Retraite annuelle des prêtres


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lundi 30 janvier 2023
Diocèse de Martinique

Retour sur la retraite annuelle des prêtres du Diocèse avec pour thème " L’essence du sacerdoce ministériel"

Ici et ailleurs, l’actualité, dans ce qu’elle a de plus implacable, rend audibles les diatribes dirigées contre l’Église et elle rend aussi visible le faisceau de désacralisation du sacerdoce qui se cristallise autour du célibat sacerdotal de plus en plus questionné.

« L’essence du sacerdoce ministériel » Ainsi, la retraite des prêtres de notre diocèse, qui a eu lieu du 9 au 13 janvier 2023 au Foyer de Charité, aura été une opportunité de ressourcement et de rafraîchissement de la beauté du sacerdoce en Martinique. « L’essence du sacerdoce ministériel », thème de ladite retraite, a permis au père Gérard, du Foyer de Charité, prédicateur de ce temps fort, de rappeler aux prêtres, réunis autour de leur évêque, Mgr David Macaire, le fondement de leur sacerdoce, à savoir : Jésus-Christ. Revisiter ce fondement s’avère une véritable démarche de foi. Celle-ci fait du prêtre un « theodidaktos », c’està- dire un élève de Dieu dont il tire la « sève vitale », aussi bien pour sa vie que pour sa mission. La même foi nourrit la prière du prêtre au quotidien et le fortifie devant le danger potentiel et non moins réel que constituent les « quatre (4) cailloux du sacerdoce ».

Le premier caillou correspond au levain des pharisiens, c’est-à-dire à l’hypocrisie ou à la duplicité.

Le deuxième, l’autoréférentialité ou le cléricalisme dont se sont servi certains prêtres, sous d’autres cieux, en vue d’une ascension sociale diamétralement opposée à leur mission.

Le troisième, le « xénophobisme » ou le nombrilisme, forme de narcissisme clérical empêchant de s’ouvrir à l’Église universelle et à sa mission.

Le quatrième est l’ésotérisme, déviation susceptible de fragiliser le lien ontologique avec Jésus-Christ établi par l’ordination presbytérale, au profit d’entités ou de spiritualités qui n’ont rien à voir avec la foi au Dieu révélé par le même Jésus-Christ.

Prenant la mesure des dangers qui menacent aussi bien leur être sacerdotal que le corps sacerdotal qu’ils constituent, d’une part, et eu égard aux abus de tous genres perpétrés par les ecclésiastiques ici ou ailleurs, d’autre part, les retraitants ont réaffirmé avec force conviction leur détermination de rester fidèles au choix fondamental de leur vie : continuer à s’approprier le style de vie que le Christ a mené, c’est-à-dire une vie de chasteté et de continence assumée dans le célibat ecclésiastique ou sacerdotal, lequel a un sens christologique (virginité à la suite du Christ), un sens ecclésiologique (source de liberté pour le service de l’Église et gage d’une disponibilité pastorale) et un sens eschatologique (signe de la résurrection, anticipation de la vie du ciel).

Ainsi, le sacerdoce, comme état de vie des prêtres dans l’Église catholique romaine, implique un engagement radical qui leur fait renoncer au mariage (Luc 14, 33) et à toutes les pratiques sexuelles contrenature. En effet, le célibat sacerdotal est une dépossession de soi, un sacrifice sponsal, une acceptation du sacrifice de la croix (Luc 14, 27).

Point d’attention ô combien important : devant les difficultés, voire les épreuves qu’ils peuvent rencontrer dans leur vie et dans leur mission, les prêtres peuvent compter sur la présence de Dieu qui n’explique pas l’épreuve, mais répond à l’être en souffrance – le prêtre en l’occurrence – par sa présence qui soutient au coeur même de l’épreuve, car le fondement de la vie du prêtre, c’est Dieu lui-même.

L’identité du prêtre a été aussi revisitée au travers de Marc 2, 1-12, texte de l’Évangile qui opère comme un miroir reflétant le visage du prêtre, tout en lui permettant d’expérimenter la puissance contenue dans ces paroles de l’Écriture : « Notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre » (Psaume 124, 8 : Traduction de la Bible de Jérusalem).

P. Nicaise Wilfrid Ossébi, Spiritain

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