Ce numéro de notre revue explore donc non seulement la spiritualité de l'Avent et de Noël, mais aussi comment ces traditions prennent vie dans les pratiques de notre communauté. Vous y trouverez des réflexions sur la signification des différentes expressions de notre préparation à Noël, des analyses sur la portée de la crèche et des « chanté Nwèl », aux témoignages de foi qui s'incarnent dans nos célébrations de l’Avent et bientôt de Noël.
SOMMAIRE
- EDITORIAL
- MOT DE L'ÉVÊQUE - "Les réseaux et la raison"
- ÉGLISE UNIVERSELLE - Pape François - Audience Générale Place Saint-Pierre - Mercredi 27 novembre 2024
- LITURGIE
- VIE DU DIOCESE
- « Devenez de vrais disciples missionnaires » Temps d’évangélisation 2025
- Horaires des messes de Noël 2024 et du Jour de l'an 2025
- Comment les jeunes vivent-ils la fête de Noël ?
- Le "chanté Noël" comme un moyen d’évangélisation
- Relevez la tête car le Seigneur vient » À Noël, pourquoi, quand et comment faire la crèche ?
- PAGES JEUNES
- DOSSIER "FOI & CULTURE "
- AN TJÈ LÉGLIZ-LA "Fêter Noël"
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RÉDACTEUR EN CHEF : P. Crépin HOUNZA
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Page 1
Eglise
en MARTINIQUE
« Devenez de vrais disciples missionnaires ».
Temps d’évangélisation 2025
N° 691
REVUE DIOCÉSAINE
BIMENSUELLE – 2,00 €
15 DÉCEMBRE 2024
Hommage au père Filopon
Horaires des messes de Noël et du Jour de l'An 2025
« Soyez toujours dans la joie du Seigneur »(Ph 4,4)SSSSS
3
ème
dimanche de l’Avent :
Foi et tradition dans la préparation de Noël
en Martinique

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2
3
Sommaire
L
e troisième dimanche de l’Avent, nommé « dimanche de
la joie », nous invite à laisser une place particulière à la
joie dans nos cœurs et autour de nous. Ce nom, emprunté
au latin « Gaudete » qui signifie « réjouissez-vous », découle
de l’antienne d’ouverture de la messe qui reprend l’exhortation
de l’apôtre aux Philippiens : « Soyez dans la joie du Seigneur,
soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche » (Ph. 4,
4.5). L’apôtre nous encourage à renouveler notre joie en Dieu,
non pas de manière éphémère, mais comme l’état profond et
constant de notre être.
Le pape François ne manque pas l’occasion de rappeler « la
joie de l'Évangile ». Selon lui, « la joie évangélique » doit
emplir nos cœurs et influencer tous les aspects de notre vie. Le
dimanche de la Joie éclaire aussi nos préparations pour la grande
fête de Noël, notamment à travers les symboles et traditions
qui enrichissent notre foi. La crèche, par exemple, est bien plus
qu'une simple décoration. Elle est une représentation vivante
de l’humilité et de la simplicité avec lesquelles notre Sauveur
a choisi de venir parmi nous. En plaçant chaque santon — de
Marie et Joseph aux bergers et aux mages — nous méditons sur
la signification profonde de chaque personnage dans l'histoire
du salut. Cette méditation visuelle rappelle que, malgré nos
préparations souvent frénétiques, l’essentiel de Noël est la
naissance de Jésus, Dieu fait homme.
En Martinique, comme dans de nombreux endroits dans le
monde où la tradition chrétienne vibre au rythme des cultures
locales, les "chanté Nwèl" occupent une place prééminente.
Ces rassemblements, où l’on chante des cantiques de Noël,
sont l'expression de notre joie collective. Ils illustrent
magnifiquement le lien intrinsèque et merveilleux entre notre
foi et notre culture. Ils témoignent que la célébration de la
Nativité transcende les frontières et les époques pour toucher
les cœurs dans leur propre langage culturel.
Ce numéro de notre revue explore donc non seulement la
spiritualité de l'Avent et de Noël, mais aussi comment ces
traditions prennent vie dans les pratiques de notre communauté.
Vous y trouverez des réflexions sur la signification des différentes
expressions de notre préparation à Noël, des analyses sur la
portée de la crèche et des « chanté Nwèl », aux témoignages de
foi qui s'incarnent dans nos célébrations de l’Avent et bientôt
de Noël.
Alors que nous avançons vers Noël, puissions-nous tous trouver
dans notre cœur un espace pour la joie véritable que le Christ
vient renouveler. Que notre joie soit ‘contagieuse’ et touche
tous ceux et celles qui nous rencontrons.
« Soyons toujours dans la joie du Seigneur !» Bon Dimanche
de la Joie !
Père Crépin Hounza ■
Le dimanche de la Joie !
EDITORIAL
MOT DE L’EVÊQUE
LITURGIE
VIE DU DIOCÈSE
• La Parole Dominicale
• Foi et tradition dans la préparation
de Noel en Martinique
• Fêter Noël à la Martinique
• Fêter Noël
• « Devenez de vrais disciples missionnaires »
Temps d’évangélisation 2025
• Horaires des messes de Noël 2024
et du Jour de l'an 2025
• Comment les jeunes vivent-ils
la fête de Noël ?
• Le "chanté Noël" comme un moyen
d’évangélisation
• V/ Relevez la tête
R/ Car le Seigneur vient »
• À Noël,
pourquoi, quand et comment faire la crèche ?
• Les réseaux et la raison
• Pape François - Audience Générale
Place Saint-Pierre - Mercredi 27 novembre 2024
3
• Pape François - Audience Générale
EGLISE UNIVERSELLE
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17
AN TJÈ LÉGLIZ-LA 18
Dossier : FOI ET CULTURE
4
5
EDITORIAL 2
AGENDA DE L'EVEQUE 19
DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Michel MONCONTHOUR
RÉDACTEUR EN CHEF : père Crépin HOUNZA
MISE EN PAGE – IMPRESSION
Caraïb Ediprint – Bois Quarré – 97232 Lamentin – Tél. 05 96 50 28 28
TIRAGE : 8 000 EXEMPLAIRES
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 691 3
S
ouvenez-vous ! Dédé Saint-
Prix chantait : « De moyen
kominikasion tétéfòn’ vini pou
lesprésion. Sé konsa a la radio moun’
ka jouré an téléfon-lan, woy ! Mano
voyé pié… pawòl la té bien di ! Mé
si nou tépé wè moun tala, pèsònn pa
té ké jouré ! » … Nous ne le savions
pas, mais c’était la belle époque. Les
gens se « contentaient » de déverser
leur vulgarité « à la radio ». C’était
une violence verbale mais générale
et diffuse…
Aujourd’hui, dans les réseaux,
l’anonymat protège encore les
auteurs de brutalité mais la férocité
a doublé et, surtout, elle est désormais
personnelle et ciblée comme une
arme de poing. Anonymat ou pas,
les réseaux donnent comme une
permission de se déchaîner et de
revenir à l’état sauvage, sans retenue,
n’écoutant rien d’autres que les
pulsions les plus primaires : E/ E;
j’aime/j’aime pas ; j’adore/je déteste
et au final, je me livre/je tue !
Sur les réseaux, nouveaux médias
« alpha », les désinformations,
les calomnies, les dénonciations
abusives, les fakes news, les injures,
les insultes, les menaces, les vexations
ont acquis un statut inégalé dans
l’histoire. Ils permettent à la fois
une large diffusion publique du
harcèlement le plus bestial, des
mensonges les plus éhontés et une
impunité totale des auteurs. L’impact
de ces manipulations est puissant :
Des jeunes se suicident. Des autorités
sont agressées. Des familles se
déchirent. Des institutions sont
décrédibilisées. On ne croit plus en
personne. On ne sait plus qui croire.
Nul n’est en sécurité : dans cette
boue nauséabonde, une prime est
donnée à la malpropreté de ceux qui
n’ont plus rien à craindre pour leur
réputation alors que l’honnêteté peut
se voir salie en toute impunité en un
clic par des meutes de « courageux »
inconnus. Dans un égout, un rat sera
toujours plus à l’aise qu’une colombe.
La superficialité, l’immédiateté, et
l’impudicité sont synonymes de
succès, alors que la profondeur, la
rigueur et la pudeur sont méprisées.
« Mé Zanmi », il y a plus grave : en
eux-mêmes, les réseaux ne sont pas
mauvais, mais l’usage que nous en
faisons, surtout dans une petite île,
peut devenir diabolique.
En plus de la vulgarité dans le monde
virtuel, les réseaux engendrent
dans le réel un effondrement du
niveau scolaire, une atténuation du
jugement moral, de grands risques
de manipulations et une culture de
la violence aux conséquences très
concrètes. L’art du dialogue, du
« parler ensemble », du « s’écouter
l’un l’autre », du « chercher à
comprendre » disparait dans
la vraie vie, dans les milieux
professionnels, scolaires,
culturels, (géo)politiques,
jusque dans les familles… De
même sur les réseaux, on ne
fait plus l’effort de respecter les
autres. On n’écoute que ses propres
sentiments, on suit la masse. Même
si une personne dit quelque chose
de sensé, si elle dérange ou agace, si
on n'a pas envie de l’aimer, alors on
la tue, elle ou sa réputation… sans
autre forme de procès.
Prenons garde que la raison, la Vérité,
l’intelligence, l’autorité, la réflexion,
l’écoute et le dialogue ne deviennent,
après la moralité, les victimes des
réseaux. Il faut se souvenir que c’est
en rejetant la raison et en choisissant
la facilité des jugements arbitraires
qu’adviennent les pires atrocités
humaines. En faisant une référence
à peine voilée à la montée du nazisme,
le bon pape Benoît XVI ne cachait pas
son inquiétude : « Depuis longtemps,
l'Occident est menacé par cette
aversion pour la raison et il ne pourrait
qu'en subir un grand dommage ». (Foi
et Raison 12 sept. 2006, Ratisbonne) …
Lorsque les fondements de la Paix et
de la concorde sont détruits, toutes
les haines sont possibles. Il y a déjà
des morts.
Que le Prince de la Paix que nous
célébrons à Noël, nous donne de
scruter les temps avec discernement.
« Amour et Vérité se rencontrent,
Justice et paix s’embrassent » (Ps 84)
+ Fr David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France
■
Les réseaux et la raison
MOT DE L’ÉVÊQUE
niveau scolaire, une atténuation du
jugement moral, de grands risques
de manipulations et une culture de
la violence aux conséquences très
concrètes. L’art du dialogue, du
« parler ensemble », du « s’écouter
l’un l’autre », du « chercher à
comprendre » disparait dans
la vraie vie, dans les milieux
professionnels, scolaires,
culturels, (géo)politiques,
jusque dans les familles… De
même sur les réseaux, on ne
fait plus l’effort de respecter les
de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
l’un l’autre », du « chercher à
comprendre » disparait dans
la vraie vie, dans les milieux

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 6914
EGLISE UNIVERSELLE
C
hers frères et sœurs, bonjour !
Après avoir parlé de la grâce
sanctifiante et des charismes, je
voudrais m'arrêter aujourd'hui sur une
troisième réalité. La première est la grâce
sanctifiante ; la seconde, les charismes et
quelle est la troisième ? Une réalité liée
à l'action de l'Esprit Saint : les “fruits de
l'Esprit”. Une chose étrange. Quel est le
fruit de l’Esprit ? Saint Paul en propose
une liste dans la lettre aux Galates. Il écrit
ainsi, prêtez attention : « Voici le fruit
de l’Esprit : amour, joie, paix, patience,
bonté, bienveillance, fidélité, douceur
et maîtrise de soi. » (5,22). Neuf ; ce sont
les “fruits de l'Esprit”. Mais quel est ce
“fruit de l'Esprit” ?
[…]
Parmi les fruits de l'Esprit énumérés
par l'Apôtre, je voudrais en souligner
un, en rappelant les premiers mots de
l'exhortation apostolique Evangelii
gaudium : « La joie de l’Évangile remplit
le cœur et toute la vie de ceux qui
rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent
sauver par Lui sont libérés du péché,
de la tristesse, du vide intérieur, de
l’isolement. Avec Jésus la joie naît et
renaît toujours. » Mais parfois [il y aura]
des moments tristes, mais toujours il y a
la paix. Avec Jésus, il y a la joie et la paix.
La joie, fruit de l'Esprit, a en commun
avec toutes les autres joies humaines
un certain sentiment de plénitude et
d'accomplissement, qui fait désirer
qu'elle dure toujours. Nous savons
par expérience qu'il n'en est rien, car
tout ici-bas passe vite : Tout passe vite.
Réfléchissons ensemble : la jeunesse,
la jeunesse - elle passe vite -, la santé,
la force, le bien-être, les amitiés, les
amours... Elles durent cent ans, mais
ensuite... plus rien. Tout passe vite.
D'ailleurs, même si ces choses ne passent
pas vite, au bout d'un certain temps elles
ne suffisent plus, voire elles ennuient,
car, comme le disait saint Augustin
à Dieu : « Tu nous as faits pour toi,
Seigneur, et notre cœur est sans repos
jusqu'à ce qu'il se repose en toi... » . Il y
a l’inquiétude du cœur pour chercher la
beauté, la paix, l’amour, la joie.
La joie de l’Évangile, la joie évangélique,
à la différence de toute autre joie, peut
se renouveler chaque jour et devenir
contagieuse. « C’est seulement grâce à
cette rencontre – ou nouvelle rencontre
– avec l’amour de Dieu, qui se convertit
en heureuse amitié, que nous sommes
délivrés de notre conscience isolée et
de l’auto-référence. [...] Là se trouve
la source de l’action évangélisatrice.
Parce que, si quelqu’un a accueilli
cet amour qui lui redonne le sens
de la vie, comment peut-il retenir le
désir de le communiquer aux autres
? » (Evangelii gaudium, 8). Telle est la
double caractéristique de la joie, fruit
de l'Esprit : non seulement elle n'est
pas soumise à l'inévitable usure du
temps, mais elle se démultiplie dans
le partage avec les autres ! La vraie
joie se partage avec les autres ; elle est
également contagieuse.
Il y a cinq siècles, vivait à Rome un
saint – ici à Rome - appelé Philippe
Néri. Il est entré dans l'histoire comme
le saint de la joie. Ecoutez bien ceci : le
saint de la joie. Aux enfants pauvres et
abandonnés de son Oratoire, il disait :
“Mes enfants, soyez joyeux ; je ne veux
pas de scrupules ni de mélancolie ; il
me suffit que vous ne péchiez pas”.
Et encore : “ Soyez bons, si vous le
pouvez !”. Ce que l'on connaît moins,
en revanche, c'est la source de sa joie.
Saint Philippe Neri avait un tel amour
pour Dieu qu'il semblait parfois que son
cœur allait éclater dans sa poitrine. Sa
joie était, au sens le plus large, un fruit
de l'Esprit. […]
Le mot “Évangile” signifie bonne
nouvelle. C'est pourquoi on ne peut
pas communiquer avec des mines
tirées et un visage sombre, mais avec
la joie de celui qui a trouvé le trésor
caché et la perle précieuse. Nous nous
souvenons de l'exhortation que Saint
Paul a adressée aux fidèles de l'Église
de Philippes, et maintenant à nous tous
– et que nous avons entendu dès le
début - : « Soyez toujours dans la joie du
Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie.
Que votre bienveillance soit connue de
tous les hommes » (Ph 4, 4-5).
Chers frères et sœurs, soyez dans la joie
avec la joie de Jésus dans notre cœur.
Je vous remercie.
xxxx ■
PAPE FRANÇOIS
Audience générale
Place Saint-Pierre Place Saint-Pierre
Mercredi 27 novembre 2024
Cycle de catéchèse. L'Esprit et l'Épouse. L'Esprit Saint conduit le peuple de
Dieu vers Jésus, notre espérance. 15. Les fruits de l'Esprit Saint. La joie

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 691 55
Dimanche 15 décembre 2024
laP Parole DDominicale
3
ème
Dimanche de l’Avent - Année C
Prière
Père infiniment bon, en ce dimanche
gaudete, Tu invites tes enfants à la joie.
Submergés par les soucis de la vie et le
poids de nos fautes, nous avons baissé les
bras. Prends pitié de nous ! Seigneur Jésus,
répands ton Esprit Saint sur nous, éclaire nos
pas et nous te suivrons, car Tu es le chemin !
Points de réflexion
Jérusalem quitte ta robe de tristesse ! Le
prophète Sophonie sous le règne du roi
Josias au 7
ème
siècle, invite Jérusalem et
le roi à la conversion, à rechercher Dieu
de tout leur cœur pour échapper au
désastre annoncé. Il encourage le peuple
à prendre conscience que Dieu est présent
au milieu d’eux et que le salut vient de
Lui : « Le Seigneur est en toi. Tu n’as plus
à craindre le malheur. » Chers lecteurs, le
Seigneur se laisse trouver et nous invite,
oui toi, à quitter aujourd’hui ta robe de
tristesse. Laquelle ?... Chers célibataires, la
solitude est parfois pesante ; chers couples,
la communication conjugale est parfois
chaotique ; chers étudiants, les études
sont parfois laborieuses. Ferme les yeux
et répète doucement : « Le Seigneur est en
moi. Je n’ai plus de crainte. » Confesse au
Seigneur ton manque de foi, raconte-
lui tes combats spirituels, convertis-
toi et quitte ta robe de tristesse !
Amen ? Alléluia !
« Que votre bienveillance soit
connue de tous les hommes. »
(Ph 4) Dieu se fait proche de
nous. L’apôtre Paul nous exhorte
à manifester la douceur et la
bienveillance du Christ Jésus afin que
nos frères et sœurs fassent l’expérience
de sa proximité. Comment ? Tout d’abord
« être ». Etre avec Jésus, le suivre, demeurer
avec lui, écouter sa Parole, se nourrir de son
Corps, l’adorer dans le Saint-Sacrement,
l’imiter. Devenir cette hostie brûlante
d’amour en s’offrant, en offrant : une visite
à un malade hospitalisé, un courrier à un
prisonnier, quelques dons de vêtements
et de produits d’hygiène à la Société Saint
Vincent de Paul, au Centre Emma Ventura,
des accras titiris à ses collègues avant de
prendre le service, un partage tout simple
qui ouvre à la présence joyeuse du Seigneur.
Beaucoup de gens viennent à Jean le
Baptiste. Le peuple est en attente. Il
a soif de sortir d’une crise politique,
économique, identitaire. Soif d’un « Moïse
des temps modernes » qui vienne aider
le peuple à sortir d’une impasse, d’un
esclavage moderne, qui vienne renverser
le gouvernement en place. Et toi, de quoi
as-tu soif aujourd’hui ? Penses-tu qu’un
prophète made in Martinique serait capable
d’étancher ta soif et celle de ton peuple ?
As-tu soif d’un super héros qui vienne régler
les problèmes de ta vie ? Jean le Baptiste,
lui, n’est ni le messie, ni le sauveur, mais
il est le prophète de feu que Dieu s’est
choisi pour préparer les hommes et les
femmes à accueillir Jésus. L’essentiel est
donc ailleurs. Le messie tant attendu n’est
pas venu destituer le roi ou le P résident de
la République. Il est venu apporter la Bonne
Nouvelle du Royaume de Dieu parmi nous.
Puissions-nous dans la force de l’Esprit de
Feu du Seigneur participer de l’avènement
de son règne de justice, de paix et d’amour !
Je dialogue avec Jésus
Seigneur Jésus, en ce mois de décembre,
de nombreux couples se promettent de se
rester fidèles et de s’aimer tous les jours
de la vie, dans le bonheur et dans les
épreuves, dans la santé et dans la maladie ;
d’autres sont dans l’action de grâces pour de
nombreuses années de mariage. Toi qui as
prié pour l’unité de tes disciples, préserve les
couples des séductions du mauvais, garde
leurs cœurs unis dans ta joie.
Résolutions
Mamie Marcelle, hospitalisée au C.H.U. nous
invite à entretenir l’esprit de gratitude :
« Seigneur, je te remercie pour mon
hospitalisation ; je te prie pour ceux
qui n’ont pas cette chance ! » En toute
circonstance reconnaissons que
nous ne sommes pas seuls à souffrir,
méditons sur les mystères glorieux
et attendons joyeusement la venue
du Sauveur. Dis à ton voisin : « Mes
les bonnes lunettes ! »
Père Robert-Marie Beaufour
Aumônier du CHUM■
Sophonie 3,14-18a • Cantique Is 12,2-3, 4bcde, 5-6 • Philippiens 4,4-7 • Luc 3,10-18
LITURGIE
la communication conjugale est parfois
chaotique ; chers étudiants, les études
sont parfois laborieuses. Ferme les yeux
« Le Seigneur est en
Confesse au
Seigneur ton manque de foi, raconte-
lui tes combats spirituels, convertis-
toi et quitte ta robe de tristesse !
« Que votre bienveillance soit
connue de tous les hommes. »
(Ph 4) Dieu se fait proche de
nous. L’apôtre Paul nous exhorte
à manifester la douceur et la
bienveillance du Christ Jésus afin que bienveillance du Christ Jésus afin que
nos frères et sœurs fassent l’expérience
de sa proximité. Comment ? Tout d’abord
leurs cœurs unis dans ta joie.
Résolutions
Mamie Marcelle, hospitalisée au C.H.U. nous
invite à entretenir l’esprit de gratitude :
« Seigneur, je te remercie pour mon
hospitalisation ; je te prie pour ceux
qui n’ont pas cette chance !
circonstance reconnaissons que
nous ne sommes pas seuls à souffrir,
méditons sur les mystères glorieux
et attendons joyeusement la venue
du Sauveur. Dis à ton voisin :
les bonnes lunettes ! »

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 6916
La majorité des personnes interrogées après le Congrès Mission ont exprimé un satisfécit.
Merci Seigneur, merci à tous ceux qui se sont laissés utiliser par le Seigneur pour
l’accomplissement de cette mission. Nous ne devons donc pas dormir sur nos lauriers.
Nous avons la certitude que le Seigneur veut continuer à nous utiliser pour l’annonce de la
Bonne Nouvelle.
L
es grâces du Congrès Mission
continuent à être déversées sur
toute l’île. Ne les laissons pas se
« faner ». La logique spirituelle voudrait que
la flamme missionnaire reste allumée. Nous
le savons, la lumière a besoin d’une source
d’énergie pour briller. De la même façon,
la flamme du Congrès Mission a besoin
de « petites braises » entretenues par le
Seigneur et les hommes de bonne volonté.
La particularité ici, ces « petites braises »
sont les hommes de bonne volonté.
Afin que le souffle de l’Esprit Saint puisse
continuer à souffler sur elles, nous avons
rendez-vous les 3, 4 et 5 mars 2025. Ce
rendez-vous sera non seulement un moment
de ferveur spirituelle, mais surtout un temps
de formation et de retraite.
À cet effet, le thème retenu est : « DEVENEZ
DE VRAIS DISCIPLES MISSIONNAIRES ».
Il est porté par ces mots de Jésus : « Ce n’est
pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui
vous ai choisis et établis, afin que vous alliez,
que vous portiez du fruit, et que votre fruit
demeure » (Jn 15, 16).
Par le passé, nous avions dans le diocèse de
multiples lieux d’évangélisation pendant les
jours gras. Les organisateurs sont animés par
une bonne intention et le désir d’annoncer
Jésus. En mars, il n’y aura que 3 lieux
d’évangélisation (pendant 3 jours), avec le
même thème et les mêmes intervenants.
L’objectif est de préparer des « Candidats
à la mission » pour permettre de vivre une
nouvelle expérience missionnaire à la
Pentecôte du 8 juin 2025.
« Devenez de vrais
disciples missionnaires »
Temps d’évangélisation 2025
VIE DU DIOCÈSE
Avec le secours du Seigneur,
à l’occasion de ce temps fort,
nous ouvrirons :
• les cœurs→à l’amour de la
mission et à se préparer à se
laisser conduire par l’Esprit-
Saint
• les intelligences→à
la compréhension et au
discernement de la mission
d’un vrai disciple
• les volontés→au désir de
s’engager à servir les autres
pour la gloire de Dieu et le salut
des hommes.
Père Gilles Aïzo, Vicaire épiscopal■
de ferveur spirituelle, mais surtout un temps
« DEVENEZ
Pentecôte du 8 juin 2025.
Père Gilles Aïzo, Vicaire épiscopal
Nous sommes tous attendus
du 3 au 5 mars 2025
au Millenium du Morne-Rouge,
au Stade En Camée de Rivière-Pilote
et au Palais des Sports du Lamentin.
Nous sommes tous attendus
au Millenium du Morne-Rouge,
Nous sommes tous attendus

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 691 7
Paroisses Veillée Nuit de Noël Jour de Noël 31 décembre Jour de l’An
Ajoupa-Bouillon18h veillée suivie de la messe 8h 6h30 8h
Anses d’Arlet 20h 9h 19h Adoration • 20h messe d’action de grâce9h
Anse Mitan 17h 10h 17h 10h
Balata 19h 9h30 18h30 9h30
Basse-Pointe
16h messe des enfants
20h messe de la nuit de Noël
9h 17h 8h
Bellefontaine 17h veillée suivie de la messe à 18h10h 18h 10h
Bellevue 19h messe de la nuit 8h 19h 6h30 – 9h30
Carbet 19h messe de la nuit
9h messe
16h pour les croisiéristes
et le personnel des bateaux – 9h messe
Case-Pilote 18h 8h 20h 8h
Cathédrale
19h et à Minuit : messe pontificale de la
nuit de Noël présidée par l'archevêque
10h 19h 10h
Coridon 18h veillée suivie de la messe 10h 18h messe d’action de grâce 10h
De Briant 19h 9h 19h 9h
Diamant 19h 8h 18h 8h
Ducos 19h veillée suivie de la messe à 20h 8h 18h30 Adoration 8h
Emmaüs 17h veillée de Noël • 18h messe 8h – 8h
Fond-Saint-Denis18h 9h – 10h
Chapelle Foyer de
Charité de Trinité
– 9h 21h veillée d’adoration + messe à minuit –
François 19h 8h 16h Adoration • 18h 8h
Grand-Rivière 20h 8h 20h 8h
Gros-Morne
9h messe de la catéchèse
20h messe de la nuit
8h 20h 8h
Josseaud 19h 10h 6h30 8h
Lamentin
15h30 catéchèse
18h30 veillée
suivie de la messe
8h 18h veillée suivie de la messe 6h et 8h
Lorrain
16h30 veillée
17h30 messe
suivie de l’Adoration
8h au bourg
8h à 16h Adoration du Saint-Sacrement
16h Louange • 17h30 messe
8h
Macouba 17h30 veillée 18h messe 10h 17h30 Adoration • 18h 10h
Marigot
17h adoration
18h30 veillée 19h30 messe
10h
17h à 19h Adoration du Saint-Sacrement
19h30 messe
10h
Marin 19h 7h - 10h 20h 7h et 10h
Morne-Rouge 19h 9h 18h messe d’action de grâce 9h
Morne-Vert 16h 10h 16h 10h
Prêcheur 18h30 8h 18h30 8h
Redoute 19h30 8h 19h 8h
Régale 19h 8h – 8h
Rivière-Pilote
17 chanté Noël • 18h crèche vivante
19h messe de la nuit de Noël
8h
– 8h
Rivière-Salée
(Grand-Bourg)
17h30 veillée suivie de la messe à 18h309h30 18h30 9h 30
Petit-Bourg 17h30 veillée • 18h30 messe 7h – 7h
Desmarinières
N-D de Fatima
21h30 11h 21h 11h
Robert 19h : veillée • 20h messe 8h 6h30 messe suivie de l’Adoration 8h
Sainte Anne 20h 9h 18h Adoration • 19h messe d'action de grâce 9h
Saint Christophe16h catéchèse • 20h messe 6h15 • 8h30 • 10h30 23h adoration
6h15 • 8 h30
• 10h30
Saint Esprit 18h30 8h – 8h
Saint Joseph 18h veillée suivie de la messe 8h – 8h
Sainte Luce 18h 9h – 9h
Sainte Marie 15h catéchèse • 19h 8h
18h Adoration
19h Vêpres chantées suivies de la messe
8h
Saint Pierre
17h messe à Périnel
21h messe à la cathédrale
8h
7h messe octave de Noël - Saint Sylvestre
18h adoration • 21h messe d’action de grâce
8h
Sainte Thérèse 19h veillée suivie de la messe à 19h309h –
7h (Volga)
9h (Ste-Thérèse)
Schœlcher
15h (Terreville) Famille de la catéchèse
17h30 (Terreville) • 18h30 (au bourg)
8h au bourg 18h30 au bourg
7h (au bourg)
9h (Terreville)
Tartane 20h veillée suivie de la messe 9h30 9h30 messe • 18h veillée d’action de grâce9h30
Terres-Sainville18h veillée + messe 8h
22h nuit d’adoration et action de grâce :
messe à 0h05
8h
Trinité 18h30 veillée suivie de la messe 8h 18h messe d’action de grâce 9h
Trois-Ilets 19h 8h 7h30 8h
Vauclin 18h veillée suivie de la messe à19h 8h 18h30 veillée suivie de la messe 8h
Vert-Pré 18h30 veillée suivie de la messe à 19h8h 18h veillée suivie de la messe à 18h30 8h30
Chapelle Maison
des Spiritains
– 10h – 10h
Veillée Nuit de Noël Jour de Noël
Noël 2024
31 décembre Jour de l’An
Jour de l'an 20252025NoëlNoëlHoraires des messes dede et du

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 6918
Comment les jeunes vivent- ils
la fête de Noël ?
➊Noël symbolise pour moi un moment de partage,
de lumière, d'amour et de pardon. C’est une occasion
de se recentrer sur l’essentiel : l’amour, la famille et la
foi. À l’approche de Noël, je ressens une joie particulière
mêlée d’excitation et de recueillement. J’aime l’osmose
qui s’en dégage lorsque que nous allons tous à la messe
et qu'ensuite nous réveillonnons ensemble en at endant
minuit pour met re le petit Jésus dans la crèche et ouvrir nos
cadeaux.
➋ Si je devais proposer une initiative pour l’Avent, j’organiserais un
calendrier inversé d’actions solidaires pour mobiliser la paroisse
autour d’œuvres caritatives. Par exemple, chaque famille sur la
paroisse doit s’occuper d’une famille en situation précaire et
chaque week-end avant le 24 elle apporte des dons qui seront
ensuite distribués à la famille.
➌ Pour impliquer les jeunes, l’Église pourrait moderniser ses
messages et proposer des événements interactifs, comme des
concerts ou des ateliers créatifs.
➍ J’aimerais que les jeunes participent davantage à travers des
rôles actifs : chorales, décorations ou témoignages, services ...
➎ Pour inviter un ami non pratiquant, je met rais en avant
l’atmosphère chaleureuse, la beauté des chants et la profondeur
spirituelle de la célébration.
Servant d’autel sur la paroisse Notre-Dame de
la Visitation du Gros-Morne, choriste du groupe
Émergence et élève de première au Lycée Nord-
Atlantique de Sainte-Marie.
Questions
➊ Que signifie Noël pour toi
personnellement ? E t que
ressens-tu à l’approche de Noël ?
➋ Si tu devais proposer une
nouvelle initiative pour l’Avent
ou Noël dans ta paroisse, que
proposerais-tu ?
➌ Selon toi, que pourrait faire l'Église
pour inciter les jeunes à participer
davantage à la préparation de
Noël ?
➍ Comment aimerais-tu que les
jeunes soient davantage associés
à la préparation et à la célébration
de Noël dans l'Église ?
➎ Si tu devais inviter un ami ou une
amie non pratiquante(e) à une
célébration de Noël à l'Église,
que dirais-tu pour l'encourager à
venir ?
➊
de lumière, d'amour et de pardon. C’est une occasion de lumière, d'amour et de pardon. C’est une occasion
de se recentrer sur l’essentiel : l’amour, la famille et la
foi. À l’approche de Noël, je ressens une joie particulière foi. À l’approche de Noël, je ressens une joie particulière
mêlée d’excitation et de recueillement. J’aime l’osmose
qui s’en dégage lorsque que nous allons tous à la messe
VIE DU DIOCÈSE
de lumière, d'amour et de pardon. C’est une occasion de lumière, d'amour et de pardon. C’est une occasion
de se recentrer sur l’essentiel : l’amour, la famille et la
foi. À l’approche de Noël, je ressens une joie particulière foi. À l’approche de Noël, je ressens une joie particulière
mêlée d’excitation et de recueillement. J’aime l’osmose
qui s’en dégage lorsque que nous allons tous à la messe
et qu'ensuite nous réveillonnons ensemble en at endant et qu'ensuite nous réveillonnons ensemble en at endant
minuit pour met re le petit Jésus dans la crèche et ouvrir nos minuit pour met re le petit Jésus dans la crèche et ouvrir nos
PAROISSE
DU GROS-MORNE
Salomé Duguet
➊➊Noël symbolise pour moi un moment de partage, Noël symbolise pour moi un moment de partage,
de lumière, d'amour et de pardon. C’est une occasion
Servant d’autel sur la paroisse Notre-Dame de Servant d’autel sur la paroisse Notre-Dame de
la Visitation du Gros-Morne, choriste du groupe
Émergence et élève de première au Lycée Nord-Émergence et élève de première au Lycée Nord-
la Visitation du Gros-Morne, choriste du groupe
Émergence et élève de première au Lycée Nord-
la Visitation du Gros-Morne, choriste du groupe
Atlantique de Sainte-Marie.Atlantique de Sainte-Marie.
Questions
Que signifie Noël pour toi
personnellement ? Et que
ressens-tu à l’approche de Noël ? ➊➊Noël symbolise pour moi un moment de partage, Noël symbolise pour moi un moment de partage,
de lumière, d'amour et de pardon. C’est une occasion
PAROISSE
DU GROS-MORNE
Salomé Duguet
Comment les jeunes viventComment les jeunes viventComment les jeunes vivent
-
Comment les jeunes vivent
-
Comment les jeunes vivent
ils ils
la fête de Noël ?la fête de Noël ?
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 6918
messages et proposer des événements interactifs, comme des
concerts ou des ateliers créatifs. concerts ou des ateliers créatifs.
➍➍ J’aimerais que les jeunes participent davantage à travers des J’aimerais que les jeunes participent davantage à travers des
rôles actifs : chorales, décorations ou témoignages, services ...
➎ Pour inviter un ami non pratiquant, je met rais en avant
l’atmosphère chaleureuse, la beauté des chants et la profondeur l’atmosphère chaleureuse, la beauté des chants et la profondeur
spirituelle de la célébration.spirituelle de la célébration.
de Noël dans l'Église ?
➎ Si tu devais inviter un ami ou une
amie non pratiquante(e) à une
célébration de Noël à l'Église,
amie non pratiquante(e) à une
célébration de Noël à l'Église,
amie non pratiquante(e) à une
que dirais-tu pour l'encourager à
venir ?
Noël, la fête de la Nativité, demeure associée à des valeurs de partage, de générosité,
d’amour et de pardon. Mais si chaque année nous célébrons cette Fête, que signifie-t-elle
pour les jeunes en chemin de notre diocèse ?

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 691 9
➊ Personnellement Noël pour moi c'est une fête que
j'aime beaucoup parce qu'elle rassemble toute ma
famille chaque année. A l'approche de Noël, je suis
particulièrement heureuse parce que c'est l'une des
meilleures fêtes de l'année, mais ça veut aussi dire que
l'année se termine.
➋ Si je devais proposer une nouvelle initiative ce serait un
calendrier de l'avent pour toute la paroisse et chaque
dimanche il y aurait un sujet biblique sur lequel on pourrait
méditer.
➌ Je pense sincèrement que les jeunes aussi devraient plus s'impliquer et
respecter leurs paroisses. Et l'Église pourrait met re en place diverses
activités spirituelles et bibliques intéressantes pour les jeunes.
➍ Bah ! pour que les jeunes puissent ?tre d'avantage associ?s ? la vie
de l'Église, on pourrait proposer aux jeunes de cheminement de faire
des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus
encore.
➎ Je lui dirais que même s’il ne croit pas en Dieu, de venir découvrir comme
on fête Noël dans mon Église et de venir voir comment nous célébrons la
fête de Noël.
de l'Église, on pourrait proposer aux jeunes de cheminement de faire
des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus
du 15 décembre 2024 – n° 691 9
de l'Église, on pourrait proposer aux jeunes de cheminement de faire
des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus
PAROISSE
DU MARIN
Alicia Fage
Xavier
du 15 décembre 2024 – n° 691
particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des
PAROISSE DE
RIVIÈRE-SALÉE
Khézia Ruffin
ÉGLISE EN MARTINIQUE ÉGLISE EN MARTINIQUE ÉGLISE EN MARTINIQUE ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 691
des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus
➎➎
des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus
encore.
Je lui dirais que même s’il ne croit pas en Dieu, de venir découvrir comme
on fête Noël dans mon Église et de venir voir comment nous célébrons la on fête Noël dans mon Église et de venir voir comment nous célébrons la
Je lui dirais que même s’il ne croit pas en Dieu, de venir découvrir comme
on fête Noël dans mon Église et de venir voir comment nous célébrons la
Je lui dirais que même s’il ne croit pas en Dieu, de venir découvrir comme
fête de Noël.
des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus des compositions f orales pour la paroisse un samedi sur deux et plus
Je lui dirais que même s’il ne croit pas en Dieu, de venir découvrir comme
on fête Noël dans mon Église et de venir voir comment nous célébrons la on fête Noël dans mon Église et de venir voir comment nous célébrons la
Je lui dirais que même s’il ne croit pas en Dieu, de venir découvrir comme
on fête Noël dans mon Église et de venir voir comment nous célébrons la
Je lui dirais que même s’il ne croit pas en Dieu, de venir découvrir comme Je lui dirais que même s’il ne croit pas en Dieu, de venir découvrir comme
on fête Noël dans mon Église et de venir voir comment nous célébrons la on fête Noël dans mon Église et de venir voir comment nous célébrons la
Je lui dirais que même s’il ne croit pas en Dieu, de venir découvrir comme
on fête Noël dans mon Église et de venir voir comment nous célébrons la
Je lui dirais que même s’il ne croit pas en Dieu, de venir découvrir comme
PAROISSE PAROISSE
DU MARIN
Alicia Fage
Xavier
➊
Noël pour moi c’est
la nativité et la famille.
Je ressens une grande joie,
« un Sauveur nous est né » ;
c’est vivre cet évènement avec
ma famille.
➋ Ce serait de met re
beaucoup de décorations
dans ma paroisse.
➌ et ➍
L’Église pourrait pro-
poser une crèche vivante où ils seront les
organisateurs et acteurs.
➎ Je l’inviterai tout simplement à
m’accompagner.
Parce qu’aimer Dieu Parce qu’aimer Dieu
et aimer celui ou celle qui est mon et aimer celui ou celle qui est mon
prochain est une seule et même prochain est une seule et même
chose.chose.
« un Sauveur nous est né » ; « un Sauveur nous est né » ;
c’est vivre cet évènement avec
ma famille.
➋➋
Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie, Je ressens une grande joie,
PAROISSE DU
MORNE-ROUGE
D. Emeline
➊➊
j'aime beaucoup parce qu'elle rassemble toute ma j'aime beaucoup parce qu'elle rassemble toute ma
famille chaque année. A l'approche de Noël, je suis
particulièrement heureuse parce que c'est l'une des particulièrement heureuse parce que c'est l'une des
meilleures fêtes de l'année, mais ça veut aussi dire que meilleures fêtes de l'année, mais ça veut aussi dire que
l'année se termine.l'année se termine.
➋➋ Si je devais proposer une nouvelle initiative ce serait un Si je devais proposer une nouvelle initiative ce serait un
➊ Pour moi Noël est un temps de joie, de partage, de paix, de
retrouvailles avec sa famille et ses amis. A l’approche de Noël, je
ressens de la joie et de l’amour car Jésus vient. C’est l’occasion
d’of rir des cadeaux et d’en recevoir.
➋ Pour l’Avent ou Noël dans ma paroisse, je proposerais que chacun
dépose un petit cadeau dans une boîte et que chacun en pioche un
lors d’une fête qui réunirait les paroissiens.
➌ L’Église pourrait rendre la préparation de Noël amusante en
proposant aux jeunes de montrer leurs talents en faisant des
décorations de Noël ou des pâtisseries.
➍ Ce serait bien que l’on propose aux jeunes de préparer pour les
paroissiens un moment de partage où il y aura une crèche vivante.
➎ Je dirais à mes amis(es) de venir découvrir les origines de Noël et la grande
famille qu’est l’Église.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 69110
Le "chanté NwèLe "chanté Nwèll""
comme un moyen d’évangélisation
Aux Antilles et singulièrement chez nous en Martinique, la période s’intercalant
entre les fêtes de Toussaint et la grande fête de la nativité, est le temps des
"chanté Nwèl". Nous sommes désormais bien informés sur l’origine de ces
regroupements festifs. Nous savons, en effet, que la Martinique à l’instar des campagnes
françaises a gardé une tradition dont l’origine remonte au Moyen-Âge, qui regroupe voisins,
amis, parents et enfants. Les ‘chanté nwèl’ sont d’ailleurs un héritage de la période esclavagiste.
Aux Antilles et singulièrement chez nous en Martinique, la période s’intercalant
entre les fêtes de Toussaint et la grande fête de la nativité, est le temps des
regroupements festifs. Nous savons, en effet, que la Martinique à l’instar des campagnes
D
ans de nombreux pays de
tradition catholique, les chants de
Noël marquent également cette
période. D'après la tradition catholique,
les premiers chants de Noël ont été
chantés par les anges au-dessus de la
crèche, sous nos latitudes, les ‘chanté
nwèl’ sont aujourd’hui quelquefois un
mélange de chants sacrés et profanes.
Il est certain qu’aujourd’hui, le ‘chanté
nwèl’ tient une place importante dans
le patrimoine culturel martiniquais et
partant, dans le patrimoine antillais
plus largement. Plusieurs questions
se posent : Quel lien y a-t-il entre cette
tradition et la religion ? Le chrétien est-il à
sa place dans un chanté nwèl ? Le chanté
nwèl permet-il de prêcher l’évangile, et
d’annoncer le nom de DIEU ?
D’après nos recherches, en Martinique,
parmi les églises de confession chrétienne,
seule la religion catholique manifeste
avec autant de ferveur la venue du fils
de DIEU. Certaines confessions estiment
que la nativité ne s’est pas réalisée à cette
période ou qu’elles ne prennent pas part
aux fêtes de commémoration. Si l’on peut
mettre à part les grandes manifestations
de chanté nwèl qui s’apparentent plus
à de grandes fêtes profanes, ou à de
véritables soirées commerciales, les
participants s’acquittant simplement
d’un droit d’entrée, il n’en demeure pas
moins vrai, que même à l’occasion de
ces grands rassemblements festifs, les
participants croyants, ou pas, scandent
le nom du fils de DIEU venant dans le
monde. L’évangélisation commence par
l’annonce du Nom de Jésus. Le contenu
des chants est aussi porteur de véritables
messages évangéliques.
Les autres chanté nwèl ressemblent déjà
un peu plus à des rencontres familiales
ou amicales et sont des occasions où l’on
interprète des chants de la période de
l’Avent et de la nativité du fils de DIEU.
Ce qui prépare les cœurs à l’accueil du
Sauveur, de l’Évangile.
À côté des chanté nwèl organisés par des
particuliers, de nombreuses paroisses
organisent des chanté nwèl paroissiaux
où tout le monde est invité, paroissiens et
habitants du secteur. Ces regroupements
festifs de paroissiens, d’amis ou de
parents sont de véritables moments de
communion et de partage fraternel et
évangélique, chacun étant chargé de
contribuer à la réussite de la fête en
apportant de quoi se restaurer ou se
désaltérer. Si le R osaire est la méditation
de la vie de Jésus par l’intermédiaire de
Marie, on peut dire que le chanté nwèl
est la méditation de l’attente de la venue
ainsi que la nativité du Messie dans le
monde.
Au cours de ce moment de fête, les
participants, comme au temps des
premières communautés chrétiennes,
d’un seul cœur et d’une seule âme,
égrènent les différents cantiques
contenus dans le petit livret vert. Ces
cantiques sont de véritables chants
d’amour et d’espoir célébrant la venue
du Christ. Pour que ces manifestations
demeurent des temps d’évangélisation,
la participation des chrétiens est
importante, ceux-ci pouvant agir comme
modérateurs. Par ailleurs, ne faudrait-il
pas revoir le répertoire des chanté nwèl
en le purifiant de certaines ritournelles
non contenues dans le livret et qui
peuvent être autant d’offenses au nom
de Dieu ?
En conclusion, les chrétiens ne doivent
pas déserter ces moments de joie et de
liesse, car ce sont aussi des occasions de
témoigner de sa foi auprès de ceux qui
cherchent un sens à leur vie.
Joseph Blezes
Paroisse Notre Dame du Rosaire - Redoute
■
VIE DU DIOCÈSE

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 691 11
V/ Relevez la tête
R/ Car le Seigneur vient »
Le temps de l’Avent est le temps où nous sommes en attente de la
réalisation des promesses divines. Quand il y a attente, c’est qu’il y a
espoir et donc on redouble son attention en cultivant une bonne écoute.
L
e temps de l’Avent est donc le temps de
l’écoute de mon entourage et de tout
signe et évènements pour parvenir
à la contemplation des œuvres de Dieu.
L’attente suggère aussi de la patience et de
la persévérance. En Avent, il faut prendre le
temps de vivre pour jouir de la vie. La vie
de l’homme n’a de saveur que quand elle
est portée par la joie d’être. Le temps de
l’Avent nous recommande sans cesse cette
joie de vivre et d’être. Car, Celui qui vient
est Vie joyeuse et éternelle. Il ne vient pas
nous attrister mais il vient pour semer la joie
autour et en nous. L’incarnation, c’est la joie
de Dieu au milieu des hommes. Dieu n’a-t-il
pas dit de son Fils Jésus qu’en lui, il y trouve
toute sa joie ? Jésus, étant la joie du Père, vient
répandre en nos vies la joie de Dieu qu’Il est.
Nous attendons en ce temps de l’Avent la joie
de Dieu. Le livre de Sophonie nous y invite de
façon excitante : « Pousse des cris de joie, Fille
de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi,
tressaille d’allégresse, fille de Jérusalem ! » Le
Cantique d’Isaïe insiste à nouveau : « Jubilez,
criez de joie, habitants de Sion. » Et Saint Paul
porte cette note au sommet quand il nous
recommande : « Frères, soyez toujours dans la
joie du Seigneur. »
Ce n’est pas la venue dans la gloire de Jésus, fils
de Dieu, dans l’humilité de la crèche - que nous
préparons matériellement par nos crèches
dans nos maisons, tout en refusant d’y accueillir
Celui qui vient vivre avec nous, au cœur de son
Eglise - . Mais l’objet de notre joie est plutôt la
présence de Dieu dans nos maisons, présence
cachée certes, mais bien réelle car « le Seigneur
est proche ». Le Seigneur vient pour donner
sa joie. Cette joie, c’est sa présence en nous.
« Le Seigneur ton Dieu est en toi ». Cette Joie,
c’est Dieu lui-même. Et le Verbe de Dieu vient
prendre chair de notre chair à condition que
nous lui offrions notre cœur. N’est-ce pas
parce qu’il a trouvé sa joie et son allégresse en
nous qu’il veut venir ? La joie est donc le signe
de la présence de l’Esprit Saint dans nos vies.
Avec saint Paul, la joie doit être l’état d’âme
habituel du chrétien. C’est ce qui justifie son
insistance sur la joie : « Laissez-moi vous le
redire : soyez dans la joie… Le Seigneur est
proche. … Ne soyez inquiet de rien. » Dire
autrement soyez toujours dans le Seigneur. Là
où il y a Dieu, il y a la joie. La joie appelle la paix,
la sérénité et l’action de grâce. « La paix de Dieu,
qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer, gardera
votre cœur et votre intelligence dans le Christ
Jésus ». Il est donc juste de « tressaillir de joie »,
« d’exalter le Seigneur » dans l’Esprit qui repose
sur nous. Finies alors nos tristesses ; finis nos
stress vertigineux qui nous rendent malades
plus qu’ils ne donnent des solutions. Personne
n’a trouvé une solution à un problème en étant
stressé ou angoissé ou triste. La tristesse signifie
d’ailleurs le manque de solutions.
Mais « que devons-nous faire » pour avoir
cette joie et cette paix de Dieu ? C’est la simple
question que les différentes couches de la
société posaient à Jean le Baptiste. Et il nous
donne la solution : « Aplanissez le chemin du
Seigneur. » Mais comment ? En laissant le « Dieu
de la paix lui-même nous sanctifier tout entiers
pour la venue du Seigneur Jésus-Christ » au
cœur de nos réconciliations avec nos frères
et sœurs et avec Dieu. Aucune exigence
extraordinaire : vaincre le matérialisme
destructeur et servile en prenant le manteau
de la charité et de la justice sociale. Nous
allons dépenser des fortunes pour fêter Celui
qui vient alors qu’Il est déjà là dans le démuni,
le pauvre et l’autre frère à côté de moi. Nous
allons fêter Noël avec un cœur fermé alors
que celui que nous attendons et qui vient veut
prendre ce cœur. L’Esprit que nous recevons au
baptême ne vient pas dans un cœur tortueux,
un cœur qui se ferme à l’autre et donc un cœur
qui se ferme au TOUT AUTRE qui est en nous
sans nous. Lorsque nous acceptons d'obéir
au Maître Intérieur, une joie paisible et une
paix profonde inondent notre cœur y laissant
une trace indélébile qui se reflète et rejaillit
sur l’autre en face de nous. Car la vraie joie est
celle qui s’exprime et se partage. La joie n’est
joie et ne grandit que quand elle est partagée.
Ce ne sont donc pas la joie et la paix qui se
dégagent de nos sociétés hypermodernes,
hyper-consommants, hyper-numériques, qui
fêtent Noël à travers les réverbères, les lampes
et les superbes décorations, les immenses
et onéreux cadeaux. Ce ne sont ni celles de
nos sociétés qui tuent dans des guerres, des
rancunes, dans des haines alors que la joie et
la paix de Dieu nous sont offertes gratuitement.
Ce ne sont ni celles de nos sociétés qui trouvent
leur joie et leur satisfaction en brimant le droit
des enfants et des familles ; nos sociétés qui
ne veulent rien partager en gardant leur joie
dans leur cœur en la transformant du coup
en tristesse…
La joie que le Seigneur vient nous donner,
c’est sa présence : EMMANUEL : Dieu-avec-
nous. C’est le nom de l’Enfant dont nous
voulons fêter la venue parmi nous mais qui
malheureusement ne reçoit aucun cadeau de
nous. Pas même une attention. Alors que le seul
cadeau qu’il attend de nous, c’est d’accueillir sa
présence en nos vies : « Le Seigneur ton Dieu
est en toi », et de le laisser nous renouveler
par son amour. C’est seulement en cet instant
qu’il pourra nous communiquer « sa joie et son
allégresse » faisant de nous des missionnaires
de sa joie aux autres à travers un sourire, une
bonne parole, un pardon accordé, de bons
moments de convivialité et de fraternité. Noël
sera une fête joyeuse dans nos familles que
quand chacun pense à se libérer des colères
et des frustrations du passé ; car celui qui vient
nous appelle à vivre un présent merveilleux
et pétillant et à tendre vers un futur glorieux et
toujours joyeux.
Soyons des sources de joie et de paix les uns
pour les autres.
Père Grégoire-Sylvestre Gainsi
Curé de la paroisse de Redoute
■

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 69112
VIE DU DIOCÈSE
À l’approche de Noël, nous
préparons nos maisons en
installant des décorations et
illuminations, le sapin ou le
filao et aussi la crèche. Dans
de nombreuses familles,
mais aussi dans certains éta-
blissements commerciaux et
bâtiments publics, la crèche
a toujours fait partie du décor
à Noël, tradition bien ancrée
à laquelle on reste fidèle.
P
armi tous les éléments
traditionnels associés à cette
fête, la crèche a cependant
un statut à part. Avec les personnages
de la Sainte famille, elle rappelle que
Noël est d’abord une fête chrétienne
qui célèbre la naissance de Jésus.
Au-delà de la tradition, la crèche
assume une valeur spirituelle
indéniable.
Initiée par François d’Assise en 1223
en Italie, cette tradition des crèches
se répandit ensuite dans les églises et
les familles. Aujourd’hui toutes sortes
de crèches existent qu’elles soient
vivantes, sculptées ou miniatures.
Les dimensions, les matériaux, les
personnages varient mais à chaque
fois, elles rappellent le message
d’amour de Noël.
➊ La crèche, un “Évangile vivant” :
faire une crèche dans nos maisons
ou nos églises nous aide à revivre
l’histoire vécue à Bethléem et à
méditer le mystère de la Nativité.
Bien sûr, les Évangiles restent toujours la
source qui nous permet de connaître et de
méditer sur cet Événement. Cependant la
représentation de ce dernier par la crèche
nous permet d’imaginer les scènes, de
visualiser l'événement de la naissance de
Jésus, de ressentir la tendresse de Dieu
qui se fait petit enfant.
Comme nous le rappelle le Pape
François dans sa lettre apostolique sur
la signification et la valeur de la crèche
"Admirabile signum" (Le merveilleux signe
de la crèche), “représenter l’événement
de la naissance de Jésus équivaut à
annoncer le mystère de l’Incarnation
du Fils de Dieu avec simplicité et joie.
La crèche, en effet, est comme un Évangile
vivant, qui découle des pages de la Sainte
Écriture. En contemplant la scène de
Noël, nous sommes invités à nous mettre
spirituellement en chemin, attirés par
l’humilité de Celui qui s’est fait homme
pour rencontrer chaque homme.”
➋ La crèche, un chemin de foi
et de prière
L’installation de la crèche est une
démarche de foi ; la mise en place de
chacun de ses éléments est un support à la
prière. Du début de l'Avent jusqu'à la fête
de la présentation de Jésus au Temple, le
2 février, on peut se recueillir devant les
personnages. Tous sont porteurs d'un
message, celui de la Bonne Nouvelle du
christianisme : "Dieu est venu dans notre
monde pour que l'on n'ait plus peur de
lui." C’est ce rôle que joue la crèche que
l'on installe chez soi : rendre le Christ
proche de nous. Elle exprime toute la
volonté de renouveler à chaque Noël,
année après année, siècle après siècle,
le miracle de l’incarnation du Christ qui
s’est fait homme afin d’apporter l’espoir
et le salut à l’humanité entière.
➌ La crèche, un canal de transmission
de la foi
C’est un formidable support d’évangéli-
sation. En expliquant chaque personnage
et son rôle dans l’histoire de Noël, on
fait découvrir les fondements de la foi
chrétienne.
Selon les mots du pape François dans
sa lettre apostolique, la crèche « fait
partie du processus doux et exigeant de
la transmission de la foi. Dès l’enfance et
ensuite à chaque âge de la vie, elle nous
apprend à contempler Jésus, à ressentir
l’amour de Dieu pour nous, à vivre et à
croire que Dieu est avec nous et que nous
sommes avec lui, tous fils et frères grâce à
cet Enfant qui est Fils de Dieu et de la Vierge
Marie ; et à éprouver en cela le bonheur.”
À Noël,À Noël,
pourquoi, quand et comment faire la crèche ?pourquoi, quand et comment faire la crèche ?
Pourquoi faire une crèche ?

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 691 13
Faire une crèche, c’est bien plus qu’un simple acte manuel. C’est une
démarche spirituelle. Il s’agit d’une mise en scène de la naissance de
Jésus telle qu’elle est présentée dans le Nouveau Testament.
➊ Choisir un emplacement :placée dans un lieu central et visible,
pour que toute la famille puisse s’y recueillir. Une table, une étagère
ou même un coin du salon peuvent convenir.
➋ Préparer le décor :le mot « crèche », « cripia » en latin, désigne la
mangeoire. Elle est le lieu de la naissance de Jésus, dans une grotte
aménagée en étable. On peut utiliser des matériaux variés : mousse,
papier rocher, carton, sable, végétaux (feuilles de banane séchée
par exemple), copeaux de bois ou des tissus (jute notamment) pour
recréer un environnement naturel.
➌ Disposer les personnages :personnages essentiels : Marie, Joseph,
l’Enfant Jésus, les bergers, les anges, les animaux et les Rois mages
(après Noël).
Chaque élément a une signification particulière et unique :
• La Sainte Famille : au cœur de la crèche, l'Enfant Jésus nous révèle
la tendresse de Dieu ; Marie et Joseph symbolisent l’humilité et la
confiance en Dieu.
• Le bœuf et l’âne : on ne les trouve pas dans les Évangiles mais dans
le texte apocryphe du Pseudo-Matthieu. D’autres animaux peuvent
être présents …c’est toute la vie qui est représentés et le salut apporté
par Jésus s’adresse à toute la Création, pas seulement à l'humanité.
• Les rois mages : païens arrivés d’autres contrées représentées en
route vers cette même étable. Leur présence symbolise le caractère
universel du salut apporté par le Christ, dont le message rassemble
tous les peuples de la Terre. Avec leurs dons, ils reconnaissent la
nature divine (encens), humaine (myrrhe) et royale (or) de Jésus.
• Les bergers : premiers à recevoir l'annonce de la naissance de Jésus,
ils représentent les humbles et les pauvres. Le berger est également
un symbole de Dieu qui guide ses fidèles.
• L’ange : rassure et éclaire les bergers.
• La comète de Noël : c’est Mathieu qui cite la présence de l’étoile.
(Mt 2, 2)
• L’étable : humilité et simplicité de la naissance de Jésus.
Les éléments se placent généralement ainsi : en un lieu de premier plan
dans la crèche, la grotte ou cabane de la Nativité ; à l’intérieur de celle-ci,
la mangeoire destinée à accueillir l’Enfant Jésus au centre, avec la Vierge
Marie à la droite de Jésus (sur la gauche de l’observateur), et Saint Joseph à
gauche (sur la droite de l’observateur) ; les bergers à gauche de la cabane
de la Nativité, avec les autres animaux ; les Rois Mages arrivant par la
droite ; et en partie supérieure, l’Ange Gabriel, avec d’autres éventuels
anges, et la comète.
En réalisant la crèche, nous revivons le premier Noël. Alors, prenons
le temps de faire notre crèche, de la contempler et d’y prier. Elle sera
un rappel concret que, chaque jour, Emmanuel, Dieu avec nous,
vient naître dans nos vies et nous aidera à rayonner de l'amour de
Dieu autour de nous.
Josette Rose, Paroissienne du Lamentin ■
Certains choisissent de l’installer dès le 1er dimanche
de l’Avent, tandis que d’autres préfèrent attendre le 8
décembre, fête de l’Immaculée Conception, comme
c’est le cas en Italie. L’important, c’est d’être prêts pour
le 25 décembre.
Qu’on installe la crèche au fil des dimanches de
l’Avent ou en une seule fois, on respectera deux
incontournables :
• L’Enfant Jésus est traditionnellement ajouté dans
la nuit du 24 au 25 décembre.
• Les Rois mages peuvent être placés dès le début
mais assez loin. Leur arrivée n’est célébrée qu’à
l’Épiphanie, le 6 janvier.
La coutume est d’enlever la crèche à la fin du temps de
Noël après l’Épiphanie. Certains gardent la tradition
ancienne de l’exposer jusqu’au 2 février, jour de la
Chandeleur, qui célèbre la présentation de Jésus au
Temple, 40 jours après Noël.
À quel moment
l’installer
?
Comment l’installer ?
➍ L’occasion de rassembler la famille : moment de
partage et d’unité pour accueillir la joie de Noël
Réaliser la crèche de Noël dans sa propre maison peut
être un moment très spécial à vivre en famille, surtout
s’il y a des enfants et petits-enfants qui peuvent
contribuer à donner une touche personnelle dans le
choix ou la réalisation des figurines et de décors. C’est
une belle occasion de redécouvrir le récit biblique
de la Nativité et d’échanger sur le vrai sens de cette
fête pour nous aujourd’hui, à un moment où les
enfants sont focalisés sur les cadeaux et les parents
sur les achats, dans un monde souvent distrait par
les lumières et le consumérisme. Elle remet Jésus
au cœur de la fête.
La présence d’une crèche à la maison est une
invitation à ralentir, à se poser ensemble, à prier et
chanter le soir en famille devant la crèche, l’occasion
de recréer un climat d’attente, de parler aux enfants
de cette attente. Excellent moyen de savoir attendre
à l’heure du tout, “tout de suite”.

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 69114
du 15 décembre 2024 – n° 691
FOI ET CULTUREDOSSIER
T
out est dit : préparer Noël, c’était à la fois spirituel
et profane. Progressivement, nous avons distingué
ce qui relevait de l’autorité de la société et ce qui
restait du domaine de la religion. Ecritures et traditions
étaient liées.
Aujourd’hui, nous sommes éloignés de la magnifique
description du Cahier d’un retour au pays natal. Mais que
devient la foi si la tradition prend le dessus ?
Plus précisément dans ce temps de préparation de Noël,
en Martinique, en quoi peut-on dire que la tradition
l’emporte sur la foi ?
A travers quelques thématiques, nous chercherons à
répondre à cette problématique.
La foi est une façon de posséder ce qu’on espère, un moyen de connaitre des réalités
qu’on ne voit pas.
(He 11, 1-2). Le pape François rappelle qu’au cours des deux derniers
millénaires, les peuples qui ont reçu la grâce de la foi l’ont fait s’épanouir dans leur vie
quotidienne et l’ont transmise selon leurs propres usages culturels
(Sans Jésus, nous ne
pouvons rien faire, Bayard éd. 2020, p. 102). Ainsi notre manière de penser, de faire ou
d’agir est un héritage dans lequel les Saintes Ecritures ont une place primordiale.
Aimé CESAIRE nous fait entrer dans l’univers du Noël
martiniquais :
Noël n'était pas comme toutes les fêtes. Il n'aimait pas
à courir les rues, à danser sur les places publiques, à
s'installer sur les chevaux de bois, à profiter de la cohue
pour pincer les femmes, à lancer des feux d'artifice au
front des tamariniers. Il avait l'agoraphobie, Noël. Ce
qu'il lui fallait, c'était toute une journée d'affairements,
d'apprêts, de cuisinages, de nettoyages, d'inquiétudes,
de-peur-que-ça-ne-suffise-pas,
de-peur-que-ça-ne-manque,
de-peur-qu'on-ne-s'embête,
puis le soir une petite église pas intimidante, qui
se laissât emplir bienveillamment par les rires, les
chuchotis, les confidences, les déclarations amoureuses,
les médisances et la cacophonie gutturale d'un chantre
bien d'attaque…
(Cahier d’un retour au pays natal. 1956)
Foi et tradition dans la préparation
deNoël en Martinique

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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 691 15
Les spécificités du Noël
martiniquais
Filaos ou sapins, cochon ou dinde, cadeaux de
Noël ou étrennes ?
Une rapide enquête auprès d’une trentaine
d’adultes de plus de 50 ans, dans le contexte si
morose de cette fin d’année 2024, révèle que Noël
ne laisse personne indifférent. Pour tous, c’est une
fête religieuse mais surtout familiale. Ce qui fait la
particularité de notre Noël, c’est la joie de chanter.
Une joie tellement débordante qu’elle n’attend pas
le premier dimanche de l'Avent, mais démarre dès
le lendemain de la fête de la Toussaint.
La foi en la nativité se traduit par l’espérance que le
temps de Noël est un point de départ. De cela découlait
l’importance de préparer les cœurs tout autant que la
maison qui recevait la famille et les voisins.
La tradition de Noël inclut des valeurs comme la
paix, la réconciliation, le partage.
Mais Noël pour les Martiniquais c’est surtout notre
menu composé non pas de dinde mais de pâtés
salés, jambon, pois d’angole, et surtout le cochon.
Le menu du réveillon est spécifique dans un climat
chaud qui se prêtait à la ribote !
Il est surprenant de
constater qu’une seule
personne a signalé
l’importance de la
lumière, une seule aussi
a décrit Noël comme fête
des enfants. Il est vrai
que dans notre tradition,
les enfants n’allaient pas
à la messe de minuit
mais à la messe des
Innocents avec un jouet
ou le jouet reçu afin qu’il
soit béni !
Faut-il parler du Père Noël?
Le bonhomme rouge symbolise aujourd’hui pour nos enfants la fête
de Noël. Chaque parent se pose la question de savoir s’il faut laisser
perdurer la légende. Certains l’utilisent pour avoir des enfants sages
au mois de décembre et même toute l’année. D’autres au contraire
pensent qu’il faut dire la vérité, quitte à attrister leurs enfants pour
qui le Père Noël est plus qu’un héros. Certes ils ne sont pas dupes,
mais c’est si agréable de se cacher derrière ce bonhomme pour
gâter nos enfants !
Si le Père Noël n'existe pas, il est un autre Père qui existe de
toute éternité. Le seul Vrai Père, de qui vient toute paternité : le
Créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible. Dieu,
mystérieusement, ne se révèle ni comme roi, ni comme juge mais
comme Père. Nous nous y sommes habitués. C'est dommage car
c'est une révélation révolutionnaire que l'on ne peut saisir que dans
l'Esprit Saint. Il en ressort que la Paternité, un des états les plus nobles
de l'existence humaine, tire sa source en Dieu lui-même. (Fr David
Macaire, Lettres d’encouragement aux Hommes, 2023, pages 79-80)
La crèche et ses santons
Même s’il n’en est pas le
créateur, c’est Saint François
d'Assise qui a popularisé la
reconstitution de la scène
de la nativité. En effet, Jésus
est né dans l’humilité d’une
étable, dans une famille
pauvre ; de simples bergers
sont les premiers témoins de
l’événement. C’est dans cette
pauvreté que se manifeste la
gloire du ciel (CEC n° 525).
Luc au chapitre 2, verset 15 à
16, nous décrit la scène avec
les bergers :
Lorsque les anges eurent
quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons
jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé …Ils se hâtèrent d’y
aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché
dans la mangeoire.
Voilà pourquoi nous confectionnions jadis une crèche avec un
carton, du « papier crèche », avec juste Marie et Joseph. On attendait
pour ajouter au fur et à mesure l’Enfant, puis l’ange, les bergers,
les animaux (bœuf, âne, agneau), et ce n’est qu’à l’Epiphanie
qu’arrivaient Melchior, Gaspard et Balthazar, les trois mages.
Aujourd’hui, on achète
des crèches avec les onze
santons fixés ! La tradition
est sauve, mais vidée de son
sens, or il est important de
transmettre la chronologie
des faits en même temps
que le rituel.
Coll. Collectivité territoriale de Martinique – Archives – cote du document -
2012.0.1.140.001 Fort-de-France. Arbre de Noël. Arlette Rosa-Lameynardie -1970
Coll. Collectivité territoriale de Martinique – Archives – cote
du document - 2012.0.1.140.002 Fort-de-France. Crèche
de Noël et santons. Arlette Rosa-Lameynardie -1970

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La nuit de Noël est un mystère. L’Eglise ne
se lasse pas de chanter la gloire de cette nuit
(CEC n°525).
Cantiques, pastorales, colinde, koleda, kalanda,
Weihnachten, Christmas carols, villancicos...,
les musiques et chants de Noël sont anciens,
nombreux et variés. Ils sont connus dès le
Moyen Âge. On distinguait les pastorales, les
cantiques d'inspiration chrétienne et les chants
détachés de toute référence religieuse. « Entre
le bœuf et l'âne gris » est considéré comme
le plus ancien cantique français. Parmi les
cantiques les plus connus, on peut citer Douce
nuit, sainte nuit, Il est né le divin enfant, Les
anges de nos campagnes, Minuit chrétien...
(https://gallica.bnf.fr/blog/01012013/noel-
de-la-tradition-la-realite). Notre chant de
l’Avent, Venez divin Messie est attribué à
l’abbé Pellegrin (1663-1745), qui a repris une
pastorale du XVI
e
siècle.
Si notre Chanté Nwèl est bien « une tradition
héritée de pratiques religieuses de l’Avent »
(France-Antilles mercredi 13 nov. 2024), il est
faux de dire qu’elle a été imposée par les
colons aux esclavisés. Le professeur Henry
Louis Gates affirme que les esclavisés ont forgé
leur identité dans les lieux de culte qu’ils ont
créés à leur image, où les chants et les danses
ont nourri toute la musique nord-américaine
(Black Church, 2023). Nous pensons, qu’en
Martinique aussi, la foi a permis à la grande
masse des esclavisés de conserver leur dignité.
C’est ce qui explique qu’une fois libres, les
femmes et les hommes se sont emparés
des cantiques de Noël. Ils y ont ajouté leurs
instruments de musique, tambours, tibwa
et siyak.
Aujourd’hui, on ne saurait commencer un
chanté nwèl sans notre fameux livret vert dont
la première édition date de 1961. S’il n’en est
pas l’auteur, c’est grâce à des hommes comme
Loulou Boislaville que les ritournelles en créole
ont fait leur entrée dans le recueil de cantiques.
Pour certaines personnes, les ritournelles
actuelles sont les prémices du carnaval.
Mais qu’importe ! la tradition ne signifie pas
enfermement. Il faut néanmoins être attentif
aux contenus pour éviter les dérives. Alors,
certes il faut évoluer mais tout en gardant le
contenu spirituel de nos chants. Et Loulou
Boislaville avait raison de dire que « pou nou
lé Matinikè, périod Nwèl-la sacré »
Le calendrier liturgique a prévu des
fêtes autour du mystère de l’Incarnation :
Annonciation, Noël, Epiphanie (CEC1171). Mais
progressivement et surtout depuis le début
des années 2000, tous les groupes ont pris
l’habitude de chanter avec le petit carnet vert le
jour même de la Toussaint jusqu’à l’Épiphanie !
Ainsi, quand la tradition rejoint la foi dans la
préparation de Noël, il faut s’attendre à un Noël
vraiment spécial en Martinique !
Aujourd’hui, on ne saurait commencer un
FOI ET CULTUREDOSSIER
Marc-Annick Francois-Haugrin, historienne ■
Les chanté nwèl : avec ou sans ritournelles ?La messe de minuit
à 20 heures ?
Les solennités de Noël
Voici une tradition religieuse
qui était bien ancrée mais qui
progressivement disparaît. Or
en 1848, premier Noël après
l’abolition de l’esclavage, l’abbé
Dugoujon alors à Basse-Terre
en Guadeloupe, signale dans sa
lettre du 28 déc. 1848 : « Ils ont
aussi tenté d’abolir les messes
de minuit à la fête de Noël, sous
le même prétexte [crainte de
désordres]. J’ai protesté, et la
messe a été célébrée selon l’usage.
Bien entendu qu’il n’y a eu aucun
trouble ».
En revanche, un siècle plus tard,
la messe de minuit fut supprimée
à Fort-de-France, cause du
couvre-feu instauré à la suite des
événements de décembre 1959.
Lors des fêtes du tricentenaire,
en 1935, la messe de minuit fut
célébrée avec faste en Martinique.
La Paix, n°3127, 23 déc. 1935 – coll. Collectivité Territoriale
de Martinique- Archives- cote PER143 :1935
Coll. Collectivité
territoriale de
Martinique – Archives
– cote du document -
2012.0.1.094.002 Fort-de-
France, rue Victor Hugo.
Illuminations de Noël.
Arlette Rosa-Lameynardie
-1969
Coll. Collectivité
territoriale de
Martinique – Archives
– cote du doument
- 2012.0.1.094.004
Fort-de-France, fontaine
de la mairie. Illuminations
de Noël. Arlette Rosa-
Lameynardie -1969.
ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 691
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Recette
des pâtés
cochons :
pour 4-6
personnes
En Martinique, la période de Noël rime inévitablement avec les « Chanté Nwèl ». Comme
toutes les autres fêtes religieuses, Noël s’accompagne d’une cuisine riche et savoureuse.
Une fête en famille
La Martinique fête Noël de manière
traditionnelle et les habitants ont
l'habitude de se retrouver en famille.
Pour nous catholiques, la célébration
commence par la messe du réveillon
de Noël, le soir. La messe est bien plus
qu'une simple cérémonie religieuse. C’est
également une communion intense et
chaleureuse avec des chants fervents et
le rassemblement des familles, des petits
aux grands-parents.
Après la messe, les personnes se
regroupent en famille pour une soirée
joyeuse et conviviale en dansant et en
chantant de vieux cantiques religieux en
français avec des ritournelles en créole.
En Martinique, Noël est réellement une
fête de partage en famille, avec les voisins,
entre amis ou même avec des inconnus.
Un repas traditionnel pour Noël
Pour Noël, les Martiniquais partagent
bien évidemment un repas traditionnel.
Le porc est mis à l’honneur pour cette fête
de fin d’année. Le repas est très copieux
avec plusieurs plats. Parmi les spécialités
principales qui sont servies sur les tables
de Noël en Martinique, on retrouve entre
autres le boudin créole, les pâtés salés,
le ragoût de cochon, le jambon de Noël,
l’igname (yanm bwa) ou encore les pois
d’Angole.
Côté boisson, le schrub est l’apéritif
immanquable de Noël en Martinique.
Le Schrub est composé de rhum qui a
macéré pendant plusieurs semaines
avec des écorces d’agrumes. Les familles
le préparent traditionnellement dès
le mois d’octobre pour qu’il possède
sa saveur unique à Noël. La coutume
veut qu’après la messe de minuit,
tout le monde se retrouve autour du
« schrub », à moins d'opter pour un
punch coco, un punch cacahuètes ou
un rhum vieux en grignotant des petits
pâtés salés.
Le jus de groseille péyi au parfum de
fruits rouges, surtout pour ceux qui
ne consomment pas d'alcool, est un
incontournable en cette période.
Après ces moments de plaisir en
famille, chacun rentre se reposer à son
domicile et et l'ouverture des cadeaux
des enfants aura lieu le lendemain.
Le jour suivant, à midi, on prépare le
repas traditionnel comprenant des
pois d'Angole, du ragoût de porc et des
légumes péyi. Après avoir bien mangé,
des moments dédiés entre parents
et enfants se déroulent tout au long
du jour, parfois en jouant aux jeux de
société ou en visionnant la télévision
et les films de Noël qui sont largement
diffusés pendant cette période.
La rédaction ■
Fêter Noël
à la Martinique
250gr de viande porc sans gras, 2c à
soupe de vinaigre, 4 cives, 3 gousses
d’ail, 1 feuille de bois d’Inde, 1 petit
citron vert, 1 piment, 1c à soupe d’huile,
1 jaune d’œuf, sel, poivre. Préparation
30mn, cuisson 25mn environ.
➊ Passez la viande de porc, lavée
dans un peu d’eau vinaigrée, au
hachoir. Versez dans une casserole,
ajoutez le jus de citron, les cives,
l’ail, le piment et la feuille de bois
d’Inde hachés très finement. Salez
et poivrez. Faites roussir le tout dans
une cuillerée à soupe d’huile sans
cesser de remuer, pendant 15mn
environ.
➋ Préparez une pâte brisée.
➌ Pétrissez la pâte « reposée » et
étalez-la au rouleau sur 3mm
d’épaisseur. A l’aide d’un emporte-
pièce ou d’un verre retourné,
découpez des ronds. Mettez un peu
de farce de viande au milieu sur la
moitié d’entre eux et déposez-les
sur une plaque beurrée et farinée,
recouvrez ensuite avec l’autre
moitié en pinçant bien les bords
pour les souder. Dorez-les au jaune
d’œuf battu. Mettez à four moyen
pendant 25mn environ.
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 69118
?
QuestionAN TJÈ
LÉGLIZ-LA
La fête de Noël est très importante au sein de notre société martiniquaise.
Elle demeure essentielle pour les chrétiens catholiques, puisqu’il s’agit
de la naissance de notre Sauveur. Pour d’autres, elle est probablement
une occasion de plus de faire la fête. Père Jean-Michel Monconthour
répond à quelques questions afin de nous éclairer.
Que célébrons-nous à Noël ?
C
’est vers l’an 330 que l’on a
commencé à fêter Noël à Rome
le 25 décembre. Cette date
correspond à une fête païenne, la fête
du soleil invincible, célébrée lorsque les
jours devenaient plus longs. Et donc, la
tradition chrétienne a associé le Christ
au soleil. Jésus a été désigné comme
le soleil levant – Isaïe 9 « le peuple
qui marchait dans les ténèbres a vu se
lever une grande lumière ».
La tradition a également estimé que la
naissance de Jésus se situait au milieu
de la nuit, d’où la messe de minuit.
Nous célébrons donc à Noël, pour ce
qui est des chrétiens, la nativité. Aux
environs de cette date, existaient dans
plusieurs régions du monde des fêtes,
païennes, notamment le solstice d’hiver
fixé au 21 décembre. À cette date, la
nuit est la plus longue de l’année et la
journée la plus courte.
Quel sens donner à Noël aujourd’hui ?
Dans notre société martiniquaise, qui
aujourd’hui est en crise profonde, la fête
de Noël devrait nous apporter la lumière
et l’espérance dont nous avons besoin
pour nous redresser et nous relever. Ce
Noël 2024 se doit d’être un Noël de
lumière, de justice, de paix où tous
ensembles nous recherchons ce qui
peut nous unir pour le bien commun,
et rejetons ce qui, aujourd’hui,
nous divise. Notamment, toutes les
structures de péché et de mal qui
existent et qui sont des structures
de ténèbres. Fêter Noël, est-ce une
drogue qui nous permet d’oublier
la gravité de la situation présente,
ou au contraire, une célébration de
l’événement de la naissance de Jésus
d’où le mot de la nativité ? Et par la
même, croire à une nouvelle fécondité
de notre société par la grâce de Dieu.
Tout n’est pas fini. Mais tout
commence maintenant par le choix
que nous propose Dieu, en son Fils
Jésus-Christ. Nous pouvons changer
notre rapport au temps et à l’espace.
Le temps et l’espace partagés, par
celui qui est la lumière. L’histoire de
la Martinique peut être regardée non
pas comme une histoire de souffrance
et de ténèbres, mais comme une
histoire lumineuse faite à la fois de
solidarité divine et humaine. C’est
comme cela que le Martiniquais doit
regarder son histoire, non pas centrée
sur les œuvres du mal, mais centrée
sur les œuvres divines et humaines
qui élèvent et amènent comme une
nouvelle fécondité. Ce Noël peut être
un tournant décisif.
Noël, n’est-ce pas une occasion
de faire uniquement la fête ?
Toute cette fête ne nous fait-elle pas
passer à côté d’un moment important ?
Nous pouvons fêter Noël à l’extérieur
de notre réalité.
Si on ne considère pas suffisamment
l’événement fêté, on peut passer à côté
de l’essentiel de la fête, même si les
réjouissances sont là. À travers ces
dernières, on peut oublier l’événement.
L’euphorie de la jouissance anesthésie
la mémoire et la prise de responsabilité
liée au devoir de mémoire.
La fête, n’est-elle pas trop
omniprésente dans notre société ?
Noël est fêté dès le lendemain de la
Toussaint jusqu’à l’Epiphanie. Le carnaval,
quant à lui, est fêté de l’Epiphanie jusqu’au
début du Carême voire la mi-carême.
Nous pouvons dire que c’est une fête qui
n’a de cesse. On a le sentiment d’un pays
qui cherche à oublier ou qui fuit sa réalité.
Entrons-nous vraiment dans le
mystère de Noël ?
Auparavant, Noël était célébré à l’église
et dans les familles, et maintenant, les
cantiques sont dans la rue. Nous assistons
presqu’à une forme de désacralisation
qui fait que les cantiques sont parfois
paganisés par l’utilisation de ritournelles.
Le genre musical laisse exprimer une
légèreté et une grivoiserie. Le style
musical amène à une sorte de dérision.
N’y a-t-il pas là une perte ou une rupture
de traditions ?
Nicole Chésimar ■
Elle demeure essentielle pour les chrétiens catholiques, puisqu’il s’agit
de la naissance de notre Sauveur. Pour d’autres, elle est probablement
une occasion de plus de faire la fête. Père Jean-Michel Monconthour
Noël, n’est-ce pas une occasion
Fêter Noël
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ÉGLISE EN MARTINIQUE du 15 décembre 2024 – n° 691 19
Agenda de l’Archevêque
Dimanche 15 décembre :
• 11h30 : Messe avec les Équipes du Rosaire
à la paroisse de Lamentin
• 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale
Saint-Louis
Mardi 17 décembre :
• Assemblée des modérateurs
Mercredi 18 décembre :
• Rencontre avec les confirmands de la paroisse
de Robert
Samedi 21 décembre :
• 10h : Rencontre avec les chorales des jeunes
et des enfants
Dimanche 22 décembre :
• 9h30 : Messe à la paroisse de Bellevue
• 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale
Saint-Louis
• 18h45 : Messe avec la Mission Etudiante
Catholique à l’église du bourg de Schœlcher
Mardi 24 décembre :
• Messe de la veille au soir dans une paroisse
• Minuit : Messe pontificale de la Nuit à la cathédrale
Saint-Louis
Mercredi 25 décembre :
Solennité de la Nativité du Seigneur
• 10h : Messe pontificale à la cathédrale Saint-Louis
Dimanche 29 décembre :
• 8h : Célébration de l’ouverture de l’Année Sainte
à la cathédrale ND de l’Assomption à Saint-Pierre
Célébration solennelle de l’ouverture de l’Année Sainte
avec l’ensemble du diocèse à Fort-de-France
• 15h30 : Célébration et procession depuis la paroisse
de Terres-Sainville
• 16h : Messe d’ouverture de l’Année Sainte
à la cathédrale Saint-Louis
• 17h30 : Vêpres solennelles à la cathédrale
Saint-Louis
ASSOCIATION DIOCÉSAINE DE MARTINIQUE
Service legs et donations
Archevêché de Fort-de-France - 5-7, rue du Révérend Père Pinchon
BP 586 - 97207 FORT-DE-FRANCE CEDEX
Téléphone : 06 96 310 333 - E-mail : michel.pouch@wanadoo.fr
oui, je souhaite recevoir en toute confidentialité votre brochure pour m’informer
sur les possibilités de legs, donations et assurances-vie à l’Association Diocésaine.
oui,je souhaite être contacté pour un rendez-vous au Service des legs et
donations ou à mon domicile.
LÉGUEZ
à l’Église catholique
L’espérance en héritage
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sans engagement de votre part
Mes coordonnées ❏Mme ❏Melle ❏M.
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Paroisse
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POUR L’ARCHEVÊCHÉ DE MARTINIQUE
99.5 - 101.3 et105.1 MHz
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Radio Saint-Louis, Rue Georges-Zaïre, ZAC Rivière Roche, 97200 Fort de France
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NativitéNativité du Seigdu Seignneureur
Mercredi 25 décembre