de ton âme.
Serions-nous addicts à nos smartphones ?! Ne sommesnous pas accros, tout autant que notre jeunesse, à cette petite machine qui a fait irruption dans nos vies depuis une vingtaine d’années ?
Nous utilisons nos portables « seulement » de « temps en temps », « juste » pour retrouver notre chemin, pour recevoir des nouvelles de nos proches, pour transmettre des petits messages, pour prendre des photos et en envoyer, pour consulter les réseaux, pour faire des vidéos, pour communiquer des résultats d’analyses à notre médecin, pour écouter de la musique ou la radio, pour payer des achats, pour vérifier notre compte en banque, pour prendre des notes, pour apprendre ses leçons, pour savoir qui est telle personne dont on parle, pour nous souvenir d’une rencontre, pour nous endormir, pour nous réveiller, pour nous faire faire du sport, pour nous dicter des recettes de cuisine, pour nous indiquer les meilleures distractions, pour « makréler », pour « mal-parler »… et même, de temps en temps, pour téléphoner ! Depuis longtemps, il a pris la place de nos journaux, de nos cinémas, de nos radios et de nos TV. Aujourd’hui, il relativise nos profs, nos coachs, nos agents de police, nos vendeurs, nos médecins, nos amis, nos conjoints, nos pères et nos mères… Il est devenu notre guide, notre sagesse, notre compagnon inséparable, notre lien avec le monde, avec la vie, avec nos amis, avec nos amours, avec nous-mêmes…
Pour les croyants, il est même une part non négligeable de notre lien avec Dieu : il sert de bréviaire, de chapelet, de bible, de missel, de journal paroissial, de carnet de chants, de salle de réunion virtuelle… Il sert même d’église (avec un petit « e », le bâtiment qui nous rassemble pour des offices en ligne), voire d’Église (avec un grand « E », c’està- dire la communauté d’hommes et de femmes que Dieu convoque à la louange de sa Gloire !) …
En tout cas, si bien des gens peuvent se passer de Dieu pendant une heure, une journée, une année et même toute une vie, quasiment plus personne ne peut vivre sans téléphone portable plus d’une heure ! Non content d’avoir presque pris la place de nos curés, il ambitionne déjà celle de Dieu. C’est là que les choses deviennent délicates ! Nous savons que le smartphone ne remplacera pas tout ça, mais il peut devenir un leurre virtuel efficace. Contrairement à la TV, le smartphone est un objet individuel ; contrairement à l’ordinateur, il est en permanence en état de fonctionner et de se connecter… Il a le pouvoir de nous isoler dans un monde particulier. Il éloigne le réel et le rend de moins en moins nécessaire. Par lui, notre attention se débranche de ce qui est communautaire, proche et réel, pour se brancher, s’isoler, sur ce qui est lointain et virtuel… Nous sommes en lien permanent avec des « amis » qui sont à l’autre bout de la planète, mais nous ne connaissons même plus le visage des personnes qui viennent à la messe avec nous. Munis d’un portable, on voit des gens rester des heures côte à côte sans se parler, sans même se regarder ; on voit des familles passer des soirées chacun dans son coin, sans savoir ce que l’autre vit, mais en racontant à la terre entière son intimité… Lorsque le dialogue se meurt, la violence se renforce…
Attention chrétien ! Si tu veux voir la petite lumière de l’Enfant-Jésus naître dans la nuit de Noël, dans la pénombre des coeurs, dans l’obscurité des familles et dans les ténèbres de ce monde, il faudra, en cet Avent, éteindre de temps en temps ce miroir-aux-alouettes, cet attrape-colibri qui accapare les yeux de ton âme. C’est du concret. Le silence et le recueillement seront les portes de l’ouverture du coeur à tout homme pour recevoir la Paix. Ainsi commence la fraternité !
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
Serions-nous addicts à nos smartphones ?! Ne sommesnous pas accros, tout autant que notre jeunesse, à cette petite machine qui a fait irruption dans nos vies depuis une vingtaine d’années ?
Nous utilisons nos portables « seulement » de « temps en temps », « juste » pour retrouver notre chemin, pour recevoir des nouvelles de nos proches, pour transmettre des petits messages, pour prendre des photos et en envoyer, pour consulter les réseaux, pour faire des vidéos, pour communiquer des résultats d’analyses à notre médecin, pour écouter de la musique ou la radio, pour payer des achats, pour vérifier notre compte en banque, pour prendre des notes, pour apprendre ses leçons, pour savoir qui est telle personne dont on parle, pour nous souvenir d’une rencontre, pour nous endormir, pour nous réveiller, pour nous faire faire du sport, pour nous dicter des recettes de cuisine, pour nous indiquer les meilleures distractions, pour « makréler », pour « mal-parler »… et même, de temps en temps, pour téléphoner ! Depuis longtemps, il a pris la place de nos journaux, de nos cinémas, de nos radios et de nos TV. Aujourd’hui, il relativise nos profs, nos coachs, nos agents de police, nos vendeurs, nos médecins, nos amis, nos conjoints, nos pères et nos mères… Il est devenu notre guide, notre sagesse, notre compagnon inséparable, notre lien avec le monde, avec la vie, avec nos amis, avec nos amours, avec nous-mêmes…
Pour les croyants, il est même une part non négligeable de notre lien avec Dieu : il sert de bréviaire, de chapelet, de bible, de missel, de journal paroissial, de carnet de chants, de salle de réunion virtuelle… Il sert même d’église (avec un petit « e », le bâtiment qui nous rassemble pour des offices en ligne), voire d’Église (avec un grand « E », c’està- dire la communauté d’hommes et de femmes que Dieu convoque à la louange de sa Gloire !) …
En tout cas, si bien des gens peuvent se passer de Dieu pendant une heure, une journée, une année et même toute une vie, quasiment plus personne ne peut vivre sans téléphone portable plus d’une heure ! Non content d’avoir presque pris la place de nos curés, il ambitionne déjà celle de Dieu. C’est là que les choses deviennent délicates ! Nous savons que le smartphone ne remplacera pas tout ça, mais il peut devenir un leurre virtuel efficace. Contrairement à la TV, le smartphone est un objet individuel ; contrairement à l’ordinateur, il est en permanence en état de fonctionner et de se connecter… Il a le pouvoir de nous isoler dans un monde particulier. Il éloigne le réel et le rend de moins en moins nécessaire. Par lui, notre attention se débranche de ce qui est communautaire, proche et réel, pour se brancher, s’isoler, sur ce qui est lointain et virtuel… Nous sommes en lien permanent avec des « amis » qui sont à l’autre bout de la planète, mais nous ne connaissons même plus le visage des personnes qui viennent à la messe avec nous. Munis d’un portable, on voit des gens rester des heures côte à côte sans se parler, sans même se regarder ; on voit des familles passer des soirées chacun dans son coin, sans savoir ce que l’autre vit, mais en racontant à la terre entière son intimité… Lorsque le dialogue se meurt, la violence se renforce…
Attention chrétien ! Si tu veux voir la petite lumière de l’Enfant-Jésus naître dans la nuit de Noël, dans la pénombre des coeurs, dans l’obscurité des familles et dans les ténèbres de ce monde, il faudra, en cet Avent, éteindre de temps en temps ce miroir-aux-alouettes, cet attrape-colibri qui accapare les yeux de ton âme. C’est du concret. Le silence et le recueillement seront les portes de l’ouverture du coeur à tout homme pour recevoir la Paix. Ainsi commence la fraternité !
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
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