Orléans, New-York), en Amérique du sud (Brésil) avec le célèbre carnaval de Rio, aux Antilles et donc particulièrement chez nous en Martinique. Son histoire se perd dans la mémoire chrétienne, et elle plante même certainement de ses racines dans des temps bien plus anciens.
Le carnaval a ses propres codes, ses règles et ses excès aussi parfois, comme l'alcool, par exemple. Il s’agit de ne pas faire n’importe quoi quand on s’invite en bande dans un défilé…
➊ Que pensez-vous de la participation de notre jeunesse au carnaval ? Comment la qualifierez-vous ?
Cette participation est de grande envergure et significative. Elle est de grande envergure en raison de son nombre. Comme me disait une jeune d’une vingtaine d’années, « la jeunesse était déjà massivement présente surtout derrière les chars, mais maintenant, elle l’est de plus en plus derrière les groupes à pied. » Elle est significative en raison des enseignements que cela apporte. En un sens, elle est le signe que notre jeunesse peut et veut s’engager pour la transmission de la culture. Que ce soit à travers la participation aux concours de rois et reines du carnaval, ou à travers l’intégration de groupes à pied ou encore les différentes associations qui rivalisent de créativité pour la confection de costumes originaux et qui respectent la tradition, le choix est large. Cela est encourageant, car c’est la majorité des jeunes. En un autre sens, elle traduit également le mal-être de notre société. Cela résonne lorsque ces jeunes voient le carnaval comme un exutoire, ou un défouloir. Pourquoi pas ? Le phénomène de foule et la sensation de liberté occasionnent bien souvent des actes regrettables : règlement de comptes, faits divers en marge ou durant les vidés, circulation d’armes ou de drogue… Cela fait mal et pousse à la réflexion. Est-il possible encore de s’amuser, de se détendre sainement ? Détente et respect de soi comme de l’autre, sont-ils inconciliables ? Le carnaval à l’origine permettait aux uns et aux autres d’exprimer leurs frustrations, leurs mécontentements, de poser une satire de la société sans craindre de représailles de la part des pouvoirs publics. Cette convenance est-elle encore possible ?
➋ L‛Église, n‛est-elle pas en marge de cet évènement qui revêt une importance capitale pour notre culture ?
Un autre jeune me faisait remarquer que le carnaval et ses parades font partie des trois évènements culturels phares de l’année en Martinique. Pourtant, les jeunes se sentent diabolisés parce qu’ils participent à cet évènement culturel. Certains soulèvent la question : faut-il opposer foi et culture ? Les jeunes souhaitent être sensibilisés au carnaval, qu’on explique de manière bienveillante le comportement qu’un chrétien devrait avoir et non pas celui qu’il doit avoir. Une quadragénaire me disait, il est bon que l’Église soit « en marge, mais pas étrangère, en dehors, mais pas détachée, au pourtour comme garde-fou de ce trop-plein d’émotions pour circonscrire le débordement des âmes et rappeler les représentations du beau ». Je la rejoins, car, effectivement, ce n’est pas une mauvaise chose en soi. C’est une occasion pour diminuer la pression avant le Carême qui sera éprouvant puisque nous voudrons nous convertir et croire à l’Évangile. Plusieurs jeunes voient l’Église comme opposée au carnaval.
➌ Aujourd‛hui, qu‛est-ce que l‛Église propose à nos jeunes pour les accompagner durant ce temps festif ?
C’est la grande question ! Beaucoup se sentent stigmatisés et donc pas du tout accompagnés durant ce temps. Or, des temps d’évangélisation ou des retraites sont proposés pour ceux qui ne veulent pas prendre part au carnaval. La question est la suivante : de quoi les jeunes ont-ils besoin durant cette période ? Chacun doit pouvoir trouver ce qu’il lui faut. Celui qui recherche l’apaisement, qu’il puisse trouver des lieux et le temps pour se voir en face dans le calme et la prière. Celui qui recherche la culture, qu’il puisse la découvrir avec les conseils pour la vivre chrétiennement.
Père Samuel Placide ■
Le carnaval a ses propres codes, ses règles et ses excès aussi parfois, comme l'alcool, par exemple. Il s’agit de ne pas faire n’importe quoi quand on s’invite en bande dans un défilé…
➊ Que pensez-vous de la participation de notre jeunesse au carnaval ? Comment la qualifierez-vous ?
Cette participation est de grande envergure et significative. Elle est de grande envergure en raison de son nombre. Comme me disait une jeune d’une vingtaine d’années, « la jeunesse était déjà massivement présente surtout derrière les chars, mais maintenant, elle l’est de plus en plus derrière les groupes à pied. » Elle est significative en raison des enseignements que cela apporte. En un sens, elle est le signe que notre jeunesse peut et veut s’engager pour la transmission de la culture. Que ce soit à travers la participation aux concours de rois et reines du carnaval, ou à travers l’intégration de groupes à pied ou encore les différentes associations qui rivalisent de créativité pour la confection de costumes originaux et qui respectent la tradition, le choix est large. Cela est encourageant, car c’est la majorité des jeunes. En un autre sens, elle traduit également le mal-être de notre société. Cela résonne lorsque ces jeunes voient le carnaval comme un exutoire, ou un défouloir. Pourquoi pas ? Le phénomène de foule et la sensation de liberté occasionnent bien souvent des actes regrettables : règlement de comptes, faits divers en marge ou durant les vidés, circulation d’armes ou de drogue… Cela fait mal et pousse à la réflexion. Est-il possible encore de s’amuser, de se détendre sainement ? Détente et respect de soi comme de l’autre, sont-ils inconciliables ? Le carnaval à l’origine permettait aux uns et aux autres d’exprimer leurs frustrations, leurs mécontentements, de poser une satire de la société sans craindre de représailles de la part des pouvoirs publics. Cette convenance est-elle encore possible ?
➋ L‛Église, n‛est-elle pas en marge de cet évènement qui revêt une importance capitale pour notre culture ?
Un autre jeune me faisait remarquer que le carnaval et ses parades font partie des trois évènements culturels phares de l’année en Martinique. Pourtant, les jeunes se sentent diabolisés parce qu’ils participent à cet évènement culturel. Certains soulèvent la question : faut-il opposer foi et culture ? Les jeunes souhaitent être sensibilisés au carnaval, qu’on explique de manière bienveillante le comportement qu’un chrétien devrait avoir et non pas celui qu’il doit avoir. Une quadragénaire me disait, il est bon que l’Église soit « en marge, mais pas étrangère, en dehors, mais pas détachée, au pourtour comme garde-fou de ce trop-plein d’émotions pour circonscrire le débordement des âmes et rappeler les représentations du beau ». Je la rejoins, car, effectivement, ce n’est pas une mauvaise chose en soi. C’est une occasion pour diminuer la pression avant le Carême qui sera éprouvant puisque nous voudrons nous convertir et croire à l’Évangile. Plusieurs jeunes voient l’Église comme opposée au carnaval.
➌ Aujourd‛hui, qu‛est-ce que l‛Église propose à nos jeunes pour les accompagner durant ce temps festif ?
C’est la grande question ! Beaucoup se sentent stigmatisés et donc pas du tout accompagnés durant ce temps. Or, des temps d’évangélisation ou des retraites sont proposés pour ceux qui ne veulent pas prendre part au carnaval. La question est la suivante : de quoi les jeunes ont-ils besoin durant cette période ? Chacun doit pouvoir trouver ce qu’il lui faut. Celui qui recherche l’apaisement, qu’il puisse trouver des lieux et le temps pour se voir en face dans le calme et la prière. Celui qui recherche la culture, qu’il puisse la découvrir avec les conseils pour la vivre chrétiennement.
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