682 - Libres dans l’Esprit de Pentecôte

Avec la solennité de la Pentecôte, nous célébrons le début de l’Eglise et le commencement de la mission des disciples pour l’annonce de la Bonne Nouvelle. Comme les disciples, autrefois réunis dans la crainte et l’incertitude autour de Marie au cénacle, nous aussi, avec notre passé et notre histoire, avons reçu de notre Seigneur Jésus la promesse de l’Esprit Saint.

SOMMAIRE

  • EDITORIAL
  • MOT DE L'ÉVÊQUE  - "N’ayez pas peur que votre prochain devienne saint" 

    Le contrat de confiance

  • ÉGLISE UNIVERSELLE  - Message de sa Sainteté le Pape François Pour la 1ère journée mondiale des enfants
  • LITURGIE
  • VIE DUD DIOCESE
    • Présentation de la paroisse du François
    • Des pistes éducatives pour l’éducation des enfants
    • Témoignage d’une maman
    • Jubilé du Renouveau charismatique catholique de la Martinique;
    • « La femme poto-mitan, héritière de la négresse marronne ?;
    • La chapelle de Pontaléry, lieu de mémoire Sonjé, prédjé é adoré - Commémoration de l’abolition de l’esclavage à la paroisse de Rivière-Salée
    • PAGES JEUNES
    • DOSSIER "De la libération à la Liberté"
    • ANTJÈ LÉGLIZ-LA - "Femmes dans l'Eglise "

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RÉDACTEUR EN CHEF : P. Crépin HOUNZA

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Eglise en MARTINIQUE Libres dans l’Esprit de PPentecôte N° 682 REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE – 2,00 € 19 MAI 2024 Hommage au père Filopon Dossier : De la libération à la liberté Jubilé du Renouveau Charismatique

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2 3 Sommaire A vec la solennité de la Pentecôte, nous célébrons le début de l’Eglise et le commencement de la mission des disciples pour l’annonce de la Bonne Nouvelle. Comme les disciples, autrefois réunis dans la crainte et l’incertitude autour de Marie au cénacle, nous aussi, avec notre passé et notre histoire, avons reçu de notre Seigneur Jésus la promesse de l’Esprit Saint. Nous sommes appelés à la liberté et à un avenir renouvelé par le Saint-Esprit. Le récit de la Pentecôte nous montre comment l’Esprit Saint a la capacité de vaincre la peur, de libérer l’humain de l’esclavage et de remplir les cœurs d’une confiance inébranlable. L’Esprit Saint n’offre pas une échappatoire temporaire aux épreuves. Il instaure une transformation durable et définitive. Les disciples, remplis du Saint Esprit, étaient transformés à tel point que leurs proches avaient du mal à les reconnaître. Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous des Galiléens ? ». Ce sont en effet des hommes et des femmes en qui l’Esprit Saint est à l’œuvre : Ils parlent, chacun les comprenait dans sa propre langue ; ils annoncent la Bonne Nouvelle sans peur, ils guérissent les malades… Laissons-nous habiter et conduire par l’Esprit de Dieu. Inspiré par ce même Esprit Saint, le Pape François propose l’organisation de la première Journée mondiale des enfants, les 24 et 25 mai 2024, autour du thème : « Voici que je fais toute chose nouvelle ». Par ces mots, le pape nous invite à saisir la nouveauté suscitée par l’Esprit en nous et autour de nous. Cette journée voulue par le pape coïncide avec la fête des mères. De diverses manières, les enfants renouvelleront leur gratitude et leur amour à leur mère qui, en réponse, peuvent reprendre cette belle phrase à leur égard : « tu es précieux aux yeux de Dieu » et à mes yeux. Dans le cadre de la commémoration de l’abolition de l’esclavage le 22 mai, les membres de l’Observatoire socio-Politique de l’Eglise en Martinique (l’OSPEM) jettent, dans ce numéro de notre revue diocésaine, un regard d’espérance sur la Martinique d’aujourd’hui à travers une réflexion approfondie sur la thématique De la libération à la liberté : La liberté souhaitée par tous doit être l’œuvre de tous et être construite par tous dans la confiance réciproque. La rubrique ‘La vie du Diocèse’ de cette parution articule actualité, histoire, mémoire, foi et culture avec des sujets comme l’éducation des enfants, le témoignage d’une maman, la femme poto-mitan, les lieux et les temps de mémoires, le jubilé de la grande aventure spirituelle du Renouveau charismatique en Martinique. Nous croyons que l’Esprit est toujours à l’œuvre dans le monde. Qu’il descende sur la Martinique et la renouvelle ! Que les fêtes, les manifestations et les temps forts organisés en ces temps-ci se vivent dans la mouvance de l’Esprit Saint. Bonne fête de la Pentecôte Bonnes fêtes à tous et à toutes Père Crépin Hounza ■ « Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » 2 Cor. 3,17 EDITORIAL MOT DE L’EVÊQUE LITURGIE VIE DU DIOCÈSE •  La Parole Dominicale •   Un regard d’espérance  sur la Martinique d’aujourdhui •  Femmes dans l’Église •  Présentation de la paroisse du François •   Des pistes éducatives  pour l’éducation des enfants •  Témoignage d’une maman •   Jubilé du Renouveau charismatique  catholique de la Martinique •   La femme poto-mitan, héritière de la  négresse marronne ? •  La chapelle de Pontaléry, lieu de mémoire •   Sonjé, prédjé é adoré  - Commémoration  de l’abolition de l’esclavage à la paroisse  de Rivière-Salée •   N’ayez pas peur que votre prochain  devienne saint •   Message du Saint-Père pour la première  Journée Mondiale des Enfants 3 •   Message du Saint-Père pour la première •   Message du Saint-Père pour la première  EGLISE UNIVERSELLE 6 7 8 9 10 12 13 AN TJÈ LÉGLIZ-LA 18 Dossier :  DE LA LIBÉRATION  À LA LIBERTÉ 4 5 EDITORIAL 2 AGENDA DE L'EVEQUE 19 14 DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTEUR EN CHEF : père Crépin HOUNZA MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. 05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586 97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 682 3 D ieu a choisi un moyen bien précis pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres et aux captifs, pour relever notre pays, pourtant baptisé dans la foi catholique, mais qui passe à côté de son destin par manque d'amour et de réconciliation ! Depuis 2000 ans, Jésus donne part au salut en suscitant un Peuple de prêtres, peuple de rois, une assemblée de saints ! C’est nous, l’Église. Nous avons reçu en héritage l’intégralité des moyens du salut. Ce peuple se fonde sur un contrat de confiance entre ses membres : je confie mon chemin de sainteté à mes frères et je me sens responsable de leur salut éternel. Là, se joue la foi dans l’Église : Qu’est-ce que je souhaite pour mon prochain ? Quelles sont, selon moi, ses intentions quand il me parle, m'encourage, me fait une correction, me rend un service, me fait un cadeau, exerce son ministère ou son autorité ?… Dans mes interactions communautaires, est-ce que je me sens en sécurité fraternelle avec les fidèles, les responsables, les prêtres, les évêques ? Ou est-ce que je me tiens à distance, ne devant rien à quiconque et n’attendant rien de personne… chak bèt-a-fé ka kléré pou nam-li !? Dieu Notre Père ne peut se contenter de ce que ses enfants l'aiment, Il veut aussi qu'ils s’aiment entre eux et travaillent au salut les uns des autres. Il attend de chaque fidèle qu’il soit un mendiant d’amour : non pas une personne imbue et parfaite (ce qui engendre mépris, médisances et déceptions) mais un pauvre qui veut suivre Jésus, vivre dans l'Esprit et faire confiance à ses frères pour l’aider à devenir saint ! Être saint, ce n'est pas suivre une petite morale qui n'embête personne, mais avoir le désir permanent de suivre Dieu dans l’Église malgré ses faiblesses. C’est pourquoi, s’évitant de fréquenter ceux qui nous tirent vers le bas, il vaut mieux vivre avec des pécheurs qui nous aident à devenir saints qu'avec de « bonnes personnes » qui nous flattent, nous croient déjà parfaits, passent leur chemin ou se dispensent de s’intéresser à notre salut. Pouvons-nous en vérité garantir aux nouveaux convertis, aux couples en situation irrégulière (on dit plutôt « en cheminement »), à nos jeunes plus ou moins cathos, aux pratiquants occasionnels, aux visiteurs d’un instant, mais aussi aux grenouilles de bénitier les plus assidues, à chaque prêtre, à chaque séminariste… que s'ils répondent à l’appel de donner leur vie à la suite du Christ dans notre communauté, ils seront accueillis avec bienveillance et accompagnés avec amour dans un chemin de sainteté. Par la grâce, savons-nous nous aimer dans une confiance réciproque malgré les limites de notre humanité pécheresse !? OUI ! Dieu merci, malgré les inévitables désillusions, nos prêtres, à la messe chrismale, renouvellent le don d’eux-mêmes pour ce peuple que Dieu leur a confié. Chaque année, ils se confient à l’évêque et aux fidèles pour être conduits à la sainteté, et non pas portés au pinacle, calomniés ou induits en tentation ! Ils redonnent leur vie à cette communauté qui se confie à leur ministère pour devenir le peuple saint que Dieu s’est acquis au prix de son sang. OUI ! Dieu merci, le peuple, à son tour, fait confiance au clergé. Tant de fidèles mettent leur vie entre les mains de leurs pasteurs et leurconfient la mise en œuvre du projet de Dieu et l’ambition divine de la sainteté. Notre contrat confiance entre évêques, prêtres et baptisés est donc réel et incontournable. Il honore la Sainte Trinité et fait de nous un royaume de prêtres. Cette alliance mutuelle, même si l’ennemi la déteste, cherche à l’éroder, à l’ébranler par le péché et tant d’évènements douloureux, est garantie par le sacrifice du Fils et le don de l’Esprit. N’ayons donc pas peur que notre prochain devienne saint ! Ainsi commence la Communion des saints ! + Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■ N’ayez pas peur que votre prochain devienne saint Le contrat de confiance MOT DE L’ÉVÊQUE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 6824 EGLISE UNIVERSELLE C hers enfants, Votre première Journée Mondiale approche : elle aura lieu à Rome les 25 et 26 mai. C‛est pourquoi j‛ai pensé à vous envoyer un message. […]. Je l‛adresse avant tout à chacun de vous personnellement, à toi, cher enfant, parce que “tu es précieux” aux yeux de Dieu (Is 43, 4), comme la Bible nous l‛enseigne et comme Jésus l‛a démontré tant de fois. En même temps, j‛adresse ce message à tous, parce que vous êtes tous importants et parce qu‛ensemble, proches et lointains, vous manifestez le désir de chacun d‛entre nous de grandir et de se renouveler. Vous nous rappelez que nous sommes tous des enfants et des frères, et que personne ne peut exister sans quelqu‛un qui l‛ait mis au monde, ni grandir sans avoir d‛autres personnes à qui donner de l‛amour et de qui recevoir de l‛amour Ainsi, vous tous, les enfants, qui êtes la joie de vos parents et de vos familles, vous êtes aussi la joie de l‛humanité et de l‛Église dans lesquelles chacun est comme un maillon d‛une très longue chaîne qui s‛étend du passé à l‛avenir et qui couvre toute la terre. C‛est pourquoi je vous recommande de toujours écouter attentivement les histoires des grands : de vos mamans, de vos papas, de vos grands-parents et de vos arrière-grands-parents ! […]. Mes petits amis, pour nous renouveler et renouveler le monde, il ne suffit pas que nous soyons ensemble entre nous : Il est nécessaire de rester unis à Jésus. De lui, nous recevons beaucoup de courage : il est toujours proche, son Esprit nous précède et nous accompagne sur les chemins du monde. Jésus nous dit : « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21, 5) ; ce sont les paroles que j'ai choisies comme thème de votre première Journée mondiale. Ces mots nous invitent à devenir aussi agiles que des enfants pour saisir la nouveauté suscitée par l'Esprit en nous et autour de nous. Avec Jésus, nous pouvons rêver d‛une humanité nouvelle et nous engager dans une société plus fraternelle et attentive à notre maison commune, en commençant par des choses simples, comme saluer les autres, demander la permission, s‛excuser, dire merci. Le monde se transforme d‛abord par de petites choses, sans avoir honte de ne faire que de petits pas. Au contraire, notre petitesse nous rappelle que nous sommes fragiles et que nous avons besoin les uns des autres, comme les membres d‛un seul corps (cf. Rm 12,5 ; 1 Co 12, 26).[…] Au contraire, si l‛on est ensemble, tout est différent ! Pensez à vos amis : comme il est beau d‛être avec eux, à la maison, à l‛école, en paroisse, à l‛aumônerie, partout ; de jouer, de chanter, de découvrir de nouvelles choses, de s‛amuser, tous ensemble, sans laisser personne de côté. L‛amitié est très belle et ne grandit que de cette façon, dans le partage et le pardon, avec patience, courage, créativité et imagination, sans peur et sans préjugés. Et maintenant, je veux vous confier un secret important : pour être vraiment heureux, il faut prier, beaucoup prier, tous les jours, parce que la prière nous relie directement à Dieu, elle remplit notre cœur de lumière et de chaleur et nous aide à tout faire avec confiance et sérénité. Jésus aussi priait toujours le Père. Et savez-vous comment il l‛appelait ? Dans sa langue, il l‛appelait simplement Abba, ce qui signifie Papa (cf. Mc 14, 36). Faisons-le nous aussi ! Nous le sentirons toujours proche. Jésus lui-même nous l‛a promis lorsqu‛il a dit : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d‛eux » (Mt 18, 20). […] Chers amis, Dieu, qui nous aime depuis toujours (cf. Jr 1, 5), a pour nous le regard du papa le plus aimant et de la maman la plus tendre. Il ne nous oublie jamais (cf. Is 49,15) et nous accompagne chaque jour et nous renouvelle par son Esprit. Avec la Très Sainte Vierge Marie et saint Joseph, prions avec ces mots : Viens, Esprit Saint, montre-nous ta beauté reflétée dans les visages des enfants de la terre. Viens Jésus, qui fais toutes choses nouvelles, qui es le chemin qui nous conduit au Père, viens et reste avec nous. Amen. Rome, Saint-Jean-de-Latran, 2 mars 2024 François■ Message du Saint-Père 25-26 mai 2024 Message du Saint-Père 25-26 mai 2024 pour lapremièreJournée Mondiale desEnfant s Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux Et maintenant, je veux ■■ confiance et sérénité. Jésus aussi priait toujours le Père. Et savez-vous comment il l‛appelait ? Dans sa langue, il l‛appelait simplement Abba, ce qui signifie Papa (cf. Mc 14, 36). Faisons-le nous aussi ! Nous le sentirons toujours nous aussi ! Nous le sentirons toujours proche. Jésus lui-même nous l‛a promis lorsqu‛il a dit : « Là où deux ou trois CC lieu à Rome les 25 et 26 mai. C‛est pourquoi je vous recommande de toujours écouter attentivement les toujours écouter attentivement les histoires des grands : de vos mamans, histoires des grands : de vos mamans, histoires des grands : de vos mamans, histoires des grands : de vos mamans, de vos papas, de vos grands-parents de vos papas, de vos grands-parents et de vos arrière-grands-parents ! […].et de vos arrière-grands-parents ! […].

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 682 55 Dimanche 19 mai 202 laP Parole DDominicale Dimanche de Pentecôte - Année B Prière introductive : Béni sois-tu, Sei gneur Jésus ! Toi qui nous sanctifies par l’Esprit, donne-nous l’Esprit d’amour et de perfection. Points de réflexion : En lisant le récit de la Pentecôte, on pourrait à bon droit se poser quelques questions : « Sous l’action de l’Esprit, les Apôtres sont devenus d’intrépides messagers de l’Évangile » ! N’a-t-on pas du mal à les reconnaître ? Que s’est-il donc passé ? Quel message nous adressent-ils en ce jour ? Retenons avant tout propos sur l’Esprit Saint que, avant d’être chrétienne, la Pentecôte était et demeure encore aujourd’hui une fête juive. ➊ A l’origine, elle fut instituée pour commémorer chaque année le temps de la moisson et des prémices. C’est donc une fête agricole (cf. Ex 23,16 ;34,22) qui se célébrait cinquante jours après la Pâque, d’où son nom de « Pentecôte », c’est-à-dire « cinquante ». Plus tard, après le retour de l’exil babylonien, la fête de la Pentecôte change progressivement de signification pour devenir la commémoration de l’Alliance et du don de la Loi sur le Mont Sinaï. Et si la Pentecôte chrétienne a eu lieu en cette même célébration, c’est bien qu’elle inaugure les temps nouveaux marqués par la Loi de l’amour. Par la Pentecôte, les Apôtres, réunis avec La Vierge Marie, recevant l’Esprit Saint devenaient le Nouveau peuple de Dieu fondé sur la Loi de l’Amour. ➋ Les nombreux symbolismes contenus dans les textes liturgiques de ce jour peuvent nous aider à mieux saisir le sens de l’événement ainsi que le rôle de l’Esprit-Sint dans l’Église et dans le monde. Le Souffle : Dans le langage biblique, le souffle est un symbole de la présence de Dieu. Jésus a dit à Nicodème : « Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit » (Jn 3,8) Au soir de la Résurrection, c’est encore par un souffle que le Christ donna l’Esprit aux Disciples (Jn 20,22). Le souffle est imprévisible ; il est porteur de nouveautés. …et les langues de feu : A trois reprises, Saint Luc affirme qu’avec les langues de feu, chacun entendait les disciples proclamer les louanges de Dieu dans sa propre langue. Il présente ainsi l’Esprit Saint comme une force mystérieuse, irrésistible, qui réalise l’unité dans la diversité, à travers le prodige du don des langues. ➌ Précisons cependant que, selon le récit de la Pentecôte, le prodige auquel assistent les foules accourues pour voir les Apôtres, ce n’est pas le fait de les entendre parler des langues étrangères, mais plutôt de comprendre dans leur propre langue le message proclamé. C’est donc l’Esprit Lui-même qui pose le principe de toute évangélisation : ceux qui sont appelés à la foi n’ont pas à renoncer à leur langue et à leur culture pour adopter celles des Juifs, chacun est appelé à comprendre dans sa propre culture le message évangélique, car Dieu veut être loué et proclamé dans toutes les langues. ➍ Enfin, retenons que l’Esprit Saint opère à travers les Sacrements essentiellement de deux manières : -Il intervient d’abord en conférant la puissance sanctificatrice aux Sacrements, indépendamment des dispositions de celui ou celle qui le donne ou le reçoit. L’Esprit Saint agit également dans l’âme de celui ou celle qui reçoit les Sacrements en le disposant à bénéficier pleinement de la grâce accordée. Force imprévisible, l’Esprit-Saint est également le dispensateur des charismes qui animent la vie de l’Église. L’essentiel est de savoir les accueillir avec humilité, dans le discernement, la prière et la disponibilité à la volonté de Dieu. Je dialogue avec Jésus : Seigneur, en ce jour où tu as réalisé ta promesse d’envoyer un défenseur, le paraclet sur nous pour faire de nous tes témoins. Souffle encore sur chacun de nous et répands ton Esprit Saint sur ton Eglise qui, plus que jamais a besoin d’évangéliser et de s’évangéliser par ta loi d’Amour. Renouvelle ton Eglise et que ton Esprit Saint prenne les commandes de notre vie ! Amen ! Bonne fête de la pentecôte à tous. Père Narcisse Yémalo Lokossou Paroisse du Françoi s ■ Actes 2,1-11   •  Psaume 103 (104)   •  Galates 5,16-25    • Jean 15,26-27 ; 16,12-15 LITURGIE  change progressivement de signification pour devenir la commémoration de l’Alliance et du don de la Loi sur le Mont Sinaï. Et si la Pentecôte chrétienne a eu lieu en cette même célébration, c’est bien qu’elle inaugure les temps nouveaux marqués par la Loi de l’amour. Par la Pentecôte, les Apôtres, réunis avec La Vierge Marie, recevant l’Esprit Saint devenaient le Nouveau Les nombreux symbolismes contenus dans les textes liturgiques de ce jour peuvent liturgiques de ce jour peuvent nous aider à mieux saisir le sens de l’événement ainsi que le rôle de à la volonté de Dieu. Je dialogue avec Jésus : Seigneur, en ce jour où tu as réalisé ta Je dialogue avec Jésus : Seigneur, en ce jour où tu as réalisé ta Je dialogue avec Jésus : promesse d’envoyer un défenseur, le paraclet sur nous pour faire de nous tes témoins. Souffle encore sur chacun de nous et répands ton Esprit Saint sur ton Eglise qui, plus que jamais a besoin d’évangéliser et de s’évangéliser par ta loi d’Amour. Renouvelle ton Eglise et que ton Esprit Saint prenne les commandes de notre vie ! Amen ! Bonne fête de la pentecôte à tous.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 6826 Paroisse SAINT-MICHEL du FRANÇ OIS L a paroisse Saint-Michel, est située dans la ville du François au sud de la Martinique. Avec ses 53,92 km2, (15.996, hab.) c’est la troi- sième plus grande commune de l’île. Il y a 2 km de cul-sac (Baies) de brisants tout le long de la côte Sud-Est, baignée par la mer atlantique Il s’agit d’une commune rurale, touristique et sportive. La Paroisse fête son Saint Patron le 29 septembre. Le père Jan Mielewski en est le curé, le père Benjamin François-Haugrin est l’administrateur, le père Narcisse Lokossou, le vicaire. Pour histoire, c’est vers l’an 1680, que fut constituée la première chapelle en paille entourée du cimetière. Elle devient paroisse en 1697 avec la nomination du Père Durefort comme premier curé le 19 mai 1697. En 1726, l’église fut reconstruite. Mais malheureusement, en 1776, un coup de vent ébranla l’église et vu le nombre grandissant de la population, l’église du François fut agrandie. Cette reconstruction fut achevée en 1855 et bénite le 3 novembre de la même année, par Mgr Leherpeur, devenu évêque de la Martinique en 1851. Mais, avec le terrible Cyclone du 18 Août 1891, une nouvelle église fut reconstruite et inaugurée et bénite le 28 avril 1897. Dans la nuit du 26 au 27 septembre 1973, un nouveau malheur s’abattait sur l’édifice. Toute la charpente a été détruite par le feu. Il faut attendre 1986, pour voir reconstruire la sixième église qui aussi va se voir amputée d’une partie par le coup de vent de la tempête Debby le 03 septembre 1994. Les fidèles ne se sont jamais découragés. Après des solutions de soudure, la construction d’un septième édifice fut décidée. Ainsi, le 31 Octobre 2006, la première pierre a été posée. La construction fut achevée et consacrée sous le patronat de Saint Michel Archange, le 1er mai 2011 par Mgr Michel Méranville. les clefs furent remises à feu père Bruno Latour qui était le curé de la paroisse. Il faut noter que déjà le 12 décembre 2009, Mgr Michel Méranville, a béni les nouvelles cloches. Aujourd’hui, la paroisse Saint Michel du François dispose de cinq chapelles à savoir : • La chapelle Sainte Philomène du Morne Acajou • La chapelle de Saint-Laurent (Manzo) • La chapelle du Sacré-Cœur de Morne-Pitault • La chapelle Notre-Dame de la Délivrande du Forçat • La chapelle du Bourg Jean Louison, natif du François, Coordinateur des PCE du District Sud ■ Horaires d'ouverture du secrétariat : • Lundi 8h - 11h • Mardi 15h - 17h • Vendredi 8h - 11h • Samedi 8h - 10h30 Permanence du prêtre : • Jeudi 16h - 19h • Vendredi 8h30 - 11h Nous contacter : • 0596 54 30 45 • paroisse.francois@eglisemartinique.fr • Bourg, 97240 Le François, Martinique (France) VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 682 7 Eduquer  son  enfant  en  2024  se  révèle  être  un  véritable  défi  face  à  une  société  hyper  connectée et en perpétuelle évolution.  Les méthodes éducatives doivent donc évoluer et s’adapter à la société d’une part et d’autre  part aux différents stades de développement de l’enfant.  Il  n’y  a  pas  de  mode  d’emploi  ni  de  formules  magiques  mais  voici  quelques  principes  fondamentaux qui pourraient vous aider, parents, à relever ce défi.  * De la naissance à 3 ans Les parents doivent installer une base de sécurité chez leur enfant, ce qui lui permettra de s’ouvrir au monde, aux apprentissages et aux relations de manière sereine. Comment : être disponible, attentif et répondre aux besoins fondamentaux et émotionnels de leur tout petit. Mettre en place des routines qui le rassurent. Exclure les écrans durant cette période et privilégier les interactions parents-enfant par le langage et les jeux moteurs. * De 3 ans à 6 ans C’est l’âge des apprentissages sociaux. Il est du devoir des parents d’inculquer à leur enfant les règles de vie en société. Comment : l’enfant apprend par imitation. Lui apprendre à dire bonjour, merci, pardon, s’il te plaît. Lui apprendre à faire seul les gestes de la vie quotidienne : manger, se brosser les dents, se laver, s’habiller, ranger ses affaires. * De 6 ans et 12 ans Période des apprentissages scolaires fondamentaux. Les parents doivent favoriser les apprentissages scolaires chez l’enfant. Comment : l’aider à organiser son travail scolaire, l’encourager, lui enseigner l'effort et la persévérance, le valoriser. L’aider à développer la confiance en soi et l’autonomie à travers la participation aux tâches ménagères par exemple. * A partir de 12 ans et plus L’adolescence est marquée par de nombreux remaniements ; période de turbulences durant laquelle le parent doit accompagner son enfant vers une autonomie encore plus grande tout en lui assurant un cadre ferme et bienveillant. Comment : la communication parent- enfant est un outil primordial. Instaurer une relation de confiance par le dialogue et l’écoute. Encourager son enfant à s’affirmer et à développer ses capacités de réflexion et de penser (avoir un esprit critique) sur ce qui l’entoure. Sa liberté doit se confronter à des règles claires. Eduquer et instaurer des règles pour une utilisation raisonnable et réfléchie du portable, d’internet et des réseaux sociaux. Veiller à l’éducation affective et sexuelle de son enfant. Comment : être attentif à ses premiers signes pubertaires. Lui expliquer et valoriser le fait qu’il/elle grandit ; lui apprendre à agir non pas avec le corps et les émotions, mais aussi à exercer sa raison et sa volonté. Enfin, « l’éducation des enfants doit être caractérisée par un cheminement de transmission de la foi » (Amoris Laetitia n° 287). Bien que la foi soit un don de Dieu, le Pape François précise que « les parents sont des instruments de Dieu pour sa maturation et son développement » (Amoris Laetitia n° 287). Comment : prendre très tôt l’habitude de prier avec son enfant, l’emmener à la messe, témoigner de sa foi en vivant soi-même « l’expérience de Dieu » et encourager l’adolescent à faire ses « propres expériences de foi » (Amoris Laetitia n° 288). Eduquer son enfant demande patience et persévérance, mais aussi par moment d’aller à contre-courant de la société. Alors parents, surtout ne vous découragez pas ! Il peut être parfois nécessaire d’être soutenu dans son rôle de parent par des groupes de soutien (mouvement prière des mères, les catéchistes), des associations d’aide à la parentalité (par exemple Alternative Espoir 0696.17.78.03) ou des professionnels (psychologue, éducateur). Ingrid Vestris, Psychologue Référente de la PCE des Psychologues Des pistes éducatives pour l’éducation des enfants

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 6828 N ous traversons une période délicate et il est crucial de faire preuve d'une vigilance constante pour assurer l'éducation de nos enfants. J’ai été élevée avec ma grand-mère en partie et j’ai beaucoup de respect et une attention particulière pour les personnes âgées. Dans la famille que nous avons créée avec Frantz, mon époux, chaque enfant avait un rôle précis à jouer. C’est une règle tacite profondément ancrée dans mes habitudes de vie et je l’ai inculqué à mes enfants. Dès leur plus jeune âge, j’ai enseigné à mes enfants à assumer des responsabili- tés à hauteur de leurs capacités, comme ranger leurs jouets et leur chambre, mettre le linge sale dans le panier dédié à ça, s’habiller seul, se laver seul ou dresser la table. En effet, manger autour d’une table est une habitude ancrée dans notre quotidien, car c’est le moment où les membres de la famille se partagent les anecdotes de la journée, leurs problèmes ou leur joie. En grandissant, ils ont progressivement eu de nouvelles responsabilités, notam- ment faire la vaisselle, les courses, par- ticiper à la préparation des repas, et quand mon aîné a commencé à travailler, je lui ai appris à participer aux activités financières de la famille tant qu’il vivait sous notre toit. En tant que parent catholique, je ne me considère pas supérieur ou inférieur aux autres parents chrétiens, et j'ai essayé d'inculquer à mes enfants les valeurs de la foi, notamment le pardon et la confiance. Ma vision de l'éducation est soutenue et enrichie par le principe chrétien de la dignité humaine et par ma foi en Dieu. J'ai consacré toute ma vie à l'éducation de mes 5 enfants (2 garçons et 3 filles). Je suis reconnaissante de ce privilège et j'en suis également fière, avec mes erreurs et mes réussites, qui ne manquent pas. Mon époux et moi aimions lire et nous avons inculqué le goût de la lecture à nos enfants. Leur scolarité n’a pas été un problème et je suis plutôt fière de leur parcours scolaire, car ils avaient soif d’apprendre. Le principal sujet de conflit entre mon mari et moi a été les jeux vidéo. Lui trouvait normal que nos deux garçons y jouent souvent. Moi, je considérais qu’il était important de leur fixer des limites, lui, il ne trouvait pas ça si "grave" parce que tous les garçons de leur âge y jouaient. Ils avaient à l’époque 16 et 14 ans. Je finissais par prendre des sanctions comme confisquer les manettes des jeux vidéo. Avec l’aîné de 16 ans, c’était de plus en plus difficile. Comme tous les adolescents, il résistait, se rebellait et finissait même par me parler mal. L’adolescence est une période difficile, car les enfants s’engouffrent très vite dans les failles du couple et cherchent à monter un parent contre l’autre. Il faut être solides et solidaires. Mon mari et moi avons fini par en dis- cuter ensemble et nous avons établi une règle absolue, c’est de ne jamais afficher un désaccord en leur présence. Je réprouve les punitions corporelles. J'en ai reçu dans mon enfance et je trouvais ça vexant, cependant, malgré toute ma bonne volonté, il m'est arrivé de perdre mon calme et de donner une petite tape sur le mollet ou le dos de la main de mes enfants, quand ils étaient petits et qu'ils ne respectaient pas les règles. En écrivant, je constate qu'il y a un paradoxe dans mon approche éducative, car on ne peut pas inculquer aux enfants des moyens pacifiques de régler les conflits tout en les réprimandant physiquement. Mais bon… C’était une façon de montrer mon exaspération après avoir répété plusieurs fois les mêmes interdits. Aujourd’hui, la question ne se pose plus, car ils n'ont plus l’âge des punitions et l'efficacité de cette méthode n'a pas été très probante. Je ne crois pas les avoir traumatisés. De toute façon, je n’aspire pas à être une maman parfaite mais une maman aimante. Aujourd’hui, j’ai 55 ans, mon aîné à 28 ans et il s’est marié, il y a bientôt 2 ans. Dans un mois, je serai grand-mère pour la première fois et cela me comble de joie. C’est une autre étape de ma vie que j’attendais avec impatience. Mes trois premiers enfants travaillent, les deux derniers sont étudiants ; l’une au Canada et la dernière au campus de Schoelcher. Ils sont tous adultes. Bien que les enfants aient grandi et aient entamé leur propre parcours, nous, parents, ne cesseront jamais de remplir notre fonction de père et de mère. Même si notre aide se limite à prier pour eux, bien que cela puisse sembler peu, en réalité, c'est déjà beaucoup. Éloïse V,  (une maman de la paroisse de Coridon) Témoignage d’une maman VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 682 9 Dimanche 19 et lundi 20 mai, des centaines de chrétiens sont attendus sur le stade de Rivière- Pilote pour célébrer le jubilé du Renouveau charismatique catholique de la Martinique. Q u’est-ce que le Renouveau charismatique ? C’est un courant de réveil spirituel qui traverse l’Église et s’applique à manifester le mystère de la Pentecôte. C’est une expérience de la grâce de Dieu qui conduit le chrétien à puiser dans la richesse du christianisme. C’est la résurgence du christianisme des origines qui était celui des apôtres (cf. Raniero Cantalamessa). Dans son allocution en 1975, le Pape Paul VI avait déclaré que : « Le Renouveau est une chance pour l’Église et pour le monde ». C’est la réponse à la prière du Pape Jean XXIII pour une nouvelle Pentecôte faite au début du Concile Vatican II. Jean Paul II parlera d’une grâce venue à point pour sanctifier l’Église. Le Renouveau charismatique c’est la prise de conscience de la réalité de l’Esprit Saint et de son action qui nous fait découvrir personnellement que nous sommes habités par cet Esprit qui a fait naître l’Église et la fait renaître encore aujourd’hui. Le Renouveau charismatique né aux États Unis en 1967 va très vite se répandre et arriver en Martinique en 1974. Rapidement, les premiers groupes de prière se sont formés au Couvent de Cluny, au Monastère de Terreville et au Marin à l’initiative de certains prêtres, religieuses et laïcs. Certains groupes sont devenus depuis des communautés. La colonne vertébrale du Renouveau charismatique est l’effusion de l’Esprit qui n’est ni un sacrement ni un nouveau baptême mais une appropriation de la grâce reçue au baptême. L’effusion de l’Esprit donne un goût nouveau pour la louange, la parole de Dieu, les sacrements, l’écoute, l’intercession, la vie fraternelle et le témoignage et ce sont toutes ces activités qui vont ponctuer la vie des groupes de prière. Le Renouveau charismatique à travers les groupes de prière attire les gens de tous les milieux. Toutes les classes sociales se côtoient en toute familiarité particulièrement ceux qui avaient perdu tout contact avec l’Église ou qui n’en faisait pas partie. Qu’elles soient en difficulté sociale ou autre, toutes les personnes sont accueillies comme des personnes à part entière, non jugées mais valorisées. Le Renouveau s’est toujours battu pour se faire reconnaître une légitimité au sein de l’Église. L’archevêque Mgr David Macaire a toujours accueilli favorablement les communautés et encouragé fortement les groupes de prière. L’un des fruits du Renouveau pour l’Église est l’engagement de la grande majorité de ses membres : auxiliaires de l’eucharistie, catéchèse, visite des malades… Le Renouveau charismatique est structuré. La coordination du renouveau charismatique qui travaille en étroite collaboration avec l’aumônier père Nicaise Ossébi est un service de communion au service des groupes de prière : organiser des rencontres, retraites, formation… Profitons donc de ces deux jours de grâce et de bénédiction pour célébrer le jubilé du Renouveau charismatique et soyons tous ensemble, unis, pour rendre grâce à Dieu pour le chemin parcouru avec l’Esprit Saint, pour son œuvre dans nos vies, pour toutes les grâces reçues, les guérisons obtenues, pour toutes les vocations sacerdotales, religieuses et laïques, la croissance spirituelle … et pour tous les projets qu’il confiera à ses enfants. Raymonde Moundangui Coordinatrice diocésaine du Renouveau charismatique ■ Jubilé du Renouveau charismatique catholique de la Martinique

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 68210 La femme poto-mitan, héritière de la négresse marronne ?héritière de la négresse marronne ? D ans l’espace public martiniquais, nombreuses sont les repré- sentations esthétiques érigeant de manière concrète ou abstraite la figure rebelle et verticale du Nèg Mawon, épitomé de la libération des esclavisé.e.s et de la pratique historique du marronnage. Rappelons que dans la Caraïbe, le terme « marrons » désigne les Africains esclavisés fugitifs qui se sont libérés de l’oppression des plantations, se cachant dans les montagnes ou dans les lieux les plus reculés et se constituant en communautés marronnes dans des zones quasi-inaccessibles pour les autorités esclavagistes. Historiquement, les marrons ont mené de multiples attaques contre les plantations dans le but de libérer leurs compatriotes, d’obtenir des ressources et d’assurer ainsi la survie de leur communauté. Le marronnage désigne donc les luttes fondamentales et intrinsèques contre l’esclavage ainsi que toutes les formes de résistance à l’oppression, les actes de rébellion, de sabotage et de désobéissance civile au nom de la justice, la liberté et la dignité humaine. L’histoire du marronnage semble néanmoins très masculino- centrée, à l’exception de quelques figures emblématiques de la résistance féminine pendant l’esclavage et pendant la période post-abolition: la Reine Nanny, redoutable cheffe des Marrons jamaïcains au 18ème siècle ; l’emblématique Mulâtresse Solitude, figure centrale de la rébellion des esclavisé.e.s en Guadeloupe, devenue héroïne littéraire grâce au roman d’André Schwarz-Bart; Lumina Sophie Ruptus dite « Surprise », fille d’esclaves affranchis et figure marquante des rébellions anticoloniales post-abolition, notamment l’Insurrection de 1870 en Martinique. Il faut dire que d’une manière générale, les sociétés caribéennes ont mis en exergue les figures du marronnage par le prisme de la masculinité et les imaginaires collectifs tendent encore à idéaliser le nègre marron héroïque et meneur des grandes révoltes libératrices par opposition au nègre relativement docile et résigné au travail forcé dans la plantation. Dans cette même logique de construction binaire, nos imaginaires tendent à minimiser le rôle du « nègre de maison » au profit du « nègre des champs » et dans le cas des femmes esclavisées, quoi que nombreuses à cultiver les champs, celles qui occupaient les sphères domestiques ont longtemps été décrites comme des victimes passives disposant d’une moindre capacité à la rébellion et au marronnage. Il paraît important de préciser que dans les plantations des Amériques, les femmes ont été exploitées aussi cruellement que les hommes: elles étaient forcées à planter, faucher, désherber, récolter les champs, que ce soit pour le tabac, la canne à sucre, l'indigo ou le coton selon les régions et les périodes. Dans la Caraïbe, en raison des grandes plantations de sucre et de tabac, les femmes esclavisées étaient soumises à des conditions de travail extrêmement difficiles et à des traitements particulièrement brutaux. La dépendance économique de la Caraïbe vis-à-vis de ces cultures lucratives exigeait souvent une exploitation encore plus intense et violente des femmes esclavisées dans les champs en raison de leur capacité à produire et à se reproduire. Pendant l’esclavage et la traite négrière, les corps de femmes africaines asservies ont été cruellement torturés, abusés sexuellement, enchaînés, écorchés vifs, diabolisés, fragmentés, considérés comme des outils de reproduction et comme des biens commerciaux. Dans les récits et les constructions socioculturelles de la période esclavagiste, le corps de la femme noire était représenté comme l'antithèse du bien et du beau et comme un corps-objet exploitable à souhait. Néanmoins, les récits historiques associent systématiquement les femmes noires à leur force mythique, leur habileté, leur capacité à résister continuellement face Et maintenant regardez la statue de René-Corail : c’est une femme, une Négresse, peut-être la Martinique, qui, soutenant son enfant blessé d’une main, peut-être son enfant mort, brandit de l’autre main une arme, elle ne pleure pas, elle se bat [...]. Une grande Négresse, l’arme à la main, maniant son arme, comme ses ancêtres la sagaie. Et bien cela, c’est la vision martiniquaise de la libération des Nègres. Aimé Césaire, 22 mai 1971. La femme poto-mitan,La femme poto-mitan,La femme poto-mitan,La femme poto-mitan,La femme poto-mitan,La femme poto-mitan, VIE DU DIOCÈSE ‘‘

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 682 11 à l’adversité tout en protégeant leurs progénitures nombreuses et en effectuant des tâches aussi éreintantes que celles de leurs homologues masculins dans les champs. Selon l’historien barbadien Hilary Beckles, la force mythique des femmes d’ascendance africaine était attribuée à leur héritage génétique, à la masculinisation de leur morphologie et à leur prétendue absence de sentiments et de moralité (Beckles 1999: 135). Pourtant, c’est bien leurs valeurs morales qui ont limité les femmes dans leur pratique du marronnage car ces dernières ne pouvaient fuir en abandonnant leurs enfants. Dans une analyse sur le marronnage, l’historien afro-américain John Hope Franklin note que la maternité est souvent perçue comme un obstacle à la fuite, avec en moyenne 81% d’hommes fugitifs, soit environ 4 hommes pour une seule femme. Loin d’être la manifestation d’un manque de bravoure, les esclavisées ont eu tendance à privilégier d’autres formes de marronnages que la fuite, notamment les tentatives d’empoisonnement, l’utilisation des plantes médicinales, les infanticides, vols, incendies, et autres formes de sabotage. Les récits autobiographiques de femmes esclavisées publiés à partir du 19ème soulignent non seulement le rôle central de la mère dans le maintien du foyer et la préservation des ressources, mais également les valeurs d’entraide, de solidarité et de sororité comme piliers de l’univers féminin de la plantation. Pendant la période de l’esclavage, la structure familiale était essentiellement constituée de la mère et de ses enfants car le mariage ne représentait pas un gage de stabilité pour les femmes. Ces dernières s’appuyaient davantage sur les relations intergénérationnelles et la transmission des valeurs et savoir-faire, généralement de mère en fille (cuisinière, matrone, accoucheuse, soignante par les plantes médicinales, entre autres compétences). Le marronnage féminin se manifestait dès lors par le biais de multiples stratégies détournées et silencieuses et par la mise en œuvre d’un système de résistances permettant la survie collective. En somme, qu’elles aient été des guerrières fugitives hors des plantations ou des mères courageuses et stratèges à l’intérieur même des habitations, les femmes esclavisées ne peuvent pas être décrites comme de simples victimes passives et soumises. Comme leurs homologues masculins, les négresses marronnes ont donc indéniablement contribué au combat pour la liberté, elles ont comploté pour mettre fin au système esclavagiste, provoqué des insurrections depuis les plantations et imaginé des stratégies permettant la justice et la survie de leur foyer. On comprend dès lors le lien entre la figure héroïque de la négresse marronne et celle de la femme « poto-mitan », femme résiliente, mère sacrificielle souvent seule en charge du foyer face à des pères fuyants ou fugueurs qui marronnent certainement eux aussi à leur manière et en d’autres lieux, évitant ainsi la charge du foyer. Désignant la colonne cylindrique érigée au centre du temple vodou haïtien, la symbolique de la femme poto-mitan a fait son apparition en Martinique plus d’un siècle après l’abolition de l’esclavage, au milieu du 20 ème siècle. Aujourd’hui décriée voire rejetée par un certain nombre de groupes féministes qui l’associent au fardeau de la domesticité et de la charge mentale, la figure de la femme poto-mitan n’en demeure pas moins le symbole socioculturel de la force et de la capacité de résilience des femmes. Les stratégies de résistance deviennent d’autant plus vitales dans le contexte martiniquais actuel où plus de 40% des familles sont monoparentales menées majoritairement par des femmes (9 fois sur 10) dont 39% vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit 6 familles sur 10 selon les chiffres de l’INSEE en 2023. De nombreuses femmes martiniquaises dites « poto-mitan » pratiquent sans doute à leur manière et malgré elles l’art du marronnage au quotidien, en défiant les oppressions capitalistes et sexistes, en faisant preuve de débrouillardise, en développant des systèmes de solidarité familiale, en organisant des coups de mains, des micro-crédits informels, en résistant autrement et en réclamant sans relâche des sociétés plus équitables. Par ailleurs, en ce mois de mai, mois des commémorations de l’abolition de l’esclavage en Martinique obtenue suite aux révoltes des esclavisé.e.s du 22 mai 1848, il semble opportun de relire le discours prononcé par Aimé Césaire cité en préambule, lors de l’inauguration de la statue qui symbolise la libération des esclavisé.e.s, œuvre réalisée par l’artiste martiniquais Khôkhô René-Corail. Il y a plus de cinquante ans en effet, le 22 mai 1971 à Trénelle, Fort-de-France, le chantre de la Négritude affirmait publiquement l’agentivité historique des femmes esclavisées et la généalogie féminine de la résistance martiniquaise, envisageant ainsi une nouvelle grille de lecture du marronnage contemporain par le prisme du féminin. Il semble dès lors urgent de repenser le mythe de la femme « poto- mitan » à la lumière de l’histoire des luttes anti-esclavagistes qu’il faut a fortiori relier aux luttes contemporaines pour les réparations des séquelles laissées par l’esclavage. En définitive, il s’agirait pour nous d’habiter la terre autrement, de co-construire des systèmes plus efficients de solidarité locale durable à l’attention des familles en difficulté économique, de nous engager collectivement et de résister autrement. Il s’agit véritablement pour nous de lutter pour la construction d’un monde plus équitable au croisement de la justice raciale, sociale, économique, environnementale et de l’égalité hommes- femmes car « il s'agit de la combativité de celles et ceux qui ne renoncent jamais à façonner la vie, à se charger du monde, à inventer l'avenir ». (Christiane Taubira, Nous habitons la Terre). Myriam Moïse Maître de conférences en études culturelles Unité Mixte de Recherche PHEEAC Pouvoir •Histoire •Esclavage• Environnement• Atlantique•Caraïbe CNRS, UMR8053 Université des Antilles, Martinique. Organisatrice du colloque Caribbean Mundus : Pouvoir, Histoire, Post-Esclavages, 23-25 mai 2024, Campus de Schoelcher. Contact : caribbeanmundus@gmail.com ■ Maître de conférences en études culturelles Unité Mixte de Recherche PHEEAC • Pouvoir, Histoire, Post-Esclavages,

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 68212 A l'occasion des Chemins de mémoire, "Eglise en Martinique" s'est penché sur l'histoire de  la chapelle de Pontaléry au Robert. L'édifice actuel a été construit sur les fondations d'un  premier oratoire construit par des esclavisés en 1802, avec l'aide de l'abbé Champroux.  La première chapelle a été bénie le 14 août 1802. Des esclavisés l'auraient édifiée en  hommage à la Vierge Marie. Probablement détruite par le cyclone de 1891, elle aurait été  reconstruite 3 ans plus tard et dédiée à Saint Joseph. L 'historienne Annick François- Haugrin, présidente de la Société des Amis des Archives de Martinique, précise : " D'après un travail réalisé par Emile Hayot, auteur passionné d'Histoire, la chapelle érigée en 1802, aurait été construite à l'initiative de l'Abbé Champroux (curé du Robert de 1794 à 1802). Ce prêtre était arrivé en Martinique en 1794, occupée à l'époque par les Anglais. Prêtre réfractaire, il avait fui la France parce qu'il refusait de prêter serment à la Constitution civile du clergé, votée en 1790 et qui obligeait les prêtres à reconnaître les institutions révolutionnaires. En 1792, l'abbé Champroux se réfugie en Angleterre, puis rejoint la Martinique deux ans plus tard ". (cf "Histoire de l'antiesclavagisme catholique en Martinique", équipe Cap 170 sous la direction de Annick François-Haugrin publié par l'association diocésaine de la Martinique). En 1802, la Martinique repasse sous la domination française. L'abbé Champroux finit par prêter serment à la Constitution. Mais le passage en Martinique du prêtre réfractaire fut de courte durée. Le mois d’octobre de la même année, Dubuc de Rivery, propriétaire terrien au Robert, porte plainte auprès des autorités, contre l'abbé, pour avoir construit un oratoire réservé aux esclavisés, sur son habitation. Le 3 novembre 1802, l'abbé Champroux est expulsé de la Martinique. L'oratoire construit en 1802 à Pontaléry, dédié à la Vierge libératrice, portait l'inscription : " Appui des esclaves, priez pour nous ". L'origine du sanctuaire s'est perdue et la chapelle construite après le cyclone de 1891, a été dédiée à Saint- Joseph. Résidant au Robert depuis de longues années, Annick François-Haugrin se souvient de l'ac- tion du père Zénon à la fin des années 1990 pour redonner vie à la chapelle. " L'oratoire est sur un terrain privé, il n'a jamais été dans le patrimoine du dio- cèse, ni même de la paroisse ", précise- t-elle. " Autrefois, les gens y allaient assidûment. La chapelle Saint-Joseph est restée lieu de culte très longtemps. Après le départ du père Zenon, elle a été à nouveau, laissée à l'abandon. Ça serait bien de s'y intéresser de nouveau, d'y faire des fouilles pour retrouver les fondations de l'ancienne chapelle. En Martinique, on a peu de lieu de souvenir comme celui-ci". Virginie Monlouis-Privat ■ La chapelle de Pontaléry, lieu de mémoire VIE DU DIOCÈSE l'antiesclavagisme catholique en Martinique", équipe Cap 170 sous la direction de Annick François-Haugrin publié par l'association diocésaine de la Martinique). d'Histoire, la chapelle érigée en 1802, L'abbé Champroux finit par prêter d'Histoire, la chapelle érigée en 1802, sous la domination française. d'Histoire, la chapelle érigée en 1802, direction de Annick François-Haugrin publié par l'association diocésaine de la Martinique). depuis de longues années, Annick se souvient de l'ac- tion du père Zénon à la fin des années vie à la chapelle. " terrain privé, il n'a jamais été dans le cèse, ni même de la t-elle. " Autrefois,

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 682 13 La Pastorale de la culture de Rivière-Salée ■ Pour la 7 ème  année consécutive, la paroisse Saint- Jean-Baptiste  de  Rivière-Salée  organise  un  programme de manifestations dans le cadre du  souvenir de l’esclavage et de son abolition.  Ce  chemin de mémoire a pour vocation de rassembler  les paroissiens du diocèse mais aussi tous ceux qui  se sentent concernés par cette lutte historique. P our l’Église, c’est avant tout mettre en lumière l’action du Dieu intemporel, un Dieu fidèle qui libère hier, aujourd’hui et demain. Cette commémoration s’articule autour d’une dimension à la fois spirituelle, historique et culturelle. Cette année, l’accent sera mis sur les apports vestimentaires, le savoir-faire que nous avons hérité de cette période de l’esclavage. L’habit créole, marqueur social fort a été porté jusqu’au début du XX e siècle en Martinique. Les tenues que portent les femmes créoles obéissent à des règles précises : elles vont révéler leur histoire : leur âge, leur classe sociale, les circonstances et les mœurs. La manifestation se déroulera selon le programme suivant : ➊Mardi 21 mai 2024 17h30 :messe à l’église de Grand- Bourg. ➋ 19h à 20h15 : Animation culturelle sur le parvis de l’église avec la participation d’artistes : Émile Pelti, Murielle Bedot, Alfred Varasse, de Thierry Commin du CVM (Collectif du Patrimoine Vestimentaire Martiniquais). ➌ 20h30 :Marche aux flambeaux en direction de l’église de Petit-Bourg sous le signe du pardon, de la réconciliation et de la guérison dans nos familles et entre nos communautés (bus pour le retour). ➍ 21h à 6h :Exposition de Saint sacrement à l’église de Petit-Bourg. ➎ Mercredi 22 mai 2024 7h :Messe en créole à l’église de Petit- Bourg. Commémoration de l’abolition de l’esclavageCommémoration de l’abolition de l’esclavage à la paroisse de Rivière-Saléà la paroisse de Rivière-Saléee du mardi 21 mai au mercredi 22 mai 2024 Sonjé, prédjé é adoré

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 68214 Un regard d’espérance sur la Martinique d’aujourdhui De la libération à la liberté : DE LA LIBÉRATION À LA LIBERTÉDOSSIER « C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Tenez donc ferme dans cette liberté et  ne vous placez pas de nouveau sous la contrainte d’un esclavage. »  (Galates 5,1) Le mois de mai en Martinique est l’occasion pour beaucoup d’entre nous de fêter ou de  commémorer des événements tant religieux qu’historiques. Aujourd’hui, quel est leur  impact sur la société martiniquaise ? Quel regard d’espérance pouvons-nous y apporter ? ➊L’espoir d’une Martinique meilleure L ’organisme « Contact Entreprise » dans un document très intéressant a livré quelques pistes pour rendre la Martinique attractive. Je les partage avec vous : « Imaginons une Martinique intense où le beau est une valeur nationale et où la culture et la fête sont omniprésentes. Imaginons cette expérience unique au monde où nous sommes plongés au cœur d’un éden, d’un verger généreux et luxuriant qui s’offre à tous. Le beau serait présent partout. La route deviendrait un jardin, un parcours de découverte, où les ronds-points, les ouvrages d’arts et d’autres aménagements routiers seraient des œuvres artistiques où les paysages seraient magnifiés, où les points de vue seraient dégagés, et ou les à-côtés seraient parsemés de fleurs, d’arbres grandioses et de fruits à portée de mains. Notre biodiversité, notre nature généreuse, nos nombreux artistes exprimeraient ainsi leurs magnificences. Chaque saison, chaque mois, chaque semaine est ponctuée par un évènement où la proximité et la convivialité s’expriment, où la communion des martiniquais suscite l’attraction et invitent les vacanciers, les touristes à se mêler à notre allégresse et à notre chaleur locale authentique. Voici une Martinique intense qui nous consolide et nous ouvre au monde. » D’autres signaux permettent d’espérer une Martinique meilleure. On les trouve tant dans le domaine économique, politique que social. Au niveau économique, en 2023, plusieurs secteurs d’activité progressent. Le secteur de la construction enregistre une croissance de 3 %, dépassant désormais le niveau d'activité d'avant la crise. Le secteur de la manufacture dépasse de 19 % son niveau d'activité de 2022, tandis que les secteurs de l'hébergement et de la restauration, particulièrement touchés par les restrictions sanitaires, ont connu une progression de 32 % par rapport à 2022, confirmant la reprise déjà détectée depuis avril 2022. Le secteur de l'agriculture, de la pêche et de la sylviculture représente 4 % de l'activité économique de la Martinique en janvier 2023, avec un niveau d'activité dépassant de 79 % celui de l'année précédente. Globalement, le niveau d'activité du mois de janvier 2023 est le meilleur des cinq dernières années, et le nombre d'opérateurs économiques ayant

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 682 15 A près de longs mois de luttes et de révoltes acharnées, une simple plume a transformé à tout jamais le statut juridique de l’Homme noir esclave1. Il passe dès lors de la condition d’objet mobilier, n’ayant pas plus de valeur qu’une simple chose inerte, telle une table ; à un être humain à part entière, un citoyen de la République française, ayant des droits, des devoirs et des obligations. Cette première libération a un effet retentissant sur la communauté. Elle est le Saint Graal d’une liberté tant attendue et tant espérée. En pratique, cette dénomination nouvelle de l’esclave libre de 1848, reste tout de même abstraite sur un territoire construit pour l’essentiel sur la hiérarchisation des classes sociales et sur des préjugés abjects lesquels transcendent à l’époque tout décret institutionnel. Face à ces nombreux souffles discriminants, la doctrine républicaine de l’intégration 2 de la population martiniquaise à celle de la population de la France hexagonale ne faiblit pas, bien au contraire. Une multitude d’actions émerge afin que soient véritablement reconnus les droits et devoirs tant désirés par une population trop longtemps bafouée. De la représentation des Antilles au Parlement (décret du 8 septembre 1870), en passant par la départementalisation (loi n°46-451 du 19 mars 1946) puis à la promulgation de la loi dite Taubira (loi n°2001-434 du 10 mai 2001) érigeant l’esclavage au rang de crime contre l’humanité, d’éminentes figures politiques et intellectuelles n’ont jamais cessé de militer pour l’amélioration des conditions de vie de la population martiniquaise. Tant qu’il y aura des hommes et des femmes soucieux d’avoir un impact positif et novateur dans le développement et l’accroissement économique, social et politique de la Martinique, celle-ci continuera son évolution vers un rayonnement international plus fort. Julie Rapon ■ déposé leur déclaration de chiffre d'affaires est en constante augmentation depuis les trois dernières années, ce qui permet de confirmer un rattrapage de l'activité, voire un dépassement des performances économiques quantitatives comparativement aux années précédentes, y compris celle antérieure à la crise. Cette tendance encourageante reflète le dynamisme économique de la Martinique et laisse entrevoir un avenir prometteur pour l'île caribéenne. Au niveau politique, des initiatives sont prises pour le retour au pays des jeunes martiniquais. En effet, en 2040, si rien ne change, la Martinique deviendra un territoire bordé d’eau turquoise, à la biodiversité entretenue, aux paysages luxuriants ou urbains mais dépeuplés, privé de joie de vivre et d’entreprendre, habité de souvenirs et de désamour. Y vivra une population appauvrie et vieillissante, entourée de nostalgie et d’Histoire. L’avenir institutionnel de la Martinique que certains appellent de leurs vœux peut être une solution mais pas la seule même si le congrès des élus en 2023 a abordé des sujets touchant à la vie quotidienne de la population martiniquaise entre autres : coût de la vie, insécurité, crise économique, transport collectif, santé, eau, transition énergétique, gestion des déchets. Au niveau social, malgré des mouvements de grève qui durent en longueur à cause d’incompréhensions et parfois frisent la vio- lence, les négociations souvent sous l’égide de professionnels (Inspecteurs du tra- vail, médiateurs…) permettent de trou- ver un terrain d’en- tente privilégiant le dialogue et le compro- mis. Au niveau culturel, on assite à retour aux sources à travers les danses du pays le « bèlè » notamment. Mais d’autres musiques sont mises en valeur : zouk, jazz, rap… Beaucoup d’artistes font la fierté de la Martinique dans l’hexagone et dans le monde. En guise de conclusion, je reprends celle figurant dans Martinique attractive et qui reste d’actualité : « Les projets ne manquent pas. Le temps n’est plus à la diplomatie. Les hommes d’actions sont demandés. L’audace et le courage sont requis. Il faut inventer le futur et le diriger vers une Martinique enracinée et contemporaine, historique et connectée. C’est l’affaire de tous afin de construire ce XXI ème siècle attractif et humaniste. » Yves-Marie G. ■ cause d’incompréhensions et parfois frisent la vio- lence, les négociations tente privilégiant le dialogue et le compro- demandés. L’audace et le courage sont requis. Il faut inventer le futur et le diriger vers une Martinique enracinée et contemporaine, XXI humaniste. » du 19 mai 2024 – n° 682 15 promulgation de la loi dite Taubira (loi n°2001-434 du 10 mai 2001) érigeant l’esclavage au rang de crime contre A près de longs mois de luttes abjects lesquels transcendent à l’humanité, d’éminentes figures politiques ➋Une amélioration des conditions de vie en Martinique 2 Article 6 de la Constitution du 5 fructidor an II dispose que « les colonies seront soumises à la même loi constitutionnelle que le territoire de la métropole ».

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 68216 DE LA LIBÉRATION À LA LIBERTÉDOSSIER ➌Construire la liberté, fruit de la libération effective L ’impulsion de Victor Schoelcher. « Le gouvernement provisoire considérant que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine : qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu'il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité, décrète : Article premier. L'esclavage est entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises » Si le salut est l’objet fondamental de la théologie chrétienne, la liberté est une quête perpétuelle et essentielle des hommes en société. En Martinique, la période de l’esclavage a été jusqu’en 1848 le lieu de la quête de cette liberté pour ceux qui en étaient privés. Les esclaves ont été les premiers à réclamer cette liberté. D’autres hommes et femmes les ont aidés dans leur combat ; à savoir le moine franciscain Épiphane de Moirans, Cyrille Brissette, Victor Schoelcher, Mère Anne-Marie Javouhey de la congrégation des sœurs de saint Joseph de Cluny et bien d’autres encore. En tant que chrétien sans oublier les souffrances et luttes des hommes et des femmes qui l’ont arraché, cette liberté d’abord est un don de Dieu. Un fois la liberté obtenue après la promulgation du décret d’abolition de l’esclavage officiellement le 23 mai 1848, les conditions matérielles des anciens esclaves n’ont guère changé. Ces derniers vivent comme avant dans la même pauvreté, la libération n’a pas produit la liberté. La sortie de l’Egypte sera le début d’une longue marche pour passer de la libération à la liberté comme une forme de salut. Christophe Chamalet, un théologien pense que : « Les chrétiens l’oublient souvent, mais le « salut » ne consiste pas seulement en l’événement de la libération. Il s’agit en effet de continuer de vivre dans la liberté ! ... » 3 En effet, nous dit Chamalet : « la liberté reçue doit être maintenue, préservée ». Depuis le 22 mai 1848, la libération des esclaves a été obtenue. Mais c’est toute la société martiniquaise qui était à ce moment appelée à la liberté. Comment maintenir tous les pas accomplis en direction de cet idéal de liberté ? Les offensives pour un retour en arrière vers l’esclavage peuvent venir de l’extérieur de groupes d’anciens captifs, mais il peut aussi venir de l’intérieur. Si le retour à l’esclavage ancien n’est pas possible, cela n’évite pas la menace d’un nouvel esclavage. En ce sens, Saint Paul n’hésite pas à mettre en garde sa communauté en disant : « Il y avait pourtant les faux frères, ces intrus, qui s’étaient infiltrés comme des espions pour voir quelle liberté nous avons dans le Christ Jésus, leur but étant de nous réduire en esclavage … » (Ga 2,4). Finalement nous comprenons bien qu’après la libération commence le combat permanent pour la maintenir et faire vivre ce don de la liberté obtenue. Comment y arriver ? ■ 2 CHALAMET Christophe, « Le salut- un défi pour la théologie », Edition Centre Sèvres, Paris 2023, P 23. https://www.cairn.info/revue-recherches-de-science- religieuse-20231--page-15.htm C onstruire la liberté et la maintenir, cela requiert de tenir parole et assurer son rôle afin de garder la confiance entre nous. Le « Oui pa ni poutchi » 4 , trahisons, dérobades et reculades, les promesses non tenues ont érodés la confiance entre nous. En Martinique un fort sentiment d’avoir été trahi par les élites, se transforme en une grande déception qui nous empêche de nous faire confiance. Lorsque chacun travaille uniquement pour lui-même, sa tribu ou son clan au détriment des autres, cela provoque la division. En effet, on se réfugie derrière des murs de citadelles de : ressentiments historiques, idéologiques, raciaux, de méfiance, philosophique, politique ou religieux quand il faudrait construire des ponts. Alors, sommes-nous capables de dire personnellement ➍Construire la liberté, œuvre de tous

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 682 17 « Je » et collectivement « nous » sommes responsables pour conserver ce don de la liberté ? En réalité, la liberté dans une société n'est pas seulement une affaire de spécialistes capable de l’organiser, mais il nous revient chacun ensemble de la faire fructifier en Jésus-Christ mais aussi avec les hommes et les femmes de bonne volonté qui partagent ce même idéal. Nous le savons nous naviguons dans le même bateau, dans la même yole. La réussite sera collective, l’échec aussi. Dans le livre de l’Exode, sur la montagne, Dieu a parlé à son peuple, il a donné à Moïse les tables de la loi et a fait alliance avec Israël, de même qu’au moment de la libération des esclaves en 1948, Dieu fait alliance avec toute la société Martiniquaise. Il lui a donné la liberté en héritage. En Martinique, avons-nous conscience de la nécessité de faire peuple avec l’exigence de devoir rester fidèle à cette alliance autour de la valeur de la liberté. Une alliance scellée dans les larmes, la sueur et le sang des esclaves, des hommes et des femmes qui ont su susciter l’espérance et l’héritage d’une nouvelle manière heureuse de vivre dans ce pays. Une alliance entre nous dans le respect de nos différences et non pas de la racialisation à outrance des problèmes jusqu’à la racialisation de l’identité collective. Il est vrai que brandir les blessures de l’esclavage comme étendard est une stratégie politique qui fonctionne bien à la Martinique. Aucun peuple ne peut refaire son histoire. On ne refait pas son passé. Alors, mettons notre force, notre âme, notre intelligence à faire de notre histoire une force et non pas un handicap. Il faut dire que le préjugé de couleur a encore la vie dure chez nous. Mais nous, il nous faut en sortir. Sacraliser la blessure du passé, rappeler l’enfer et être amère sans évoquer la perspective d’un bonheur avenir en commun ne nous mènent à rien. Il nous faut sortir d’un mode de penser passéiste qui nous fait tourner en rond dans le ressentiment et la rage et qui nous conduit à l’échec. Tout projet de société doit être bâti sur les forces de la communauté et sa vision de la réussite et non pas sur ses blessures et les drames du passé. Face à notre histoire, il faudrait que nous commencions par nous valoriser à nos propres yeux, nous aimer nous-mêmes et retrouver une âme collective. ■ 4 Dire « Oui » ne nécessite pas de se justifier L a Martinique est dans l’histoire du monde actuel telle qu’elle s’écrit et doit avoir une claire vision de ce qu’elle est dans son identité et ce qu’elle veut pour les générations futures. Ce sera le dialogue, la recherche de la vérité, le pardon et la réconciliation ou bien la revanche et le chaos. Nous le savons qu’après une libération, il n’y a pas de liberté sans engagement autour des projets concrets qui répondent aux besoins quotidiens de la population. Il faut également des symboles constructifs qui unissent le pays au lieu de continuer à séparer les martiniquais car il est urgent de faire communauté. Sommes-nous conscients que le passage de la libération à la liberté engage notre responsabilité personnelle et collective ? La liberté est un don de Dieu qui se construit dans l’histoire où chacun a son rôle à jouer. N’avons-nous pas tout intérêt à rassembler nos forces, notre énergie et mettre toute notre âme dans un projet commun utile pour travailler et réussir ensemble sans exclure personne au lieu de continuer à se diviser ? C’est notre mission de chrétiens, mission d’hommes et de femmes de bonne volonté que d’écrire le projet d’une société apaisée débarrassée de tous les blocages issus de notre passé encore présents dans nos têtes et dans nos cœurs. En effet, malgré la libération de1848 en regardant aujourd’hui, nous pouvons voir que certaines manières de penser et de parler peuvent toujours nous maintenir dans de nouvelles formes d’esclavages parce que nous ne sommes pas encore arrivés à déracialiser notre vision du pays y compris dans son identité et sa culture. Alors, changeons notre regard de méfiance entre nous en Martinique en un regard confiant et bienveillant. Disons stop aux purificateurs et aux séparatistes. Il suffit de faire un pas les uns vers les autres, un pas dans l’écoute et le dialogue, un pas dans la vérité, un pas chaque jour pour continuer à marcher après la libération vers une vraie liberté qui construit l’unité en Martinique. 4 Dire « Oui » ne nécessite pas de se justifier Père Benjamin François-Haugrin ■ ➎La liberté, œuvre de confiance réciproque

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 68218 ? QuestionAN TJÈ LÉGLIZ-LA La  place  des  femmes  au  sein  de  la  société  voire  de  l’Eglise  suscite  de  nombreuses  discussions,  voire  des  oppositions.  Père Jean-Michel Monconthour répond à quelques questions. A Quelle place la Bible donne-t-elle  à la femme ?  S elon le livre de la Genèse au  chapitre 1, la femme et l’homme sont  créés à l’image et à la ressemblance  de Dieu. La femme est donc partenaire  de Dieu et de l’homme. L’homme et la  femme sont des collaborateurs de Dieu.  Considérée comme la mère des vivants  (Genèse 3), elle est co-responsable  de la création avec Adam, et plus  particulièrement de l’engendrement de  l’humanité. Souvent valorisée comme  épouse, elle doit développer des activités  internes à la maisonnée mais également  des activités sociales qui la valorisent,  elle, mais également son époux. Le Livre  des proverbes, au chapitre 31, décrit la  femme courageuse, comme ayant plus  de valeur que des bijoux. c Dans Genèse, 2. 18, il est dit « ce  n’est  pas  bon  que  l’homme  soit  seul, je vais lui donner une aide ».  N'est-ce pas donner à la femme une  seconde place ? Dans les sociétés sexistes, voire  misogynes, la femme est rétrogradée au  second plan, comme une servante de  l’homme. Si l’on considère la femme comme une  aide, elle viendrait donc après l’homme  et pourrait être considérée comme une  esclave qui doit soumission à son mari.  En réalité cette aide doit être vue comme  l’absolue nécessité de la femme pour  que l’homme existe lui-même. A travers  la relation homme/femme, l’humanité  peut advenir. Cette dernière a besoin de  l’autorité féminine comme de l’autorité  masculine, chacune devant faire place à  l’autre, pour le bien de tous. A travers  la femme, comme une aide, c’est Dieu  lui-même qui vient au secours de  l’homme comme refuge, comme  rempart pour permettre l’union, le  rassemblement. Il y a une intimité  naturelle entre la femme et Dieu. t  Dieu  a  créé  deux  êtres  à  sa  ressemblance, et pourtant ils sont  différents. Pourquoi ? Ils sont différents et semblables tout à la  fois. Ils sont humains à la ressemblance  de Dieu, et ensemble ils dominent la terre.  La différence crée l’altérité pour pouvoir  avancer, travailler et évoluer. Elle dit,  également, que l’homme a en lui le désir  de Dieu. L’altérité radicale est Dieu, le  tout autre. Cette différence entre l’homme  et la femme est fondatrice de la relation  qui fait l’humanité.  Cette différence permet à la femme  d’être une force auprès de l’homme, sa  partenaire égale, il n’est pas seul. Elle  le complète en quelque sorte dans sa  mission et sa fécondité. Il n’y a pas de  supériorité, mais de l’unité puisqu’ils  partagent la même chair, la même nature,  le même destin. e Nous avons en tête, que le péché  est arrivé par la femme. Est-elle plus  coupable que l'homme ? Il ne s’agit pas de rechercher des  responsabilités destinées à culpabiliser  la femme. L’humanité (c’est-à-dire  l’homme et la femme) est coupable du  péché. Saint Paul dit que le péché est  entré dans le monde par Adam. Hommes  et femmes sont donc solidaires sur cette  question.  Notez bien qu’Eve est présentée  comme la vivante dont la descendance  meurtrira la tête du serpent et sa capacité  d’enfantement défiera la mort. Par ailleurs, un parallèle a été établi entre  Eve et la Vierge Marie qui est également  considérée comme la nouvelle Eve. La  femme conçue sans péché, mère de Jésus  Sauveur, ayant dit « oui » au Père pour le  salut du monde. s  Aujourd'hui,  la  femme  tient- elle  pleinement  son  rôle  au  sein  de  l'Eglise ?  Y  a-t-il  équité  ?  ou  soumission ? Les femmes ont pleinement leur place  dans la vie religieuse, dans l’éducation,  elles sont formatrices, catéchistes. Elles  assument leur rôle au sein des conseils  paroissiaux et sont aussi ministres  extraordinaires de la Parole et de la  communion.  Certes, elles sont plus nombreuses que les  hommes, mais elles assurent leur mission  de baptisées. Il reste à opérer, dans nos  esprits, un changement de mentalité. Il ne  faut pas que les clans séparant hommes  et femmes qui existent au sein de la  société antillaise, se reproduisent au sein  de l’Eglise. Une juste considération des  uns et des autres, quels que soient leur  sexe, leur âge, ou autres différences,  doit s’instituer pour qu’il y ait une belle  communion. Propos recueillis par Nicole Chésimar■ La  place  des  femmes  au  sein  de  la  société  voire  de  l’Eglise    Dieu  a  créé  deux  êtres  à  sa  ressemblance, et pourtant ils sont  Ils sont différents et semblables tout à la  fois. Ils sont humains à la ressemblance  Femmes dans l’Église ‘‘

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 19 mai 2024 – n° 682 19 Agenda de l’Archevêque Dimanche 19 mai : Pentecôte • 8h : Messe à la paroisse de Saint-Esprit • 9h30 : Inauguration du Jubilé du Renouveau Charismatique au stade de Rivière-Pilote • 14h30 : Messe avec le groupe Renouveau Charismatique au stade de Rivière-Pilote • 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale Saint- Louis Mardi 21 mai : • Conseil presbytéral Mercredi 22 mai : • Messe Jeudi 23 mai : • Cours de Théologie (Institut Gaston Jean-Michel - ICEA) Vendredi 24 mai : • Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale de la liturgie • Rencontre avec la Coordination des PCE Samedi 25 mai : • 14h : Confirmation des jeunes du district Nord Caraïbe à la cathédrale de Saint-Pierre • 18h : Messe dominicale anticipée à la paroisse de Saint- Pierre Dimanche 26 mai : Sainte Trinité • 7h : Messe à la communauté des Sœurs Saint-Paul de Chartres au Noviciat à Didier • 14h30 : Confirmation des jeunes du district Nord Atlantique (1) (Morne-des-Esses, Sainte-Marie, Tartane, Trinité) à l’église de Sainte-Marie • 17h30 :Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis Lundi 27 mai : • Conseil Diocésain pour les Affaires Économiques (CDAE) Mardi 28 mai : • Conseil épiscopal Mercredi 29 mai : • Rencontre avec les confirmés de la paroisse de Lamentin • 18h :Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs Jeudi 30 mai : • Cours de Théologie (Institut Gaston Jean-Michel - ICEA) Vendredi 31 mai : • Rencontre avec les confirmands du Séminaire Collège Sainte- Marie • Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale sociétale • Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale des groupes spirituels Samedi 1 er juin : • 9h : Confirmation des jeunes de l’Enseignement catholique (couvent Saint-Joseph de Cluny, Ets Saint Jean-Paul II, séminaire collège Sainte-Marie) à l’église de De Briant • 15h : Confirmation des jeunes du district Centre Est (2) (Coridon, Redoute, St-Christophe) à l’église de Saint-Christophe Dimanche 2 juin : Très Saint-Sacrement • 7h30 : Messe à la paroisse de Régale • 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis ASSOCIATION DIOCÉSAINE DE MARTINIQUE Service legs et donations Archevêché de Fort-de-France - 5-7, rue du Révérend Père Pinchon BP 586 - 97207 FORT DE FRANCE CEDEX Téléphone : 06 96 310 333 - E-mail : michel.pouch@wanadoo.fr oui, je souhaite recevoir en toute confidentialité votre brochure pour m’informer  sur les possibilités de legs, donations et assurances-vie à l’Association Diocésaine. oui,je  souhaite  être  contacté  pour  un  rendez-vous  au  Service  des  legs  et  donations ou à mon domicile. LÉGUEZ à l’Église catholique L’espérance en héritage DEMANDE D’INFORMATIONS sans engagement de votre part Mes coordonnées  ❏Mme ❏Melle    ❏M. Nom  Prénom Adresse   Code postal Ville  Téléphone E-mail Paroisse  (facultatif) POUR L’ARCHEVÊCHÉ DE MARTINIQUE

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