Dans l’esprit de la Journée mondiale de la jeunesse, que nous célébrons le jour de la solennité du Christ-Roi, Que la charité soit la marque de notre diocèse et de notre vie de chrétien !
SOMMAIRE
- EDITORIAL
- MOT DE L'ÉVÊQUE - "Pauvre Martinique ! "
- ÉGLISE UNIVERSELLE - Message du pape françois pour la IIIe journée Mondiale des Pauvres
- LITURGIE
- VIE DU DIOCESE
- Secours catholique : lutter contre la pauvreté et l'exclusion
- Le travail de deuil et l’espérance chrétienne
- Présentation et commentaire du Message du pape François pour la 39ème Journée Mondiale de la Jeunesse
- Souviens-toi… La tenue traditionnelle à l’honneur dans nos églises
- PAGES JEUNES
- DOSSIER "LE SERVICE DE LA CHARITÉ « POTO MITAN » DANS LA VIE DE L’EGLISE"
- AN TJÈ LÉGLIZ-LA "Comment la paroisse du Lamentin a-t-elle vécu les célébrations des 1er et 2 novembre 2024 ?"
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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR (DEI)
RÉDACTEUR EN CHEF : P. Crépin HOUNZA
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Eglise
en MARTINIQUE
N° 689
REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE – 2,00 €
17 NOVEMBRE 2024
Hommage au père Filopon
Christ Roi : Journée
mondiale des jeunes
8
ème
Journée mondiale des pauvres : :
« Qui fait la charité au pauvre prête à Yahvé…(Pr. 19,17) »
Dossier :
"Le service de la charité
« poto mitan » dans
la vie de l’Eglise"
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2
3
Sommaire
N
ous célébrons la Journée mondiale des Pauvres, le 17
novembre et une semaine après, celle des Jeunes, le 24
novembre 2024, à l'occasion de la solennité du Christ-Roi.
Ces deux Journées, placées si proches l’une de l’autre dans le
calendrier, nous invitent à tourner le regard vers les défis et
les aspirations de notre jeunesse, tout en demeurant sensibles
aux souffrances et aux difficultés qui marquent la vie des plus
vulnérables. Elles nous rappellent à travers le message du Pape
que l’engagement chrétien est inséparable de la prière, de la
solidarité et de l’espérance. Elles nous appellent à être une Église
vivante, à l’écoute des cris de détresse tout autant qu’à l’écoute
des préoccupations de la jeunesse.
La pauvreté demeure une réalité palpable et persistante dans
notre société. Elle touche profondément des familles et des jeunes
qui font face aux incertitudes et aux difficultés du quotidien.
Le monde moderne et contemporain crée de plus en plus de
« nouveaux pauvres » même dans les pays développés et riches.
La Journée mondiale des Pauvres nous invite à renouveler notre
engagement pour les plus démunis, en nous rappelant que chaque
acte de charité envers le prochain est un acte d'amour envers
Dieu. La Pastorale de la charité prend une grande place au cœur
de cette parution pour nous décrire les contours d’une pauvreté
multiple et complexe afin de nous sortir de nos indifférences.
Elle attend l’engagement de tous les baptisés pour tendre la main
à ceux qui souffrent. Le Comité Diocésain de la Solidarité et de
la Charité (CDSC) utilise à juste titre la métaphore de « poto-
mitan » pour montrer la place et l’importance de la charité
dans la vie de l’Eglise. Le Secours Catholique, Saint Vincent
de Paul, le groupe Padre Pio et aussi des associations de Jeunes
se mobilisent avec des bénévoles pour aider et porter assistance
aux personnes fragilisées qui vivent parfois dans des situations
de précarité matérielle, physique, psychologique, morale, sociale.
Dans l’esprit de la Journée mondiale de la jeunesse, que nous
célébrons le jour de la solennité du Christ-Roi, la rédaction
reprend pour les jeunes le message du pape François dont elle
présente les grandes lignes dans une exhortation qui encourage
les jeunes Martiniquais et Martiniquaises à être des pèlerins
missionnaires de la vie et de l’espérance, ayant bras ouverts pour
leurs amis et leurs contemporains.
Notre revue diocésaine rend aussi hommage à la culture
martiniquaise à travers les Journées de la Tenue Traditionnelle
Martiniquaise, une célébration de nos racines et de notre
héritage. La tenue traditionnelle, symbole de notre histoire, est
ici encouragée comme signe de fierté et d’appartenance.
Que la charité soit la marque de notre diocèse et de notre vie
de chrétien !
Bonnes célébrations !
Père Crépin Hounza ■
Journée mondiale des Pauvres ! Journée mondiale des Jeunes !
EDITORIAL
MOT DE L’EVÊQUE
LITURGIE
VIE DU DIOCÈSE
• La Parole Dominicale
• Comment la paroisse du Lamentin
a-t-elle vécu les célébrations
des 1
er
et 2 novembre 2024 ?
• Secours catholique :
lutter contre la pauvreté et l'exclusion
• Le travail de deuil
et l’espérance chrétienne
• Présentation et commentaire
du Message du pape François pour
la 39
ème
Journée Mondiale de la Jeunesse
• Souviens-toi…
• La tenue traditionnelle
à l’honneur dans nos églises
•
Pauvre Martinique !
• Message du pape françois pour
la III
e
journée Mondiale des Pauvres
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EGLISE UNIVERSELLE
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AN TJÈ LÉGLIZ-LA 18
Dossier : LE SERVICE
DE LA CHARITÉ « POTO MITAN »
DANS LA VIE DE L’EGLISE
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EDITORIAL 2
AGENDA DE L'EVEQUE 19
DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR
RÉDACTEUR EN CHEF : père Crépin HOUNZA
MISE EN PAGE – IMPRESSION
Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. 05 96 50 28 28
TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 3
I
nternet ne transmet pas que
des sottises et des fake news !
J’ai reçu cette semaine ce petit
texte qui m’a vraiment plu :
« Un père disait à ses enfants :
"Lorsque vous atteindrez l'âge
de 12 ans, je vous révélerai le
secret de la vie." Le jour où l'aîné
de la famille atteignit cet âge,
il demanda avec une certaine
anxiété à son père de lui dévoiler
ce secret tant attendu. Le père lui
dit alors.
Mon fils, voilà le secret de la
vie : la vache ne donne pas de
lait.
Interloqué par cette réponse,
l'enfant voulut comprendre. "Tu
as bien compris, mon fils : la vache
ne donne pas de lait d'elle-même ;
il faut la traire. Pour ce faire, il est
nécessaire de se lever à 4 heures
du matin, d'aller au champ, de
traverser le fumier de l'enclos,
d'attacher la queue de l'animal,
d'esquiver les coups de pattes,
de s'asseoir sur un tabouret, de
placer un seau sous les pis et de
réaliser soi-même tout le travail…
C'est cela, le véritable secret de la
vie. Si tu ne trais pas la vache, tu
n'obtiendras pas de lait."
Il n’y a pas beaucoup de commen-
taires à ajouter. Cette petite fable
exprime parfaitement ce que la
doctrine de l’Eglise appelle « le
principe de subsidiarité ». Le père
respecte la dignité de son fils en
refusant de traire la vache à sa place.
Car c’est une atteinte à la dignité
d’une personne ou d’un peuple que
de faire à sa place ce qu’il pourrait
faire par lui-même. Les Chinois,
alors qu’ils étaient en grande
pauvreté préféraient mourir de
faim plutôt que de vivre de charité.
Ils disaient : « Ne me donnez pas
du poisson, apprenez-moi à
pêcher ». Ils sont aujourd’hui la
première puissance économique
du monde !
On peut distinguer deux types de
pauvreté :
• La pauvreté de ceux qui savent
que « les vaches ne donnent pas
de lait » ! La vie, les autres, les
circonstances les ont dépouillés,
mais ils ont assez d’espérance et
de détermination pour se battre,
pour prospérer et pour tirer profit
de ce qui est à leur portée.
• Et la pauvreté de ceux qui croient
que « les vaches donnent du
lait » ; ceux qui, anesthésiés,
découragés, blessés, ne savent
plus que tendre la main,
persuadés que les pouvoirs, les
riches ou les autres sont la cause
de leur pauvreté et détiennent
la solution. Ceux-là n’auront pas
assez d’espoir pour s’en sortir, ni
pour saisir les opportunités qui se
présentent. Leur pauvreté est une
chaine intérieure.
Mes “Zanmi”, il me semble que la
Martinique du XXI
ème
siècle est en
train de sombrer dans la seconde
pauvreté. Les richesses naturelles
et humaines ne manquent pas chez
nous. Des immigrés de la Caraïbe
ou de l’Europe viennent chez nous,
parfois bien pauvres et démunis.
Pourtant, animés d’espérance,
ils réussissent à produire des
richesses. Ils trouvent du travail
et finissent parfois par créer eux-
mêmes des emplois. Inversement,
beaucoup de nos compatriotes qui
quittent le pays savent se battre et
s’en sortent remarquablement.
Mais ici, chez nous, il semble que
la plupart ont perdu l’espoir, comme
si une étrange malédiction nous
empêche de « traire nos vaches ».
Même, lorsque l’un d’entre nous
entreprend dans son pays, nous
ne sommes pas tendres avec lui.
On lui en veut.
C’est un problème spirituel. Un
bon médecin fait d’abord un bon
diagnostic. Pour ma part, je ne pense
pas que la solution aux problèmes
du pays vienne d’ailleurs. La solution
vient de nous. C’est une question de
guérison, d’espérance, de solidarité,
de respect de nous-mêmes et de
notre maison commune, d’efforts,
de travail, de solidarité, d’ambition
et de foi.
L’amiral Robert avait interdit le
roman « diab’la » de Joseph Zobel.
Il avait bien raison. Car si nous
avions suivi l’exemple de ce héros
qui se battait pour sa terre sans
attendre des autres, nous serions
tellement plus dignes, plus libres
et plus heureux.
« Sa ki sav sav, sa ki pa sav pa
sav », chantait Eugène Mona.
+ Fr David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France
■
Pauvre Martinique !
! La vie, les autres, les
MOT DE L’ÉVÊQUE
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 6894
EGLISE UNIVERSELLE
C
hers frères et sœurs !
La prière du pauvre s’élève
jusqu’à Dieu (cf. Si 21, 5). En
cette année consacrée à la prière, en
vue du Jubilé ordinaire de 2025, cette
expression de la sagesse biblique est
encore plus appropriée pour nous
préparer à la VIIIe Journée Mondiale
des Pauvres, qui aura lieu le 17
novembre. L’espérance chrétienne
embrasse aussi la certitude que notre
prière parvient à la présence de Dieu ;
mais pas n’importe quelle prière : la
prière du pauvre ! Réfléchissons à cette
Parole et “lisons-la” sur les visages et
dans les histoires des pauvres que nous
rencontrons au cours de nos journées,
afin que la prière devienne un chemin
de communion avec eux et de partage
de leurs souffrances.[…]
En cette année consacrée à la prière,
nous devons faire nôtre la prière des
pauvres et prier avec eux. C’est un défi
que nous devons relever et une action
pastorale qui doit être encouragée.
En effet, « la pire discrimination dont
souffrent les pauvres est le manque
d’attention spirituelle. L’immense
majorité des pauvres a une ouverture
particulière à la foi ; ils ont besoin de
Dieu et nous ne pouvons pas négliger
de leur offrir son amitié, sa bénédiction,
sa Parole, la célébration des Sacrements
et la proposition d’un chemin de
croissance et de maturation dans la foi.
L’option préférentielle pour les pauvres
doit se traduire principalement par
une attention religieuse privilégiée et
prioritaire » […]
Aux pauvres qui habitent nos villes et
qui font partie de nos communautés, je
dis : ne perdez pas cette certitude ! Dieu
est attentif à chacun de vous et il est
proche de vous. Il ne vous oublie pas et
ne pourra jamais le faire. […]
La Journée Mondiale des Pauvres est
devenue un rendez-vous pour chaque
communauté ecclésiale. C’est une
opportunité pastorale à ne pas sous-
estimer, car elle incite chaque croyant
à écouter les prières des pauvres, à
prendre conscience de leur présence
et de leurs besoins. C’est une occasion
propice pour mettre en œuvre des
initiatives qui aident concrètement les
pauvres, mais aussi pour reconnaître et
soutenir les nombreux bénévoles qui
se consacrent avec passion aux plus
démunis. […]
La prière trouve la vérification de son
authenticité dans la charité qui devient
rencontre et proximité. Si la prière ne se
traduit pas par une action concrète, elle
est vaine ; en effet, « la foi sans les œuvres
est morte » (Jc 2, 26). Cependant, la charité
sans la prière risque de devenir une
philanthropie qui s’essouffle rapidement.
« Sans la prière quotidienne vécue avec
fidélité, notre action devient vide, perd
son âme profonde, se réduit à un simple
activisme » (Benoît XVI, Catéchèse, 25
avril 2012). Nous devons éviter cette
tentation et être toujours vigilants avec
la force et la persévérance qui viennent
de l’Esprit Saint qui donne la vie.[…]
En chemin vers l’Année Sainte,
j’exhorte chacun à devenir un pèlerin
de l’espérance, en donnant des
signes tangibles d’un avenir meilleur.
N’oublions pas de chérir « les petits
détails de l’amour » (Exhort. ap. Gaudete
et exsultate, n. 145) : s’arrêter, s’approcher,
donner une petite attention, un sourire,
une caresse, une parole de réconfort…
Ces gestes ne s’improvisent pas, mais
exigent une fidélité quotidienne, souvent
cachée et silencieuse, mais rendue forte
par la prière. […]
Nous sommes appelés en toute
circonstance à être amis des pauvres, en
suivant les traces de Jésus qui, le premier,
s’est montré solidaire des derniers. Que
la Sainte Mère de Dieu, Marie Très Sainte,
qui en apparaissant à Banneux nous
a laissé le message à ne pas oublier :
« Je suis la Vierge des pauvres », nous
soutienne sur ce chemin. À elle, que Dieu
a regardée pour son humble pauvreté,
accomplissant de grandes choses par
son obéissance, nous confions notre
prière, convaincus qu’elle s’élèvera vers
le ciel et sera entendue.
Rome, Saint-Jean-de-Latran, 13 juin 2024,
Mémoire de Saint Antoine de Padoue, Patron
des pauvres.
François
■
La prière du pauvre s’élève jusqu’à Dieu
(cf. Siracide 21, 5)
MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA
III
e
Journée Mondiale des Pauvres
XXXIIIXXXIII
e
Dimanche du Temps Ordinaire - 17 novembre 2024 Dimanche du Temps Ordinaire - 17 novembre 2024
Page 5
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 55
Dimanche 17 novembre 2024
laP Parole DDominicale
33
ème
Dimanche du Temps Ordinaire - Année B
Prière
En cette fin d'année liturgique B, je me
tourne vers toi, Seigneur, pour te remercier
de tout mon être, pour les merveilles
accomplies en ma vie. Pardon aussi
Seigneur, pour les gaspillages et pour la
légèreté avec laquelle j'accueille, parfois,
ta Parole.
Introduction
Les lectures de ce dimanche sont
profondément liées et reposent sur
un thème central : la fin des temps.
Les injustices, les persécutions, les
cataclysmes, les guerres, les crises
multiformes et la mort qui alimentent
l'actualité, nous rappellent que nous
sommes réellement fragiles et finis. Seule
la Parole du Christ ne passera jamais.
Points de réflexion
➊ Notre vie, profondément marquée
par le péché, est un véritable fleuve très
mouvementé : maladie, méchanceté,
affrontements, trahison, en constituent
les tragiques facettes telles que le prophète
Daniel le décrit, dans la première lecture
de ce dimanche. Et ce, sous le sanguinaire
règne d’Antiochus Épiphane. Malgré
l'infidélité opportuniste et calculatrice de
certains Juifs, beaucoup de fils et filles
d’Israël déterminés, ont tenu bon et
ferme jusqu'au bout. Cependant,
l'Armée céleste dont Saint-Michel
est le chef de bataillon, demeure la
puissance de feu et de terreur, pour
chaque enfant fidèle de l'Unique
Dieu. Au milieu des humiliations
et des misères d'un peuple il y a
toujours, la main toute-puissante
et délivrante de Dieu qui sauve
toujours ceux et celles qui croient
réellement en lui, et crient vers lui.
➋ Dieu seul est notre refuge et notre
joie inébranlables. C'est bel et bien ce
que le psaume 15, de ce dimanche, nous
garantit : aucun roi, aucun empereur,
ni aucun président de la République,
ne peut sécuriser, pacifier et combler
durablement notre vie. Il n'y a que le
Seigneur, et lui seul, sur qui il nous faut
absolument compter 24h sur 24h. Lui qui
doit être notre "partage et notre coupe". Ce
que nous célébrons d’ailleurs à chaque
Eucharistie. L’Eucharistie est la victoire
unique et implacable du sacrifice suprême
de Jésus sur nos péchés, et sur tous nos
ennemis, tel est le cœur de la Lettre aux
Hébreux en deuxième Lecture.
➌ Jésus, le Nazaréen, est l'authentique Fils
de l'Homme déjà venu à nous, qui est au
milieu de nous, et qui reviendra à la fin des
temps : c'est le beau message de la brûlante
espérance de l’Évangile de ce dimanche.
Jésus reprend et assume merveilleusement
en sa personne, l'expression de Fils de
l'Homme empruntée au prophète Daniel.
Jésus, le Nazaréen, est l'unique et véritable
forteresse de notre espérance quelles
que soient les pluies de malheurs qui
ponctuent nos vies quotidiennes. En
annonçant, dans l'Évangile de ce dimanche,
que son retour sera précédé de guerres,
de l’obscurcissement et de l'ébranlement
des puissances célestes, des détresses et
des horreurs de toute sorte, Jésus tient
à nous rappeler le caractère passager,
éphémère de tout le créé. C'est, d’ailleurs,
cette formidable et explosive assurance
que la parabole du figuier nous re/donne.
Je dialogue avec Jésus
Seigneur Jésus, apprends-moi à te faire
davantage confiance en ce temps particulier
de crises où les guerres, les injustices, les
violences, "les structures de péchés", les
inondations et les ouragans sèment le
chaos, la terreur et la mort.
Apprends-moi à ne jamais me laisser
prendre en otage par le Goliath
de l’affolement, celui du désespoir, de la
révolte contre Dieu et celui de l'abandon
de toute pratique religieuse.
Résolution
• Combattre les paroles poisons et
démobilisatrices de ceux et celles qui
soutiennent qu'il n'y a aucune vie après
la mort, mais plutôt le néant.
• Malgré les crises multiples et les
déceptions, il importe de faire
de chaque jour une occasion
propice de préparation sereine et
de marche résolue vers la
rencontre avec le Christ qui
reviendra à la fin des temps, en
le servant sans relâche, auprès
de mes frères et sœurs.
Père Albert Ogougbé
Paroisses de Trinité et Tartane■
Daniel 12,1-32 • Psaume 15 (16) • Hébreux10,11-14,18 • Marc13,24-32
LITURGIE
Daniel le décrit, dans la première lecture
de ce dimanche. Et ce, sous le sanguinaire
règne d’Antiochus Épiphane. Malgré
de ce dimanche. Et ce, sous le sanguinaire
règne d’Antiochus Épiphane. Malgré
de ce dimanche. Et ce, sous le sanguinaire
l'infidélité opportuniste et calculatrice de
certains Juifs, beaucoup de fils et filles
d’Israël déterminés, ont tenu bon et
ferme jusqu'au bout. Cependant,
l'Armée céleste dont Saint-Michel
est le chef de bataillon, demeure la
puissance de feu et de terreur, pour
et des misères d'un peuple il y a
toujours, la main toute-puissante
et délivrante de Dieu qui sauve
toujours ceux et celles qui croient toujours ceux et celles qui croient
réellement en lui, et crient vers lui.
Résolution
• Combattre les paroles poisons et
démobilisatrices de ceux et celles qui
soutiennent qu'il n'y a aucune vie après
la mort, mais plutôt le néant.
• Malgré les crises multiples et les
déceptions, il importe de faire
de chaque jour une occasion
propice de préparation sereine et
de marche résolue vers la
rencontre avec le Christ qui
reviendra à la fin des temps, en
le servant sans relâche, auprès
de mes frères et sœurs.
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 6896
Aide alimentaire : première
demande exprimée par les
familles
E
n 2023, la Délégation de
Martinique est venue en aide
à 961 ménages différents
(3325 personnes différentes). 10% de
ces ménages sont des couples avec
enfants, 3% des couples sans enfants,
58% de ménages monoparentaux et
29% de personnes seules. 19% des
chefs de famille sont des retraités, 2%
des salariés et 79% des demandeurs
d’emploi. 95% des ménages reçus vivent
au-dessous du seuil de pauvreté dont
74% en situation d’extrême pauvreté.
L’aide alimentaire vient en tête de
toutes les demandes exprimées.
Dans un contexte de dégradation de
la situation économique (cherté de la
vie, augmentation des prix), la précarité
alimentaire s’est considérablement
aggravée. La précarité alimentaire
traduit une « situation dans laquelle
une personne ne dispose pas d’un accès
garanti à une alimentation suffisante
et de qualité, durable, dans le respect
de ses préférences alimentaires et de
ses besoins nutritionnels ». La première
cause de la précarité alimentaire est
l’insuffisance des ressources financières.
27% de la population martiniquaise vit
sous le seuil de pauvreté.
Les conséquences de la précarité
alimentaire sont nombreuses tant sur
la santé physique que sur le bien-
être psychologique et l’inclusion
sociale. Les enfants et les personnes
âgées demeurent des populations
particulièrement vulnérables. En
effet, les liens sont établis entre les
carences alimentaires chez l’enfant et
les difficultés d’apprentissage scolaire.
Quant aux aînés, la dénutrition gagne
du terrain.
Cependant, la demande alimentaire
n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Dans les 16 permanences d’accueil,
les bénévoles se rendent rapidement
compte que les situations sont plus
complexes. La réponse à la précarité
alimentaire est la porte d’entrée à un
accompagnement global prenant en
compte toutes les dimensions de la
personne.
Notre réseau accompagne les familles,
selon quatre grands axes : l’accès à une
alimentation digne, l’accompagnement à
la parentalité, l’accès aux droits, l’accueil
fraternel.
Pour permettre un accès digne à
l’alimentation, le Secours Catholique
a mis en place trois épiceries sociales,
un dispositif d’Aide Alimentaire
Contractualisée, un dispositif d’Aide
Alimentaire d’Urgence et trois jardins
solidaires.
Pour accompagner la parentalité, fidèle
à l’injonction de Mgr Jean Rodhain
(« refaites des familles solides, c’est la
solution à 100 problèmes »), la délégation
propose des groupes de parole, des
Vacances en Famille, des activités pour
les séniors ainsi qu’un accompagnement
des jeunes.
Afin de faciliter l’accès aux droits, en
complément des accompagnements
individualisés, un atelier de lutte contre
l’illettrisme et l’illectronisme a été mis en
place au Robert, et un Café Connecté a
ouvert ses portes aux Terres Sainville.
Quant à l’Accueil Fraternel, son objectif
est double : accueillir comme un frère et
Secours catholique :
Secours catholique :Secours catholique :Secours catholique :Secours catholique :Secours catholique :
VIE DU DIOCÈSE
Le Secours Catholique a publié le jeudi 14 novembre son rapport
sur l’état de la pauvreté en France. Cette analyse de la pauvreté
s’appuie sur les données collectées en 2023 par les acteurs de
terrain et permet de donner un éclairage sur la situation des
personnes les plus précaires en France. Pour son rapport 2024,
au-delà des contours d’une pauvreté multiple et complexe, qui
caractérise l’exclusion d’aujourd’hui, l’association alerte sur la
dégradation du niveau de vie des plus pauvres et la difficulté à
accéder à la protection sociale face à la dématérialisation des
démarches administratives. Le passage au tout numérique avec
ses incompréhensions, blocages, bugs et contentieux s’est traduit
par une déshumanisation, un accroissement des inégalités et une
augmentation du non-recours aux prestations sociales.
Le Secours Catholique a publié le jeudi 14 novembre son rapport
lutter contre la pauvreté et l'exclusion
Page 7
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 7
permettre à l’autre de découvrir la source
de cette fraternité par l’accompagnement
spirituel. Dans le cadre d’activités
conviviales, les bénévoles prennent le
temps de rencontrer les personnes en
valorisant leurs talents et en portant
attention à leur dimension spirituelle.
Au-delà du pain et d’un toit, tout être
humain a besoin d’écoute, de participer,
d’aimer et de se sentir aimé, d’être
reconnu tel qu’il est avec ses talents
propres, son expérience de vie. La
confiance reçue de l’autre, de Dieu, est
ce qui permet de tenir dans la souffrance.
Sans elle, la vie s’effondre. « Si je n’existe
pour personne, je suis mort ».
« Rayonner la charité
chrétienne » : une mission
confiée par l’Église…
Le Secours Catholique Caritas France
est une association Loi 1901 à but non
lucratif, reconnue d’utilité publique.
De par ses statuts, il entend apporter,
partout où le besoin s'en fera sentir,
à l'exclusion de tout particularisme
national ou confessionnel, tout secours
ou toute aide directe ou indirecte, morale
ou matérielle, quelles que soient les
options philosophiques ou religieuses
des bénéficiaires. Service d’église au
service de l’Église, sa mission est de
« rayonner la charité chrétienne ». Le
31 mars 2023, à Lourdes, la Conférence
des Évêques de France (CEF) a défini les
contours de cette mission :
« La Conférence des évêques encourage
le Secours Catholique à poursuivre la
mise en œuvre de la doctrine sociale de
l’Église... Elle l’invite à continuer sa marche
au cœur du mouvement de l’écologie
intégrale … Elle l’incite à renforcer son
travail de recherche, particulièrement
sur la pédagogie de la charité à partir
des plus pauvres… Souhaitant que
les communautés chrétiennes soient
toujours plus attentives aux plus
pauvres, elle encourage le SCCF et les
paroisses à agir en communion. Elle
convie le SCCF à agir en complémentarité
avec les mouvements et services d’Église
et en partenariat avec les acteurs de la
société civile ».
… Car, pour le chrétien, la
charité n’est pas une option.
Le mot « charité » semble tomber en
désuétude. Il est volontiers remplacé par
des vocables du domaine de l’assistance
sociale. Il y a beaucoup d’initiatives
solidaires dans les paroisses, mais il y a
le risque que le souci de la charité soit
une chapelle latérale dans l’église, un
peu à l’écart, en un lieu où ce qui se passe
ne peut pas concerner l’ensemble de
l’assemblée, ou qu’il soit sous-traité c’est-
à-dire confié à "professionnels". Or, la
charité concerne chaque chrétien. Dans
son encyclique Deus caritas est, Benoît
XVI rappelle que « La nature profonde
de l’Église s’exprime dans une triple
tâche : annonce de la Parole de Dieu,
célébration des sacrements, service de la
charité. La charité n’est pas pour l’Église
une sorte d’activité d’assistance sociale
qu’on pourrait laisser à d’autres, mais
elle appartient à sa nature ». Pour le Pape
François, « la charité est le cœur de la vie
de l’Église ».
Le Secours Catholique a
besoin de tous et de chacun
car il doit faire face à une
forte baisse de ses ressources.
Pour mener à bien ses actions, la
Délégation de Martinique s’appuie sur
ses ressources humaines et financières.
La crise sanitaire a provoqué une forte
baisse des effectifs (moins 40%). Le réseau
s’appuie aujourd’hui sur 320 bénévoles
accompagnés par 6 salariés. S’agissant
des ressources financières, 85% des
moyens proviennent des dons et legs
des particuliers et 15% des subventions.
Depuis 2022, nous assistons à une baisse
des dons et des subventions, alors que
le coût de la vie a fortement augmenté,
ce qui impacte le développement des
actions.
Comment aider le Secours
Catholique ?
Premièrement, en donnant à l’association
les moyens financiers nécessaires. Le
week-end des 16-17 aura lieu la grande
Collecte Nationale du Secours Catholique.
Une seconde quête sera organisée dans
toutes les paroisses de Martinique, des
enveloppes seront remises aux fidèles.
Chaque don comptera.
Deuxièmement, en faisant connaître les
actions du Secours Catholique autour
de soi (parents, amis, voisins, collègues),
par le bouche-à-oreille, via les réseaux
sociaux.
Troisièmement, en donnant le temps qu’il
est possible de donner au service du frère.
Alfred Nourel■
Journée apprenante aux Anses d'Arlet
Journée de la Fraternité avec les Young CaritasJournée de la Fraternité avec les Young CaritasJournée de la Fraternité avec les Young Caritas
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 6898
et l’espérance chrétienne
Le travail de deuil
La mort est un sujet qui nous concerne tous même si parfois nous la mettons à distance.
Comment l'aborder de manière sereine ? Comment l'apprivoiser ? Quelle Espérance
pouvons-nous avoir en tant que chrétiens ?
C
ommunément, la mort est
définie comme étant la
cessation de la vie biologique.
Néanmoins, qu’en est-il de l’homme ?
Quelle représentation a-t-il de la mort ?
Quelle expérience fait-il de la mort ?
Comment fait-il son deuil ? Le constat
que nous faisons, c’est que l’homme a
un rapport différent à la mort par rapport
aux autres êtres vivants. Ceci nous amène
à nous interroger sur le sens de la vie
et à un questionnement métaphysique
propre à l’humain : d’où venons-nous ?
Quel est le but de notre vie sur la terre ?
Où allons-nous ?
La mort surprend toujours, surtout quand
il s’agit de la perte d’un être cher. Tant
que l’on n’est pas concerné directement,
elle est à distance, mise à distance. Mais
quand il s’agit d’un proche, nous en
faisons l’expérience dans notre psyché,
dans notre âme et notre cœur. La perte
d’un être cher nous fait faire
l’expérience du chagrin, voire même
de la dépression quand la mort de
cet être cher n’est pas « digérée »,
acceptée. En effet, c’est toujours
très difficile d’accepter la mort,
qui peut être vécue de manière
tragique, comme un malheur
insurmontable. Et le processus de
deuil devient compliqué, car c’est
le choc, l’état de sidération, surtout
quand cette mort arrive sans crier gare, de
manière impromptue. Émotionnellement,
le deuil est une grande souffrance
intérieure. Cependant, le deuil est
une réaction douloureuse, naturelle
et nécessaire suite à la perte d’un être
cher. Faire son deuil, c’est accepter le
caractère irréversible de la situation,
c'est-à-dire accepter la réalité de la mort
du proche. Réagir à la perte consiste en
un ajustement, une réadaptation à la
situation nouvelle.
Le travail de deuil se fera plus ou moins
en fonction du lien de parenté avec le
défunt, mais également de la capacité à
rebondir de l'endeuillé, des ressources
internes qu’il a pour donner du sens à
l’évènement. Tout dépendra également
du soutien qu’il aura de son entourage.
Traditionnellement, le travail de deuil se
faisait essentiellement avec l’entourage
proche qui vient soutenir, encourager.
Cette aide se concrétise autour de la
veillée (traditionnellement avec des
conteurs qui animaient, pour faire tomber
le poids de l’évènement en mettant de
l « ambiance » par un hommage au
défunt), de la cérémonie funéraire, des
neuf jours de prière pour le défunt et la
messe de sortie qui se terminait par un
repas familial. Aujourd’hui, la tendance
est de ne plus faire de veillée à la maison,
mais dans une maison funéraire, et dans
certains cas de ne pas faire de veillée tout
simplement.
En effet, aujourd’hui, le contexte sociétal
a fait changer les comportements, et
les personnes endeuillées se trouvant
plus isolées, éprouvent le besoin d’être
soutenues, accompagnées dans la gestion
de cette épreuve qui est une blessure. C’est
pour cela que de plus en plus, elles vont
consulter un psychologue pour les aider
à élaborer sur cette perte, dépasser
la blessure et l’accepter. Elizabeth
Kübler-Ross, psychiatre américaine,
soulignait qu’il y a cinq étapes dans
le travail de deuil : le déni, la colère,
le marchandage (avec la mort), la
dépression et l’acceptation. Ce travail
de deuil se fera plus ou moins bien en
fonction de ses ressources personnelles.
Pour le chrétien, la mort n’est pas la fin
VIE DU DIOCÈSE
elle est à distance, mise à distance. Mais
quand il s’agit d’un proche, nous en
faisons l’expérience dans notre psyché,
dans notre âme et notre cœur. La perte
d’un être cher nous fait faire
l’expérience du chagrin, voire même
insurmontable. Et le processus de
deuil devient compliqué, car c’est
le choc, l’état de sidération, surtout
quand cette mort arrive sans crier gare, de
les personnes endeuillées se trouvant
plus isolées, éprouvent le besoin d’être
soutenues, accompagnées dans la gestion
de cette épreuve qui est une blessure. C’est
pour cela que de plus en plus, elles vont
consulter un psychologue pour les aider
à élaborer sur cette perte, dépasser
la blessure et l’accepter. Elizabeth
Kübler-Ross, psychiatre américaine,
soulignait qu’il y a cinq étapes dans
le travail de deuil :
le marchandage (avec la mort), la
dépression et l’acceptation.
de deuil se fera plus ou moins bien en
fonction de ses ressources personnelles.
Pour le chrétien, la mort n’est pas la fin
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 9
L'Association Martiniquaise des Aidants Familiaux (AMAF), soutenue par l'Agence Régionale de Santé,
lance le programme "Répit et Ressources pour Jeunes Aidants"destiné aux jeunes de 15 à
25 ans qui s'occupent régulièrement d'un proche malade, en situation de handicap ou en perte d'autonomie.
Être un jeune aidant, c’est apporter du soutien à un parent, un frère,
une sœur ou tout autre proche en difficulté, que ce soit à travers
des soins, de l'accompagnement, ou des tâches domestiques. Ces
jeunes, souvent invisibles, jonglent entre leurs responsabilités et
leur propre vie personnelle et scolaire.
Le programme "Répit et Ressources" leur offre l'opportunité
de prendre du temps pour eux, avec des journées dédiées au
bien-être, à la gestion du stress, aux activités physiques et à la
rencontre d’autres jeunes aidants pour échanger et partager leurs
expériences. Des sorties culturelles et des moments de détente
sont également au programme.
Vous connaissez un jeune aidant ou vous êtes vous-même
concerné ? Contactez-nous dès maintenant pour vous
inscrire et offrir à ces jeunes l’opportunité de souffler et de se
ressourcer.
Contact : 0696 94 51 42
Email : asso.amaf972@gmail.com
Formulaire d'inscription :
Retrouvez toutes les informations sur le QR code du flyer.
Programme "Répit et Ressources pour Jeunes Aidants"
COMMUNIQUÉCOMMUNIQUÉ
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 9
, c’est apporter du soutien à un parent, un frère,
une sœur ou tout autre proche en difficulté, que ce soit à travers
des soins, de l'accompagnement, ou des tâches domestiques. Ces
jeunes, souvent invisibles, jonglent entre leurs responsabilités et
leur offre l'opportunité
, avec des journées dédiées au
bien-être, à la gestion du stress, aux activités physiques et à la
rencontre d’autres jeunes aidants pour échanger et partager leurs
expériences. Des sorties culturelles et des moments de détente
Vous connaissez un jeune aidant ou vous êtes vous-même
Contactez-nous dès maintenant pour vous
et offrir à ces jeunes l’opportunité de souffler et de se
de l’homme. Après la mort, ce n’est pas le
néant. La mort est un passage, la porte qui
conduit à la rencontre avec Le Seigneur, à
la Vie Eternelle. Sainte Thérèse de l'enfant
Jésus disait à sa mort : « Je ne meurs pas,
j’entre dans la Vie ». Et comme avec le
Cantique des cantiques 3,4, nous pourrons
affirmer, revêtus de l’habit de noces, qu’est
l’amour : « J’ai rencontré celui que mon
cœur aime ».
La promesse de Jésus de la Vie Eternelle
nous amène à réfléchir sur notre manière
d’être, notre projet de vie, le but de notre
vie. Désirons-nous le Ciel ? Le Ciel est-il
notre priorité ? Notre essentiel ? Ou pour
nous, la mort, c’est le néant. Et dans ce cas,
« an ba latè pa ni plézi
1
», profitons-en au
maximum en s’adonnant à l’hédonisme.
Mais ne l’oublions pas : « le jour du
Seigneur vient comme un voleur dans la
nuit » (1Th.5,2).
Aborder la question de la mort nous
amène donc à réfléchir sur le sens de la
vie qui conditionne notre comportement
ici-bas. Accueillir Dieu dans son histoire
de vie, Lui qui a pris notre humanité pour
nous donner sa vie divine, c’est intégrer
la mort comme un passage vers la Vie
avec Dieu, vers la communion Éternelle,
les Béatitudes Éternelles. Si donc, notre
désir est le Ciel, ce désir doit conditionner
notre vie, en vivant de la vie de Dieu,
celle qu’il nous donne par son Esprit au
baptême pour vivre en enfants de Dieu,
libres et épanouis. La mort n’est donc pas
un malheur, mais elle est accompagnée de
l’espérance de l’immortalité : « En effet,
nous ne mourons pas, mais nous serons
transformés…il faut en effet que cet être
périssable que nous sommes revête ce qui
est impérissable ; il faut que cet être mortel
revête l’immortalité… » (1Cor15,51-57).
En somme, même si la séparation avec nos
proches est difficile, notre espérance, c’est
que nous les reverrons dans l’Éternité
bienheureuse. La foi étant une ressource
personnelle, elle permet à l’endeuillé de
mieux assumer cette expérience en lui
donnant du sens : la vie après la mort
avec DIEU et la rencontre avec l’être cher.
C’est l’espérance chrétienne. Saint Paul le
souligne : « Frères, nous ne voulons pas
vous laisser dans l’ignorance au sujet de
ceux qui se sont endormis dans la mort ; il
ne faut pas que vous soyez abattus comme
les autres, qui n’ont pas d’espérance. Jésus,
nous le croyons, est mort et ressuscité ;
de même nous le croyons aussi, ceux
qui se sont endormis, Dieu par Jésus, les
emmènera avec lui ». (1 Th 4,13-18) Et
Léon Robichaud confirme : « Pour qui a
la foi, l’espérance fait surface et devient
une disponibilité à l’avenir ».
Et nous pouvons conclure avec ces
paroles de Jésus : « La volonté de mon
Père est que celui qui voit le Fils et croit
en Lui ait la vie éternelle ; et Moi, je le
ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,37-
40), et « celui qui croit en Moi ne mourra
jamais » (Jn11,25-26).
Tony Allaguy-Salachy, Diacre, psychologue ■
1
Sous la Terre, il n'y pas de plaisir (Il faut profiter
de chaque jour que la vie nous offre).
Page 10
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 68910
Présentation et commentaire du Message du pape François
pour la 39
ème
Journée Mondiale de la Jeunesse
Dimanche 24 novembre 2024
VIE DU DIOCÈSE
La Journée mondiale de la jeunesse est bien prévue pour le 24 novembre 2024, en la solennité
du Christ Roi de l’Univers. A cette occasion, le Pape François, comme à l’accoutumée, envoie
un message à la jeunesse mondiale que nous pouvons intituler :
Être Jeune, c’est être pèlerin
de la vie et de l’espérance.
E
n effet, suite au thème de l’année
dernière en préparation au jubilé
de 2025 qui est : “Joyeux dans
l’Espérance” (Cf. Rm. 12,12), le Pape
François rebranche la jeunesse à cette
espérance en partant du prophète Isaïe :
“Ceux qui espère dans le Seigneur (...)
marchent sans se fatiguer”. Si la jeunesse
est la fine fleur de l’espérance d’un
peuple, d’une Nation, et si elle est l’(a)
venir de l’histoire, elle est la tranche d’âge
sociétal qui met tout en marche par son
énergie, sa vigueur et son impétuosité.
Jeunesse martiniquaise, ce message est
donc à toi. Car tu es la marche en avant,
la marche d’espérance de notre Belle
Île. Le Pape nous fait ainsi comprendre
que notre monde et nos sociétés sont
marqués par “des situations dramatiques
qui engendrent le désespoir et nous
empêchent à envisager l’avenir avec un
esprit serein.” Et ce sont souvent vous les
jeunes qui payez “ le plus lourd tribut”
de toutes ces réalités destructrices.
Cependant, vous en êtes la solution. Il
suffit de prendre la route que Dieu ouvre
devant vous. “Il vous invite à la parcourir
avec joie et espérance” en prenant ainsi
le chemin de l’espérance de la vie afin
de réaliser les divers défis qui se posent
à nos sociétés.
En effet, le Pape nous montre que “la vie
est un pèlerinage, un voyage qui nous
pousse à nous dépasser, un voyage à la
recherche du bonheur, et la vie chrétienne
en particulier est un pèlerinage vers Dieu,
notre Salut et la plénitude de tout bien.”
(n° 1) Ce pèlerinage, ce chemin de vie,
n’est pas seulement pour relever les
défis matériels, car notre âme a besoin
de transcendance. Le pape nous avertit
que, lors de ce voyage ou ce pèlerinage
de la vie, la fatigue due aux pressions
sociales, aux angoisses de l’activisme vide
sans satisfaction, peut engendrer en nous
la tristesse et l’ennui. Ceci guette surtout
ceux qui refusent de se mettre en route
et s’installent dans “ leur zone de confort
repliés sur eux-mêmes… derrière un écran
sans jamais se salir les mains.”.
Pour le Pape, la solution à cette fatigue
n’est pas le repos ni l’abandon, mais le fait
de se mettre en route chargé d’espérance
comme de bons pèlerins qui ont une
vision et des objectifs clairs. “Marchez
dans l’espérance ! L’Espérance surmonte
toute fatigue, toute crise et toute angoisse,
en nous donnant une forte motivation
pour avancer, parce qu’elle est un don que
nous recevons de Dieu lui-même.”
Cette espérance est le souffle de victoire
pour relever les défis. Car nous sommes
aussi des “pèlerins dans le désert.” Sur le
chemin de la vie, des moments de crise
de la présence de Dieu peuvent s’imposer
à nous mais ce sont des “occasions de
croissances… des temps de purification
de l’espérance et surtout des fausses
espérances nourries par des illusions.” Le
pape nous rassure que dans ces moments,
Dieu est là comme un Père qui redonne
force et remet en route. En ce sens, le
Saint-Père nous donne en exemple, le
jeune informaticien, tout branché aux
numériques, le Bienheureux Carlo
Acutis (né en mai 1991, mort en 2006
et béatifié le 10 Octobre 2020). Il est la
preuve que nous aussi, jeunes de nos
temps, nous pouvons devenir Saints
en ce monde hyper-informatisé, hyper-
“Ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur marchent sans se fatiguer” (cf. Is 40, 31)
Page 11
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 11
du 17 novembre 2024 – n° 689 11
consumériste, hyper-numérisé.
En fait Acutis, le geek de Dieu,
nous montre que la consolation
et la remise de nos fatigues par
Dieu passe par l’Eucharistie.
Il disait :“L’Eucharistie est
l’autoroute vers le Ciel”. Et le
Pape insiste : “lorsque la fatigue
du voyage vous pèse, revenez
à Jésus” dans l’Eucharistie, à la
messe. C’est là que nous prenons
des forces chaque dimanche pour aller
à “la recherche de la vie sur les traces de
l’amour, à la recherche du visage de Dieu”
comme des touristes devenus pèlerins.
Ne soyons pas uniquement des touristes
de la vie contemplant et admirant les
phases de vie, mais soyons des pèlerins
qui cherchent et découvrent le Visage
de Dieu au cœur de la vie. Ainsi, plutôt
que des selfies touristiques, le pape nous
invite à un voyage intérieur.
De fait, le pèlerinage
jubilaire pour lequel le
Saint-Père propose aux
jeunes de venir à Rome sera
“pour chacun d’entre nous
un moment de rencontre
vivante et personnelle avec
le Seigneur Jésus, Porte
du Salut.” Ce pèlerinage
se veut action de grâce
à travers les louanges, recherche avec
le désir constant de rencontrer Jésus
et repentir avec un regard sur nous-
mêmes pour voir les mauvais chemins
et décider de se convertir. Ainsi la finalité
du pèlerinage est la conversion qui est
le retour dans les bras de Dieu, que l’on
découvre lors du pèlerinage. Le Pape finit
son message et nous rassure que Dieu
a les bras ouverts pour nous étreindre
d’amour et de tendresse et l’Église aussi a
les deux bras ouverts pour nous accueillir.
Partant, vous aussi, vous devenez des
pèlerins missionnaires ayant “les bras
ouverts pour beaucoup de vos amis et
de vos contemporains.” A ce propos, le
Saint-Père invite chacun à donner “ne
serait-ce qu’un sourire, un geste d’amitié,
un regard fraternel, une écoute sincère, un
service gratuit en sachant que, dans l’Esprit
de Jésus, cela peut devenir une semence
féconde d’espérance pour ceux qui le
reçoivent devenant ainsi d'infatigables
missionnaires de la joie.” (n° 4)
Jeune Martiniquaise et Martiniquais,
missionnaire de la Joie et Bras ouverts
de Dieu et de l’Église, le Pape t’encourage
et te donne rendez-vous à Rome en 2025-
2026. Annou alé !
Père Grégoire-Sylvestre Gainsi
Curé de Redoute
■
Mois de novembre, mois de pensée et de prière avec les saints, c’est-à-dire ceux et celles
qui ont fait le choix de vivre sur cette terre en Jésus, de Jésus, avec Jésus et pour Jésus en
essayant d’être autant que possible Eucharistie, dire autrement, don de soi aux autres, motif
de bonheur et d’action pour les autres ; en essayant d’être aussi sacrement, c’est-à-dire
signe visible de Dieu invisible à travers leur pardon accordé, leur sollicitude aux malades,
leur amitié offerte et leur aide à donner du sens à la vie des autres.
M
ois de novembre, c’est
aussi le mois où nous
prions pour nos morts
afin que leurs œuvres sur cette terre
puissent être validées comme des
œuvres d’éternité parce qu’exécutées
avec un cœur doux et humble et fondées
sur l’Amour. Tous sont désormais passés
par le Trône du Roi de Gloire. C’est ce
que nous fêtons en ce dernier dimanche
de l’année liturgique. Au commencement de cette année
liturgique, nous étions invités à abaisser
notre regard vers un Enfant déposé dans
une mangeoire ; au terme du cycle, nous
levons les yeux vers C elui qui vient avec
puissance, le Roi de gloire, le Seigneur des
Seigneurs, le Juge des vivants et des morts.
L’Ange l’avait annoncé à Marie : « Il sera
grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le
Seigneur Dieu lui donnera le trône de David
son père ; il règnera pour toujours sur la
Souviens- toi…
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 68912
maison de Jacob, et son règne n’aura
pas de fin » (Lc. 1, 32-33). En parcourant
les Evangiles tout au long de l’année, il
nous a cependant fallu nous rendre à
une évidence : la royauté de Jésus est
différente de celle des hommes, elle
est une royauté de service du pauvre et
du démuni. Ainsi, nous découvrons que
cette royauté a pour trône la Croix. De ce
lieu, tous les évangélistes le proclament :
Jésus-Christ est Seigneur, il est notre
roi. Il est le Roi de gloire. Le Roi de
tout. Il est le Roi tout simplement et Roi
absolument. Il est l’unique Seigneur
de l’univers entier, devant qui nous
sommes tous frères « Tout est créé par
lui et pour lui. ». Il est le Roi d’humilité
qui se souvient du pécheur dont il porte
les souffrances. Il est le Roi des pauvres.
Il est le Roi attendu par tous.
Les chefs religieux attendent l’Élu et
interrogent ainsi Jésus : « Si tu es le
messie ». Les soldats, sûrs de la force de
l’empire romain, défient un chef ennemi :
« Si tu es roi ». Le malfaiteur à l’agonie
lance une ultime tentative d’échapper
à la mort : « si tu es le messie, sauve-
nous ». Tous ces cris ne sont que des
défiances de la royauté du Roi humilié.
Comme il nous arrive à tous quand
nous traversons les moments difficiles
de notre existence. Toutefois, parmi ces
cris, une parole de consolation. Il en est
un qui reconnaît la royauté du Seigneur.
Le bon larron lui souffle : « souviens-toi
de moi quand tu viendras inaugurer ton
Règne », un malfrat, un tortionnaire du
peuple, un voleur, un condamné à mort
qui souffre de la misère de la croix, il
est celui qui, malgré tout, reconnait
Jésus pour son Roi. C’est lui qui a
compris et a éprouvé jusqu’à quelle
profondeur va la solidarité de Jésus
avec les pécheurs et les pauvres, quel
prix Jésus veut payer pour assurer
leur pardon, afin de partager, par son
amour, sa royauté aux hommes.
Le roi que nous célébrons veut gagner
nos cœurs par son amour pour les
pauvres, par son pardon pour les
pécheurs et les condamnés, par son
humilité à nous inviter à partager sa
royauté éternelle. Mais en retour, il nous
faut aussi gagner des cœurs par nos
gestes de solidarité et de charité pour les
pauvres et les démunis de nos sociétés ;
par notre pardon pour construire une
Eglise de réconciliés, par notre humilité à
renoncer à nos ambitions orgueilleuses
afin de relever les petits et privilégier
l’unité. Il est un Roi berger de l’humanité
qui va lui-même rechercher la brebis
égarée, qui rassemble le troupeau
dispersé, qui veille personnellement sur
lui, le protège et le délivre ; qui s’occupe
de chacune de ses brebis selon son
besoin particulier. Voilà un Roi proche
de son peuple, qui s’implique en sa
faveur ; dont il prend lui-même soin,
« le menant vers les eaux tranquilles et
le faisant reposer sur des prés d’herbe
fraîche » (Psaume 22). Car l’amour ne
peut mourir, et c’est en aimant jusqu’au
bout (cf. Jn. 13, 1) que Jésus manifeste
sa royauté suprême, celle qui triomphe
de la haine et de la mort (cf. Ep. 2, 16).
En cette Martinique délabrée, minée
par la vie chère, par une pauvreté
grandissante et une difficulté de
prise en charge de soi, nous sommes
invités, le dimanche du Christ-Roi, à
laisser le Christ transformer nos cœurs
comme la source du relèvement des
pauvres, des démunis et des délaissés
de nos sociétés. Nous ne pourrons
construire une belle Nation fondée sur
la Liberté – l’Egalité– la Fraternité que
quand nous écouterons ce Roi Pauvre
dans le pauvre, ce Roi malade dans le
malade, ce Roi humilié dans l’humilié,
ce Roi aimant dans tous les amoureux
de la vie éternelle. « Tout homme qui
appartient à la vérité entend ma voix. ».
Et à la fin de notre temps terrestre,
au bout de notre compte existentiel,
que nous croyons en Dieu ou non, le
point névralgique des critères de notre
compte rendu et de notre jugement
se trouve bien dans les œuvres de
charité qui sont déterminantes. Mais,
ce qui frappe de prime abord, c’est
le caractère « ordinaire » des actions
à juger : nourrir un affamé, vêtir un
démuni, accueillir un étranger, visiter
un malade ou un prisonnier, rien de tout
cela n’est hors de notre portée. Tant de
situations plus que jamais présentes sur
notre Belle Île. En somme, pour entrer
dans le royaume éternel, il faut tenir
à l’exigence d’incarner notre foi dans
un comportement fraternel cohérent,
marqué par la gratuité. Gage certain
de participer à l’héritage du Fils qui
s’identifie totalement aux pauvres et aux
démunis. « Tout ce que vous avez fait - ou
omis de faire - à l’un de ces petits qui sont
mes frères, c’est à moi que vous l’avez
fait ». Le Christ que nous cherchons
pour avoir part à sa vie éternelle est là
à côté de nous, ne le ratons pas. Alors
qu’attendons-nous pour faire paraître
le Jour de notre Roi dans nos gestes ? Et
l’homme sera sauvé. « Souviens-toi et il
se souviendra de toi quand il viendra
comme Roi. »
Père Grégoire-Sylvestre Gainsi
Curé de Redoute
■
peuple, un voleur, un condamné à mort
qui souffre de la misère de la croix, il
prix Jésus veut payer pour assurer
leur pardon, afin de partager, par son
Le roi que nous célébrons veut gagner
nos cœurs par son amour pour les
pauvres, par son pardon pour les dans le pauvre, ce Roi malade dans le
VIE DU DIOCÈSE
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 13
À l’heure où la population martiniquaise est en quête de son identité, il nous revient de mettre
en avant toutes nos richesses et de les transmettre aux jeunes générations.
La Martinique possède une richesse naturelle reconnue à l’international et elle est fière aussi
de sa richesse culturelle et vestimentaire. Mais, les tenues traditionnelles sont délaissées,
et même abandonnées alors qu’elles devraient être dans nos armoires et dans nos rues.
C
’est pourquoi, le Collectif du
Patrimoine Vestimentaire
Martiniquais (C.P.V.M.)
organise les Journées de la Tenue
Traditionnelle Martiniquaise (JTTM),
2e édition, qui auront lieu du 20 au 24
novembre 2024. Le collectif propose à
la population martiniquaise de porter
fièrement la tenue traditionnelle ou un
accessoire à sa convenance partout où
elle sera : lieu de travail, au domicile,
dans les lieux de service, dans les
établissements scolaires, dans les
lieux de culte…
Durant cette période, tous les Martini-
quais.e.s sont invités à arborer leur
tenue ou un accessoire, pour célébrer
ensemble cet héritage vestimentaire
légué par nos anciens. Il convient dans
un second temps d’apprendre les
codes de la tenue vestimentaire et il
existe des associations dans lesquelles
des expert.e.s sont présent.e.s pour
transmettre leur savoir. La riche
bibliographie locale permet aussi
d’enrichir ses connaissances.
L’édition 2023 a remporté un franc succès
et nous avons rencontré des personnes
ravies de pouvoir endosser la tenue
traditionnelle et elles nous ont confié
qu’elles attendaient cette occasion avec
impatience. Toutes les tranches d’âge
ont joué le jeu et cela a apporté de la joie
dans les cœurs face à tant de couleurs et
de beauté.
Mesdames, portez vos gaules, vos
« grands-robes » et vos chaudières. Si
vous n’en n’avez pas et que vous voulez
participer à cet événement, c’est le
moment de vous remettre à la couture,
de solliciter nos talentueuses couturières
locales ou de louer des tenues auprès
des associations ou des particuliers. Vous
pouvez aussi porter un madras sur la tête
ou autour du cou ou de la taille.
Messieurs, portez pantalon
et haut blancs comme le veut
la tradition ou mettez un petit
foulard autour du cou, une
chemise madras ou un chapeau
bakoua.
Les scolaires sont invités à porter un
foulard en madras à leur convenance.
Les paroissiennes ont pendant
longtemps porté exclusivement leur
tenue traditionnelle pour assister à
la messe et lors des différentes fêtes
religieuses puis petit à petit la tenue
occidentale a pris le dessus. L’occasion
est donnée, avec les J ournées de la Tenue
Traditionnelle Martiniquaise, de renouer
avec cette ancienne tradition. Le Collectif
invite les paroissiens de toutes les églises
de Martinique à assister à la messe du
samedi 23 ou du dimanche 24 novembre
en tenue traditionnelle.
Sabine Andrivon-Milton
Porte-parole du CPVM
■
La tenue traditionnelle
à l’honneur dans nos églises
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 13
la tradition ou mettez un petit
foulard autour du cou, une
chemise madras ou un chapeau
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LE SERVICE DE LA CHARITÉ « POTO MITAN » DANS LA VIE DE L’EGLISEDOSSIER
Lors de son dernier Repas avec ses disciples, le Seigneur Jésus, « l’Envoyé du Père », a
réalisé deux gestes :
• Il a lavé les pieds de ses disciples
• Il a institué l’Eucharistie
Deux gestes qui symbolisent la Mission de l’Eglise, Mission de tous ceux et celles qui
deviennent disciples du Christ par le Baptême, « Service et Sanctification ». Dans le cadre de la
8
ème
Journée mondiale des Pauvres, nous consacrons le dossier au « Service des plus petits ».
Un témoignage de l’amour
de Dieu pour chacun
La charité est souvent décrite comme l'une des
plus grandes expressions de l'amour de Dieu
envers l'humanité. Elle va au-delà de la simple
bonté ou de la générosité ; elle incarne un amour
inconditionnel et désintéressé qui cherche le
bien-être des autres, sans attendre de retour.
Dans le christianisme, la charité est associée à
l'amour « agape », qui est un amour inconditionnel
pour tous les êtres humains. Elle est considérée
comme un acte sacré. C'est un don de soi qui
reflète l'essence même de l'Amour divin.
Christ, Charité, Eglise
L
e Christ s’est fait solidaire à notre humanité. Il est venu pour
instaurer un monde nouveau basé sur la Charité. Saint Paul a
dit « L’Amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un
seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort… », 2Co
5, 14-17.
•La charité, c’est l’expression de l’amour de Dieu et du prochain.
Aller vers l’autre dans une démarche de solidarité et de partage est
le fondement des actions solidaires. Mais le mot charité a pris une
connotation péjorative et tend à disparaître aujourd’hui. La charité,
ce n’est pas donner ce que j’ai de plus, simplement pour pouvoir me
dire « j’ai fait une bonne action », ou un geste de solidarité pendant le
Carême. C’est l’amour. Mais de quel amour s’agit-il ? Nous vivons en effet
dans une société où le mot amour est devenu banal. Benoît XVI nous
aide à comprendre la charité dans son Encyclique « Dieu est Amour ».
Aujourd’hui, c’est l’Eglise qui poursuit l’œuvre du Christ (Mt 28, 19).
•Pour aborder les problèmes de société, l’Eglise se trouve dans une
position de recherche, elle doit découvrir comment, dans les situations
économiques, sociales et politiques, se joue quelque chose de l'accueil
de l'Evangile et de son annonce. Le Concile dit : « L'Eglise fait route avec
toute l'humanité et partage le sort terrestre du monde ; elle est comme
le ferment et, pour ainsi dire, l'âme de la société humaine » (Gaud. Et
Spec. IV, n°40). Vatican Il parle de l'Eglise en termes de service et non de
pouvoir. L’Eglise s’appuie donc sur l'engagement et la réflexion de tous
les chrétiens, pour fournir un ensemble d'éléments propres à nourrir la
réflexion et à encourager les engagements au service de l'humanité tout
entière. Ainsi chaque chrétien est invité à une transformation intérieure
pour vivre dans le même état d’esprit que celui de Jésus.
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 15
La charité se manifeste par des actions
concrètes. Que ce soit par le bénévolat, le
soutien aux personnes dans le besoin, ou
l'engagement dans des œuvres caritatives,
chaque geste est un reflet de l'Amour divin.
Ces actes touchent non seulement ceux
qui en bénéficient, mais aussi ceux qui les
réalisent, car donner apporte souvent une
joie et une satisfaction profondes.
La charité est aussi un appel à voir le Christ
dans les autres. Dans la Bible, il est dit :
« Tout ce que vous avez fait au plus petit
d'entre mes frères, c'est à moi que vous
l'avez fait » (Mt 25, 40). Cet enseignement
nous rappelle que chaque acte de charité
est une manière de servir et d'honorer Dieu.
La charité engendre souvent un cercle
vertueux. Lorsque nous faisons preuve de
compassion et d'amour envers les autres,
cela peut inspirer ceux qui nous entourent
à faire de même. Ainsi, la charité peut se
propager, touchant des vies et créant des
communautés solidaires.
Enfin, la charité a le pouvoir de transformer
non seulement la vie des bénéficiaires,
mais aussi celle des donateurs. En
donnant, nous nous rapprochons de
notre humanité commune et découvrons
une dimension spirituelle plus profonde.
Nous réalisons que nous sommes tous
interconnectés, et que l'Amour de Dieu se
manifeste à travers nos relations.
La charité est donc un témoignage puissant
de l'Amour de Dieu pour chacun. Elle nous
rappelle que, par nos actions et notre
compassion, nous pouvons être des
instruments de paix et d'amour dans le
monde. En cultivant la charité dans nos
vies, nous répondons à l'appel divin et
contribuons à un monde plus aimant et
solidaire.
Le service de la charité est souvent considéré comme l'un des piliers essentiels de la
vie de l'Église. Voici quelques points clés qui illustrent son importance :
➊ La charité est au cœur de l'enseignement chrétien. Jésus lui-même a affirmé
l'importance de l'amour du prochain dans les Évangiles. Le commandement
de l'amour (Mt 22,37-39) souligne que l'Amour de Dieu et de son prochain sont
indissociables.
➋ La charité est une expression concrète de la foi chrétienne. Elle permet de mettre
en pratique les enseignements de l'Évangile et de vivre la foi au quotidien. Les
œuvres de charité témoignent de la présence de Dieu dans la vie des croyants.
➌ Le Service de la charité favorise la solidarité au sein de la Communauté chrétienne.
Il crée des liens entre les membres de l'Église et avec ceux qui sont en dehors, en
répondant aux besoins des plus vulnérables et en promouvant la justice sociale.
➍ L'Église a pour mission d'être le reflet de l'Amour de Dieu dans le monde. À travers
le service de la charité, elle se positionne comme un acteur de changement social,
en s'engageant pour la dignité humaine, la lutte contre la pauvreté et l'injustice.
➎ Le Service de la charité invite chaque chrétien à agir. Qu'il s'agisse de bénévolat,
de dons ou d'actions de sensibilisation, chaque geste compte et contribue à
l'amélioration des conditions de vie des autres.
➏ L’engagement des membres de l'Église dans des actions de charité contribue
à former leur conscience morale. Cela les encourage à développer des valeurs
comme la compassion et le respect envers autrui.
Le Service de la charité est un pilier fondamental dans la vie de l'Église, car il incarne
l'amour chrétien en action. Il permet de répondre aux besoins matériels et spirituels
des individus, tout en renforçant la communauté et en vivant la foi de manière
authentique. En somme, la charité est une vocation essentielle pour tout chrétien,
appelant chacun à être un acteur de l'amour divin dans le monde.
Le Service de la charité
Le rôle essentiel des
laïcs dans la charité
Le rôle des laïcs dans la charité est
essentiel et multidimensionnel.
Voici quelques points clés pour en
comprendre l'importance :
Les laïcs, en tant que membres de la
société, sont souvent en première ligne
pour mettre en pratique les valeurs de
charité, d'amour et de solidarité dans
leur vie quotidienne. Ils incarnent ces
principes dans leurs interactions avec les
autres, que ce soit dans leur famille, leur
communauté ou leur environnement
de travail.
Les laïcs sont en prise direct avec les
réalités des communautés où ils vivent.
Leur proximité avec les personnes dans
le besoin leur permet d’identifier les
problèmes spécifiques et de répondre
de manière appropriée, en mobilisant
des ressources et en créant des initiatives
adaptées.
Nombreux sont les laïcs s’engageant
dans des actions de bénévolat, que ce
soit au sein d'associations caritatives,
d'organisations non gouvernementales
ou d'autres initiatives locales. Cet
engagement est vital pour soutenir les
plus démunis et répondre aux besoins
sociaux.
Les laïcs jouent également un rôle
important dans la sensibilisation aux
enjeux sociaux et dans la défense pour
la justice sociale. Ils peuvent mobiliser
l'opinion publique et inciter les
décideurs à agir, en mettant en lumière
des injustices et en appelant à des
changements.
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 68916
Comme dans de nombreuses régions
à travers le monde, la question de la
pauvreté en Martinique est complexe
et multifactorielle. Plusieurs éléments
peuvent contribuer à l'augmentation
du nombre de personnes vivant dans la
pauvreté en 2024 :
La Martinique, en tant que région
ultrapériphérique de l'Union Européenne,
peut être affectée par des fluctuations
économiques, une dépendance à des
secteurs comme le tourisme et l'agriculture,
ainsi que par des coûts de la vie très élevés.
Le taux de chômage, particulièrement chez
les jeunes, peut redoubler les conditions
de pauvreté. Si le marché de l'emploi ne
parvient pas à s'améliorer, cela pourrait
entraîner une augmentation du nombre
de personnes en situation précaire.
Les coûts élevés des biens de
consommation, des logements et des
services peuvent rendre difficile la vie
quotidienne pour de nombreux ménages.
Les inégalités entre différentes classes
sociales et zones géographiques peuvent
également jouer un rôle dans l'accès à
l'éducation, à la santé et à l'emploi, ce qui
peut maintenir ou aggraver la pauvreté.
Les actions gouvernementales et les
politiques sociales mises en place pour
aider les populations vulnérables sont
cruciales. Une absence de soutien adéquat
peut aggraver la situation.
Les répercussions économiques et sociales
de la pandémie du COVID-19 continuent
d'affecter de nombreuses communautés,
avec des conséquences sur l'emploi et les
revenus.
Pour une analyse plus approfondie et
des solutions potentielles, il serait utile
de se référer à des études spécifiques et
à des données récentes sur la situation
socio-économique en Martinique. Des
initiatives locales et des programmes
d'aide pourraient également être essentiels
pour lutter contre cette problématique.
Les laïcs collaborent souvent avec l'Église ou des organisations religieuses pour mettre
en œuvre des projets de charité. Cette collaboration permet de combiner les ressources
et les compétences pour un impact plus important.
En tant qu'agents de changement, les laïcs ont un rôle dans l'éducation et la transmission
des valeurs de charité aux générations futures. Par leur exemple et leur engagement, ils
inspirent d'autres à agir pour le bien commun.
Les laïcs peuvent apporter des approches nouvelles et créatives pour résoudre des
problèmes sociaux. Leur diversité d’expériences et de compétences enrichit les initiatives
caritatives et encourage des solutions innovantes.
En somme, le rôle des laïcs dans la charité est crucial pour bâtir des familles, des
communautés solidaires. Ils sont des acteurs de changement, des porte-voix des exclus
et des bâtisseurs de liens sociaux. Où en est la pauvreté en Martinique ?
Vivre la charité en Martinique, comme
ailleurs, implique plusieurs dimensions
qui touchent à la solidarité, à l'entraide et
à l'engagement communautaire. Nous vous
proposons 7 pistes pour incarner cette
valeur dans la vie quotidienne :
S'engager dans des associations qui
œuvrent pour des causes sociales,
environnementales ou culturelles en
Martinique. Cela peut inclure des actions
pour aider les personnes en difficulté,
la protection de l'environnement ou le
soutien aux jeunes.
Participer et contribuer à des collectes de
vêtements, de nourriture ou de fournitures
scolaires pour les personnes dans le
besoin. De nombreuses organisations
locales organisent régulièrement des
événements pour récolter des dons.
Organiser des collectes dans votre quartier
ou avec des amis peut être très efficace.
Offrir son temps, le bénévolat est une
manière directe de vivre la charité. Offrir
de son temps pour aider dans des maisons
de retraite ou des écoles peut avoir un
impact significatif.
Vivre la charité en Martinique
La pauvreté en Martinique
LE SERVICE DE LA CHARITÉ « POTO MITAN » DANS LA VIE DE L’EGLISEDOSSIER
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 17
La Pastorale de la
Charité et de Diaconie
en Martinique
La Pastorale de la Charité en Martinique
fait partie des initiatives de l'Église
catholique pour répondre aux besoins
sociaux et spirituels de la population.
Elle se concentre sur l’accompagnement
des plus démunis, le soutien aux
familles en difficulté, et la promotion de
la justice sociale. Cela peut inclure des
actions telles que l’aide alimentaire,
le soutien psychologique, et des
programmes d’éducation.
En Martinique, comme dans d'autres
régions, la Pastorale de la Charité
peut également s'associer à diverses
organisations locales, caritatives ou
communautaires pour maximiser son
impact. Les bénévoles jouent un rôle
essentiel dans ces initiatives, apportant
leur temps et leurs compétences pour
aider les autres.
Choisir d'acheter des produits locaux ou
émettre du commerce aide à soutenir
équitablement les producteurs locaux
et à encourager une économie solidaire.
La charité commence souvent par des
gestes simples au quotidien. Être à
l'écoute des besoins de ses voisins ou
amis et offrir son aide peut créer un fort
lien de solidarité. Parfois, offrir une oreille
attentive ou un conseil peut être tout aussi
précieux qu'un don matériel.
Partager des informations sur les enjeux
sociaux et environnementaux peut
encourager d'autres à s'engager et à agir
pour le bien de la communauté.
Assister à des événements culturels ou
des fêtes locales peut renforcer les liens
communautaires et favoriser un esprit
d'entraide.
En intégrant ces pratiques dans notre vie
quotidienne, nous pourrons contribuer
activement à la charité et au bien-être de
notre communauté en Martinique. Des
Associations et Organismes liés à l’Eglise
en Martinique proposent de mettre en
pratique Mt 25, 34-40.
La Martinique, île des Caraïbes et
département d'outre-mer français, est
souvent perçue comme un havre de
paix et de beauté naturelle. Cependant,
derrière cette image idyllique se cache
une réalité complexe concernant la
situation des migrants. La question
migratoire en Martinique soulève
des enjeux sociaux, économiques et
politiques qui méritent d'être examinés
de près.
La Martinique est à la fois un point
de passage et une destination pour
de nombreux migrants. Provenant
principalement d'autres îles des
Caraïbes, ces personnes cherchent
souvent à fuir la pauvreté, les
catastrophes naturelles ou les
instabilités politiques. La proximité
géographique et les liens historiques
entre ces territoires font de la Martinique
un lieu d'accueil naturel pour ceux qui
aspirent à une vie meilleure.
Les migrants en Martinique font face à
des conditions de vie souvent précaires.
Beaucoup d'entre eux se retrouvent dans
des situations d'insécurité économique,
avec un accès limité à l'emploi et aux
services sociaux. La barrière de la langue,
les différences culturelles et le manque
de reconnaissance des qualifications
professionnelles compliquent leur
intégration dans la société martiniquaise.
Les associations locales jouent un
rôle crucial dans l'accompagnement
de ces personnes. Elles offrent des
services d'aide juridique, des cours de
langue et des programmes d'insertion
professionnelle. Cependant, ces
initiatives sont souvent confrontées à
des ressources limitées et à un manque
de soutien institutionnel.
La Martinique a l'opportunité de devenir
un modèle de solidarité et d'accueil dans
la région caraïbe. En travaillant ensemble,
les acteurs institutionnels, associatifs et
citoyens peuvent contribuer à bâtir une
société plus inclusive, où chaque individu,
quel que soit son parcours, peut trouver sa
place et s'épanouir.
La Pastorale de la Charité à travers son réseau
associatif a besoin de chacun de nous pour
faire en sorte que la Martinique garde son
caractère de terre d’accueil.
La Pastorale de la Charité a besoin de
chacun d'entre nous. Si vous cherchez des
informations précises ou des ressources
spécifiques sur la Pastorale de la Charité
et de la Diaconie en Martinique, n'hésitez
pas à visiter le site Web de notre Diocèse
(https://martinique.catholique.fr/)
L’exemple de l’accueil des migrants
Pierre Valey, Diacre, Responsable du Comité Diocésain de la Solidarité et de la Charité (CDSC) ■
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 68918
?
Question
AN TJÈ
LÉGLIZ-LA
Comment la paroisse du Lamentin a-t-elle vécu
les célébrations des 1
er
et 2 novembre 2024 ?
‘‘
EEM : Bonjour Josette, quel était le
Maître mot de la célébration de la
Toussaint ?
Josette : “Heureux… Réjouissez-vous,
soyez dans l’allégresse” », nous dit
Jésus dans l’Évangile des Béatitudes
(Mt 5, 1-12a). Voilà ce qui a marqué
l’ambiance liturgique rehaussée par la
décoration florale, les ornements blancs,
des textes et chants liturgiques laissant
éclater la joie. Tout dans la liturgie de
cette solennité nous invitait à la fête, à
l’allégresse. Les paroissiens du Lamentin,
malgré la météo incertaine, sont venus
nombreux et fervents, en tenue de fête
(majoritairement en blanc), répondant à
l’invitation de l’Église d’honorer tous les
saints, cette foule immense que nul ne peut
dénombrer (Ap 7, 9).
EEM : Cette solennité ne concerne-t-elle
que les Saints du Ciel ? Sommes-nous
concernés nous aussi sur cette terre ?
Quel message, le curé a-t-il laissé à ce
propos ?
Josette : Son message se résume en cette
phrase : « Tous appelés à la sainteté »
L’Eglise notre Mère a évidemment une
double dimension : invisible et visible.
Ainsi, cette fête ne se limite pas aux
saints dans les cieux. En effet, elle nous
rappelle que nous sommes tous appelés à
la sainteté, que cela n’est point l’apanage
de quelques « super-héros » parvenus au
bout d’un chemin inaccessible au commun
des mortels. Le Père Marcel Crépin l’a
souligné dans son homélie et a rappelé
que la sainteté se vit dans les petits actes
du quotidien : dans un merci, un sourire,
un service accompli par amour. Mais la
sainteté demeure mission impossible si
l’Esprit Saint n’opère en nous.
EEM : Josette, au lendemain de la
solennité de tous les Saints, nous avons
commémoré tous les défunts. Comment
cette célébration a-t-elle été vécue sur
votre paroisse ?
Josette : Le 2 novembre, nous avons fait
mémoire de tous ceux qui sont morts,
afin de les confier à la tendresse et à la
miséricorde de notre Dieu. En ce jour,
l’Église nous rappelle l’importance de
prier pour ceux qui ont quitté cette vie,
mais qui ont encore besoin de purification
pour entrer pleinement dans la présence
divine. En effet, la prière des vivants peut
soutenir les âmes en chemin, les aidant par
la grâce divine à se libérer de toutes les
attaches terrestres qui empêchent l’union
parfaite avec Dieu. Prier pour les défunts,
c’est vivre un acte de charité et de solidarité
spirituelle. Cette solidarité dans la prière
peut s’exercer non seulement en faveur
des défunts de nos familles, de nos amis
mais aussi pour les âmes du purgatoire,
et particulièrement les plus délaissées,
comme l’ont rappelé deux paroissiennes :
Yolande et Colette.
EEM : Cette commémoration est accom-
pagnée par la visite des cimetières.
Que pensez-vous de cette tradition,
Josette et comment la Paroisse Saint
Laurent l’a-t-elle vécue ?
Josette : La tradition de visiter et
d’illuminer les tombes de nos défunts
demeure vive aux Antilles, et il faut
s’en réjouir. Mais notre culture, nous
le savons, demeure imprégnée de rites
magico-religieux et l’illumination des
tombes n’y échappe pas. Elle a besoin
d’être évangélisée. C’est dans ce sens
que la paroisse a organisé dans l’après-
midi, avec les familles de la catéchèse,
les paroissiens (et l’office du tourisme qui
assure une animation au cimetière), un
temps de prière pour les défunts.
Ce temps a commencé par une liturgie à
l’église. L’assemblée s’est ainsi rendue
au cimetière, conduite par le curé et les
servants d’Autel. Après un nouveau temps
de prière et un rappel de la signification
chrétienne des différents rites vécus en
ce lieu, il a procédé à la bénédiction des
tombes.
EEM : Merci Josette. Votre dernier mot
Josette : Que la célébration de la Toussaint
et de la Commémoration des défunts fasse
grandir en nous le désir du Ciel et la joie
de les retrouver un jour dans la gloire de
Dieu. Amen !
(Texte écrit par Josette Rose,
remis sous forme d’interview par la rédaction)
■
Nous venons de vivre, le 1
er
et le 2 novembre, la Toussaint et la Commémoration des fidèles
défunts. Dans un même mouvement, nous avons rendu grâce à Dieu pour tous les saints, et nous
avons confié au Christ tous les défunts en attente de la vision béatifique. Dans cette interview, la
rédaction a rencontré Josette de la paroisse Saint Laurent du Lamentin afin de vous faire part de
ces belles célébrations sur cette paroisse.
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 17 novembre 2024 – n° 689 19
Agenda de l’Archevêque
Du 12 au 19 novembre :
• Prédication de la retraite monastique
à l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes
Du 20 au 24 novembre :
• Prédication de la retraite des supérieures
des soeurs Dominicaines du Saint-Esprit
Du 24 au 30 novembre :
• Prédication de la retraite monastique
à l’abbaye Sainte-Cécile de Solesmes
Dimanche 1
er
décembre :
• 16h : Rencontre diocésaine des chorales
à la cathédrale Saint-Louis
• 17h30 :Vêpres solennelles
à la cathédrale Saint-Louis
ASSOCIATION DIOCÉSAINE DE MARTINIQUE
Service legs et donations
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BP 586 - 97207 FORT-DE-FRANCE CEDEX
Téléphone : 06 96 310 333 - E-mail : michel.pouch@wanadoo.fr
oui, je souhaite recevoir en toute confidentialité votre brochure pour m’informer
sur les possibilités de legs, donations et assurances-vie à l’Association Diocésaine.
oui,je souhaite être contacté pour un rendez-vous au Service des legs et
donations ou à mon domicile.
LÉGUEZ
à l’Église catholique
L’espérance en héritage
DEMANDE D’INFORMATIONS
sans engagement de votre part
Mes coordonnées ❏Mme ❏Melle ❏M.
Nom Prénom
Adresse
Code postal
Ville Téléphone
E-mail
Paroisse
(facultatif)
POUR L’ARCHEVÊCHÉ DE MARTINIQUE
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Notre Seigneur Jésus-Christ
Roi de l'Univers
Dimanche 24 novembre
IIl est digne, l'Agneau qui a été immolé, de recevoir
puissance, divinité, sagesse, force et honneur.
A lui, gloire et puissance dans les siècles des siècles.
(Ap 5, 12 et 1,6 – antienne d'ouverture)

