Comme l’Apôtre Paul qui « sous le signe de l’espérance stimule le courage de la communauté de Rome », Mgr David invite toute la Martinique à entrer dans l’espérance. Son message rejoint celui du pape François qui nous exhorte à regarder l’avenir avec espérance : « L’espérance ne déçoit pas ». Cette phrase paulinienne est celle choisie par le pape François comme titre de la bulle d’indiction du jubilé ordinaire de l’année 2025. Le vicaire épiscopal a répondu à quelques-unes de nos questions au sujet de la célébration de ce jubilé. Dans la foi et l’espérance de la vie éternelle, nous avons accueilli le décès du Père Julien Daniel. Sincères condoléances à toute sa famille, à ses proches et amis. Que le Seigneur l’accueille dans la Joie à la table de l’Eucharistie céleste. Bonne fête du Saint-Sacrement et Bonne préparation de la fête du Sacré-Coeur ! Jésus doux et humble de Coeur, rendez nos coeurs semblables au vôtre !
SOMMAIRE
- EDITORIAL
- MOT DE L'ÉVÊQUE - "Présentez-vous les uns les autres !"
- ÉGLISE UNIVERSELLE - Bulle d’indiction du jubilé ordinaire de l’année 2025
- LITURGIE
- VIE DUD DIOCESE
- 22 Mé ! Extrait de l’homélie de Mgr David Macaire pour le 22 mai 2024
- Hommage à l'Abbé Julien Daniel
- Jubilé 2025 « L’espérance ne déçoit pas »
- « L’Association Diocésaine des Hommes du Très Saint-Sacrement
- Kermesse jubilaire à Schoelcher
- Au coeur de la mission : La Communauté de l’Emmanuel à Balata « … Fruit de la Terre et du travail des hommes… »
- PAGES JEUNES
- DOSSIER "CE COEUR QUI A TANT AIMÉ"
- ANTJÈ LÉGLIZ-LA - "La messe "
-
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Eglise
en MARTINIQUE
N° 683
REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE – 2,00 €
2 JUIN 2024
Ce Cœur qui a tant aimé
Fruit de la terre et du travail des hommes
22 Mé : Homélie de Mgr David Macaire
« Prenez, ceci est monCCorps … »
Mc 14,22
Prochaine parution
le 23 juin 2024

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2
3
Sommaire
E
n ce jour de la Fête du Corps et du Sang du Christ, l’Eglise vit
intensément le mystère de notre foi. C’est une période où les enfants
et les jeunes reçoivent généralement la première communion. Le jour,
où pour la première fois, le chrétien reçoit le Corps du Christ, même s’il ne se
rappelle plus la date exacte, il garde néanmoins un souvenir de la préparation,
de la célébration, de la fête paroissiale ou familiale. Beaucoup de parents, de
parrains, de marraines qui accompagnent les communiants se souviennent de
leur première communion. Ils revivent ce moment encore inoubliable de leur
existence. Ce moment où ils ont eu la grâce de recevoir Jésus pour la première
fois dans leur main, dans leur bouche et dans leur cœur. Que d’émotions !
En recevant l’hostie consacrée, « fruit de la terre et du travail des hommes »
devenu Corps du Christ, le chrétien reçoit Jésus qui se donne à lui librement
sous les espèces du pain et du vin : « Prenez et mangez ceci est mon Corps… ».
Le Christ se donne avec amour et nous le recevons aussi avec amour. Sainte
Thérèse de l’Enfant Jésus témoigne de l’expérience de sa première communion
en ces termes : « Oh, comme il fut doux le premier baiser que Jésus a donné
à mon âme...! C'était un baiser d'amour, je me sentais aimée et je dis à mon
tour : 'Je vous aime... je me donne à vous pour toujours' ... ».
La Fête du Saint-Sacrement ou la Fête-Dieu, est une célébration éclatante
de la présence réelle du Christ parmi nous, sous les espèces eucharistiques.
C'est dans cette réalité divine que notre espérance trouve sa source la plus
pure. L'Eucharistie, le Sacrement de l'amour par excellence, nous rappelle
que Dieu est toujours avec nous, partageant nos joies, nos peines et nos luttes,
nourrissant notre espérance au plus profond de nos épreuves.
L’amour de Dieu est le secret de la dévotion du Sacré-Cœur de Jésus que nous
célébrons le vendredi qui suit la fête du Saint-Sacrement. Notre Diocèse
a été consacré au Sacré-Cœur. Cette année nous commémorons le 350
ème
anniversaire des apparitions du Cœur de Jésus à sainte Marguerite Marie
Alacoque. Dans la rubrique ‘dossier’ de cette parution, la communauté de
l’Emmanuel enrichit notre compréhension du mystère et de la dévotion du
Sacré-Cœur.
Avec les pages dédiées à la « Vie diocésaine », nous partons à la découverte
des hommes du Très Saint-Sacrement et nous revivons les grands moments du
temps fort de la Kermesse de la Paroisse de Schoelcher. La vie diocésaine est
marquée également par les nombreuses manifestations de la célébration du 22
Mè. Dans son homélie prononcée à cette occasion, Mgr David s’inspire du rêve
de Martin Luther (I have a dream) et aborde les grands thèmes de l’histoire de
la Martinique. Il conclut par un appel poignant à ne pas laisser les divisions
et les difficultés dissuader le rêve commun vers l’avenir meilleur. Il partage
avec tous le message d’espérance afin de vaincre, non pas individuellement,
mais tous ensemble.
Comme l’Apôtre Paul qui « sous le signe de l’espérance stimule le courage de
la communauté de Rome », Mgr David invite toute la Martinique à entrer
dans l’espérance. Son message rejoint celui du pape François qui nous exhorte
à regarder l’avenir avec espérance : « L’espérance ne déçoit pas ». Cette phrase
paulinienne est celle choisie par le pape François comme titre de la bulle
d’indiction du jubilé ordinaire de l’année 2025. Le vicaire épiscopal a répondu
à quelques-unes de nos questions au sujet de la célébration de ce jubilé.
Dans la foi et l’espérance de la vie éternelle, nous avons accueilli le décès du
Père Julien Daniel. Sincères condoléances à toute sa famille, à ses proches et
amis. Que le Seigneur l’accueille dans la Joie à la table de l’Eucharistie céleste.
Bonne fête du Saint-Sacrement et Bonne préparation de la fête du Sacré-
Cœur !
Jésus doux et humble de Cœur, rendez nos cœurs semblables au vôtre !
Père Crépin Hounza ■
Jésus se donne…
EDITORIAL
MOT DE L’EVÊQUE
LITURGIE
VIE DU DIOCÈSE
• La Parole Dominicale
• La messe
• 22 Mé ! Extrait de l’homélie
de Mgr David Macaire pour le 22 mai 2024
• Hommage à l'Abbé Julien Daniel
• Jubilé 2025 « L’espérance ne déçoit pas »
• L’Association Diocésaine des Hommes
du Très Saint-Sacrement
• Kermesse jubilaire à Schoelcher
• Au coeur de la mission :
La Communauté de l’Emmanuel à Balata
• « … Fruit de la Terre et du travail
des hommes… »
• Présentez-vous les uns les autres !
• Bulle d’indiction du jubilé ordinaire
de l’année 2025
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EGLISE UNIVERSELLE
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AN TJÈ LÉGLIZ-LA 18
Dossier :
CE CŒUR QUI A TANT AIMÉ
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EDITORIAL 2
AGENDA DE L'EVEQUE 19
DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR
RÉDACTEUR EN CHEF : père Crépin HOUNZA
MISE EN PAGE – IMPRESSION
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 3
N
ous n’allons pas nous
mentir : venir à la messe
n’est pas facile ! Beaucoup
ont un obstacle psychologique à
franchir. Il faut se préparer à affronter
une foule anonyme d’inconnus, à
supporter le regard des « gens » sur
votre tenue ou vos enfants, sur ceux
qui vous accompagnent ou sur votre
solitude, à endurer l’œil inquisiteur
qui observe si vous avez communié
(ou pas), à vaincre la crainte des
commentaires sur ce que vous avez
dit ou votre façon de célébrer, à être
inquiet de trouver une place pour
votre voiture… Pas évident.
Cet obstacle, que les plus habitués
ne ressentent plus, fait beaucoup
de dégâts. Les paroissiens qui ne
forment pas des fraternités, au
moins avec quelques-uns, vivront
à la messe l'épreuve psychologique
de la solitude.
Faisons un test : connaissez-vous
au moins le prénom ou le nom de
quelques paroissiens, ne serait-ce
qu’un petit nombre !? Quand vous
parlez de quelqu’un qui va à la
messe, dites-vous « la Dame a fait
la lecture » ? Ou « Mme Unetelle a
fait la lecture » ? Ou bien encore
«Huguette a fait la lecture » ?
À cause d’un passé hégémonique,
nous pensons que « tout le monde
est catholique ». On est donc censé
retrouver les mêmes personnes dans
les rues, à la mairie, à la pharmacie,
à l’école… Et, bien sûr, à l’Église !
Entre "gens", on a des relations
tout juste polies. C'est ça l’Église ?
Considérons-nous le « public » de
la messe comme des « gens » qu'on
ne fréquente pas et qui sont juste
des usagers de l’Église ? Ou comme
des « frères et sœurs » avec qui on
est en confiance dans une famille
solidaire ? Nous savons tous que
parmi nous il y a des « gens » plus
ou moins fraternels et agréables,
mais il y a aussi des frères et sœurs
formidables, de potentiels amis
pour la vie qui ne demandent qu’à
vivre l’Évangile en communauté.
Nos frères évangéliques ont calculé
une moyenne intéressante : si une
personne vient dans une assemblée
et que, au bout de quelques mois,
elle s’y est fait moins de 5 amis,
alors cette personne cherchera
une autre assemblée où trouver
des frères. Mais s’il y a plus de 5
personnes qui l’appellent par son
prénom et la reconnaissent, alors
elle restera et deviendra membre
de cette communauté qui sera sa
famille. Cette moyenne vaut pour
toutes les religions. Vous voulez que
vos enfants continuent d’aller à la
messe ? Que votre sœur ou votre
fiancée devienne pratiquante ? Vous
voulez vous-même être plus fidèle à
l’Eucharistie ? Eh bien, faites en sorte
que vos proches et vous-même ayez
des amis dans la communauté. C’est
si simple, et ça marche !
Alors comment faire ? Cela me paraît
assez simple. Il faut commencer par
se saluer et se présenter les uns aux
autres. Après tout, notre Dieu visite
ses créatures au Jardin d’Eden, à
la brise du soir. Notre Sauveur est
l’Emmanuel qui frappe à notre porte
pour venir dîner près de nous. Nous
avons reçu l’Esprit de la Promesse
qui vient jusqu’à l’intime. Nous
avons même l’audace d’appeler
Dieu « Papa » !
Par contre, nous voilà tout timides
quand il s’agit d’échanger nos
prénoms, méfiants de passer
quelques minutes sur le parvis
avec les autres, terrorisés d’avoir
à partager des choses importantes
avec ceux qui communient au même
Corps, incapables de recevoir
chez nous des frères et sœurs
qui professent la même foi, dans
la même Église… Nous aurions
pourtant tant à gagner à investir
dans un petit moment à la fin de
chaque messe pour aller vers
un frère inconnu, simplement se
présenter, échanger son prénom,
savoir où on habite et, pourquoi pas,
se donner rendez-vous le dimanche
suivant ou s’inviter à déjeuner… !
Les bonnes paroisses pourraient
aussi prévoir un dimanche où
chaque fidèle porterait son prénom
sur une étiquette avec un temps
convivial après la messe.
Bref. Présentez-vous les uns les
autres. C’est ainsi que commence
la fraternité !
+ Fr David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France
■
Présentez-vous les uns les autres !
MOT DE L’ÉVÊQUE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 6834
EGLISE UNIVERSELLE
❶
« Spes non confundit », « l’espérance
ne déçoit pas » (Rm 5,5). Sous le
signe de l’espérance, l’apôtre Paul stimule
le courage de la communauté chrétienne
de Rome. L’espérance sera également le
message central du prochain Jubilé que
le Pape proclame tous les vingt-cinq ans,
selon une ancienne tradition. Je pense
à tous les pèlerins de l’espérance qui
arriveront à Rome pour vivre l’Année
Sainte et à ceux qui, ne pouvant se rendre
dans la ville des apôtres Pierre et Paul, la
célébreront dans les Églises particulières.
Qu’elle soit pour tous un moment de
rencontre vivante et personnelle avec le
Seigneur Jésus, “porte” du salut (cf. Jn 10,
7.9). Il est « notre espérance » (cf. 1 Tm 1,1),
Lui que l’Église a pour mission d’annoncer
toujours, partout et à tous.
Tout le monde espère. L’espérance
est contenue dans le cœur de chaque
personne comme un désir et une attente
du bien, bien qu’en ne sachant pas de
quoi demain sera fait. L’imprévisibilité
de l’avenir suscite des sentiments parfois
contradictoires : de la confiance à la peur,
de la sérénité au découragement, de la
certitude au doute. Nous rencontrons
souvent des personnes découragées
qui regardent l’avenir avec scepticisme
et pessimisme, comme si rien ne pouvait
leur apporter le bonheur. Puisse le Jubilé
être pour chacun l’occasion de ranimer
l’espérance. La Parole de Dieu nous aide
à en trouver les raisons. Laissons-nous
guider par ce que l’apôtre Paul écrivait
aux chrétiens de Rome.
Une parole d’espérance
❷
« Nous qui sommes devenus justes
par la foi, nous voici en paix avec
Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui
qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette
grâce dans laquelle nous sommes établis ;
et nous mettons notre
fierté dans l’espérance
d’avoir part à la
gloire de Dieu. […]
L’espérance ne déçoit
pas, puisque l’amour
de Dieu a été répandu
dans nos cœurs par
l’Esprit Saint qui nous
a été donné » (Rm 5,
1-2.5). Nombreux sont
les points de réflexion que saint Paul
propose ici. Nous savons que la Lettre
aux Romains marque une étape décisive
dans son activité d’évangélisation.
Jusqu’alors, il l’avait exercée dans la
zone orientale de l’Empire, et maintenant
Rome l’attend avec tout ce qu’elle
représente aux yeux du monde : un
grand défi à relever pour l’annonce
de l’Évangile qui ne peut connaître ni
barrières ni frontières. L’Église de Rome
n’a pas été fondée par Paul. Il ressent
le désir ardent de la rejoindre au plus
tôt pour apporter à tous l’Évangile de
Jésus-Christ mort et ressuscité, comme
annonce de l’espérance qui accomplit les
promesses, conduit à la gloire et, fondée
sur l’amour, ne déçoit pas.
❸
L’espérance, en effet, naît de l’amour
et se fonde sur l’amour qui jaillit du
Cœur de Jésus transpercé sur la croix :
« En effet, si nous avons été réconciliés
avec Dieu par la mort de son Fils alors
que nous étions ses ennemis, à plus forte
raison, maintenant que nous sommes
réconciliés, serons-nous sauvés en
ayant part à sa vie » (Rm 5, 10). Et sa vie
se manifeste dans notre vie de foi qui
commence avec le baptême, se développe
dans la docilité à la grâce de Dieu, animée
en conséquence par l’espérance toujours
renouvelée et rendue inébranlable par
l’action de l’Esprit Saint.
C’est en effet l’Esprit Saint qui, par
sa présence permanente sur le
chemin de l’Église, irradie la lumière
de l’espérance sur les croyants : Il
la maintient allumée comme une
torche qui ne s’éteint jamais pour
donner soutien et vigueur à notre
vie. L’espérance chrétienne, en effet,
ne trompe ni ne déçoit parce qu’elle
est fondée sur la certitude que rien
ni personne ne pourra jamais nous
séparer de l’amour de Dieu : « Qui pourra
nous séparer de l’amour du Christ ? la
détresse ? l’angoisse ? la persécution ?
la faim ? le dénuement ? le danger ? le
glaive ? [...] Mais, en tout cela nous sommes
les grands vainqueurs grâce à celui qui
nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort
ni la vie, ni les anges ni les Principautés
célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les
Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes,
ni aucune autre créature, rien ne pourra
nous séparer de l’amour de Dieu qui est
dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8,
35.37-39). Voilà pourquoi l’espérance ne
cède pas devant les difficultés : elle est
fondée sur la foi et nourrie par la charité.
Elle permet ainsi d’avancer dans la vie.
Saint Augustin écrit à ce sujet : « Quel que
soit le genre de vie, on ne peut vivre pas
sans ces trois inclinations de l’âme : croire,
espérer, aimer
1
».
François
Évêque de Rome
Serviteur de Serviteurs de Dieu
Puisse l’espérance remplir le cœur de ceux
qui liront cette Lettre.
Source : https://www.vatican.va/content/
francesco/fr/bulls/documents/20240509_spes-
non-confundit_bolla-giubileo2025. html ■
1
Discours, 198 augm, 2.
Spes non confundit
les points de réflexion que saint Paul séparer de l’amour de Dieu : « Qui pourra
BULLE D’INDICTION DU JUBILÉ ORDINAIRE DE L’ANNÉE 2025
La Rédactions d’Église en Martinique vous propose de
lire les premières lignes de la Bulle Jubilé de l'an 2025.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 55
Dimanche 2 juin 2024
laP Parole DDominicale
Dimanche du Saint Sacrement - Année B
Prière introductive :
Dieu notre père, Toi qui nous veux libres par
la parole et le don de vie de ton fils Jésus-
Christ. Ouvre nos cœurs et notre intelligence
au mystère de ton amour et de ta miséricorde
offerts dans le Saint-Sacrement. Que ton
Esprit Saint renouvelle chaque jour notre
obéissance à ta sainte volonté.
Points de réflexion :
➊ « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le
mettrons en pratique, nous y obéirons »
Cette phase du livre de l’Exode comporte
l’essentiel de la nouveauté que Moïse a
introduite dans le cérémonial habituellement
utilisé, pour un contrat d’alliance entre deux
peuples jusque-là ennemis. Moïse donne
un nouveau sens à ce rituel en l’utilisant
pour désigner une alliance entre Dieu et son
peuple. Nous pouvons retenir deux éléments
importants de cette nouveauté : Le don de loi
de la part de Dieu et l’engagement libre du
peuple. Dieu prend l’initiative de donner à
son peuple un chemin (parole, loi) de vraie
liberté « ce que le Seigneur a dit », en réponse
à cet amour inconditionnel, tendre et
miséricordieux, le peuple s’engage librement
à vivre dans l’obéissance à la parole devenue
le pilier du contrat. Lorsque la parole de Dieu
occupe la première place dans nos vies,
nos rapports avec les mœurs et le passée,
notre sacrifice spirituel d’obéissance à Dieu
nous renouvelle dans les grâces du mystère
de la mort et de la résurrection du Christ.
Ainsi, la liturgie de la fête du Saint-
Sacrement nous invite à renouveler
notre amour pour la parole de Dieu qui
nous prépare à désirer et à accueillir
la présence réelle du Ressuscité, le
seul capable de nous rétablir dans
une véritable paix et liberté « reste
avec nous, Seigneur, car il se fait tard »
(Cf. Lc 24, 18-35).
➋ « En Jésus, Dieu se fait proche de nous »
L’auteur de la lettre aux Hébreux (He 9,
11-15) présente le mystère du sacrifice de
Jésus-Christ comme une étape décisive
introduisant l’humanité dans une nouvelle
relation de proximité et de communion
intime avec Dieu. Avec le Sacrifice de Jésus,
l’idée très présente dans les usages de
l’ancienne alliance, d’un Dieu lointain,
tout puissant et inaccessible à tous, l’on
ne peut ni voir ni entendre, cédera la
place au Dieu d’une identité totalement
opposée. Finies les exigences ritualistes
de la séparation entre le profane et le
sacrée. Pour preuve, Jésus a assumé la
fonction du prêtre sans être de la tribu
du Levi, qui seule pouvait s’adresser à
Dieu. Le temple n’est plus nécessaire car
le lieu de rencontre devient le Dieu fait
homme, Jésus réellement présent dans
le Saint-Sacrement. En remplacement
des sacrifices sanglants, il nous invite à
consacrer notre vie au service de nos frères
et sœurs comme il l’a fait. Afin de nous
donner la force et le courage de témoigner
de sa parole et de sa vie, il se donne à nous
dans sa Sainte Eucharistie dont la grâce
fait de nous un chemin vers Dieu les uns
pour les autres « c’est le Christ qui vit en
moi » (cf. Ga 2, 20).
➌« Faites-y pour nous les préparatifs …
Prenez, ceci est mon corps »
L’œuvre du salut est une œuvre gratuite de
Dieu en faveur de l’homme et avec l’homme.
Dans sa pédagogie du salut, Dieu fait de
nous ses collaborateurs. Jésus ordonne à
ses disciples de faire le nécessaire pour la
pâque juive en mémoire de la libération de
l’Egypte et de l’Alliance au Sinaï. Dans le sens
de Jésus, le sacrifice pascal de sa vie devient
une nouvelle proposition de façon d’être
libre, obéissant et uni à son père si tendre
et miséricordieux. Participer à sa nouvelle
pâque qu’est l’Eucharistie, engage donc les
disciples à mener une vie profondément
libre et fidèle aux exigences de la charité
et la réconciliation fraternelles. En guise
de nos préparatifs à la messe, Jésus nous
ordonne « va d’abord te réconcilier avec
ton frère » (cf. Mt 5, 20-26). Avons-nous la
force de mourir en nous-mêmes pour cette
démarche si indispensable à notre propre
libération et guérison ?
Je dialogue avec Jésus
Jésus-Christ, que ta présence réelle
dans le pain et le vin consacrés me fasse
grandir le désir et la volonté de t’accueillir
fidèlement. Renouvelle-moi dans ta liberté
pour que ma vie soit dignement associée
à ton sacrifice eucharistique, source et
accomplissement du salut pour toute
l’humanité. Ainsi les âmes affamées et
assoiffées de ta grâce seront restaurées
dans ta paix. Amen.
Résolution
Poser des actes de tendresses et de
miséricordes à l’égard de tous en
s’abandonnant à l’Esprit-Saint.
Père Lucianno Rinasoa CSSp.,
Curé de la paroisse de Ducos
■
Exode 24,3-8 • Psaume 115 (116b) • Hébreux 9,11-15 • Marc 14,12-16.22-26
LITURGIE
Spes non confundit
nos rapports avec les mœurs et le passée,
notre sacrifice spirituel d’obéissance à Dieu
nous renouvelle dans les grâces du mystère
de la mort et de la résurrection du Christ.
Ainsi, la liturgie de la fête du Saint-
Sacrement nous invite à renouveler
»
à ton sacrifice eucharistique, source et
accomplissement du salut pour toute
l’humanité. Ainsi les âmes affamées et
assoiffées de ta grâce seront restaurées
dans ta paix. Amen.
Résolution
Poser des actes de tendresses et de
miséricordes à l’égard de tous en
s’abandonnant à l’Esprit-Saint.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 6836
Paroisse de DUCOS
VIE DU DIOCÈSE
E
n 1671, la localité appelé « Trou-au
chat » du nom de Mr Lechat, est rat-
tachée aux communes avoisinantes.
Elle devient paroisse et dispose d’une petite
chapelle dédiée à la Très Sainte Vierge
Marie « Notre-Dame de Grâces » en 1687.
Au fil des années elle subit les assauts des
cyclones et des flammes. C’est en 1830 que
la paroisse prend le nom de « Notre-Dame
de la Nativité », fêtée le 8 septembre. C’est
par décision municipale en l’honneur de Mr
Théodore Ducos, ministre de la Marine, que
la commune prend le nom de Ducos en 1855.
Elle a une superficie de 37, 69 km2.
En 1891, après une nouvelle destruction par
un cyclone, l’architecte Henri Picq, auteur
de la cathédrale de Fort-de-France, assure
la restauration. En 1903, à la suite d’un autre
cyclone, Paul Nardal, ingénieur des Ponts
et Chaussée pour la Martinique, la fait
reconstruire ainsi que la sacristie et la toiture.
Le remarquable plafond à caisson en bois du
nord, a été réalisé par un ducosais François
Faugigny en 1877.
En 1940, on procède à l’agrandissement de
l’église, de la sacristie et de la construction
de la salle paroissiale et de la grotte. C’est le
bâtiment restauré en 2002, que l’on peut voir
aujourd’hui. Le clocher, a été refait entièrement,
la flèche culmine à 33m. Les travaux ont duré 6
ans. A la suite du tremblement de terre en 2007,
il a été endommagé et l’église a été fermée
durant plus d’une année pendant laquelle
la messe était célébrée à la salle paroissiale.
A l’intérieur de l’église on peut admirer
quelques beaux vitraux dont celui de la
Nativité de la Vierge Marie et du baptême
de Clovis.
La paroisse de Ducos fait partie au district Sud
selon l’organisation pastorale du diocèse. Elle
est aujourd’hui confiée à la Congrégation du
Saint-Esprit représentée par le père Caleb
Yvon Miantuasila Tonta comme prêtre habitué
et moi-même, père Lucianno Rinasoa, en
tant que curé. Le diacre permanant Marc
Richardson, participe aussi à l’animation
pastorale. Les conseils, CPP et CPAE se
réunissent régulièrement pour les questions
relatives à l’animation pastorale. Nous
avons deux sacristines et quatre secrétaires
bénévoles. Une cinquantaine de servants de
messe composée de garçons et filles aident
au service de l’autel. La pastorale des jeunes
s’organise autour d’un noyau qui propose des
activités tous les troisièmes de dimanche du
mois de 15h à 18h. La paroisse est vivante et
riche en activités, elle compte 45 groupes et
mouvements.
Près de 600 enfants inscrits sont confiés au
service de la catéchèse dont le fonctionnement
est dirigé par un conseil des catéchistes. Il existe
aussi un groupe de catéchuménat des adultes.
Située sur le territoire de Ducos, l’école Petit
château de Thérèse bénéficie également du
service pastoral de la paroisse notamment dans
les domaines de la catéchèse, de différentes
célébrations et d’accompagnement.
En plus des activités d’animations spirituelles,
quelques événements ont positivement
marqué la vie de la communauté : - La
journée fraternelle communautaire et
intergénérationnelle du 29 janvier 2023 sur
le thème « Voyez comme ils s’aiment !» en
référence aux cinq essentiels ; cet événement
a motivé les fidèles et restructuré les groupes
pour relever ensemble le défit de la pastorale
de proximité. - La fête patronale du 8
septembre 2023 qui a permis de produire un
document d’archives en exposition numérique
et photos du thème « Notre paroisse d’hier et
d’aujourd’hui » retraçant les 352 ans de la
paroisse. Actuellement nous préparons deux
événements : un concert sur « l’amour » le
30 juin et la fête patronale du 8 septembre
prochain.
■
L’exposition du Saint-Sacrement a lieu
tous les vendredis de 15h à 18h15 sauf le
premier vendredi du mois où on le reporte
après la messe de 18h30. Messe à l’EHPAD
le deuxième jeudi du mois à 10h.
Vous pouvez consulter le site de la
paroisse pour d’autres informations
relatives à cet article.
Horaires du secrétariat
et de l’oratoire :
• Mardi, mercredi et vendredi
de 8h à 12h
Horaires des messes
en semaine :
• Mardi et vendredi :
18h30 // mercredi et jeudi : 6h30
Horaires des messes
dominicales :
• Samedi : 18h / Dimanche : 6h30 et 9h
Permanence des prêtres :
• Mardi et vendredi de 9h à 11h30
(voir annonces paroissiales)
Père Lucianno rinasoa CSSp.,
Curé de la paroisse de Ducos
■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 7
I
l y a 2 semaines, à Washington, un
prêtre a tenu à m’emmener visiter
un endroit spécial et historique. Non
pas un monument gigantesque, mais
une simple inscription au sol dans les
marches du Lincoln Memorial : l’endroit
où le pasteur Martin Luther King prononça
son célèbre discours pour les droits civils
américains : « I have a Dream ». Des
blancs, des noirs viennent là se prendre
en photo. Comme d’autres, je me suis mis
debout et j’ai regardé au loin. Alors, moi
aussi j’ai fait un rêve. Mais ce n’était pas
le Capitol qui était devant moi, c’était la
Martinique.
Surprise ! Hier soir, j’ai vu et entendu le
même rêve au cours de la célébration du 21
Mai 2024 au SERMAC (Bravo à notre chère
Lydie Bétis et aux artistes).
D’abord M. le Maire prôna « la Vérité et
la Dignité ». Pas de simples mots dans
un discours politique de plus, mais des
cris collectifs inscrits dans nos chairs et
nos soifs. Indispensable respect seul
capable d’abreuver nos « âmes si souvent
incomprises », si promptes à « se déchaîner
dans la violence ». Il a aussi cité un texte
prophétique d’Edouard Glissant : « le
Monde se fonde sur l'acceptation de la
différence, de l’échange et du partage.
Les communautés doivent échanger et
non se confronter ».
Voilà, c’était pile mon rêve, Je ne suis
donc pas seul !
La célébration de ce 22 Mé n’avait rien
d’un conte de fée. Sur scène, des médecins,
des « mini Frantz Fanon », examinaient les
combats de cette « âme incomprise ».
Ils ne cherchaient pas une guérison :
éliminer les blessures n’est-ce pas vouloir
les oublier !? Notre plaie, comme celle du
Christ, est trop profonde pour qu’on la
chasse d’un revers de la main, d’un coup de
baguette magique historique, en masquant
le passé. Notre rêve ne consiste pas en une
guérison facile et doucereuse, mais dans
une victoire. Cette victoire (comme celle de
Jésus Ressuscité, comme celle de la sortie
d’Egypte) n’est pas dans l’oubli, mais dans
la mémoire.
Victorieux, nous conserverons des
cicatrices, mais nous avancerons avec
elles, par elles et en elles.
On nous montra d’abord une femme
(« Défilée d’Haïti ») rongée par la misère
et les crimes du passé. « Personnalité
dédoublée en crise d’identité », clamait la
voix off. Comme la migrante Lili de
Somalie, elle trouvait un chemin sans
Vengeance, ni victimisation, ni oubli, dans
l’apothéose d’une identité fière, qui sait
ce qu’elle apporte au monde. La réussite
de la femme noire du XXI
ème
siècle,
dont l’émancipation fut opérée sous
les yeux de notre génération, est une
source inlassable d’Espérance pour tous.
Espérance… comme l’appel du Pape
François à des Martiniquais : Demandez à
être remplis de l’Esprit-Saint pour faire jaillir
l’Espérance au cœur des ténèbres ; ou
comme l’apôtre Paul : « Quand je suis
faible c’est alors que je suis fort ! » (2 Co
12, 10). Dans nos rues, l’espérance est ce
moteur puissant qui fait sortir de la misère
ceux qu’elle habite.
Le rêve : que nos ténèbres fassent de
nous un peuple candidat à l’Espérance.
Vinrent ensuite des personnages
névrosés. Peau noire et masques blancs ;
ils évoquaient la « décolonisation des
esprits et la reconquête de l’identité
noire authentique ». Un poète affirmait
que « nul ne devait avoir honte de ce qu’il
a été », que « chacun a le droit d’être fier de
ses origines » et que « nous serons toujours
enchainés, sauf si nous devenons esclaves
de la justice et de la liberté » (Je rajouterais
aussi "de la Vérité"). C’était alors au tour de
Nelson Mandela de contribuer au rêve :
« Que vos choix reflètent vos espoirs et
non vos peurs ! » : N’attendons pas que
nos peurs s’envolent ou soient endormies
par les jouissances, choisissons de ne pas
les écouter. Choisissons l’espérance.
Notre rêve ne dépend de personne que
de nous. Tout est affaire de choix et
de choix qui nous regarde. Cela aussi
est une libération !
Les médecins de la scène évoquèrent
alors le mal d’une « cyclothymie légère »
et des complexes. En plus des crimes et
des exactions, l’origine multiple de notre
culture rend compliquées nos relations
et nos réactions. Comment être des gens
simples lorsque nos emblématiques
accras de morue sont faits de farine-
France, de Morue-France et frits dans
l’huile-France… Notre génie est de tirer
parti du meilleur de chacun de nos
héritages et non de saupoudrer d’épices
le génie des autres. Les prêtres de France
nous disent admirer l’incroyable charisme
des Antillais qui savent tisser des liens
dans les groupes les plus cosmopolites.
Frères des Européens, des Africains, des
Asiatiques et des Américains… Super !
Et entre nous ?… « un seul peuple,
différentes couleurs », affichaient les
panneaux ! Le Pape eut bien raison de
nous appeler à « vivre l’hospitalité,
avoir une foi audacieuse qui brise
22 Mé !
Si notre rêve ensemble ne se réalise pas…
le diable nous guidera !
–Vaincre ensemble –
(Homélie de Mgr David Macaire pour le 22 mai 2024.
Prononcée en créole et traduite en français par lui-même)

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 6838
Abbé Julien Daniel
27 janvier 1930 – 19 mai 2024
les barrières et libère la joie du Vivre
ensemble »…
Les planètes de mon rêve s’alignaient !
Enfin, pour vaincre les divisions, différents
groupes de danseurs et de musiciens de
plusieurs générations et sur des rythmes
divers s’harmonisèrent en une musique
et une chorégraphie parfaitement
synchronisées. « An nou imajiné an
mond’ mervéyé », rêvait Pipo. Sur les
écrans : « soutenons-nous pour se
mettre debout ensemble », signe de deux
vérités : (1) la richesse des expressions
d’unité du créole : Yon a lot’, yon épi lot’,
Kolé tèt kolé zépol, sé an lanmen ka lavé
lot’, etc. (2) l’impossibilité d’une Victoire
individuelle, elle sera communautaire
ou ne sera pas. Le mot « ensemble »
n’est-il pas l’exact contraire du mot
« diable » ? Avec Pipo, « an nou imajiné
an mond’ mervéyé ».
Si notre rêve ensemble ne se réalise
pas… le diable nous guidera !
I have one dream, but I have two
nightmares… Malgré ce rêve partagé,
deux cauchemars habitaient mon cœur :
(1) Tellement blessés, laisserons-nous le
diable parler à nos oreilles : haine, colère,
complexes, divisions. La mauvaise herbe
serait plus forte que le bon grain de
notre maison commune ? (2) Tellement
« marrés » attendrons-nous, passifs,
que d’autres viennent nous sauver ? On
attendra longtemps.
Dieu merci, je sais aujourd’hui que la
réalisation de mon rêve est inexorable.
Parce qu’il n’est pas que mon rêve ! il est
celui des géants qui nous ont devancés,
il est le vôtre, le nôtre. Celui de tous les
Martiniquais, quelles que soient leurs
origines ou leur couleur de peau, croyants
ou non croyants, d’aujourd’hui et d’hier.
Ce rêve est pour bientôt, ce matin,
pourquoi pas !
Eh oui, après le rêve vient le matin. Il faut se
lever, passer du rêve au réveil, passer du
sommeil à la résurrection. Aujourd’hui, une
phrase me revient. Elle dit l’espérance de
cette quête d’un peuple qui ne cherche
pas l’illusion d’une guérison improbable
et trompeuse, mais la Victoire de ceux qui
se relèvent quand on les a abaissés. Elle
parle de la honte qui devient leur force.
Elle donne à ce matin du « 22 Mé » un air de
Pâques, lorsque le Christ est sorti vivant du
tombeau, les plaies de sa passion sur son
corps glorieux. Et si c’était le rêve de Dieu !?
"Au bout du petit matin, la splendeur,
sur les reins fouettés, sur les échines
tout dressées, sur cette race debout,
debout, et libre." (Aimé Césaire Cahier
d’un retour au Pays Natal)
Amen.
+ Fr David Macaire op
Archevêque de Martinique
■
Les funérailles de l’abbé Julien Daniel, doyen du
diocèse de Martinique, ont été célébrées vendredi
24 mai, en l'église de Saint-Christophe. Il avait 94 ans.
Au revoir, Julien, tu as bien vécu au milieu des
hommes de ton temps, tu t’es comporté en Pasteur.
Repose dans la paix et la joie du Seigneur.
Père Pierre Henderson, Curé du Vauclin■
Témoignage de Mgr Michel Méranville,
évêque émérite :
« J’ai rencontré le jeune Julien Daniel à Paris, à la
maison des Pères du Saint-Esprit à la rue Lhomond
en 1951. C’était la veille de son entrée au Séminaire
de Saint Ilan où il devait commencer sa formation
tandis que Pierre Mirta et lui devaient rejoindre
leurs séminaires respectifs. Ils venaient juste
d’arriver à Paris.
Pierre Mirta a rejoint le séminaire de la Croix Valmer,
Julien le Séminaire de Saint Ilan et moi la Maison
des petits clercs d’Allex dans la Drôme.
Nous avions 23 ans pour Pierre, 21 ans pour Julien
et 14 ans ½ pour moi. »
L
’abbé Julien
Daniel est né
le 27 janvier
1930 à Basse-Pointe et a
été baptisé le 7 mars 1930
dans sa commune de naissance.
Fils de Julie Daniel, Il a rejoint le
séminaire de Saint Iland de Lyon en
1951 où il a été envoyé par Mgr Henri
Varin de la Brunelière, évêque de
l’époque.
Il a été ordonné prêtre le 28 juin 1958
à Saint Iland dans le diocèse de Lyon
pour le diocèse de la Martinique à la
demande de l’évêque.
Le père Daniel fut vicaire général
du diocèse mais aussi vicaire de la
paroisse des Terres-Sainville du 1er
octobre 1959 au 30 septembre 1960
et curé des paroisses de Trinité le 3
septembre 1971.
Le 19 mai 1973, il est nommé Vicaire
Général par Mgr Maurice Marie-Sainte.
Le 10 octobre 1987, il devient le curé du
Gros-Morne et en octobre 1993, il a en
charge la paroisse du Vert-Pré en plus
de celle du Gros-Morne.
Il était aumônier adjoint du Lycée
Schœlcher de 1960 à 1963, puis
aumônier.
Il a été aumônier du Lycée de Jeunes
Filles et du Lycée de Bellevue.
En septembre 2000, il démissionne du
poste de Vicaire Général.
En décembre 2021, une plaque au nom
de l’Abbé Julien Daniel a été dévoilée
à l’Institut Catholique Européen des
Amériques (ICEA). Un hommage que
lui ont rendu les anciens de la Jeunesse
Etudiante Chrétienne (JEC) dont il a été
l’Aumônier. Il fut également l’aumônier
du Secours Catholique.
L’abbé Julien a rejoint la Maison du
Père le dimanche de Pentecôte, 19 mai
2024.
L
1930 à Basse-Pointe et a
été baptisé le 7 mars 1930
VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 9
Église en Martinique :
P
ouvez-vous faire un bref
historique des Jubilés ?
Les Jubilés célébrés dans
l’Eglise catholique trouvent
leur fondement dans l’Ancien
Testament : « Vous ferez de la
cinquantième année une année
sainte, et vous proclamerez la
libération pour tous les habitants
du pays. Ce sera pour vous le
jubilé : chacun de vous réintégrera
sa propriété. Cette cinquantième
année sera pour vous une année
jubilaire. ». ( Lv. 25, 10-11).
Mais c’est en 1470 que le Pape
Paul II a officiellement fixé la
périodicité des jubilés à vingt-cinq
ans, et c'est son successeur Sixte
IV qui a ouvert le jubilé en 1475.
Cette décision a établi une tradition
qui a perduré dans l'Église pour
organiser des Jubilés à intervalles
réguliers de vingt-cinq ans. Ainsi
donc, en 2025 nous allons célébrer
un Jubilé ordinaire.
EenM : Présentez brièvement
le Jubilé ordinaire de 2025 et
l’organisation proposée
Le thème retenu pour le Jubilé de
2025 est « l’espérance ne déçoit
pas » (Rm. 5, 5). Le Pape a bien
voulu mettre ce Jubilé sous le signe
de l’Espérance. Le choix du Thème
est probablement motivé par les
événements de notre humanité
(les conséquences de la pandémie
liée au Covid, les guerres...) et
qui pourraient pertuber la joie de
vivre. Dans la ferme conviction
de raviver l’espérance, le Pape
écrit : « Tout le monde espère.
L’espérance est contenue dans le
cœur de chaque personne comme
un désir et une attente du bien
(…). L’imprévisibilité de l’avenir
suscite des sentiments parfois
contradictoires : de la confiance
à la peur, de la sérénité au
découragement, de la certitude au
doute. Nous rencontrons souvent
des personnes découragées
qui regardent l’avenir avec
scepticisme et pessimisme, comme
si rien ne pouvait leur apporter
le bonheur. Puisse le Jubilé être
pour chacun l’occasion de ranimer
l’espérance.»
1
Le Jubilé débutera le 24 décembre
2024 par l’ouverture de la Porte
Sainte de la Basilique Saint-Pierre
et se terminera le 6 janvier 2026.
Pour connaître tous les événements
marquants du Jubilé, il est conseillé
de lire la Bulle d’indiction du Pape,
de regarder le Logo proposé, de
chanter l’hymne et de réciter la
prière du Jubilé. Tout ceci est
accessible sur le site du Jubilé :
https://www.iubilaeum2025. Une
nouveauté pour le Jubilé ordinaire
de 2025 est la possibilité de
télécharger une application sur
nos smartphones. Cette application
contient le programme général
ainsi que les informations sur les
différents pèlerinages.
EenM : Qu’est-ce qui est prévu pour
la Martinique ?
Notre archevêque au moment
opportun ouvrira les Portes
Saintes. Des pélérinages seront
organisés dans nos sanctuaires.
En prélude au Jubilé, nous aurons
un Congrès mission en septembre
2024. Pendant les jours gras de
2025, nous vivrons un moment
d’espérance et de réconciliation.
Nous prévoyons organiser un
grand rassemblement le dimanche
de la Pentecôte 2025. Cela sera
l’occasion pour tout le diocèse de
célébrer les 10 ans d’épiscopat de
notre Archevêque.
Père Gilles Aïzo ■
1
Bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année
2025, N° 1
« L’espérance ne déçoit pas »

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 68310
L’association diocésaine des Hommes du Très Saint-Sacrement (ADHTSS) a tenu son assemblée
générale ordinaire élective le 28 janvier 2024 au presbytère de l’église de Saint-Esprit.
Rappel historique :
A
u départ, il s’agissait de la
Confrérie des Hommes du Très
Saint-Sacrement, fondée en
Martinique en 1925 à Fort-de-France.
Le 14 novembre 2004, l’ensemble des
sections paroissiales existantes, réunies
au presbytère de la cathédrale à Fort-de-
France, ont adopté des statuts pour créer
une association régie par la loi du 1er
juillet 1901 : l’Association des Hommes du
Très Saint-Sacrement.
Son but est d’aider tout particulièrement
les hommes à se tourner vers Jésus, à
mieux vivre le mystère eucharistique,
communier à son corps, créer un noyau
solide d’hommes convaincus et pouvant
exercer une mission évangélique.
Notre aumônier actuel est le père : Jozef
Nowack curé de la paroisse du Morne-
Rouge.
Condition d’admission :
Peut être admis dans l’association, tout
homme baptisé, qui se conforme à
l’Evangile et aux lois de l’Eglise catholique
et qui a cheminé au moins pendant 2 ans
au sein d’une section paroissiale.
Administration :
Le curé de la paroisse d’une section est
le garant moral par excellence. Au 29
février 2024, il y a 9 sections paroissiales
sur l’ensemble de l’île : Ducos, Lamentin,
Régale, Rivière-Pilote, Rivière-Salée, Saint-
Esprit, Sainte-Luce, Trois-Ilets, Vauclin.
Activités :
L’association conduit diverses
activités : soutien fraternel, retraites,
enseignements, « Heure sainte »
mensuelle, réunions de sections,
réunions de coordination, sorties-
détentes, nuit des sentinelles,
recollection, etc. La journée de
recollection constitue l’un des temps
forts annuels de l’association ; la
dernière s’est déroulée dimanche
18 février de 10h à 16h30 à l’église
de Saint-Christophe (Fort-de-France),
avec un enseignement intense du
père Jean-Michel Monconthour sur
le thème « Le pouvoir de la Foi ».
Près d’une soixantaine de membres
(dont certains accompagnés de
leurs épouses) ont participé à cette
journée. Dans son mot de clôture de
cette journée, le Président Marcel
Saint-Hilaire a une fois de plus émis le
vœu d’avoir des sections sur un plus
grand nombre de paroisses
du diocèse. L’appel est
donc lancé à tous les
hommes baptisés de
la Martinique ; merci
de nous rejoindre :
L’Association Diocésaine des Hommes
du Très Saint-Sacrement (ADHTSS)
Marcel Saint-Hilaire,
Raphael Ruffermann,
André Yebakima
■
grand nombre de paroisses
du diocèse. L’appel est
contacts
téléphone et
WhatsApp :
0696 36 20 97 /
0696 40 68 45)
L’association est administrée par un conseil
d’administration de 12 membres issus des
différentes sections paroissiales et par un
bureau. Le conseil d’administration est
renouvelable tous les 3 ans. Lors de cette
assemblée générale élective du 28 janvier
2024, les échanges autour des différents
points de l’ordre du jour (rapport moral
du Président, rapport d’activités, rapport
financier, élection du nouveau conseil
d’administration) ont eu lieu dans une
ambiance sereine et fraternelle.
Le nouveau bureau est ainsi composé :
• Président : Saint-Hilaire Marcel
(Lamentin)
• 1
er
Vice-Président : Numa Pierre-Louis
(Ducos)
• 2
è
Vice-Président : Duclovel Jocelyn
(Régale)
• Secrétaire général : Ruffermann
Raphaël (Rivière-Salée)
• Secrétaire adjoint : Marcelin Patrick
(Rivière-Salée)
• Trésorier général : Bollin François
(Lamentin)
• Trésorier adjoint : Béhary-Laul-Sirder
Thierry (Saint-Esprit)
• Assesseurs : Poulin Alfred (Rivière-
Pilote), Fréjus Tinmar John (Saint-
Esprit), Néris Claude (Vauclin), Cakin
Raymond (Sainte-Luce), Barru Francinet
(Vauclin).
Monsieur Ajolet Valentin (Rivière-Salée)
est le Président d’honneur.
VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 11
Pour marquer le Jubilé des 170 ans de la paroisse de Schoelcher, un programme riche a été
élaboré, à partir des nombreuses propositions des paroissiens. C’est ainsi qu’une kermesse
s’est tenue sur le front de mer de la commune le dimanche 21 avril 2024, de 9h à 19h.
Objectifs
N
otre curé, le père Gibon, avait fixé
les objectifs suivants :
• Renforcer la cohésion et l’unité de la
paroisse ;
• Prendre conscience de l'héritage reçu
à transmettre aux générations futures ;
• S’ouvrir sur le monde autour de nous
dans un élan missionnaire : "Kay Bondjé
gran ouvè ba nou : vini !"
Cet appel a été entendu : il y a eu une
forte mobilisation de la communauté,
toutes générations confondues, depuis
les préparatifs jusqu’au jour de la
kermesse. Mais cette mobilisation ne
s’est pas limitée à notre communauté
paroissiale : des frères et sœurs d’autres
paroisses ou de mouvements diocésains
ont eu à cœur de participer, de diverses
manières, à cet élan de générosité. Qu’ils
en soient remerciés !
Déroulement de la journée
La journée a commencé par la messe
de 7h, suivie d’une procession de
l’ensemble des groupes de la paroisse
vers le front de mer pour l’ouverture
officielle de la kermesse. Le groupe
Tanbou Bô Kannal avait accepté, avec une
musique de circonstance, de conduire
la procession et d’accompagner la
bénédiction des stands : restauration/
buvette, plantes/fruits et légumes,
brocante/artisanat, valorisation de la
paroisse, différents stands de jeux, caisse
centrale, accueil/information, poste de
secours.
En fin de matinée, a eu lieu le moment tant
attendu des petits comme des grands :
la séance d’envol des 80 cerfs-volants
réalisés la veille au cours d’ateliers, sous
la conduite d’animateurs chevronnés du
club cerf-voliste martiniquais.
L’après-midi était consacrée à
l’expression artistique avec : le conte
(Jean-Claude Duverger, Jocelyn Régina
et Jude Duranty) ; le slam (Élie Louisy
et Jean-Marc Dalmat) ; la Haute Taille
(Loisirs et Tradition) ; Bèlè Légliz, qu’on
ne présente plus ; pour terminer par
un moment de louange avec la chorale
paroissiale Boutons d’arc-en-ciel.
De l’avis tant des paroissiens que des
nombreux visiteurs, notre kermesse a eu
un grand succès. Elle restera une étape
importante de cette année jubilaire
qui a fédéré, au-delà de nos attentes,
des hommes et des femmes, voire des
enfants, désireux de construire quelque
chose ensemble et de vivre la fraternité,
chacun étant heureux d’apporter sa
pierre à l’édifice.
Remerciements
Le curé a tenu à remercier la
communauté en ces termes : « Vous
avez été formidables ! Vous avez fait de
notre kermesse paroissiale votre affaire
et vous vous êtes beaucoup investis. Le
résultat a été là ! Une fois de plus, soyez
remerciés, bénis par le Seigneur, et que
notre communauté, comme nous l’avions
souhaité dans nos objectifs, sorte de cette
belle expérience grandie et plus unie ! »
Une messe sera célébrée le samedi 8 juin
prochain à 18h, à l’église du bourg, pour
rendre grâce au Seigneur et lui présenter
les intentions de tous nos généreux
bienfaiteurs.
Le curé a également remercié la Ville
de Schoelcher pour le dévouement de
toutes ses équipes – service culturel,
action économique, logistique, animation
– sans qui cette énorme entreprise
n’aurait pas été possible.
Pour la coordination du Jubilé■
Kermesse jubilaire à Schoelcher
Unité et ouverture
officielle de la kermesse. Le groupe
qui a fédéré, au-delà de nos attentes,
Procession vers le front de merProcession vers le front de merProcession vers le front de merBénédiction des standsBénédiction des standsBénédiction des standsBénédiction des stands Une partie du village de la kermesseUne partie du village de la kermesseUne partie du village de la kermesseUne partie du village de la kermesse

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 68312
Plusieurs paroisses et sanctuaires sont confiés à la
Communauté de l’Emmanuel en France et dans le monde.
Parmi ces derniers, citons deux sites en France : l’Ile-
Bouchard, sanctuaire marial, ou encore Paray-le-Monial,
cité du Cœur de Jésus.
D
epuis la dernière rentrée
paroissiale, la Paroisse Sanctuaire
de Balata est venue compléter
cette liste. Notre évêque, Monseigneur
David Macaire a en effet confié ce site
à la Communauté de l’Emmanuel, afin
que l’esprit missionnaire qui anime ses
membres se répande aussi sur cette
paroisse et au-delà...
Cette mission a été accueillie avec une
grande joie par les Communautaires de
Martinique et des provinces proches,
notamment celles de Guadeloupe et de
Haïti.
A la suite de l’Emmanuel, « Dieu avec
nous », les membres de la Communauté
œuvrent là où le Seigneur les a placés.
Ainsi, désirent-ils vivre en témoins
authentiques du Christ, dans l’église et
dans le monde, sans être « du monde »
(Jn 17,14).
En Martinique, la Communauté de
l’Emmanuel, compte une cinquantaine
de membres, mariés, célibataires,
prêtres ou consacrés. Ils ont reçu un
appel à avancer ensemble, dans la
communion des états de vie.
Sur la Paroisse Sanctuaire, les membres
de l’Emmanuel, avec leurs charismes
propres, s’engagent dans une vie
missionnaire en se rendant disponibles
pour des services proposés – ou
confirmés – par la Communauté. Ils sont
amenés à partager une vie fraternelle
et spirituelle avec les trois prêtres
communautaires présents sur place : le
Père Jean Cazeau, administrateur de la
Paroisse pour un an depuis la dernière
rentrée, ainsi que les Pères Christian
Catayée (curée de De Briant) et Martin
Lagacé (prêtre communautaire canadien
en repos dans notre île).
Les missions de la Communauté de
l’Emmanuel à Balata prennent des aspects
très variés (parcours missionnaires pour
les couples et les jeunes, animations de
messes, accueil de pèlerins et paroissiens
lors de permanences, aide au secrétariat,
à la librairie…). La Communauté vient
également en appui d’actions initiées
sur la paroisse (dévotion au Sacré-Cœur,
temps forts liturgiques…).
Les membres de la Communauté de
l’Emmanuel sont appelés à être, des
témoins de la Miséricorde qui jaillit
du Cœur transpercé du Christ, selon
le message du sanctuaire de Paray-le-
Monial : « Voici ce Cœur qui a tant aimé
les hommes… ».
Henri et Nathalie Villeronce,
Responsables de la Communauté de
l’Emmanuel-province Martinique
■
VIE DU DIOCÈSE
Au cœur de la mission :
La Communauté de l’Emmanuel à Balata
• Secrétariat du Presbytère de
Balata
le jeudi de 08h00 à 12h00
• Permanence de la Communauté
le vendredi et samedi matin de
08h00 à 12h00 ✆ 05 96 64 34 18
• Communauté de l’Emmanuel
✆06 96 35 10 25
Monial :
les hommes… ».

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 13
Parler du Saint Sacrement de l’Eucharistie, c’est refaire le tour de tout discours et tout
acte d’offrande et d’action à travers les Ecritures. La vie du croyant commence par une
offrande, se déploie dans une action de grâce et s’achève dans l’offrande. En effet, Dieu
nous donne la vie. Nous la vivons en lui rendant grâce pour son don et nous achevons cette
vie en l’offrant à Dieu afin de recevoir de Lui la vie éternelle.
L
a trame de la vie est donc dans
cette trilogie de Don- Action de
grâce et Don. C’est tout le résumé
de l’Eucharistie que nous célébrons
tous les jours et le résumé de la vie de
tout Croyant. L’hommage qu’Abraham,
le Père des croyants, a rendu à Dieu
pour tous ses bienfaits en lui rendant
compte de sa vie et du fruit de son travail,
préfigurait l’hommage du peuple élu au
Dieu Vrai en reconnaissance de son
amour et de sa main forte et libératrice
de l’esclavage en Egypte.
Les premiers chrétiens virent- aussi
dans le pain et le vin offerts par
Melkisédek à Abraham pour le restaurer
en Genèse 14, un signe de l’Eucharistie,
que Dieu nous donne en nourriture
quand nous nous rassemblons à la
messe pour lui rendre compte de notre
vie de la semaine. « Tout vient de toi,
ô Père très bon et nous t’offrons les
merveilles de ton amour. » L’Eucharistie
est la manifestation et l’enracinement de
l’amour de Dieu au cœur de nos vies.
Savons-nous relire notre vie pour y
reconnaître quelle force d’amour, Dieu
a mis entre nos mains ? Savons-nous
découvrir comment Dieu nous a déjà
nourris de ces mille riens avant de
nous donner son Fils le dimanche dans
l’Eucharistie ? Savons-nous que toute
notre semaine prépare déjà l’Eucharistie
du dimanche ? Savons-nous que nos
efforts et chacune de nos vies sont pris
par Jésus et transfigurés par son offrande
sacrée ?
Et pourtant, pendant la multiplication
de pains, combien de fois comme
les disciples, nous ne disons à Jésus :
« Renvoie cette foule. » parce que
nous voulons nous débarrasser de cet
importun, de cette responsabilité qui
nous parait trop lourde, de ce frère ou
cette sœur pour lequel nous croyons
ne rien pouvoir faire ? Et pourtant, il faut
sa part pour que l’offrande soit celle
de toute l’humanité. Combien de fois
nous n’avons pas protesté en disant à
Jésus : « Nous n’avons pas plus de cinq
pains… », exprimant notre incapacité,
notre peu de moyens, notre manque de
courage, notre indignité, et nos doutes…
Et pourtant, c’est sur nous, sur notre bras,
notre cœur, notre intelligence, notre foi,
que Jésus compte pour nourrir l’humanité
de sa présence vivifiante en son corps et
en son sang, pour faire l’impossible. La
puissance de Dieu se révèle à travers
notre pauvreté et notre faiblesse.
Célébrer la fête du Très Saint Sacrement,
fête du Corps et du Sang de Jésus-Christ,
c’est célébrer notre vie et Celui qui nous
mobilise : « Faîtes cela en mémoire de
moi. ». Aux enfants qui font leur première
communion en ces périodes, je dis : Vous
avez de la chance. Jésus se donne à
vous gratuitement. Alors mobilisez-vous
régulièrement, chaque dimanche, pour
lui dire votre amitié mais aussi votre soif.
Félicitations à vous. Et bonne fête Dieu à
tous et à toutes.
Grégoire-Sylvestre Gainsi■
« … Fruit de la Terre et du travail
des hommes… »

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 68314
“Voici que j’offre aux regards de ton âme mon
Cœur sacré, instrument mélodieux dont les
accents suaves charment toujours l’infinie
Trinité. Prie-Le de réparer tes fautes, les
faiblesses de ta vie ; tes œuvres deviendront
alors devant mes yeux parfaites et agréables
[...] Mon Coeur sacré attend avec une soif
dévorante que tu L’invites, soit par tes paroles,
soit par un signe, que tu Le presses d’achever,
de perfectionner les actes de ta vie, chose que
tu es incapable de réaliser de ton propre chef.
”
Ces paroles de Jésus sont rapportées par Sainte
Gertrude de Helfta (1256-1302), une religieuse
mystique favorisée de visions, en particulier
du Cœur de Jésus, dans Le Héraut de l’Amour
divin. Cette sainte avait, par ailleurs, bénéficié
d’une vision de Saint Jean le jour de sa fête (27
décembre) l’invitant à poser sa tête, comme lui
lors de la sainte cène, sur la poitrine de Jésus.
Q
uatre siècles plus tard, toujours au cours de la
fête de Saint Jean, une autre religieuse, Sainte
Marguerite-Marie Alacoque, fit la même expérience
mais reçut beaucoup plus. En effet, il lui fut accordé une
vision prolongée d’un “Coeur toujours présent, transparent
comme un cristal. Surmonté d’une croix, Il porte la plaie du
Calvaire et la couronne d’épines.” Jésus lui révèle alors sa
soif d’aimer : “Mon divin coeur est si passionné d’amour
pour les hommes et pour toi en particulier que, ne pouvant
contenir les flammes de son amour, il faut qu’Il les répande
par ton moyen et qu’Il se manifeste à eux pour les enrichir de
ses précieux trésors…” (Marguerite-Marie, Autobiographie,
92)
Et Jésus a une requête : Il charge Marguerite-Marie de faire
honorer l’image de son Cœur blessé, pour remédier à
l’ingratitude dont Il est l’objet. Il fait cette promesse : “Partout
où cette image sera exposée, pour y être singulièrement
honorée, elle attirera toutes sortes de bénédictions.” L’image
du Sacré Coeur a donc une importance dans la mesure où
son exposition est signe d’un amour particulier pour Jésus.
Ce cœur qui a
tant aimé
...
CE CŒUR QUI A TANT AIMÉDOSSIER

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 15
Mais, au fait, de l’apparence physique
de Jésus que connaissons-nous ? Les
évangiles ne nous donnent pas une
description détaillée de l’homme qu’est
Jésus. Ils ne nous disent pas si Jésus était
grand de taille ou petit, s’il était roux
ou brun - alors que l’on sait que David
était “roux, avec de beaux yeux et de
belle apparence” (1 Samuel 16,12) …
L'iconographie de Jésus est donc plus
traditionnelle que scripturaire. Or, le
Christ n’est pas une figure du passé. Il est
vivant : il est, certes, apparu aux apôtres
qui attestèrent de sa résurrection mais il
est aussi apparu à des saints au cours de
notre histoire. Aujourd’hui, nous célébrons
le jubilé des 350 ans des apparitions de
Jésus à Sainte Marguerite-Marie Alacoque,
au cours desquelles il a montré son Cœur
sacré pour rappeler son amour infini mais
aussi sa souffrance de ne pas être aimé en
retour. Même la sainte ne s’est pas attardée
à nous décrire le visage de Jésus mais nous
a parlé du Cœur de Jésus, entouré d’une
couronne d’épines, surmonté d’une croix.
Ce cœur, représenté flamboyant et entouré
d'une couronne d'épines, symbolise
non seulement l'amour divin de Jésus
pour l'humanité mais aussi sa souffrance
et sa miséricorde envers nous. C’est dire
l’importance de ce symbole pour nous. Plus
que de connaître à quoi ressemble Jésus, il
nous faut savoir que Jésus a un cœur, un
cœur sensible à nos manques d’amour, à
nos indifférences, à nos mépris… Alors que
notre monde est soucieux des apparences,
le Seigneur nous ramène à l’essentiel, le
Cœur Aimant, et il nous rappelle une réalité
fondamentale : il nous aime. Il nous aime et
souffre de ne pas être aimé alors qu’il est allé
jusqu’à mourir sur la croix par amour pour
chacun d’entre nous.
L’importance du Sacré-Cœur transcende la
simple représentation ; il incarne l'appel
à une vie de charité et de compassion à
l'image de celle du Christ. C'est un appel qui
résonne dans les actes de miséricorde, dans
le pardon et dans l'engagement envers les
plus démunis. Le Sacré-Cœur est ainsi un
rappel de notre mission chrétienne de porter
l'amour du Christ dans notre monde souvent
marqué par l'indifférence et la souffrance.
Lorsque nous contemplons le Sacré-Cœur,
nous sommes invités à réfléchir sur notre
propre cœur et à questionner la profondeur
de notre réponse à cet amour qui jaillit de
ce Cœur Sacré. Cela nous amène à une
introspection sur notre capacité à aimer
en retour, non seulement en paroles mais
en actes. La dévotion au Sacré-Cœur n’est
donc pas une simple piété ; elle est une
invitation à un véritable changement de vie,
à la conversion du cœur.
En plus de nous rappeler l'amour et la
miséricorde du Christ pour nous, le Sacré-
Cœur est également. En tant que membres
de l'Église, notre amour pour Dieu doit se
refléter dans notre amour les uns pour
les autres. Le Cœur sacré représente cette
unité entre tous les chrétiens puisqu’il est
l'expression de l’amour de Dieu à la fois pour
tous les hommes et pour chacun. Pour mieux
comprendre ce Cœur Sacré qui bat d’Amour
pour nous, il nous faut apprendre à poser
notre tête sur la poitrine de Jésus.
L'un des moments les plus intimes et symboliques du
Nouveau Testament est celui où Saint Jean l'Apôtre
repose sa tête sur la poitrine de Jésus lors de la
dernière Cène. Ce geste de Jean n'est pas seulement
un acte de proximité physique ; il représente un
lien profond et une confiance absolue en Jésus. En
posant sa tête sur le Cœur de Jésus, Jean écoute les
battements de ce Cœur qui ne bat que par amour
pour l'humanité.
Cet épisode nous est précieux, car il montre la
relation spéciale que Jean entretenait avec le
Seigneur, marquée par une affection particulière
et une dévotion profonde. C'est Jean qui, plus tard,
retranscrira des visions et des paroles qui témoignent
de cette profonde compréhension de l'amour et de
la miséricorde de Jésus, comme il le fait dans son
Évangile et ses épîtres. Ce moment d'intimité entre
Jean et Jésus est aussi un modèle pour nous tous, nous
invitant à chercher cette proximité avec le Seigneur, à
écouter ce que son cœur a à nous dire. Dans le silence
de nos prières, nous sommes appelés à reposer notre
tête sur la poitrine de Jésus, à nous laisser toucher
par son amour et guider par sa sagesse. Cela nous
rappelle que la dévotion au Sacré-Cœur est une
invitation à une relation personnelle et profonde
avec Jésus, une relation qui transforme notre manière
de vivre et d'aimer. Dans ce geste de Saint Jean, nous
trouvons également un appel à être des disciples qui
non seulement suivent les enseignements de Jésus
mais qui vivent aussi en communion intime avec lui
au cœur de l’Eucharistie.
Montrer le cœur
de Jésus
Saint Jean posant sa tête sur la poitrine
de Jésus
➋
➊

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 68316
comme le "sacrement de son amour".
Par cette expression, Jésus souligne que
chaque célébration eucharistique est
une réaffirmation de son amour infini,
manifesté dans son Sacré-Cœur. En
demandant l'instauration d'une fête en
l'honneur de son Sacré-Cœur, il invite
les fidèles à reconnaître et à célébrer
profondément le lien entre son cœur,
qui s’est offert pour le salut de tous,
et l'Eucharistie, où ce même amour se
donne à nous sous les formes du pain
et du vin. Cette relation nous rappelle
que l'Eucharistie est non seulement un
mémorial de la Passion et de la mort de
Jésus, mais aussi une célébration vivante
de son amour qui continue de battre pour
nous accueillir dans une union toujours
plus intime.
La dévotion au Sacré-Cœur nous invite
donc à approfondir notre relation avec
Jésus à travers l'Eucharistie. En participant
régulièrement à la messe et en recevant
la sainte communion, nous répondons
à l'appel de Jésus à demeurer en lui
comme il demeure en nous. Cette union
eucharistique avec le Sacré-Cœur est
une source de grâces qui nous permet
de devenir des porteurs de l'amour de
Christ dans le monde, témoignant de sa
miséricorde et de sa compassion envers
tous. Par l'Eucharistie, le Sacré-Cœur de
Jésus se fait continuellement présent
dans la vie des croyants, les invitant à
vivre une transformation intérieure qui
se reflète dans une vie de charité et de
service envers les autres à travers nos
réparations.
L'Eucharistie occupe une place centrale dans
la vie chrétienne, étant la source et le sommet
de la vie de l'Église. Dans ce sacrement, le lien
entre le Sacré-Cœur de Jésus et les fidèles
se manifeste de la manière la plus intime
et la plus profonde. Lorsque nous recevons
l'Eucharistie, nous sommes invités à nous
unir non seulement à la présence réelle de
Jésus dans les espèces consacrées, mais
également à son amour sacrificiel révélé dans
son Cœur. Le cœur de Jésus, qui a tant aimé les
hommes qu'il a offert sur la croix, continue de
se donner à nous dans l'Eucharistie. Chaque
communion est une occasion de renouveler
notre engagement envers Jésus, de laisser
notre cœur battre au rythme du sien. C'est
dans ce sacrement que nous expérimentons
le plus concrètement l'amour inépuisable de
Jésus pour nous, un amour qui nourrit, qui
soutient et qui transforme.
Dans les apparitions de Jésus à Sainte
Marguerite-Marie Alacoque, il a
spécifiquement désigné l'Eucharistie
Le concept de réparation est intrinsèquement
lié au Sacré-Cœur de Jésus, symbole à la fois
de l'amour infini de Dieu et de la souffrance
endurée par le Christ en raison des péchés de
l'humanité. La dévotion au Sacré-Cœur nous
incite à reconnaître ces offenses et à nous
engager personnellement à y répondre par
des actes de réparation.
Dans les enseignements de l'Église, la
réparation au Sacré-Cœur, telle que Jésus
l'a demandée à Sainte Marguerite-Marie, est
un moyen de compenser les ingratitudes
et les indifférences envers l'amour de Dieu
manifesté en Jésus. Elle se concrétise par des
gestes de piété, des prières, des sacrifices et
une participation active aux sacrements, en
particulier l'Eucharistie, qui est au cœur de
cette pratique réparatrice.
Cette démarche de réparation est également
un appel à la conversion des cœurs et
souligne un principe fondamental : nous,
êtres humains, sommes solidaires les uns
des autres. Les péchés des uns éclaboussent
les autres, mais par la même solidarité, nos
bonnes actions bénéficient aussi aux autres.
Ainsi, en nous unissant au Sacré-Cœur par
des actes de réparation, nous nous engageons
non seulement à réparer pour nos propres
péchés, mais aussi pour ceux du monde
entier, cherchant à soulager le cœur de Jésus
et à contribuer à son œuvre de salut.
Cet appel à la réparation est un chemin vers
une foi plus profonde et une charité plus
active. Il nous rappelle que notre réponse à
l'amour de Dieu ne doit pas être superficielle
ou occasionnelle, mais constante et sincère.
Par nos efforts de réparation, nous sommes
appelés à être des témoins de l'amour et
de la miséricorde de Dieu, révélant ainsi la
puissance transformante de l'amour du Sacré-
Cœur dans le monde d'aujourd'hui.
Le Sacré-Cœur et l’eucharistie
➌
CE CŒUR QUI A TANT AIMÉ
Le Sacré-Cœur et l’eucharistie
DOSSIER
la sainte communion, nous répondons
La réparation➍

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 17
Jésus, dans ses apparitions à Sainte Marguerite-
Marie, a fait plusieurs demandes importantes
qui forment le cœur de la dévotion au Sacré-
Cœur :
➊ L'Intronisation du Sacré-Cœur : Jésus
demande que son image soit honorée et
exposée dans les maisons et les lieux de
culte, signifiant l'accueil de son amour et
de sa présence dans nos vies.
➋ La Communion Fréquente : Il encourage à
recevoir la Sainte Communion aussi souvent
que possible, et spécialement les premiers
vendredis du mois, pour entretenir et
renforcer notre union avec lui.
➌ L'Heure Sainte : Jésus appelle à observer
une heure sainte chaque semaine, le jeudi,
pour méditer sur sa Passion et sa souffrance,
en particulier l'agonie au jardin des Oliviers.
➍ La Fête du Sacré-Cœur : Il demande
l'institution d'une fête spéciale en l'honneur
de son Sacré-Cœur, où une communion de
réparation serait offerte pour consoler son
cœur des offenses subies, particulièrement
dans le sacrement de l'Eucharistie.
➎ La Communion de Réparation : Associée
à la fête du Sacré-Cœur, cette pratique
implique de recevoir la communion avec
un amour et une attention particulière, en
réponse aux nombreuses ingratitudes que
le cœur de Jésus endure.
Les Demandes du Sacré-Cœur
à Sainte Marguerite-Marie
Répondre à
l'Amour par l'Amour
Jésus fait plusieurs demandes explicites
à Sainte Marguerite-Marie, toutes visant
à instaurer une pratique de réparation
et de dévotion envers son Sacré-
Cœur. Il appelle à "rendre amour pour
amour", encourageant une dévotion
personnelle et communautaire à travers
la communion fréquente, surtout lors des
premiers vendredis du mois, et l'heure
sainte. Ces pratiques sont des moyens
concrets de répondre à l'amour du Sacré-
Cœur, transformant notre relation avec
lui en un échange d'amour qui console
et répare les douleurs infligées par le
monde.
Au-delà de l'amour, les apparitions du Sacré-Cœur à Paray-le-Monial révèlent
aussi la souffrance de Jésus face à l'indifférence humaine. Il exprime une
douleur profonde causée non seulement par les péchés du monde mais
intensément par les "ingratitudes et les indifférences" des cœurs qui lui sont
consacrés. Cette révélation nous incite à reconnaître l'impact de nos actions
mais également la possibilité de consoler le cœur de Jésus par nos actes de
piété et notre amour renouvelé.
La Douleur du Sacré-Cœur
Père Christian Catayée ■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 68318
Le Seigneur nous invite à venir le rencontrer à la messe. Il s’agit d’un moment de communion. Cette
célébration est composée du temps de la parole, de l’homélie, de l’eucharistie, de chants, de prières.
Que venons nous chercher à la messe ? Est-ce un temps pour rendre un culte au Seigneur ? Ou est-ce
un moment de simple satisfaction personnelle ?
C
ertains diront à la fin de la
célébration « la messe était
belle » ou « le prêtre a bien
parlé » ou encore « les chants étaient
beaux ». Mises à part ces informations
qui se rapportent à notre ressenti, qu’en
est-il ? Sommes-nous entrés en relation
avec notre Seigneur ? avons-nous saisi
l’essentiel ? sommes-nous conscients de
la grâce qui nous est donnée ?
La messe est essentielle pour notre
foi. Depuis la Covid, certains restent
à la maison et « suivent » la messe
à la télévision. D’autres déclarent
ne pas avoir le temps. La messe est
l’assemblée chrétienne autour du
Christ, qui offre son corps et son
sang, par sa mort et sa résurrection,
et le don du Saint-Esprit pour le
pardon des péchés. Et cela, pour la
louange et la gloire de Dieu son Père
et le salut du monde. Les fidèles sont
invités à entrer dans cette offrande, en
offrant leur propre vie, et en recevant
la vie du Christ. Il s’agit de l’échange
eucharistique, échange merveilleux. Et
cela se vit lors de la prière eucharistique.
Toutes les parties de la messe tiennent de
cette prière eucharistique, qui est source
et sommet de toute la messe et de toute
la vie chrétienne.
Notre prière est soutenue par l’ensemble
de nos frères. Nous faisons communion.
Ensemble, nous vivons l’eucharistie.
Jésus nous a dit « Si vous ne mangez la
chair du Fils de l’homme et ne buvez son
sang, vous n’aurez pas la vie en vous »
(Jean 6-53).
Différents acteurs (servants d’autel,
ministres extraordinaires de communion,
proclamateurs, chantre, chorale) prennent
part à la célébration de la messe. Cette
implication sous-entend un engagement
dans la mission qui est la leur. Il ne s’agit
pas simplement d’exécuter mais bien
d’être au service de la communauté pour
qu’elle vive la liturgie, le mystère. La
messe n’est pas un théâtre où chacun
doit réaliser une prestation mais créer
ensemble une synergie. Personne n’est
star, tous sont serviteurs.
Il est évident que beaucoup de personnes
attendent l’homélie qui est un temps
fort au cœur de l’eucharistie. L’homélie
est le commentaire des textes du jour.
Il y a peu d’espaces pour évangéliser,
aussi, il s’agit d’un moment privilégié
au service de la rencontre, de l’alliance,
du mystère d’amour entre Dieu et les
hommes. L’homélie est une parole qui
nous ouvre à la relation avec Dieu. Le
prêtre doit tout faire pour ne pas rater
cette occasion qui lui est donnée de
toucher les cœurs, afin que ceux-ci se
tournent vers Dieu et s’ouvrent à lui.
L’homélie, à l’image de la prédication
de l’apôtre Pierre est une exhortation
qui nous ouvre à l’effusion du Saint-
Esprit.
Il s’agit d’un exercice difficile qui
s’apparente à de l’art ; il faut savoir
accrocher, dans la durée, son auditoire.
Le Pape François, dans son
exhortation apostolique « Evangelii
gaudium » recommande beaucoup
la préparation de l’homélie et le soin
de la prédication. Selon lui, l’homélie
est « au cœur de l’eucharistie ».
« Elle n’est donc ni un cours de
Bible, de morale ou de doctrine, ni
une conférence, ni une catéchèse, ni
une méditation, ni un spectacle de
divertissement. Il ne faut pas hésiter
à passer du temps pour la préparer. »
Pourtant, une messe sans homélie
ou sans chorale n’est pas une « sous-
messe ». Le prêtre, lorsqu’il célèbre
seul la messe, ne prononce pas
d’homélie. Il s’agit toujours du même
culte. Il faut donc saisir l’essentiel,
la symbolique : la relation à Dieu
et la grâce qui nous est donnée. Ce
Dieu qui se donne, s’offre pour le
pardon de nos péchés, la guérison
des malades, la purification des
lépreux, la résurrection des morts,
la délivrance de ses enfants. Il faut
porter aux autres la bonne nouvelle
de ce que nous avons célébré : et
que désormais nous vivons : la mort
et la résurrection du Christ pour le
pardon des péchés en pesant toutes
les conséquences de cela. Le pécheur
est pardonné et le péché, la mort, le
diable et ses démons sont condamnés.
Nous en sommes les témoins.
Nicole Chésimar■
?
Question
AN TJÈ
LÉGLIZ-LA
La messe
‘‘
La messe est essentielle pour notre
foi. Depuis la Covid, certains restent
à la maison et « suivent » la messe
à la télévision. D’autres déclarent
ne pas avoir le temps. La messe est
l’assemblée chrétienne autour du
Christ, qui offre son corps et son
sang, par sa mort et sa résurrection,
et le don du Saint-Esprit pour le
pardon des péchés. Et cela, pour la
louange et la gloire de Dieu son Père
et le salut du monde. Les fidèles sont
invités à entrer dans cette offrande, en
offrant leur propre vie, et en recevant
la vie du Christ. Il s’agit de l’échange
eucharistique, échange merveilleux. Et
cela se vit lors de la prière eucharistique.
Toutes les parties de la messe tiennent de
star, tous sont serviteurs.
Il est évident que beaucoup de personnes
la préparation de l’homélie et le soin
de la prédication. Selon lui, l’homélie
est « au cœur de l’eucharistie ».
« Elle n’est donc ni un cours de
Bible, de morale ou de doctrine, ni
une conférence, ni une catéchèse, ni
une méditation, ni un spectacle de
divertissement. Il ne faut pas hésiter
à passer du temps pour la préparer. »
Pourtant, une messe sans homélie
ou sans chorale n’est pas une « sous-
messe ». Le prêtre, lorsqu’il célèbre
seul la messe, ne prononce pas
d’homélie. Il s’agit toujours du même
culte. Il faut donc saisir l’essentiel,
la symbolique : la relation à Dieu
et la grâce qui nous est donnée. Ce
Dieu qui se donne, s’offre pour le
pardon de nos péchés, la guérison

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 2 juin 2024 – n° 683 19
Agenda de l’Archevêque
Dimanche 2 juin :
solennité du Corps et du Sang du Christ
• 7h30 : Messe à la paroisse de Régale
• 17h30 :Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis
Mardi 4 juin :
• Conférence des tutelles de l’enseignement catholique
Mercredi 5 juin :
• Rencontre avec les confirmands de la paroisse
de Sainte-Anne
• 18h : Catéchèse de l’Évêque à Emmaüs
Jeudi 6 juin :
• Cours de Théologie (Institut Gaston Jean-Michel - ICEA)
Vendredi 7 juin : solennité du Sacré-Cœur
• 10h : Messe pontificale à la basilique du Sacré-Cœur
de Balata
• Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale
de la santé
• Rencontre avec la cellule du service diocésain Padre Pio
Samedi 8 juin :
• 14h : Confirmation des jeunes du district Grand Sud
à la paroisse des Trois-Ilets
Dimanche 9 juin :
• 8h : Messe à la paroisse de Rivière-Pilote
• 14h30 : Confirmation des jeunes du district Nord Atlantique
(Gros-Morne, Robert, Vert-Pré) à la paroisse de Robert
• 17h30 :Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis
Mardi 11 juin :
• Assemblée des modérateurs
Mercredi 12 juin :
• Séance de dédicaces du livre de Mgr David Macaire
Jeudi 13 juin : fête de Saint Antoine de Padoue
• 18h : Messe à la paroisse de Terres-Sainville
(Inauguration de l’année du centenaire)
Vendredi 14 juin :
• Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale
formation et éducation
• Rencontre avec le Comité Diocésain de la pastorale
charité
Samedi 15 juin :
• Conseil Diocésain de Pastorale
(rencontre des ambassadeurs du synode)
• 18h : Messe dominicale anticipée à la paroisse
de Case-Pilote
Dimanche 16 juin :
• 8h : Messe à la paroisse de Vert-Pré
• 17h30 :Vêpres solennelles à la cathédrale
Saint-Louis
Du 17 au 19 juin :
• Session du clergé
Samedi 22 juin :
• Rencontre avec les équipes de préparation au baptême
• 17h : Messe dominicale anticipée à la paroisse
de Coridon
Dimanche 23 juin :
• 9h30 : Messe à la paroisse de Rivière-Salée
• Rencontre diocésaine avec les sacristains
• 19h : Messe avec la Mission Étudiante Catholique (MEC)
à la paroisse de Schoelcher ASSOCIATION DIOCÉSAINE DE MARTINIQUE
Service legs et donations
Archevêché de Fort-de-France - 5-7, rue du Révérend Père Pinchon
BP 586 - 97207 FORT DE FRANCE CEDEX
Téléphone : 06 96 310 333 - E-mail : michel.pouch@wanadoo.fr
oui, je souhaite recevoir en toute confidentialité votre brochure pour m’informer
sur les possibilités de legs, donations et assurances-vie à l’Association Diocésaine.
oui,je souhaite être contacté pour un rendez-vous au Service des legs et
donations ou à mon domicile.
LÉGUEZ
à l’Église catholique
L’espérance en héritage
DEMANDE D’INFORMATIONS
sans engagement de votre part
Mes coordonnées ❏Mme ❏Melle ❏M.
Nom Prénom
Adresse
Code postal
Ville Téléphone
E-mail
Paroisse
(facultatif)
POUR L’ARCHEVÊCHÉ DE MARTINIQUE

Page 20
J
e bénirai les maisons
où l’image de mon Sacré-Cœur
sera exposée et honorée.
Sacré Cœur de JésusSacré Cœur de Jésus
Vendredi 7 juin 2024