Le pape nous a d’abord demandé comment les vocations étaient suscitées dans nos diocèses. Les évêques ont évoqué leurs difficultés compte tenu de la complexité des familles de notre région, mais aussi la réouverture prometteuse des deux séminaires anglophones (Trinidad & Jamaïque). J’ai confié au Saint-Père la Maison Saint-Jean-Paul II en Martinique, ainsi que la vingtaine de séminaristes et de propédeutes de notre Province. Il nous a redit l’importance de former des modèles de prêtres pour ces jeunes… Le pape nous a rappelé que la formation des prêtres reposait sur quatre piliers : la formation intellectuelle, la formation spirituelle, l’expérience pastorale et l’expérience de la vie en communauté. Insistant sur le fait que ces quatre dimensions devaient s’intégrer et s’enrichir les unes les autres tout au long de la formation.
Le Saint-Père nous a interrogés sur notre pastorale des jeunes. Évidemment, on lui parlé des JCJ en juillet 2018 à la Martinique. Il a été très heureux et a promis de manifester à nos jeunes son intérêt personnel pour eux ! Il n’a pas manqué de souligner l’importance de ces rencontres à l’instar des JMJ : pour les jeunes, elles sont fondatrices de la foi et de la réponse au Christ.
Face à l’expansion des groupes « évangéliques » dans la Caraïbe, le pape a regretté que beaucoup de ces mouvements manifestent peu d’intérêt pour l’œcuménisme et le dialogue avec l’Eglise. Mais cette question nous conduit à réfléchir à l’inculturation, la relation réciproque entre l’évangélisation et les cultures des personnes et des groupes humains. Le Successeur de Pierre nous a encouragés, dans la fidélité aux règles et sans négliger le souci de la communion universelle de l’Église, à avancer sur ce travail. Il nous a redit que nous, évêques, étions personnellement responsables de cette œuvre qui consiste à évangéliser une culture : faire ressortir toutes les semences de Vérité qui reposent dans une société, tout ce qui peut en elle porter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, mais aussi combattre tous les germes de ténèbres qu’elle comporte (chez nous : divisions, méfiances, superstitions, violences…).
Enfin, le Saint-Père a insisté sur une image qui m’a marqué pour expliquer la communion qu’est l’Église. « L’Église est comme un fleuve. Il y a de la place pour tous. Certains vont nager plutôt à droite, d’autres au centre, d’autres à gauche. Ce n’est pas grave, tant que l’on reste dans le fleuve ; le problème surgit lorsque l’on veut sortir du fleuve ou encore le regarder – voire le critiquer – à partir de la rive ! »
Il y a là trois enseignements pastoraux :
1- Les rives de l’Église sont nécessaires, car un fleuve sans rives devient un marécage. Ainsi, les règles de foi, de morale et de discipline de l’Église sont essentielles à l’Évangile qui ne peut souffrir d’aucun compromis. N’en déplaise à certains, le pape François ne transige pas.
2- On ne peut aimer et servir le Christ en restant sur la rive de l’Église : hors de l’amour (qu’on appelle la Communion) et de la vraie foi (garantie par la Succession des Apôtres), personne ne peut être dans l’Église.
3- Enfin, dans l’Église, il y a une grande liberté (on nage à droite ou à gauche !), une vraie bienveillance réciproque (interdit de critiquer ceux qui ne font pas comme nous !) et enfin une grande inventivité pour trouver le meilleur moyen d’arriver à la sainteté.
…et justement le pape nous offrait son Exhortation Apostolique sur les voies de sainteté : « La joie et l’allégresse ».
Tout un programme !
+ Fr David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
Le pape nous a d’abord demandé comment les vocations étaient suscitées dans nos diocèses. Les évêques ont évoqué leurs difficultés compte tenu de la complexité des familles de notre région, mais aussi la réouverture prometteuse des deux séminaires anglophones (Trinidad & Jamaïque). J’ai confié au Saint-Père la Maison Saint-Jean-Paul II en Martinique, ainsi que la vingtaine de séminaristes et de propédeutes de notre Province. Il nous a redit l’importance de former des modèles de prêtres pour ces jeunes… Le pape nous a rappelé que la formation des prêtres reposait sur quatre piliers : la formation intellectuelle, la formation spirituelle, l’expérience pastorale et l’expérience de la vie en communauté. Insistant sur le fait que ces quatre dimensions devaient s’intégrer et s’enrichir les unes les autres tout au long de la formation.
Le Saint-Père nous a interrogés sur notre pastorale des jeunes. Évidemment, on lui parlé des JCJ en juillet 2018 à la Martinique. Il a été très heureux et a promis de manifester à nos jeunes son intérêt personnel pour eux ! Il n’a pas manqué de souligner l’importance de ces rencontres à l’instar des JMJ : pour les jeunes, elles sont fondatrices de la foi et de la réponse au Christ.
Face à l’expansion des groupes « évangéliques » dans la Caraïbe, le pape a regretté que beaucoup de ces mouvements manifestent peu d’intérêt pour l’œcuménisme et le dialogue avec l’Eglise. Mais cette question nous conduit à réfléchir à l’inculturation, la relation réciproque entre l’évangélisation et les cultures des personnes et des groupes humains. Le Successeur de Pierre nous a encouragés, dans la fidélité aux règles et sans négliger le souci de la communion universelle de l’Église, à avancer sur ce travail. Il nous a redit que nous, évêques, étions personnellement responsables de cette œuvre qui consiste à évangéliser une culture : faire ressortir toutes les semences de Vérité qui reposent dans une société, tout ce qui peut en elle porter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, mais aussi combattre tous les germes de ténèbres qu’elle comporte (chez nous : divisions, méfiances, superstitions, violences…).
Enfin, le Saint-Père a insisté sur une image qui m’a marqué pour expliquer la communion qu’est l’Église. « L’Église est comme un fleuve. Il y a de la place pour tous. Certains vont nager plutôt à droite, d’autres au centre, d’autres à gauche. Ce n’est pas grave, tant que l’on reste dans le fleuve ; le problème surgit lorsque l’on veut sortir du fleuve ou encore le regarder – voire le critiquer – à partir de la rive ! »
Il y a là trois enseignements pastoraux :
1- Les rives de l’Église sont nécessaires, car un fleuve sans rives devient un marécage. Ainsi, les règles de foi, de morale et de discipline de l’Église sont essentielles à l’Évangile qui ne peut souffrir d’aucun compromis. N’en déplaise à certains, le pape François ne transige pas.
2- On ne peut aimer et servir le Christ en restant sur la rive de l’Église : hors de l’amour (qu’on appelle la Communion) et de la vraie foi (garantie par la Succession des Apôtres), personne ne peut être dans l’Église.
3- Enfin, dans l’Église, il y a une grande liberté (on nage à droite ou à gauche !), une vraie bienveillance réciproque (interdit de critiquer ceux qui ne font pas comme nous !) et enfin une grande inventivité pour trouver le meilleur moyen d’arriver à la sainteté.
…et justement le pape nous offrait son Exhortation Apostolique sur les voies de sainteté : « La joie et l’allégresse ».
Tout un programme !
+ Fr David Macaire
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