Si l’Eglise enseigne [1], selon la parole du Seigneur dans l’Évangile de saint Matthieu au chapitre 25, que pour entrer dans la joie éternelle de Dieu il faut pratiquer les « œuvres de miséricorde corporelle : nourrir les affamés, loger les sans-logis, vêtir les déguenillés, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts » (Catéchisme N°2447), ce n’est pas pour « utiliser » la misère des autres pour obtenir une récompense divine. C’est parce que Jésus est le pauvre par excellence et que tout pauvre est Jésus pour nous ! En d’autres termes, la pauvreté rend semblable à Jésus. On dit même que la pauvreté est une vertu évangélique et que nous devons tous devenir pauvres… D’ailleurs, après le refus du jeune homme… de se débarrasser de ses richesses, le Seigneur affirme que si nous ne sommes pas pauvres, il nous sera plus difficile d’entrer dans le Royaume de Dieu qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille (Mc 10,17-22)…
Mais alors, la pauvreté serait-elle une bonne chose ? Faut-il renoncer à tout bien, tout confort, pour se loger, se nourrir et faire du bien à ceux qu’on aime ? Dira-t-on aux pauvres que leur état est voulu par Dieu ?
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a une pauvreté et une richesse matérielles et une pauvreté et une richesse spirituelles.
La pauvreté matérielle s’appelle la misère et elle doit être combattue par tous, car elle porte atteinte à la dignité de l’être humain et elle est un fruit du péché. Mais elle a un côté positif si elle conduit à la pauvreté spirituelle, celle qui fait ressembler à Jésus, celle qui permet de nous tourner à chaque instant vers Dieu Provident pour tout recevoir de Lui et ne se considérer comme propriétaire de rien. Le pauvre en esprit se dit en lui-même à chaque instant : « qu’as-tu que tu n’aies reçu » [1 Co 4,7 ; "donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour" (Mt 6,11)] et il loue Dieu par toute sa vie.
La richesse matérielle peut être une bénédiction… si le riche comprend et agit… en considérant sa richesse (argent, biens, jeunesse, science, santé, talents, amis, notoriété…) comme un don que Dieu lui fait pour en faire profiter ceux qui n’ont rien. Il doit se considérer avant tout comme un intendant responsable devant Dieu ! Le fait de se considérer comme propriétaire exclusif des biens que l’on possède est un déni du commandement de l’amour : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mc 12,31). Le riche… égoïste (c’est le cas de certaines conceptions du capitalisme)… court un grand danger moral, celui de la richesse en esprit. Cette richesse est l’idolâtrie des biens de ce monde qui rend aveugle et sourd à la pauvreté d’autrui.
Ainsi tous, riches et pauvres, doivent se montrer pauvres en esprit, détachés de toutes richesses et humbles, attachés à Dieu seul.
Mais aujourd’hui, à cause d’un mensonge extraordinaire du démon, les pauvres eux-mêmes courent un grand danger. Non seulement ils sont indigents, mais voilà que l’ennemi parvient à leur faire croire que leur seule source de bonheur réside dans les biens de ce monde. Et voilà que tout le monde rêve d’habiter dans des châteaux, d’avoir un yacht et un jet privés, d’être une star et de mener grand train et, pour cela, de gagner au loto (le nouveau « ciel »). Devant l’étalement des richesses et des paillettes sur les écrans de ce monde, la solidarité populaire disparaît, les fils méprisent leurs pères qui sont d’humbles travailleurs et convoitent le bonheur factice des stars… (quelle chimère !). Comme il y a toujours quelqu’un de plus riche que soi, personne n’est jamais heureux…
Voilà pourquoi notre préférence, c’est la pauvreté !
+ Fr David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
(1) Voir le Catéchisme de l’Église Catholique aux numéros 2443-2449
Si l’Eglise enseigne [1], selon la parole du Seigneur dans l’Évangile de saint Matthieu au chapitre 25, que pour entrer dans la joie éternelle de Dieu il faut pratiquer les « œuvres de miséricorde corporelle : nourrir les affamés, loger les sans-logis, vêtir les déguenillés, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts » (Catéchisme N°2447), ce n’est pas pour « utiliser » la misère des autres pour obtenir une récompense divine. C’est parce que Jésus est le pauvre par excellence et que tout pauvre est Jésus pour nous ! En d’autres termes, la pauvreté rend semblable à Jésus. On dit même que la pauvreté est une vertu évangélique et que nous devons tous devenir pauvres… D’ailleurs, après le refus du jeune homme… de se débarrasser de ses richesses, le Seigneur affirme que si nous ne sommes pas pauvres, il nous sera plus difficile d’entrer dans le Royaume de Dieu qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille (Mc 10,17-22)…
Mais alors, la pauvreté serait-elle une bonne chose ? Faut-il renoncer à tout bien, tout confort, pour se loger, se nourrir et faire du bien à ceux qu’on aime ? Dira-t-on aux pauvres que leur état est voulu par Dieu ?
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a une pauvreté et une richesse matérielles et une pauvreté et une richesse spirituelles.
La pauvreté matérielle s’appelle la misère et elle doit être combattue par tous, car elle porte atteinte à la dignité de l’être humain et elle est un fruit du péché. Mais elle a un côté positif si elle conduit à la pauvreté spirituelle, celle qui fait ressembler à Jésus, celle qui permet de nous tourner à chaque instant vers Dieu Provident pour tout recevoir de Lui et ne se considérer comme propriétaire de rien. Le pauvre en esprit se dit en lui-même à chaque instant : « qu’as-tu que tu n’aies reçu » [1 Co 4,7 ; "donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour" (Mt 6,11)] et il loue Dieu par toute sa vie.
La richesse matérielle peut être une bénédiction… si le riche comprend et agit… en considérant sa richesse (argent, biens, jeunesse, science, santé, talents, amis, notoriété…) comme un don que Dieu lui fait pour en faire profiter ceux qui n’ont rien. Il doit se considérer avant tout comme un intendant responsable devant Dieu ! Le fait de se considérer comme propriétaire exclusif des biens que l’on possède est un déni du commandement de l’amour : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mc 12,31). Le riche… égoïste (c’est le cas de certaines conceptions du capitalisme)… court un grand danger moral, celui de la richesse en esprit. Cette richesse est l’idolâtrie des biens de ce monde qui rend aveugle et sourd à la pauvreté d’autrui.
Ainsi tous, riches et pauvres, doivent se montrer pauvres en esprit, détachés de toutes richesses et humbles, attachés à Dieu seul.
Mais aujourd’hui, à cause d’un mensonge extraordinaire du démon, les pauvres eux-mêmes courent un grand danger. Non seulement ils sont indigents, mais voilà que l’ennemi parvient à leur faire croire que leur seule source de bonheur réside dans les biens de ce monde. Et voilà que tout le monde rêve d’habiter dans des châteaux, d’avoir un yacht et un jet privés, d’être une star et de mener grand train et, pour cela, de gagner au loto (le nouveau « ciel »). Devant l’étalement des richesses et des paillettes sur les écrans de ce monde, la solidarité populaire disparaît, les fils méprisent leurs pères qui sont d’humbles travailleurs et convoitent le bonheur factice des stars… (quelle chimère !). Comme il y a toujours quelqu’un de plus riche que soi, personne n’est jamais heureux…
Voilà pourquoi notre préférence, c’est la pauvreté !
+ Fr David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
(1) Voir le Catéchisme de l’Église Catholique aux numéros 2443-2449
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