Si Vaval nous appelle Église en sortie. Église en repli


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lundi 13 février 2023
Diocèse de Martinique

"Papiyon volé, sé volé nou ka volé". Il est de bon ton pour les catholiques de fuir le Carnaval. Et pour cause ! Le Carnaval de Martinique, pour le peu qu’on en voit depuis quelques années, est devenu de plus en plus malélivé

«Papiyon volé, sé volé nou ka volé ». Il est de bon ton pour les catholiques de fuir le Carnaval. Et pour cause ! Le Carnaval de Martinique, pour le peu qu’on en voit depuis quelques années, est devenu de plus en plus malélivé.

Des âmes sensibles s’interrogent : même si des groupes réalisent de belles choses et de beaux costumes et que des chrétiens s’investissent encore çà et là, même si beaucoup d’éducateurs chrétiens tentent encore d’initier nos enfants à un carnaval propre et joyeux... comment pourrions-nous reconnaître notre culture et l’âme profonde de notre peuple à la vue de ces déferlements d'hubris et de stupre ? Comment ne pas souiller nos coeurs en étant spectateurs, voire acteurs de certains défilés de Carnaval qui semblent s’apparenter à une parodie pornographique et pré-orgiaque ?

Ces questions que j’explicite ici, je les comprends. Comme je conçois que, à l’occasion des congés des jours gras et de l’arrêt de toute l’activité économique de l’île, beaucoup de fidèles, avant d’entrer en Carême, en profitent pour se ressourcer dans la Parole de Dieu et l’onction de l’Esprit- Saint. C’est un réflexe salutaire. Il faut sauver son âme, il faut sauver sa peau. Merci Seigneur ! Merci aux organisateurs, aux paroisses, associations et groupes de prière qui proposent à des centaines de fidèles de (re)découvrir la joie de l’Évangile.

Dans un premier temps, le choix est vite fait. Lorsqu’on a devant nous la mort ou la vie, le malheur ou le bonheur, la malédiction ou la bénédiction (Dt 30, 15-19), on choisit la vie… sans hésiter ! C’est normal. Cependant, si Jésus avait fait ce choix, ne serait-il pas resté dans les cieux plutôt que de risquer l’incarnation en habitant parmi nous ? N’aurait-il pas plutôt fréquenté les docteurs de la Loi que le peuple à la nuque raide ? N’aurait-il pas pris ses repas avec les apôtres plutôt que chez Marie-Madeleine, Zachée ou Matthieu ? Aurait-il pris le risque de commander à ses disciples d’aller porter l’Évangile par toute la terre ?

Le diable a-t-il si bien joué, si bien remporté la guerre que nous devrions nous résoudre à lui abandonner chaque année notre jeunesse, notre culture, nos médias et notre peuple sans réagir et en nous calfeutrant systématiquement dans un entresoi douillet. Une Église en repli, c’est le rêve de tous les ennemis du Christ ! Une mère qui abandonne ses enfants et détourne son regard pour ne pas voir « le lion qui va et vient, rugissant à la recherche de sa proie » (1P 5,8) fait la délectation des adversaires de l’Église. Nous ne pouvons pas ne jamais passer à l’action. J

e voudrais interroger les milliers de fidèles qui, hier et aujourd’hui, ont été formés au cours des merveilleux temps d’évangélisation : Qu’avons-nous fait de notre baptême ? Qu’avons nous fait de l’onction de l’Esprit- Saint, des guérisons, des envois en mission ? Qu’avons-nous fait des charismes et de l’amour déversés sur nous ? Le temps ne viendra-t-il pas un jour d’aller sur les places et les parvis pour témoigner du Christ ? Que faire concrètement pour ceux qui se fourvoient ?

 Bien-aimé, le Père nous appelle, l’Église nous convoque, mais Vaval aussi, d’une certaine façon, nous provoque. Il va bien falloir un jour que le Nom de Jésus soit proclamé là où on ne s’y attend pas, d’une manière inusitée. Qui, quoi, comment ??? Je ne sais ! Mais il ne faut plus dormir sur nos deux oreilles, c'est l’heure de la mission : les assoiffés nous attendent. Le temps est proche.

+ Fr David Macaire op Archevêque de Martinique

«Papiyon volé, sé volé nou ka volé ». Il est de bon ton pour les catholiques de fuir le Carnaval. Et pour cause ! Le Carnaval de Martinique, pour le peu qu’on en voit depuis quelques années, est devenu de plus en plus malélivé.

Des âmes sensibles s’interrogent : même si des groupes réalisent de belles choses et de beaux costumes et que des chrétiens s’investissent encore çà et là, même si beaucoup d’éducateurs chrétiens tentent encore d’initier nos enfants à un carnaval propre et joyeux... comment pourrions-nous reconnaître notre culture et l’âme profonde de notre peuple à la vue de ces déferlements d'hubris et de stupre ? Comment ne pas souiller nos coeurs en étant spectateurs, voire acteurs de certains défilés de Carnaval qui semblent s’apparenter à une parodie pornographique et pré-orgiaque ?

Ces questions que j’explicite ici, je les comprends. Comme je conçois que, à l’occasion des congés des jours gras et de l’arrêt de toute l’activité économique de l’île, beaucoup de fidèles, avant d’entrer en Carême, en profitent pour se ressourcer dans la Parole de Dieu et l’onction de l’Esprit- Saint. C’est un réflexe salutaire. Il faut sauver son âme, il faut sauver sa peau. Merci Seigneur ! Merci aux organisateurs, aux paroisses, associations et groupes de prière qui proposent à des centaines de fidèles de (re)découvrir la joie de l’Évangile.

Dans un premier temps, le choix est vite fait. Lorsqu’on a devant nous la mort ou la vie, le malheur ou le bonheur, la malédiction ou la bénédiction (Dt 30, 15-19), on choisit la vie… sans hésiter ! C’est normal. Cependant, si Jésus avait fait ce choix, ne serait-il pas resté dans les cieux plutôt que de risquer l’incarnation en habitant parmi nous ? N’aurait-il pas plutôt fréquenté les docteurs de la Loi que le peuple à la nuque raide ? N’aurait-il pas pris ses repas avec les apôtres plutôt que chez Marie-Madeleine, Zachée ou Matthieu ? Aurait-il pris le risque de commander à ses disciples d’aller porter l’Évangile par toute la terre ?

Le diable a-t-il si bien joué, si bien remporté la guerre que nous devrions nous résoudre à lui abandonner chaque année notre jeunesse, notre culture, nos médias et notre peuple sans réagir et en nous calfeutrant systématiquement dans un entresoi douillet. Une Église en repli, c’est le rêve de tous les ennemis du Christ ! Une mère qui abandonne ses enfants et détourne son regard pour ne pas voir « le lion qui va et vient, rugissant à la recherche de sa proie » (1P 5,8) fait la délectation des adversaires de l’Église. Nous ne pouvons pas ne jamais passer à l’action. J

e voudrais interroger les milliers de fidèles qui, hier et aujourd’hui, ont été formés au cours des merveilleux temps d’évangélisation : Qu’avons-nous fait de notre baptême ? Qu’avons nous fait de l’onction de l’Esprit- Saint, des guérisons, des envois en mission ? Qu’avons-nous fait des charismes et de l’amour déversés sur nous ? Le temps ne viendra-t-il pas un jour d’aller sur les places et les parvis pour témoigner du Christ ? Que faire concrètement pour ceux qui se fourvoient ?

 Bien-aimé, le Père nous appelle, l’Église nous convoque, mais Vaval aussi, d’une certaine façon, nous provoque. Il va bien falloir un jour que le Nom de Jésus soit proclamé là où on ne s’y attend pas, d’une manière inusitée. Qui, quoi, comment ??? Je ne sais ! Mais il ne faut plus dormir sur nos deux oreilles, c'est l’heure de la mission : les assoiffés nous attendent. Le temps est proche.

+ Fr David Macaire op Archevêque de Martinique

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