De quoi as-tu peur ? (1° partie)


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vendredi 22 avril 2016
Diocèse de Martinique

La peur et l’amour sont les deux moyens les plus efficaces pour faire agir quelqu’un ! Certes, l’amour est plus profond et plus puissant, mais il reste toujours un chemin escarpé, difficile, de longue haleine. Il demande de l’abnégation, du temps, des efforts et de la pureté. Le chemin de la peur, par contre, est large et spacieux, facile et rapide. C’est l’outil favori de notre monde et de son prince.

Il n’est donc pas surprenant que la culture actuelle crée des peurs et des frayeurs qui meuvent les hommes vers des chemins douteux et parfois scabreux. Nous sommes en plein dedans : On nous fait peur ! Peur du monde, peur de la nature, peur du Grand-Méchant-Loup, peur les uns des autres, peur de nos prêtres, qui ont pourtant donné leur vie pour nous, peur de l’Amour… Obnubilés par nos angoisses, nous fuyons sans discernement vers des buts que d’autres ont fixés pour nous. Enfumés comme des abeilles, nous cédons aux paniques calculées par des guides obscurs avides de notre argent et de nos âmes, et nous fuyons la ruche du repos divin où coule le miel de la sagesse et de la Paix.

C’est pour cela que le Christ dit à ses disciples : « N’ayez pas peur » (Mt 6,20) ou encore, après la résurrection : « La Paix soit avec vous » (Jn 20, 19-21). C’est un commandement de l’Evangile. De même qu’Il nous ordonne de nous aimer les uns les autres ».

L’enjeu est important pour ce monde et pour chacun de nous : n’est-ce pas par peur que nous multiplions les séparations et les divorces ? N’est-ce pas aussi par peur que nous nous précipitons dans des relations idiotes que l’on regrette en disant : « Où avais-je la tête ? » N’est-ce pas la peur qui fait commettre des avortements aux conséquences terribles dans la vie des femmes et des familles ? Ne sont-ce pas les frayeurs qui nous empêchent d’accueillir les étrangers et les pauvres… et peut-être Jésus Lui-même le jour où Il vient frapper à notre porte ? La logique de la peur est puissante et tend à gangréner toutes nos relations, tous nos raisonnements, toutes nos actions, tous nos choix, même les plus intimes. La peur, sûrement et rapidement, nous mène en enfer.

Bien sûr, on ne choisit pas d’avoir peur ou pas, mais on peut choisir ou pas de prendre les moyens de vaincre nos angoisses.

Si les saints n’avaient pas dominé leur peur, il n’y aurait pas de saints ! Si les prophètes avaient « protégé leurs arrières », le vacarme de la musique des faux dieux auraient été plus puissants que la Parole qui donne la Vie ! Si certains garçons n’avaient pas vaincus leurs craintes, il n’y aurait pas de prêtres ! Si des jeunes femmes n’avaient pas affronté leur anxiété, il n’y aurait pas de religieuses ! Si des couples n’avaient pas méprisé les mauvais présages, il n’y aurait pas d’amour !... Triste société que celle de la peur… c’est la nôtre.

En ce temps de Pâques, alors que le monde et les puissants cherchent à enfermer l’Eglise dans un petit cénacle de quelques initiés où se réfugieraient « à genoux » les « trouillards » dont parle France Gall dans sa chanson…

En ces temps de panique sociale organisée dans le monde à grand coup de médias planétaires, pour nous faire douter et consommer, il est temps que se lève une armée de prophètes qui se dresse face aux peurs…

Mais pour maîtriser nos peurs et les vaincre, il faut les repérer : Alors de quoi as-tu peur ?

(réponse dans le prochain numéro)

+ David Macaire

Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

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