Ouvriras-tu enfin les yeux sur les splendeurs discrètes mais puissantes qui germent autour de toi, à portée de cœur… si près de toi !? Ils sont là, les trésors les plus précieux que ta quête insatiable n’a toujours pas trouvés, malgré tes guerres, ta science et ton or. N’as-tu pas noté que cette abondance menteuse qui ne procure qu’à certains un sentiment de satiété, ne t’a transmis ni l’épanouissement, ni la sécurité, et encore moins la paix ?
Te voilà englué dans un rêve d’opulence d’autant plus terrible que, une fois accompli, il te laisse au bord d’un précipice béant... Santé, beauté, jeunesse, maisons, amours, loisirs, immeubles, terrains, autos, bateaux, salaires…. Et après !? Tout cela ne t’empêche pas d’être affolé par la moindre menace du temps ou des hommes ! Tout cela n’empêche pas tes héritiers de craindre, de fuir et d’avoir peur !... ni ton corps de vieillir !
Ne serait-il pas temps d’investir dans l’éternel ? Dès maintenant, l’éternel ici-bas !? C’est l’amour, la foi et l’espérance ! Rien à craindre, même pas la mort, avec ces richesses-là, elles ne périssent, ni se flétrissent. Elles croissent quand on les partage, se rénovent quand on les expose, ne s’usent pas quand on les exerce ! Elles ne sont ni des sentiments, ni de belles phrases ou des idées : ce sont des actes. Ces mêmes actes que nous avons trop longtemps méprisés et oublié d’apprendre à nos jeunes, y compris dans leur éducation religieuse…
Antithèse des propositions mondaines, les trésors dont je parle s’acquièrent dans des gestes simples auprès des personnes que nous avons rejetées loin des regards et des écrans.
Oh ! monde ! Tu veux retrouver la paix ? faire l’expérience d’un bonheur qui ne s’éteint pas ?... Alors visite le prisonnier, fraternise avec l’étranger, partage avec l’indigent et vient toucher le malade !
Je n’oublierai jamais, permettez-moi d’en témoigner, ces quelques exemples : Marinette, devenant aveugle, n’avait plus qu’une jambe ; dans sa vieillesse solitaire, ses ennuis de santé n’en faisaient pas une amie de choix… Stéphane, à cause d’un accident de naissance, vivait sa jeunesse difforme sur un fauteuil roulant ; son élocution difficile et l’odeur d’excrément de ses vêtements ne pouvaient que repousser les personnes « normales »… Marie, pauvre, bossue, naine et vieille, avait toutes les raisons de se plaindre de la vie ; son fils, conçu jadis avec un mari qui l’avait bien vite délaissée, l’avait à son tour abandonnée… En dehors d’un regard apitoyé et d’une place dans un hospice spécialisé et médicalisé, nous n’aurions pas très bien su quoi offrir à tous ces gens mal-en-point... Et nous aurions bien raison, car ce sont eux qui ont quelque chose à nous offrir.
J’ai trouvé en Marinette une Charité en acier, burinée par les épreuves. Stéphane m’a offert une Espérance victorieuse de toute tristesse. La petite Marie m’a fait expérimenter la puissance d’une Foi en Dieu qui sait toujours dire merci…
Au milieu de nous, dans nos familles, nos voisinages ou nos paroisses, des centaines de « Marinette », de « Stéphane » et de « Marie » nous attendent. Auprès de ces souffrants, nous ne trouverons pas de grandes paroles, ni de gloire, de beauté ou d’or et rien de ce qui fait l’objet des quêtes futiles de nos quotidiens. Là, nous trouverons l’essentiel : l’authentique imitation de Jésus-Christ. Quelque chose qui, chez eux, n’est ni une idée, ni un souhait, ni un vœu pieux, mais un acte, une expérience, un trésor concret et incarné : le tchenbé rèd, pa moli !
+ Fr David Macaire , Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
Ouvriras-tu enfin les yeux sur les splendeurs discrètes mais puissantes qui germent autour de toi, à portée de cœur… si près de toi !? Ils sont là, les trésors les plus précieux que ta quête insatiable n’a toujours pas trouvés, malgré tes guerres, ta science et ton or. N’as-tu pas noté que cette abondance menteuse qui ne procure qu’à certains un sentiment de satiété, ne t’a transmis ni l’épanouissement, ni la sécurité, et encore moins la paix ?
Te voilà englué dans un rêve d’opulence d’autant plus terrible que, une fois accompli, il te laisse au bord d’un précipice béant... Santé, beauté, jeunesse, maisons, amours, loisirs, immeubles, terrains, autos, bateaux, salaires…. Et après !? Tout cela ne t’empêche pas d’être affolé par la moindre menace du temps ou des hommes ! Tout cela n’empêche pas tes héritiers de craindre, de fuir et d’avoir peur !... ni ton corps de vieillir !
Ne serait-il pas temps d’investir dans l’éternel ? Dès maintenant, l’éternel ici-bas !? C’est l’amour, la foi et l’espérance ! Rien à craindre, même pas la mort, avec ces richesses-là, elles ne périssent, ni se flétrissent. Elles croissent quand on les partage, se rénovent quand on les expose, ne s’usent pas quand on les exerce ! Elles ne sont ni des sentiments, ni de belles phrases ou des idées : ce sont des actes. Ces mêmes actes que nous avons trop longtemps méprisés et oublié d’apprendre à nos jeunes, y compris dans leur éducation religieuse…
Antithèse des propositions mondaines, les trésors dont je parle s’acquièrent dans des gestes simples auprès des personnes que nous avons rejetées loin des regards et des écrans.
Oh ! monde ! Tu veux retrouver la paix ? faire l’expérience d’un bonheur qui ne s’éteint pas ?... Alors visite le prisonnier, fraternise avec l’étranger, partage avec l’indigent et vient toucher le malade !
Je n’oublierai jamais, permettez-moi d’en témoigner, ces quelques exemples : Marinette, devenant aveugle, n’avait plus qu’une jambe ; dans sa vieillesse solitaire, ses ennuis de santé n’en faisaient pas une amie de choix… Stéphane, à cause d’un accident de naissance, vivait sa jeunesse difforme sur un fauteuil roulant ; son élocution difficile et l’odeur d’excrément de ses vêtements ne pouvaient que repousser les personnes « normales »… Marie, pauvre, bossue, naine et vieille, avait toutes les raisons de se plaindre de la vie ; son fils, conçu jadis avec un mari qui l’avait bien vite délaissée, l’avait à son tour abandonnée… En dehors d’un regard apitoyé et d’une place dans un hospice spécialisé et médicalisé, nous n’aurions pas très bien su quoi offrir à tous ces gens mal-en-point... Et nous aurions bien raison, car ce sont eux qui ont quelque chose à nous offrir.
J’ai trouvé en Marinette une Charité en acier, burinée par les épreuves. Stéphane m’a offert une Espérance victorieuse de toute tristesse. La petite Marie m’a fait expérimenter la puissance d’une Foi en Dieu qui sait toujours dire merci…
Au milieu de nous, dans nos familles, nos voisinages ou nos paroisses, des centaines de « Marinette », de « Stéphane » et de « Marie » nous attendent. Auprès de ces souffrants, nous ne trouverons pas de grandes paroles, ni de gloire, de beauté ou d’or et rien de ce qui fait l’objet des quêtes futiles de nos quotidiens. Là, nous trouverons l’essentiel : l’authentique imitation de Jésus-Christ. Quelque chose qui, chez eux, n’est ni une idée, ni un souhait, ni un vœu pieux, mais un acte, une expérience, un trésor concret et incarné : le tchenbé rèd, pa moli !
+ Fr David Macaire , Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
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