« Bonne fête Maman ! »


Informations

samedi 6 mai 2017
Diocèse de Martinique

Rassurez-vous, je ne me suis pas trompé de date et je sais que la fête des mères tombe dans quelques semaines. Mais nous voilà au mois de Mai, c’est le Mois de Marie. En ce centième anniversaire des apparitions de Fatima, j’ai voulu que notre diocèse vénère particulièrement le Cœur Immaculé de Marie.

J’ai demandé aux familles, aux catéchistes, aux mouvements mariaux, aux Petites Communautés Ecclésiales de retrouver cette belle coutume du mois de Marie en dressant dans chaque maison un petit coin prière (comme une crèche à Noël) autour d’une image de la Maman de Jésus. Chaque membre de la famille y apportera quelques fleurs et on peut y disposer une Bible : Marie n’est-elle pas, par excellence, La « Bienheureuse qui a cru en la Parole » (Luc 1, 45), celle qui a donné chair au Verbe de Dieu (Jn 1, 14) et celle qui « méditait et retenait dans son cœur tous les évènements » (Luc 2, 19.51) ?

J’invite donc tous les chrétiens, y compris nos frères protestants, dont certains doivent trouver cette coutume étrange, à faire de même et à honorer la Mère de Jésus. Car, ce faisant, nous ne faisons rien d’autre (comme la plupart des coutumes de l’Eglise Catholique) que de suivre Jésus et faire ce que Jésus a fait !

En effet, la Parole de Dieu nous dit que Notre Seigneur a été « semblable à nous en toute chose excepté le péché » (Hb 4,15). Or, tout bon fils « honore son père et sa mère » (Dt 5,16), selon le cinquième commandement. Il ne s’agit pas simplement de ne pas faire « wont » à son père et à sa mère, ni non plus d’un simple respect comme on respecte le bien d’autrui ou la nature, etc…

Honorer son père et sa mère, c’est leur rendre un culte de vénération ! Il ne s’agit pas non plus de les « adorer » : on n’adore que Dieu ; toute adoration de quelque chose ou de quelqu’un d’autre est de l’idolâtrie. Mais vénérer, ce n’est pas adorer, c’est remercier sans jamais être quitte, c’est reconnaître ce que l’on doit à quelqu’un qui nous a fait un don que jamais nous ne pourrons remettre. Vénérer, c’est rendre grâce ! Or, notre mère nous a donné la vie. Quelle que soit cette mère, jamais nous ne pourrons lui remettre ce qu’elle a fait pour nous. N’est-ce pas !?

Ainsi l’Écriture Sainte nous dit : « De tout ton cœur, honore ton père et n’oublie jamais ce que ta mère a souffert. Souviens-toi qu’ils t’ont donné le jour : que leur offriras-tu en échange de ce qu’ils ont fait pour toi ? » (Sirac 7,27-28). Jésus respecte la Parole de Dieu ; lui aussi, ayant voulu avoir une mère, a rendu honneur à celle-ci. Il l’a fait jusque dans le ciel puisque le livre de l’Apocalypse nous révèle que « la Femme qui mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer » (Ap 12,5) « apparut dans le ciel, comme un signe grandiose : enveloppée de soleil, la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze étoiles » (Ap.12,1.5).

La Parole de Dieu nous révèle donc que Jésus, en premier, rend grâce à sa Mère et la vénère dans le ciel comme il le fit sur la terre, en bon fils qu’il était.

Ce que Jésus a accompli dans le ciel, nous l’imitons ici-bas, notamment par le « mois de Marie » : selon la volonté de Jésus, nous recevons Marie pour Mère et prenons Marie chez nous (Jn 19,26-27) et, à la suite de Jésus, nous élevons Marie dans nos cœurs, nos maisons, nos lieux de prière. Nous la vénérons doublement, non seulement parce qu’elle est notre Maman, mais aussi parce qu’elle est la Maman de Celui qui nous fait vivre : Merci, Marie, d’avoir dit « Oui ».

Évidemment, il n’y a pas assez d’un mois par an pour lui dire : « Bonne fête, Maman Marie ! ».

+ Fr. David Macaire

Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

Dans la même catégorie