La réponse de Dieu à la misère du monde se trouve dans le psaume 88 : « J'ai trouvé mon serviteur, je l’ai sacré de mon huile sainte ». Dieu trouve, appelle et envoie un Serviteur qu’il établit dans la confiance. Cette prophétie qui concerne le Christ s'applique désormais à nos prêtres. Comme l’aveugle Bartimée (cf. Mc 10,46-52) chacun d’eux a entendu « confiance le Maître t'appelle », répondu en « jetant son manteau », et, risquant de tout perdre, a fait confiance au Seigneur. Dieu, en premier, fait donc confiance à ceux qu’il a trouvés, appelés, consacrés et envoyés pour guider le Peuple de Dieu au nom du Bon pasteur ! Par l’évêque, ils reçoivent de l’Église le service de l’autorité, d’avoir une Parole vraie, pure et droite ! L’autorité (auctoritas) est le service de « faire grandir », de tirer vers le haut, de faire devenir saint… Vaste programme !
Cependant, au pays des « nèg’ mawon » rebellés et du « Konpè lapen kouyoneuw », la mémoire collective n’a pas totalement oublié combien les autorités sont capables de violence, de mensonge et d’injustice. Aux traces de l’Histoire qui engendre des méfiances mutuelles s’ajoute la désobéissance des métastases de Mai 1968 : Á l’heure de la victimisation, comment exercer une autorité bienveillante ? Ne pas être pris pour un « Koumandè » ? Échapper aux calomnies, aux soupçons d’autoritarisme, d’oppression et de rabaissement ?
La mission du Peuple prophète, choisi, trouvé, appelé, envoyé par Dieu, se fonde sur la confiance envers les pasteurs, entre eux et vis-à-vis de l’évêque. Sans cette confiance, les pierres vivantes de l’Église n’ont plus de ciment. (C’est bien la raison pour laquelle l'Ennemi fait tout pour faire fondre notre confiance et qu’il a réussi à l’entamer, même au sein du clergé, en raison des crimes, des trahisons et des comportements inappropriés d’un petit nombre…). Pasteurs et fidèles doivent avoir conscience qu’il faut remonter une lourde pente pour restaurer la confiance. Mais cela est nécessaire !
Comme à Simon-Pierre, avant de lui confier sa mission de pasteur, Jésus a demandé à chacun des prêtres : « m'aimes-tu plus que ceux-ci ? ». Il n’ignore pas la lâcheté de son ami, mais avant de l’envoyer, Il lui propose un contrat de confiance mutuelle et personnelle ! La même question se pose à tous ceux qui ont des responsabilités dans l’Église : Lorsque l’évêque (ou un prêtre en son nom), confie une mission, il ne peut éviter ce « est-ce que tu m’aimes » personnel. Certes, nos pasteurs ne sont pas le Christ, et ne donnent pas de mission en leur nom propre, mais au Nom de Jésus qu’ils représentent. Mais n’oublions pas que chaque prêtre, malgré les limites et les faiblesses de sa vie, a donné son existence au Seigneur qui l’a choisi, consacré et envoyé dans la confiance.
Nos prêtres méritent encouragement et loyauté, car chacun est aimé de Dieu et a aimé Dieu jusqu’à lui sacrifier son existence. Cet engagement a été confirmé par l’Église qui nous les envoie. Ensemble, célébrons ce don. Et que les prêtres, nos pasteurs, renouvellent ce « oui » dans lequel ils expriment leur confiance en Dieu et en l’Église à travers l’évêque. Renouvelons-leur notre confiance ! Faisons aussi confiance à l'évêque qui, si humain soit-il, a le devoir impérieux de nous « Montrer Jésus » et devra en rendre compte devant Dieu. Chers prêtres, toute mission est impossible, boiteuse et dangereuse sans un lien personnel d’amitié et de confiance avec l’évêque : « Tu m'envoies en mission et me fais confiance au nom de Jésus, je te fais confiance ». De tout coeur et sans crainte promettez-lui loyalement obéissance pour être les prêtres, les prophètes et les serviteurs du salut de vos frères. Enfin, tous ensemble, à la suite du Seigneur, redisons solennellement et publiquement notre confiance réciproque. Ainsi commence la Communion des saints !
(*Extrait de l’homélie de la messe chrismale du 27 mars 2024)
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
La réponse de Dieu à la misère du monde se trouve dans le psaume 88 : « J'ai trouvé mon serviteur, je l’ai sacré de mon huile sainte ». Dieu trouve, appelle et envoie un Serviteur qu’il établit dans la confiance. Cette prophétie qui concerne le Christ s'applique désormais à nos prêtres. Comme l’aveugle Bartimée (cf. Mc 10,46-52) chacun d’eux a entendu « confiance le Maître t'appelle », répondu en « jetant son manteau », et, risquant de tout perdre, a fait confiance au Seigneur. Dieu, en premier, fait donc confiance à ceux qu’il a trouvés, appelés, consacrés et envoyés pour guider le Peuple de Dieu au nom du Bon pasteur ! Par l’évêque, ils reçoivent de l’Église le service de l’autorité, d’avoir une Parole vraie, pure et droite ! L’autorité (auctoritas) est le service de « faire grandir », de tirer vers le haut, de faire devenir saint… Vaste programme !
Cependant, au pays des « nèg’ mawon » rebellés et du « Konpè lapen kouyoneuw », la mémoire collective n’a pas totalement oublié combien les autorités sont capables de violence, de mensonge et d’injustice. Aux traces de l’Histoire qui engendre des méfiances mutuelles s’ajoute la désobéissance des métastases de Mai 1968 : Á l’heure de la victimisation, comment exercer une autorité bienveillante ? Ne pas être pris pour un « Koumandè » ? Échapper aux calomnies, aux soupçons d’autoritarisme, d’oppression et de rabaissement ?
La mission du Peuple prophète, choisi, trouvé, appelé, envoyé par Dieu, se fonde sur la confiance envers les pasteurs, entre eux et vis-à-vis de l’évêque. Sans cette confiance, les pierres vivantes de l’Église n’ont plus de ciment. (C’est bien la raison pour laquelle l'Ennemi fait tout pour faire fondre notre confiance et qu’il a réussi à l’entamer, même au sein du clergé, en raison des crimes, des trahisons et des comportements inappropriés d’un petit nombre…). Pasteurs et fidèles doivent avoir conscience qu’il faut remonter une lourde pente pour restaurer la confiance. Mais cela est nécessaire !
Comme à Simon-Pierre, avant de lui confier sa mission de pasteur, Jésus a demandé à chacun des prêtres : « m'aimes-tu plus que ceux-ci ? ». Il n’ignore pas la lâcheté de son ami, mais avant de l’envoyer, Il lui propose un contrat de confiance mutuelle et personnelle ! La même question se pose à tous ceux qui ont des responsabilités dans l’Église : Lorsque l’évêque (ou un prêtre en son nom), confie une mission, il ne peut éviter ce « est-ce que tu m’aimes » personnel. Certes, nos pasteurs ne sont pas le Christ, et ne donnent pas de mission en leur nom propre, mais au Nom de Jésus qu’ils représentent. Mais n’oublions pas que chaque prêtre, malgré les limites et les faiblesses de sa vie, a donné son existence au Seigneur qui l’a choisi, consacré et envoyé dans la confiance.
Nos prêtres méritent encouragement et loyauté, car chacun est aimé de Dieu et a aimé Dieu jusqu’à lui sacrifier son existence. Cet engagement a été confirmé par l’Église qui nous les envoie. Ensemble, célébrons ce don. Et que les prêtres, nos pasteurs, renouvellent ce « oui » dans lequel ils expriment leur confiance en Dieu et en l’Église à travers l’évêque. Renouvelons-leur notre confiance ! Faisons aussi confiance à l'évêque qui, si humain soit-il, a le devoir impérieux de nous « Montrer Jésus » et devra en rendre compte devant Dieu. Chers prêtres, toute mission est impossible, boiteuse et dangereuse sans un lien personnel d’amitié et de confiance avec l’évêque : « Tu m'envoies en mission et me fais confiance au nom de Jésus, je te fais confiance ». De tout coeur et sans crainte promettez-lui loyalement obéissance pour être les prêtres, les prophètes et les serviteurs du salut de vos frères. Enfin, tous ensemble, à la suite du Seigneur, redisons solennellement et publiquement notre confiance réciproque. Ainsi commence la Communion des saints !
(*Extrait de l’homélie de la messe chrismale du 27 mars 2024)
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
Dans la même catégorie
-
Diocèse de Martinique
Pauvre Martinique !
Ne me donnez pas du poisson, apprenez-moi à pêcher ».
lundi 18 novembre 2024
Mots de l'évêque -
Diocèse de Martinique
L’esprit de mort
Il existe des légions d’esprits mauvais. Ils détestent Dieu. Ils haïssent les humains. Ils aiment se cacher et répandre la confusion.
lundi 4 novembre 2024
Mots de l'évêque -
Diocèse de Martinique
Les milliards ou le Miracle Ou « Veux-tu guérir ? »
C’est la crise ! La Martinique vit une nouvelle fois un moment extrêmement douloureux
vendredi 25 octobre 2024
Mots de l'évêque