Le modernisme progressiste soutient que les choses nouvelles sont mieux que les anciennes et que, de toutes façons, on n’a pas le choix puisqu’on « n’arrête pas le progrès ». « Moderne » étant synonyme de « nouveau », « le passé » ou « l’ancien » serait forcément « dépassé », « désuet », « obsolète », « sans intérêt », « à (re)jeter ».
Cette idéologie est si puissante que malgré l’échec flagrant de sa mise en oeuvre, malgré les fractures, les pertes de repères et les évidentes régressions sociales et ecclésiales qu’elle engendre, elle continue à polluer notre culture et même notre vie de foi et notre liturgie. Transformée en quasi religion, elle s’auto justifie, prône une accélération illimitée du processus de rupture et accuse une partie de la société de résister au changement… Il faudrait mettre à la poubelle le roc des fondations du monde pour adopter des modes des vie plus « liquides » : Uberisation des transports, de l’amour, de l’éducation, du travail, du logement, du sexe ou de la foi… Apparition de nouveaux types de « familles » à la structure intermittente… Émergence d’une culture du voyeurisme et de la jouissance immédiate et d’une société au service des égoïsmes individuels… Démission éducative et non-assistance à personne fragile par souci de ne pas blesser une jeunesse, qui au final n’a jamais été aussi mal en point… Spiritualité de la recherche du bien-être immédiat (et non pas du salut éternel)… Excitation des émotions existentielles des fidèles dans le culte catholique au lieu de la mise en oeuvre d’une expérience authentique du Bon Dieu, …
La violence de ces idéologies, tout autant que l’échec patent et général de leur mise en oeuvre pratique, aussi bien dans l’Église que dans la société, ont évidemment donné du grain à moudre aux idées inverses, celles du conservatisme… Ici, au contraire, rien ne doit bouger, tout était bon jadis. C’était bien mieux avant, au bon vieux temps. On assiste donc au « retour », très romantique, voire romancé, de beaucoup de personnes, surtout des jeunes, à des formes recomposées d’un passé perdu et que l’on reconstitue comme on peut, sans tradition ni racines, mais avec des apparences fortes calquées sur de vieilles photographies ou des objets de musées.
En résumé, les idées novatrices jettent le bébé avec l’eau du bain. Les idées conservatrices récupèrent l’eau du bain de jadis, mais sans garantie d’y retrouver le bébé... Cette opposition entre les deux positionnements est funeste, idiote et mortifère. La vérité est évidemment entre les deux. Ce qui est essentiel, la Tradition, doit demeurer ! Notamment la famille fondée sur l’union fidèle de l’homme et de la femme, le travail et le service comme source d’épanouissement personnel, l’éducation basée sur la transmission des savoirs, des savoir-faire et des règles du bien-vivre, la pudeur, le respect, la fidélité, l’abnégation, la discrétion, le sacrifice, la politesse, la solidarité et l’entraide comme socles de la vie en société ; la célébration du culte chrétien centrée sur la rencontre avec Dieu, dans le respect scrupuleux des rituels, comme rythme de base des communautés d’hommes, le silence, la prière, la foi comme éléments majeurs de la respiration de l’âme…
Évidemment à la suite de l’incarnation du Christ, les formes doivent certainement s’adapter au style de la société et s’inculturer, mais sans dénaturer l’essentiel.
Le nova et vetera, ne constitue pas une opposition mais un dynamisme permanent de la société et de l’Église.
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
Le modernisme progressiste soutient que les choses nouvelles sont mieux que les anciennes et que, de toutes façons, on n’a pas le choix puisqu’on « n’arrête pas le progrès ». « Moderne » étant synonyme de « nouveau », « le passé » ou « l’ancien » serait forcément « dépassé », « désuet », « obsolète », « sans intérêt », « à (re)jeter ».
Cette idéologie est si puissante que malgré l’échec flagrant de sa mise en oeuvre, malgré les fractures, les pertes de repères et les évidentes régressions sociales et ecclésiales qu’elle engendre, elle continue à polluer notre culture et même notre vie de foi et notre liturgie. Transformée en quasi religion, elle s’auto justifie, prône une accélération illimitée du processus de rupture et accuse une partie de la société de résister au changement… Il faudrait mettre à la poubelle le roc des fondations du monde pour adopter des modes des vie plus « liquides » : Uberisation des transports, de l’amour, de l’éducation, du travail, du logement, du sexe ou de la foi… Apparition de nouveaux types de « familles » à la structure intermittente… Émergence d’une culture du voyeurisme et de la jouissance immédiate et d’une société au service des égoïsmes individuels… Démission éducative et non-assistance à personne fragile par souci de ne pas blesser une jeunesse, qui au final n’a jamais été aussi mal en point… Spiritualité de la recherche du bien-être immédiat (et non pas du salut éternel)… Excitation des émotions existentielles des fidèles dans le culte catholique au lieu de la mise en oeuvre d’une expérience authentique du Bon Dieu, …
La violence de ces idéologies, tout autant que l’échec patent et général de leur mise en oeuvre pratique, aussi bien dans l’Église que dans la société, ont évidemment donné du grain à moudre aux idées inverses, celles du conservatisme… Ici, au contraire, rien ne doit bouger, tout était bon jadis. C’était bien mieux avant, au bon vieux temps. On assiste donc au « retour », très romantique, voire romancé, de beaucoup de personnes, surtout des jeunes, à des formes recomposées d’un passé perdu et que l’on reconstitue comme on peut, sans tradition ni racines, mais avec des apparences fortes calquées sur de vieilles photographies ou des objets de musées.
En résumé, les idées novatrices jettent le bébé avec l’eau du bain. Les idées conservatrices récupèrent l’eau du bain de jadis, mais sans garantie d’y retrouver le bébé... Cette opposition entre les deux positionnements est funeste, idiote et mortifère. La vérité est évidemment entre les deux. Ce qui est essentiel, la Tradition, doit demeurer ! Notamment la famille fondée sur l’union fidèle de l’homme et de la femme, le travail et le service comme source d’épanouissement personnel, l’éducation basée sur la transmission des savoirs, des savoir-faire et des règles du bien-vivre, la pudeur, le respect, la fidélité, l’abnégation, la discrétion, le sacrifice, la politesse, la solidarité et l’entraide comme socles de la vie en société ; la célébration du culte chrétien centrée sur la rencontre avec Dieu, dans le respect scrupuleux des rituels, comme rythme de base des communautés d’hommes, le silence, la prière, la foi comme éléments majeurs de la respiration de l’âme…
Évidemment à la suite de l’incarnation du Christ, les formes doivent certainement s’adapter au style de la société et s’inculturer, mais sans dénaturer l’essentiel.
Le nova et vetera, ne constitue pas une opposition mais un dynamisme permanent de la société et de l’Église.
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
Dans la même catégorie
-
Diocèse de Martinique
Ba yo fòs, siouplé !
Nwèl ka rivè1 ! Selon la tradition, nous allons bientôt faire nos courses : cadeaux, décoration, nourriture… Tout sera prêt. Mais pour célébrer [...]
lundi 2 décembre 2024
Mots de l'évêque -
Diocèse de Martinique
Pauvre Martinique !
Ne me donnez pas du poisson, apprenez-moi à pêcher ».
lundi 18 novembre 2024
Mots de l'évêque -
Diocèse de Martinique
L’esprit de mort
Il existe des légions d’esprits mauvais. Ils détestent Dieu. Ils haïssent les humains. Ils aiment se cacher et répandre la confusion.
lundi 4 novembre 2024
Mots de l'évêque