La période de 7 jours précédant le carême était autrefois appelée « jours charnels ». On avait coutume autrefois de manger gras et la consommation de la chair était permise. Aujourd’hui, de cette fameuse semaine de sept jours gras, il n'en reste que quatre.
La symbolique des jours carnavalesques : 4 jours – 4 thèmes
- Le dimanche gras : le roi Vaval est de sortie et parade avec les autres groupes. Jour de l’accueil, de l’ouverture et du rite d’entrée constitué par la réception de sa majesté et de sa reine. Il s’agit également de la résurrection ou la réincarnation de Vaval, revenu de cet autre bord de l’année et trop longtemps attendu.
- Le lundi gras : fête du mariage burlesque autour de la symbolique de l’inversion. Ce jour-là, les hommes se déguisent en femmes et les femmes en hommes. Jour solennel de mise en scène ironique et critique des structures familiales créoles et de la société : la Famille, l’Etat et la Religion, ironie des mariages chrétiens (cortèges nuptiaux bénis par des faux curés lisant la Bible à l’envers, pratique affichée des remariages des divorcés, des maternités ou grossesse avancée, des « béni konmès » : le « Nou mayé kanmenm ». Nous assistons à un retour au chaos originel, au désordre, à une apparente profanation et transgression. Le carnaval instaure un nouvel ordre social symbolique. Il s'agit d’un ordre social à l'envers « où ce qui est en haut est comme ce qui est en bas” et inversement.
- Le mardi gras : synonyme de joie, abondance et fécondité. Le mardi gras marque la fin de la « semaine des sept jours gras ». Deux personnages trônent ce jour-là : Vaval (apparent ennemi de la société qui empêche la prospérité) et papa diable (symbole de la fécondité, de la connaissance et de la prospérité).
- Le mercredi des cendres : rite sacrificiel ? Le sacrifice qui est l’offrande d’une victime à une divinité. « La communauté dans son intégralité se retourne contre la victime sacrificielle. Le sacrifice dissipe les germes de dissensions au sein de la communauté en se polarisant sur la victime » (1). Vaval fait le sacrifice de sa personne et accepte la mort. Il est condamné et brûlé sur la place publique.
Le carnaval, un temps sacré Le temps circulaire de l’éternel retour est célébré. Il s’agit d’un rituel temporaire. Déjà dans l’Antiquité romaine, on célébrait la fin de l’hiver avec les calendes de mars, fêtes pendant lesquelles les interdits étaient transgressés. L’hiver est synonyme de mort, tandis que la résurrection de la nature arrive avec le printemps. Selon André Lucrèce, dans son ouvrage « société et modernité", « Cette rupture avec le temps séculier et quotidien se trouve confirmée par le rythme du temps chrétien qui visait à enterrer sa vie de païen ». Le carnaval se vit dans un amont (préparation du rite), un pendant (temps du rite), et un après (effets du rite).
Les principaux acteurs du rite Le bwa bwa et le vaval. Le bwa bwa est utilisé dans les carnavals du 19e siècle à Saint-Pierre. Il était enterré ou noyé. Après la catastrophe, Fort-de- France prit le relais et le mot Vaval apparut. Le papa diable tient son origine du Sénégal.
Les cornes : signe d’abondance. Les miroirs : la sagesse et la connaissance. Le sacrifice humain est chanté : « djab-la ka mandé an ti manmay » et « an ti manmay ki san batenm ».
Le mas lamno : représentation parodique de la mort brutale imposée par le plus fort au plus faible au sein d’une société fondée sur l’inégalité. Les signes et symboles La farine qui est une valeur sacrée depuis l’antiquité et participait des offrandes aux divinités. L’eau, symbole de vie, de mort est lancée sur la foule, probablement pour purifier l’esprit du mal qui y était dissimulé. Le feu, qui purifie, associé à l’encens chasse les démons. C’est le feu du bûcher qui détruit Vaval. Il annonce également la repentance du Carême.
Nicole Chésimar - Résumé de la conférence donnée par Père Jean Michel Monconthour en mars 2021
Lire aussi le mot de l'évêque sur le carnaval pour un chrétien : "Si Vaval nous appelle - Église en sortie. Église en repli"
La période de 7 jours précédant le carême était autrefois appelée « jours charnels ». On avait coutume autrefois de manger gras et la consommation de la chair était permise. Aujourd’hui, de cette fameuse semaine de sept jours gras, il n'en reste que quatre.
La symbolique des jours carnavalesques : 4 jours – 4 thèmes
- Le dimanche gras : le roi Vaval est de sortie et parade avec les autres groupes. Jour de l’accueil, de l’ouverture et du rite d’entrée constitué par la réception de sa majesté et de sa reine. Il s’agit également de la résurrection ou la réincarnation de Vaval, revenu de cet autre bord de l’année et trop longtemps attendu.
- Le lundi gras : fête du mariage burlesque autour de la symbolique de l’inversion. Ce jour-là, les hommes se déguisent en femmes et les femmes en hommes. Jour solennel de mise en scène ironique et critique des structures familiales créoles et de la société : la Famille, l’Etat et la Religion, ironie des mariages chrétiens (cortèges nuptiaux bénis par des faux curés lisant la Bible à l’envers, pratique affichée des remariages des divorcés, des maternités ou grossesse avancée, des « béni konmès » : le « Nou mayé kanmenm ». Nous assistons à un retour au chaos originel, au désordre, à une apparente profanation et transgression. Le carnaval instaure un nouvel ordre social symbolique. Il s'agit d’un ordre social à l'envers « où ce qui est en haut est comme ce qui est en bas” et inversement.
- Le mardi gras : synonyme de joie, abondance et fécondité. Le mardi gras marque la fin de la « semaine des sept jours gras ». Deux personnages trônent ce jour-là : Vaval (apparent ennemi de la société qui empêche la prospérité) et papa diable (symbole de la fécondité, de la connaissance et de la prospérité).
- Le mercredi des cendres : rite sacrificiel ? Le sacrifice qui est l’offrande d’une victime à une divinité. « La communauté dans son intégralité se retourne contre la victime sacrificielle. Le sacrifice dissipe les germes de dissensions au sein de la communauté en se polarisant sur la victime » (1). Vaval fait le sacrifice de sa personne et accepte la mort. Il est condamné et brûlé sur la place publique.
Le carnaval, un temps sacré Le temps circulaire de l’éternel retour est célébré. Il s’agit d’un rituel temporaire. Déjà dans l’Antiquité romaine, on célébrait la fin de l’hiver avec les calendes de mars, fêtes pendant lesquelles les interdits étaient transgressés. L’hiver est synonyme de mort, tandis que la résurrection de la nature arrive avec le printemps. Selon André Lucrèce, dans son ouvrage « société et modernité", « Cette rupture avec le temps séculier et quotidien se trouve confirmée par le rythme du temps chrétien qui visait à enterrer sa vie de païen ». Le carnaval se vit dans un amont (préparation du rite), un pendant (temps du rite), et un après (effets du rite).
Les principaux acteurs du rite Le bwa bwa et le vaval. Le bwa bwa est utilisé dans les carnavals du 19e siècle à Saint-Pierre. Il était enterré ou noyé. Après la catastrophe, Fort-de- France prit le relais et le mot Vaval apparut. Le papa diable tient son origine du Sénégal.
Les cornes : signe d’abondance. Les miroirs : la sagesse et la connaissance. Le sacrifice humain est chanté : « djab-la ka mandé an ti manmay » et « an ti manmay ki san batenm ».
Le mas lamno : représentation parodique de la mort brutale imposée par le plus fort au plus faible au sein d’une société fondée sur l’inégalité. Les signes et symboles La farine qui est une valeur sacrée depuis l’antiquité et participait des offrandes aux divinités. L’eau, symbole de vie, de mort est lancée sur la foule, probablement pour purifier l’esprit du mal qui y était dissimulé. Le feu, qui purifie, associé à l’encens chasse les démons. C’est le feu du bûcher qui détruit Vaval. Il annonce également la repentance du Carême.
Nicole Chésimar - Résumé de la conférence donnée par Père Jean Michel Monconthour en mars 2021
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