Mais 170 ans après, qu’est devenue cette liberté !? Avons-nous bâti une société juste, paisible, honnête, proche de son environnement, solidaire et heureuse ? Bien sûr, la liberté a permis l’émancipation intellectuelle et sociale des peuples. Le savoir, la culture et les biens de consommation sont aujourd’hui offerts au plus grand nombre. Le confort a augmenté et nous jouissons de possibilités dont ne disposaient pas nos ancêtres. Mais est-ce grâce à notre liberté gagnée en 1848 ou au progrès de l’Occident ? La même question se pose, d’ailleurs, pour toutes les anciennes colonies de la Caraïbe et en particulier pour Haïti, notre sœur aînée, première république noire et libre du monde … Qu’as-tu fait de ta Liberté ?
En d’autres termes : qu’est-ce que la liberté sans la sagesse !? Sans la culture et les racines ? Sans l’éducation à l’amour de soi et du prochain ? Sans l’esprit communautaire ? Elle comporte une part de danger pour les sociétés comme pour les individus. Une liberté immature justifie tous les individualismes, toutes les dérives et provoque bien des malheurs et des divisions. La liberté sauvage, c’est la loi de la jungle.
Plusieurs centaines de nos futurs et plus brillants bacheliers frétillent déjà à l’idée de partir en Métropole pour commencer leur vie d’adultes. Nous sommes tous conscients que la plupart ne sont pas assez mûrs pour pouvoir affronter le grand danger qui les attend. Ce danger n’est ni le froid, ni la solitude, ni les attentats, ni les dures études supérieures… Ce danger c’est, justement, la liberté. A peine sortis du système adolescent du lycée et de la minorité, ils seront lâchés sans-papa-sans-manman-sans-Bondié, avec un peu d’argent, dans une grande ville où personne ne peut rapporter leurs faits et gestes… Une liberté royale : le tout-est-permis.
Mais que vont-ils faire de leur liberté !? Qui va bénéficier, au final, de cette autonomie sans contrainte, mais aussi sans protection ? A quoi aurait servi la résistance de Romain-le-tambouyé, si c’est pour que nos jeunes usent de leur liberté pour leur perte et le dépeuplement de la Martinique ? « C’est pour que nous soyons vraiment libres que le Christ nous a libérés » (Gal 5,1). La liberté est ce don divin qui fait de nous des créatures à l’image et à la ressemblance de Dieu. Mais sans un minimum de sagesse, elle est une arme que l’ennemi sait utiliser contre nous.
Educateurs et parents de Martinique, veillons à ce que nos jeunes consolident leur liberté ici même. Qu’ils prennent le temps de mûrir, de discerner, de grandir dans la foi, de se cultiver, de découvrir les richesses de leur pays, avant d’aller découvrir le monde ! C’est tout le travail de notre Pastorale des jeunes qui organise des rencontres internationales comme les JCJ qui se dérouleront bientôt en Martinique. Et à l’heure des grands choix d’études, n’oublions pas que des offres de qualité1 permettent, chez nous, après le Bac, de prendre racine dans le Pays, de trouver une place d’adulte dans notre communauté, avant de partir vers d’autres cieux, mieux armés et surtout… plus libres, beaucoup plus libres !
+ Fr David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
En savoir +
1 Il y a le projet de l’Institut Catholique Européen des Amériques (ICEA), mais il y a aussi des classes préparatoires dans les lycées, des formations post-bac dans l’enseignement catholique, des écoles et, bien entendu, l’Université des Antilles qui offrent des formations de qualité qui ouvriront nos jeunes aux autres horizons.
Mais 170 ans après, qu’est devenue cette liberté !? Avons-nous bâti une société juste, paisible, honnête, proche de son environnement, solidaire et heureuse ? Bien sûr, la liberté a permis l’émancipation intellectuelle et sociale des peuples. Le savoir, la culture et les biens de consommation sont aujourd’hui offerts au plus grand nombre. Le confort a augmenté et nous jouissons de possibilités dont ne disposaient pas nos ancêtres. Mais est-ce grâce à notre liberté gagnée en 1848 ou au progrès de l’Occident ? La même question se pose, d’ailleurs, pour toutes les anciennes colonies de la Caraïbe et en particulier pour Haïti, notre sœur aînée, première république noire et libre du monde … Qu’as-tu fait de ta Liberté ?
En d’autres termes : qu’est-ce que la liberté sans la sagesse !? Sans la culture et les racines ? Sans l’éducation à l’amour de soi et du prochain ? Sans l’esprit communautaire ? Elle comporte une part de danger pour les sociétés comme pour les individus. Une liberté immature justifie tous les individualismes, toutes les dérives et provoque bien des malheurs et des divisions. La liberté sauvage, c’est la loi de la jungle.
Plusieurs centaines de nos futurs et plus brillants bacheliers frétillent déjà à l’idée de partir en Métropole pour commencer leur vie d’adultes. Nous sommes tous conscients que la plupart ne sont pas assez mûrs pour pouvoir affronter le grand danger qui les attend. Ce danger n’est ni le froid, ni la solitude, ni les attentats, ni les dures études supérieures… Ce danger c’est, justement, la liberté. A peine sortis du système adolescent du lycée et de la minorité, ils seront lâchés sans-papa-sans-manman-sans-Bondié, avec un peu d’argent, dans une grande ville où personne ne peut rapporter leurs faits et gestes… Une liberté royale : le tout-est-permis.
Mais que vont-ils faire de leur liberté !? Qui va bénéficier, au final, de cette autonomie sans contrainte, mais aussi sans protection ? A quoi aurait servi la résistance de Romain-le-tambouyé, si c’est pour que nos jeunes usent de leur liberté pour leur perte et le dépeuplement de la Martinique ? « C’est pour que nous soyons vraiment libres que le Christ nous a libérés » (Gal 5,1). La liberté est ce don divin qui fait de nous des créatures à l’image et à la ressemblance de Dieu. Mais sans un minimum de sagesse, elle est une arme que l’ennemi sait utiliser contre nous.
Educateurs et parents de Martinique, veillons à ce que nos jeunes consolident leur liberté ici même. Qu’ils prennent le temps de mûrir, de discerner, de grandir dans la foi, de se cultiver, de découvrir les richesses de leur pays, avant d’aller découvrir le monde ! C’est tout le travail de notre Pastorale des jeunes qui organise des rencontres internationales comme les JCJ qui se dérouleront bientôt en Martinique. Et à l’heure des grands choix d’études, n’oublions pas que des offres de qualité1 permettent, chez nous, après le Bac, de prendre racine dans le Pays, de trouver une place d’adulte dans notre communauté, avant de partir vers d’autres cieux, mieux armés et surtout… plus libres, beaucoup plus libres !
+ Fr David Macaire
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1 Il y a le projet de l’Institut Catholique Européen des Amériques (ICEA), mais il y a aussi des classes préparatoires dans les lycées, des formations post-bac dans l’enseignement catholique, des écoles et, bien entendu, l’Université des Antilles qui offrent des formations de qualité qui ouvriront nos jeunes aux autres horizons.
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