Le pape François sera content ! Les fidèles et le clergé des 20 diocèses de la Conférence des Antilles se sont beaucoup investis dans la démarche synodale qu’il a voulue. Voici quelques extraits du texte sur les points de convergences : « Nous catholiques de la Caraïbe, exprimons l’inquiétude qu’on considère uniquement l’Église comme une institution humaine ». La vie de l’Eglise s’exprime dans un langage spirituel, non pas dans des termes pratiques.
Sans ignorer ceux qui s’en sentent exclus ou ceux qui ne communient pas, il a été rappelé le rôle central de la messe, « cœur de notre communion », « lieu où la communauté chemine comme une seule entité et où tout trouve unité et identité ». Le texte exprimait l’expérience d’une dévotion populaire de masse et non d’une idéologie : « changez tout le reste, mais ne touchez pas à la messe ! »
La consultation insiste sur la reconnaissance de la responsabilité et du rôle de « chaque baptisé », sur la formation (spirituelle et technique) et sur « la collaboration et la coresponsabilité avec les clercs, les religieux, mais aussi entre fidèles ». On a rappelé que le cléricalisme n’est pas toujours le fait des prêtres, mais aussi de ceux qui se déresponsabilisent comme de ceux qui se croient de « petits-prêtres » et transforment les autres en spectateurs infantilisés de leur pouvoir. Contrairement à certaines idées anarchiques, « le respect de l’autorité ecclésiale et l’obéissance aux enseignements de l’Eglise et du clergé » a semblé incontournable. On a noté que seule la formation de fraternités de disciples missionnaires est le rempart à l’isolement des pasteurs.
Il a été souligné la nécessité de « sortir évangéliser » et de se tourner vers (dans l’ordre de priorité) les jeunes, les jeunes adultes, les non pratiquants et d’autres catégories qui se sentent exclus comme les personnes homosexuelles ou les divorcés- remariés ; mais aussi, la promotion non-négociable de la « culture pro-life et la défense de la vie de la conception à la fin naturelle », des écoles catholiques comme « lieu de mission », d’une nécessaire « inventivité dans l’appel des vocations presbytérales » ; de la « promotion de la mission des hommes laïcs traités parfois chez nous comme des fidèles de seconde zone », de la « valorisation du rôle pourtant prépondérant des femmes » ou de la nécessité des « prières populaires et de l’expérience charismatique »…
Pour résumé, « notre mission d’amour doit apporter l’unité en Jésus au monde et appelle l’engagement de tous »…
Ces consultations ne sont ni des sondages, ni des référendums qui s’imposeraient aux évêques et encore moins au pape ! Ne nous fions pas aux journaux qui, à chaque événement de ce genre, font, par de gros titres, le jeu de la division entre catholiques : Ceux qui prennent le synode pour un parlement et l’Eglise pour une démocratie libérale à la remorque de l’idéologie post-moderne occidentale, ils réclament toutes sortes d’innovations inconsistantes (ils risquent d’être déçus). Et ceux qui prennent les affirmations des médias au premier degré, foncent « bille-en tête » et soupçonnent les autorités de l’Eglise de ne pas être assez catholiques. Toutes ces tempêtes de bénitiers font bien rire nos ennemis.
Tout cela montre l’ignorance de l’être de l’Eglise et de l’action de l’Esprit-Saint. Changeons d’abord nos cœurs et arrêtons d’épouser l’esprit du temps ! Dans le synode, il y a ceux qui parlent, mais aussi ceux qui ont déjà parlé : la Révélation, la Tradition (les générations qui nous précèdent font aussi partie du synode !), le Magistère (le pape et les évêques)… L’Eglise a 2000 ans et n’appartient pas qu’à notre génération. Elle ne change pas selon les idées du monde et l’esprit du temps. Laissons l’Esprit-Saint la conduire.
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
Le pape François sera content ! Les fidèles et le clergé des 20 diocèses de la Conférence des Antilles se sont beaucoup investis dans la démarche synodale qu’il a voulue. Voici quelques extraits du texte sur les points de convergences : « Nous catholiques de la Caraïbe, exprimons l’inquiétude qu’on considère uniquement l’Église comme une institution humaine ». La vie de l’Eglise s’exprime dans un langage spirituel, non pas dans des termes pratiques.
Sans ignorer ceux qui s’en sentent exclus ou ceux qui ne communient pas, il a été rappelé le rôle central de la messe, « cœur de notre communion », « lieu où la communauté chemine comme une seule entité et où tout trouve unité et identité ». Le texte exprimait l’expérience d’une dévotion populaire de masse et non d’une idéologie : « changez tout le reste, mais ne touchez pas à la messe ! »
La consultation insiste sur la reconnaissance de la responsabilité et du rôle de « chaque baptisé », sur la formation (spirituelle et technique) et sur « la collaboration et la coresponsabilité avec les clercs, les religieux, mais aussi entre fidèles ». On a rappelé que le cléricalisme n’est pas toujours le fait des prêtres, mais aussi de ceux qui se déresponsabilisent comme de ceux qui se croient de « petits-prêtres » et transforment les autres en spectateurs infantilisés de leur pouvoir. Contrairement à certaines idées anarchiques, « le respect de l’autorité ecclésiale et l’obéissance aux enseignements de l’Eglise et du clergé » a semblé incontournable. On a noté que seule la formation de fraternités de disciples missionnaires est le rempart à l’isolement des pasteurs.
Il a été souligné la nécessité de « sortir évangéliser » et de se tourner vers (dans l’ordre de priorité) les jeunes, les jeunes adultes, les non pratiquants et d’autres catégories qui se sentent exclus comme les personnes homosexuelles ou les divorcés- remariés ; mais aussi, la promotion non-négociable de la « culture pro-life et la défense de la vie de la conception à la fin naturelle », des écoles catholiques comme « lieu de mission », d’une nécessaire « inventivité dans l’appel des vocations presbytérales » ; de la « promotion de la mission des hommes laïcs traités parfois chez nous comme des fidèles de seconde zone », de la « valorisation du rôle pourtant prépondérant des femmes » ou de la nécessité des « prières populaires et de l’expérience charismatique »…
Pour résumé, « notre mission d’amour doit apporter l’unité en Jésus au monde et appelle l’engagement de tous »…
Ces consultations ne sont ni des sondages, ni des référendums qui s’imposeraient aux évêques et encore moins au pape ! Ne nous fions pas aux journaux qui, à chaque événement de ce genre, font, par de gros titres, le jeu de la division entre catholiques : Ceux qui prennent le synode pour un parlement et l’Eglise pour une démocratie libérale à la remorque de l’idéologie post-moderne occidentale, ils réclament toutes sortes d’innovations inconsistantes (ils risquent d’être déçus). Et ceux qui prennent les affirmations des médias au premier degré, foncent « bille-en tête » et soupçonnent les autorités de l’Eglise de ne pas être assez catholiques. Toutes ces tempêtes de bénitiers font bien rire nos ennemis.
Tout cela montre l’ignorance de l’être de l’Eglise et de l’action de l’Esprit-Saint. Changeons d’abord nos cœurs et arrêtons d’épouser l’esprit du temps ! Dans le synode, il y a ceux qui parlent, mais aussi ceux qui ont déjà parlé : la Révélation, la Tradition (les générations qui nous précèdent font aussi partie du synode !), le Magistère (le pape et les évêques)… L’Eglise a 2000 ans et n’appartient pas qu’à notre génération. Elle ne change pas selon les idées du monde et l’esprit du temps. Laissons l’Esprit-Saint la conduire.
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
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