Rassemblement jubilaire des 3AM

Cet événement, articulé autour du thème fondamental de la Paix et s'inscrivant dans le cadre de la préparation à l'Année Jubilaire, nous a permis d'approfondir une réflexion dont nous souhaitons partager les fruits. S'appuyant sur la béatitude : « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5:9), les échanges ont permis de souligner que la véritable Paix, qui est un don de Dieu, doit prendre racine au profond de notre coeur avant de pouvoir irradier et se manifester concrètement dans le monde.

➊ Un Don Divin à Accueillir et à Partager

Le Christ lui-même nous a dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne » (Jn 14, 27). Cette paix, fruit de l’Esprit Saint (Ga 5, 22), se distingue radicalement de celle que le monde propose. Tandis que la paix des hommes demeure fragile, éphémère et soumise aux circonstances, celle qui émane de Dieu est une grâce stable et libératrice. Elle seule est capable d'apaiser nos craintes présentes et futures, et elle s'accueille par la foi, la prière assidue, la fréquentation des sacrements et l'écoute attentive de la Parole.

➋ Acquérir et Préserver la Paix Intérieure

La Paix émane de Dieu ; l'accueillir exige un engagement d'intimité avec Lui. Cette démarche débute par un chemin de pardon et d'abandon : il faut se dépouiller du « vieil homme » en sollicitant la miséricorde divine (le sacrement de la Réconciliation est essentiel). Notre repentir, uni au pardon, est le fondement sur lequel la paix s'édifie. Une fois reçue, elle s'entretient par une vie de prière fervente, nourrie de la Parole de Dieu et de l'Eucharistie, qui invite l'Esprit-Saint à gouverner notre existence. La Vierge Marie est notre modèle : son « Oui » inconditionnel fut un abandon total à Dieu, nous enseignant que la paix est le fruit du consentement à laisser Dieu nous transformer.

➌ Devenir un Instrument de la Paix du Christ

Pour devenir un instrument de la paix du Christ, il est essentiel de la cultiver en soi. Cela passe par l'instauration d'un temps de silence quotidien pour se mettre à l'écoute de Dieu, par une confiance absolue qui nous amène à Lui remettre nos inquiétudes, et par un examen de conscience régulier qui nous ouvre à sa miséricorde et guérit nos blessures. Une fois ancrée, cette paix est appelée à se diffuser. Elle se propage lorsque nous devenons des artisans de réconciliation. Le pardon accordé aux autres est la condition de celui que le Père nous offre. Cela requiert l'humilité d'éviter les jugements, la promptitude à reconnaître nos torts, et la douceur dans la parole et l’écoute. Enfin, le témoignage le plus éloquent est le service désintéressé. Servir notre prochain dans ses besoins concrets, sans attendre de reconnaissance, c'est servir le Christ. Offrir une écoute bienveillante sème puissamment la paix. Des outils spirituels comme la prière de Saint François, le chapelet ou la lecture des Écritures soutiennent cette mission.

Conclusion En somme, la paix du Christ n'est pas une simple quiétude, mais bien l'état de l'âme qui demeure en communion avec Dieu. Elle est le fruit d'une quête persévérante de réconciliation : avec Dieu, avec soi-même et ses propres faiblesses, et enfin avec son prochain. L'apôtre Paul nous le rappelle : « C’est lui, le Christ, qui est notre paix » (Ép 2,14). En nous laissant façonner par l'Amour Divin et en cherchant constamment à nous y ajuster, nous permettons au Christ de vivre en nous. De cette présence jaillit alors une paix véritable et rayonnante, faisant de nous d'authentiques « Pèlerins d'espérance ».

Danielle Dunon ■

Article extrait du N°708 d'Eglise en Martinique