Un ami prêtre m’avait interrogé il y a quelques temps : « Si les Martiniquais ont un charisme commun, une grâce spécifique que Dieu leur a donnée pour édifier l’humanité entière, qu’est-ce donc ? Quelle est votre vocation !? »
Cette question m’a ouvert des perspectives pleines d’espérance. J’ai compris que tant que nous passions à côté de celle-ci, nous ne trouverions point la paix ; que le désordre, le triste et lent suicide collectif de notre société serait sans fin ; qu’il n’était pas nécessaire d’accuser des « gens », des catégories de population ou des institutions et enfin, que la liberté de ceux qui ne savent pas qui ils sont ni où ils vont, est factice.
Au cours du pèlerinage à Rome du monde politique de la Martinique, la première question que nous a posée un haut responsable du Vatican était celle de notre identité : Martiniquais, votre histoire commence par une sorte de viol collectif. Alors, qui êtes-vous ? Peu après, le Pape, en s’adressant à nous, a trouvé les mots justes pour définir notre problème. Dans un message inspiré par l’Esprit-Saint, il nous a placés devant « la mort ou la vie, le malheur ou le bonheur, la malédiction ou la bénédiction » (Dt 30, 15)…
Voici ses phrases :
• « Par la prédication de l’Évangile, faire jaillir l’espérance du salut au cœur des ténèbres illuminées par le Christ ».
Où choisir notre référence identitaire commune, sans risquer la discrimination d’une partie de nous-mêmes ?! Notre histoire et ses ténèbres, comme nos origines ethniques et culturelles si multiples, ne suffisent pas. Avec nos déchirures irréparables d’hier et nos dissensions d’aujourd’hui, le seul ciment possible est la foi chrétienne ! Qu’en 2020 nous comprenions que le Christ est l’unité de notre peuple et l’Évangile notre culture mère.
• « Vivre l’hospitalité » et « Avoir une foi audacieuse qui brise les barrières ».
Il est temps de pratiquer l’accueil dans nos églises, nos maisons et surtout nos cœurs. Plutôt que de hurler à la haine ou de se cacher derrière des palissades, nous accueillerions chez nous ceux que nous croyons différents ! Peurs, méfiances et fermetures doublement cadenassées de nos maisons forment une culture de l’isolement qui a tué nos âmes, livrées aux marchands de rêves et de plaisirs virtuels. La culture de l’hospitalité va ressusciter une Martinique de l’amour. Que la Foi en Jésus stoppe ce cycle maudit fait de repli, de violence, de rejet, d’isolement, de consommation et de souffrance. En 2020, brisons les barrières !
• « Libérer la joie du vivre ensemble ».
1848 n’a pas fait tomber toutes les chaînes. La joie du vivre ensemble est encore emprisonnée. D’autres peuples ont compris que la voie du "yonn a lot" est celle du salut. Chez nous, l’égoïsme divise même les familles… Ne voyez-vous pas que les familles qui réussissent, les quartiers qui prospèrent, les communes qui progressent, les peuples qui gagnent sont ceux qui ne se divisent pas, ne mettent pas de clôtures et s’accueillent les uns les autres !?
Le mot du Pape François est une lumière. Si nous suivons sa route en 2020, alors l’exode massif de notre population s’infléchira, les générations s’enrichirons mutuellement, nous ferons du covoiturage entre riches et pauvres, nous serons en harmonie avec notre environnement et avec nous-mêmes, les racismes s’éteindront et, au lieu de nous déchirer devant les épreuves, nous reprendrons le chemin de la solidarité…
Suicide ou Résurrection : en 2020, il faudra choisir !
Manmay-la, nou pé rivé !! Bonne Année !
+ fr. David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
Au cours du pèlerinage à Rome du monde politique de la Martinique, la première question que nous a posée un haut responsable du Vatican était celle de notre identité : Martiniquais, votre histoire commence par une sorte de viol collectif. Alors, qui êtes-vous ? Peu après, le Pape, en s’adressant à nous, a trouvé les mots justes pour définir notre problème. Dans un message inspiré par l’Esprit-Saint, il nous a placés devant « la mort ou la vie, le malheur ou le bonheur, la malédiction ou la bénédiction » (Dt 30, 15)…
Voici ses phrases :
• « Par la prédication de l’Évangile, faire jaillir l’espérance du salut au cœur des ténèbres illuminées par le Christ ».
Où choisir notre référence identitaire commune, sans risquer la discrimination d’une partie de nous-mêmes ?! Notre histoire et ses ténèbres, comme nos origines ethniques et culturelles si multiples, ne suffisent pas. Avec nos déchirures irréparables d’hier et nos dissensions d’aujourd’hui, le seul ciment possible est la foi chrétienne ! Qu’en 2020 nous comprenions que le Christ est l’unité de notre peuple et l’Évangile notre culture mère.
• « Vivre l’hospitalité » et « Avoir une foi audacieuse qui brise les barrières ».
Il est temps de pratiquer l’accueil dans nos églises, nos maisons et surtout nos cœurs. Plutôt que de hurler à la haine ou de se cacher derrière des palissades, nous accueillerions chez nous ceux que nous croyons différents ! Peurs, méfiances et fermetures doublement cadenassées de nos maisons forment une culture de l’isolement qui a tué nos âmes, livrées aux marchands de rêves et de plaisirs virtuels. La culture de l’hospitalité va ressusciter une Martinique de l’amour. Que la Foi en Jésus stoppe ce cycle maudit fait de repli, de violence, de rejet, d’isolement, de consommation et de souffrance. En 2020, brisons les barrières !
• « Libérer la joie du vivre ensemble ».
1848 n’a pas fait tomber toutes les chaînes. La joie du vivre ensemble est encore emprisonnée. D’autres peuples ont compris que la voie du "yonn a lot" est celle du salut. Chez nous, l’égoïsme divise même les familles… Ne voyez-vous pas que les familles qui réussissent, les quartiers qui prospèrent, les communes qui progressent, les peuples qui gagnent sont ceux qui ne se divisent pas, ne mettent pas de clôtures et s’accueillent les uns les autres !?
Le mot du Pape François est une lumière. Si nous suivons sa route en 2020, alors l’exode massif de notre population s’infléchira, les générations s’enrichirons mutuellement, nous ferons du covoiturage entre riches et pauvres, nous serons en harmonie avec notre environnement et avec nous-mêmes, les racismes s’éteindront et, au lieu de nous déchirer devant les épreuves, nous reprendrons le chemin de la solidarité…
Suicide ou Résurrection : en 2020, il faudra choisir !
Manmay-la, nou pé rivé !! Bonne Année !
+ fr. David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
Dans la même catégorie
-
Diocèse de Martinique
L’esprit de mort
Il existe des légions d’esprits mauvais. Ils détestent Dieu. Ils haïssent les humains. Ils aiment se cacher et répandre la confusion.
lundi 4 novembre 2024
Mots de l'évêque -
Diocèse de Martinique
Les milliards ou le Miracle Ou « Veux-tu guérir ? »
C’est la crise ! La Martinique vit une nouvelle fois un moment extrêmement douloureux
vendredi 25 octobre 2024
Mots de l'évêque -
Diocèse de Martinique
Le Quatrième Pilier
Le quatrième pilier... On l’a souvent oublié, parfois ignoré, en tout cas marginalisé. Comme s'il était une option réservée à certains baptisés [...]
lundi 7 octobre 2024
Mots de l'évêque