Proposez un service !


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lundi 26 février 2024
Diocèse de Martinique

C’est un titre volontairement ambivalent : il veut dire « prenez un service dans l’Église » mais
aussi « proposez à quelqu’un de servir ». Le premier sens s’adresse aux jeunes, le second,
aux responsables de l’Église…

Quel est ton service dans l’église ? De la réponse à cette question dépend le lien de nos jeunes à la communauté et ultimement leurs liens à Dieu.

Rendre service est un des cinq langages de l’amour. Quand on aime quelqu’un, on lui rend des services. Et on aime ça ! On réclame comme un privilège d’être au service de ceux qu’on aime. On va même jusqu’à jalouser ceux qui servent, car ils ont une place privilégiée auprès de la personne aimée qui est servie ou au sein de la communauté dont on se sent membre.

Un service n’est pas une prestation ! Le « service » est gratuit. On le rend aux personnes qu’on aime et en qui on a confiance. Il crée une « dette » d’amour. Une « prestation », par contre, est dispensée aux gens qui valorisent les compétences du prestataire. Elle génère une « dette » morale ou financière, une supériorité voire une dépendance entre le prestataire et un consommateur. Donc, si je rends service à l’Église, c’est qu’elle est ma famille.

Si je n’ai aucun service en Église, c’est soit parce que je n’ai pas envie de m’impliquer (je ne me sens pas à ma place !), soit parce que la communauté ne me demande aucun service (je ne sers à rien, je ne suis pas (re) connu). Inversement, si les intervenants de la communauté se considèrent comme des prestataires (avec plus ou moins de compétences) c’est que leur oeuvre ne bâtit pas une famille ou une communauté, mais maintient un groupe de croyants sous une dépendance passive et infantilisante.

Quand on rend service, on est heureux de le partager, de voir d’autres, notamment des plus jeunes « monter en compétence » et rendre de plus en plus service. Par contre, quand on n’agit pas dans un esprit de service, on a peur pour son poste et on se sent menacé par les nouveaux. On regarde ; on critique ; on compare et on évalue les missions respectives selon des critères mondains. On recherche les honneurs et les fonctions qui procurent du prestige. « Ministre extraordinaire de communion » semble plus valorisant que le service plus effacé de « nettoyage de l’église » et de « visiteur de malade ». Alors, « servir ou ne pas servir », telle est la grande question !

Le service est un facteur de ségrégation ou d’intégration des fidèles, en particulier des jeunes, dans la communauté. Voilà un fait incontestable : un jeune à qui on a proposé un service en Église, la considère comme sa famille. Un jeune qui n’a aucun service quittera l’Église. Il s’y sentira inutile, voire rejeté (et malheureusement c’est parfois vrai !) et ira chercher ailleurs un groupe qui reconnaîtra ses qualités et lui permettra d’aimer et d’être aimé en servant. Combien d’adolescents et de jeunes adultes, combien de néophytes et de recommençants désespèrent de se voir enfin confier des responsabilités en Église. Nombre de ces jeunes, qui n’ont pas encore quitté l’Église, se plaignent des fidèles qui accaparent de nombreuses missions et transforment les autres baptisés en spectateurs impuissants de leur pouvoir tout en se plaignant que personne ne vient les remplacer, que les jeunes ne sont pas sérieux, qu’ils ne mènent pas une vie conforme à la loi de l’Évangile...

Dressons donc une liste des services que nous souhaitons proposer aux jeunes et aux nouveaux (il n’y a pas que les servants d’autel et les chorales). N’oublions pas la formation et l’accompagnement qui vont avec. Je ne crois pas que les jeunes veuillent prendre la place des autres. Ils veulent juste, comme chacun de nous, qu’on leur dise : « Nous t’attendons. Viens.

Nous avons besoin de toi ; que tu nous aides et que tu prennes ta place dans la communauté : La voici ! ». Proposez un service, c’est dire « Jésus t’aime et moi aussi » ! Ainsi commence la fraternité !

+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

Quel est ton service dans l’église ? De la réponse à cette question dépend le lien de nos jeunes à la communauté et ultimement leurs liens à Dieu.

Rendre service est un des cinq langages de l’amour. Quand on aime quelqu’un, on lui rend des services. Et on aime ça ! On réclame comme un privilège d’être au service de ceux qu’on aime. On va même jusqu’à jalouser ceux qui servent, car ils ont une place privilégiée auprès de la personne aimée qui est servie ou au sein de la communauté dont on se sent membre.

Un service n’est pas une prestation ! Le « service » est gratuit. On le rend aux personnes qu’on aime et en qui on a confiance. Il crée une « dette » d’amour. Une « prestation », par contre, est dispensée aux gens qui valorisent les compétences du prestataire. Elle génère une « dette » morale ou financière, une supériorité voire une dépendance entre le prestataire et un consommateur. Donc, si je rends service à l’Église, c’est qu’elle est ma famille.

Si je n’ai aucun service en Église, c’est soit parce que je n’ai pas envie de m’impliquer (je ne me sens pas à ma place !), soit parce que la communauté ne me demande aucun service (je ne sers à rien, je ne suis pas (re) connu). Inversement, si les intervenants de la communauté se considèrent comme des prestataires (avec plus ou moins de compétences) c’est que leur oeuvre ne bâtit pas une famille ou une communauté, mais maintient un groupe de croyants sous une dépendance passive et infantilisante.

Quand on rend service, on est heureux de le partager, de voir d’autres, notamment des plus jeunes « monter en compétence » et rendre de plus en plus service. Par contre, quand on n’agit pas dans un esprit de service, on a peur pour son poste et on se sent menacé par les nouveaux. On regarde ; on critique ; on compare et on évalue les missions respectives selon des critères mondains. On recherche les honneurs et les fonctions qui procurent du prestige. « Ministre extraordinaire de communion » semble plus valorisant que le service plus effacé de « nettoyage de l’église » et de « visiteur de malade ». Alors, « servir ou ne pas servir », telle est la grande question !

Le service est un facteur de ségrégation ou d’intégration des fidèles, en particulier des jeunes, dans la communauté. Voilà un fait incontestable : un jeune à qui on a proposé un service en Église, la considère comme sa famille. Un jeune qui n’a aucun service quittera l’Église. Il s’y sentira inutile, voire rejeté (et malheureusement c’est parfois vrai !) et ira chercher ailleurs un groupe qui reconnaîtra ses qualités et lui permettra d’aimer et d’être aimé en servant. Combien d’adolescents et de jeunes adultes, combien de néophytes et de recommençants désespèrent de se voir enfin confier des responsabilités en Église. Nombre de ces jeunes, qui n’ont pas encore quitté l’Église, se plaignent des fidèles qui accaparent de nombreuses missions et transforment les autres baptisés en spectateurs impuissants de leur pouvoir tout en se plaignant que personne ne vient les remplacer, que les jeunes ne sont pas sérieux, qu’ils ne mènent pas une vie conforme à la loi de l’Évangile...

Dressons donc une liste des services que nous souhaitons proposer aux jeunes et aux nouveaux (il n’y a pas que les servants d’autel et les chorales). N’oublions pas la formation et l’accompagnement qui vont avec. Je ne crois pas que les jeunes veuillent prendre la place des autres. Ils veulent juste, comme chacun de nous, qu’on leur dise : « Nous t’attendons. Viens.

Nous avons besoin de toi ; que tu nous aides et que tu prennes ta place dans la communauté : La voici ! ». Proposez un service, c’est dire « Jésus t’aime et moi aussi » ! Ainsi commence la fraternité !

+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

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