689 - 8ème Journée mondiale des pauvres : « Qui fait la charité au pauvre prête à Yahvé… (Pr. 19,17) »

Dans l’esprit de la Journée mondiale de la jeunesse, que nous célébrons le jour de la solennité du Christ-Roi, Que la charité soit la marque de notre diocèse et de notre vie de chrétien !

SOMMAIRE

  • EDITORIAL
  • MOT DE L'ÉVÊQUE  - "Pauvre Martinique ! " 
  • ÉGLISE UNIVERSELLE  - Message du pape françois pour la IIIe journée Mondiale des Pauvres
  • LITURGIE
  • VIE DU DIOCESE
    • Secours catholique : lutter contre la pauvreté et l'exclusion
    • Le travail de deuil et l’espérance chrétienne
    • Présentation et commentaire du Message du pape François pour la 39ème Journée Mondiale de la Jeunesse
    • Souviens-toi… La tenue traditionnelle à l’honneur dans nos églises
    • PAGES JEUNES
    • DOSSIER "LE SERVICE DE LA CHARITÉ « POTO MITAN » DANS LA VIE DE L’EGLISE"
    • AN TJÈ LÉGLIZ-LA "Comment la paroisse du Lamentin a-t-elle vécu les célébrations des 1er et 2 novembre 2024 ?"

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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR (DEI)

RÉDACTEUR EN CHEF : P. Crépin HOUNZA

Tirages : 8000 ex - I.S.S.N 0759-4895  Commission paritaire N°1115L87225

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Eglise en MARTINIQUE N° 689 REVUE DIOCÉSAINE BIMENSUELLE – 2,00 € 17 NOVEMBRE 2024 Hommage au père Filopon Christ Roi : Journée mondiale des jeunes 8 ème Journée mondiale des pauvres : : « Qui fait la charité au pauvre prête à Yahvé…(Pr. 19,17) » Dossier : "Le service de la charité « poto mitan » dans la vie de l’Eglise"

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2 3 Sommaire N ous célébrons la Journée mondiale des Pauvres, le 17 novembre et une semaine après, celle des Jeunes, le 24 novembre 2024, à l'occasion de la solennité du Christ-Roi. Ces deux Journées, placées si proches l’une de l’autre dans le calendrier, nous invitent à tourner le regard vers les défis et les aspirations de notre jeunesse, tout en demeurant sensibles aux souffrances et aux difficultés qui marquent la vie des plus vulnérables. Elles nous rappellent à travers le message du Pape que l’engagement chrétien est inséparable de la prière, de la solidarité et de l’espérance. Elles nous appellent à être une Église vivante, à l’écoute des cris de détresse tout autant qu’à l’écoute des préoccupations de la jeunesse. La pauvreté demeure une réalité palpable et persistante dans notre société. Elle touche profondément des familles et des jeunes qui font face aux incertitudes et aux difficultés du quotidien. Le monde moderne et contemporain crée de plus en plus de « nouveaux pauvres » même dans les pays développés et riches. La Journée mondiale des Pauvres nous invite à renouveler notre engagement pour les plus démunis, en nous rappelant que chaque acte de charité envers le prochain est un acte d'amour envers Dieu. La Pastorale de la charité prend une grande place au cœur de cette parution pour nous décrire les contours d’une pauvreté multiple et complexe afin de nous sortir de nos indifférences. Elle attend l’engagement de tous les baptisés pour tendre la main à ceux qui souffrent. Le Comité Diocésain de la Solidarité et de la Charité (CDSC) utilise à juste titre la métaphore de « poto- mitan » pour montrer la place et l’importance de la charité dans la vie de l’Eglise. Le Secours Catholique, Saint Vincent de Paul, le groupe Padre Pio et aussi des associations de Jeunes se mobilisent avec des bénévoles pour aider et porter assistance aux personnes fragilisées qui vivent parfois dans des situations de précarité matérielle, physique, psychologique, morale, sociale. Dans l’esprit de la Journée mondiale de la jeunesse, que nous célébrons le jour de la solennité du Christ-Roi, la rédaction reprend pour les jeunes le message du pape François dont elle présente les grandes lignes dans une exhortation qui encourage les jeunes Martiniquais et Martiniquaises à être des pèlerins missionnaires de la vie et de l’espérance, ayant bras ouverts pour leurs amis et leurs contemporains. Notre revue diocésaine rend aussi hommage à la culture martiniquaise à travers les Journées de la Tenue Traditionnelle Martiniquaise, une célébration de nos racines et de notre héritage. La tenue traditionnelle, symbole de notre histoire, est ici encouragée comme signe de fierté et d’appartenance. Que la charité soit la marque de notre diocèse et de notre vie de chrétien ! Bonnes célébrations ! Père Crépin Hounza ■ Journée mondiale des Pauvres ! Journée mondiale des Jeunes ! EDITORIAL MOT DE L’EVÊQUE LITURGIE VIE DU DIOCÈSE •  La Parole Dominicale •    Comment la paroisse du Lamentin  a-t-elle vécu les célébrations  des 1 er  et 2 novembre 2024 ? •   Secours catholique : lutter contre la pauvreté et l'exclusion •   Le travail de deuil  et l’espérance chrétienne •   Présentation et commentaire  du Message du pape François pour  la 39 ème  Journée Mondiale de la Jeunesse •  Souviens-toi… •   La tenue traditionnelle  à l’honneur dans nos églises •   Pauvre Martinique ! •   Message du pape françois pour  la III e  journée Mondiale des Pauvres 3 EGLISE UNIVERSELLE 6 8 10 11 13 AN TJÈ LÉGLIZ-LA 18 Dossier : LE SERVICE  DE LA CHARITÉ  « POTO MITAN »  DANS LA VIE DE L’EGLISE 4 14 5 EDITORIAL 2 AGENDA DE L'EVEQUE 19 DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR RÉDACTEUR EN CHEF : père Crépin HOUNZA MISE EN PAGE – IMPRESSION Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. 05 96 50 28 28 TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES I.S.S.N. 0759-4895 – Commission paritaire N° 1115L87225 ADMINISTRATION – RÉDACTION Archevêché de la Martinique – Rue du R.P. Pinchon 97200 Fort-de-France - Tél. 05 96 63 70 70 SERVICE DES ABONNEMENTS Archevêché de la Martinique – BP 586 97207 Fort-de-France Cedex – Tél. 05 96 63 70 70 – 05 96 72 55 04 http://martinique.catholique.fr – egliseenmartinique@gmail.com

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 3 I nternet ne transmet pas que des sottises et des fake news ! J’ai reçu cette semaine ce petit texte qui m’a vraiment plu : « Un père disait à ses enfants : "Lorsque vous atteindrez l'âge de 12 ans, je vous révélerai le secret de la vie." Le jour où l'aîné de la famille atteignit cet âge, il demanda avec une certaine anxiété à son père de lui dévoiler ce secret tant attendu. Le père lui dit alors. Mon fils, voilà le secret de la vie : la vache ne donne pas de lait. Interloqué par cette réponse, l'enfant voulut comprendre. "Tu as bien compris, mon fils : la vache ne donne pas de lait d'elle-même ; il faut la traire. Pour ce faire, il est nécessaire de se lever à 4 heures du matin, d'aller au champ, de traverser le fumier de l'enclos, d'attacher la queue de l'animal, d'esquiver les coups de pattes, de s'asseoir sur un tabouret, de placer un seau sous les pis et de réaliser soi-même tout le travail… C'est cela, le véritable secret de la vie. Si tu ne trais pas la vache, tu n'obtiendras pas de lait." Il n’y a pas beaucoup de commen- taires à ajouter. Cette petite fable exprime parfaitement ce que la doctrine de l’Eglise appelle « le principe de subsidiarité ». Le père respecte la dignité de son fils en refusant de traire la vache à sa place. Car c’est une atteinte à la dignité d’une personne ou d’un peuple que de faire à sa place ce qu’il pourrait faire par lui-même. Les Chinois, alors qu’ils étaient en grande pauvreté préféraient mourir de faim plutôt que de vivre de charité. Ils disaient : « Ne me donnez pas du poisson, apprenez-moi à pêcher ». Ils sont aujourd’hui la première puissance économique du monde ! On peut distinguer deux types de pauvreté : • La pauvreté de ceux qui savent que « les vaches ne donnent pas de lait » ! La vie, les autres, les circonstances les ont dépouillés, mais ils ont assez d’espérance et de détermination pour se battre, pour prospérer et pour tirer profit de ce qui est à leur portée. • Et la pauvreté de ceux qui croient que « les vaches donnent du lait » ; ceux qui, anesthésiés, découragés, blessés, ne savent plus que tendre la main, persuadés que les pouvoirs, les riches ou les autres sont la cause de leur pauvreté et détiennent la solution. Ceux-là n’auront pas assez d’espoir pour s’en sortir, ni pour saisir les opportunités qui se présentent. Leur pauvreté est une chaine intérieure. Mes “Zanmi”, il me semble que la Martinique du XXI ème siècle est en train de sombrer dans la seconde pauvreté. Les richesses naturelles et humaines ne manquent pas chez nous. Des immigrés de la Caraïbe ou de l’Europe viennent chez nous, parfois bien pauvres et démunis. Pourtant, animés d’espérance, ils réussissent à produire des richesses. Ils trouvent du travail et finissent parfois par créer eux- mêmes des emplois. Inversement, beaucoup de nos compatriotes qui quittent le pays savent se battre et s’en sortent remarquablement. Mais ici, chez nous, il semble que la plupart ont perdu l’espoir, comme si une étrange malédiction nous empêche de « traire nos vaches ». Même, lorsque l’un d’entre nous entreprend dans son pays, nous ne sommes pas tendres avec lui. On lui en veut. C’est un problème spirituel. Un bon médecin fait d’abord un bon diagnostic. Pour ma part, je ne pense pas que la solution aux problèmes du pays vienne d’ailleurs. La solution vient de nous. C’est une question de guérison, d’espérance, de solidarité, de respect de nous-mêmes et de notre maison commune, d’efforts, de travail, de solidarité, d’ambition et de foi. L’amiral Robert avait interdit le roman « diab’la » de Joseph Zobel. Il avait bien raison. Car si nous avions suivi l’exemple de ce héros qui se battait pour sa terre sans attendre des autres, nous serions tellement plus dignes, plus libres et plus heureux. « Sa ki sav sav, sa ki pa sav pa sav », chantait Eugène Mona. + Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■ Pauvre Martinique ! ! La vie, les autres, les MOT DE L’ÉVÊQUE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 6894 EGLISE UNIVERSELLE C hers frères et sœurs ! La prière du pauvre s’élève jusqu’à Dieu (cf. Si 21, 5). En cette année consacrée à la prière, en vue du Jubilé ordinaire de 2025, cette expression de la sagesse biblique est encore plus appropriée pour nous préparer à la VIIIe Journée Mondiale des Pauvres, qui aura lieu le 17 novembre. L’espérance chrétienne embrasse aussi la certitude que notre prière parvient à la présence de Dieu ; mais pas n’importe quelle prière : la prière du pauvre ! Réfléchissons à cette Parole et “lisons-la” sur les visages et dans les histoires des pauvres que nous rencontrons au cours de nos journées, afin que la prière devienne un chemin de communion avec eux et de partage de leurs souffrances.[…] En cette année consacrée à la prière, nous devons faire nôtre la prière des pauvres et prier avec eux. C’est un défi que nous devons relever et une action pastorale qui doit être encouragée. En effet, « la pire discrimination dont souffrent les pauvres est le manque d’attention spirituelle. L’immense majorité des pauvres a une ouverture particulière à la foi ; ils ont besoin de Dieu et nous ne pouvons pas négliger de leur offrir son amitié, sa bénédiction, sa Parole, la célébration des Sacrements et la proposition d’un chemin de croissance et de maturation dans la foi. L’option préférentielle pour les pauvres doit se traduire principalement par une attention religieuse privilégiée et prioritaire » […] Aux pauvres qui habitent nos villes et qui font partie de nos communautés, je dis : ne perdez pas cette certitude ! Dieu est attentif à chacun de vous et il est proche de vous. Il ne vous oublie pas et ne pourra jamais le faire. […] La Journée Mondiale des Pauvres est devenue un rendez-vous pour chaque communauté ecclésiale. C’est une opportunité pastorale à ne pas sous- estimer, car elle incite chaque croyant à écouter les prières des pauvres, à prendre conscience de leur présence et de leurs besoins. C’est une occasion propice pour mettre en œuvre des initiatives qui aident concrètement les pauvres, mais aussi pour reconnaître et soutenir les nombreux bénévoles qui se consacrent avec passion aux plus démunis. […] La prière trouve la vérification de son authenticité dans la charité qui devient rencontre et proximité. Si la prière ne se traduit pas par une action concrète, elle est vaine ; en effet, « la foi sans les œuvres est morte » (Jc 2, 26). Cependant, la charité sans la prière risque de devenir une philanthropie qui s’essouffle rapidement. « Sans la prière quotidienne vécue avec fidélité, notre action devient vide, perd son âme profonde, se réduit à un simple activisme » (Benoît XVI, Catéchèse, 25 avril 2012). Nous devons éviter cette tentation et être toujours vigilants avec la force et la persévérance qui viennent de l’Esprit Saint qui donne la vie.[…] En chemin vers l’Année Sainte, j’exhorte chacun à devenir un pèlerin de l’espérance, en donnant des signes tangibles d’un avenir meilleur. N’oublions pas de chérir « les petits détails de l’amour » (Exhort. ap. Gaudete et exsultate, n. 145) : s’arrêter, s’approcher, donner une petite attention, un sourire, une caresse, une parole de réconfort… Ces gestes ne s’improvisent pas, mais exigent une fidélité quotidienne, souvent cachée et silencieuse, mais rendue forte par la prière. […] Nous sommes appelés en toute circonstance à être amis des pauvres, en suivant les traces de Jésus qui, le premier, s’est montré solidaire des derniers. Que la Sainte Mère de Dieu, Marie Très Sainte, qui en apparaissant à Banneux nous a laissé le message à ne pas oublier : « Je suis la Vierge des pauvres », nous soutienne sur ce chemin. À elle, que Dieu a regardée pour son humble pauvreté, accomplissant de grandes choses par son obéissance, nous confions notre prière, convaincus qu’elle s’élèvera vers le ciel et sera entendue. Rome, Saint-Jean-de-Latran, 13 juin 2024, Mémoire de Saint Antoine de Padoue, Patron des pauvres. François ■ La prière du pauvre s’élève jusqu’à Dieu (cf. Siracide 21, 5) MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA III e Journée Mondiale des Pauvres XXXIIIXXXIII e  Dimanche du Temps Ordinaire - 17 novembre 2024 Dimanche du Temps Ordinaire - 17 novembre 2024

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 55 Dimanche 17 novembre 2024 laP Parole DDominicale 33 ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année B Prière En cette fin d'année liturgique B, je me tourne vers toi, Seigneur, pour te remercier de tout mon être, pour les merveilles accomplies en ma vie. Pardon aussi Seigneur, pour les gaspillages et pour la légèreté avec laquelle j'accueille, parfois, ta Parole. Introduction Les lectures de ce dimanche sont profondément liées et reposent sur un thème central : la fin des temps. Les injustices, les persécutions, les cataclysmes, les guerres, les crises multiformes et la mort qui alimentent l'actualité, nous rappellent que nous sommes réellement fragiles et finis. Seule la Parole du Christ ne passera jamais. Points de réflexion ➊ Notre vie, profondément marquée par le péché, est un véritable fleuve très mouvementé : maladie, méchanceté, affrontements, trahison, en constituent les tragiques facettes telles que le prophète Daniel le décrit, dans la première lecture de ce dimanche. Et ce, sous le sanguinaire règne d’Antiochus Épiphane. Malgré l'infidélité opportuniste et calculatrice de certains Juifs, beaucoup de fils et filles d’Israël déterminés, ont tenu bon et ferme jusqu'au bout. Cependant, l'Armée céleste dont Saint-Michel est le chef de bataillon, demeure la puissance de feu et de terreur, pour chaque enfant fidèle de l'Unique Dieu. Au milieu des humiliations et des misères d'un peuple il y a toujours, la main toute-puissante et délivrante de Dieu qui sauve toujours ceux et celles qui croient réellement en lui, et crient vers lui. ➋ Dieu seul est notre refuge et notre joie inébranlables. C'est bel et bien ce que le psaume 15, de ce dimanche, nous garantit : aucun roi, aucun empereur, ni aucun président de la République, ne peut sécuriser, pacifier et combler durablement notre vie. Il n'y a que le Seigneur, et lui seul, sur qui il nous faut absolument compter 24h sur 24h. Lui qui doit être notre "partage et notre coupe". Ce que nous célébrons d’ailleurs à chaque Eucharistie. L’Eucharistie est la victoire unique et implacable du sacrifice suprême de Jésus sur nos péchés, et sur tous nos ennemis, tel est le cœur de la Lettre aux Hébreux en deuxième Lecture. ➌ Jésus, le Nazaréen, est l'authentique Fils de l'Homme déjà venu à nous, qui est au milieu de nous, et qui reviendra à la fin des temps : c'est le beau message de la brûlante espérance de l’Évangile de ce dimanche. Jésus reprend et assume merveilleusement en sa personne, l'expression de Fils de l'Homme empruntée au prophète Daniel. Jésus, le Nazaréen, est l'unique et véritable forteresse de notre espérance quelles que soient les pluies de malheurs qui ponctuent nos vies quotidiennes. En annonçant, dans l'Évangile de ce dimanche, que son retour sera précédé de guerres, de l’obscurcissement et de l'ébranlement des puissances célestes, des détresses et des horreurs de toute sorte, Jésus tient à nous rappeler le caractère passager, éphémère de tout le créé. C'est, d’ailleurs, cette formidable et explosive assurance que la parabole du figuier nous re/donne. Je dialogue avec Jésus Seigneur Jésus, apprends-moi à te faire davantage confiance en ce temps particulier de crises où les guerres, les injustices, les violences, "les structures de péchés", les inondations et les ouragans sèment le chaos, la terreur et la mort. Apprends-moi à ne jamais me laisser prendre en otage par le Goliath de l’affolement, celui du désespoir, de la révolte contre Dieu et celui de l'abandon de toute pratique religieuse. Résolution • Combattre les paroles poisons et démobilisatrices de ceux et celles qui soutiennent qu'il n'y a aucune vie après la mort, mais plutôt le néant. • Malgré les crises multiples et les déceptions, il importe de faire de chaque jour une occasion propice de préparation sereine et de marche résolue vers la rencontre avec le Christ qui reviendra à la fin des temps, en le servant sans relâche, auprès de mes frères et sœurs. Père Albert Ogougbé Paroisses de Trinité et Tartane■ Daniel 12,1-32  •  Psaume 15 (16)  •   Hébreux10,11-14,18  •   Marc13,24-32 LITURGIE  Daniel le décrit, dans la première lecture de ce dimanche. Et ce, sous le sanguinaire règne d’Antiochus Épiphane. Malgré de ce dimanche. Et ce, sous le sanguinaire règne d’Antiochus Épiphane. Malgré de ce dimanche. Et ce, sous le sanguinaire l'infidélité opportuniste et calculatrice de certains Juifs, beaucoup de fils et filles d’Israël déterminés, ont tenu bon et ferme jusqu'au bout. Cependant, l'Armée céleste dont Saint-Michel est le chef de bataillon, demeure la puissance de feu et de terreur, pour et des misères d'un peuple il y a toujours, la main toute-puissante et délivrante de Dieu qui sauve toujours ceux et celles qui croient toujours ceux et celles qui croient réellement en lui, et crient vers lui. Résolution • Combattre les paroles poisons et démobilisatrices de ceux et celles qui soutiennent qu'il n'y a aucune vie après la mort, mais plutôt le néant. • Malgré les crises multiples et les déceptions, il importe de faire de chaque jour une occasion propice de préparation sereine et de marche résolue vers la rencontre avec le Christ qui reviendra à la fin des temps, en le servant sans relâche, auprès de mes frères et sœurs.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 6896 Aide alimentaire : première demande exprimée par les familles E n 2023, la Délégation de Martinique est venue en aide à 961 ménages différents (3325 personnes différentes). 10% de ces ménages sont des couples avec enfants, 3% des couples sans enfants, 58% de ménages monoparentaux et 29% de personnes seules. 19% des chefs de famille sont des retraités, 2% des salariés et 79% des demandeurs d’emploi. 95% des ménages reçus vivent au-dessous du seuil de pauvreté dont 74% en situation d’extrême pauvreté. L’aide alimentaire vient en tête de toutes les demandes exprimées. Dans un contexte de dégradation de la situation économique (cherté de la vie, augmentation des prix), la précarité alimentaire s’est considérablement aggravée. La précarité alimentaire traduit une « situation dans laquelle une personne ne dispose pas d’un accès garanti à une alimentation suffisante et de qualité, durable, dans le respect de ses préférences alimentaires et de ses besoins nutritionnels ». La première cause de la précarité alimentaire est l’insuffisance des ressources financières. 27% de la population martiniquaise vit sous le seuil de pauvreté. Les conséquences de la précarité alimentaire sont nombreuses tant sur la santé physique que sur le bien- être psychologique et l’inclusion sociale. Les enfants et les personnes âgées demeurent des populations particulièrement vulnérables. En effet, les liens sont établis entre les carences alimentaires chez l’enfant et les difficultés d’apprentissage scolaire. Quant aux aînés, la dénutrition gagne du terrain. Cependant, la demande alimentaire n’est que la partie émergée de l’iceberg. Dans les 16 permanences d’accueil, les bénévoles se rendent rapidement compte que les situations sont plus complexes. La réponse à la précarité alimentaire est la porte d’entrée à un accompagnement global prenant en compte toutes les dimensions de la personne. Notre réseau accompagne les familles, selon quatre grands axes : l’accès à une alimentation digne, l’accompagnement à la parentalité, l’accès aux droits, l’accueil fraternel. Pour permettre un accès digne à l’alimentation, le Secours Catholique a mis en place trois épiceries sociales, un dispositif d’Aide Alimentaire Contractualisée, un dispositif d’Aide Alimentaire d’Urgence et trois jardins solidaires. Pour accompagner la parentalité, fidèle à l’injonction de Mgr Jean Rodhain (« refaites des familles solides, c’est la solution à 100 problèmes »), la délégation propose des groupes de parole, des Vacances en Famille, des activités pour les séniors ainsi qu’un accompagnement des jeunes. Afin de faciliter l’accès aux droits, en complément des accompagnements individualisés, un atelier de lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme a été mis en place au Robert, et un Café Connecté a ouvert ses portes aux Terres Sainville. Quant à l’Accueil Fraternel, son objectif est double : accueillir comme un frère et Secours catholique : Secours catholique :Secours catholique :Secours catholique :Secours catholique :Secours catholique : VIE DU DIOCÈSE Le Secours Catholique a publié le jeudi 14 novembre son rapport  sur l’état de la pauvreté en France. Cette analyse de la pauvreté  s’appuie sur les données collectées en 2023 par les acteurs de  terrain et permet de donner un éclairage sur la situation des  personnes les plus précaires en France. Pour son rapport 2024,  au-delà des contours d’une pauvreté multiple et complexe, qui  caractérise l’exclusion d’aujourd’hui, l’association alerte sur la  dégradation du niveau de vie des plus pauvres et la difficulté à  accéder à la protection sociale face à la dématérialisation des  démarches administratives. Le passage au tout numérique avec  ses incompréhensions, blocages, bugs et contentieux s’est traduit  par une déshumanisation, un accroissement des inégalités et une  augmentation du non-recours aux prestations sociales. Le Secours Catholique a publié le jeudi 14 novembre son rapport  lutter contre la pauvreté et l'exclusion

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 7 permettre à l’autre de découvrir la source de cette fraternité par l’accompagnement spirituel. Dans le cadre d’activités conviviales, les bénévoles prennent le temps de rencontrer les personnes en valorisant leurs talents et en portant attention à leur dimension spirituelle. Au-delà du pain et d’un toit, tout être humain a besoin d’écoute, de participer, d’aimer et de se sentir aimé, d’être reconnu tel qu’il est avec ses talents propres, son expérience de vie. La confiance reçue de l’autre, de Dieu, est ce qui permet de tenir dans la souffrance. Sans elle, la vie s’effondre. « Si je n’existe pour personne, je suis mort ». « Rayonner la charité chrétienne » : une mission confiée par l’Église… Le Secours Catholique Caritas France est une association Loi 1901 à but non lucratif, reconnue d’utilité publique. De par ses statuts, il entend apporter, partout où le besoin s'en fera sentir, à l'exclusion de tout particularisme national ou confessionnel, tout secours ou toute aide directe ou indirecte, morale ou matérielle, quelles que soient les options philosophiques ou religieuses des bénéficiaires. Service d’église au service de l’Église, sa mission est de « rayonner la charité chrétienne ». Le 31 mars 2023, à Lourdes, la Conférence des Évêques de France (CEF) a défini les contours de cette mission : « La Conférence des évêques encourage le Secours Catholique à poursuivre la mise en œuvre de la doctrine sociale de l’Église... Elle l’invite à continuer sa marche au cœur du mouvement de l’écologie intégrale … Elle l’incite à renforcer son travail de recherche, particulièrement sur la pédagogie de la charité à partir des plus pauvres… Souhaitant que les communautés chrétiennes soient toujours plus attentives aux plus pauvres, elle encourage le SCCF et les paroisses à agir en communion. Elle convie le SCCF à agir en complémentarité avec les mouvements et services d’Église et en partenariat avec les acteurs de la société civile ». … Car, pour le chrétien, la charité n’est pas une option. Le mot « charité » semble tomber en désuétude. Il est volontiers remplacé par des vocables du domaine de l’assistance sociale. Il y a beaucoup d’initiatives solidaires dans les paroisses, mais il y a le risque que le souci de la charité soit une chapelle latérale dans l’église, un peu à l’écart, en un lieu où ce qui se passe ne peut pas concerner l’ensemble de l’assemblée, ou qu’il soit sous-traité c’est- à-dire confié à "professionnels". Or, la charité concerne chaque chrétien. Dans son encyclique Deus caritas est, Benoît XVI rappelle que « La nature profonde de l’Église s’exprime dans une triple tâche : annonce de la Parole de Dieu, célébration des sacrements, service de la charité. La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature ». Pour le Pape François, « la charité est le cœur de la vie de l’Église ». Le Secours Catholique a besoin de tous et de chacun car il doit faire face à une forte baisse de ses ressources. Pour mener à bien ses actions, la Délégation de Martinique s’appuie sur ses ressources humaines et financières. La crise sanitaire a provoqué une forte baisse des effectifs (moins 40%). Le réseau s’appuie aujourd’hui sur 320 bénévoles accompagnés par 6 salariés. S’agissant des ressources financières, 85% des moyens proviennent des dons et legs des particuliers et 15% des subventions. Depuis 2022, nous assistons à une baisse des dons et des subventions, alors que le coût de la vie a fortement augmenté, ce qui impacte le développement des actions. Comment aider le Secours Catholique ? Premièrement, en donnant à l’association les moyens financiers nécessaires. Le week-end des 16-17 aura lieu la grande Collecte Nationale du Secours Catholique. Une seconde quête sera organisée dans toutes les paroisses de Martinique, des enveloppes seront remises aux fidèles. Chaque don comptera. Deuxièmement, en faisant connaître les actions du Secours Catholique autour de soi (parents, amis, voisins, collègues), par le bouche-à-oreille, via les réseaux sociaux. Troisièmement, en donnant le temps qu’il est possible de donner au service du frère. Alfred Nourel■ Journée apprenante aux Anses d'Arlet Journée de la Fraternité avec les Young CaritasJournée de la Fraternité avec les Young CaritasJournée de la Fraternité avec les Young Caritas

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 6898 et l’espérance chrétienne Le travail de deuil La mort est un sujet qui nous concerne tous même si parfois nous la mettons à distance.  Comment  l'aborder  de  manière  sereine  ?  Comment  l'apprivoiser  ?  Quelle  Espérance  pouvons-nous avoir en tant que chrétiens ?   C ommunément, la mort est définie comme étant la cessation de la vie biologique. Néanmoins, qu’en est-il de l’homme ? Quelle représentation a-t-il de la mort ? Quelle expérience fait-il de la mort ? Comment fait-il son deuil ? Le constat que nous faisons, c’est que l’homme a un rapport différent à la mort par rapport aux autres êtres vivants. Ceci nous amène à nous interroger sur le sens de la vie et à un questionnement métaphysique propre à l’humain : d’où venons-nous ? Quel est le but de notre vie sur la terre ? Où allons-nous ? La mort surprend toujours, surtout quand il s’agit de la perte d’un être cher. Tant que l’on n’est pas concerné directement, elle est à distance, mise à distance. Mais quand il s’agit d’un proche, nous en faisons l’expérience dans notre psyché, dans notre âme et notre cœur. La perte d’un être cher nous fait faire l’expérience du chagrin, voire même de la dépression quand la mort de cet être cher n’est pas « digérée », acceptée. En effet, c’est toujours très difficile d’accepter la mort, qui peut être vécue de manière tragique, comme un malheur insurmontable. Et le processus de deuil devient compliqué, car c’est le choc, l’état de sidération, surtout quand cette mort arrive sans crier gare, de manière impromptue. Émotionnellement, le deuil est une grande souffrance intérieure. Cependant, le deuil est une réaction douloureuse, naturelle et nécessaire suite à la perte d’un être cher. Faire son deuil, c’est accepter le caractère irréversible de la situation, c'est-à-dire accepter la réalité de la mort du proche. Réagir à la perte consiste en un ajustement, une réadaptation à la situation nouvelle. Le travail de deuil se fera plus ou moins en fonction du lien de parenté avec le défunt, mais également de la capacité à rebondir de l'endeuillé, des ressources internes qu’il a pour donner du sens à l’évènement. Tout dépendra également du soutien qu’il aura de son entourage. Traditionnellement, le travail de deuil se faisait essentiellement avec l’entourage proche qui vient soutenir, encourager. Cette aide se concrétise autour de la veillée (traditionnellement avec des conteurs qui animaient, pour faire tomber le poids de l’évènement en mettant de l « ambiance » par un hommage au défunt), de la cérémonie funéraire, des neuf jours de prière pour le défunt et la messe de sortie qui se terminait par un repas familial. Aujourd’hui, la tendance est de ne plus faire de veillée à la maison, mais dans une maison funéraire, et dans certains cas de ne pas faire de veillée tout simplement. En effet, aujourd’hui, le contexte sociétal a fait changer les comportements, et les personnes endeuillées se trouvant plus isolées, éprouvent le besoin d’être soutenues, accompagnées dans la gestion de cette épreuve qui est une blessure. C’est pour cela que de plus en plus, elles vont consulter un psychologue pour les aider à élaborer sur cette perte, dépasser la blessure et l’accepter. Elizabeth Kübler-Ross, psychiatre américaine, soulignait qu’il y a cinq étapes dans le travail de deuil : le déni, la colère, le marchandage (avec la mort), la dépression et l’acceptation. Ce travail de deuil se fera plus ou moins bien en fonction de ses ressources personnelles. Pour le chrétien, la mort n’est pas la fin VIE DU DIOCÈSE elle est à distance, mise à distance. Mais quand il s’agit d’un proche, nous en faisons l’expérience dans notre psyché, dans notre âme et notre cœur. La perte d’un être cher nous fait faire l’expérience du chagrin, voire même insurmontable. Et le processus de deuil devient compliqué, car c’est le choc, l’état de sidération, surtout quand cette mort arrive sans crier gare, de les personnes endeuillées se trouvant plus isolées, éprouvent le besoin d’être soutenues, accompagnées dans la gestion de cette épreuve qui est une blessure. C’est pour cela que de plus en plus, elles vont consulter un psychologue pour les aider à élaborer sur cette perte, dépasser la blessure et l’accepter. Elizabeth Kübler-Ross, psychiatre américaine, soulignait qu’il y a cinq étapes dans le travail de deuil : le marchandage (avec la mort), la dépression et l’acceptation. de deuil se fera plus ou moins bien en fonction de ses ressources personnelles. Pour le chrétien, la mort n’est pas la fin

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 9 L'Association Martiniquaise des Aidants Familiaux (AMAF), soutenue par l'Agence Régionale de Santé, lance le programme "Répit et Ressources pour Jeunes Aidants"destiné aux jeunes de 15 à 25 ans qui s'occupent régulièrement d'un proche malade, en situation de handicap ou en perte d'autonomie. Être un jeune aidant, c’est apporter du soutien à un parent, un frère, une sœur ou tout autre proche en difficulté, que ce soit à travers des soins, de l'accompagnement, ou des tâches domestiques. Ces jeunes, souvent invisibles, jonglent entre leurs responsabilités et leur propre vie personnelle et scolaire. Le programme "Répit et Ressources" leur offre l'opportunité de prendre du temps pour eux, avec des journées dédiées au bien-être, à la gestion du stress, aux activités physiques et à la rencontre d’autres jeunes aidants pour échanger et partager leurs expériences. Des sorties culturelles et des moments de détente sont également au programme. Vous connaissez un jeune aidant ou vous êtes vous-même concerné ? Contactez-nous dès maintenant pour vous inscrire et offrir à ces jeunes l’opportunité de souffler et de se ressourcer. Contact : 0696 94 51 42 Email : asso.amaf972@gmail.com Formulaire d'inscription : Retrouvez toutes les informations sur le QR code du flyer. Programme "Répit et Ressources pour Jeunes Aidants" COMMUNIQUÉCOMMUNIQUÉ ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 9 , c’est apporter du soutien à un parent, un frère, une sœur ou tout autre proche en difficulté, que ce soit à travers des soins, de l'accompagnement, ou des tâches domestiques. Ces jeunes, souvent invisibles, jonglent entre leurs responsabilités et leur offre l'opportunité , avec des journées dédiées au bien-être, à la gestion du stress, aux activités physiques et à la rencontre d’autres jeunes aidants pour échanger et partager leurs expériences. Des sorties culturelles et des moments de détente Vous connaissez un jeune aidant ou vous êtes vous-même Contactez-nous dès maintenant pour vous et offrir à ces jeunes l’opportunité de souffler et de se de l’homme. Après la mort, ce n’est pas le néant. La mort est un passage, la porte qui conduit à la rencontre avec Le Seigneur, à la Vie Eternelle. Sainte Thérèse de l'enfant Jésus disait à sa mort : « Je ne meurs pas, j’entre dans la Vie ». Et comme avec le Cantique des cantiques 3,4, nous pourrons affirmer, revêtus de l’habit de noces, qu’est l’amour : « J’ai rencontré celui que mon cœur aime ». La promesse de Jésus de la Vie Eternelle nous amène à réfléchir sur notre manière d’être, notre projet de vie, le but de notre vie. Désirons-nous le Ciel ? Le Ciel est-il notre priorité ? Notre essentiel ? Ou pour nous, la mort, c’est le néant. Et dans ce cas, « an ba latè pa ni plézi 1 », profitons-en au maximum en s’adonnant à l’hédonisme. Mais ne l’oublions pas : « le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit » (1Th.5,2). Aborder la question de la mort nous amène donc à réfléchir sur le sens de la vie qui conditionne notre comportement ici-bas. Accueillir Dieu dans son histoire de vie, Lui qui a pris notre humanité pour nous donner sa vie divine, c’est intégrer la mort comme un passage vers la Vie avec Dieu, vers la communion Éternelle, les Béatitudes Éternelles. Si donc, notre désir est le Ciel, ce désir doit conditionner notre vie, en vivant de la vie de Dieu, celle qu’il nous donne par son Esprit au baptême pour vivre en enfants de Dieu, libres et épanouis. La mort n’est donc pas un malheur, mais elle est accompagnée de l’espérance de l’immortalité : « En effet, nous ne mourons pas, mais nous serons transformés…il faut en effet que cet être périssable que nous sommes revête ce qui est impérissable ; il faut que cet être mortel revête l’immortalité… » (1Cor15,51-57). En somme, même si la séparation avec nos proches est difficile, notre espérance, c’est que nous les reverrons dans l’Éternité bienheureuse. La foi étant une ressource personnelle, elle permet à l’endeuillé de mieux assumer cette expérience en lui donnant du sens : la vie après la mort avec DIEU et la rencontre avec l’être cher. C’est l’espérance chrétienne. Saint Paul le souligne : « Frères, nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ; de même nous le croyons aussi, ceux qui se sont endormis, Dieu par Jésus, les emmènera avec lui ». (1 Th 4,13-18) Et Léon Robichaud confirme : « Pour qui a la foi, l’espérance fait surface et devient une disponibilité à l’avenir ». Et nous pouvons conclure avec ces paroles de Jésus : « La volonté de mon Père est que celui qui voit le Fils et croit en Lui ait la vie éternelle ; et Moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,37- 40), et « celui qui croit en Moi ne mourra jamais » (Jn11,25-26). Tony Allaguy-Salachy, Diacre, psychologue ■ 1 Sous la Terre, il n'y pas de plaisir (Il faut profiter de chaque jour que la vie nous offre).

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 68910 Présentation et commentaire du Message du pape François pour la 39 ème Journée Mondiale de la Jeunesse Dimanche 24 novembre 2024 VIE DU DIOCÈSE La Journée mondiale de la jeunesse est bien prévue pour le 24 novembre 2024, en la solennité  du Christ Roi de l’Univers. A cette occasion, le Pape François, comme à l’accoutumée, envoie  un message à la jeunesse mondiale que nous pouvons intituler :  Être Jeune, c’est être pèlerin  de la vie et de l’espérance. E n effet, suite au thème de l’année dernière en préparation au jubilé de 2025 qui est : “Joyeux dans l’Espérance” (Cf. Rm. 12,12), le Pape François rebranche la jeunesse à cette espérance en partant du prophète Isaïe : “Ceux qui espère dans le Seigneur (...) marchent sans se fatiguer”. Si la jeunesse est la fine fleur de l’espérance d’un peuple, d’une Nation, et si elle est l’(a) venir de l’histoire, elle est la tranche d’âge sociétal qui met tout en marche par son énergie, sa vigueur et son impétuosité. Jeunesse martiniquaise, ce message est donc à toi. Car tu es la marche en avant, la marche d’espérance de notre Belle Île. Le Pape nous fait ainsi comprendre que notre monde et nos sociétés sont marqués par “des situations dramatiques qui engendrent le désespoir et nous empêchent à envisager l’avenir avec un esprit serein.” Et ce sont souvent vous les jeunes qui payez “ le plus lourd tribut” de toutes ces réalités destructrices. Cependant, vous en êtes la solution. Il suffit de prendre la route que Dieu ouvre devant vous. “Il vous invite à la parcourir avec joie et espérance” en prenant ainsi le chemin de l’espérance de la vie afin de réaliser les divers défis qui se posent à nos sociétés. En effet, le Pape nous montre que “la vie est un pèlerinage, un voyage qui nous pousse à nous dépasser, un voyage à la recherche du bonheur, et la vie chrétienne en particulier est un pèlerinage vers Dieu, notre Salut et la plénitude de tout bien.” (n° 1) Ce pèlerinage, ce chemin de vie, n’est pas seulement pour relever les défis matériels, car notre âme a besoin de transcendance. Le pape nous avertit que, lors de ce voyage ou ce pèlerinage de la vie, la fatigue due aux pressions sociales, aux angoisses de l’activisme vide sans satisfaction, peut engendrer en nous la tristesse et l’ennui. Ceci guette surtout ceux qui refusent de se mettre en route et s’installent dans “ leur zone de confort repliés sur eux-mêmes… derrière un écran sans jamais se salir les mains.”. Pour le Pape, la solution à cette fatigue n’est pas le repos ni l’abandon, mais le fait de se mettre en route chargé d’espérance comme de bons pèlerins qui ont une vision et des objectifs clairs. “Marchez dans l’espérance ! L’Espérance surmonte toute fatigue, toute crise et toute angoisse, en nous donnant une forte motivation pour avancer, parce qu’elle est un don que nous recevons de Dieu lui-même.” Cette espérance est le souffle de victoire pour relever les défis. Car nous sommes aussi des “pèlerins dans le désert.” Sur le chemin de la vie, des moments de crise de la présence de Dieu peuvent s’imposer à nous mais ce sont des “occasions de croissances… des temps de purification de l’espérance et surtout des fausses espérances nourries par des illusions.” Le pape nous rassure que dans ces moments, Dieu est là comme un Père qui redonne force et remet en route. En ce sens, le Saint-Père nous donne en exemple, le jeune informaticien, tout branché aux numériques, le Bienheureux Carlo Acutis (né en mai 1991, mort en 2006 et béatifié le 10 Octobre 2020). Il est la preuve que nous aussi, jeunes de nos temps, nous pouvons devenir Saints en ce monde hyper-informatisé, hyper- “Ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur marchent sans se fatiguer” (cf. Is 40, 31)

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 11 du 17 novembre 2024 – n° 689 11 consumériste, hyper-numérisé. En fait Acutis, le geek de Dieu, nous montre que la consolation et la remise de nos fatigues par Dieu passe par l’Eucharistie. Il disait :“L’Eucharistie est l’autoroute vers le Ciel”. Et le Pape insiste : “lorsque la fatigue du voyage vous pèse, revenez à Jésus” dans l’Eucharistie, à la messe. C’est là que nous prenons des forces chaque dimanche pour aller à “la recherche de la vie sur les traces de l’amour, à la recherche du visage de Dieu” comme des touristes devenus pèlerins. Ne soyons pas uniquement des touristes de la vie contemplant et admirant les phases de vie, mais soyons des pèlerins qui cherchent et découvrent le Visage de Dieu au cœur de la vie. Ainsi, plutôt que des selfies touristiques, le pape nous invite à un voyage intérieur. De fait, le pèlerinage jubilaire pour lequel le Saint-Père propose aux jeunes de venir à Rome sera “pour chacun d’entre nous un moment de rencontre vivante et personnelle avec le Seigneur Jésus, Porte du Salut.” Ce pèlerinage se veut action de grâce à travers les louanges, recherche avec le désir constant de rencontrer Jésus et repentir avec un regard sur nous- mêmes pour voir les mauvais chemins et décider de se convertir. Ainsi la finalité du pèlerinage est la conversion qui est le retour dans les bras de Dieu, que l’on découvre lors du pèlerinage. Le Pape finit son message et nous rassure que Dieu a les bras ouverts pour nous étreindre d’amour et de tendresse et l’Église aussi a les deux bras ouverts pour nous accueillir. Partant, vous aussi, vous devenez des pèlerins missionnaires ayant “les bras ouverts pour beaucoup de vos amis et de vos contemporains.” A ce propos, le Saint-Père invite chacun à donner “ne serait-ce qu’un sourire, un geste d’amitié, un regard fraternel, une écoute sincère, un service gratuit en sachant que, dans l’Esprit de Jésus, cela peut devenir une semence féconde d’espérance pour ceux qui le reçoivent devenant ainsi d'infatigables missionnaires de la joie.” (n° 4) Jeune Martiniquaise et Martiniquais, missionnaire de la Joie et Bras ouverts de Dieu et de l’Église, le Pape t’encourage et te donne rendez-vous à Rome en 2025- 2026. Annou alé ! Père Grégoire-Sylvestre Gainsi Curé de Redoute ■ Mois de novembre, mois de pensée et de prière avec les saints, c’est-à-dire ceux et celles  qui ont fait le choix de vivre sur cette terre en Jésus, de Jésus, avec Jésus et pour Jésus en  essayant d’être autant que possible Eucharistie, dire autrement, don de soi aux autres, motif  de bonheur et d’action pour les autres ; en essayant d’être aussi sacrement, c’est-à-dire  signe visible de Dieu invisible à travers leur pardon accordé, leur sollicitude aux malades,  leur amitié offerte et leur aide à donner du sens à la vie des autres.  M ois de novembre, c’est aussi le mois où nous prions pour nos morts afin que leurs œuvres sur cette terre puissent être validées comme des œuvres d’éternité parce qu’exécutées avec un cœur doux et humble et fondées sur l’Amour. Tous sont désormais passés par le Trône du Roi de Gloire. C’est ce que nous fêtons en ce dernier dimanche de l’année liturgique. Au commencement de cette année liturgique, nous étions invités à abaisser notre regard vers un Enfant déposé dans une mangeoire ; au terme du cycle, nous levons les yeux vers C elui qui vient avec puissance, le Roi de gloire, le Seigneur des Seigneurs, le Juge des vivants et des morts. L’Ange l’avait annoncé à Marie : « Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il règnera pour toujours sur la Souviens- toi…

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 68912 maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin » (Lc. 1, 32-33). En parcourant les Evangiles tout au long de l’année, il nous a cependant fallu nous rendre à une évidence : la royauté de Jésus est différente de celle des hommes, elle est une royauté de service du pauvre et du démuni. Ainsi, nous découvrons que cette royauté a pour trône la Croix. De ce lieu, tous les évangélistes le proclament : Jésus-Christ est Seigneur, il est notre roi. Il est le Roi de gloire. Le Roi de tout. Il est le Roi tout simplement et Roi absolument. Il est l’unique Seigneur de l’univers entier, devant qui nous sommes tous frères « Tout est créé par lui et pour lui. ». Il est le Roi d’humilité qui se souvient du pécheur dont il porte les souffrances. Il est le Roi des pauvres. Il est le Roi attendu par tous. Les chefs religieux attendent l’Élu et interrogent ainsi Jésus : « Si tu es le messie ». Les soldats, sûrs de la force de l’empire romain, défient un chef ennemi : « Si tu es roi ». Le malfaiteur à l’agonie lance une ultime tentative d’échapper à la mort : « si tu es le messie, sauve- nous ». Tous ces cris ne sont que des défiances de la royauté du Roi humilié. Comme il nous arrive à tous quand nous traversons les moments difficiles de notre existence. Toutefois, parmi ces cris, une parole de consolation. Il en est un qui reconnaît la royauté du Seigneur. Le bon larron lui souffle : « souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne », un malfrat, un tortionnaire du peuple, un voleur, un condamné à mort qui souffre de la misère de la croix, il est celui qui, malgré tout, reconnait Jésus pour son Roi. C’est lui qui a compris et a éprouvé jusqu’à quelle profondeur va la solidarité de Jésus avec les pécheurs et les pauvres, quel prix Jésus veut payer pour assurer leur pardon, afin de partager, par son amour, sa royauté aux hommes. Le roi que nous célébrons veut gagner nos cœurs par son amour pour les pauvres, par son pardon pour les pécheurs et les condamnés, par son humilité à nous inviter à partager sa royauté éternelle. Mais en retour, il nous faut aussi gagner des cœurs par nos gestes de solidarité et de charité pour les pauvres et les démunis de nos sociétés ; par notre pardon pour construire une Eglise de réconciliés, par notre humilité à renoncer à nos ambitions orgueilleuses afin de relever les petits et privilégier l’unité. Il est un Roi berger de l’humanité qui va lui-même rechercher la brebis égarée, qui rassemble le troupeau dispersé, qui veille personnellement sur lui, le protège et le délivre ; qui s’occupe de chacune de ses brebis selon son besoin particulier. Voilà un Roi proche de son peuple, qui s’implique en sa faveur ; dont il prend lui-même soin, « le menant vers les eaux tranquilles et le faisant reposer sur des prés d’herbe fraîche » (Psaume 22). Car l’amour ne peut mourir, et c’est en aimant jusqu’au bout (cf. Jn. 13, 1) que Jésus manifeste sa royauté suprême, celle qui triomphe de la haine et de la mort (cf. Ep. 2, 16). En cette Martinique délabrée, minée par la vie chère, par une pauvreté grandissante et une difficulté de prise en charge de soi, nous sommes invités, le dimanche du Christ-Roi, à laisser le Christ transformer nos cœurs comme la source du relèvement des pauvres, des démunis et des délaissés de nos sociétés. Nous ne pourrons construire une belle Nation fondée sur la Liberté – l’Egalité– la Fraternité que quand nous écouterons ce Roi Pauvre dans le pauvre, ce Roi malade dans le malade, ce Roi humilié dans l’humilié, ce Roi aimant dans tous les amoureux de la vie éternelle. « Tout homme qui appartient à la vérité entend ma voix. ». Et à la fin de notre temps terrestre, au bout de notre compte existentiel, que nous croyons en Dieu ou non, le point névralgique des critères de notre compte rendu et de notre jugement se trouve bien dans les œuvres de charité qui sont déterminantes. Mais, ce qui frappe de prime abord, c’est le caractère « ordinaire » des actions à juger : nourrir un affamé, vêtir un démuni, accueillir un étranger, visiter un malade ou un prisonnier, rien de tout cela n’est hors de notre portée. Tant de situations plus que jamais présentes sur notre Belle Île. En somme, pour entrer dans le royaume éternel, il faut tenir à l’exigence d’incarner notre foi dans un comportement fraternel cohérent, marqué par la gratuité. Gage certain de participer à l’héritage du Fils qui s’identifie totalement aux pauvres et aux démunis. « Tout ce que vous avez fait - ou omis de faire - à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Le Christ que nous cherchons pour avoir part à sa vie éternelle est là à côté de nous, ne le ratons pas. Alors qu’attendons-nous pour faire paraître le Jour de notre Roi dans nos gestes ? Et l’homme sera sauvé. « Souviens-toi et il se souviendra de toi quand il viendra comme Roi. » Père Grégoire-Sylvestre Gainsi Curé de Redoute ■ peuple, un voleur, un condamné à mort qui souffre de la misère de la croix, il prix Jésus veut payer pour assurer leur pardon, afin de partager, par son Le roi que nous célébrons veut gagner nos cœurs par son amour pour les pauvres, par son pardon pour les dans le pauvre, ce Roi malade dans le VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 13 À l’heure où la population martiniquaise est en quête de son identité, il nous revient de mettre  en avant toutes nos richesses et de les transmettre aux jeunes générations.  La Martinique possède une richesse naturelle reconnue à l’international et elle est fière aussi  de sa richesse culturelle et vestimentaire. Mais, les tenues traditionnelles sont délaissées,  et même abandonnées alors qu’elles devraient être dans nos armoires et dans nos rues.  C ’est pourquoi, le Collectif du Patrimoine Vestimentaire Martiniquais (C.P.V.M.) organise les Journées de la Tenue Traditionnelle Martiniquaise (JTTM), 2e édition, qui auront lieu du 20 au 24 novembre 2024. Le collectif propose à la population martiniquaise de porter fièrement la tenue traditionnelle ou un accessoire à sa convenance partout où elle sera : lieu de travail, au domicile, dans les lieux de service, dans les établissements scolaires, dans les lieux de culte… Durant cette période, tous les Martini- quais.e.s sont invités à arborer leur tenue ou un accessoire, pour célébrer ensemble cet héritage vestimentaire légué par nos anciens. Il convient dans un second temps d’apprendre les codes de la tenue vestimentaire et il existe des associations dans lesquelles des expert.e.s sont présent.e.s pour transmettre leur savoir. La riche bibliographie locale permet aussi d’enrichir ses connaissances. L’édition 2023 a remporté un franc succès et nous avons rencontré des personnes ravies de pouvoir endosser la tenue traditionnelle et elles nous ont confié qu’elles attendaient cette occasion avec impatience. Toutes les tranches d’âge ont joué le jeu et cela a apporté de la joie dans les cœurs face à tant de couleurs et de beauté. Mesdames, portez vos gaules, vos « grands-robes » et vos chaudières. Si vous n’en n’avez pas et que vous voulez participer à cet événement, c’est le moment de vous remettre à la couture, de solliciter nos talentueuses couturières locales ou de louer des tenues auprès des associations ou des particuliers. Vous pouvez aussi porter un madras sur la tête ou autour du cou ou de la taille. Messieurs, portez pantalon et haut blancs comme le veut la tradition ou mettez un petit foulard autour du cou, une chemise madras ou un chapeau bakoua. Les scolaires sont invités à porter un foulard en madras à leur convenance. Les paroissiennes ont pendant longtemps porté exclusivement leur tenue traditionnelle pour assister à la messe et lors des différentes fêtes religieuses puis petit à petit la tenue occidentale a pris le dessus. L’occasion est donnée, avec les J ournées de la Tenue Traditionnelle Martiniquaise, de renouer avec cette ancienne tradition. Le Collectif invite les paroissiens de toutes les églises de Martinique à assister à la messe du samedi 23 ou du dimanche 24 novembre en tenue traditionnelle. Sabine Andrivon-Milton Porte-parole du CPVM ■ La tenue traditionnelle à l’honneur dans nos églises ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 13 la tradition ou mettez un petit foulard autour du cou, une chemise madras ou un chapeau

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 68914 LE SERVICE DE LA CHARITÉ « POTO MITAN » DANS LA VIE DE L’EGLISEDOSSIER Lors de son dernier Repas avec ses disciples, le Seigneur Jésus, « l’Envoyé du Père », a  réalisé deux gestes : • Il a lavé les pieds de ses disciples     • Il a institué l’Eucharistie Deux  gestes  qui  symbolisent  la  Mission  de  l’Eglise,  Mission  de  tous  ceux  et  celles  qui  deviennent disciples du Christ par le Baptême, « Service et Sanctification ». Dans le cadre de la  8 ème  Journée mondiale des Pauvres, nous consacrons le dossier au « Service des plus petits ».  Un témoignage de l’amour  de Dieu pour chacun La charité est souvent décrite comme l'une des plus grandes expressions de l'amour de Dieu envers l'humanité. Elle va au-delà de la simple bonté ou de la générosité ; elle incarne un amour inconditionnel et désintéressé qui cherche le bien-être des autres, sans attendre de retour. Dans le christianisme, la charité est associée à l'amour « agape », qui est un amour inconditionnel pour tous les êtres humains. Elle est considérée comme un acte sacré. C'est un don de soi qui reflète l'essence même de l'Amour divin. Christ, Charité, Eglise L e Christ s’est fait solidaire à notre humanité. Il est venu pour instaurer un monde nouveau basé sur la Charité. Saint Paul a dit « L’Amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort… », 2Co 5, 14-17. •La charité, c’est l’expression de l’amour de Dieu et du prochain. Aller vers l’autre dans une démarche de solidarité et de partage est le fondement des actions solidaires. Mais le mot charité a pris une connotation péjorative et tend à disparaître aujourd’hui. La charité, ce n’est pas donner ce que j’ai de plus, simplement pour pouvoir me dire « j’ai fait une bonne action », ou un geste de solidarité pendant le Carême. C’est l’amour. Mais de quel amour s’agit-il ? Nous vivons en effet dans une société où le mot amour est devenu banal. Benoît XVI nous aide à comprendre la charité dans son Encyclique « Dieu est Amour ». Aujourd’hui, c’est l’Eglise qui poursuit l’œuvre du Christ (Mt 28, 19). •Pour aborder les problèmes de société, l’Eglise se trouve dans une position de recherche, elle doit découvrir comment, dans les situations économiques, sociales et politiques, se joue quelque chose de l'accueil de l'Evangile et de son annonce. Le Concile dit : « L'Eglise fait route avec toute l'humanité et partage le sort terrestre du monde ; elle est comme le ferment et, pour ainsi dire, l'âme de la société humaine » (Gaud. Et Spec. IV, n°40). Vatican Il parle de l'Eglise en termes de service et non de pouvoir. L’Eglise s’appuie donc sur l'engagement et la réflexion de tous les chrétiens, pour fournir un ensemble d'éléments propres à nourrir la réflexion et à encourager les engagements au service de l'humanité tout entière. Ainsi chaque chrétien est invité à une transformation intérieure pour vivre dans le même état d’esprit que celui de Jésus.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 15 La charité se manifeste par des actions concrètes. Que ce soit par le bénévolat, le soutien aux personnes dans le besoin, ou l'engagement dans des œuvres caritatives, chaque geste est un reflet de l'Amour divin. Ces actes touchent non seulement ceux qui en bénéficient, mais aussi ceux qui les réalisent, car donner apporte souvent une joie et une satisfaction profondes. La charité est aussi un appel à voir le Christ dans les autres. Dans la Bible, il est dit : « Tout ce que vous avez fait au plus petit d'entre mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40). Cet enseignement nous rappelle que chaque acte de charité est une manière de servir et d'honorer Dieu. La charité engendre souvent un cercle vertueux. Lorsque nous faisons preuve de compassion et d'amour envers les autres, cela peut inspirer ceux qui nous entourent à faire de même. Ainsi, la charité peut se propager, touchant des vies et créant des communautés solidaires. Enfin, la charité a le pouvoir de transformer non seulement la vie des bénéficiaires, mais aussi celle des donateurs. En donnant, nous nous rapprochons de notre humanité commune et découvrons une dimension spirituelle plus profonde. Nous réalisons que nous sommes tous interconnectés, et que l'Amour de Dieu se manifeste à travers nos relations. La charité est donc un témoignage puissant de l'Amour de Dieu pour chacun. Elle nous rappelle que, par nos actions et notre compassion, nous pouvons être des instruments de paix et d'amour dans le monde. En cultivant la charité dans nos vies, nous répondons à l'appel divin et contribuons à un monde plus aimant et solidaire. Le service de la charité est souvent considéré comme l'un des piliers essentiels de la vie de l'Église. Voici quelques points clés qui illustrent son importance : ➊  La charité est au cœur de l'enseignement chrétien. Jésus lui-même a affirmé l'importance de l'amour du prochain dans les Évangiles. Le commandement de l'amour (Mt 22,37-39) souligne que l'Amour de Dieu et de son prochain sont indissociables. ➋  La charité est une expression concrète de la foi chrétienne. Elle permet de mettre en pratique les enseignements de l'Évangile et de vivre la foi au quotidien. Les œuvres de charité témoignent de la présence de Dieu dans la vie des croyants. ➌  Le Service de la charité favorise la solidarité au sein de la Communauté chrétienne. Il crée des liens entre les membres de l'Église et avec ceux qui sont en dehors, en répondant aux besoins des plus vulnérables et en promouvant la justice sociale. ➍  L'Église a pour mission d'être le reflet de l'Amour de Dieu dans le monde. À travers le service de la charité, elle se positionne comme un acteur de changement social, en s'engageant pour la dignité humaine, la lutte contre la pauvreté et l'injustice. ➎  Le Service de la charité invite chaque chrétien à agir. Qu'il s'agisse de bénévolat, de dons ou d'actions de sensibilisation, chaque geste compte et contribue à l'amélioration des conditions de vie des autres. ➏  L’engagement des membres de l'Église dans des actions de charité contribue à former leur conscience morale. Cela les encourage à développer des valeurs comme la compassion et le respect envers autrui. Le Service de la charité est un pilier fondamental dans la vie de l'Église, car il incarne l'amour chrétien en action. Il permet de répondre aux besoins matériels et spirituels des individus, tout en renforçant la communauté et en vivant la foi de manière authentique. En somme, la charité est une vocation essentielle pour tout chrétien, appelant chacun à être un acteur de l'amour divin dans le monde. Le Service de la charité Le rôle essentiel des  laïcs dans la charité Le rôle des laïcs dans la charité est essentiel et multidimensionnel. Voici quelques points clés pour en comprendre l'importance : Les laïcs, en tant que membres de la société, sont souvent en première ligne pour mettre en pratique les valeurs de charité, d'amour et de solidarité dans leur vie quotidienne. Ils incarnent ces principes dans leurs interactions avec les autres, que ce soit dans leur famille, leur communauté ou leur environnement de travail. Les laïcs sont en prise direct avec les réalités des communautés où ils vivent. Leur proximité avec les personnes dans le besoin leur permet d’identifier les problèmes spécifiques et de répondre de manière appropriée, en mobilisant des ressources et en créant des initiatives adaptées. Nombreux sont les laïcs s’engageant dans des actions de bénévolat, que ce soit au sein d'associations caritatives, d'organisations non gouvernementales ou d'autres initiatives locales. Cet engagement est vital pour soutenir les plus démunis et répondre aux besoins sociaux. Les laïcs jouent également un rôle important dans la sensibilisation aux enjeux sociaux et dans la défense pour la justice sociale. Ils peuvent mobiliser l'opinion publique et inciter les décideurs à agir, en mettant en lumière des injustices et en appelant à des changements.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 68916 Comme dans de nombreuses régions à travers le monde, la question de la pauvreté en Martinique est complexe et multifactorielle. Plusieurs éléments peuvent contribuer à l'augmentation du nombre de personnes vivant dans la pauvreté en 2024 : La Martinique, en tant que région ultrapériphérique de l'Union Européenne, peut être affectée par des fluctuations économiques, une dépendance à des secteurs comme le tourisme et l'agriculture, ainsi que par des coûts de la vie très élevés. Le taux de chômage, particulièrement chez les jeunes, peut redoubler les conditions de pauvreté. Si le marché de l'emploi ne parvient pas à s'améliorer, cela pourrait entraîner une augmentation du nombre de personnes en situation précaire. Les coûts élevés des biens de consommation, des logements et des services peuvent rendre difficile la vie quotidienne pour de nombreux ménages. Les inégalités entre différentes classes sociales et zones géographiques peuvent également jouer un rôle dans l'accès à l'éducation, à la santé et à l'emploi, ce qui peut maintenir ou aggraver la pauvreté. Les actions gouvernementales et les politiques sociales mises en place pour aider les populations vulnérables sont cruciales. Une absence de soutien adéquat peut aggraver la situation. Les répercussions économiques et sociales de la pandémie du COVID-19 continuent d'affecter de nombreuses communautés, avec des conséquences sur l'emploi et les revenus. Pour une analyse plus approfondie et des solutions potentielles, il serait utile de se référer à des études spécifiques et à des données récentes sur la situation socio-économique en Martinique. Des initiatives locales et des programmes d'aide pourraient également être essentiels pour lutter contre cette problématique. Les laïcs collaborent souvent avec l'Église ou des organisations religieuses pour mettre en œuvre des projets de charité. Cette collaboration permet de combiner les ressources et les compétences pour un impact plus important. En tant qu'agents de changement, les laïcs ont un rôle dans l'éducation et la transmission des valeurs de charité aux générations futures. Par leur exemple et leur engagement, ils inspirent d'autres à agir pour le bien commun. Les laïcs peuvent apporter des approches nouvelles et créatives pour résoudre des problèmes sociaux. Leur diversité d’expériences et de compétences enrichit les initiatives caritatives et encourage des solutions innovantes. En somme, le rôle des laïcs dans la charité est crucial pour bâtir des familles, des communautés solidaires. Ils sont des acteurs de changement, des porte-voix des exclus et des bâtisseurs de liens sociaux. Où en est la pauvreté en Martinique ? Vivre la charité en Martinique, comme ailleurs, implique plusieurs dimensions qui touchent à la solidarité, à l'entraide et à l'engagement communautaire. Nous vous proposons 7 pistes pour incarner cette valeur dans la vie quotidienne : S'engager dans des associations qui œuvrent pour des causes sociales, environnementales ou culturelles en Martinique. Cela peut inclure des actions pour aider les personnes en difficulté, la protection de l'environnement ou le soutien aux jeunes. Participer et contribuer à des collectes de vêtements, de nourriture ou de fournitures scolaires pour les personnes dans le besoin. De nombreuses organisations locales organisent régulièrement des événements pour récolter des dons. Organiser des collectes dans votre quartier ou avec des amis peut être très efficace. Offrir son temps, le bénévolat est une manière directe de vivre la charité. Offrir de son temps pour aider dans des maisons de retraite ou des écoles peut avoir un impact significatif. Vivre la charité en Martinique  La pauvreté en Martinique  LE SERVICE DE LA CHARITÉ « POTO MITAN » DANS LA VIE DE L’EGLISEDOSSIER

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 17 La Pastorale de la  Charité et de Diaconie  en Martinique La Pastorale de la Charité en Martinique fait partie des initiatives de l'Église catholique pour répondre aux besoins sociaux et spirituels de la population. Elle se concentre sur l’accompagnement des plus démunis, le soutien aux familles en difficulté, et la promotion de la justice sociale. Cela peut inclure des actions telles que l’aide alimentaire, le soutien psychologique, et des programmes d’éducation. En Martinique, comme dans d'autres régions, la Pastorale de la Charité peut également s'associer à diverses organisations locales, caritatives ou communautaires pour maximiser son impact. Les bénévoles jouent un rôle essentiel dans ces initiatives, apportant leur temps et leurs compétences pour aider les autres. Choisir d'acheter des produits locaux ou émettre du commerce aide à soutenir équitablement les producteurs locaux et à encourager une économie solidaire. La charité commence souvent par des gestes simples au quotidien. Être à l'écoute des besoins de ses voisins ou amis et offrir son aide peut créer un fort lien de solidarité. Parfois, offrir une oreille attentive ou un conseil peut être tout aussi précieux qu'un don matériel. Partager des informations sur les enjeux sociaux et environnementaux peut encourager d'autres à s'engager et à agir pour le bien de la communauté. Assister à des événements culturels ou des fêtes locales peut renforcer les liens communautaires et favoriser un esprit d'entraide. En intégrant ces pratiques dans notre vie quotidienne, nous pourrons contribuer activement à la charité et au bien-être de notre communauté en Martinique. Des Associations et Organismes liés à l’Eglise en Martinique proposent de mettre en pratique Mt 25, 34-40. La Martinique, île des Caraïbes et département d'outre-mer français, est souvent perçue comme un havre de paix et de beauté naturelle. Cependant, derrière cette image idyllique se cache une réalité complexe concernant la situation des migrants. La question migratoire en Martinique soulève des enjeux sociaux, économiques et politiques qui méritent d'être examinés de près. La Martinique est à la fois un point de passage et une destination pour de nombreux migrants. Provenant principalement d'autres îles des Caraïbes, ces personnes cherchent souvent à fuir la pauvreté, les catastrophes naturelles ou les instabilités politiques. La proximité géographique et les liens historiques entre ces territoires font de la Martinique un lieu d'accueil naturel pour ceux qui aspirent à une vie meilleure. Les migrants en Martinique font face à des conditions de vie souvent précaires. Beaucoup d'entre eux se retrouvent dans des situations d'insécurité économique, avec un accès limité à l'emploi et aux services sociaux. La barrière de la langue, les différences culturelles et le manque de reconnaissance des qualifications professionnelles compliquent leur intégration dans la société martiniquaise. Les associations locales jouent un rôle crucial dans l'accompagnement de ces personnes. Elles offrent des services d'aide juridique, des cours de langue et des programmes d'insertion professionnelle. Cependant, ces initiatives sont souvent confrontées à des ressources limitées et à un manque de soutien institutionnel. La Martinique a l'opportunité de devenir un modèle de solidarité et d'accueil dans la région caraïbe. En travaillant ensemble, les acteurs institutionnels, associatifs et citoyens peuvent contribuer à bâtir une société plus inclusive, où chaque individu, quel que soit son parcours, peut trouver sa place et s'épanouir. La Pastorale de la Charité à travers son réseau associatif a besoin de chacun de nous pour faire en sorte que la Martinique garde son caractère de terre d’accueil. La Pastorale de la Charité a besoin de chacun d'entre nous. Si vous cherchez des informations précises ou des ressources spécifiques sur la Pastorale de la Charité et de la Diaconie en Martinique, n'hésitez pas à visiter le site Web de notre Diocèse (https://martinique.catholique.fr/) L’exemple de l’accueil des migrants Pierre Valey, Diacre, Responsable du Comité Diocésain de la Solidarité et de la Charité (CDSC) ■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 68918 ? Question AN TJÈ LÉGLIZ-LA Comment la paroisse du Lamentin a-t-elle vécu les célébrations des 1 er et 2 novembre 2024 ? ‘‘ EEM :  Bonjour  Josette,  quel  était  le  Maître  mot  de  la  célébration  de  la  Toussaint ?  Josette : “Heureux… Réjouissez-vous,  soyez dans l’allégresse” », nous dit  Jésus dans l’Évangile des Béatitudes  (Mt 5, 1-12a). Voilà ce qui a marqué  l’ambiance liturgique rehaussée par la  décoration florale, les ornements blancs,  des textes et chants liturgiques laissant  éclater la joie. Tout dans la liturgie de  cette solennité nous invitait à la fête, à  l’allégresse. Les paroissiens du Lamentin,  malgré la météo incertaine, sont venus  nombreux et fervents, en tenue de fête  (majoritairement en blanc), répondant à  l’invitation de l’Église d’honorer tous les  saints, cette foule immense que nul ne peut  dénombrer (Ap 7, 9). EEM : Cette solennité ne concerne-t-elle  que les Saints du Ciel ? Sommes-nous  concernés nous aussi sur cette terre ?  Quel message, le curé a-t-il laissé à ce  propos ?  Josette : Son message se résume en cette  phrase : « Tous appelés à la sainteté » L’Eglise notre Mère a évidemment une  double dimension : invisible et visible.  Ainsi, cette fête ne se limite pas aux  saints dans les cieux. En effet, elle nous  rappelle que nous sommes tous appelés à  la sainteté, que cela n’est point l’apanage  de quelques « super-héros » parvenus au  bout d’un chemin inaccessible au commun  des mortels. Le Père Marcel Crépin l’a  souligné dans son homélie et a rappelé  que la sainteté se vit dans les petits actes  du quotidien : dans un merci, un sourire,  un service accompli par amour. Mais la  sainteté demeure mission impossible si  l’Esprit Saint n’opère en nous.  EEM : Josette,  au  lendemain  de  la  solennité de tous les Saints, nous avons  commémoré tous les défunts. Comment  cette célébration a-t-elle été vécue sur  votre paroisse ?  Josette : Le 2 novembre, nous avons fait  mémoire de tous ceux qui sont morts,  afin de les confier à la tendresse et à la  miséricorde de notre Dieu. En ce jour,  l’Église nous rappelle l’importance de  prier pour ceux qui ont quitté cette vie,  mais qui ont encore besoin de purification  pour entrer pleinement dans la présence  divine. En effet, la prière des vivants peut  soutenir les âmes en chemin, les aidant par  la grâce divine à se libérer de toutes les  attaches terrestres qui empêchent l’union  parfaite avec Dieu. Prier pour les défunts,  c’est vivre un acte de charité et de solidarité  spirituelle. Cette solidarité dans la prière  peut s’exercer non seulement en faveur  des défunts de nos familles, de nos amis  mais aussi pour les âmes du purgatoire,  et particulièrement les plus délaissées,  comme l’ont rappelé deux paroissiennes :  Yolande et Colette.  EEM : Cette commémoration est accom- pagnée  par  la  visite  des  cimetières.  Que  pensez-vous  de  cette  tradition,  Josette et  comment  la  Paroisse  Saint  Laurent l’a-t-elle vécue ?  Josette : La tradition de visiter et  d’illuminer les tombes de nos défunts  demeure vive aux Antilles, et il faut  s’en réjouir. Mais notre culture, nous  le savons, demeure imprégnée de rites  magico-religieux et l’illumination des  tombes n’y échappe pas. Elle a besoin  d’être évangélisée. C’est dans ce sens  que la paroisse a organisé dans l’après- midi, avec les familles de la catéchèse,  les paroissiens (et l’office du tourisme qui  assure une animation au cimetière), un  temps de prière pour les défunts.  Ce temps a commencé par une liturgie à  l’église. L’assemblée s’est ainsi rendue  au cimetière, conduite par le curé et les  servants d’Autel. Après un nouveau temps  de prière et un rappel de la signification  chrétienne des différents rites vécus en  ce lieu, il a procédé à la bénédiction des  tombes. EEM : Merci Josette. Votre dernier mot Josette : Que la célébration de la Toussaint  et de la Commémoration des défunts fasse  grandir en nous le désir du Ciel et la joie  de les retrouver un jour dans la gloire de  Dieu. Amen ! (Texte écrit par Josette Rose,  remis sous forme d’interview par la rédaction)  ■ Nous venons de vivre, le 1 er  et le 2 novembre, la Toussaint et la Commémoration des fidèles  défunts. Dans un même mouvement, nous avons rendu grâce à Dieu pour tous les saints, et nous  avons confié au Christ tous les défunts en attente de la vision béatifique. Dans cette interview, la  rédaction a rencontré Josette de la paroisse Saint Laurent du Lamentin afin de vous faire part de  ces belles célébrations sur cette paroisse. 

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 19 Agenda de l’Archevêque Du 12 au 19 novembre : • Prédication de la retraite monastique à l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes Du 20 au 24 novembre : • Prédication de la retraite des supérieures des soeurs Dominicaines du Saint-Esprit Du 24 au 30 novembre : • Prédication de la retraite monastique à l’abbaye Sainte-Cécile de Solesmes Dimanche 1 er décembre : • 16h : Rencontre diocésaine des chorales à la cathédrale Saint-Louis • 17h30 :Vêpres solennelles à la cathédrale Saint-Louis ASSOCIATION DIOCÉSAINE DE MARTINIQUE Service legs et donations Archevêché de Fort-de-France - 5-7, rue du Révérend Père Pinchon BP 586 - 97207 FORT-DE-FRANCE CEDEX Téléphone : 06 96 310 333 - E-mail : michel.pouch@wanadoo.fr oui, je souhaite recevoir en toute confidentialité votre brochure pour m’informer  sur les possibilités de legs, donations et assurances-vie à l’Association Diocésaine. oui,je  souhaite  être  contacté  pour  un  rendez-vous  au  Service  des  legs  et  donations ou à mon domicile. LÉGUEZ à l’Église catholique L’espérance en héritage DEMANDE D’INFORMATIONS sans engagement de votre part Mes coordonnées  ❏Mme ❏Melle    ❏M. Nom  Prénom Adresse   Code postal Ville  Téléphone E-mail Paroisse  (facultatif) POUR L’ARCHEVÊCHÉ DE MARTINIQUE

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Notre Seigneur Jésus-Christ Roi de l'Univers Dimanche 24 novembre IIl est digne, l'Agneau qui a été immolé, de recevoir puissance, divinité, sagesse, force et honneur. A lui, gloire et puissance dans les siècles des siècles. (Ap 5, 12 et 1,6 – antienne d'ouverture)

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