Souriez ! Redonnez le sourire ! C’est Pâques !


Informations

vendredi 22 mars 2024
Diocèse de Martinique

Ainsi, tout en « partageant les angoisses de ce temps (…) n’abandonnons pas pour autant une très ferme espérance » (GS N°82). Il devient donc urgent, chrétiens, d’arrêter de faire mauvaise mine et malgré les circonstances, d’apprendre à sourire.

Il y a quatre ans, déjà, le COVID changeait nos vies. Il emportait nos êtres chers, fermait nos écoles, nos administrations, nos entreprises et même nos églises. Ce virus a humilié un certain humanisme orgueilleux qui prétendait que la science, l’économie et la pensée politique étaient les seuls garants du bonheur de l’humanité. Les peurs moyenâgeuses ont rejailli, plus violentes, plus sauvages.

Au temps d’Internet et de la mondialisation, les populations se sont réveillées plus contrôlées, manipulées et embrigadées que jamais. Nos « zooms » meeting, télétravail, entretien d’embauche, apéro, retraite et même liturgie ont concrétisé le mythe prémonitoire de la trilogie de Matrix : une humanité branchée sur un système « virtuel » unique, des humains dépendants, sans-contacts et inutiles dans un environnement domestique aseptisé et un monde « présentiel » sordide, invisible comptant ses morts, avec ses travailleurs prisonniers du système.

Depuis la pandémie, les choses sont allées de mal en pis :

• L’Intelligence Artificielle menace une grande partie de l’humanité d’inutilité (adieu conducteurs d’engins, comptables, artistescréateurs (eh oui !), journalistes, fonctionnaires, traducteurs, enseignants, médecins, enquêteurs, ouvriers, psychologues… la liste est longue !). Si, au moins, c’était pour promettre aux hommes une existence plus gratuite !

• Le renforcement de la loi sur l’IVG et la menace de la loi sur l’euthanasie sont venus rappeler à tous que la société comptait désormais éliminer tous les humains inutiles ou gênants. Pauvres de nous !

• Pour ceux qui n’auraient pas encore compris que l’Histoire des hommes prenait désormais un chemin ténébreux, des guerres ont commencé dans le monde et d’autres se sont poursuivies dans l’indifférence. « Les douleurs et les angoisses de guerres tantôt dévastatrices et tantôt menaçantes pèsent lourdement sur nous, disait le Concile Vatican 2 de façon prophétique, il y a 60 ans(!) ; la famille humaine parvient à un moment décisif de son évolution » (GS N°77).

De fait, l’analyse du Concile n’a pas pris une ride et pourrait être aujourd’hui signée comme telle par le pape François ! Avec justesse, les évêques notent que « les conditions économiques, socio-psychologiques et civiles d’aujourd’hui introduisent de graves perturbations qui angoissent les consciences » (GS N°47) et constatent que, « marqués par une situation si complexe, un très grand nombre de nos contemporains ont beaucoup de mal à discerner les valeurs permanentes, ne savent comment les harmoniser avec les découvertes récentes et sont pleins d’inquiétude et d’angoisse sur l’évolution actuelle du monde ».(GS N°3). 

Frères et soeurs, l’inquiétude, l’angoisse et, même, l’affolement de nos contemporains sont palpables. Ils se consolent avec des drogues et des antidépresseurs : TV, internet, loisirs idiots ou violents, information continue et pourtant tronquée, substances diverses, culte du corps ou du sexe etc.

Quant à nous, pleurons et lamentons- nous, confits dans l’amertume si nous sommes « du monde ». Mais si nous sommes « au Christ », notre mission n’est-elle pas, malgré tout, de « redonner le sourire » à ce monde !? Après trois jours infernaux où toute l’oeuvre de son ministère s’est effondrée, le Christ est sorti du tombeau libre et vainqueur ! Et nous avec !

Ainsi, tout en « partageant les angoisses de ce temps (…) n’abandonnons pas pour autant une très ferme espérance » (GS N°82). Il devient donc urgent, chrétiens, d’arrêter de faire mauvaise mine et malgré les circonstances, d’apprendre à sourire. Surtout à la messe (avant, après et pendant !).

Le monde en a besoin, nos frères le méritent, Dieu nous le demande.

Souriez ! Redonnez le sourire ! Ainsi commence la fraternité !

+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

Il y a quatre ans, déjà, le COVID changeait nos vies. Il emportait nos êtres chers, fermait nos écoles, nos administrations, nos entreprises et même nos églises. Ce virus a humilié un certain humanisme orgueilleux qui prétendait que la science, l’économie et la pensée politique étaient les seuls garants du bonheur de l’humanité. Les peurs moyenâgeuses ont rejailli, plus violentes, plus sauvages.

Au temps d’Internet et de la mondialisation, les populations se sont réveillées plus contrôlées, manipulées et embrigadées que jamais. Nos « zooms » meeting, télétravail, entretien d’embauche, apéro, retraite et même liturgie ont concrétisé le mythe prémonitoire de la trilogie de Matrix : une humanité branchée sur un système « virtuel » unique, des humains dépendants, sans-contacts et inutiles dans un environnement domestique aseptisé et un monde « présentiel » sordide, invisible comptant ses morts, avec ses travailleurs prisonniers du système.

Depuis la pandémie, les choses sont allées de mal en pis :

• L’Intelligence Artificielle menace une grande partie de l’humanité d’inutilité (adieu conducteurs d’engins, comptables, artistescréateurs (eh oui !), journalistes, fonctionnaires, traducteurs, enseignants, médecins, enquêteurs, ouvriers, psychologues… la liste est longue !). Si, au moins, c’était pour promettre aux hommes une existence plus gratuite !

• Le renforcement de la loi sur l’IVG et la menace de la loi sur l’euthanasie sont venus rappeler à tous que la société comptait désormais éliminer tous les humains inutiles ou gênants. Pauvres de nous !

• Pour ceux qui n’auraient pas encore compris que l’Histoire des hommes prenait désormais un chemin ténébreux, des guerres ont commencé dans le monde et d’autres se sont poursuivies dans l’indifférence. « Les douleurs et les angoisses de guerres tantôt dévastatrices et tantôt menaçantes pèsent lourdement sur nous, disait le Concile Vatican 2 de façon prophétique, il y a 60 ans(!) ; la famille humaine parvient à un moment décisif de son évolution » (GS N°77).

De fait, l’analyse du Concile n’a pas pris une ride et pourrait être aujourd’hui signée comme telle par le pape François ! Avec justesse, les évêques notent que « les conditions économiques, socio-psychologiques et civiles d’aujourd’hui introduisent de graves perturbations qui angoissent les consciences » (GS N°47) et constatent que, « marqués par une situation si complexe, un très grand nombre de nos contemporains ont beaucoup de mal à discerner les valeurs permanentes, ne savent comment les harmoniser avec les découvertes récentes et sont pleins d’inquiétude et d’angoisse sur l’évolution actuelle du monde ».(GS N°3). 

Frères et soeurs, l’inquiétude, l’angoisse et, même, l’affolement de nos contemporains sont palpables. Ils se consolent avec des drogues et des antidépresseurs : TV, internet, loisirs idiots ou violents, information continue et pourtant tronquée, substances diverses, culte du corps ou du sexe etc.

Quant à nous, pleurons et lamentons- nous, confits dans l’amertume si nous sommes « du monde ». Mais si nous sommes « au Christ », notre mission n’est-elle pas, malgré tout, de « redonner le sourire » à ce monde !? Après trois jours infernaux où toute l’oeuvre de son ministère s’est effondrée, le Christ est sorti du tombeau libre et vainqueur ! Et nous avec !

Ainsi, tout en « partageant les angoisses de ce temps (…) n’abandonnons pas pour autant une très ferme espérance » (GS N°82). Il devient donc urgent, chrétiens, d’arrêter de faire mauvaise mine et malgré les circonstances, d’apprendre à sourire. Surtout à la messe (avant, après et pendant !).

Le monde en a besoin, nos frères le méritent, Dieu nous le demande.

Souriez ! Redonnez le sourire ! Ainsi commence la fraternité !

+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

Dans la même catégorie

  • Dimanche
    19/10

    Le balaou frit et la Mercury beach - Le combat négligé

    Des poèmes de Césaire au Shatta ; de la musique de Malavoi aux bratjak du Carvanal ; des fleurs des jardins créoles aux milliers de VHU de nos [...]

    Diocèse de Martinique
    Mots de l'évêque

  • Lundi
    06/10

    La Barque et le Radeau

    On peut voir l’Église comme un bateau qui prend la mer. Dans sa version synodale, c’est une barque solide, où chacun rame avec conscience et joie, le [...]

    Diocèse de Martinique
    Mots de l'évêque

  • Jeudi
    25/09

    N’ayez pas peur : non abbiate paura

    À part Internet et les réseaux qui nous mettent sans cesse tout cela devant les yeux avec une impudeur obscène, le monde n’a pas tellement changé et [...]

    Diocèse de Martinique
    Mots de l'évêque