation, de prières. Nos âmes ont besoin
d’entretien au même titre que nos corps. Prendre part à une
autre activité paroissiale pourrait nous enrichir et entrevoir
d’autres perspectives de service. Alors, il convient de partager
cette joie, cette richesse avec les autres. La bonne nouvelle doit
se porter aux autres. Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir.
Alors, puisons dans le service les grâces pour témoigner du
Christ autour de nous.
En conclusion, nous pouvons affirmer que Le Christ nous a
tout donné. Il nous appelle à le suivre et à témoigner de ce que
nous avons vécu avec Lui. Dans la finale de l’Evangile selon
St Matthieu, Jésus dit : « Allez ! De toutes les nations faites
des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du
Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai
commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la
fin du monde. » (Mt.28,19-20) Notre monde d’aujourd’hui a
besoin de témoins éclairés et déterminés qui forment aux côtés
du Christ une équipe missionnaire prête à démontrer l’Amour
qui va jusqu’au bout. C’est vrai que de nos jours se perd la
valeur de l’engagement. Beaucoup se découragent très vite et
abandonnent les valeurs chrétiennes par mauvaise influence,
par peur ou par lâcheté. La loyauté jusqu’au martyre se fait
rare. Mais le reste d’Israël existe. Les amis de Jésus de tout âge,
enfants, jeunes et adultes veulent se battre pour qu’une grande
majorité de personnes écoute le Kérygme, reconnaisse Dieu et
se convertisse pour être sauvée. Puissions-nous aider et soutenir
ce reste d’Israël.
Prions pour que chaque Paroisse de notre diocèse mette en place
un groupe vocationnel qui encourage, accompagne et soutienne
spirituellement ceux et celles que Dieu appelle à sa moisson.
Pastorale des Vocations, Archidiocèse de la Martinique■
Pastorale des Vocations, Archidiocèse de la Martinique■
La joie de servir

Page 18
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 68018
?
QuestionAN TJÈ
LÉGLIZ-LA
La vocation de baptisé
‘‘
Du droit canon
S
elon le canon 204, les fidèles
du Christ sont ceux qui,
incorporés au Christ par le
baptême, constituent le peuple
de Dieu et participent ainsi à la
fonction sacerdotale prophétique
et royale du Christ. Chacun de
nous, par son baptême, est membre
de l’Église et doit participer à
l’édification du temple spirituel
qu’est le C orps du Christ. Ceci
dans la plus grande égalité, puisque
le Canon 208 nous indique qu’il
y a égalité entre tous ceux qui
travaillent à cette édification. Par
le baptême, dans l’Eglise, nous
sommes tous égaux en dignité
quant à l’activité réalisée. Toutes
les missions sont importantes et
c’est le même esprit qui agit en
chacun pour le bien de tous.
Le Canon 209, quant à lui, établit
que « les fidèles sont liés par
l’obligation de garder toujours,
même dans leur manière d’agir, la
communion avec l’Église. » Tout
ce qui pourrait être fait en dehors
de la communion est à éviter. Car
seule cette vie en communion,
dans l’unité, doit être menée pour
que tous soient signes du Christ et
de son royaume. Chacun est ainsi
sanctifié dans la sanctification du
corps entier de l’Église. Présentés
ainsi, ces Canons pourraient faire
peur. Et pourtant, la mission, en
réalité, est belle à vivre.
De la mission du fidèle laïc
Le laïc est le fidèle du Christ qui n'est
pas clerc (diacre, prêtre, évêque)
(canon 207). Aussi bien le laïc que
le clerc peuvent être des religieux,
c'est-à-dire peuvent prononcer des
voeux ou d'autres liens sacrés.
Le Laïc travaille à l'annonce du
message du salut. Il obéit au P asteur,
maître de la foi. Il promeut la justice
sociale. Il secourt les pauvres. Il tient
compte du bien commun de l’Eglise
et survient à ses besoins. Il vit en
témoin du message évangélique. Il
éduque chrétiennement ses enfants.
Il imprègne le temporel de l’esprit
évangélique (Canon 225). Nous
avons tendance à mettre notre
foi dans notre poche et à omettre
d’être signes d’amour et témoins du
Christ. Une fois sortis de l’église,
nous oublions d’être de fervents
catholiques parce que cela nous
arrange. Même si l’environnement
est hostile, voire virulent, le message
divin doit continuellement être porté
aux uns et aux autres.
La formation facilite l’accomplis-
sement de cet apostolat (Canon
225). Cette éducation chrétienne, à
laquelle nous avons droit, nous per-
mettrait de connaître le mystère du
salut et d’acquérir des compétences
pratiques (Canon 229).
La notion d’engagement
Dans une société individualiste, et
de plus en plus matérialiste, servir,
donner de son temps, relèvent de
l’exceptionnel.
Le regard des autres, non-
négligeable, est évidemment à
prendre en considération, surtout
sur notre île. Le qualificatif « ravèt
légliz » est régulièrement affecté
aux pratiquants réguliers. Les
femmes étant plus nombreuses
que les hommes au service, il est
souvent fait allusion à l’absence
de mari à la maison, à la
déception amoureuse non guérie.
Malheureusement, rarement, est
évoquée la ferme résolution de
suivre le Christ.
Néanmoins, il ne faut pas essayer
de tout faire. Il est essentiel de
ne pas confondre activisme et
participation active, car il s’agit
de travailler aux œuvres de Dieu.
Le risque serait de passer à côté
de l’essentiel : c’est la foi qui
sauve.
Selon le pape François, le terme
« laïc » n’est qu’un adjectif pour
désigner une modalité de vivre la
vocation baptismale commune.
Aussi, de par notre mission
de baptisés, nous sommes des
chrétiens qui parviennent à
s’assumer, qui voient, jugent et
agissent. Au sein de notre société,
nous sommes des citoyens debout
et responsables qui font en sorte
que notre pays Martinique soit
amour, unité et paix.
Nicole Chésimar■
Assez souvent, lorsque le sujet des vocations est évoqué, une large place est laissée aux
vocations sacerdotales et religieuses. Certes, ces dernières sont importantes voire essentielles.
À côté des prêtres, des religieux, des religieuses prennent place des fidèles laïcs qui ne sont
pas religieux.Ces personnes s’engagent à être des acteurs de leur foi, mais également de
l’Église. Des chrétiens, baptisés, qui agissent, travaillent, afin de vivre au mieux leur vocation
.

Page 19
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 19
Agenda de l’Archevêque
Dimanche 21 avril :
• 7h : Introduction de la messe d’ouverture de la
kermesse des 170 ans de la paroisse de Schœlcher
• 9h : Messe au Foyer de Charité
• Récollection avec les accompagnateurs du service
catéchuménat
• 13h45 : Messe avec la Pastorale Sociétale
(anniversaire du décès de Mgr Jean-Michel)
à la paroisse des Trois-Ilets
• 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale
Saint-Louis
Mardi 23 avril :
• Conseil épiscopal
Mercredi 24 avril :
• Rencontre des confirmands des paroisses de
Bellevue, Coridon & Schœlcher
• 18h : Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs
Jeudi 25 avril :
• Cours de Théologie
(Institut Gaston Jean-Michel - ICEA)
Samedi 27 avril :
• 9h : Confirmation des jeunes du district Grand Nord
à l’église de Basse-Pointe
• 18h : Messe dominicale anticipée à la paroisse
de Diamant
Dimanche 28 avril :
• 8h : Messe avec institution au lectorat de Jean-Marc
LOTHAIRE, Patrice BOURJAL et à l'acolytat de Pascal
CHEN-SIN-TAÏ, Sylvestre DURAGRIN
• 15h : Confirmation des recommençants
à la cathédrale Saint-Louis
• 17h30 :Vêpres solennelles à la cathédrale
Saint-Louis
Mardi 30 avril :
• Assemblée des modérateurs
ASSOCIATION DIOCÉSAINE DE MARTINIQUE
Service legs et donations
Archevêché de Fort-de-France - 5-7, rue du Révérend Père Pinchon
BP 586 - 97207 FORT DE FRANCE CEDEX
Téléphone : 06 96 310 333 - E-mail : michel.pouch@wanadoo.fr
oui, je souhaite recevoir en toute confidentialité votre brochure pour m’informer
sur les possibilités de legs, donations et assurances-vie à l’Association Diocésaine.
oui,je souhaite être contacté pour un rendez-vous au Service des legs et
donations ou à mon domicile.
LÉGUEZ
à l’Église catholique
L’espérance en héritage
DEMANDE D’INFORMATIONS
sans engagement de votre part
Mes coordonnées ❏Mme ❏Melle ❏M.
Nom Prénom
Adresse
Code postal
Ville Téléphone
E-mail
Paroisse
(facultatif)
POUR L’ARCHEVÊCHÉ DE MARTINIQUE
99.5 - 101.3 et105.1 MHz
www.radiosaintlouis.com
Radio Saint-Louis, Rue Georges-Zaïre, ZAC Rivière Roche, 97200 Fort de France
Tél. : 05 96 71 86 04 - Fax : 05 96 71 86 05 - Courriel : radio-saint-louis@orange.fr
