Le suicide et la vulnérabilité des jeunes


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lundi 26 février 2024
Diocèse de Martinique

Le suicide est une problématique bien présente dans la réalité de vie des jeunes et des plus jeunes en France, dans le monde et singulièrement en Martinique. Selon les statistiques, le taux de suicide chez les hommes est plus élevé que chez les femmes (même si les filles tentent de se suicider plus souvent que les garçons) car les moyens utilisés sont en général plus violents.

Le suicide est un acte grave posé par une personne contre ellemême portant ainsi atteinte à son intégrité physique. C’est un passage à l’acte auto-agressif (parfois très violent) dont le but recherché est la mort et qui peut aboutir à la mort (suicide réussi). En effet, il apparaît comme recours dans une situation de souffrance extrême, quand le jeune est confronté à sa vulnérabilité, à sa fragilité. La vulnérabilité traduisant une situation de faiblesse pouvant porter atteinte à l’intégrité physique et/ou morale risque d’être affectée, diminuée ou altérée.

Être vulnérable, c’est être exposé à des menaces externes (agressions physiques, harcèlement) et internes (souffrance psychologique en lien avec un facteur externe ou liée à une pathologie psychique) qui mettent à l’épreuve les ressources personnelles. Nous assistons donc à un phénomène de fragilisation de la personnalité. Si nous prenons le cas des jeunes qui traversent la période de l’adolescence (15-25 ans), nous remarquons que cette transition entre l’enfance et l’âge adulte est très délicate. Ils sont confrontés à une mutation, une transformation à la fois physique et physiologique et psychologique (remaniements au niveau de l’identité et de la sexualité…). Ce passage les rend vulnérables.

Françoise Dolto (psychanalyste) assimile cette mutation au « complexe du homard ». Celui-ci se cache sous les rochers durant la période de mue (changement de carapace) car il se sent fragile et vulnérable face aux prédateurs (menace externe des congres). Durant cette période, si l’adolescent n’est pas accompagné, soutenu dans ce passage tumultueux, car il peut être en proie à des angoisses, il peut sombrer dans une phase dépressive entrainant une dévalorisation de soi (mésestime de lui-même), une perte d’élan vital, un dégoût de la vie et avoir des idées suicidaires.

L'adolescence est donc une période de la vie qui comporte de grandes inquiétudes et de nombreux changements. Les adolescents confrontés à cette phase doivent faire face aux difficultés de la transition à l'âge adulte et peuvent se retrouver isolés de leur famille et de leurs pairs. Le suicide peut être malheureusement considéré comme solution permanente à des problèmes qui, la plupart du temps, ne sont que temporaires.

Les facteurs suivants : le manque de confiance en soi, la confusion dans les idées, les pressions exercées sur eux afin qu'ils se conforment et réussissent peuvent avoir de graves conséquences pour des adolescents perturbés. Le suicide est la quatrième cause de mortalité chez les adolescents de 15 à 19 ans.

Les facteurs de risque de suicide sont multiples et comprennent la consommation nocive d’alcool, la maltraitance durant l’enfance, le harcèlement scolaire, une pathologie mentale, la situation socioéconomique, les obstacles à l’accès aux soins et l’accès aux moyens permettant de passer à l’acte. Notons un facteur non-négligeable, les comportements à risque : les comportements sexuels, les excès de vitesse à moto, les substances psychoactives (la drogue…). À travers ces comportements à risque, il s’agit d’un suicide secondaire. En effet, le jeune recherche une stratégie pour faire face à des difficultés émotionnelles, mais ces stratégies sont inefficaces et entrainent des conséquences graves sur le bien-être mental et physique.

Le suicide et la vulnérabilité des jeunes Comment aider un jeune qui a des idées suicidaires ? Déjà, l’entourer, ne pas le laisser seul, car l’esseulement provoque une montée d’angoisse telle, accompagnée de ruminations mentales, qu’il peut dans un sentiment de désespoir se donner la mort pour ne plus souffrir. Et bien entendu, il faut l’inciter à se faire aider en consultant son médecin traitant, un psychologue, un prêtre.

Les structures d’écoute dans le diocèse : Service Padre Pio (0596) 44-65-44 - Les Eaux Jaillissantes  (0596) 79-91-93 

Tony Allaguy-Salachy Diacre, psychologue clinicien ■

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