Le combat spirituel aujourd’hui (3)


Informations

mercredi 15 avril 2020
Diocèse de Martinique

Notre monde est en crise : économique, sociale, culturelle, mais aussi morale et spirituelle. Les portes d’entrée du mal dans notre âme sont multiples. Marie-Madeleine peut-elle nous donner des outils spirituels permettant d’échapper à la fascination qu’exerce le mal dans notre monde ?

« Incarnation de la miséricorde, Marie-Madeleine propose son exemple et son amour comme antidotes aux maladies de l’âme contemporaine, à la fenêtre brisée par des blessures psychoaffectives, des malédictions ou des auto-malédictions, déviances et multiples addictions, perversions de nos actes et de notre volonté, aux enténèbrements coupables de notre intelligence. Elle oppose la fragilité de sa féminité humble, contemplative et toute confiante aux vociférations de ce que saint Jean-Paul II a appelé la culture de mort. Je parlais un peu plus tôt de culture magdaléenne... Nous y sommes ! Je crois que la civilisation occidentale est en danger.

Les portes d’entrée du mal dans nos âmes sont à mettre en parallèle avec les multiples maux d’une société minée par son laxisme, ses abus, ses faiblesses et ses mensonges. Il nous faut évoquer pêle-mêle, dans un acte clairvoyant et lucide de refus, l’ésotérisme, l’occultisme, le satanisme, la sorcellerie, les fausses spiritualités telles le New-Age et l’écologie mystique du shamanisme, les sociétés secrètes de tout acabit, les Roses-Croix, les pratiques blasphématoires, les passions déviantes, le sexe à outrance, la pornographie ordinaire, la violence banale, le refus de l’autre.

Trop de fissures, trop de portes permettent au mal de s’infiltrer dans nos vies. Il y a des portes intérieures, liées aux problèmes intimes de chaque personne. Il y a les portes directes et visibles des milieux clairement malsains. Mais il y a aussi des portes cachées, dissimulées sous des masques de bienfaisance ou de recherche de mieux-être. Il y a les portes indirectes, mais non moins dangereuses, qui sont autant de pratiques et de lieux apparemment sympathiques mais toujours hypocrites qui conduisent celui qui n’y prend garde à une déchéance certaine.

Le sort de cette femme nous empêche d’être naïfs : dans chaque acte de la vie, aujourd’hui comme au temps d’Hérode, il y a danger. L’heure est à la lucidité. Non pas à une méfiance permanente, mais à une attention confiante. Pour avoir la force, il faut engager le combat spirituel. Comme Marie-Madeleine. Dans la difficulté, dans la douleur même, dans le doute aussi, face aux moqueries le plus souvent. Comme Marie-Madeleine. C’est une lutte dont les tenants et les aboutissants nous dépassent. Celui qui emprunte le chemin à la suite de Marie-Madeleine, doit consentir à prendre sa part de la lute eschatologique dont parle l’Apocalypse. Cette guerre contre la Bête des derniers temps est déjà engagée et se joue dans l’âme de chacun d’entre nous.

Il s’agit d’une expérience mystique. A l’image de Marie-Madeleine, le croyant repenti est un croisé parti à la conquête de son propre cœur, à la recherche du bonheur que Dieu promet. Un bien immatériel tellement supérieur à toutes les vaines propositions de la société matérialiste. L’Esprit-Saint face à la vacuité et au côté sombre des forces diaboliques. Nous ne sommes pas dans un pathétique remake d’un film de science-fiction, mais dans la dimension naturelle de notre vie.

Le trésor que Dieu nous donne est absolument gratuit, il nous est même déjà acquis par le sang du Christ, mais son accès, en raison des pièges de ce monde et des blessures de nos âmes, reste difficile. Cela nécessite une certaine virilité spirituelle dont cette femme est le prototype. Sa seule arme, son seul trésor, c’est la Miséricorde de Jésus. La bataille est sans pitié, mais la victoire est assurée. De cette bataille dans la charité, la foi et l’espérance va naître un extraordinaire sentiment de plénitude et de paix. »

Marie-Madeleine , Itinéraire spirituel d’une femme libérée (Ed. La Licorne), p. 79 à 82

Le combat spirituel aujourd’hui (2)

Dans notre monde, beaucoup d’hommes ne connaissent pas Dieu ou l’ont rejeté, sont-ils donc irrémédiablement perdus ? La Miséricorde de Dieu, mise au premier plan lors de son instauration par Saint Jean-Paul II le 30 avril 2000, lors du Grand Jubilé de l’entrée dans le troisième millénaire, ne s’étend-elle pas à tous ? Devons-nous craindre, nous aussi, pour notre salut quand nous nous laissons porter par l’esprit du monde ?

« Nous devrions n’avoir qu’une seule peur au monde, celle d’offenser notre Seigneur et de nous retrouver par là-même dans les griffes du Malin !

Mais j’en parle avec confiance, quel que soit l’état des hommes et des femmes qui entreprennent ce chemin. Car je sais que l’homme est fait pour le bien, Marie-Madeleine, toute emplie du mal, n’apparaît tout-à-fait elle-même que délivrée de ses sept démons. Plus belle encore.

Comme elle, l’homme sauvé par le Christ, après le dur combat entre l’Esprit-Saint et l’esprit du mal, est lui aussi plus beau encore. Et il le sent. Et il le sait. Comme celui qui, sauvé de la maladie, apprécie désormais mille fois mieux la santé.

En méditant la vie de Marie-Madeleine, je suis confirmé dans l’intime conviction que l’homme et la femme sont faits pour le bien, et même faits pour Dieu.

Voilà pourquoi je dis avec force que l’exemple de Sainte Marie-Madeleine est propice à une catéchèse équilibrée sur le sujet du mal et que son intercession est puissante pour le combat de la délivrance.

Cette délivrance est la quête du croyant confronté lui aussi, directement ou pas, aux puissances des ténèbres. »

Marie-Madeleine , Itinéraire spirituel d’une femme libérée (Ed. La Licorne), p. 70

Le combat spirituel aujourd’hui (1)

« Nous traversons vraiment une époque troublée, pleine de fausses valeurs et d’artifices destinés à la manipulation des masses...ainsi la propension culturelle à la négation du message divin, à la raillerie érigée en mode de pensée, au matériel devenu roi. »

Mais... quand tout s’arrête brutalement, comment donner un autre sens à nos vies ? L’exemple de Marie-Madeleine, la pècheresse-aux-sept-démons devenue l’apôtre des apôtres, ne peut-il pas nous aider, personnellement et collectivement, à tourner le dos au passé et à changer de vie ?

"L’histoire particulière de Marie-Madeleine révèle les multiples dimensions du combat spirituel. C’est une bataille bien plus complexe qu’on ne le pense : elle ne se joue pas uniquement entre un bien et un mal qu’il faut choisir ou rejeter. Elle navigue entre la psycho-affectivité et la vie mystique, à travers des expériences multiformes et intimes au plus profond de notre âme.

En particulier, il faut parler sans exagération ni naïveté, du combat contre les démons. La nouvelle évangélisation ne peut éviter la lutte frontale avec le monde des ténèbres, ni une prédication explicite sur ce domaine. Marie-Madeleine a été libérée de sept démons, de sept esprits mauvais, de sept possessions, de sept maladies spirituelles qui l’éloignaient de son Créateur, de l’amour, de la Parole de Dieu, de la liberté et finalement d’elle-même.

La Révélation n’évite pas le sujet de cette lutte contre le mal et ne nous cache pas sa réalité, pourtant confuse, en ce monde : dans la vision de l’Apocalypse de Saint Jean, le dragon qui ne peut rien, malgré ses tentatives, contre « l’enfant mâle » (le Christ) et contre « la femme » (l’Eglise représentée par la mère de Jésus) s’en prend rageusement aux autres enfants de la femme, les hommes de toutes races (Ap. 12,17)

Aujourd’hui, les détracteurs de Jésus et de l’Eglise sont aussi nombreux, aussi puissants , agressifs et menaçants. Mais, à la limite, ce n’est pas le plus important, car Jésus est le Seigneur et l’Eglise a les promesses de la vie éternelle, les ténèbres ne peuvent l’emporter. Ce qui importe, encore une fois, c’est de combattre la perversion à grande échelle des hommes tant aimés de Dieu... et de combattre l’ennemi du genre humain, celui qui, jadis, possédait Marie-Madeleine.

Satan n’a jamais accepté d’avoir perdu cette femme qu’il tenait si puissamment en son pouvoir. Les sept démons reviennent aujourd’hui avec force. Ils sont d’une actualité terrible. Péchés ou tares, ils s’érigent en barrière entre l’humanité qui souffre, égarée, et notre Seigneur.

Le combat dont je parle est sans merci, valeur contre non-valeur, expérience contre expérience. Ce combat est un engagement personnel relevant du libre arbitre et de la foi. Car Jésus donne, mais nul n’est contraint à recevoir. C’est aussi une démarche communautaire de l’Eglise qui intercède, qui exorcise, qui bénit, qui prêche, qui loue et arrache ainsi de nouveaux enfants aux griffes de l’ennemi."

Marie-Madeleine , Itinéraire spirituel d’une femme libérée (Ed. La Licorne), p. 68

Dans la même catégorie

  • Diocèse de Martinique

    Faites confiance à vos prêtres !

    …Comme Jésus leur a fait confiance.*

    lundi 22 avril 2024
    Mots de l'évêque

  • Diocèse de Martinique

    Devenez prêtres !

    D’après saint Jean-Bosco (1815-1888), grand éducateur de jeunes, un garçon chrétien sur trois serait appelé par Dieu à devenir prêtre. Nous sommes [...]

    lundi 8 avril 2024
    Mots de l'évêque

  • Diocèse de Martinique

    Souriez ! Redonnez le sourire ! C’est Pâques !

    Ainsi, tout en « partageant les angoisses de ce temps (…) n’abandonnons pas pour autant une très ferme espérance » (GS N°82). Il devient donc urgent, [...]

    vendredi 22 mars 2024
    Mots de l'évêque