N’est-ce pas par la lâcheté de Pierre et des autres apôtres et la trahison de Judas que Notre-Seigneur Jésus a été crucifié !? 2000 ans d’histoire nous montrent que l’Église a toujours été composée à 100% de pécheurs et qu’il y a toujours eu en son sein et des brebis galeuses et des saints… On peut même dire que les saints sont des brebis galeuses sanctifiées par l’Église : Viennent au puits ceux qui ont soif… et certains le polluent ! Viennent à l’hôpital les malades… et certains sont contagieux ! Viennent à l’Église les pécheurs…. et certains la souillent. Malheur à tous ceux-là. Mais nous sommes membres de cette Église, pour être sans cesse purifiés.
Pour comprendre ce qu’est vraiment l’Église, posons-nous quelques questions sur le lien entre ses membres. De chaque conception de L’Église dépendra une question bien précise et les comportements qui vont avec :
Si nous concevons l’Église sur le modèle militaire, dans le monde pour être militante. Son combat (sa mission) et son action reposent sur des relations internes hiérarchiques et ordonnées… mais pas très fraternelles. La question qu’on se pose est : qui commande et qui obéit ?
Si l’on accepte la mauvaise vision des journalistes, et malheureusement de tant de chrétiens, d’une Église-Institution. On y voit la pyramide d’une structure hiérarchique de gouvernement, un monstre d’orgueil autoréférencé qui requiert la passivité et la soumission des uns, le cléricalisme des responsables, la misogynie et l’éviction de toute initiative personnelle et charismatique. On se demande : qui est au service de qui et qui est servi par qui ?
Si on s’interroge tout simplement sur la bonne administration de l’Église, on pose l’importante question des ministères, autrement dit de l’organisation du corps (cf. 1 Co 12). Dans cette vision, les clercs ne sont pas censés tout savoir faire (du leadership au chant, en passant par la prédication, l’accompagnement spirituel, la comptabilité, l’animation, la prédication, la liturgie, l’évènementiel, etc.). Une décléricalisation s’impose pour que chacun épanouisse ses charismes et prenne sa place pour le bien de tous. Dans une Église synodale, unie dans l’Esprit-Saint par la mutuelle réponse de chacun à l’appel de Dieu, le corps entier est témoin du message de l’Évangile et le clergé ne se sent pas investi de toutes les fonctions communautaires. « Tous les fidèles, dit le Canon 211, ont le devoir et le droit de travailler à ce que le message divin du salut atteigne sans cesse davantage tous les hommes de tous les temps et de tout l’univers ». Dans ce corps, on ne se pose qu’une question : Qui fait quoi ?
Enfin, si on voit en l’Église une famille, on la définit en fonction de la charité qui presse les disciples à être soumis les uns aux autres : les anciens, à engendrer les plus jeunes ; les plus fragiles, à se laisser protéger par les plus costauds ; les hommes et les femmes, à apprendre réciproquement les uns des autres ; les clercs, à encourager les ministères propres des laïcs ; les laïcs, à ne pas se reposer sur les clercs pour tout, etc. Une communauté fraternelle de disciples missionnaires qui correspond sans nul doute au désir du divin fondateur et aux aspirations du cœur de chaque homme. Là, les disciples engendrent des disciples et chacun se sait aimé et reconnu, aimant et reconnaissant envers ses frères et sœurs, et missionnaire… Et là on se demande : Qui aime qui et comment ?
Tout cela ne fait pas de l’Église une joyeuse anarchie, mais un corps familial qui, toujours, se laisse nourrir et soigner par le Seigneur. Toujours en crise, oui, mais toujours purifiée !
+ Fr. David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
N’est-ce pas par la lâcheté de Pierre et des autres apôtres et la trahison de Judas que Notre-Seigneur Jésus a été crucifié !? 2000 ans d’histoire nous montrent que l’Église a toujours été composée à 100% de pécheurs et qu’il y a toujours eu en son sein et des brebis galeuses et des saints… On peut même dire que les saints sont des brebis galeuses sanctifiées par l’Église : Viennent au puits ceux qui ont soif… et certains le polluent ! Viennent à l’hôpital les malades… et certains sont contagieux ! Viennent à l’Église les pécheurs…. et certains la souillent. Malheur à tous ceux-là. Mais nous sommes membres de cette Église, pour être sans cesse purifiés.
Pour comprendre ce qu’est vraiment l’Église, posons-nous quelques questions sur le lien entre ses membres. De chaque conception de L’Église dépendra une question bien précise et les comportements qui vont avec :
Si nous concevons l’Église sur le modèle militaire, dans le monde pour être militante. Son combat (sa mission) et son action reposent sur des relations internes hiérarchiques et ordonnées… mais pas très fraternelles. La question qu’on se pose est : qui commande et qui obéit ?
Si l’on accepte la mauvaise vision des journalistes, et malheureusement de tant de chrétiens, d’une Église-Institution. On y voit la pyramide d’une structure hiérarchique de gouvernement, un monstre d’orgueil autoréférencé qui requiert la passivité et la soumission des uns, le cléricalisme des responsables, la misogynie et l’éviction de toute initiative personnelle et charismatique. On se demande : qui est au service de qui et qui est servi par qui ?
Si on s’interroge tout simplement sur la bonne administration de l’Église, on pose l’importante question des ministères, autrement dit de l’organisation du corps (cf. 1 Co 12). Dans cette vision, les clercs ne sont pas censés tout savoir faire (du leadership au chant, en passant par la prédication, l’accompagnement spirituel, la comptabilité, l’animation, la prédication, la liturgie, l’évènementiel, etc.). Une décléricalisation s’impose pour que chacun épanouisse ses charismes et prenne sa place pour le bien de tous. Dans une Église synodale, unie dans l’Esprit-Saint par la mutuelle réponse de chacun à l’appel de Dieu, le corps entier est témoin du message de l’Évangile et le clergé ne se sent pas investi de toutes les fonctions communautaires. « Tous les fidèles, dit le Canon 211, ont le devoir et le droit de travailler à ce que le message divin du salut atteigne sans cesse davantage tous les hommes de tous les temps et de tout l’univers ». Dans ce corps, on ne se pose qu’une question : Qui fait quoi ?
Enfin, si on voit en l’Église une famille, on la définit en fonction de la charité qui presse les disciples à être soumis les uns aux autres : les anciens, à engendrer les plus jeunes ; les plus fragiles, à se laisser protéger par les plus costauds ; les hommes et les femmes, à apprendre réciproquement les uns des autres ; les clercs, à encourager les ministères propres des laïcs ; les laïcs, à ne pas se reposer sur les clercs pour tout, etc. Une communauté fraternelle de disciples missionnaires qui correspond sans nul doute au désir du divin fondateur et aux aspirations du cœur de chaque homme. Là, les disciples engendrent des disciples et chacun se sait aimé et reconnu, aimant et reconnaissant envers ses frères et sœurs, et missionnaire… Et là on se demande : Qui aime qui et comment ?
Tout cela ne fait pas de l’Église une joyeuse anarchie, mais un corps familial qui, toujours, se laisse nourrir et soigner par le Seigneur. Toujours en crise, oui, mais toujours purifiée !
+ Fr. David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
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