680 - Me voici !

La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux !
Prions le maître de la moisson. En célébrant cette Journée des vocations, que chaque chrétien prenne la résolution de susciter des vocations autour de lui, de les soutenir et de s’engager par sa réponse effective à Dieu. Qu’à l’appel de Dieu, chacun de nous réponde : me voici ! Saint Curé d’Ars, priez pour nous !

SOMMAIRE

  • EDITORIAL
  • MOT DE L'ÉVÊQUE  - "Faites confiance á vos prêtres !... …Comme Jésus leur a fait confi ance"
  • ÉGLISE UNIVERSELLE  - Pape François - Message du pape François pour la 61ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations
  • LITURGIE
    • Présentation de la paroisse d’Ajoupa-Bouillon
    • In Memoriam Père Gaston Jean-Michel
    • Dédicace de la co-cathédrale de Saint-Pierre
    • Qui fait naître les vocations ? Chrétien, l’avenir de ton Église et du monde dépend de ton OUI
    • « Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis »
    • Pèlerinage des reliques du Curé d’Ars en MartiniqueVIE DU DIOCÈSE 
  • PAGES JEUNES
  • DOSSIER "VOCATIONS"
  • ANTJÈ LÉGLIZ-LA - "La vocation de baptisé"

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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR (DEI)

RÉDACTEUR EN CHEF : P. Crépin HOUNZA

Tirages : 8000 ex - I.S.S.N 0759-4895  Commission paritaire N°1115L87225

Mise en page - Impression : Caraïb Ediprint

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Eglise en MARTINIQUE N° 680 REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE – 2,00 € 21 AVRIL 2024 Hommage au père Filopon In Memoriam Père Gaston Jean-Michel Pèlerinage des reliques du Curé d’Ars en Martinique MMe voici ! Dossier : Les Vocations

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2 3 Sommaire E n ce 4 ème dimanche de Pâques, nous célébrons la fête du Bon Pasteur. L’Eglise tout entière est invitée à prier pour les vocations. Dieu nous appelle tous à la sainteté et il appelle chacun de nous personnellement à une mission particulière. Jésus est le Bon Pasteur qui connaît ses brebis et qui appelle chaque brebis par son nom. A ce niveau de l’appel de Dieu réside pour tout homme le mystère de sa vocation dont le cheminement se résume en trois moments : écouter, discerner et répondre. L’appel à la sainteté s’adresse à tous. La sainteté n’est point réservée à quelques élites, mais concerne tous les hommes et toutes les femmes, quels que soient le choix de vie, l’âge, la situation géographique. Le pape Jean Paul II disait que la vocation à la sainteté est essentielle pour tous ceux qui suivent le Christ. Dieu nous appelle avant tout à la sainteté : « Soyez saints parce que moi Je suis Saint ». Cette vocation universelle est accompagnée de l’appel particulier que Dieu, dans son grand amour et sa miséricorde, privilégie pour chacun. A travers les vocations particulières, chaque personne est appelée à aimer et à servir Dieu, l’Eglise et le monde de manière spécifique avec les grâces et les charismes qu’elle a reçus. Ces vocations incluent le sacerdoce, la vie consacrée, le mariage chrétien, les vocations laïques. En vivant sa vocation particulière, chacun répond indéniablement à la vocation universelle de sainteté. Dans son message dont un extrait est publié dans notre revue diocésaine, le pape François met en lumière toutes les vocations et s’adresse d’une manière particulière aux jeunes en les invitant à répondre au Seigneur. Le thème qu’il a choisi pour cette 61 e Journée de prière pour les vocations est une exhortation qui nous rappelle que nous sommes « appelés à semer l’espérance et à construire la paix ». Cette parution 680 s’approprie la thématique de la vocation. La Pastorale des vocations très active au niveau diocésain propose une réflexion sur le « oui » des jeunes, leur accompagnement et le discernement pour leur engagement à la suite du Christ. Les séminaristes, espoir sacerdotal du diocèse, témoignent de leur vocation. Deux figures sacerdotales illustrent cette parution : le saint Curé d’Ars dont les reliques effectuent un pèlerinage sur les paroisses et le père Jean Michel Gaston, décédé il y a 9 ans. La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ! Prions le maître de la moisson. En célébrant cette Journée des vocations, que chaque chrétien prenne la résolution de susciter des vocations autour de lui, de les soutenir et de s’engager par sa réponse effective à Dieu. Qu’à l’appel de Dieu, chacun de nous réponde : me voici ! Saint Curé d’Ars, priez pour nous ! Père Crépin Hounza ■ Dieu nous appelle ! EDITORIAL MOT DE L’EVÊQUE LITURGIE VIE DU DIOCÈSE •  La Parole Dominicale •  Dis Oui à Dieu •  La vocation de baptisé •  La vocation de baptisé •   Présentation de  la paroisse  d’Ajoupa-Bouillon •  In Memoriam Père Gaston Jean-Michel •   Dédicace de la co-cathédrale   de Saint-Pierre •   Qui fait naître les vocations ? Chrétien,  l’avenir de ton Église et du monde dépend  de ton OUI •   « Je ne vous appelle plus serviteurs  mais amis » •    Pèlerinage des  reliques  du Curé d’Ars en Martinique •   Faites  confi ance á vos prêtres !... …Comme Jésus leur a fait confi ance •   Message du pape François  pour la 61 ème  Journée Mondiale de Prière  pour les Vocations 3 EGLISE UNIVERSELLE 6 7 8 10 11 13 AN TJÈ LÉGLIZ-LA 18 4 5 Dossier : VOCATIONS  14 EDITORIAL 2 •  La vocation de baptisé•  La vocation de baptiséAGENDA DE L'EVEQUE 19 DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTEUR EN CHEF : père Crépin HOUNZA MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. 05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586 97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 3 L a réponse de Dieu à la misère du monde se trouve dans le psaume 88 : « J'ai trouvé mon serviteur, je l’ai sacré de mon huile sainte ». Dieu trouve, appelle et envoie un Serviteur qu’il établit dans la confiance. Cette prophétie qui concerne le Christ s'applique désormais à nos prêtres. Comme l’aveugle Bartimée (cf. Mc 10,46-52) chacun d’eux a entendu « confiance le Maître t'appelle », répondu en « jetant son manteau », et, risquant de tout perdre, a fait confiance au Seigneur. Dieu, en premier, fait donc confiance à ceux qu’il a trouvés, appelés, consacrés et envoyés pour guider le Peuple de Dieu au nom du Bon pasteur ! Par l’évêque, ils reçoivent de l’Église le service de l’autorité, d’avoir une Parole vraie, pure et droite ! L’autorité (auctoritas) est le service de « faire grandir », de tirer vers le haut, de faire devenir saint… Vaste programme ! Cependant, au pays des « nèg’ mawon » rebellés et du « Konpè lapen kouyoneuw », la mémoire collective n’a pas totalement oublié combien les autorités sont capables de vio- lence, de mensonge et d’injustice. Aux traces de l’Histoire qui engendre des méfiances mutuelles s’ajoute la désobéissance des métastases de Mai 1968 : Á l’heure de la victimisa- tion, comment exercer une autorité bienveillante ? Ne pas être pris pour un « Koumandè » ? Échapper aux calomnies, aux soupçons d’autori- tarisme, d’oppression et de rabais- sement ? La mission du Peuple prophète, choisi, trouvé, appelé, envoyé par Dieu, se fonde sur la confiance envers les pasteurs, entre eux et vis-à-vis de l’évêque. Sans cette confiance, les pierres vivantes de l’Église n’ont plus de ciment. (C’est bien la raison pour laquelle l'Ennemi fait tout pour faire fondre notre confiance et qu’il a réussi à l’entamer, même au sein du clergé, en raison des crimes, des trahisons et des comportements inappropriés d’un petit nombre…). Pasteurs et fidèles doivent avoir conscience qu’il faut remonter une lourde pente pour restaurer la confiance. Mais cela est nécessaire ! Comme à Simon-Pierre, avant de lui confier sa mission de pasteur, Jésus a demandé à chacun des prêtres : « m'aimes-tu plus que ceux-ci ? ». Il n’ignore pas la lâcheté de son ami, mais avant de l’envoyer, Il lui propose un contrat de confiance mutuelle et personnelle ! La même question se pose à tous ceux qui ont des responsabilités dans l’Église : Lorsque l’évêque (ou un prêtre en son nom), confie une mission, il ne peut éviter ce « est-ce que tu m’aimes » personnel. Certes, nos pasteurs ne sont pas le Christ, et ne donnent pas de mission en leur nom propre, mais au Nom de Jésus qu’ils représentent. Mais n’oublions pas que chaque prêtre, malgré les limites et les faiblesses de sa vie, a donné son existence au Seigneur qui l’a choisi, consacré et envoyé dans la confiance. Nos prêtres méritent encouragement et loyauté, car chacun est aimé de Dieu et a aimé Dieu jusqu’à lui sacrifier son existence. Cet engagement a été confirmé par l’Église qui nous les envoie. Ensemble, célébrons ce don. Et que les prêtres, nos pasteurs, renouvellent ce « oui » dans lequel ils expriment leur confiance en Dieu et en l’Église à travers l’évêque. Renouvelons-leur notre confiance ! Faisons aussi confiance à l'évêque qui, si humain soit-il, a le devoir impérieux de nous « Montrer Jésus » et devra en rendre compte devant Dieu. Chers prêtres, toute mission est impossible, boiteuse et dangereuse sans un lien personnel d’amitié et de confiance avec l’évêque : « Tu m'envoies en mission et me fais confiance au nom de Jésus, je te fais confiance ». De tout cœur et sans crainte promettez-lui loyalement obéissance pour être les prêtres, les prophètes et les serviteurs du salut de vos frères. Enfin, tous ensemble, à la suite du Seigneur, redisons solennellement et publiquement notre confiance réciproque. Ainsi commence la Communion des saints ! (*Extrait de l’homélie de la messe chrismale du 27 mars 2024) + Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■ Faites confiance à vos prêtres !... …Comme Jésus leur a fait confiance.* MOT DE L’ÉVÊQUE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 6804 EGLISE UNIVERSELLE C hers frères et sœurs ! La Journée mondiale de Prière pour les Vocations nous invite, chaque année, à considérer le don précieux de l’appel que le Seigneur adresse à chacun de nous, son peuple fidèle en chemin, pour que nous puissions prendre part à son projet d’amour et incarner la beauté de l’Évangile dans les différents états de vie. Écouter l’appel divin, c’est loin d’être un devoir imposé de l’extérieur, peut-être au nom d’un idéal religieux ; c’est au contraire la manière la plus sûre que nous ayons d’alimenter le désir de bonheur que nous portons en nous […] Ainsi, cette Journée est toujours une belle occasion de rappeler avec gratitude devant le Seigneur l’engagement fidèle, quotidien et souvent caché de ceux qui ont embrassé un appel qui engage toute leur vie. Je pense aux mères et aux pères qui ne pensent pas d’abord à eux-mêmes […]. Je pense à ceux qui accomplissent leur travail avec dévouement et esprit de collaboration ; à ceux qui s’engagent, dans divers domaines et de différentes manières, pour construire un monde plus juste, une économie plus solidaire, une politique plus équitable, une société plus humaine : à tous les hommes et femmes de bonne volonté qui se dépensent pour le bien commun. Je pense aux personnes consacrées, qui offrent leur existence au Seigneur dans le silence de la prière comme dans l’action apostolique, parfois dans des zones frontalières et sans épargner leurs énergies, en faisant progresser leur charisme avec créativité et en le mettant à la disposition de ceux qu’ils rencontrent. Et je pense à ceux qui ont accueilli l’appel au sacerdoce ordonné et qui se consacrent à l’annonce de l’Évangile et qui rompent leur vie, avec le Pain eucharistique, pour leurs frères, en semant l’espérance et en montrant à tous, la beauté du Royaume de Dieu. Aux jeunes, en particulier à ceux qui se sentent éloignés ou qui nourrissent une méfiance envers l’Église, je voudrais dire : laissez-vous fasciner par Jésus, adressez-lui vos questions importantes, à travers les pages de l’Évangile, laissez- vous inquiéter par sa présence qui nous met toujours salutairement en crise. Il respecte plus que tout autre notre liberté, il ne s’impose pas mais se propose : laissez-lui de l’espace et vous trouverez votre bonheur en le suivant et, s’il vous le demande, en vous donnant complètement à Lui. […] Pèlerins d’espérance et constructeurs de paix Mais que signifie être pèlerins ? Celui qui entreprend un pèlerinage cherche d’abord à savoir clairement quel est le but, et il le porte toujours dans son cœur et dans son esprit. Mais en même temps, pour atteindre cet objectif, il faut se concentrer sur le pas présent. […] Ainsi, être pèlerins signifie repartir chaque jour, toujours recommencer, retrouver l’enthousiasme et la force de parcourir les différentes étapes du parcours qui, malgré les peines et les difficultés, ouvrent toujours devant nous de nouveaux horizons et des panoramas inconnus. […] Être pèlerins d’espérance et constructeurs de paix signifie alors fonder notre existence sur le roc de la résurrection du Christ, sachant que chacun de nos engagements, dans la vocation que nous avons embrassée et que nous portons en avant, ne tombe pas dans le vide. […] Le courage de s’impliquer Pour tout cela, je dis encore une fois, comme lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne : “Rise up ! – Levez-vous !”. […] Attachons-nous à la vie et engageons-nous dans le soin affectueux de ceux qui nous entourent et de l’environnement dans lequel nous vivons. Je vous le répète : ayez le courage de vous impliquer ! Levons-nous donc et mettons-nous en chemin comme pèlerins d’espérance, car, comme Marie le fit avec sainte Élisabeth, nous pouvons nous aussi apporter des annonces de joie, engendrer une vie nouvelle et être des artisans de fraternité et de paix. François Rome, Saint-Jean-de-Latran, le 21 avril 2024, 4 ème Dimanche de Pâques ■ Appelés à semer l’espérance et à construire la paix PAPE FRANÇOIS - 21 avril 2024 Pour la 61 ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 55 Dimanche 21 avril 2024 laP Parole DDominicale 4 ème dimanche de Pâques - Année B Prière d’introduction Seigneur Jésus, toi le Bon Pasteur, merci pour ta grâce qui nous révèle ce que tu es. Par ta grande miséricorde, apprends-nous à répondre à ton appel. Toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Points de réflexion ➊ « Je suis le Bon Pasteur, dit le Seigneur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent ». Telle est la déclaration de Jésus en ce 4ème dimanche de Pâques de l’année B, où l’Eglise célèbre la J ournée mondiale de prière pour les Vocations. En quoi nous sentons-nous interpelés par cette maxime ? Nous sommes en mesure de comprendre que le Christ ressuscité a fait l’usage de ce nom de pasteur, juste pour nous parler de la proximité de Dieu avec son peuple. Il est le Bon Pasteur, dans le vrai sens du thème, celui qui marche à la tête de son troupeau, qui l’accompagne sans vouloir dominer. Telle est la mission de Jésus dans notre humanité fragilisée par la violence. Son Amour nous guérit et nous permet de vivre en toute quiétude. ➋ En exerçant sa mission de pasteur, Jésus a fait preuve d’un dévouement incomparable, d’une grande générosité, de compassion à l’égard de ses brebis. Voilà pourquoi il déclare : « Je suis le bon Pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. » (Jn 10,14). Dans son écrit, saint Jean nous invite à reconnaître la royauté de Jésus. Il n’est pas venu pour être servi, mais pour servir (Mt 20,28). Il est en fait : le « Berger par excellence ». En écoutant sa voix, nous devons porter en nous ce sentiment de résonnance et d’appartenance. Jésus, par ses paroles et ses actions, se veut être : un modèle de Pasteur. Il a voulu que nous prenions le relais. ➌ En célébrant la journée mondiale de la prière pour les vocations, Dieu nous appelle tous à être de bons pasteurs en vue de prendre soin de son peuple. C’est toujours dans la liberté qu’il nous appelle. Il tient compte de notre adhésion. Souvenons-nous, qu’un jour, Jésus appelle Pierre pour lui confier la clef de son Eglise. Il lui dit : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? ». Il lui répond : « Oui Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le Pasteur de mes brebis. » (Jn 21,16). En fait, le but principal de toutes vocations, c’est de répondre efficacement à l’appel d’amour de Dieu, de lui faire confiance ; de nous mettre débout, en marche vers l’espérance. Qui que nous soyons, écoutons la voix du Seigneur qui nous appelle. Il veut que nous soyons : de bons pasteurs pour prendre soin de son peuple. Sa passion est de rassembler toutes ses brebis dans l’unité de l’Amour. Bien qu’il y ait des brebis galeuses qui ne connaissent pas encore la voix de leur pasteur, ce n’est pas grave. Dieu sait comment s’y prendre. Car bientôt, il y aura un seul troupeau et un seul Pasteur (Jn 10,16). Quelle grâce ! Je dialogue avec Jésus Seigneur Jésus, toi qui connais parfaitement tes brebis, Tu as donné ta vie pour que les faibles l’aient en plénitude. Voilà que tu nous appelles aujourd’hui à être bon pasteur, ce qui n’est possible que si nous devenons semblables à toi. Rends-nous fort pour cette mission. Résolution En ce dimanche du Bon Pasteur et de la Journée réservée pleinement à la prière pour les vocations, retissons notre lien filial avec Dieu notre Père. Encourageons nos jeunes dans la liberté de leur conquête. Qu’ils marchent dans la joie du Christ. Père Paul-Rosemond François Paroisse d’Ajoupa-Bouillon■ Actes 4,8-12   •   Psaume 117 (118)   •   1Jean 3,1-2   •   Jean 10,11-18 LITURGIE  troupeau, qui l’accompagne sans vouloir dominer. Telle est la mission de Jésus dans notre humanité fragilisée par la violence. Son Amour nous guérit et nous permet En exerçant sa mission de pasteur, Jésus a fait preuve d’un dévouement incomparable, d’une grande générosité, Pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. » (Jn 10,14). Dans son écrit, saint Jean nous invite à reconnaître la Jean nous invite à reconnaître la devenons semblables à toi. Rends-nous fort pour cette mission. Résolution En ce dimanche du Bon Pasteur et de la J à la prière pour les vocations, retissons notre lien filial avec Dieu notre Père. Encourageons nos jeunes dans la liberté de leur conquête. Qu’ils marchent dans la joie du Christ.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 6806 L 'Ajoupa-Bouillon, commune du Nord de la Martinique. Le terri- toire s’étend sur 1230 ha environ, 29 quartiers. La population (Bouillonaise), 1907 habitants en 2020 et aujourd’hui 1736. Située sur les hauteurs, à proximité de la montagne Pelée. Elle est accessible au départ de Fort-de-France par La RN 1, en passant par le Lamentin, Robert, Trinité, Sainte-Marie, Marigot, et du Lorrain. La RN 2, par Schoelcher, Case-Pilote, Bellefontaine, Carbet, Saint-Pierre et Morne-Rouge. La RN 3 en passant par la Trace et le Morne-Rouge trajet le plus court 40 kms. Avec ses traits pittoresques et ses beaux paysages, Ajoupa-Bouillon garde le titre de la ville la plus fleurie de la Martinique. Ce qui fait d’elle, une commune d’exception. Elle est rurale. Ses principales activités sont les cultures maraîchères et l’élevage. Le secteur touristique est relativement développé sur la commune ; l’activité économique est complétée par de petits commerces. La commune de L'Ajoupa-Bouillon tiendrait son nom de Jean Gobert, Sieur de Bouillon, originaire du Languedoc. Celui-ci avait fait construire sur le bord du chemin, un « ajoupa » que le hasard fit servir de point de repère à ceux qui voyageaient dans ce quartier. Un abri provisoire appelé : « case caraïbe ». Son Histoire L'Ajoupa-Bouillon est un lieu-dit : « puis hameau ». En 1837, elle est rattachée à la communauté du nord, composée de Macouba et de Basse-Pointe. En 1889, elle est érigée en commune. En août 1902, très touchée par l'éruption de la M ontagne Pelée, toute la zone est évacuée jusqu'en 1906. C’est en 1848, que fut érigée l'église : Immaculée Conception à partir d’une chapelle construite autour d’une croix, sur un terrain qui servait de cimetière aux esclaves. Après d’importants travaux réalisés par M. Jaring, elle est desservie par le curé de Basse-Pointe, puis celui de la Grande Anse avant de recevoir le curé titulaire en 1877 : François Pierre Outil. Le clocher est rajouté en 1880, puis démoli en 1962. Classée à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (1993). En 2001, l’édifice bénéficie de plusieurs campagnes de restauration qui lui rendent son clocher d’origine. L’église restaurée est inaugurée le 13 décembre 2009 par Mgr Michel Méranville. Père Paul-Rosemond François Paroisse de l’Ajoupa-Bouillon ■ terrain qui servait de cimetière aux esclaves. Paroisse de l’Ajoupa-Bouillon • Il n’y a pas de chapelle. • Pas de salariés, mais 12 bénévoles. • Les temps forts qui sont déjà programmés : - Confirmation : 27 avril, à Basse-Pointe, à 9h - 1 ère Communion : 2 juin, à 8h - Profession de foi : 16 juin, 8h. Basse-Pointe, puis celui de la Grande Anse VIE DU DIOCÈSE L'Ajoupa- Bouillon Paroisse de l'Immaculée Conception La paroisse d’Ajoupa-Bouillon Horaires des messes en semaine et dimanche • Mardi, mercredi, vendredi : 6h30. • Samedi : 6h30 et 18h. • Dimanche : 8h Horaires du bureau paroissial : • Lundi 8h30 à 10h30 Permanence du curé • Mercredi de 8h à 13h. • Vendredi de 7h30 à 10h. • L’église est ouverte chaque jour de 6h30 à 17h. Paroisse de l’Immaculée Conception Curé : M. L’Abbé Paul-Rosemond François (4 Septembre 2020…). Projets : Evangélisation des jeunes de rues, formation des catéchistes, réactiver les PCE. Caractéristiques de la paroisse : La simplicité des gens. Solidarité, des fidèles assidus dans la prière. Des sites pittoresques.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 7 N é le 18 décembre 1911 à Fort de France, il y a passé la plus grande partie de son enfance avant de partir à 14 ans pour l’É cole des missions des Spiritains à Allex dans la Drôme où il restera jusqu’au bac. Il part ensuite au grand séminaire en 1929, d’abord à Alger, où il découvrira l’Islam et l’histoire de l’Eglise d’Afrique du Nord, puis à Gap à partir de 1932. C’est le 21 décembre 1935, à l’âge de 24 ans, qu’il est ordonné prêtre à la cathédrale de Fort-de-France par Mgr Lequien. Il est le prêtre du Tricentenaire ! Il reçoit sa première affectation de vicaire au Saint-Esprit (1936) avant d’être nommé le 14 janvier 1937 curé du Morne-Vert. Il y créera la J.A.C., la Jeunesse Agricole Chrétienne, devenant un des 3 aumôniers fondateurs de l’Action Catholique en Martinique avec le père Pulvar (J.E.C.) et le père Bocquilon (J.O.C.). Il y restera jusqu’en 1944. Là aussi, pour aider les jeunes mères de famille, dont les maris mobilisés ne pouvaient plus travailler dans les champs, il prendra l’initiative de créer une crèche assurant la garde des enfants pendant la journée. Ensuite, il sera successivement curé de Rivière-Salée, du Morne-des-Esses et enfin curé du Vauclin où il restera 15 ans. En application de la Doctrine sociale de l’Eglise, il y développera l’action sociale de l’Action catholique agricole et rurale, notamment avec le Mouvement familial rural. De nouvelles missions lui seront ensuite confiées, et en particulier en 1967, la direction des Œuvres diocésaines, avec son installation à Plateau Fabre à Fort-de-France, en tant que vicaire épiscopal. Il proposera un plan pour favoriser la synergie entre paroisses et mouvements diocésains et suivra en particulier le travail d’Humanisme chrétien, de Vie Nouvelle et des Equipes Enseignantes, des mouvements de jeunesse, Scouts et Guides, de l’Action catholique de l’Enfance. Il assumera également la responsabilité de la présence catholique sur les médias audiovisuels et, dès les années 1950, il lui sera demandé par l’évêque de participer aux nouvelles émissions du dimanche sur radio et télévision, devenant ensuite « Le Jour du Seigneur ». Il est alors en Martinique « le prêtre qui parle à la télé » ! Il sera ensuite secondé par le père Anglio au SDRT. En 1982, profitant de l’ouverture des ondes aux « radios libres », il se lancera, à 71 ans, dans sa dernière création : celle de Radio Saint Louis ! Il s’appuiera au début sur les jeunes des mouvements d’Action catholique et se battra avec eux et le soutien de nombreux donateurs pour obtenir en 1992 la reconnaissance par Mgr Marie-Sainte de Radio Saint Louis comme radio officielle du diocèse. Il en assurera la direction effective pendant 13 ans avant d’en devenir le conseiller spirituel et de continuer jusqu’à la fin de sa vie la production de son émission hebdomadaire Regard sur la Bible le mercredi matin. A la fin de sa vie, il trouvera la force d’accompagner l’aumônerie de la prison et du CHU. Grand témoin de l’Evangile en Martinique pendant 80 ans, avec son enthousiasme communicatif, sa force de conviction et sa volonté d’appeler à travailler à la vigne du Seigneur, il aura suscité d’innombrables vocations de clercs et de laïcs engagés ! En reconnaissance pour son travail inlassable, sur proposition de Mgr Michel Méranville, le pape Benoît XVI, le nommera en décembre 2009 Prélat de sa Sainteté. Le 21 avril 2024, dans les jardins du presbytère des Trois-Ilets, lors de Journée de la Pastorale sociétale, une messe en mémoire de Mgr Jean-Michel sera présidée par Mgr David Macaire à 14h. Du haut du ciel, cher père, continuez à veiller sur la Martinique ! Michel et Nicole Déglise■ Le  21  avril  2015,  dans  sa  104 ème  année, après une vie  au  service  du  Seigneur  et  de  l’Eglise  en  Martinique,  Mgr Gaston Jean-Michel a  rejoint la Maison du Père.  Guides, de l’Action catholique de l’Enfance. Il assumera également la responsabilité In Memoriam In Memoriam Père G In Memoriam G In Memoriam aston Jeanaston Jean-Michel Le  21  avril  2015,  dans  sa  du Morne-Vert. Il y créera la J.A.C., la Jeunesse Agricole Chrétienne, devenant un des 3 aumôniers fondateurs de l’Action Catholique en Martinique avec le père Pulvar (J.E.C.) et le père Bocquilon (J.O.C.). Il y restera jusqu’en 1944. Là aussi, pour aider les jeunes mères de famille, dont les maris mobilisés ne pouvaient plus travailler dans les champs, il prendra l’initiative de créer une crèche assurant la garde des et se battra avec eux et le soutien de nombreux donateurs pour obtenir en 1992 la reconnaissance par Mgr Marie-Sainte de Radio Saint Louis comme radio officielle du diocèse. Il en assurera la direction effective pendant 13 ans avant d’en devenir le conseiller spirituel et de continuer jusqu’à la fin de sa vie la production de son émission hebdomadaire Regard sur la Bible matin. A la fin de sa vie, il trouvera la force d’accompagner l’aumônerie de la prison et du CHU. Grand témoin de nombreux donateurs pour obtenir

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 6808 C onstruite en 1654, elle est devenue cathédrale en 1853, et fut consacrée en 1859. L'édifice a été détruit le 8 mai 1902 et reconstruit de 1923 à 1929. La reconstruction actuelle est la volonté des municipalités qui se sont succédé ces dernières années. Elles ont voulu que la cathédrale retrouve son aspect d’avant l’éruption de 1902. Les travaux de rénovation ont duré dix années. Pour bien marquer la séparation de l’Église et de l’Etat, la cérémonie s’est déroulée en deux étapes. La première, sur le parvis, avec une série de discours de représentants politico-administratifs : le maire de la commune, le président de la Collectivité territoriale de la Martinique (CTM), le préfet du département et l’archevêque dont c’est la cathédrale. Le maire et l’archevêque ont dévoilé la plaque commémorative. La seconde étape conduite par Mgr David Macaire, consistait à bénir les murs extérieurs. Après ce rite, l’archevêque a frappé à trois reprises avec le pied de sa crosse la grande porte de l’édifice. La foule et la chorale paroissiale, La Maîtrise de la Cathédrale, ont psalmodié le psaume 23 (24) « Porte, levez vos frontons, élevez- vous portes éternelles, qu’il entre le roi de gloire ». L’évêque, les prêtres, les diacres, les religieux et religieuses et tout le peuple de Dieu ont fait leur entrée avec le chant : « Peuple de prêtres, peuple de rois, assemblée des saints… ». L’immense voûte de la cathédrale a amplifié ce beau chant d’entrée repris en chœur. Les autres rites de consécration se sont déroulés sous les yeux de l’Assemblée. L’archevêque a tracé Dédicace de la co-cathédrale de Saint- Pierre Après plusieurs reports dus à des retards de livraison de chantier, la date du 2 avril 2024 a été  retenue  pour  la  dédicace  de  la  Co-cathédrale  de  Saint-Pierre,  au    second  jour  de  l’octave  de  Pâques. Bien que ce soit mardi, un jour en semaine, des femmes et des hommes politiques et des  fidèles ont accouru de toute la Martinique  pour prendre part à l’événement tant attendu, à savoir  la consécration de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption qui fait la fierté de notre île.  2022 20242024202420242024202420242024202420242024202420242024La cathedrale en 1902 avant la catastropheLa cathedrale en 1902 avant la catastrophe ©Ville de Saint-Pierre (FB) VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 9 dans du sable l’alphabet grec et latin. Il a bien fait ressortir l’Alpha et l’Oméga qui sont deux lettres par lesquelles Dieu se nomme (Apocalypse 22,13). Il a ensuite procédé à la consécration des douze croix tracées sur douze colonnes qui représentent les apôtres. Il a aussi consacré l’autel, le lieu par excellence où sont consacrés le pain et le vin comme le soir du Jeudi Saint. L’évêque a installé le Saint- sacrement dans le tabernacle de l’autel majeur, ce dernier avait été consacré la veille. Notons que des reliques des saints Augustin, Thomas d’Aquin, Georges, Amadour, Jeanne de Lestonnac, Camille de Lellis, Benoît, Barbe et de la terre du tombeau de saint Pierre sont présentes dans le sépulcre creusé au centre de l’autel majeur. Leur présence dans la cathédrale est un vaste réservoir de grâce à notre disposition. Nous pouvons nous arrêter pour invoquer leur mérite sur nous, afin de mener une vie plus ajustée au cœur de Dieu. La garde républicaine venue de Métropole pour la circonstance ainsi que des chanteurs des Voix des outre-mer, par des mélodies suaves, ont participé à la grande liturgie de la dédicace de la cathédrale. Une œuvre d’art de 65 kg en verre fusionné en multicouches dénommée « Les larmes de sang », offerte par l’artiste martiniquais Régis Granville, a été installée dans le narthex. Au-dessus de cette œuvre, un nouveau vitrail a été dévoilé. Celui-ci, offert par l’association Soroptimist, représente le blason de Mgr Macaire. La phrase « Jesum Ostende » (Montre Jésus) est une invitation faite à tous pour « montrer Jésus partout en Martinique et au-delà, personnellement et en Église ». La fête s’est poursuivie avec des partages à la place Ernoult ainsi que dans les jardins de l’ancien presbytère. La communauté paroissiale de Saint- Pierre est heureuse de poursuivre son action de grâce par des concerts et des visites. En effet, tous ceux qui voudraient prendre un temps de recueillement y seront fraternellement accueillis. La cathédrale continuera son embellissement. Il lui manque la statue de la Vierge qui trônera au-dessus de la cathédrale pour accueillir tous ceux qui s’y arrêteront pour se recueillir ; il lui manque aussi des écrans pour projeter les chants lors des cérémonies. Individuellement, en famille, vous pouvez faire vos dons sur le site de l’archevêché ou à la cathédrale. Nous vous remercions de tout cœur pour votre générosité. Père Arnauld Serge Houévoyéha. Curé de la paroisse de Saint-Pierre ■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 68010 VIE DU DIOCÈSE Ce quatrième dimanche de Pâques, dont la liturgie nous présente la parabole du Christ Bon  Berger, est traditionnellement choisi comme Journée mondiale de prière pour les vocations. N ous le savons hélas trop bien : depuis quelques décennies, le nombre des candidats au sacerdoce est en chute libre ou quasi-inexistant, et la tendance au redressement, si souvent annoncée, n’est guère significative. Que se passe-t-il ? Le Seigneur, cesserait-il d’appeler des jeunes à travailler dans sa vigne ? Ne serait-ce pas plutôt nous qui sommes devenus sourds à ses appels ? Je dis « nous » bien que l’appel soit bien sûr personnel ; mais pour que le dialogue entre Dieu et son élu puisse s’instaurer, un ensemble de conditions est requis, qui implique la famille, la paroisse, l’école, bref, l’entourage chrétien du jeune que Dieu a choisi. Il est clair que l’appel du Seigneur passe par des médiations ; où même s’il résonne directement au cœur de l’intéressé, celui-ci a besoin du discernement, du soutien, de la confirmation de son entourage. Or, si les proches ne croient plus à la grandeur de la vocation sacerdotale, s’ils ne sont plus convaincus de la grâce extraordinaire qu’elle représente, si leur attitude ou leurs paroles sont plutôt dissuasives, il y a beaucoup à parier que l’appel n’aboutira pas et que la vocation sera étouffée et avortée. Chaque vocation sacerdotale est enfantée par l’Église tout entière ; en premier lieu par l’Église domestique où le candidat a grandi, et l’Église locale où il a reçu les sacrements d’initiation chrétienne. Pour qu’il y ait plus de prêtres et de bons prêtres en Martinique, cela dépend de la vie de foi et d’espérance de nos familles, de nos communautés ecclésiales. Or, tout enfantement est source de souffrances : « Pour faire un prêtre, disait Saint Jean Bosco, il faut beaucoup de larmes, de sueur et de sang ! » La Martinique a besoin de prêtres. Mais sommes-nous prêts à payer ce prix pour voir s’agrandir le corps sacerdotal si fragile sur notre île ? Sommes-nous prêts à prendre les devants et à assiéger le Cœur du Christ pour qu’il accède à notre demande ? Un besoin qui ne s’exprime pas n’est pas satisfait. Est-ce que nos familles et nos paroisses sentent et sont conscientes de ce besoin de prêtres ? Ont-elles l’habitude et la ferme décision d’en parler avec les enfants et les jeunes qui sont les potentiels lieux de vocation sacerdotale et religieuse ? Est-ce que nos paroisses partagent et diffusent l’urgence de satisfaire ce besoin ? En parlent-elles à Celui qui suscite des pasteurs selon son cœur ? Le saint curé d’Ars dont les reliques visitent notre diocèse, disait que l’Eucharistie et le Sacerdoce sont des dons de l’amour du Cœur de Jésus : c’est donc à Jésus qu’il faut nous adresser pour obtenir les prêtres dont notre Église a un urgent besoin. Jésus le Bon Pasteur appelle toujours, mais seules « les brebis qui écoutent sa voix » et accueillent sa Parole dans un cœur disponible et aimant, entrent dans son intimité – « je les connais » dira-t-il dans l’Évangile du dimanche des Vocations. Tout commence par l’apprentissage de l’écoute. Quelle est la valeur de l’écoute dans nos familles ? Parent, prends-tu plaisir à écouter ton enfant ? Apprends-tu à ton enfant l'a priori à t’écouter ? S’il ne t’écoute pas, toi qu’il voit, comment écouterait-il Jésus qu’il ne voit pas ? Il n’y aura pas de prêtres demain pour notre Église martiniquaise s’il n’y a pas aujourd’hui un apprentissage sérieux de l’écoute des jeunes et par les jeunes. Tout commence dans et par l’écoute. L’écoute nous ouvre à la vraie liberté. À nous de choisir donc : la pseudo- liberté d’une autonomie qui n’est bien souvent qu’un prétexte pour céder aux désirs du vieil homme, comme certains le soutiennent à propos des actes anti- natures conduisant à la mort spirituelle ; ou bien la véritable liberté acquise au prix des efforts patiemment consentis, au prix des ‘Oui’ successifs avec l’aide de la grâce, sur le chemin de la vérité et de la vie, à la suite du « Bon Pasteur ». C’est pourquoi la recrudescence des vocations sacerdotales est étroitement liée à la conversion de l’Église tout entière, de chaque famille et de chaque chrétien. Les prêtres de demain seront le fruit de la conversion des chrétiens d’aujourd’hui, qui auront accepté d’entrer pleinement dans l’Alliance que le Seigneur renouvelle chaque jour dans l’Eucharistie. À chaque Eucharistie, Dieu, « fait de nous la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » Dieu a fait de toi, sa lumière et son témoin, à toi de « le reconnaître comme ton Seigneur et ton Dieu » qui t’a fait, à toi de choisir de dire OUI pour que ton Église vive. Père Grégoire-Sylvestre Gainsi■ Qui fait naître les vocations ? Chrétien, l’avenir de ton Église et du monde dépend de ton OUI. payer ce prix pour voir s’agrandir le corps sacerdotal si fragile sur notre île ? Sommes-nous prêts à prendre les devants et à assiéger le Cœur du Christ pour qu’il accède à notre demande ? Un besoin qui ne s’exprime pas n’est pas satisfait. Est-ce que nos familles et nos paroisses sentent et sont conscientes de ce besoin de prêtres ? Ont-elles qui sont les potentiels lieux de vocation sacerdotale et religieuse ? Est-ce que nos paroisses partagent et À nous de choisir donc : la pseudo-

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 11 A l’occasion du dimanche du Bon Pasteur, notre Mère l’Eglise nous invite à porter notre regard  et nos prières sur les vocations et spécialement la vocation au sacerdoce. Suivre le  Christ de manière radicale implique ou suppose d’abord un amour véritable, une  expérience personnelle et profonde avec le Christ. De cet amour préférentiel  pour Jésus Christ, le candidat au sacerdoce devra développer une disposition  intérieure fondamentale pour répondre à son appel. ➊ Être disponible aux appels de l’Esprit et aux médiations de l’Eglise Toute vocation est d’abord une histoire d’amour, un cœur à cœur entre ce Dieu Un et Trine et cet homme pauvre pécheur qui se laisse séduire. Accepter de s’interroger avec l’Esprit sur un appel, c’est accepter de faire confiance à l’Eglise avec ses insuffisances, ses limites. C’est d’abord accepter d’en parler avec son curé de paroisse ou à une personne digne de confiance qui peut l’aider à un pré-discernement. C’est ensuite accepter d’être orienté vers le père Sosthène Godjo, responsable de la P astorale des vocations et du F oyer Saint Dominique Savio. C’est accepter de participer à des retraites, des week-ends de réflexion, de recollection avec comme objectif non pas d’envoyer chaque jeune ou moins jeune au séminaire, mais de l’aider à grandir en maturité pour lui permettre d’éclairer son choix. Une première étape est franchie lorsque le jeune ou le moins jeune demande son admission en année de propédeutique. Cette année se fait généralement à Paris à la maison Saint Augustin où seront posées les bases d’une formation humaine intellectuelle et spirituelle nécessaires à la poursuite au séminaire. A l’issue de cette année, en fonction des recommandations des pères formateurs de la Maisons Saint Augustin, le jeune ou le moins jeune demande (ou pas) de manière libre son entrée au grand séminaire à son évêque. C’est la deuxième étape. Le temps du séminaire (qui se passe généralement au séminaire Saint Cyprien de Toulouse) dure au minimum 6 années, durant lesquelles le candidat au sacerdoce par une formation humaine, intellectuelle, spirituelle et pastorale de plus en plus en plus approfondie continuera d’affiner son discernement et découvrira les joies, les difficultés et les renoncements du ministère de prêtre. Au cours de cette formation, l’accompagnateur spirituel aura un rôle clé dans le processus de maturation du séminariste. Il devra l’aider à faire la lumière sur ses zones d’ombre, ses faiblesses. Tout au long de leur parcours, Mgr Macaire, par l’intermédiaire de son délégué aux séminaristes, veille au bien-être et à la croissance spirituelle et humaine des séminaristes. Enfin, le temps venu, il y a l’acte libre que pose le séminariste en demandant (ou pas) son admission aux ordres. Le parcours semble être long... Mais tout au long de ces années le candidat au sacerdoce devra être en vérité avec lui- même et avec l’Eglise. Être en vérité avec lui-même c’est accepter ses limites, c’est accepter de purifier les raisons profondes de son appel (peur du monde, rôle de la famille ou autre). C’est accepter aussi de grandir en maturité pour assumer pleinement ses choix, poser des actes libres, parce que dictés par l’amour seul du Christ. ➋ Les joies et souffrances du prêtre en Martinique On ne devient pas prêtre pour connaître une ascension, une réussite sociale. Il n’y pas de carrière dans l’Eglise. La seule ambition qui anime le cœur de tout prêtre est d’aimer de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces et de tout son esprit le Seigneur et d’être au service du peuple de Dieu. Le prêtre en Martinique est, à l'image de son Sauveur, porteur de joie, d’Espérance et homme de souffrance. Sa vie est faite de rencontres quotidiennes après les messes du matin, après des funérailles, au presbytère, dans le quartier, ou dans l’accompagnement de groupes, de couples de personnes : c’est la pastorale ordinaire. Les joies sont nombreuses car il est le témoin privilégié de l’œuvre de Dieu dans la vie des fidèles et dans la sienne aussi. Une conversion, une repentance, ou une réconciliation sont des joies immenses. C’est aussi un homme de douleurs. Il porte toutes les souffrances de la terre de Martinique (les blessures du passé, les divisions sociétales et familiales) mais aussi les siennes (ses limites, ses désillusions, sa solitude). C’est aussi un homme qui comme Jésus connaîtra la trahison, la calomnie, l’abandon… Mais qu’est-ce que tout cela, face à l’amour de Dieu qu’il révèle en son Fils Jésus ? En conclusion … « Celui qui est appelé sait qu’il existe en ce monde une joie simple et pleine : celle d’être pris par le peuple qu’on aime pour être envoyé à lui comme dispensateur des dons et des consolations de Jésus, l’unique Bon Pasteur qui, plein de profonde compassion pour tous les petits et les exclus de cette terre, fatigués et opprimés comme des brebis sans pasteur, a voulu associer beaucoup de personnes à son ministère pour rester et agir Lui-même, dans la personne de ses prêtres, pour le bien de son peuple ». (Pape François 17 avril 2014) Père Jacques Platon, Délégué de l’évêque auprès des séminaristes ■ « Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis » et nos prières sur les vocations et spécialement la vocation au sacerdoce. Suivre le  Christ de manière radicale implique ou suppose d’abord un amour véritable, une  expérience personnelle et profonde avec le Christ. De cet amour préférentiel  et homme de souffrance. Sa vie est faite de rencontres

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 68012 VIE DU DIOCÈSE Je suis Xavier, né il y a 30 ans à Paris de parents Guadeloupéens, séminariste pour la Martinique, et voici l’histoire de ma vocation. Tout a commencé lorsque mon voisin Edouard m’a traîné à la messe de force le dimanche 24 avril 2016, et c’est un diacre qui a proclamé et commenté l’Evangile ce jour-là. Son homélie m’a profondément ému ; elle portait sur le don total du chrétien. Mon cœur m’a donc porté à chercher à le rencontrer à la sortie de la messe. Il s’appelait Bernard et, calmement, m’a demandé ce que je faisais dans la vie. Je lui ai répondu que j’étais un étudiant ingénieur du Génie Civil, et il m’a alors proposé de lui lire bénévolement quelques plans qu’il avait reçus dans la semaine, concernant la construction d’une école à Madagascar. L’Afrique a donc été la pépinière de ma vocation, et trois expériences que Dieu m’a fait la grâce de vivre m’ont conduit à répondre à mon appel. La première de ces expériences est d’avoir rencontré l’ambassadrice de Madagascar quatre jours après mon arrivée. Elle venait de prononcer un lumineux discours sur le bien accompli par le millier de volontaires français à Madagascar. J’ai donc cru opportun de l’approcher pour lui parler de cette petite école pour laquelle je travaillais humblement. Et c’est avec un sombre cynisme qu’elle m’a répondu que les associations humanitaires sont nombreuses à Madagascar, et que toutes ne méritaient pas son attention. J’ai compris ce jour-là que faire le bien commence par l’aimer, et que celui qui aime tièdement le bien ne peut le faire que tièdement. Une seconde expérience a été de collaborer avec le groupe des Dames de la Charité de Fianarantsoa, à Madagascar, autour de l’école de la Seconde Chance. Un jour, Olga notre professeur de malgache est tombée malade et a dû quitter l’école momentanément. Et voici qu’un jour je la revois, non seulement sur pied mais s’apprêtant à passer le permis moto pour porter des denrées de première nécessité en brousse. Les bras m’en sont tombés puisque je pensais avoir atteint le sommet du don de moi-même, ayant quitté famille et ambitions personnelles pour servir les humbles de Dieu. Mais c’était sur mon superflu que je prenais pour soutenir cette école, sur mes économies et sur mon temps libre, et non sans en tirer une vaine gloire. Or elle qui n'avait rien, pas même la santé, la voilà qui se donnait tout entière, et gratuitement, à ceux qui n’avaient rien à lui rendre. Au fond de moi-même je l’ai enviée, et c’est pour essayer de lui ressembler que je veux aujourd’hui devenir prêtre. Mais l’expérience décisive a sûrement eu lieu l’après-midi du dimanche 6 août 2017. Je participais à un rassemblement à l’hôtel de ville d’Antananarivo, et une profonde amertume m’avait envahi. Je me sentais perdu, seul, loin de chez moi, m’étant égaré à poursuivre des ombres décevantes. Et j’ai vu un lustre dans lequel se réfléchissait la lumière du soleil couchant. Je ne voyais pourtant rien que je n’aie jamais vu, mais j’apprenais alors cette vérité toute nouvelle : c’est la bonté de Dieu qui éclaire tout ce qui est bon. Celui qui aime une femme, c’est la bonté de Dieu qu’il aime en elle. Celui qui donne sa vie par amour, c’est un culte qu’il rend à la générosité de Dieu. A partir de ce jour j’ai fait ce vœu devant Dieu : de ne plus aimer que lui, puisque c’est en lui que demeure tout ce qui est digne d’être aimé. C’est ainsi que s’est accomplie pour moi cette vision du prophète Daniel : « Quant à la pierre qui avait frappé la statue, elle devint un énorme rocher qui remplit toute la terre ». Toutes ces choses m’ont donc conduit en 2019 à vendre tout ce que j’avais acquis en trois ans à Madagascar, pour m’offrir au service de l’Eglise de Jésus. Je suis né dans une famille catholique de trois enfants, dont je suis le dernier. J’ai eu la joie de grandir dans une famille croyante, pratiquante et de recevoir le témoignage de la foi de mes grands-parents et de mes parents. Les temps de prière vécus en famille : ils m’ont permis de découvrir cette présence du Seigneur au quotidien. « Mon secret est à moi ». Sollicité pour parler de ma vocation, il me revient ce mot de Sainte Édith Stein à qui une amie demandait de raconter sa rencontre avec le Christ, qui aboutit à son baptême et à son entrée au Carmel. « Mon secret est à moi », et au fond, à Dieu : on peut raconter des faits de notre histoire, mais comment traduire cet indicible qui nous a fait passer du Pourquoi moi au Pourquoi pas moi ? Ce mystère me dépasse. C’est sans doute bien ainsi, car la vocation d’un prêtre est d’abord « l’affaire de Dieu ». Nulle vocation ne naît d’elle-même ni ne vit par elle-même. Une vocation émane du cœur de Dieu et s’épanouit dans le terreau fertile des fidèles, dans l’expérience de l’amour fraternel. L’histoire de ma vocation débute quand j’étais très jeune. Déjà à l’âge de 6 ans j’ai senti un appel de l’intérieur à devenir prêtre, très tôt, j’ai commencé à servir la messe. Et, c’est vraiment un lieu qui a été porteur pour moi, le service m’a permis d’avoir un amour incommensurable pour la messe. C’est dans ce climat que le désir d’être prêtre est né dans mon cœur. L’amitié avec le Christ est un élément fondamental et reconnaissable de toute vocation au sacerdoce. Si le prêtre est l’homme de Dieu, qui appartient à Dieu et qui aide à le connaître et à l’aimer, il ne peut pas ne pas cultiver une profonde intimité avec Lui, demeurer dans son amour, en faisant place à l’écoute de sa Parole ». En interrogeant ma vie, je constate que le Seigneur s’est employé, non seulement à faire naître ma vocation dès ma petite enfance, mais encore à la faire minutieusement grandir, déjà au moment où j’étais encore incapable de la questionner. Par la main des hommes et comme par enchantement, il m’a conduit et guidé dans un chemin de vérité où je suis encore heureux de vivre et où je continue à trouver la joie et la force d’avancer. Quand je repense à tout ce qui s’est passé dans ma vie et à ce que je vous dévoile dans ces quelques lignes. Cela peut être source d’angoisse. Le futur, l’inconnu, on ne maîtrise pas grand-chose, en fait. Seule la confiance en Jésus rend libre, et c’est exactement ce que je demande au Seigneur pour que Sa Volonté se fasse en moi. Je suis Xavier, né il y a 30 ans à Paris de parents Guadeloupéens, Une seconde expérience a été de collaborer avec le groupe des Dames Témoignage de Joseph d’elle-même ni ne vit par elle-même. Une vocation émane du cœur de Dieu et s’épanouit dans le terreau fertile des fidèles, dans l’expérience de l’amour fraternel. L’histoire de ma vocation débute quand j’étais très jeune. Déjà à l’âge de 6 ans j’ai senti un appel de l’intérieur à devenir prêtre, très tôt, j’ai commencé à servir la messe. Et, c’est vraiment un lieu qui a été porteur pour moi, le service m’a permis d’avoir un amour incommensurable pour la messe. C’est dans ce climat que le désir d’être prêtre est né dans mon cœur. L’amitié avec le Christ est un élément fondamental et reconnaissable de toute vocation au sacerdoce. Si le prêtre est l’homme de Dieu, Témoignage de Xavier

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 13 Jean-Marie Vianney est un homme qui a marqué son temps par son  héroïsme et son zèle pastoral. Son dévouement a fait retentir son  enseignement sur plusieurs siècles jusqu’à nous et continue d’influencer  notre époque par sa fidélité au Christ. M onter à l’autel du Seigneur et  réaliser le rêve de sa vie : célébrer la Sainte Messe.  C ’est un chemin de sainteté qu’il nous a révélé par sa vie. En effet, Jean-Marie Vianney naquit dans le petit village de Dardily le 08 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d’humanité et de foi. Baptisé le jour même de sa naissance, il consacra les années de son enfance et de son adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu’à l’âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Les biographes racontent que dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles. Le 23 juin 1815, il est ordonné diacre et le 13 août de la même année, prêtre. Après de nombreuses incertitudes, de nombreux échecs et de larmes, à l’âge de 29 ans, il put enfin monter à l’autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie : célébrer la Sainte Messe. Dans sa vie sacerdotale, Jean-Marie Vianney, appelé le Curé d’Ars, manifesta une très haute considération du don sacerdotal. Au cœur de son service pastoral, aussi simple qu’extraordinairement fécond, ce curé anonyme d’un village isolé parvint si bien à s’identifier à son ministère qu’il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, un Alter- Christus, image du Bon Pasteur, qui, à la différence du mercenaire, donne sa vie pour ses brebis (cf Jn,10 ;11) ; son existence fut une catéchèse vivante. En effet, au cœur de toute sa vie, il y avait l’Eucharistie qu’il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l’accomplissement logique et naturel de l’apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20,12). Saint Jean- Marie se distingua comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par les conseils persuasifs, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique (cf. Lettre aux prêtres pour l’Année sacerdotale). Ce qui l’a rendu saint a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l’avait appelé, son abandon constant et sa confiance entre les mains de la Providence divine. Sa réussite pastorale ne dépendait ni de ses efforts (fussent-ils louables et volontaires) mais il conquiert les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu’il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. Il est un « amoureux » du Christ. Les reliques, en général, sont les restes matériels qu’aurait laissé derrière elle en mourant une personne vénérée. Il s’agit soit des parties de son corps, soit d’autres objets qu’elle a sanctifiés par son contact pour certains croyants. Ces objets revêtent une importance cruciale dans la spiritualité en raison de leur capacité à symboliser la proximité avec le divin. Ils sont vénérés comme des reliques saintes, portant en eux une énergie spirituelle, renforçant la foi et dans certains cas servir de bénédictions divines. En effet, du 2 avril au 2 mai 2024, se déroulent dans notre diocèse le pèlerinage des reliques du Curé d’Ars dans les paroisses et les communautés de la Martinique. Les apôtres de Marie, Missionnaires du Cœur Sacré de Jésus et la Pastorale des groupes spirituels, pour nous rappeler la vocation première, celle à la sainteté, nous ont proposé l’accueil des reliques du Curé d’Ars. Ainsi, joie, ferveur et émotion étaient le constat que nous pouvons ressentir chez les uns et les autres lors de ces visites. C’est une grâce pour notre diocèse d’accueillir les reliques du Curé d’Ars. Qu’un rebond spirituel puisse en dégager, car nous croyons que le Seigneur touchera le cœur de nos jeunes et nos familles et suscitera un regain du don de soi en ce moment où la vocation sacerdotale devient un combat spirituel. Père Laurent Sounouvou■ Les reliques du Curé d’Ars une personne vénérée. Il s’agit soit des parties de son corps, soit en visite en Martinique

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 68014 LA VOCATIONDOSSIER Par le mystère de son Incarnation-Passion-Mort et Résurrection, le Christ a fait de nous des  sauvés et des victorieux. Désormais pour nous, tout repose dans le Nom de Jésus-Christ  (Ac.3,16). Il est la Solution disponible à tous nos problèmes. Il est notre Défenseur (1Jn.2).  Tout le monde ne le sait. Pour relayer une telle conviction et faire découvrir la puissance de  la Miséricorde de Dieu qui guérit et sauve les âmes, Jésus continue d’appeler des disciples.  A chacun, il adresse un appel unique selon les charismes donnés pour la mission. E n général, l’objectif de toute vocation est la Vie en Dieu. Chaque être humain est appelé par Dieu à lui ressembler et à conduire également les autres à le faire. Ressembler à Dieu revient à prendre le chemin de la sainteté. « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint » (Lv. 19,2). Cet appel invite à une réponse qui peut prendre différentes formes telles que le Mariage, la Vie Consacrée ou le Sacerdoce. Les témoignages ont prouvé que tous ceux et celles qui ont fait confiance à Dieu et ont accepté leur vocation, deviennent des hommes et des femmes pleinement accomplis et épanouis dans leur vie. En effet, la vocation est une voie royale pour se sanctifier et sanctifier les autres. Quand Dieu appelle quelqu’un, c’est un don qu’Il fait à l'appelé, mais aussi à l’Église et au monde. Voilà la raison pour laquelle une vocation ne s’éclot pas de façon individualiste. Elle se discerne en Église et a toujours comme référence une portion concrète du peuple de Dieu (cf. Introduction de la Nouvelle Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis). Ici en Martinique, la portion concrète du peuple de Dieu, placée sous l’égide de Monseigneur David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort- de-France, dispose d’une Pastorale des vocations qui prie et accompagne le discernement, l’éclosion et l’accomplissement des vocations. Dis Oui à Dieu Pour vous aider  à dire Oui à Dieu, vous pouvez     vous adresser à votre curé  ouécrire un mail à      vocations@ eglisemartinique.fr  ou fds@eglisemartinique.fr ouun sms        au 0696 26 91 97  Ce à quoi D ieu m’appelle, c’est cela ma vocation

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 15 D epuis plus de 60 ans, le 4 ème dimanche de Pâques désigné aussi comme le « dimanche du Bon Pasteur » a lieu la J ournée mondiale de prière pour les vocations. C’est une journée d’invitation à la réflexion et à la prière pour permettre à des jeunes hommes et des jeunes femmes de découvrir leur vocation en toute liberté. Pour la 61 e édition, le Vatican a dévoilé le message du pape François rédigé à cette occasion, exhortant à : « Ouvrir les portes de la prison où nous sommes parfois enfermés, afin que chacun de nous puisse découvrir sa vocation dans l’Église et dans le monde et devenir pèlerin d’espérance et artisan de paix ». Le Pape ajoute : « Nombreux sont les charismes et nous sommes appelés à nous écouter réciproquement et à marcher ensemble pour les découvrir et pour discerner en quoi l’Esprit nous appelle pour le bien de tous ». En fait, vocation, ce mot qui aujourd’hui encore terrifie certains ou met d’autres mal à l’aise, est avant tout un appel du Seigneur à l’amour. Le Crucifié qui a donné sa vie pour nous sauver ne reste pas dans son tombeau mais vient ressusciter dans notre vie afin qu’elle soit offerte au Seigneur dans un acte ultime de confiance. C’est en toute liberté et amour que le Seigneur laisse le choix d’y répondre. Vous ne pourrez savoir la joie profonde que ce « oui » procure que lorsque vous en faites l’expérience. Et ce Oui est un véritable acte de foi et de confiance. Sainte Faustine a montré ce chemin de la Confiance, fondamentalement basée sur Matthieu 6, 31-34 : « Ne vous faites donc pas tant de souci ;[…] Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. Là est l’acte de foi de la Vocation : faire confiance à Dieu. Seigneur, Tu me connais et tu m’aimes… Cet acte de foi se renforce car Dieu nous connait et nous veut du bien. Comme le dit encore Mathieu,10, 29-31 : « Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. » En fait, l’amour du Seigneur pour sa créature ne peut que le pousser à vouloir le meilleur pour elle. Il prépare cet environnement propice afin qu’elle reçoive pleinement cet appel. Tout comme dans notre quotidien lorsque notre téléphone fait entendre sa sonnerie stridente, l’appel du Seigneur nous envoie un signal. Le silence que nous réussissons à opérer en notre cœur est le terreau fertile à l’écoute mais aussi au discernement de sa voix afin de suivre sa voie. Ne pensez pas que vous êtes les seuls à vous poser certaines questions ou à réfléchir constamment… Le Seigneur me parlera-t-il personnellement ? L’entendrai-je clairement ? Et si je me trompe ! Je n’ai pas envie d’être prêtre ou religieuse ! N’ayez pas peur ! Soyez certains que le Seigneur vous rendra heureux(ses) ! Là est sa promesse. Vous sentirez son amour au cœur du CHEMIN qu’Il vous ouvrira. Vous trancherez pour la VÉRITÉ dans les décisions que vous aurez à prendre. Vous choisirez la VIE et votre joie n’aura pas de fin. Certes, il y aura des moments de doute, des moments de découragement, des épreuves, mais il y aura surtout beaucoup de joie. Le Seigneur vous appelle chaque jour dans votre famille, au sein de votre emploi, au cœur de vos études, dans votre paroisse à travers une pensée, un geste, un frère, une sœur, un service… Saurez-vous le reconnaître ? Le pape François n‘hésite pas à rappeler que « les vocations naissent dans la prière et de la prière ». Alors, continuons à prier afin que le Seigneur puisse faire de la Martinique une terre de vocations. Car l’espoir existe. Il faut reconnaître que de nos jours, l’Église en Martinique vit un manque progressif des ouvriers face à l’abondance de la moisson. “La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux” (Lc.10,2). La raison qu’on pourrait énumérer serait le fait que le monde dans lequel nous vivons devient sauvage et incertain pour beaucoup. L’individualisme systémique, le bafouement de la loi naturelle, les atteintes criminelles à la vie des plus vulnérables, la recrudescence de la violence sous toutes ses formes, ainsi que l’augmentation de la dépression et des conduites addictives dangereuses, pour ne citer que ceux-là, révèlent la présence palpable des vignerons homicides contemporains (Mt.21,33- 42). Aujourd’hui, tout semble porter les puissants de ce monde vers la guerre. L’incertitude sur l’avenir grandit en même temps que l’éloignement de Dieu. Il est donc urgent que Dieu appelle des ouvriers pour sa moisson. Des jeunes courageux et amoureux de Dieu devront se décider à répondre positivement à l’appel de Dieu afin de contribuer au salut du monde aux côtés du Sauveur. Encourager, protéger et prier pour les vocations devraient être la tâche et la mission de tous les chrétiens et de tous ceux et celles qui se réclament amis du Christ et enfants de Dieu. C’est dans cet espoir que l’Église universelle a initié les dimanches de prière et de sensibilisation pour les vocations. Dimanche des vocations

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 68016 LA VOCATIONDOSSIER Woulo bravo aux jeunes qui s’engagent > Les Saviotins :des garçons de 10 ans et plus regroupés régulièrement par tranche d’âge pour échanger à propos des valeurs et du modèle de vie que le Christ leur propose. > Voc’Action constituée de jeunes adultes professionnels qui se rencontrent pour travailler ensemble à l’ancrage de leur vie en Jésus, dans toutes ses dimensions, et au discernement de leur vocation dans le monde d’aujourd’hui. > Les cérémoniaires, qui sont des jeunes garçons au service de la liturgie au moment des grandes célébrations diocésaines avec l’Archevêque comme des célébrations et offices paroissiaux. > Les Servantes diocésaines ‘Notre-Dame de la Délivrande’ sont des jeunes filles qui s’engagent à murir leur féminité dans l’esprit de l’évangile, à prier à l’école de Notre Dame de la Délivrande, Patronne de notre diocèse, et à servir le Seigneur avec une participation active dans les diverses grandes célébrations diocésaines. > La Post-Confirmationmobilise les jeunes confirmés qui se forment pour devenir les grands frères et grandes sœurs des plus jeunes qu’eux et également pour le discernement de leurs engagements et missions en Église. > Les servants de messesont des enfants et des jeunes au service de l’Autel dans nos diverses paroisses et communautés ecclésiales. En réalité, notre diocèse regorge de jeunes disposés à œuvrer dans la Vigne du Seigneur. Bon nombre de jeunes sont déjà impliqués dans des groupes de discernement vocationnel et de services liturgiques à savoir :

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 17 La notion de service Parce que nous avons la foi, nous sommes tous appelés à servir. Certes, nous accomplissons le service selon notre personnalité, notre fibre personnelle, nos connaissances. Mais, le service n’est pas mérité, il est une grâce accordée par notre Seigneur. Le service se résume à un don de notre personne. Nous sommes serviteurs comme le Christ l’a lui-même été, en lavant les pieds de ses disciples, le Jeudi Saint. Aussi, nous nous effaçons. Nous ne le faisons pas pour une gloire particulière, pour être visibles aux yeux des uns et des autres, mais nous le vivons bien comme un abaissement. Ce service nous entraîne, en quelque sorte, à être plus proche de notre Seigneur, car nous sommes en communion avec nos frères, mais également avec Lui. Et c’est bien là que réside notre joie. Une vraie richesse. Comment servir Dieu ? Pour servir Dieu, il est important d’être à son écoute. Or, de nos jours, nous ne vivons plus dans le silence. Il est donc compliqué de répondre à l’appel si on ne l’entend pas, si nous ne nous donnons pas les moyens de l’entendre. Et trouver sa place au sein de l’Église est un vrai challenge. On peut être mal à l’aise, avoir peur du regard des autres. Beaucoup peuvent paniquer. Toutefois, il faut dépasser tout cela, donner du temps à Dieu en allant aux célébrations eucharistiques, en lisant la bible, en allant à la confession, en priant. Tout ceci nous rapproche de Dieu et par là même, nous confère de la joie. Personne ne nous aime plus que Dieu. Cet amour est immense et dépasse l’amour que nous nous portons à nous-mêmes. Notre bonheur en dépend. Cultiver cet amour en priant à n’importe quel moment, s’adresser à notre Seigneur, lui parler comme à un ami ; tout cela concourt à le considérer comme notre rocher. Car nul n’est perdu, s’il place sa confiance en Dieu. Le relationnel doit être empreint de simplicité. Il n’est pas toujours facile de garder le cap. Mais laissons-le nous guider et travaillons à être à son image. Ce sont là des objectifs rassurants. Rôle du servant Le dimanche, le servant revêt son aube, de couleur blanche, représentant la pureté, Il remplit, ainsi, sa mission lors des célébrations. Il est au service du prêtre et de sa communauté. Les autres jours de la semaine, son aube doit demeurer en lui, car il est toujours servant et est un chrétien qui vit et respire le Christ. Il est un serviteur qui prend soin de ses amis et de sa famille. C’est un style de vie. C’est une façon d’être, de fonctionner, d’agir, et de réagir. Certains peuvent concevoir le service comme une contrainte. Se lever le matin, en week-end, pour se rendre à l’église, alors que tellement de sollicitations se présentent : plage, amis, … Il faut simplement trouver un juste équilibre entre loisirs, amis, et l’essentiel : notre Dieu. Il convient également de nous nourrir spirituellement par des temps de retraite, de formation, de prières. Nos âmes ont besoin d’entretien au même titre que nos corps. Prendre part à une autre activité paroissiale pourrait nous enrichir et entrevoir d’autres perspectives de service. Alors, il convient de partager cette joie, cette richesse avec les autres. La bonne nouvelle doit se porter aux autres. Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. Alors, puisons dans le service les grâces pour témoigner du Christ autour de nous. En conclusion, nous pouvons affirmer que Le Christ nous a tout donné. Il nous appelle à le suivre et à témoigner de ce que nous avons vécu avec Lui. Dans la finale de l’Evangile selon St Matthieu, Jésus dit : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt.28,19-20) Notre monde d’aujourd’hui a besoin de témoins éclairés et déterminés qui forment aux côtés du Christ une équipe missionnaire prête à démontrer l’Amour qui va jusqu’au bout. C’est vrai que de nos jours se perd la valeur de l’engagement. Beaucoup se découragent très vite et abandonnent les valeurs chrétiennes par mauvaise influence, par peur ou par lâcheté. La loyauté jusqu’au martyre se fait rare. Mais le reste d’Israël existe. Les amis de Jésus de tout âge, enfants, jeunes et adultes veulent se battre pour qu’une grande majorité de personnes écoute le Kérygme, reconnaisse Dieu et se convertisse pour être sauvée. Puissions-nous aider et soutenir ce reste d’Israël. Prions pour que chaque Paroisse de notre diocèse mette en place un groupe vocationnel qui encourage, accompagne et soutienne spirituellement ceux et celles que Dieu appelle à sa moisson. Pastorale des Vocations, Archidiocèse de la Martinique■ Pastorale des Vocations, Archidiocèse de la Martinique■ La joie de servir

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 68018 ? QuestionAN TJÈ LÉGLIZ-LA La vocation de baptisé ‘‘ Du droit canon S elon le canon 204, les fidèles  du Christ sont ceux qui,  incorporés au Christ par le  baptême, constituent le peuple  de Dieu et participent ainsi à la  fonction sacerdotale prophétique  et royale du Christ. Chacun de  nous, par son baptême, est membre  de l’Église et doit participer à  l’édification du temple spirituel  qu’est le C orps du Christ. Ceci  dans la plus grande égalité, puisque  le Canon 208 nous indique qu’il  y a égalité entre tous ceux qui  travaillent à cette édification. Par  le baptême, dans l’Eglise, nous  sommes tous égaux en dignité  quant à l’activité réalisée. Toutes  les missions sont importantes et  c’est le même esprit qui agit en  chacun pour le bien de tous.  Le Canon 209, quant à lui, établit  que « les fidèles sont liés par  l’obligation de garder toujours,  même dans leur manière d’agir, la  communion avec l’Église. » Tout  ce qui pourrait être fait en dehors  de la communion est à éviter. Car  seule cette vie en communion,  dans l’unité, doit être menée pour  que tous soient signes du Christ et  de son royaume. Chacun est ainsi  sanctifié dans la sanctification du  corps entier de l’Église. Présentés  ainsi, ces Canons pourraient faire  peur. Et pourtant, la mission, en  réalité, est belle à vivre.  De la mission du fidèle laïc Le laïc est le fidèle du Christ qui n'est  pas clerc (diacre, prêtre, évêque)  (canon 207). Aussi bien le laïc que  le clerc peuvent être des religieux,  c'est-à-dire peuvent prononcer des  voeux ou d'autres liens sacrés.  Le Laïc travaille à l'annonce du  message du salut. Il obéit au P asteur,  maître de la foi. Il promeut la justice  sociale. Il secourt les pauvres. Il tient  compte du bien commun de l’Eglise  et survient à ses besoins. Il vit en  témoin du message évangélique. Il  éduque chrétiennement ses enfants.  Il imprègne le temporel de l’esprit  évangélique (Canon 225). Nous  avons tendance à mettre notre  foi dans notre poche et à omettre  d’être signes d’amour et témoins du  Christ. Une fois sortis de l’église,  nous oublions d’être de fervents  catholiques parce que cela nous  arrange. Même si l’environnement  est hostile, voire virulent, le message  divin doit continuellement être porté  aux uns et aux autres. La formation facilite l’accomplis- sement de cet apostolat (Canon  225). Cette éducation chrétienne, à  laquelle nous avons droit, nous per- mettrait de connaître le mystère du  salut et d’acquérir des compétences  pratiques (Canon 229). La notion d’engagement Dans une société individualiste, et  de plus en plus matérialiste, servir,  donner de son temps, relèvent de  l’exceptionnel.  Le regard des autres, non- négligeable, est évidemment à  prendre en considération, surtout  sur notre île. Le qualificatif « ravèt  légliz » est régulièrement affecté  aux pratiquants réguliers. Les  femmes étant plus nombreuses  que les hommes au service, il est  souvent fait allusion à l’absence  de mari à la maison, à la  déception amoureuse non guérie.  Malheureusement, rarement, est  évoquée la ferme résolution de  suivre le Christ.  Néanmoins, il ne faut pas essayer  de tout faire. Il est essentiel de  ne pas confondre activisme et  participation active, car il s’agit  de travailler aux œuvres de Dieu.  Le risque serait de passer à côté  de l’essentiel : c’est la foi qui  sauve. Selon le pape François, le terme  « laïc » n’est qu’un adjectif pour  désigner une modalité de vivre la  vocation baptismale commune.  Aussi, de par notre mission  de baptisés, nous sommes des  chrétiens qui parviennent à  s’assumer, qui voient, jugent et  agissent. Au sein de notre société,  nous sommes des citoyens debout  et responsables qui font en sorte  que notre pays Martinique soit  amour, unité et paix. Nicole Chésimar■ Assez souvent, lorsque le sujet des vocations est évoqué, une large place est laissée aux  vocations sacerdotales et religieuses. Certes, ces dernières sont importantes voire essentielles.  À côté des prêtres, des religieux, des religieuses prennent place des fidèles laïcs qui ne sont  pas religieux.Ces personnes s’engagent à être des acteurs de leur foi, mais également de  l’Église. Des chrétiens, baptisés, qui agissent, travaillent, afin de vivre au mieux leur vocation .

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 21 avril 2024 – n° 680 19 Agenda de l’Archevêque Dimanche 21 avril : • 7h : Introduction de la messe d’ouverture de la kermesse des 170 ans de la paroisse de Schœlcher • 9h : Messe au Foyer de Charité • Récollection avec les accompagnateurs du service catéchuménat • 13h45 : Messe avec la Pastorale Sociétale (anniversaire du décès de Mgr Jean-Michel) à la paroisse des Trois-Ilets • 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis Mardi 23 avril : • Conseil épiscopal Mercredi 24 avril : • Rencontre des confirmands des paroisses de Bellevue, Coridon & Schœlcher • 18h : Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs Jeudi 25 avril : • Cours de Théologie (Institut Gaston Jean-Michel - ICEA) Samedi 27 avril : • 9h : Confirmation des jeunes du district Grand Nord à l’église de Basse-Pointe • 18h : Messe dominicale anticipée à la paroisse de Diamant Dimanche 28 avril : • 8h : Messe avec institution au lectorat de Jean-Marc LOTHAIRE, Patrice BOURJAL et à l'acolytat de Pascal CHEN-SIN-TAÏ, Sylvestre DURAGRIN • 15h : Confirmation des recommençants à la cathédrale Saint-Louis • 17h30 :Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis Mardi 30 avril : • Assemblée des modérateurs ASSOCIATION DIOCÉSAINE DE MARTINIQUE Service legs et donations Archevêché de Fort-de-France - 5-7, rue du Révérend Père Pinchon BP 586 - 97207 FORT DE FRANCE CEDEX Téléphone : 06 96 310 333 - E-mail : michel.pouch@wanadoo.fr oui, je souhaite recevoir en toute confidentialité votre brochure pour m’informer  sur les possibilités de legs, donations et assurances-vie à l’Association Diocésaine. oui,je  souhaite  être  contacté  pour  un  rendez-vous  au  Service  des  legs  et  donations ou à mon domicile. LÉGUEZ à l’Église catholique L’espérance en héritage DEMANDE D’INFORMATIONS sans engagement de votre part Mes coordonnées  ❏Mme ❏Melle    ❏M. Nom  Prénom Adresse   Code postal Ville  Téléphone E-mail Paroisse  (facultatif) POUR L’ARCHEVÊCHÉ DE MARTINIQUE 99.5 - 101.3 et105.1 MHz www.radiosaintlouis.com Radio Saint-Louis, Rue Georges-Zaïre, ZAC Rivière Roche, 97200 Fort de France Tél. : 05 96 71 86 04 - Fax : 05 96 71 86 05 - Courriel : radio-saint-louis@orange.fr

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