Ki manniè ? Pourquoi le diable n’est-il pas totalement vaincu dans ce pays !?


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dimanche 15 septembre 2019
Diocèse de Martinique

La Martinique est belle, son Eglise aussi, nos visiteurs en sont époustouflés… Il y a un fourmillement d’initiatives, de groupes, de projets, de charismes, d’ambitions… Des serviteurs nombreux et fervents donnent leur vie au Christ et œuvrent à la construction du Royaume, d’autres sont touchés par la grâce et se convertissent, d’autres encore sont témoins de signes et de miracles, voire de grâces mystiques… Jésus est sur tant de lèvres ; son amour, dans les cœurs, fait vivre tant d’âmes !…

Mais alors… pourquoi le diable n’est-il pas totalement vaincu dans ce pays !? Pourquoi son royaume, mystère d’iniquité, s’accroît-il sous nos yeux dans un peuple si fervent !? Par quelles portes Satan pénètre-t-il dans les familles, les couples, les milieux professionnels, le monde politique, culturel et artistique, dans l’éducation des jeunes, dans le cœur des hommes, des femmes et des enfants, et même dans les églises ? Comment parvient-il à semer violence, division, tristesse, amertume, méchanceté, vulgarité, sorcellerie, mensonge, emprise et débauche sur une terre que Dieu bénit régulièrement ? Ki manniè misié ka fè ? Si nous répondons à cette question, nous saurons ce que l’Esprit dit à notre Eglise et connaîtrons le pourquoi et le comment de nos actions à venir. Mais tout d’abord, deux constats indispensables :

1) Si notre pastorale était « zéro faute », le pays tout entier n’en serait pas là, avec ses ténèbres sociales et ses expériences mystiques frelatées et sectaires... Quelque chose doit changer. Sans rien lâcher de la ferveur, la prière, l’amour de la Parole de Dieu, la louange, la vie spirituelle ou l’engagement qui, aujourd’hui, nous protègent du suicide collectif programmé, il faut humblement admettre qu’il manque quelque chose et qu’il faut aller plus loin. « Nous devons reconnaître, dit le pape François (EG N°27-28), que l’appel à la révision et au renouveau des paroisses n’a pas encore donné de fruits suffisants pour qu’elles soient plus proches des gens, des lieux de communion vivante et de participation, non pas un groupe d’élus qui se regardent eux-mêmes, mais un lieu d’écoute de la Parole, de croissance chrétienne, de dialogue, de charité généreuse, d’adoration et de célébration ; une communauté de communautés, un sanctuaire où les assoiffés viennent boire pour continuer à marcher et un centre d’un constant envoi missionnaire »…En effet, nous n’y sommes pas encore !...

2) La conversion missionnaire est urgente : Le pape François parle d’un renouveau ecclésial qu’on ne peut différer : « J’imagine, dit-il, un choix missionnaire capable de transformer toute chose : les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale. Il insiste sur la mission, l’ouverture, l’accueil, la « sortie » pour favoriser la réponse positive de tous ceux auxquels Jésus offre son amitié. Il encourage l’Évangélisation plus que l’auto-préservation. Il exige, enfin, la réforme des structures, la conversion pastorale, la docilité et la créativité missionnaire des pasteurs et des communautés.

Concrètement, que faire ? Depuis plusieurs mois, le Conseil épiscopal, l’Assemblée du clergé, le Conseil presbytéral, les chefs de chantiers d’ECCLESIA’M 2020 ! travaillent sur les orientations qui clôtureront les grands chantiers entrepris depuis 5 ans dans le diocèse pour avoir les moyens de cette conversion pastorale. Le suspense sera de courte durée… Une lettre sera publiée après le prochain Conseil Diocésain de la Pastorale (le 21 septembre) qui complétera ce discernement…

La suite au prochain numéro…

+ Fr. David Macaire

Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

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