La candidate, ou ses équipes, ont cependant eu l’intelligence de mettre le slogan au pluriel. Les libertés ne sont pas « la » liberté. Les politiques peuvent promettre des libertés (toujours relatives puisqu’elles sont autant des contraintes) mais il ne leur appartient pas de donner « la » Liberté !
Au pluriel, il s’agit des libertés politiques, inscrites dans les lois humaines. Les libertés accordées par la République sont des libertés (et des limitations) objectives : de se déplacer, de s’exprimer, de se faire vacciner, de se vêtir, de consommer etc… Ces libertés-là sont précieuses puisqu’elles sont (plus ou moins) des expressions de « la » Liberté. Ce sont ces libertés-là qui « s’arrêtent là où commencent celles des autres ». C’est donc en jouant sur ces libertés que se forgent des systèmes sociaux, politiques et économiques plus ou moins astreignants, plus ou moins libéraux. Elles font l’objet incessant de toutes les négociations sociales et communautaires : dans un couple, une famille, une société, une église, une collectivité quelle qu’elle soit…
Attention, cependant, les libertés politiques peuvent s’avérer doublement trompeuses.
Tout d’abord parce qu’un système libéral, voire ultra libéral (où chacun fait ce qu’il veut) peut être aussi un système ultra liberticide. Une loi de la jungle où les plus faibles sont totalement écrasés par les libertés des puissants ! Ensuite, parce que la préoccupation pour nos libertés sociales est une réalité essentiellement égoïste. Chacun (ou chaque clan) est d’abord obnubilé par ses intérêts particuliers. Ainsi les libertés servent d’hypnose aux grands manipulateurs occultes des puissances économiques et politiques : quand vous êtes « libres » de choisir entre la cocaïne et l’opium, vous êtes toujours un drogué… et pour peu que le trafiquant soit le même derrière différents dealeurs … vous êtes plus que jamais son esclave.
Au singulier « la » Liberté est dans l’âme de chacun. Il y a des esclaves, comme le tanbouyé Romain, dont la musique permit la juste révolte populaire, qui sont plus libres dans leurs cœurs que des milliardaires qui roulent en limousine…
La liberté ne peut exister sans justice, sans le respect de la dignité intégrale de tout homme et de tout l’Homme (ce que Benoît XVI appela « l’écologie de l’Homme ») et sans le respect de l’environnement. Il ne suffit pas de ne plus avoir de chaînes, encore faut-il avoir de quoi se nourrir, se vêtir, se cultiver, se divertir. Il ne suffit pas d’avoir du pouvoir d’achat si c’est pour être drogué par la société de consommation… Il ne suffit pas d’avoir toutes sortes de libertés politiques et sociales si c’est au prix de l’interdiction de naître pour les fœtus indésirables ou porteurs de handicaps ou de l’interdiction de vivre pour les grands malades en fin de vie et tout autre projet eugéniste enrobé de bons sentiments. Il y a des fausses libertés, pires que des systèmes totalitaires.
Enfin, à quoi bon des libertés qui transforment chaque individu en loup exploiteur qui dévore ses voisins et pollue son environnement !
La Martinique du XXIème siècle n’a plus de chaînes (de métal) ni de fouets (de corde) mais est-elle vraiment plus libre qu’en 1848 ? Politiquement, certainement car chacun de nous a plus de moyens pour s’émanciper. Mais on ne peut ignorer les forces coercitives intérieures qui nous lient encore et nous lierons toujours tant que nous ne serons pas unis : nous ne pourrons pas être libres si nous ne sommes pas frères ! Et nous ne pourrons être frères sans l’Evangile de Jésus-Christ !
+ Fr David Macaire op
Archevêque de Martinique
La candidate, ou ses équipes, ont cependant eu l’intelligence de mettre le slogan au pluriel. Les libertés ne sont pas « la » liberté. Les politiques peuvent promettre des libertés (toujours relatives puisqu’elles sont autant des contraintes) mais il ne leur appartient pas de donner « la » Liberté !
Au pluriel, il s’agit des libertés politiques, inscrites dans les lois humaines. Les libertés accordées par la République sont des libertés (et des limitations) objectives : de se déplacer, de s’exprimer, de se faire vacciner, de se vêtir, de consommer etc… Ces libertés-là sont précieuses puisqu’elles sont (plus ou moins) des expressions de « la » Liberté. Ce sont ces libertés-là qui « s’arrêtent là où commencent celles des autres ». C’est donc en jouant sur ces libertés que se forgent des systèmes sociaux, politiques et économiques plus ou moins astreignants, plus ou moins libéraux. Elles font l’objet incessant de toutes les négociations sociales et communautaires : dans un couple, une famille, une société, une église, une collectivité quelle qu’elle soit…
Attention, cependant, les libertés politiques peuvent s’avérer doublement trompeuses.
Tout d’abord parce qu’un système libéral, voire ultra libéral (où chacun fait ce qu’il veut) peut être aussi un système ultra liberticide. Une loi de la jungle où les plus faibles sont totalement écrasés par les libertés des puissants ! Ensuite, parce que la préoccupation pour nos libertés sociales est une réalité essentiellement égoïste. Chacun (ou chaque clan) est d’abord obnubilé par ses intérêts particuliers. Ainsi les libertés servent d’hypnose aux grands manipulateurs occultes des puissances économiques et politiques : quand vous êtes « libres » de choisir entre la cocaïne et l’opium, vous êtes toujours un drogué… et pour peu que le trafiquant soit le même derrière différents dealeurs … vous êtes plus que jamais son esclave.
Au singulier « la » Liberté est dans l’âme de chacun. Il y a des esclaves, comme le tanbouyé Romain, dont la musique permit la juste révolte populaire, qui sont plus libres dans leurs cœurs que des milliardaires qui roulent en limousine…
La liberté ne peut exister sans justice, sans le respect de la dignité intégrale de tout homme et de tout l’Homme (ce que Benoît XVI appela « l’écologie de l’Homme ») et sans le respect de l’environnement. Il ne suffit pas de ne plus avoir de chaînes, encore faut-il avoir de quoi se nourrir, se vêtir, se cultiver, se divertir. Il ne suffit pas d’avoir du pouvoir d’achat si c’est pour être drogué par la société de consommation… Il ne suffit pas d’avoir toutes sortes de libertés politiques et sociales si c’est au prix de l’interdiction de naître pour les fœtus indésirables ou porteurs de handicaps ou de l’interdiction de vivre pour les grands malades en fin de vie et tout autre projet eugéniste enrobé de bons sentiments. Il y a des fausses libertés, pires que des systèmes totalitaires.
Enfin, à quoi bon des libertés qui transforment chaque individu en loup exploiteur qui dévore ses voisins et pollue son environnement !
La Martinique du XXIème siècle n’a plus de chaînes (de métal) ni de fouets (de corde) mais est-elle vraiment plus libre qu’en 1848 ? Politiquement, certainement car chacun de nous a plus de moyens pour s’émanciper. Mais on ne peut ignorer les forces coercitives intérieures qui nous lient encore et nous lierons toujours tant que nous ne serons pas unis : nous ne pourrons pas être libres si nous ne sommes pas frères ! Et nous ne pourrons être frères sans l’Evangile de Jésus-Christ !
+ Fr David Macaire op
Archevêque de Martinique
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