Que deviendrions-nous sans nos prêtres ? Pas grand-chose ! Certes, la vie de l’Eglise n’est pas forcément cléricale : tout n’est pas décidé par les prêtres, réalisé par les prêtres, dépendant de la bonne volonté des prêtres… Mais toute la vie de l’Eglise est orientée vers le ministère des prêtres. Ainsi donc, les priants, les parents, les éducateurs, les soignants,<br />
les missionnaires, les prédicateurs, les artistes, les communicants, les liturges, les catéchistes, les responsables travaillent, à montrer Jésus, mais seuls les prêtres nous donnent de toucher Jésus… ou plutôt de nous laisser toucher par Jésus.
Le monde évolue :
Les médias sont plus nombreux et placent les populations dans un immense hypermarché international où tout se vend, y compris le religieux, et où tous les produits sont en concurrence d’un bout à l’autre de la planète.
La formation des laïcs et des professionnels est de plus en plus affûtée y compris dans des domaines où les prêtres avaient un leadership sinon un monopole (prise de parole, coaching, thérapie, conduite de projets et de réunions, éducation, conseil et discernement, même les cérémonies de mariage ou de funérailles, voire l’expérience spirituelle !) ;
Les réseaux, omniprésents, ont changé profondément les rapports sociaux. Les gens ne sont plus aptes à la réflexion profonde, on préfère liker les posts qu’on kiffe, ceux qui correspondent à sa propre opinion toute faite.
La culture n’est plus unifiée et ne permet plus aux fidèles d’entendre un langage commun. Des murs se sont dressés entre les générations qui vivent en un même lieu mais ne comprennent pas de la même façon les réalités de l’existence… amour, vie, mort, amitié, fidélité, vieillesse, homme, femme, sexe, beauté, bonté, violence, mal, vérité, mensonge et même Dieu, tout est devenu vague et informe !
Les lois se sont complexifiées. Il était si simple jadis d’organiser un rassemblement, un repas, une sortie, un événement ; il était si évident, grâce à un koud men, d’acheminer des matériaux pour construire une chapelle et une salle de caté, ou pour doter nos locaux de quelques lampes électriques ; il paraissait si normal de demander à des bénévoles de s’engager dans les services, si rapide d’utiliser les dons pour tel ou tel projet… tout cela aujourd’hui est codifié, surveillé, légalisé… Les curés devront-il bientôt avoir une licence de droit pour exercer leur charge !?
A l’instar des médecins ou des instituteurs et finalement de tous les « métiers » de service, le ministère des prêtres a donc évolué. Aujourd’hui jeunes et vieux, laïcs ou clercs, évêques ou autres, nous ne savons pas encore très bien à quel type de ministère et de fonction sont appelés les prêtres d’aujourd’hui et de demain !!
Ça peut faire peur. Malgré tout, nous te disons merci Seigneur pour les prêtres que tu nous donnes qui sont véritables amis des hommes et serviteurs humbles qui font notre admiration. Que nos prêtres soient bénis ! Depuis le Concile Vatican 2, non sans quelques fausses pistes, le corps ecclésial a bien grandi. Des laïcs de plus en plus nombreux ont compris que prendre en main leur baptême, exercer leurs charismes, prendre des responsabilités dans l’Eglise n’étaient pas un privilège, mais une obligation ; que le ministère des prêtres n’était nullement affecté, dans ce qu’il a d’essentiel, par l’essor de la mission des laïcs, bien au contraire ; et enfin, que les prêtres devaient être entourés de disciples missionnaires…
Oui, le Synode de 2023 pour une Église synodale : communion, participation et mission, est un grand espoir pour les prêtres, entre autres.
+ Fr David Macaire,
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
Le monde évolue :
Les médias sont plus nombreux et placent les populations dans un immense hypermarché international où tout se vend, y compris le religieux, et où tous les produits sont en concurrence d’un bout à l’autre de la planète.
La formation des laïcs et des professionnels est de plus en plus affûtée y compris dans des domaines où les prêtres avaient un leadership sinon un monopole (prise de parole, coaching, thérapie, conduite de projets et de réunions, éducation, conseil et discernement, même les cérémonies de mariage ou de funérailles, voire l’expérience spirituelle !) ;
Les réseaux, omniprésents, ont changé profondément les rapports sociaux. Les gens ne sont plus aptes à la réflexion profonde, on préfère liker les posts qu’on kiffe, ceux qui correspondent à sa propre opinion toute faite.
La culture n’est plus unifiée et ne permet plus aux fidèles d’entendre un langage commun. Des murs se sont dressés entre les générations qui vivent en un même lieu mais ne comprennent pas de la même façon les réalités de l’existence… amour, vie, mort, amitié, fidélité, vieillesse, homme, femme, sexe, beauté, bonté, violence, mal, vérité, mensonge et même Dieu, tout est devenu vague et informe !
Les lois se sont complexifiées. Il était si simple jadis d’organiser un rassemblement, un repas, une sortie, un événement ; il était si évident, grâce à un koud men, d’acheminer des matériaux pour construire une chapelle et une salle de caté, ou pour doter nos locaux de quelques lampes électriques ; il paraissait si normal de demander à des bénévoles de s’engager dans les services, si rapide d’utiliser les dons pour tel ou tel projet… tout cela aujourd’hui est codifié, surveillé, légalisé… Les curés devront-il bientôt avoir une licence de droit pour exercer leur charge !?
A l’instar des médecins ou des instituteurs et finalement de tous les « métiers » de service, le ministère des prêtres a donc évolué. Aujourd’hui jeunes et vieux, laïcs ou clercs, évêques ou autres, nous ne savons pas encore très bien à quel type de ministère et de fonction sont appelés les prêtres d’aujourd’hui et de demain !!
Ça peut faire peur. Malgré tout, nous te disons merci Seigneur pour les prêtres que tu nous donnes qui sont véritables amis des hommes et serviteurs humbles qui font notre admiration. Que nos prêtres soient bénis ! Depuis le Concile Vatican 2, non sans quelques fausses pistes, le corps ecclésial a bien grandi. Des laïcs de plus en plus nombreux ont compris que prendre en main leur baptême, exercer leurs charismes, prendre des responsabilités dans l’Eglise n’étaient pas un privilège, mais une obligation ; que le ministère des prêtres n’était nullement affecté, dans ce qu’il a d’essentiel, par l’essor de la mission des laïcs, bien au contraire ; et enfin, que les prêtres devaient être entourés de disciples missionnaires…
Oui, le Synode de 2023 pour une Église synodale : communion, participation et mission, est un grand espoir pour les prêtres, entre autres.
+ Fr David Macaire,
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
Dans la même catégorie
-
Diocèse de Martinique
Le Potomitan et le Toit
Dans le temple dont le Christ est « la pierre angulaire », qu’en est-il des prêtres et des responsables pastoraux ? Sont-ils des « potomitan » de la [...]
lundi 10 février 2025
Mots de l'évêque -
Diocèse de Martinique
Pourquoi l’Église parle ? Pourquoi l’Église vit ?
Lisez « Dilexit Nos » l’encyclique du Pape François sur le Coeur de Jésus !!
dimanche 26 janvier 2025
Mots de l'évêque -
Diocèse de Martinique
Enfin Libres !
(Extrait de l’homélie de Mgr Macaire pour la messe d’ouverture du Jubilé ordinaire de 2025, Cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France le 29 déc. 2024)
dimanche 19 janvier 2025
Mots de l'évêque