683 - « Prenez, ceci est mon Corps … » Mc 14,22

Comme l’Apôtre Paul qui « sous le signe de l’espérance stimule le courage de la communauté de Rome », Mgr David invite toute la Martinique à entrer dans l’espérance. Son message rejoint celui du pape François qui nous exhorte à regarder l’avenir avec espérance : « L’espérance ne déçoit pas ». Cette phrase paulinienne est celle choisie par le pape François comme titre de la bulle d’indiction du jubilé ordinaire de l’année 2025. Le vicaire épiscopal a répondu à quelques-unes de nos questions au sujet de la célébration de ce jubilé. Dans la foi et l’espérance de la vie éternelle, nous avons accueilli le décès du Père Julien Daniel. Sincères condoléances à toute sa famille, à ses proches et amis. Que le Seigneur l’accueille dans la Joie à la table de l’Eucharistie céleste. Bonne fête du Saint-Sacrement et Bonne préparation de la fête du Sacré-Coeur ! Jésus doux et humble de Coeur, rendez nos coeurs semblables au vôtre !

SOMMAIRE

  • EDITORIAL
  • MOT DE L'ÉVÊQUE  - "Présentez-vous les uns les autres !" 
  • ÉGLISE UNIVERSELLE  - Bulle d’indiction du jubilé ordinaire de l’année 2025
  • LITURGIE
  • VIE DUD DIOCESE
    • 22 Mé ! Extrait de l’homélie de Mgr David Macaire pour le 22 mai 2024
    • Hommage à l'Abbé Julien Daniel
    • Jubilé 2025 « L’espérance ne déçoit pas »
    • « L’Association Diocésaine des Hommes du Très Saint-Sacrement
    • Kermesse jubilaire à Schoelcher
    • Au coeur de la mission : La Communauté de l’Emmanuel à Balata « … Fruit de la Terre et du travail des hommes… »
    • PAGES JEUNES
    • DOSSIER "CE COEUR QUI A TANT AIMÉ"
    • ANTJÈ LÉGLIZ-LA - "La messe "
  • S'ABONNER

     Pour vous abonner à la revue diocésaine "Eglise en Martinique" et le recevoir directement chez vous en avant-première :

    Je m'abonne ! 

    Abonnement en ligne sécurisé avec un compte sur l'extranet du diocèse 

    ou

    Par courrier avec ce bulletin :

    Téléchargez ici, remplissez et renvoyez le bulletin d'abonnement par courrier à l'adresse indiquée

    TARIFS

    • 2€ le numéro
    • 40€ / annuel pour la Martinique ( 24 numéros)
    • 44€ / annuel pour la Guadeloupe et la Guyane ( 24 numéros)
    • 50€ / annuel pour la Métropole et l'étranger ( 24 numéros)

CONTACT

Pour toute demande liée à la revue diocésaine "Eglise en Martinique" / Gestion des abonnements, vous pouvez contacter le secrétariat :

Eve-Lyne BAZIN : egliseenmartinique@gmail.com - 0596 72 55 04

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR (DEI)

RÉDACTEUR EN CHEF : P. Crépin HOUNZA

Tirages : 8000 ex - I.S.S.N 0759-4895  Commission paritaire N°1115L87225

Mise en page - Impression : Caraïb Ediprint

Page 1

Eglise en MARTINIQUE N° 683 REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE – 2,00 € 2 JUIN 2024 Ce Cœur qui a tant aimé Fruit de la terre et du travail des hommes 22 Mé : Homélie de Mgr David Macaire « Prenez, ceci est monCCorps … » Mc 14,22 Prochaine parution le 23 juin 2024

Page 2

2 3 Sommaire E n ce jour de la Fête du Corps et du Sang du Christ, l’Eglise vit intensément le mystère de notre foi. C’est une période où les enfants et les jeunes reçoivent généralement la première communion. Le jour, où pour la première fois, le chrétien reçoit le Corps du Christ, même s’il ne se rappelle plus la date exacte, il garde néanmoins un souvenir de la préparation, de la célébration, de la fête paroissiale ou familiale. Beaucoup de parents, de parrains, de marraines qui accompagnent les communiants se souviennent de leur première communion. Ils revivent ce moment encore inoubliable de leur existence. Ce moment où ils ont eu la grâce de recevoir Jésus pour la première fois dans leur main, dans leur bouche et dans leur cœur. Que d’émotions ! En recevant l’hostie consacrée, « fruit de la terre et du travail des hommes » devenu Corps du Christ, le chrétien reçoit Jésus qui se donne à lui librement sous les espèces du pain et du vin : « Prenez et mangez ceci est mon Corps… ». Le Christ se donne avec amour et nous le recevons aussi avec amour. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus témoigne de l’expérience de sa première communion en ces termes : « Oh, comme il fut doux le premier baiser que Jésus a donné à mon âme...! C'était un baiser d'amour, je me sentais aimée et je dis à mon tour : 'Je vous aime... je me donne à vous pour toujours' ... ». La Fête du Saint-Sacrement ou la Fête-Dieu, est une célébration éclatante de la présence réelle du Christ parmi nous, sous les espèces eucharistiques. C'est dans cette réalité divine que notre espérance trouve sa source la plus pure. L'Eucharistie, le Sacrement de l'amour par excellence, nous rappelle que Dieu est toujours avec nous, partageant nos joies, nos peines et nos luttes, nourrissant notre espérance au plus profond de nos épreuves. L’amour de Dieu est le secret de la dévotion du Sacré-Cœur de Jésus que nous célébrons le vendredi qui suit la fête du Saint-Sacrement. Notre Diocèse a été consacré au Sacré-Cœur. Cette année nous commémorons le 350 ème anniversaire des apparitions du Cœur de Jésus à sainte Marguerite Marie Alacoque. Dans la rubrique ‘dossier’ de cette parution, la communauté de l’Emmanuel enrichit notre compréhension du mystère et de la dévotion du Sacré-Cœur. Avec les pages dédiées à la « Vie diocésaine », nous partons à la découverte des hommes du Très Saint-Sacrement et nous revivons les grands moments du temps fort de la Kermesse de la Paroisse de Schoelcher. La vie diocésaine est marquée également par les nombreuses manifestations de la célébration du 22 Mè. Dans son homélie prononcée à cette occasion, Mgr David s’inspire du rêve de Martin Luther (I have a dream) et aborde les grands thèmes de l’histoire de la Martinique. Il conclut par un appel poignant à ne pas laisser les divisions et les difficultés dissuader le rêve commun vers l’avenir meilleur. Il partage avec tous le message d’espérance afin de vaincre, non pas individuellement, mais tous ensemble. Comme l’Apôtre Paul qui « sous le signe de l’espérance stimule le courage de la communauté de Rome », Mgr David invite toute la Martinique à entrer dans l’espérance. Son message rejoint celui du pape François qui nous exhorte à regarder l’avenir avec espérance : « L’espérance ne déçoit pas ». Cette phrase paulinienne est celle choisie par le pape François comme titre de la bulle d’indiction du jubilé ordinaire de l’année 2025. Le vicaire épiscopal a répondu à quelques-unes de nos questions au sujet de la célébration de ce jubilé. Dans la foi et l’espérance de la vie éternelle, nous avons accueilli le décès du Père Julien Daniel. Sincères condoléances à toute sa famille, à ses proches et amis. Que le Seigneur l’accueille dans la Joie à la table de l’Eucharistie céleste. Bonne fête du Saint-Sacrement et Bonne préparation de la fête du Sacré- Cœur ! Jésus doux et humble de Cœur, rendez nos cœurs semblables au vôtre ! Père Crépin Hounza ■ Jésus se donne… EDITORIAL MOT DE L’EVÊQUE LITURGIE VIE DU DIOCÈSE •  La Parole Dominicale •  La messe •   22 Mé ! Extrait de l’homélie  de Mgr David Macaire pour le 22 mai 2024 •  Hommage à l'Abbé Julien Daniel •  Jubilé 2025  « L’espérance ne déçoit pas » •   L’Association Diocésaine des Hommes  du Très Saint-Sacrement •  Kermesse jubilaire à Schoelcher •   Au coeur de la mission :  La Communauté de l’Emmanuel à Balata •    « … Fruit de la Terre et du travail  des hommes… » •  Présentez-vous les uns les autres ! •   Bulle d’indiction du jubilé ordinaire  de l’année 2025 3 EGLISE UNIVERSELLE 7 8 9 10 11 12 13 AN TJÈ LÉGLIZ-LA 18 Dossier :  CE CŒUR QUI A TANT AIMÉ 4 5 14 EDITORIAL 2 AGENDA DE L'EVEQUE 19 DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTEUR EN CHEF : père Crépin HOUNZA MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. 05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort de France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586 97207 Fort de France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

Page 3

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 3 N ous n’allons pas nous mentir : venir à la messe n’est pas facile ! Beaucoup ont un obstacle psychologique à franchir. Il faut se préparer à affronter une foule anonyme d’inconnus, à supporter le regard des « gens » sur votre tenue ou vos enfants, sur ceux qui vous accompagnent ou sur votre solitude, à endurer l’œil inquisiteur qui observe si vous avez communié (ou pas), à vaincre la crainte des commentaires sur ce que vous avez dit ou votre façon de célébrer, à être inquiet de trouver une place pour votre voiture… Pas évident. Cet obstacle, que les plus habitués ne ressentent plus, fait beaucoup de dégâts. Les paroissiens qui ne forment pas des fraternités, au moins avec quelques-uns, vivront à la messe l'épreuve psychologique de la solitude. Faisons un test : connaissez-vous au moins le prénom ou le nom de quelques paroissiens, ne serait-ce qu’un petit nombre !? Quand vous parlez de quelqu’un qui va à la messe, dites-vous « la Dame a fait la lecture » ? Ou « Mme Unetelle a fait la lecture » ? Ou bien encore «Huguette a fait la lecture » ? À cause d’un passé hégémonique, nous pensons que « tout le monde est catholique ». On est donc censé retrouver les mêmes personnes dans les rues, à la mairie, à la pharmacie, à l’école… Et, bien sûr, à l’Église ! Entre "gens", on a des relations tout juste polies. C'est ça l’Église ? Considérons-nous le « public » de la messe comme des « gens » qu'on ne fréquente pas et qui sont juste des usagers de l’Église ? Ou comme des « frères et sœurs » avec qui on est en confiance dans une famille solidaire ? Nous savons tous que parmi nous il y a des « gens » plus ou moins fraternels et agréables, mais il y a aussi des frères et sœurs formidables, de potentiels amis pour la vie qui ne demandent qu’à vivre l’Évangile en communauté. Nos frères évangéliques ont calculé une moyenne intéressante : si une personne vient dans une assemblée et que, au bout de quelques mois, elle s’y est fait moins de 5 amis, alors cette personne cherchera une autre assemblée où trouver des frères. Mais s’il y a plus de 5 personnes qui l’appellent par son prénom et la reconnaissent, alors elle restera et deviendra membre de cette communauté qui sera sa famille. Cette moyenne vaut pour toutes les religions. Vous voulez que vos enfants continuent d’aller à la messe ? Que votre sœur ou votre fiancée devienne pratiquante ? Vous voulez vous-même être plus fidèle à l’Eucharistie ? Eh bien, faites en sorte que vos proches et vous-même ayez des amis dans la communauté. C’est si simple, et ça marche ! Alors comment faire ? Cela me paraît assez simple. Il faut commencer par se saluer et se présenter les uns aux autres. Après tout, notre Dieu visite ses créatures au Jardin d’Eden, à la brise du soir. Notre Sauveur est l’Emmanuel qui frappe à notre porte pour venir dîner près de nous. Nous avons reçu l’Esprit de la Promesse qui vient jusqu’à l’intime. Nous avons même l’audace d’appeler Dieu « Papa » ! Par contre, nous voilà tout timides quand il s’agit d’échanger nos prénoms, méfiants de passer quelques minutes sur le parvis avec les autres, terrorisés d’avoir à partager des choses importantes avec ceux qui communient au même Corps, incapables de recevoir chez nous des frères et sœurs qui professent la même foi, dans la même Église… Nous aurions pourtant tant à gagner à investir dans un petit moment à la fin de chaque messe pour aller vers un frère inconnu, simplement se présenter, échanger son prénom, savoir où on habite et, pourquoi pas, se donner rendez-vous le dimanche suivant ou s’inviter à déjeuner… ! Les bonnes paroisses pourraient aussi prévoir un dimanche où chaque fidèle porterait son prénom sur une étiquette avec un temps convivial après la messe. Bref. Présentez-vous les uns les autres. C’est ainsi que commence la fraternité ! + Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■ Présentez-vous les uns les autres ! MOT DE L’ÉVÊQUE

Page 4

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 6834 EGLISE UNIVERSELLE ❶ « Spes non confundit », « l’espérance ne déçoit pas » (Rm 5,5). Sous le signe de l’espérance, l’apôtre Paul stimule le courage de la communauté chrétienne de Rome. L’espérance sera également le message central du prochain Jubilé que le Pape proclame tous les vingt-cinq ans, selon une ancienne tradition. Je pense à tous les pèlerins de l’espérance qui arriveront à Rome pour vivre l’Année Sainte et à ceux qui, ne pouvant se rendre dans la ville des apôtres Pierre et Paul, la célébreront dans les Églises particulières. Qu’elle soit pour tous un moment de rencontre vivante et personnelle avec le Seigneur Jésus, “porte” du salut (cf. Jn 10, 7.9). Il est « notre espérance » (cf. 1 Tm 1,1), Lui que l’Église a pour mission d’annoncer toujours, partout et à tous. Tout le monde espère. L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, bien qu’en ne sachant pas de quoi demain sera fait. L’imprévisibilité de l’avenir suscite des sentiments parfois contradictoires : de la confiance à la peur, de la sérénité au découragement, de la certitude au doute. Nous rencontrons souvent des personnes découragées qui regardent l’avenir avec scepticisme et pessimisme, comme si rien ne pouvait leur apporter le bonheur. Puisse le Jubilé être pour chacun l’occasion de ranimer l’espérance. La Parole de Dieu nous aide à en trouver les raisons. Laissons-nous guider par ce que l’apôtre Paul écrivait aux chrétiens de Rome. Une parole d’espérance ❷ « Nous qui sommes devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. […] L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 1-2.5). Nombreux sont les points de réflexion que saint Paul propose ici. Nous savons que la Lettre aux Romains marque une étape décisive dans son activité d’évangélisation. Jusqu’alors, il l’avait exercée dans la zone orientale de l’Empire, et maintenant Rome l’attend avec tout ce qu’elle représente aux yeux du monde : un grand défi à relever pour l’annonce de l’Évangile qui ne peut connaître ni barrières ni frontières. L’Église de Rome n’a pas été fondée par Paul. Il ressent le désir ardent de la rejoindre au plus tôt pour apporter à tous l’Évangile de Jésus-Christ mort et ressuscité, comme annonce de l’espérance qui accomplit les promesses, conduit à la gloire et, fondée sur l’amour, ne déçoit pas. ❸ L’espérance, en effet, naît de l’amour et se fonde sur l’amour qui jaillit du Cœur de Jésus transpercé sur la croix : « En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils alors que nous étions ses ennemis, à plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés, serons-nous sauvés en ayant part à sa vie » (Rm 5, 10). Et sa vie se manifeste dans notre vie de foi qui commence avec le baptême, se développe dans la docilité à la grâce de Dieu, animée en conséquence par l’espérance toujours renouvelée et rendue inébranlable par l’action de l’Esprit Saint. C’est en effet l’Esprit Saint qui, par sa présence permanente sur le chemin de l’Église, irradie la lumière de l’espérance sur les croyants : Il la maintient allumée comme une torche qui ne s’éteint jamais pour donner soutien et vigueur à notre vie. L’espérance chrétienne, en effet, ne trompe ni ne déçoit parce qu’elle est fondée sur la certitude que rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu : « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? [...] Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8, 35.37-39). Voilà pourquoi l’espérance ne cède pas devant les difficultés : elle est fondée sur la foi et nourrie par la charité. Elle permet ainsi d’avancer dans la vie. Saint Augustin écrit à ce sujet : « Quel que soit le genre de vie, on ne peut vivre pas sans ces trois inclinations de l’âme : croire, espérer, aimer 1 ». François Évêque de Rome Serviteur de Serviteurs de Dieu Puisse l’espérance remplir le cœur de ceux qui liront cette Lettre. Source : https://www.vatican.va/content/ francesco/fr/bulls/documents/20240509_spes- non-confundit_bolla-giubileo2025. html ■ 1 Discours, 198 augm, 2. Spes non confundit les points de réflexion que saint Paul séparer de l’amour de Dieu : « Qui pourra BULLE D’INDICTION DU JUBILÉ ORDINAIRE DE L’ANNÉE 2025 La Rédactions d’Église en Martinique vous propose de  lire les premières lignes de la Bulle Jubilé de l'an 2025.

Page 5

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 55 Dimanche 2 juin 2024 laP Parole DDominicale Dimanche du Saint Sacrement - Année B Prière introductive : Dieu notre père, Toi qui nous veux libres par la parole et le don de vie de ton fils Jésus- Christ. Ouvre nos cœurs et notre intelligence au mystère de ton amour et de ta miséricorde offerts dans le Saint-Sacrement. Que ton Esprit Saint renouvelle chaque jour notre obéissance à ta sainte volonté. Points de réflexion : ➊ « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons » Cette phase du livre de l’Exode comporte l’essentiel de la nouveauté que Moïse a introduite dans le cérémonial habituellement utilisé, pour un contrat d’alliance entre deux peuples jusque-là ennemis. Moïse donne un nouveau sens à ce rituel en l’utilisant pour désigner une alliance entre Dieu et son peuple. Nous pouvons retenir deux éléments importants de cette nouveauté : Le don de loi de la part de Dieu et l’engagement libre du peuple. Dieu prend l’initiative de donner à son peuple un chemin (parole, loi) de vraie liberté « ce que le Seigneur a dit », en réponse à cet amour inconditionnel, tendre et miséricordieux, le peuple s’engage librement à vivre dans l’obéissance à la parole devenue le pilier du contrat. Lorsque la parole de Dieu occupe la première place dans nos vies, nos rapports avec les mœurs et le passée, notre sacrifice spirituel d’obéissance à Dieu nous renouvelle dans les grâces du mystère de la mort et de la résurrection du Christ. Ainsi, la liturgie de la fête du Saint- Sacrement nous invite à renouveler notre amour pour la parole de Dieu qui nous prépare à désirer et à accueillir la présence réelle du Ressuscité, le seul capable de nous rétablir dans une véritable paix et liberté « reste avec nous, Seigneur, car il se fait tard » (Cf. Lc 24, 18-35). ➋ « En Jésus, Dieu se fait proche de nous » L’auteur de la lettre aux Hébreux (He 9, 11-15) présente le mystère du sacrifice de Jésus-Christ comme une étape décisive introduisant l’humanité dans une nouvelle relation de proximité et de communion intime avec Dieu. Avec le Sacrifice de Jésus, l’idée très présente dans les usages de l’ancienne alliance, d’un Dieu lointain, tout puissant et inaccessible à tous, l’on ne peut ni voir ni entendre, cédera la place au Dieu d’une identité totalement opposée. Finies les exigences ritualistes de la séparation entre le profane et le sacrée. Pour preuve, Jésus a assumé la fonction du prêtre sans être de la tribu du Levi, qui seule pouvait s’adresser à Dieu. Le temple n’est plus nécessaire car le lieu de rencontre devient le Dieu fait homme, Jésus réellement présent dans le Saint-Sacrement. En remplacement des sacrifices sanglants, il nous invite à consacrer notre vie au service de nos frères et sœurs comme il l’a fait. Afin de nous donner la force et le courage de témoigner de sa parole et de sa vie, il se donne à nous dans sa Sainte Eucharistie dont la grâce fait de nous un chemin vers Dieu les uns pour les autres « c’est le Christ qui vit en moi » (cf. Ga 2, 20). ➌« Faites-y pour nous les préparatifs … Prenez, ceci est mon corps » L’œuvre du salut est une œuvre gratuite de Dieu en faveur de l’homme et avec l’homme. Dans sa pédagogie du salut, Dieu fait de nous ses collaborateurs. Jésus ordonne à ses disciples de faire le nécessaire pour la pâque juive en mémoire de la libération de l’Egypte et de l’Alliance au Sinaï. Dans le sens de Jésus, le sacrifice pascal de sa vie devient une nouvelle proposition de façon d’être libre, obéissant et uni à son père si tendre et miséricordieux. Participer à sa nouvelle pâque qu’est l’Eucharistie, engage donc les disciples à mener une vie profondément libre et fidèle aux exigences de la charité et la réconciliation fraternelles. En guise de nos préparatifs à la messe, Jésus nous ordonne « va d’abord te réconcilier avec ton frère » (cf. Mt 5, 20-26). Avons-nous la force de mourir en nous-mêmes pour cette démarche si indispensable à notre propre libération et guérison ? Je dialogue avec Jésus Jésus-Christ, que ta présence réelle dans le pain et le vin consacrés me fasse grandir le désir et la volonté de t’accueillir fidèlement. Renouvelle-moi dans ta liberté pour que ma vie soit dignement associée à ton sacrifice eucharistique, source et accomplissement du salut pour toute l’humanité. Ainsi les âmes affamées et assoiffées de ta grâce seront restaurées dans ta paix. Amen. Résolution Poser des actes de tendresses et de miséricordes à l’égard de tous en s’abandonnant à l’Esprit-Saint. Père Lucianno Rinasoa CSSp., Curé de la paroisse de Ducos ■ Exode 24,3-8  • Psaume 115 (116b)  • Hébreux 9,11-15  •  Marc 14,12-16.22-26 LITURGIE  Spes non confundit nos rapports avec les mœurs et le passée, notre sacrifice spirituel d’obéissance à Dieu nous renouvelle dans les grâces du mystère de la mort et de la résurrection du Christ. Ainsi, la liturgie de la fête du Saint- Sacrement nous invite à renouveler » à ton sacrifice eucharistique, source et accomplissement du salut pour toute l’humanité. Ainsi les âmes affamées et assoiffées de ta grâce seront restaurées dans ta paix. Amen. Résolution Poser des actes de tendresses et de miséricordes à l’égard de tous en s’abandonnant à l’Esprit-Saint.

Page 6

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 6836 Paroisse de DUCOS VIE DU DIOCÈSE E n 1671, la localité appelé « Trou-au chat » du nom de Mr Lechat, est rat- tachée aux communes avoisinantes. Elle devient paroisse et dispose d’une petite chapelle dédiée à la Très Sainte Vierge Marie « Notre-Dame de Grâces » en 1687. Au fil des années elle subit les assauts des cyclones et des flammes. C’est en 1830 que la paroisse prend le nom de « Notre-Dame de la Nativité », fêtée le 8 septembre. C’est par décision municipale en l’honneur de Mr Théodore Ducos, ministre de la Marine, que la commune prend le nom de Ducos en 1855. Elle a une superficie de 37, 69 km2. En 1891, après une nouvelle destruction par un cyclone, l’architecte Henri Picq, auteur de la cathédrale de Fort-de-France, assure la restauration. En 1903, à la suite d’un autre cyclone, Paul Nardal, ingénieur des Ponts et Chaussée pour la Martinique, la fait reconstruire ainsi que la sacristie et la toiture. Le remarquable plafond à caisson en bois du nord, a été réalisé par un ducosais François Faugigny en 1877. En 1940, on procède à l’agrandissement de l’église, de la sacristie et de la construction de la salle paroissiale et de la grotte. C’est le bâtiment restauré en 2002, que l’on peut voir aujourd’hui. Le clocher, a été refait entièrement, la flèche culmine à 33m. Les travaux ont duré 6 ans. A la suite du tremblement de terre en 2007, il a été endommagé et l’église a été fermée durant plus d’une année pendant laquelle la messe était célébrée à la salle paroissiale. A l’intérieur de l’église on peut admirer quelques beaux vitraux dont celui de la Nativité de la Vierge Marie et du baptême de Clovis. La paroisse de Ducos fait partie au district Sud selon l’organisation pastorale du diocèse. Elle est aujourd’hui confiée à la Congrégation du Saint-Esprit représentée par le père Caleb Yvon Miantuasila Tonta comme prêtre habitué et moi-même, père Lucianno Rinasoa, en tant que curé. Le diacre permanant Marc Richardson, participe aussi à l’animation pastorale. Les conseils, CPP et CPAE se réunissent régulièrement pour les questions relatives à l’animation pastorale. Nous avons deux sacristines et quatre secrétaires bénévoles. Une cinquantaine de servants de messe composée de garçons et filles aident au service de l’autel. La pastorale des jeunes s’organise autour d’un noyau qui propose des activités tous les troisièmes de dimanche du mois de 15h à 18h. La paroisse est vivante et riche en activités, elle compte 45 groupes et mouvements. Près de 600 enfants inscrits sont confiés au service de la catéchèse dont le fonctionnement est dirigé par un conseil des catéchistes. Il existe aussi un groupe de catéchuménat des adultes. Située sur le territoire de Ducos, l’école Petit château de Thérèse bénéficie également du service pastoral de la paroisse notamment dans les domaines de la catéchèse, de différentes célébrations et d’accompagnement. En plus des activités d’animations spirituelles, quelques événements ont positivement marqué la vie de la communauté : - La journée fraternelle communautaire et intergénérationnelle du 29 janvier 2023 sur le thème « Voyez comme ils s’aiment !» en référence aux cinq essentiels ; cet événement a motivé les fidèles et restructuré les groupes pour relever ensemble le défit de la pastorale de proximité. - La fête patronale du 8 septembre 2023 qui a permis de produire un document d’archives en exposition numérique et photos du thème « Notre paroisse d’hier et d’aujourd’hui » retraçant les 352 ans de la paroisse. Actuellement nous préparons deux événements : un concert sur « l’amour » le 30 juin et la fête patronale du 8 septembre prochain. ■ L’exposition du Saint-Sacrement a lieu tous les vendredis de 15h à 18h15 sauf le premier vendredi du mois où on le reporte après la messe de 18h30. Messe à l’EHPAD le deuxième jeudi du mois à 10h. Vous pouvez consulter le site de la paroisse pour d’autres informations relatives à cet article. Horaires du secrétariat et de l’oratoire : • Mardi, mercredi et vendredi de 8h à 12h Horaires des messes en semaine : • Mardi et vendredi : 18h30 // mercredi et jeudi : 6h30 Horaires des messes dominicales : • Samedi : 18h / Dimanche : 6h30 et 9h Permanence des prêtres : • Mardi et vendredi de 9h à 11h30 (voir annonces paroissiales) Père Lucianno rinasoa CSSp., Curé de la paroisse de Ducos ■

Page 7

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 7 I l y a 2 semaines, à Washington, un prêtre a tenu à m’emmener visiter un endroit spécial et historique. Non pas un monument gigantesque, mais une simple inscription au sol dans les marches du Lincoln Memorial : l’endroit où le pasteur Martin Luther King prononça son célèbre discours pour les droits civils américains : « I have a Dream ». Des blancs, des noirs viennent là se prendre en photo. Comme d’autres, je me suis mis debout et j’ai regardé au loin. Alors, moi aussi j’ai fait un rêve. Mais ce n’était pas le Capitol qui était devant moi, c’était la Martinique. Surprise ! Hier soir, j’ai vu et entendu le même rêve au cours de la célébration du 21 Mai 2024 au SERMAC (Bravo à notre chère Lydie Bétis et aux artistes). D’abord M. le Maire prôna « la Vérité et la Dignité ». Pas de simples mots dans un discours politique de plus, mais des cris collectifs inscrits dans nos chairs et nos soifs. Indispensable respect seul capable d’abreuver nos « âmes si souvent incomprises », si promptes à « se déchaîner dans la violence ». Il a aussi cité un texte prophétique d’Edouard Glissant : « le Monde se fonde sur l'acceptation de la différence, de l’échange et du partage. Les communautés doivent échanger et non se confronter ». Voilà, c’était pile mon rêve, Je ne suis donc pas seul ! La célébration de ce 22 Mé n’avait rien d’un conte de fée. Sur scène, des médecins, des « mini Frantz Fanon », examinaient les combats de cette « âme incomprise ». Ils ne cherchaient pas une guérison : éliminer les blessures n’est-ce pas vouloir les oublier !? Notre plaie, comme celle du Christ, est trop profonde pour qu’on la chasse d’un revers de la main, d’un coup de baguette magique historique, en masquant le passé. Notre rêve ne consiste pas en une guérison facile et doucereuse, mais dans une victoire. Cette victoire (comme celle de Jésus Ressuscité, comme celle de la sortie d’Egypte) n’est pas dans l’oubli, mais dans la mémoire. Victorieux, nous conserverons des cicatrices, mais nous avancerons avec elles, par elles et en elles. On nous montra d’abord une femme (« Défilée d’Haïti ») rongée par la misère et les crimes du passé. « Personnalité dédoublée en crise d’identité », clamait la voix off. Comme la migrante Lili de Somalie, elle trouvait un chemin sans Vengeance, ni victimisation, ni oubli, dans l’apothéose d’une identité fière, qui sait ce qu’elle apporte au monde. La réussite de la femme noire du XXI ème siècle, dont l’émancipation fut opérée sous les yeux de notre génération, est une source inlassable d’Espérance pour tous. Espérance… comme l’appel du Pape François à des Martiniquais : Demandez à être remplis de l’Esprit-Saint pour faire jaillir l’Espérance au cœur des ténèbres ; ou comme l’apôtre Paul : « Quand je suis faible c’est alors que je suis fort ! » (2 Co 12, 10). Dans nos rues, l’espérance est ce moteur puissant qui fait sortir de la misère ceux qu’elle habite. Le rêve : que nos ténèbres fassent de nous un peuple candidat à l’Espérance. Vinrent ensuite des personnages névrosés. Peau noire et masques blancs ; ils évoquaient la « décolonisation des esprits et la reconquête de l’identité noire authentique ». Un poète affirmait que « nul ne devait avoir honte de ce qu’il a été », que « chacun a le droit d’être fier de ses origines » et que « nous serons toujours enchainés, sauf si nous devenons esclaves de la justice et de la liberté » (Je rajouterais aussi "de la Vérité"). C’était alors au tour de Nelson Mandela de contribuer au rêve : « Que vos choix reflètent vos espoirs et non vos peurs ! » : N’attendons pas que nos peurs s’envolent ou soient endormies par les jouissances, choisissons de ne pas les écouter. Choisissons l’espérance. Notre rêve ne dépend de personne que de nous. Tout est affaire de choix et de choix qui nous regarde. Cela aussi est une libération ! Les médecins de la scène évoquèrent alors le mal d’une « cyclothymie légère » et des complexes. En plus des crimes et des exactions, l’origine multiple de notre culture rend compliquées nos relations et nos réactions. Comment être des gens simples lorsque nos emblématiques accras de morue sont faits de farine- France, de Morue-France et frits dans l’huile-France… Notre génie est de tirer parti du meilleur de chacun de nos héritages et non de saupoudrer d’épices le génie des autres. Les prêtres de France nous disent admirer l’incroyable charisme des Antillais qui savent tisser des liens dans les groupes les plus cosmopolites. Frères des Européens, des Africains, des Asiatiques et des Américains… Super ! Et entre nous ?… « un seul peuple, différentes couleurs », affichaient les panneaux ! Le Pape eut bien raison de nous appeler à « vivre l’hospitalité, avoir une foi audacieuse qui brise 22 Mé ! Si notre rêve ensemble ne se réalise pas… le diable nous guidera ! –Vaincre ensemble – (Homélie de Mgr David Macaire pour le 22 mai 2024. Prononcée en créole et traduite en français par lui-même)

Page 8

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 6838 Abbé Julien Daniel 27 janvier 1930 – 19 mai 2024 les barrières et libère la joie du Vivre ensemble »… Les planètes de mon rêve s’alignaient ! Enfin, pour vaincre les divisions, différents groupes de danseurs et de musiciens de plusieurs générations et sur des rythmes divers s’harmonisèrent en une musique et une chorégraphie parfaitement synchronisées. « An nou imajiné an mond’ mervéyé », rêvait Pipo. Sur les écrans : « soutenons-nous pour se mettre debout ensemble », signe de deux vérités : (1) la richesse des expressions d’unité du créole : Yon a lot’, yon épi lot’, Kolé tèt kolé zépol, sé an lanmen ka lavé lot’, etc. (2) l’impossibilité d’une Victoire individuelle, elle sera communautaire ou ne sera pas. Le mot « ensemble » n’est-il pas l’exact contraire du mot « diable » ? Avec Pipo, « an nou imajiné an mond’ mervéyé ». Si notre rêve ensemble ne se réalise pas… le diable nous guidera ! I have one dream, but I have two nightmares… Malgré ce rêve partagé, deux cauchemars habitaient mon cœur : (1) Tellement blessés, laisserons-nous le diable parler à nos oreilles : haine, colère, complexes, divisions. La mauvaise herbe serait plus forte que le bon grain de notre maison commune ? (2) Tellement « marrés » attendrons-nous, passifs, que d’autres viennent nous sauver ? On attendra longtemps. Dieu merci, je sais aujourd’hui que la réalisation de mon rêve est inexorable. Parce qu’il n’est pas que mon rêve ! il est celui des géants qui nous ont devancés, il est le vôtre, le nôtre. Celui de tous les Martiniquais, quelles que soient leurs origines ou leur couleur de peau, croyants ou non croyants, d’aujourd’hui et d’hier. Ce rêve est pour bientôt, ce matin, pourquoi pas ! Eh oui, après le rêve vient le matin. Il faut se lever, passer du rêve au réveil, passer du sommeil à la résurrection. Aujourd’hui, une phrase me revient. Elle dit l’espérance de cette quête d’un peuple qui ne cherche pas l’illusion d’une guérison improbable et trompeuse, mais la Victoire de ceux qui se relèvent quand on les a abaissés. Elle parle de la honte qui devient leur force. Elle donne à ce matin du « 22 Mé » un air de Pâques, lorsque le Christ est sorti vivant du tombeau, les plaies de sa passion sur son corps glorieux. Et si c’était le rêve de Dieu !? "Au bout du petit matin, la splendeur, sur les reins fouettés, sur les échines tout dressées, sur cette race debout, debout, et libre." (Aimé Césaire Cahier d’un retour au Pays Natal) Amen. + Fr David Macaire op Archevêque de Martinique ■ Les funérailles de l’abbé Julien Daniel, doyen du diocèse de Martinique, ont été célébrées vendredi 24 mai, en l'église de Saint-Christophe. Il avait 94 ans. Au revoir, Julien, tu as bien vécu au milieu des hommes de ton temps, tu t’es comporté en Pasteur. Repose dans la paix et la joie du Seigneur. Père Pierre Henderson, Curé du Vauclin■ Témoignage de Mgr Michel Méranville, évêque émérite : « J’ai rencontré le jeune Julien Daniel à Paris, à la maison des Pères du Saint-Esprit à la rue Lhomond en 1951. C’était la veille de son entrée au Séminaire de Saint Ilan où il devait commencer sa formation tandis que Pierre Mirta et lui devaient rejoindre leurs séminaires respectifs. Ils venaient juste d’arriver à Paris. Pierre Mirta a rejoint le séminaire de la Croix Valmer, Julien le Séminaire de Saint Ilan et moi la Maison des petits clercs d’Allex dans la Drôme. Nous avions 23 ans pour Pierre, 21 ans pour Julien et 14 ans ½ pour moi. » L ’abbé Julien Daniel est né le 27 janvier 1930 à Basse-Pointe et a été baptisé le 7 mars 1930 dans sa commune de naissance. Fils de Julie Daniel, Il a rejoint le séminaire de Saint Iland de Lyon en 1951 où il a été envoyé par Mgr Henri Varin de la Brunelière, évêque de l’époque. Il a été ordonné prêtre le 28 juin 1958 à Saint Iland dans le diocèse de Lyon pour le diocèse de la Martinique à la demande de l’évêque. Le père Daniel fut vicaire général du diocèse mais aussi vicaire de la paroisse des Terres-Sainville du 1er octobre 1959 au 30 septembre 1960 et curé des paroisses de Trinité le 3 septembre 1971. Le 19 mai 1973, il est nommé Vicaire Général par Mgr Maurice Marie-Sainte. Le 10 octobre 1987, il devient le curé du Gros-Morne et en octobre 1993, il a en charge la paroisse du Vert-Pré en plus de celle du Gros-Morne. Il était aumônier adjoint du Lycée Schœlcher de 1960 à 1963, puis aumônier. Il a été aumônier du Lycée de Jeunes Filles et du Lycée de Bellevue. En septembre 2000, il démissionne du poste de Vicaire Général. En décembre 2021, une plaque au nom de l’Abbé Julien Daniel a été dévoilée à l’Institut Catholique Européen des Amériques (ICEA). Un hommage que lui ont rendu les anciens de la Jeunesse Etudiante Chrétienne (JEC) dont il a été l’Aumônier. Il fut également l’aumônier du Secours Catholique. L’abbé Julien a rejoint la Maison du Père le dimanche de Pentecôte, 19 mai 2024. L 1930 à Basse-Pointe et a été baptisé le 7 mars 1930 VIE DU DIOCÈSE

Page 9

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 9 Église en Martinique : P ouvez-vous faire un bref historique des Jubilés ? Les Jubilés célébrés dans  l’Eglise catholique trouvent  leur fondement dans l’Ancien  Testament : « Vous ferez de la  cinquantième année une année  sainte, et vous proclamerez la  libération pour tous les habitants  du pays. Ce sera pour vous le  jubilé : chacun de vous réintégrera  sa propriété. Cette cinquantième  année sera pour vous une année  jubilaire. ». ( Lv. 25, 10-11). Mais c’est en 1470 que le Pape  Paul II a officiellement fixé la  périodicité des jubilés à vingt-cinq  ans, et c'est son successeur Sixte  IV qui a ouvert le jubilé en 1475.  Cette décision a établi une tradition  qui a perduré dans l'Église pour  organiser des Jubilés à intervalles  réguliers de vingt-cinq ans. Ainsi  donc, en 2025 nous allons célébrer  un Jubilé ordinaire.  EenM : Présentez brièvement le Jubilé ordinaire de 2025 et l’organisation proposée Le thème retenu pour le Jubilé de  2025 est « l’espérance ne déçoit  pas » (Rm. 5, 5). Le Pape a bien  voulu mettre ce Jubilé sous le signe  de l’Espérance. Le choix du Thème  est probablement motivé par les  événements de notre humanité  (les conséquences de la pandémie  liée au Covid, les guerres...) et  qui pourraient pertuber la joie de  vivre. Dans la ferme conviction  de raviver l’espérance, le Pape  écrit : « Tout le monde espère.  L’espérance est contenue dans le  cœur de chaque personne comme  un désir et une attente du bien  (…). L’imprévisibilité de l’avenir  suscite des sentiments parfois  contradictoires : de la confiance  à la peur, de la sérénité au  découragement, de la certitude au  doute. Nous rencontrons souvent  des personnes découragées  qui regardent l’avenir avec  scepticisme et pessimisme, comme  si rien ne pouvait leur apporter  le bonheur. Puisse le Jubilé être  pour chacun l’occasion de ranimer  l’espérance.» 1 Le Jubilé débutera le 24 décembre  2024 par l’ouverture de la Porte  Sainte de la Basilique Saint-Pierre  et se terminera le 6 janvier 2026.  Pour connaître tous les événements  marquants du Jubilé, il est conseillé  de lire la Bulle d’indiction du Pape,  de regarder le Logo proposé, de  chanter l’hymne et de réciter la  prière du Jubilé. Tout ceci est  accessible sur le site du Jubilé :  https://www.iubilaeum2025. Une  nouveauté pour le Jubilé ordinaire  de 2025 est la possibilité de  télécharger une application sur  nos smartphones. Cette application  contient le programme général  ainsi que les informations sur les  différents pèlerinages. EenM : Qu’est-ce qui est prévu pour la Martinique ? Notre archevêque au moment  opportun ouvrira les Portes  Saintes. Des pélérinages seront  organisés dans nos sanctuaires.  En prélude au Jubilé, nous aurons  un Congrès mission en septembre  2024. Pendant les jours gras de  2025, nous vivrons un moment  d’espérance et de réconciliation.  Nous prévoyons organiser un  grand rassemblement le dimanche  de la Pentecôte 2025. Cela sera  l’occasion pour tout le diocèse de  célébrer les 10 ans d’épiscopat de  notre Archevêque. Père Gilles Aïzo ■ 1 Bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025, N° 1 « L’espérance ne déçoit pas »

Page 10

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 68310 L’association diocésaine des Hommes du Très Saint-Sacrement (ADHTSS) a tenu son assemblée  générale ordinaire élective le 28 janvier 2024 au presbytère de l’église de Saint-Esprit. Rappel historique :  A u départ, il s’agissait de la Confrérie des Hommes du Très Saint-Sacrement, fondée en Martinique en 1925 à Fort-de-France. Le 14 novembre 2004, l’ensemble des sections paroissiales existantes, réunies au presbytère de la cathédrale à Fort-de- France, ont adopté des statuts pour créer une association régie par la loi du 1er juillet 1901 : l’Association des Hommes du Très Saint-Sacrement. Son but est d’aider tout particulièrement les hommes à se tourner vers Jésus, à mieux vivre le mystère eucharistique, communier à son corps, créer un noyau solide d’hommes convaincus et pouvant exercer une mission évangélique. Notre aumônier actuel est le père : Jozef Nowack curé de la paroisse du Morne- Rouge. Condition d’admission : Peut être admis dans l’association, tout homme baptisé, qui se conforme à l’Evangile et aux lois de l’Eglise catholique et qui a cheminé au moins pendant 2 ans au sein d’une section paroissiale. Administration :  Le curé de la paroisse d’une section est le garant moral par excellence. Au 29 février 2024, il y a 9 sections paroissiales sur l’ensemble de l’île : Ducos, Lamentin, Régale, Rivière-Pilote, Rivière-Salée, Saint- Esprit, Sainte-Luce, Trois-Ilets, Vauclin. Activités : L’association conduit diverses activités : soutien fraternel, retraites, enseignements, « Heure sainte » mensuelle, réunions de sections, réunions de coordination, sorties- détentes, nuit des sentinelles, recollection, etc. La journée de recollection constitue l’un des temps forts annuels de l’association ; la dernière s’est déroulée dimanche 18 février de 10h à 16h30 à l’église de Saint-Christophe (Fort-de-France), avec un enseignement intense du père Jean-Michel Monconthour sur le thème « Le pouvoir de la Foi ». Près d’une soixantaine de membres (dont certains accompagnés de leurs épouses) ont participé à cette journée. Dans son mot de clôture de cette journée, le Président Marcel Saint-Hilaire a une fois de plus émis le vœu d’avoir des sections sur un plus grand nombre de paroisses du diocèse. L’appel est donc lancé à tous les hommes baptisés de la Martinique ; merci de nous rejoindre : L’Association Diocésaine des Hommes du Très Saint-Sacrement (ADHTSS) Marcel Saint-Hilaire, Raphael Ruffermann, André Yebakima ■ grand nombre de paroisses du diocèse. L’appel est contacts téléphone et WhatsApp : 0696 36 20 97 / 0696 40 68 45) L’association est administrée par un conseil d’administration de 12 membres issus des différentes sections paroissiales et par un bureau. Le conseil d’administration est renouvelable tous les 3 ans. Lors de cette assemblée générale élective du 28 janvier 2024, les échanges autour des différents points de l’ordre du jour (rapport moral du Président, rapport d’activités, rapport financier, élection du nouveau conseil d’administration) ont eu lieu dans une ambiance sereine et fraternelle. Le nouveau bureau est ainsi composé : • Président : Saint-Hilaire Marcel (Lamentin) • 1 er Vice-Président : Numa Pierre-Louis (Ducos) • 2 è Vice-Président : Duclovel Jocelyn (Régale) • Secrétaire général : Ruffermann Raphaël (Rivière-Salée) • Secrétaire adjoint : Marcelin Patrick (Rivière-Salée) • Trésorier général : Bollin François (Lamentin) • Trésorier adjoint : Béhary-Laul-Sirder Thierry (Saint-Esprit) • Assesseurs : Poulin Alfred (Rivière- Pilote), Fréjus Tinmar John (Saint- Esprit), Néris Claude (Vauclin), Cakin Raymond (Sainte-Luce), Barru Francinet (Vauclin). Monsieur Ajolet Valentin (Rivière-Salée) est le Président d’honneur. VIE DU DIOCÈSE

Page 11

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 11 Pour marquer le Jubilé des 170 ans de la paroisse de Schoelcher, un programme riche a été  élaboré, à partir des nombreuses propositions des paroissiens. C’est ainsi qu’une kermesse  s’est tenue sur le front de mer de la commune le dimanche 21 avril 2024, de 9h à 19h. Objectifs N otre curé, le père Gibon, avait fixé les objectifs suivants : • Renforcer la cohésion et l’unité de la paroisse ; • Prendre conscience de l'héritage reçu à transmettre aux générations futures ; • S’ouvrir sur le monde autour de nous dans un élan missionnaire : "Kay Bondjé gran ouvè ba nou : vini !" Cet appel a été entendu : il y a eu une forte mobilisation de la communauté, toutes générations confondues, depuis les préparatifs jusqu’au jour de la kermesse. Mais cette mobilisation ne s’est pas limitée à notre communauté paroissiale : des frères et sœurs d’autres paroisses ou de mouvements diocésains ont eu à cœur de participer, de diverses manières, à cet élan de générosité. Qu’ils en soient remerciés ! Déroulement de la journée La journée a commencé par la messe de 7h, suivie d’une procession de l’ensemble des groupes de la paroisse vers le front de mer pour l’ouverture officielle de la kermesse. Le groupe Tanbou Bô Kannal avait accepté, avec une musique de circonstance, de conduire la procession et d’accompagner la bénédiction des stands : restauration/ buvette, plantes/fruits et légumes, brocante/artisanat, valorisation de la paroisse, différents stands de jeux, caisse centrale, accueil/information, poste de secours. En fin de matinée, a eu lieu le moment tant attendu des petits comme des grands : la séance d’envol des 80 cerfs-volants réalisés la veille au cours d’ateliers, sous la conduite d’animateurs chevronnés du club cerf-voliste martiniquais. L’après-midi était consacrée à l’expression artistique avec : le conte (Jean-Claude Duverger, Jocelyn Régina et Jude Duranty) ; le slam (Élie Louisy et Jean-Marc Dalmat) ; la Haute Taille (Loisirs et Tradition) ; Bèlè Légliz, qu’on ne présente plus ; pour terminer par un moment de louange avec la chorale paroissiale Boutons d’arc-en-ciel. De l’avis tant des paroissiens que des nombreux visiteurs, notre kermesse a eu un grand succès. Elle restera une étape importante de cette année jubilaire qui a fédéré, au-delà de nos attentes, des hommes et des femmes, voire des enfants, désireux de construire quelque chose ensemble et de vivre la fraternité, chacun étant heureux d’apporter sa pierre à l’édifice. Remerciements Le curé a tenu à remercier la communauté en ces termes : « Vous avez été formidables ! Vous avez fait de notre kermesse paroissiale votre affaire et vous vous êtes beaucoup investis. Le résultat a été là ! Une fois de plus, soyez remerciés, bénis par le Seigneur, et que notre communauté, comme nous l’avions souhaité dans nos objectifs, sorte de cette belle expérience grandie et plus unie ! » Une messe sera célébrée le samedi 8 juin prochain à 18h, à l’église du bourg, pour rendre grâce au Seigneur et lui présenter les intentions de tous nos généreux bienfaiteurs. Le curé a également remercié la Ville de Schoelcher pour le dévouement de toutes ses équipes – service culturel, action économique, logistique, animation – sans qui cette énorme entreprise n’aurait pas été possible. Pour la coordination du Jubilé■ Kermesse jubilaire à Schoelcher Unité et ouverture officielle de la kermesse. Le groupe qui a fédéré, au-delà de nos attentes, Procession vers le front de merProcession vers le front de merProcession vers le front de merBénédiction des standsBénédiction des standsBénédiction des standsBénédiction des stands Une partie du village de la kermesseUne partie du village de la kermesseUne partie du village de la kermesseUne partie du village de la kermesse

Page 12

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 68312 Plusieurs  paroisses  et  sanctuaires  sont  confiés  à  la  Communauté de l’Emmanuel en France et dans le monde.  Parmi  ces  derniers,  citons  deux  sites  en  France :  l’Ile- Bouchard,  sanctuaire  marial,  ou  encore  Paray-le-Monial,  cité du Cœur de Jésus. D epuis la dernière rentrée paroissiale, la Paroisse Sanctuaire de Balata est venue compléter cette liste. Notre évêque, Monseigneur David Macaire a en effet confié ce site à la Communauté de l’Emmanuel, afin que l’esprit missionnaire qui anime ses membres se répande aussi sur cette paroisse et au-delà... Cette mission a été accueillie avec une grande joie par les Communautaires de Martinique et des provinces proches, notamment celles de Guadeloupe et de Haïti. A la suite de l’Emmanuel, « Dieu avec nous », les membres de la Communauté œuvrent là où le Seigneur les a placés. Ainsi, désirent-ils vivre en témoins authentiques du Christ, dans l’église et dans le monde, sans être « du monde » (Jn 17,14). En Martinique, la Communauté de l’Emmanuel, compte une cinquantaine de membres, mariés, célibataires, prêtres ou consacrés. Ils ont reçu un appel à avancer ensemble, dans la communion des états de vie. Sur la Paroisse Sanctuaire, les membres de l’Emmanuel, avec leurs charismes propres, s’engagent dans une vie missionnaire en se rendant disponibles pour des services proposés – ou confirmés – par la Communauté. Ils sont amenés à partager une vie fraternelle et spirituelle avec les trois prêtres communautaires présents sur place : le Père Jean Cazeau, administrateur de la Paroisse pour un an depuis la dernière rentrée, ainsi que les Pères Christian Catayée (curée de De Briant) et Martin Lagacé (prêtre communautaire canadien en repos dans notre île). Les missions de la Communauté de l’Emmanuel à Balata prennent des aspects très variés (parcours missionnaires pour les couples et les jeunes, animations de messes, accueil de pèlerins et paroissiens lors de permanences, aide au secrétariat, à la librairie…). La Communauté vient également en appui d’actions initiées sur la paroisse (dévotion au Sacré-Cœur, temps forts liturgiques…). Les membres de la Communauté de l’Emmanuel sont appelés à être, des témoins de la Miséricorde qui jaillit du Cœur transpercé du Christ, selon le message du sanctuaire de Paray-le- Monial : « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes… ». Henri et Nathalie Villeronce, Responsables de la Communauté de l’Emmanuel-province Martinique ■ VIE DU DIOCÈSE Au cœur de la mission : La Communauté de l’Emmanuel à Balata • Secrétariat du Presbytère de Balata le jeudi de 08h00 à 12h00 • Permanence de la Communauté le vendredi et samedi matin de 08h00 à 12h00 ✆ 05 96 64 34 18 • Communauté de l’Emmanuel ✆06 96 35 10 25 Monial : les hommes… ».

Page 13

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 13 Parler du Saint Sacrement de l’Eucharistie, c’est refaire le tour de tout discours et tout  acte d’offrande et d’action à travers les Ecritures. La vie du croyant commence par une  offrande, se déploie dans une action de grâce et s’achève dans l’offrande. En effet, Dieu  nous donne la vie. Nous la vivons en lui rendant grâce pour son don et nous achevons cette  vie en l’offrant à Dieu afin de recevoir de Lui la vie éternelle.  L a trame de la vie est donc dans cette trilogie de Don- Action de grâce et Don. C’est tout le résumé de l’Eucharistie que nous célébrons tous les jours et le résumé de la vie de tout Croyant. L’hommage qu’Abraham, le Père des croyants, a rendu à Dieu pour tous ses bienfaits en lui rendant compte de sa vie et du fruit de son travail, préfigurait l’hommage du peuple élu au Dieu Vrai en reconnaissance de son amour et de sa main forte et libératrice de l’esclavage en Egypte. Les premiers chrétiens virent- aussi dans le pain et le vin offerts par Melkisédek à Abraham pour le restaurer en Genèse 14, un signe de l’Eucharistie, que Dieu nous donne en nourriture quand nous nous rassemblons à la messe pour lui rendre compte de notre vie de la semaine. « Tout vient de toi, ô Père très bon et nous t’offrons les merveilles de ton amour. » L’Eucharistie est la manifestation et l’enracinement de l’amour de Dieu au cœur de nos vies. Savons-nous relire notre vie pour y reconnaître quelle force d’amour, Dieu a mis entre nos mains ? Savons-nous découvrir comment Dieu nous a déjà nourris de ces mille riens avant de nous donner son Fils le dimanche dans l’Eucharistie ? Savons-nous que toute notre semaine prépare déjà l’Eucharistie du dimanche ? Savons-nous que nos efforts et chacune de nos vies sont pris par Jésus et transfigurés par son offrande sacrée ? Et pourtant, pendant la multiplication de pains, combien de fois comme les disciples, nous ne disons à Jésus : « Renvoie cette foule. » parce que nous voulons nous débarrasser de cet importun, de cette responsabilité qui nous parait trop lourde, de ce frère ou cette sœur pour lequel nous croyons ne rien pouvoir faire ? Et pourtant, il faut sa part pour que l’offrande soit celle de toute l’humanité. Combien de fois nous n’avons pas protesté en disant à Jésus : « Nous n’avons pas plus de cinq pains… », exprimant notre incapacité, notre peu de moyens, notre manque de courage, notre indignité, et nos doutes… Et pourtant, c’est sur nous, sur notre bras, notre cœur, notre intelligence, notre foi, que Jésus compte pour nourrir l’humanité de sa présence vivifiante en son corps et en son sang, pour faire l’impossible. La puissance de Dieu se révèle à travers notre pauvreté et notre faiblesse. Célébrer la fête du Très Saint Sacrement, fête du Corps et du Sang de Jésus-Christ, c’est célébrer notre vie et Celui qui nous mobilise : « Faîtes cela en mémoire de moi. ». Aux enfants qui font leur première communion en ces périodes, je dis : Vous avez de la chance. Jésus se donne à vous gratuitement. Alors mobilisez-vous régulièrement, chaque dimanche, pour lui dire votre amitié mais aussi votre soif. Félicitations à vous. Et bonne fête Dieu à tous et à toutes. Grégoire-Sylvestre Gainsi■ « … Fruit de la Terre et du travail des hommes… »

Page 14

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 68314 “Voici que j’offre aux regards de ton âme mon Cœur sacré, instrument mélodieux dont les accents suaves charment toujours l’infinie Trinité. Prie-Le de réparer tes fautes, les faiblesses de ta vie ; tes œuvres deviendront alors devant mes yeux parfaites et agréables [...] Mon Coeur sacré attend avec une soif dévorante que tu L’invites, soit par tes paroles, soit par un signe, que tu Le presses d’achever, de perfectionner les actes de ta vie, chose que tu es incapable de réaliser de ton propre chef. ”  Ces paroles de Jésus sont rapportées par Sainte  Gertrude de Helfta (1256-1302), une religieuse  mystique favorisée de visions, en particulier  du Cœur de Jésus, dans Le Héraut de l’Amour  divin. Cette sainte avait, par ailleurs, bénéficié  d’une vision de Saint Jean le jour de sa fête (27  décembre) l’invitant à poser sa tête, comme lui  lors de la sainte cène, sur la poitrine de Jésus. Q uatre siècles plus tard, toujours au cours de la fête de Saint Jean, une autre religieuse, Sainte Marguerite-Marie Alacoque, fit la même expérience mais reçut beaucoup plus. En effet, il lui fut accordé une vision prolongée d’un “Coeur toujours présent, transparent comme un cristal. Surmonté d’une croix, Il porte la plaie du Calvaire et la couronne d’épines.” Jésus lui révèle alors sa soif d’aimer : “Mon divin coeur est si passionné d’amour pour les hommes et pour toi en particulier que, ne pouvant contenir les flammes de son amour, il faut qu’Il les répande par ton moyen et qu’Il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors…” (Marguerite-Marie, Autobiographie, 92) Et Jésus a une requête : Il charge Marguerite-Marie de faire honorer l’image de son Cœur blessé, pour remédier à l’ingratitude dont Il est l’objet. Il fait cette promesse : “Partout où cette image sera exposée, pour y être singulièrement honorée, elle attirera toutes sortes de bénédictions.” L’image du Sacré Coeur a donc une importance dans la mesure où son exposition est signe d’un amour particulier pour Jésus. Ce cœur qui a tant aimé ... CE CŒUR QUI A TANT AIMÉDOSSIER

Page 15

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 15 Mais, au fait, de l’apparence physique de Jésus que connaissons-nous ? Les évangiles ne nous donnent pas une description détaillée de l’homme qu’est Jésus. Ils ne nous disent pas si Jésus était grand de taille ou petit, s’il était roux ou brun - alors que l’on sait que David était “roux, avec de beaux yeux et de belle apparence” (1 Samuel 16,12) … L'iconographie de Jésus est donc plus traditionnelle que scripturaire. Or, le Christ n’est pas une figure du passé. Il est vivant : il est, certes, apparu aux apôtres qui attestèrent de sa résurrection mais il est aussi apparu à des saints au cours de notre histoire. Aujourd’hui, nous célébrons le jubilé des 350 ans des apparitions de Jésus à Sainte Marguerite-Marie Alacoque, au cours desquelles il a montré son Cœur sacré pour rappeler son amour infini mais aussi sa souffrance de ne pas être aimé en retour. Même la sainte ne s’est pas attardée à nous décrire le visage de Jésus mais nous a parlé du Cœur de Jésus, entouré d’une couronne d’épines, surmonté d’une croix. Ce cœur, représenté flamboyant et entouré d'une couronne d'épines, symbolise non seulement l'amour divin de Jésus pour l'humanité mais aussi sa souffrance et sa miséricorde envers nous. C’est dire l’importance de ce symbole pour nous. Plus que de connaître à quoi ressemble Jésus, il nous faut savoir que Jésus a un cœur, un cœur sensible à nos manques d’amour, à nos indifférences, à nos mépris… Alors que notre monde est soucieux des apparences, le Seigneur nous ramène à l’essentiel, le Cœur Aimant, et il nous rappelle une réalité fondamentale : il nous aime. Il nous aime et souffre de ne pas être aimé alors qu’il est allé jusqu’à mourir sur la croix par amour pour chacun d’entre nous. L’importance du Sacré-Cœur transcende la simple représentation ; il incarne l'appel à une vie de charité et de compassion à l'image de celle du Christ. C'est un appel qui résonne dans les actes de miséricorde, dans le pardon et dans l'engagement envers les plus démunis. Le Sacré-Cœur est ainsi un rappel de notre mission chrétienne de porter l'amour du Christ dans notre monde souvent marqué par l'indifférence et la souffrance. Lorsque nous contemplons le Sacré-Cœur, nous sommes invités à réfléchir sur notre propre cœur et à questionner la profondeur de notre réponse à cet amour qui jaillit de ce Cœur Sacré. Cela nous amène à une introspection sur notre capacité à aimer en retour, non seulement en paroles mais en actes. La dévotion au Sacré-Cœur n’est donc pas une simple piété ; elle est une invitation à un véritable changement de vie, à la conversion du cœur. En plus de nous rappeler l'amour et la miséricorde du Christ pour nous, le Sacré- Cœur est également. En tant que membres de l'Église, notre amour pour Dieu doit se refléter dans notre amour les uns pour les autres. Le Cœur sacré représente cette unité entre tous les chrétiens puisqu’il est l'expression de l’amour de Dieu à la fois pour tous les hommes et pour chacun. Pour mieux comprendre ce Cœur Sacré qui bat d’Amour pour nous, il nous faut apprendre à poser notre tête sur la poitrine de Jésus. L'un des moments les plus intimes et symboliques du Nouveau Testament est celui où Saint Jean l'Apôtre repose sa tête sur la poitrine de Jésus lors de la dernière Cène. Ce geste de Jean n'est pas seulement un acte de proximité physique ; il représente un lien profond et une confiance absolue en Jésus. En posant sa tête sur le Cœur de Jésus, Jean écoute les battements de ce Cœur qui ne bat que par amour pour l'humanité. Cet épisode nous est précieux, car il montre la relation spéciale que Jean entretenait avec le Seigneur, marquée par une affection particulière et une dévotion profonde. C'est Jean qui, plus tard, retranscrira des visions et des paroles qui témoignent de cette profonde compréhension de l'amour et de la miséricorde de Jésus, comme il le fait dans son Évangile et ses épîtres. Ce moment d'intimité entre Jean et Jésus est aussi un modèle pour nous tous, nous invitant à chercher cette proximité avec le Seigneur, à écouter ce que son cœur a à nous dire. Dans le silence de nos prières, nous sommes appelés à reposer notre tête sur la poitrine de Jésus, à nous laisser toucher par son amour et guider par sa sagesse. Cela nous rappelle que la dévotion au Sacré-Cœur est une invitation à une relation personnelle et profonde avec Jésus, une relation qui transforme notre manière de vivre et d'aimer. Dans ce geste de Saint Jean, nous trouvons également un appel à être des disciples qui non seulement suivent les enseignements de Jésus mais qui vivent aussi en communion intime avec lui au cœur de l’Eucharistie. Montrer le cœur de Jésus Saint Jean posant sa tête sur la poitrine de Jésus ➋ ➊

Page 16

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 68316 comme le "sacrement de son amour". Par cette expression, Jésus souligne que chaque célébration eucharistique est une réaffirmation de son amour infini, manifesté dans son Sacré-Cœur. En demandant l'instauration d'une fête en l'honneur de son Sacré-Cœur, il invite les fidèles à reconnaître et à célébrer profondément le lien entre son cœur, qui s’est offert pour le salut de tous, et l'Eucharistie, où ce même amour se donne à nous sous les formes du pain et du vin. Cette relation nous rappelle que l'Eucharistie est non seulement un mémorial de la Passion et de la mort de Jésus, mais aussi une célébration vivante de son amour qui continue de battre pour nous accueillir dans une union toujours plus intime. La dévotion au Sacré-Cœur nous invite donc à approfondir notre relation avec Jésus à travers l'Eucharistie. En participant régulièrement à la messe et en recevant la sainte communion, nous répondons à l'appel de Jésus à demeurer en lui comme il demeure en nous. Cette union eucharistique avec le Sacré-Cœur est une source de grâces qui nous permet de devenir des porteurs de l'amour de Christ dans le monde, témoignant de sa miséricorde et de sa compassion envers tous. Par l'Eucharistie, le Sacré-Cœur de Jésus se fait continuellement présent dans la vie des croyants, les invitant à vivre une transformation intérieure qui se reflète dans une vie de charité et de service envers les autres à travers nos réparations. L'Eucharistie occupe une place centrale dans la vie chrétienne, étant la source et le sommet de la vie de l'Église. Dans ce sacrement, le lien entre le Sacré-Cœur de Jésus et les fidèles se manifeste de la manière la plus intime et la plus profonde. Lorsque nous recevons l'Eucharistie, nous sommes invités à nous unir non seulement à la présence réelle de Jésus dans les espèces consacrées, mais également à son amour sacrificiel révélé dans son Cœur. Le cœur de Jésus, qui a tant aimé les hommes qu'il a offert sur la croix, continue de se donner à nous dans l'Eucharistie. Chaque communion est une occasion de renouveler notre engagement envers Jésus, de laisser notre cœur battre au rythme du sien. C'est dans ce sacrement que nous expérimentons le plus concrètement l'amour inépuisable de Jésus pour nous, un amour qui nourrit, qui soutient et qui transforme. Dans les apparitions de Jésus à Sainte Marguerite-Marie Alacoque, il a spécifiquement désigné l'Eucharistie Le concept de réparation est intrinsèquement lié au Sacré-Cœur de Jésus, symbole à la fois de l'amour infini de Dieu et de la souffrance endurée par le Christ en raison des péchés de l'humanité. La dévotion au Sacré-Cœur nous incite à reconnaître ces offenses et à nous engager personnellement à y répondre par des actes de réparation. Dans les enseignements de l'Église, la réparation au Sacré-Cœur, telle que Jésus l'a demandée à Sainte Marguerite-Marie, est un moyen de compenser les ingratitudes et les indifférences envers l'amour de Dieu manifesté en Jésus. Elle se concrétise par des gestes de piété, des prières, des sacrifices et une participation active aux sacrements, en particulier l'Eucharistie, qui est au cœur de cette pratique réparatrice. Cette démarche de réparation est également un appel à la conversion des cœurs et souligne un principe fondamental : nous, êtres humains, sommes solidaires les uns des autres. Les péchés des uns éclaboussent les autres, mais par la même solidarité, nos bonnes actions bénéficient aussi aux autres. Ainsi, en nous unissant au Sacré-Cœur par des actes de réparation, nous nous engageons non seulement à réparer pour nos propres péchés, mais aussi pour ceux du monde entier, cherchant à soulager le cœur de Jésus et à contribuer à son œuvre de salut. Cet appel à la réparation est un chemin vers une foi plus profonde et une charité plus active. Il nous rappelle que notre réponse à l'amour de Dieu ne doit pas être superficielle ou occasionnelle, mais constante et sincère. Par nos efforts de réparation, nous sommes appelés à être des témoins de l'amour et de la miséricorde de Dieu, révélant ainsi la puissance transformante de l'amour du Sacré- Cœur dans le monde d'aujourd'hui. Le Sacré-Cœur et l’eucharistie ➌ CE CŒUR QUI A TANT AIMÉ Le Sacré-Cœur et l’eucharistie DOSSIER la sainte communion, nous répondons La réparation➍

Page 17

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 17 Jésus, dans ses apparitions à Sainte Marguerite- Marie, a fait plusieurs demandes importantes qui forment le cœur de la dévotion au Sacré- Cœur : ➊ L'Intronisation du Sacré-Cœur : Jésus demande que son image soit honorée et exposée dans les maisons et les lieux de culte, signifiant l'accueil de son amour et de sa présence dans nos vies. ➋  La Communion Fréquente : Il encourage à recevoir la Sainte Communion aussi souvent que possible, et spécialement les premiers vendredis du mois, pour entretenir et renforcer notre union avec lui. ➌  L'Heure Sainte : Jésus appelle à observer une heure sainte chaque semaine, le jeudi, pour méditer sur sa Passion et sa souffrance, en particulier l'agonie au jardin des Oliviers. ➍  La Fête du Sacré-Cœur : Il demande l'institution d'une fête spéciale en l'honneur de son Sacré-Cœur, où une communion de réparation serait offerte pour consoler son cœur des offenses subies, particulièrement dans le sacrement de l'Eucharistie. ➎  La Communion de Réparation : Associée à la fête du Sacré-Cœur, cette pratique implique de recevoir la communion avec un amour et une attention particulière, en réponse aux nombreuses ingratitudes que le cœur de Jésus endure. Les Demandes du Sacré-Cœur à Sainte Marguerite-Marie Répondre à l'Amour par l'Amour Jésus fait plusieurs demandes explicites à Sainte Marguerite-Marie, toutes visant à instaurer une pratique de réparation et de dévotion envers son Sacré- Cœur. Il appelle à "rendre amour pour amour", encourageant une dévotion personnelle et communautaire à travers la communion fréquente, surtout lors des premiers vendredis du mois, et l'heure sainte. Ces pratiques sont des moyens concrets de répondre à l'amour du Sacré- Cœur, transformant notre relation avec lui en un échange d'amour qui console et répare les douleurs infligées par le monde. Au-delà de l'amour, les apparitions du Sacré-Cœur à Paray-le-Monial révèlent aussi la souffrance de Jésus face à l'indifférence humaine. Il exprime une douleur profonde causée non seulement par les péchés du monde mais intensément par les "ingratitudes et les indifférences" des cœurs qui lui sont consacrés. Cette révélation nous incite à reconnaître l'impact de nos actions mais également la possibilité de consoler le cœur de Jésus par nos actes de piété et notre amour renouvelé. La Douleur du Sacré-Cœur Père Christian Catayée ■

Page 18

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 68318 Le Seigneur nous invite à venir le rencontrer à la messe. Il s’agit d’un moment de communion. Cette  célébration est composée du temps de la parole, de l’homélie, de l’eucharistie, de chants, de prières.  Que venons nous chercher à la messe ? Est-ce un temps pour rendre un culte au Seigneur ? Ou est-ce  un moment de simple satisfaction personnelle ?  C ertains diront à la fin de la  célébration « la messe était  belle » ou « le prêtre a bien  parlé » ou encore « les chants étaient  beaux ». Mises à part ces informations  qui se rapportent à notre ressenti, qu’en  est-il ? Sommes-nous entrés en relation  avec notre Seigneur ? avons-nous saisi  l’essentiel ? sommes-nous conscients de  la grâce qui nous est donnée ? La messe est essentielle pour notre  foi. Depuis la Covid, certains restent  à la maison et « suivent » la messe  à la télévision. D’autres déclarent  ne pas avoir le temps. La messe est  l’assemblée chrétienne autour du  Christ, qui offre son corps et son  sang, par sa mort et sa résurrection,  et le don du Saint-Esprit pour le  pardon des péchés. Et cela, pour la  louange et la gloire de Dieu son Père  et le salut du monde. Les fidèles sont  invités à entrer dans cette offrande, en  offrant leur propre vie, et en recevant  la vie du Christ. Il s’agit de l’échange  eucharistique, échange merveilleux. Et  cela se vit lors de la prière eucharistique.  Toutes les parties de la messe tiennent de  cette prière eucharistique, qui est source  et sommet de toute la messe et de toute  la vie chrétienne. Notre prière est soutenue par l’ensemble  de nos frères. Nous faisons communion.  Ensemble, nous vivons l’eucharistie.  Jésus nous a dit « Si vous ne mangez la  chair du Fils de l’homme et ne buvez son  sang, vous n’aurez pas la vie en vous »  (Jean 6-53).  Différents acteurs (servants d’autel,  ministres extraordinaires de communion,  proclamateurs, chantre, chorale) prennent  part à la célébration de la messe. Cette  implication sous-entend un engagement  dans la mission qui est la leur. Il ne s’agit  pas simplement d’exécuter mais bien  d’être au service de la communauté pour  qu’elle vive la liturgie, le mystère. La  messe n’est pas un théâtre où chacun  doit réaliser une prestation mais créer  ensemble une synergie. Personne n’est  star, tous sont serviteurs. Il est évident que beaucoup de personnes  attendent l’homélie qui est un temps  fort au cœur de l’eucharistie. L’homélie  est le commentaire des textes du jour.  Il y a peu d’espaces pour évangéliser,  aussi, il s’agit d’un moment privilégié  au service de la rencontre, de l’alliance,  du mystère d’amour entre Dieu et les  hommes. L’homélie est une parole qui  nous ouvre à la relation avec Dieu. Le  prêtre doit tout faire pour ne pas rater  cette occasion qui lui est donnée de  toucher les cœurs, afin que ceux-ci se  tournent vers Dieu et s’ouvrent à lui.  L’homélie, à l’image de la prédication  de l’apôtre Pierre est une exhortation  qui nous ouvre à l’effusion du Saint- Esprit. Il s’agit d’un exercice difficile qui  s’apparente à de l’art ; il faut savoir  accrocher, dans la durée, son auditoire.  Le Pape François, dans son  exhortation apostolique « Evangelii  gaudium » recommande beaucoup  la préparation de l’homélie et le soin  de la prédication. Selon lui, l’homélie  est « au cœur de l’eucharistie ».  « Elle n’est donc ni un cours de  Bible, de morale ou de doctrine, ni  une conférence, ni une catéchèse, ni  une méditation, ni un spectacle de  divertissement. Il ne faut pas hésiter  à passer du temps pour la préparer. » Pourtant, une messe sans homélie  ou sans chorale n’est pas une « sous- messe ». Le prêtre, lorsqu’il célèbre  seul la messe, ne prononce pas  d’homélie. Il s’agit toujours du même  culte. Il faut donc saisir l’essentiel,  la symbolique : la relation à Dieu  et la grâce qui nous est donnée. Ce  Dieu qui se donne, s’offre pour le  pardon de nos péchés, la guérison  des malades, la purification des  lépreux, la résurrection des morts,  la délivrance de ses enfants. Il faut  porter aux autres la bonne nouvelle  de ce que nous avons célébré : et  que désormais nous vivons : la mort  et la résurrection du Christ pour le  pardon des péchés en pesant toutes  les conséquences de cela. Le pécheur  est pardonné et le péché, la mort, le  diable et ses démons sont condamnés.  Nous en sommes les témoins.  Nicole Chésimar■ ? Question AN TJÈ LÉGLIZ-LA La messe ‘‘ La messe est essentielle pour notre  foi. Depuis la Covid, certains restent  à la maison et « suivent » la messe  à la télévision. D’autres déclarent  ne pas avoir le temps. La messe est  l’assemblée chrétienne autour du  Christ, qui offre son corps et son  sang, par sa mort et sa résurrection,  et le don du Saint-Esprit pour le  pardon des péchés. Et cela, pour la  louange et la gloire de Dieu son Père  et le salut du monde. Les fidèles sont  invités à entrer dans cette offrande, en  offrant leur propre vie, et en recevant  la vie du Christ. Il s’agit de l’échange  eucharistique, échange merveilleux. Et  cela se vit lors de la prière eucharistique.  Toutes les parties de la messe tiennent de  star, tous sont serviteurs. Il est évident que beaucoup de personnes  la préparation de l’homélie et le soin  de la prédication. Selon lui, l’homélie  est « au cœur de l’eucharistie ».  « Elle n’est donc ni un cours de  Bible, de morale ou de doctrine, ni  une conférence, ni une catéchèse, ni  une méditation, ni un spectacle de  divertissement. Il ne faut pas hésiter  à passer du temps pour la préparer. » Pourtant, une messe sans homélie  ou sans chorale n’est pas une « sous- messe ». Le prêtre, lorsqu’il célèbre  seul la messe, ne prononce pas  d’homélie. Il s’agit toujours du même  culte. Il faut donc saisir l’essentiel,  la symbolique : la relation à Dieu  et la grâce qui nous est donnée. Ce  Dieu qui se donne, s’offre pour le  pardon de nos péchés, la guérison 

Page 19

ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 19 Agenda de l’Archevêque Dimanche 2 juin : solennité du Corps et du Sang du Christ • 7h30 : Messe à la paroisse de Régale • 17h30 :Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis Mardi 4 juin : • Conférence des tutelles de l’enseignement catholique Mercredi 5 juin : • Rencontre avec les confirmands de la paroisse de Sainte-Anne • 18h : Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs Jeudi 6 juin : • Cours de Théologie (Institut Gaston Jean-Michel - ICEA) Vendredi 7 juin : solennité du Sacré-Cœur • 10h : Messe pontificale à la basilique du Sacré-Cœur de Balata • Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale de la santé • Rencontre avec la cellule du service diocésain Padre Pio Samedi 8 juin : • 14h : Confirmation des jeunes du district Grand Sud à la paroisse des Trois-Ilets Dimanche 9 juin : • 8h : Messe à la paroisse de Rivière-Pilote • 14h30 : Confirmation des jeunes du district Nord Atlantique (Gros-Morne, Robert, Vert-Pré) à la paroisse de Robert • 17h30 :Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis Mardi 11 juin : • Assemblée des modérateurs Mercredi 12 juin : • Séance de dédicaces du livre de Mgr David Macaire Jeudi 13 juin : fête de Saint Antoine de Padoue • 18h : Messe à la paroisse de Terres-Sainville (Inauguration de l’année du centenaire) Vendredi 14 juin : • Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale formation et éducation • Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale charité Samedi 15 juin : • Conseil Diocésain de Pastorale (rencontre des ambassadeurs du synode) • 18h : Messe dominicale anticipée à la paroisse de Case-Pilote Dimanche 16 juin : • 8h : Messe à la paroisse de Vert-Pré • 17h30 :Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis Du 17 au 19 juin : • Session du clergé Samedi 22 juin : • Rencontre avec les équipes de préparation au baptême • 17h : Messe dominicale anticipée à la paroisse de Coridon Dimanche 23 juin : • 9h30 : Messe à la paroisse de Rivière-Salée • Rencontre diocésaine avec les sacristains • 19h : Messe avec la Mission Étudiante Catholique (MEC) à la paroisse de Schoelcher ASSOCIATION DIOCÉSAINE DE MARTINIQUE Service legs et donations Archevêché de Fort-de-France - 5-7, rue du Révérend Père Pinchon BP 586 - 97207 FORT DE FRANCE CEDEX Téléphone : 06 96 310 333 - E-mail : michel.pouch@wanadoo.fr oui, je souhaite recevoir en toute confidentialité votre brochure pour m’informer  sur les possibilités de legs, donations et assurances-vie à l’Association Diocésaine. oui,je  souhaite  être  contacté  pour  un  rendez-vous  au  Service  des  legs  et  donations ou à mon domicile. LÉGUEZ à l’Église catholique L’espérance en héritage DEMANDE D’INFORMATIONS sans engagement de votre part Mes coordonnées  ❏Mme ❏Melle    ❏M. Nom  Prénom Adresse   Code postal Ville  Téléphone E-mail Paroisse  (facultatif) POUR L’ARCHEVÊCHÉ DE MARTINIQUE

Page 20

J e bénirai les maisons où l’image de mon Sacré-Cœur sera exposée et honorée. Sacré Cœur de JésusSacré Cœur de Jésus Vendredi 7 juin 2024

Numéros précédents