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samedi 1 janvier 2021
Diocèse de Martinique

Cette année, faut-il dire « bonne année » !?
L’ambiance n’est pas à l’optimisme. En 2021, nous avons connu des déveines auxquelles nous ne nous attendions pas. Beaucoup se demandent ce qui va encore nous arriver !? C’est une question terrible qui véhicule une forme de passivité, voire de fatalisme : Konsidéré nou la épi sa ké rivé nou !

A vue humaine, on a l’impression, en effet, que les choses vont de mal en pis : Après les années 2010 qui ont vu débuter un exil massif de notre popu- lation et le départ de tant de jeunes prometteurs, en âge de donner des enfants à la Martinique, les années 2020 semblent bien mal parties : la pandémie, les disparus, la peur, l’excitation malsaine des réseaux, et maintenant, la crise sociale, les souffrances, les amertumes et les inquiétudes.

Mais pour ne pas rester dans le marasme, il nous faut retourner la question, et nous placer dans une perspective de reconquête de notre bonheur : Sa nou ké fè ? Comment allons-nous prendre en main notre vie et notre avenir ?... Et si nou té ka maré ren nou ? Pour travailler ensemble à la Vérité qui va libérer le peuple de ses vieux démons…

Le premier d’entre eux est la zizanie. Revenue parmi nous, plus méchante, plus violente, plus dévastatrice et plus décourageante que jamais ! Mais il ne faut pas oublier les avancées et les victoires de l’année passée : la reconnaissance internationale de notre réserve de biosphère par l’UNESCO, les avancées des questions sur les pesticides et la santé des personnes concernées, une certaine pacification du climat politique, ou encore, des expressions bouleversantes des solidarités populaires…

C’est le moment de nous détourner des chemins mortifères qui n’apporteront aucune guérison et qui nous mènent depuis longtemps dans l’autodestruction : Ni oubli, ni vengeance, ni victimisation !

C’est l’heure, au contraire, de construire une société de la solidarité entre les hommes et les femmes, les entreprises, les associations, l’éducation, les collectivités, l’Etat… et l’Eglise ! La situation actuelle nous prouve que c’est uniquement l’Evangile de Jésus-Christ qui est le Chemin, la Vérité et la Vie de la Martinique et des Martiniquais. On peut alors se demander pourquoi les fils et filles de lumière sont si timides et discrets pour vivre et annoncer cette Bonne Nouvelle ? Pourquoi nos communautés se montrent-elles si prudentes et si recroquevillées sur des questions religieuses secondaires au lieu de sortir vers le monde qui a tant besoin du trésor que nous portons dans des vases d’argile ? Que cette année voie naître et croître des groupes de disciples missionnaires parmi nous.

En vérité, nous pouvons nous souhaiter une bonne année si nous décidons de nous aimer les uns les autres, de visiter nos personnes âgées isolées, d’encourager avec bienveillance notre jeunesse pour qu’elle retrouve la fierté. Si nous sommes fiers du pays que Dieu nous a donné, si hommes et femmes occupent vraiment leur place respective dans la famille ! En particulier, si nos hommes retrouvent leur place dans la famille, l’éducation et l’Eglise. Si nous mettons nos deux genoux à terre, nos pieds sur terre et nos mains dans la terre. Si nous savons demander pardon et nous réconcilier et si nou ka kolé tèt kolé zépòl pour affronter les malheurs !...

En d’autres termes, la « Bonne Année » dépend de nous et de notre Espérance… Que Dieu nous l’accorde !

Matnik : Bonne année 2022 !

+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

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