Alors qu’ils risquent l’obésité psychologique (lassitude, oisiveté, trop-plein...) en s’empiffrant de futilités à travers des écrans de différentes tailles, le monde n’a d’autres rêves à offrir aux jeunes que des idéaux bourgeois. Chaque idéal n’est en fait qu’un « canapé » (bon ou mauvais), un lieu tranquille où semble exclu le moindre effort : canapé des bonnes études, canapé d’une petite vie sans vague, canapé d’une pratique religieuse ni-trop-ni-trop-peu, canapé de parents conciliants et camarades, canapé des amours tranquilles et sans effort, canapé d’une sexualité jouisseuse, canapé de l’argent et du luxe, canapé d’une bonne réputation, canapé des amis nombreux et fidèles, canapé des grossesses désirées, canapé d’un corps svelte et sportif, canapé d’une morale remplie de bons sentiments, canapé d’une vie sans danger, sans maladie et sans mort…
Le message transmis est clair : le bonheur n’est possible que dans un canapé, installé dans la facilité et l’insouciance d’un intérieur cossu et confortable… Et pourtant, nous savons tous que ces choses ne sont pas accessibles au plus grand nombre et que seule une élite y a accès. Ainsi, lorsque les « bons » canapés s’avèrent inaccessibles à la grande majorité, beaucoup se jettent sur les sofas de la TV-réalité, de la drogue, de la violence, des jeux vidéo, de la pornographie, des débauches et des orgies, des sectes et des idolâtries… La liste des refuges impurs est longue pour ceux qui cherchent à s’affaler quelque part et à trouver la sécurité à tout prix, sous une couette ou un coussin. An ba fey, si vous préférez !
Rappelons-nous, 170 ans après l’abolition, que l’esclavage du coussin est peut-être pire que celui des chaînes. Celui-là ne fait pas mal, il ne conduit pas à la révolte à force de souffrance ; il n’exploite pas le travail mais l’oisiveté ; il ne meurtrit pas le corps, mais appesantit le cœur ; il ne tanne pas la peau, mais il implose le squelette. Il n’y a pas de « Nègre Marron » dans cet esclavage-là. Personne ne songe à fuir, les jambes sont paralysées. Sauf ceux qui renoncent au canapé pour chausser leurs chaussures de marche et partir à l’aventure. C’est du moins ce que conseille le Pape François à la jeunesse dans son message des JMJ de Cracovie….
En appelant aujourd’hui les jeunes à répondre à l’appel de Dieu à la vie consacrée ou à la prêtrise, j’ai conscience, face au monde, face à certains chrétiens et face aux jeunes eux-mêmes, que beaucoup ne comprennent pas la folie de la vocation. Oui ! l’Eglise incite consciemment les jeunes à une rébellion spirituelle face à toute une civilisation mourante dont la soi-disant sagesse n’est rien d’autre que le résultat d’une colonisation idéologique de l’Occident athée et matérialiste.
Chers jeunes, soyez les nouveaux « Nèg Maron ». Le Nèg Maron d’aujourd’hui, c’est le garçon qui se dit prêt à répondre à l’appel et à donner sa vie pour servir l’Eglise ; c’est la jeune fille qui accepte d’offrir sa féminité au Christ ; c’est le baptisé qui choisit Jésus.
Si ce monde est sage, alors j’appelle des fous ! Et c’est tant mieux, car « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi ! ».
+ Fr. David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
Alors qu’ils risquent l’obésité psychologique (lassitude, oisiveté, trop-plein...) en s’empiffrant de futilités à travers des écrans de différentes tailles, le monde n’a d’autres rêves à offrir aux jeunes que des idéaux bourgeois. Chaque idéal n’est en fait qu’un « canapé » (bon ou mauvais), un lieu tranquille où semble exclu le moindre effort : canapé des bonnes études, canapé d’une petite vie sans vague, canapé d’une pratique religieuse ni-trop-ni-trop-peu, canapé de parents conciliants et camarades, canapé des amours tranquilles et sans effort, canapé d’une sexualité jouisseuse, canapé de l’argent et du luxe, canapé d’une bonne réputation, canapé des amis nombreux et fidèles, canapé des grossesses désirées, canapé d’un corps svelte et sportif, canapé d’une morale remplie de bons sentiments, canapé d’une vie sans danger, sans maladie et sans mort…
Le message transmis est clair : le bonheur n’est possible que dans un canapé, installé dans la facilité et l’insouciance d’un intérieur cossu et confortable… Et pourtant, nous savons tous que ces choses ne sont pas accessibles au plus grand nombre et que seule une élite y a accès. Ainsi, lorsque les « bons » canapés s’avèrent inaccessibles à la grande majorité, beaucoup se jettent sur les sofas de la TV-réalité, de la drogue, de la violence, des jeux vidéo, de la pornographie, des débauches et des orgies, des sectes et des idolâtries… La liste des refuges impurs est longue pour ceux qui cherchent à s’affaler quelque part et à trouver la sécurité à tout prix, sous une couette ou un coussin. An ba fey, si vous préférez !
Rappelons-nous, 170 ans après l’abolition, que l’esclavage du coussin est peut-être pire que celui des chaînes. Celui-là ne fait pas mal, il ne conduit pas à la révolte à force de souffrance ; il n’exploite pas le travail mais l’oisiveté ; il ne meurtrit pas le corps, mais appesantit le cœur ; il ne tanne pas la peau, mais il implose le squelette. Il n’y a pas de « Nègre Marron » dans cet esclavage-là. Personne ne songe à fuir, les jambes sont paralysées. Sauf ceux qui renoncent au canapé pour chausser leurs chaussures de marche et partir à l’aventure. C’est du moins ce que conseille le Pape François à la jeunesse dans son message des JMJ de Cracovie….
En appelant aujourd’hui les jeunes à répondre à l’appel de Dieu à la vie consacrée ou à la prêtrise, j’ai conscience, face au monde, face à certains chrétiens et face aux jeunes eux-mêmes, que beaucoup ne comprennent pas la folie de la vocation. Oui ! l’Eglise incite consciemment les jeunes à une rébellion spirituelle face à toute une civilisation mourante dont la soi-disant sagesse n’est rien d’autre que le résultat d’une colonisation idéologique de l’Occident athée et matérialiste.
Chers jeunes, soyez les nouveaux « Nèg Maron ». Le Nèg Maron d’aujourd’hui, c’est le garçon qui se dit prêt à répondre à l’appel et à donner sa vie pour servir l’Eglise ; c’est la jeune fille qui accepte d’offrir sa féminité au Christ ; c’est le baptisé qui choisit Jésus.
Si ce monde est sage, alors j’appelle des fous ! Et c’est tant mieux, car « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi ! ».
+ Fr. David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
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