Lisez le Missel !


Informations

lundi 15 janvier 2024
Diocèse de Martinique

Vous êtes peut-être surpris d’un tel conseil. Vous vous attendriez à ce que je vous dise « lisez la Bible » plutôt que « lisez le missel ». En fait, Bible ou Missel, ce qu’il faut « LIRE » c’est la Parole de Dieu.
Or le Missel, tout autant que la Bible, contient la Parole de Dieu.

La Bible, c’est la publication de toutes les Écritures reconnues comme « saintes » c’est-à-dire des Vérités révélées, inspirées par l’Esprit Saint aux prophètes et aux Apôtres du Christ. Elle contient une centaine de livres écrits sur plusieurs siècles. Au IVème siècle, ils ont été sélectionnés rigoureusement par les évêques catholiques selon la Tradition pour constituer la norme de la Foi chrétienne à travers les siècles à venir. Ensuite, au XVème siècle, ils ont été imprimés bout à bout selon des principes variés de style, d’origine et de longueur. Bref, la Bible n’est pas un livre unique qui tombe du ciel, écrit de bout en bout par Dieu. Mieux que cela, elle est la Révélation : la mise par écrit du témoignage inspiré par l’Esprit de la fidélité de Dieu, de ce qu’Il a fait et dit à travers toute l’Histoire des Hommes.

Mais alors, qu’est-ce que le Missel ? Comme son nom l’indique, le Missel est le livre de la Messe. Tout d’abord, le Missel est un outil de prière commune et de rassemblement pour les fidèles du Christ. C’est un livre communautaire. Quand un catholique lit son Missel à la page du jour, il prie avec les mêmes textes, médite la même Parole et fait les mêmes prières que tous les autres fidèles catholiques à travers le monde : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom », disait Jésus (Mt 18,20). Même si on est seul, ce n’est pas une Parole que chacun reçoit individuellement, mais une Parole reçue en communauté. (D’ailleurs c’est ainsi que Dieu a toujours parlé. Il n’a jamais parlé autrement qu’à tout son Peuple, toute sa famille, à travers l’enseignement des prophètes). Dieu qui s’est fait appeler « Notre Père », déteste les tendances solitaires des chrétiens.

Le Missel contient, en outre, la même Révélation que la Bible : tous les écrits du Missel sont aussi dans la Bible. Mais ces Paroles ne sont pas mises bout à bout comme les livres de la Bible. Dans le Missel, les passages de l’Écriture sont rapprochés les uns des autres pour montrer à chaque croyant, qu’il faut lire l’Écriture avec l’Écriture, et qu’on ne comprend bien un verset ou un chapitre du Nouveau Testament que si on le lit en entendant telle ou telle prophétie de l’Ancien Testament. Et réciproquement. En fait, le Missel nous montre le grand miracle de la Révélation : comment l’unique grand Dieu, le Verbe, a parlé d’une même voix aux hommes de différentes cultures, races, générations…

Depuis sa publication au XVème siècle, certains hommes ont pu prétexter de lire la Bible seuls, pour interpréter les Écritures selon leur bon vouloir, se séparer des pasteurs légitimes et diviser la famille de Jésus. L’Église s’est toujours réjouit que le plus grand nombre ait accès à l’Écriture Sainte, mais elle ne peut ignorer le danger lié au libre examen personnel de ces textes. N’oublions pas que le Diable lui-même, lors des tentations de Jésus au désert, a cité l’Écriture pour détourner le Fils de l’Homme. Et Jésus a répondu en citant des passages qui complétaient les passages cités par le Diable. Le Missel permet de compenser l’isolement et l’orgueil potentiels qui pourraient surgir dans le coeur d’un chrétien qui lit la Bible sans se situer dans la dimension communautaire. Le Missel nous invite à comprendre la Parole ensemble, à célébrer cette Parole ensemble, à vivre cette Parole ensemble. Enfin, le Missel est le livre de la Messe. L’Eucharistie, célébration communautaire de la présence réelle du vrai Corps et du vrai Sang de Celui dont parle les Écritures : Jésus-Christ.

Alors, lisez le Missel. Ainsi commence la fraternité.

+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

La Bible, c’est la publication de toutes les Écritures reconnues comme « saintes » c’est-à-dire des Vérités révélées, inspirées par l’Esprit Saint aux prophètes et aux Apôtres du Christ. Elle contient une centaine de livres écrits sur plusieurs siècles. Au IVème siècle, ils ont été sélectionnés rigoureusement par les évêques catholiques selon la Tradition pour constituer la norme de la Foi chrétienne à travers les siècles à venir. Ensuite, au XVème siècle, ils ont été imprimés bout à bout selon des principes variés de style, d’origine et de longueur. Bref, la Bible n’est pas un livre unique qui tombe du ciel, écrit de bout en bout par Dieu. Mieux que cela, elle est la Révélation : la mise par écrit du témoignage inspiré par l’Esprit de la fidélité de Dieu, de ce qu’Il a fait et dit à travers toute l’Histoire des Hommes.

Mais alors, qu’est-ce que le Missel ? Comme son nom l’indique, le Missel est le livre de la Messe. Tout d’abord, le Missel est un outil de prière commune et de rassemblement pour les fidèles du Christ. C’est un livre communautaire. Quand un catholique lit son Missel à la page du jour, il prie avec les mêmes textes, médite la même Parole et fait les mêmes prières que tous les autres fidèles catholiques à travers le monde : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom », disait Jésus (Mt 18,20). Même si on est seul, ce n’est pas une Parole que chacun reçoit individuellement, mais une Parole reçue en communauté. (D’ailleurs c’est ainsi que Dieu a toujours parlé. Il n’a jamais parlé autrement qu’à tout son Peuple, toute sa famille, à travers l’enseignement des prophètes). Dieu qui s’est fait appeler « Notre Père », déteste les tendances solitaires des chrétiens.

Le Missel contient, en outre, la même Révélation que la Bible : tous les écrits du Missel sont aussi dans la Bible. Mais ces Paroles ne sont pas mises bout à bout comme les livres de la Bible. Dans le Missel, les passages de l’Écriture sont rapprochés les uns des autres pour montrer à chaque croyant, qu’il faut lire l’Écriture avec l’Écriture, et qu’on ne comprend bien un verset ou un chapitre du Nouveau Testament que si on le lit en entendant telle ou telle prophétie de l’Ancien Testament. Et réciproquement. En fait, le Missel nous montre le grand miracle de la Révélation : comment l’unique grand Dieu, le Verbe, a parlé d’une même voix aux hommes de différentes cultures, races, générations…

Depuis sa publication au XVème siècle, certains hommes ont pu prétexter de lire la Bible seuls, pour interpréter les Écritures selon leur bon vouloir, se séparer des pasteurs légitimes et diviser la famille de Jésus. L’Église s’est toujours réjouit que le plus grand nombre ait accès à l’Écriture Sainte, mais elle ne peut ignorer le danger lié au libre examen personnel de ces textes. N’oublions pas que le Diable lui-même, lors des tentations de Jésus au désert, a cité l’Écriture pour détourner le Fils de l’Homme. Et Jésus a répondu en citant des passages qui complétaient les passages cités par le Diable. Le Missel permet de compenser l’isolement et l’orgueil potentiels qui pourraient surgir dans le coeur d’un chrétien qui lit la Bible sans se situer dans la dimension communautaire. Le Missel nous invite à comprendre la Parole ensemble, à célébrer cette Parole ensemble, à vivre cette Parole ensemble. Enfin, le Missel est le livre de la Messe. L’Eucharistie, célébration communautaire de la présence réelle du vrai Corps et du vrai Sang de Celui dont parle les Écritures : Jésus-Christ.

Alors, lisez le Missel. Ainsi commence la fraternité.

+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

Dans la même catégorie

  • Diocèse de Martinique

    Ba yo fòs, siouplé !

    Nwèl ka rivè1 ! Selon la tradition, nous allons bientôt faire nos courses : cadeaux, décoration, nourriture… Tout sera prêt. Mais pour célébrer [...]

    lundi 2 décembre 2024
    Mots de l'évêque

  • Diocèse de Martinique

    Pauvre Martinique !

    Ne me donnez pas du poisson, apprenez-moi à pêcher ».

    lundi 18 novembre 2024
    Mots de l'évêque

  • Diocèse de Martinique

    L’esprit de mort

    Il existe des légions d’esprits mauvais. Ils détestent Dieu. Ils haïssent les humains. Ils aiment se cacher et répandre la confusion.

    lundi 4 novembre 2024
    Mots de l'évêque