«Kankan», disputes, bouderies, scissions, polémiques, fâcheries, brouilles, querelles, mésententes, désaccords… Ces situations sont nombreuses dans nos familles, nos Églises et notre société et elles ont presque toujours des conséquences dramatiques : l’éclatement des familles et de leurs héritages, la violence mortifère de notre jeunesse, les innombrables blessures psychoaffectives, l'amertume, la méfiance ou l’immobilisme politique sur fond de combat de chefs. Sa rèd… et nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes !
L’Église n’y échappe pas. Combien de baptisés donnent des contretémoignages et de groupes entiers blessent l’Eglise par des rejets, des mépris, des isolements, des fuites, des condamnations et des médisances interminables… ? Quelle honte ! Pourtant Jésus nous prévient : « Celui qui se met en colère contre son frère passera en jugement » (Mt 5,22) et saint Paul ajoute « N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu : Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie » (Ep 4,30-31). Donc non seulement ces situations sont humainement déstabilisantes, mais elles nous éloignent irrémédiablement de la Paix et de la Vie de Dieu. Le Diable n’est-il pas le « diviseur », celui qui sépare DIAmétralement ceux qui sont ensemBLE ? Parmi les fruits de la chair, saint Paul désigne explicitement « haine, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme » (Gal 5,19).
Devant cette triste réalité, nous avons développé des attitudes diverses. La plupart se sont résignés à considérer la situation comme normale, d’autres fuient les contacts, se désengagent et se taisent pour ne pas avoir de problèmes avec les gens, certains surenchérissent dans la violence et développent des attitudes agressives pour prévenir les attaques, beaucoup accusent les autres (sépamafot ! On m’a attaqué !), d’autres se réfugient dans un clan ou forment une faction autour d’eux pour se protéger et attaquer, la grande majorité de la population (surtout les jeunes et les hommes) quittent les communautés sur la pointe de pieds, dépités par cette ambiance insupportable. Aucune de ces attitudes n’est bonne devant Dieu !
La première chose à apprendre, c’est de ne pas avoir peur des conflits ! Vivre en chrétien, c’est précisément affronter les conflits, savoir les vaincre et non pas les fuir ou les éviter !! Les conflits sont inévitables et même souhaitables. Il est normal que des personnes humaines vivant ensemble aient des désaccords quelle qu’en soit l’origine. Le diable remporte une grande victoire lorsque, sous prétexte de ne pas avoir de conflits, nous ne nous fréquentons plus et nous nous fuyons les uns les autres !
Jésus enseigne au contraire, avant d’aller à la messe, « si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, va d’abord te réconcilier avec ton frère. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui » (Mt 5,23-24). Et encore « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, essaie de régler toute l’affaire devant 2 ou 3 témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter, considère-le comme un païen. » (Mt 18,15-17).
Nous connaissons ces textes par coeur ! non !? Mais pouvez-vous me dire la dernière fois que vous avez concrètement cherché à vous réconcilier avec quelqu’un qui vous a offensé !? ou la dernière fois que vous avez accueilli une correction fraternelle sans vous rebeller, mal le prendre, vous justifier et renvoyer la personne avec ses quatre vérités à la figure ??? L’art (et le courage) de gérer le conflit est précisément le secret de la réussite des sociétés, des communautés ou des familles qui connaissent prospérité et bonheur !
Ainsi commence la fraternité !
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
«Kankan», disputes, bouderies, scissions, polémiques, fâcheries, brouilles, querelles, mésententes, désaccords… Ces situations sont nombreuses dans nos familles, nos Églises et notre société et elles ont presque toujours des conséquences dramatiques : l’éclatement des familles et de leurs héritages, la violence mortifère de notre jeunesse, les innombrables blessures psychoaffectives, l'amertume, la méfiance ou l’immobilisme politique sur fond de combat de chefs. Sa rèd… et nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes !
L’Église n’y échappe pas. Combien de baptisés donnent des contretémoignages et de groupes entiers blessent l’Eglise par des rejets, des mépris, des isolements, des fuites, des condamnations et des médisances interminables… ? Quelle honte ! Pourtant Jésus nous prévient : « Celui qui se met en colère contre son frère passera en jugement » (Mt 5,22) et saint Paul ajoute « N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu : Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie » (Ep 4,30-31). Donc non seulement ces situations sont humainement déstabilisantes, mais elles nous éloignent irrémédiablement de la Paix et de la Vie de Dieu. Le Diable n’est-il pas le « diviseur », celui qui sépare DIAmétralement ceux qui sont ensemBLE ? Parmi les fruits de la chair, saint Paul désigne explicitement « haine, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme » (Gal 5,19).
Devant cette triste réalité, nous avons développé des attitudes diverses. La plupart se sont résignés à considérer la situation comme normale, d’autres fuient les contacts, se désengagent et se taisent pour ne pas avoir de problèmes avec les gens, certains surenchérissent dans la violence et développent des attitudes agressives pour prévenir les attaques, beaucoup accusent les autres (sépamafot ! On m’a attaqué !), d’autres se réfugient dans un clan ou forment une faction autour d’eux pour se protéger et attaquer, la grande majorité de la population (surtout les jeunes et les hommes) quittent les communautés sur la pointe de pieds, dépités par cette ambiance insupportable. Aucune de ces attitudes n’est bonne devant Dieu !
La première chose à apprendre, c’est de ne pas avoir peur des conflits ! Vivre en chrétien, c’est précisément affronter les conflits, savoir les vaincre et non pas les fuir ou les éviter !! Les conflits sont inévitables et même souhaitables. Il est normal que des personnes humaines vivant ensemble aient des désaccords quelle qu’en soit l’origine. Le diable remporte une grande victoire lorsque, sous prétexte de ne pas avoir de conflits, nous ne nous fréquentons plus et nous nous fuyons les uns les autres !
Jésus enseigne au contraire, avant d’aller à la messe, « si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, va d’abord te réconcilier avec ton frère. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui » (Mt 5,23-24). Et encore « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, essaie de régler toute l’affaire devant 2 ou 3 témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter, considère-le comme un païen. » (Mt 18,15-17).
Nous connaissons ces textes par coeur ! non !? Mais pouvez-vous me dire la dernière fois que vous avez concrètement cherché à vous réconcilier avec quelqu’un qui vous a offensé !? ou la dernière fois que vous avez accueilli une correction fraternelle sans vous rebeller, mal le prendre, vous justifier et renvoyer la personne avec ses quatre vérités à la figure ??? L’art (et le courage) de gérer le conflit est précisément le secret de la réussite des sociétés, des communautés ou des familles qui connaissent prospérité et bonheur !
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