Le doux meurtre des paroisses… et leur réveil !


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vendredi 21 septembre 2018
Diocèse de Martinique

Ta paroisse ? Certainement sais-tu donner le nom de la commune ou du quartier, situer le clocher ou dire qui est le prêtre ! Mais peux-tu me dire ce qu’est une paroisse !? Beaucoup de confirmands, après 7-8 ans de catéchisme, ne savent pas répondre à cette question ! Pas étonnant qu’ils ne pratiquent plus dès la fin du cheminement. Car la paroisse, c’est « l’Église elle-même qui vit au milieu des maisons de ses fils et de ses filles » (St Jean-Paul II), c’est Légliz-la-kay-nou, communauté catholique de base, première famille spirituelle du baptisé !

Et toi, que dis-tu !? Combien de membres de ta famille paroissiale connais-tu ? Saurais-tu les nommer ? As-tu leur numéro ? Vas-tu les visiter ? Sont-ils invités pour ton anniversaire ? Eux-mêmes, te font-ils une surprise le jour de ta fête ? Si tu as besoin d’aide, sont-ils présents ? Ont-ils besoin de toi ? Partages-tu la Parole avec certains !? Les appelles-tu « mes frères » ou « les gens » ou encore « le-monsieur » /« la-dame » !? Quand tu te gares avant la messe, penses-tu à laisser une place meilleure pour celui qui arrivera après !? Quand tu les croises sur le marché, y a-t-il une complicité entre vous !

J’ai bien peur que la plupart des membres de nos paroisses se considèrent entre eux comme de parfaits étrangers.

Eh bien, ça veut dire que les paroisses sont en train de mourir ! Assassinées à feu doux par quelques coupables :

Les pouvoirs publics, depuis deux siècles, ont tout fait pour phagocyter les paroisses. Exemples (imité ka déten’n) : le mot « commune » vient de communauté, de communion (l’essence même de l’Eglise) ; les sacrements du mariage et du baptême ont été singés à la mairie pour vider l’église. Résultat : nous pensons qu’une paroisse est une commune et réciproquement, et que les paroissiens sont des concitoyens qui vont à la messe ! Mais au lieu que ce soit l’Esprit-Saint qui envahit la commune, ce sont les querelles politiques qui empoisonnent la paroisse… Bravo !

La société de consommation qui nous a transformés en « riches » égoïstes. Chacun fait seul l’aller-retour vers le supermarché le samedi ou la messe le dimanche, sans faire la différence et dans le même esprit individualiste !

Les fidèles catholiques qui ont fini par considérer la pratique religieuse comme un distributeur de grâce et de bonne conscience individuelles… « chak bêt’ a fé ka kléré pou nam’li ». En oubliant d’évangéliser, ils ont oublié que personne n’ira au ciel sans avoir témoigné de Jésus.

Les laïcs les plus engagés, dont les uns ont transformé les paroisses en champ de bataille aux multiples querelles de pouvoir ; et les autres, souvent blessés par cette ambiance, ont fui dans des communautés ou des sanctuaires.

Et enfin, le clergé ! Face à cette crise, les hommes de Dieu sont devenus « hommes-orchestre » au lieu de « chefs d’orchestre », davantage « administrateurs » que « pères », plus « solitaires » que « communautaires », centres de toutes les tensions, détenteurs de toutes les charges. Ils sont épuisés et n’ont pas toujours la joie et la paix intérieures pour conduire le troupeau sur le bon pâturage.

En cette rentrée pastorale, je supplie les paroissiens et leurs curés de mettre en pratique les ordres du pape François (EG n°28) : « La paroisse demande la docilité et la créativité missionnaire du pasteur et de la communauté ; en contact avec les familles et avec la vie du peuple, elle ne doit pas devenir un groupe d’élus qui se regardent eux-mêmes.

La paroisse est la communauté des petites communautés, le sanctuaire où les assoiffés viennent boire, le lieu de l’écoute de la Parole, de la croissance spirituelle, du dialogue, de la charité généreuse, de l’adoration, de la célébration, de la formation à l’évangélisation et de l’envoi missionnaire.

Quand les paroisses s’éveilleront, la Martinique prendra feu ! Vivement 2020 !

+ Fr David Macaire

Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

Et toi, que dis-tu !? Combien de membres de ta famille paroissiale connais-tu ? Saurais-tu les nommer ? As-tu leur numéro ? Vas-tu les visiter ? Sont-ils invités pour ton anniversaire ? Eux-mêmes, te font-ils une surprise le jour de ta fête ? Si tu as besoin d’aide, sont-ils présents ? Ont-ils besoin de toi ? Partages-tu la Parole avec certains !? Les appelles-tu « mes frères » ou « les gens » ou encore « le-monsieur » /« la-dame » !? Quand tu te gares avant la messe, penses-tu à laisser une place meilleure pour celui qui arrivera après !? Quand tu les croises sur le marché, y a-t-il une complicité entre vous !

J’ai bien peur que la plupart des membres de nos paroisses se considèrent entre eux comme de parfaits étrangers.

Eh bien, ça veut dire que les paroisses sont en train de mourir ! Assassinées à feu doux par quelques coupables :

Les pouvoirs publics, depuis deux siècles, ont tout fait pour phagocyter les paroisses. Exemples (imité ka déten’n) : le mot « commune » vient de communauté, de communion (l’essence même de l’Eglise) ; les sacrements du mariage et du baptême ont été singés à la mairie pour vider l’église. Résultat : nous pensons qu’une paroisse est une commune et réciproquement, et que les paroissiens sont des concitoyens qui vont à la messe ! Mais au lieu que ce soit l’Esprit-Saint qui envahit la commune, ce sont les querelles politiques qui empoisonnent la paroisse… Bravo !

La société de consommation qui nous a transformés en « riches » égoïstes. Chacun fait seul l’aller-retour vers le supermarché le samedi ou la messe le dimanche, sans faire la différence et dans le même esprit individualiste !

Les fidèles catholiques qui ont fini par considérer la pratique religieuse comme un distributeur de grâce et de bonne conscience individuelles… « chak bêt’ a fé ka kléré pou nam’li ». En oubliant d’évangéliser, ils ont oublié que personne n’ira au ciel sans avoir témoigné de Jésus.

Les laïcs les plus engagés, dont les uns ont transformé les paroisses en champ de bataille aux multiples querelles de pouvoir ; et les autres, souvent blessés par cette ambiance, ont fui dans des communautés ou des sanctuaires.

Et enfin, le clergé ! Face à cette crise, les hommes de Dieu sont devenus « hommes-orchestre » au lieu de « chefs d’orchestre », davantage « administrateurs » que « pères », plus « solitaires » que « communautaires », centres de toutes les tensions, détenteurs de toutes les charges. Ils sont épuisés et n’ont pas toujours la joie et la paix intérieures pour conduire le troupeau sur le bon pâturage.

En cette rentrée pastorale, je supplie les paroissiens et leurs curés de mettre en pratique les ordres du pape François (EG n°28) : « La paroisse demande la docilité et la créativité missionnaire du pasteur et de la communauté ; en contact avec les familles et avec la vie du peuple, elle ne doit pas devenir un groupe d’élus qui se regardent eux-mêmes.

La paroisse est la communauté des petites communautés, le sanctuaire où les assoiffés viennent boire, le lieu de l’écoute de la Parole, de la croissance spirituelle, du dialogue, de la charité généreuse, de l’adoration, de la célébration, de la formation à l’évangélisation et de l’envoi missionnaire.

Quand les paroisses s’éveilleront, la Martinique prendra feu ! Vivement 2020 !

+ Fr David Macaire

Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

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