« Nous n’avions pas le choix »...) ou La valeur suprême de la Vie (cf. discours de Mme Simone Veil à l’Assemblée Nationale lors du vote de la Loi sur l’IVG en 1974


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samedi 27 janvier 2018
Diocèse de Martinique

"Nous n’avions pas le choix...". C’est par cette phrase terrible qu’un jeune couple voulut m’expliquer pourquoi il avait choisi d’interrompre une grossesse… Si les mots ont un sens, que veut dire cette phrase ? Mme Veil ne disait-elle pas en 1974 que « cela restera toujours un drame » !? (Discours de Mme Simone Veil à l’Assemblée Nationale le 26 novembre 1974) « Ne pas avoir le choix » c’est être contraint !? Mais alors qui a contraint ce couple ? N’était-il pas libre ? … en Martinique 170 ans après l’esclavage !?

De fait, avant même que le mot « avortement » soit prononcé, j’avais compris immédiatement ce que voulait dire cette phrase : « nous ne voulions pas, nous savons que ce n’est pas un bien, nous savons, comme l’Eglise l’enseigne, que Dieu condamne cet acte, mais nous avons été obligés par la société, par notre situation, parce que nous avions peur de notre jeunesse, de notre fragilité, du jugement de notre entourage, de notre manque d’argent, de la fragilité de notre relation, parce que nous avons déjà des enfants, parce que « monsieur » l’a lâchement exigé, parce que ce n’était pas le moment et/ou que nous avions des études à finir, etc… et pourtant « nous n’avions pas le choix ».

Mais qui a le pouvoir d’obliger les enfants de Dieu à poser des actes opposés à la loi de Dieu (« tu ne tueras point » Ex 20,13) et contraires à leur liberté et à leur conscience !? Qui peut brouiller les pistes pour des millions de personnes et profiter d’un moment de faiblesse pour « noyer » les âmes dans une voie mortifère ?

 « Un tel projet, adopté après une loi libéralisant la contraception, ne risque-t-il pas d’entraîner une chute importante de notre taux de natalité qui amorce déjà une baisse inquiétante ? » Discours de Mme Veil en 1974.

« Plus personne ne conteste que, sur un plan strictement médical, l’embryon porte en lui définitivement toutes les virtualités de l’être humain qu’il deviendra » (Discours de Mme Veil en 1974).

Alors qui déteste à ce point les familles, les femmes et ces petits êtres humains, des pauvres qui n’ont même pas encore vu le jour ? Qui projette un écran de fumée sur la gravité de cet acte et, surtout, sur la beauté qui se cache derrière toute Vie ?

Une très jeune femme enceinte s’excusait un jour de n’avoir pas fait une IVG, car elle pensait sincèrement que la grossesse était un péché (!). Je l’ai félicitée d’avoir gardé l’enfant. Mais je sais que certains, parmi nous, sont capables de l’accueillir par un flot de mépris et de malédictions. Pourtant, maudire une grossesse est un blasphème alors qu’attendre un enfant est la promesse d’un immense bonheur humain pour soi ou pour d’autres, c’est une bénédiction divine, y compris quand cela s’annonce dans de mauvaises conditions. En fait, le bonheur de la Vie ne se voit parfois que des mois, voire des années plus tard, après bien des soucis. Inversement, derrière toute interruption de grossesse (volontaire ou pas) se cachent de nombreux moments de souffrances, de remords, de blessures , de séparations sur les autres enfants …

« Personne n’a jamais contesté, et le ministre de la Santé moins que quiconque, que l’avortement soit un échec quand il n’est pas un drame. » Discours de Mme Veil en 1974.

C’est donc un long et grand travail pour « continuer à accueillir les jeunes femmes en difficulté et leur apporter l’aide qui les incite à renoncer à un tel projet » (Discours de Mme Veil en 1974) , pour changer cette culture de mort et pour veiller à ne participer d’aucune façon aux structures de péché qui conduisent tant de personnes à rejeter la vie et à désobéir à Dieu. En Martinique, dit-on, plus 2.300 avortements par an, sans parler des « pilules du lendemain »…

En 1975, la ministre nous promettait que « l’Etat interdirait l’incitation à l’avortement par quelque moyen que ce soit, car cette incitation restait inadmissible », et que la Loi « si elle n’interdisait plus, ne créait aucun droit à l’avortement » (Discours de Mme Veil en 1974). Cette pensée a été trahie : il y a aujourd’hui une terrible pression sociale et, pour les plus fragiles, une forme de dictature qui ne « donne pas le choix ».

Mais nous avons le choix ! Le choix de la Vie, du courage, de l’amour et de la foi !

Mme Veil disait enfin que « les jeunes générations nous surprennent en ce qu’elles diffèrent de nous ; nous les avons élevées de façon différente de celle dont nous l’avons été. Cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices ; sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême »…

Souhaitons qu’elle ait raison sur ce point.

Avec la grâce de Dieu !

+ Fr David Macaire op

Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

De fait, avant même que le mot « avortement » soit prononcé, j’avais compris immédiatement ce que voulait dire cette phrase : « nous ne voulions pas, nous savons que ce n’est pas un bien, nous savons, comme l’Eglise l’enseigne, que Dieu condamne cet acte, mais nous avons été obligés par la société, par notre situation, parce que nous avions peur de notre jeunesse, de notre fragilité, du jugement de notre entourage, de notre manque d’argent, de la fragilité de notre relation, parce que nous avons déjà des enfants, parce que « monsieur » l’a lâchement exigé, parce que ce n’était pas le moment et/ou que nous avions des études à finir, etc… et pourtant « nous n’avions pas le choix ».

Mais qui a le pouvoir d’obliger les enfants de Dieu à poser des actes opposés à la loi de Dieu (« tu ne tueras point » Ex 20,13) et contraires à leur liberté et à leur conscience !? Qui peut brouiller les pistes pour des millions de personnes et profiter d’un moment de faiblesse pour « noyer » les âmes dans une voie mortifère ?

 « Un tel projet, adopté après une loi libéralisant la contraception, ne risque-t-il pas d’entraîner une chute importante de notre taux de natalité qui amorce déjà une baisse inquiétante ? » Discours de Mme Veil en 1974.

« Plus personne ne conteste que, sur un plan strictement médical, l’embryon porte en lui définitivement toutes les virtualités de l’être humain qu’il deviendra » (Discours de Mme Veil en 1974).

Alors qui déteste à ce point les familles, les femmes et ces petits êtres humains, des pauvres qui n’ont même pas encore vu le jour ? Qui projette un écran de fumée sur la gravité de cet acte et, surtout, sur la beauté qui se cache derrière toute Vie ?

Une très jeune femme enceinte s’excusait un jour de n’avoir pas fait une IVG, car elle pensait sincèrement que la grossesse était un péché (!). Je l’ai félicitée d’avoir gardé l’enfant. Mais je sais que certains, parmi nous, sont capables de l’accueillir par un flot de mépris et de malédictions. Pourtant, maudire une grossesse est un blasphème alors qu’attendre un enfant est la promesse d’un immense bonheur humain pour soi ou pour d’autres, c’est une bénédiction divine, y compris quand cela s’annonce dans de mauvaises conditions. En fait, le bonheur de la Vie ne se voit parfois que des mois, voire des années plus tard, après bien des soucis. Inversement, derrière toute interruption de grossesse (volontaire ou pas) se cachent de nombreux moments de souffrances, de remords, de blessures , de séparations sur les autres enfants …

« Personne n’a jamais contesté, et le ministre de la Santé moins que quiconque, que l’avortement soit un échec quand il n’est pas un drame. » Discours de Mme Veil en 1974.

C’est donc un long et grand travail pour « continuer à accueillir les jeunes femmes en difficulté et leur apporter l’aide qui les incite à renoncer à un tel projet » (Discours de Mme Veil en 1974) , pour changer cette culture de mort et pour veiller à ne participer d’aucune façon aux structures de péché qui conduisent tant de personnes à rejeter la vie et à désobéir à Dieu. En Martinique, dit-on, plus 2.300 avortements par an, sans parler des « pilules du lendemain »…

En 1975, la ministre nous promettait que « l’Etat interdirait l’incitation à l’avortement par quelque moyen que ce soit, car cette incitation restait inadmissible », et que la Loi « si elle n’interdisait plus, ne créait aucun droit à l’avortement » (Discours de Mme Veil en 1974). Cette pensée a été trahie : il y a aujourd’hui une terrible pression sociale et, pour les plus fragiles, une forme de dictature qui ne « donne pas le choix ».

Mais nous avons le choix ! Le choix de la Vie, du courage, de l’amour et de la foi !

Mme Veil disait enfin que « les jeunes générations nous surprennent en ce qu’elles diffèrent de nous ; nous les avons élevées de façon différente de celle dont nous l’avons été. Cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices ; sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême »…

Souhaitons qu’elle ait raison sur ce point.

Avec la grâce de Dieu !

+ Fr David Macaire op

Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

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