Etaient conviés à cette messe : les professionnels de santé, les aumôniers d'hôpitaux, les visiteurs de malades, les ministres extraordinaires de communion aux malades à domicile, dans les hôpitaux et les EHPAD, les secouristes de saint Mickaël, les diacres (Pastorale de la Charité), la Pastorale de la Vie.
La messe était présidée par notre Archevêque, Mgr David Macaire. Il était entouré des pères Robert-Marie Beaufour (Délégué épiscopal de la Pastorale de la Santé) et Jacques Platon, ainsi que des diacres Pierre Valey et Félix Thomas. Elle était animée par le groupe de louange et d'adoration "Bèlty Louanj".
En ce 21 septembre où l'Eglise célébrait la fête de saint Matthieu, apôtre et évangéliste, voici l'homélie de Mgr Macaire :
Matthieu est saisi par Jésus. Tout en lui va se tourner vers Jésus, y compris sa dimension charnelle. Comme Marie-Madeleine que l’on verra toucher les pieds de Jésus, y mettre son parfum. En un mot, Jésus ne va pas simplement toucher leur âme – bien sûr, il va toucher leur âme – mais il va aussi toucher leur chair, c’est-à-dire non seulement le corps, mais tout ce qui habite le corps : toutes les passions, tous les désirs, tous les appétits, toutes les tensions, les souffrances qui traversent le corps.
C’est un mystère qu’on appelle le mystère de l’incarnation. C’est quelque chose qui est très surprenant dans le monde des religions et que beaucoup de chrétiens n’ont pas saisi. On saisit que le Christ a souffert pour nous sauver, que nous sommes sauvés, pardonnés. On comprend la miséricorde au sens spirituel – les œuvres spirituelles de la miséricorde. Mais il y a des œuvres charnelles, physiques, qui sont des œuvres d’amour.
Dieu s’est incarné, a pris un corps d’homme, une souffrance d’homme, il a connu la faim, la soif, la fatigue, il a partagé notre vie d’homme en toute chose excepté le péché. L’Église a toujours vécu ce mystère en considérant que soigner le corps d’un homme, c’est soigner le Christ, parce que le Verbe s’est fait chair. L’Église a toujours compris que la religion ne consistait pas seulement dans le fait de parler à Dieu, mais de s’occuper, de prendre soin de son frère. Celui qui n’aime pas, celui qui ne prend pas soin de son frère qu’il voit ne saurait aimer son Dieu qu’il ne voit pas. Le mystère de l’amour n’est pas simplement un sentiment : il se vit à travers des actes qui sont d’ordre naturel – aider son prochain c’est bien naturel, on n’a pas besoin d’être chrétien pour cela – mais il nous pousse de façon surnaturelle à donner plus encore. La réponse de Matthieu est surnaturelle : Jésus l’appelle, il se lève. (cf. le célèbre tableau de Caravage à Rome, St Louis des Français : « La vocation de saint Matthieu »).
Ce mystère de l’incarnation est vécu dans l’Église de manière très profonde. Notre liturgie est charnelle : il faut venir, se déplacer. Malgré tout ce que permettent les nouvelles technologies, on ne peut pas ne pas venir recevoir le Corps du Christ. Dans les sacrements, il faut être là, il faut être touché physiquement. Ce qu’il y a de plus saint, de plus spirituel, passe par le corps : le baptême, c’est un bain d’eau ; la confirmation, c’est une onction. La confession pourrait se faire par téléphone ? Eh bien non ! Il faut être présent. Et je ne parle même pas évidemment du Très Saint Sacrement dans lequel nous recevons le Corps du Christ. Et nous chantons avec saint Augustin : « Devenez ce que vous recevez, vous êtes le Corps du Christ ! »
Nous l’avons entendu dans la 1ère lecture (Ephésiens 4) : « Vous êtes le Corps du Christ ». Il y a les apôtres, les prophètes, les évangélisateurs, ceux qui nettoient l’église, qui font la décoration, mais tout le monde constitue le Corps du Christ. Et je peux ajouter : certains n’ont pas une vie à la gloire de Dieu, certains ne sont pas parfaits, mais tout le monde constitue le corps. Exactement, comme nous dit saint Paul : dans notre corps il y a des parties nobles et d’autres qui le sont moins, mais toutes constituent le corps. Chacun est important.
Le Seigneur a donc appelé la Pastorale de la Santé à s’occuper des parties les plus souffrantes de notre corps. Vous êtes le Corps du Christ. Notre Dieu, contrairement au Dieu des musulmans par exemple, envoie Quelqu’un pour toucher mon corps, pour me soigner. Ce n’est pas un simple soin humain, un soin technique, il y a quelque chose de divin. Le Seigneur nous demande, il vous demande à vous, il demande à l’Église, non seulement de soigner de notre mieux les malades, avec toute notre humanité, ce qu’elle a de meilleur, mais aussi d’apporter l’amour de Dieu. Je suis très marqué dans ma prière par le fait que ce que les hommes cherchent fondamentalement, c’est de vivre en Dieu, de vivre auprès de Dieu, d’avoir Jésus en eux. Car si Dieu est avec moi, qui sera contre moi ? Ni la mort ni la vie, ni la maladie, ni la pauvreté, rien ne peut me séparer de l’amour de Dieu. Ce que cherche le souffrant, celui qui est en fin de vie, c’est de se sentir aimé et respecté, par les hommes bien sûr, mais aimé de Dieu. Je cherche le visage du Seigneur, au-delà du soin, au-delà des médecins et du personnel de santé. C’est l’amour de Dieu ! Et d’ailleurs tous, c’est exactement ce que nous cherchons dans nos souffrances, dans nos inquiétudes. Finalement, c’est le Seigneur qui apporte le bonheur. Ce ne sont pas de belles paroles que le Seigneur nous demande de porter aux autres ; vous parents, ce ne sont pas simplement des soins, des vêtements, une bonne éducation que le Seigneur vous demande pour vos enfants : C’EST DE TRANSMETTRE DIEU LUI-MÊME ! Et c’est pour cela que ça ne peut passer que par le contact physique. Ceux qui portent la communion aux malades, c’est Jésus que vous apportez, c’est le Corps du Christ.
Merci au seigneur de nous donner d’être apôtres en apportant sa présence, pas simplement à travers la communion, puisqu’il y a d’autres ministères dans la pastorale de la santé. Mais il s’agit d’être Jésus lui-même, à travers nos pauvretés, nos faiblesses. Justement, Jésus a pris nos faiblesses, il a pris nos pauvretés pour nous enrichir de sa pauvreté. Il a été fatigué, il a été épuisé après une journée où l’on n’avait même plus le temps de manger, nous dit la Parole de Dieu. Les gens le cherchaient partout, il fuyait, les gens le suivaient, le précédaient ; il a eu faim, il a eu soif. Il a vécu tout cela, excepté le péché. Ses souffrances, pour que nous puissions les vivre nous aussi, pour que nous puissions porter à nos frères malades et à nous-mêmes la présence de Dieu, la divinité de Dieu qui passe par le corps, le corps de l’Église, le Corps eucharistique.
Tout à l’heure, nous allons chanter : « Il est grand le mystère de la foi ! ». Il est grand ce mystère non seulement dans la célébration de la liturgie, mais il est grand ce mystère dans notre vie et dans notre ministère, dans toutes les réalités : les secouristes, les soignants, les visiteurs, les priants, les sessions, les orientations, les plans pastoraux… Ainsi, Dieu s’incarne…
Je voudrais pour finir que nous entrions dans une grande action de grâce. Que nous soyons émus d’avoir été choisis personnellement pour devenir le Corps du Christ et pour apporter le Christ à nos frères. Amen.
PROCHAINS RENDEZ-VOUS
- Le Congrès Mission : 27, 28 et 29 septembre 2024
- La Semaine Bleue : du 30 septembre au 6 octobre 2024, marquée par :
- la Journée internationale des personnes âgées : le 1er octobre 2024.
- la Journée internationale des aidants : le 6 octobre 2024.
- une messe au Centre Emma Ventura, présidée par Mgr Macaire : le jeudi 3 octobre 2024 à 10h30.
- La 1ère rencontre des référents de paroisse du diocèse : samedi 12 octobre 2024 de 9h30 à 12h au presbytère de la Cathédrale.
- La récollection de rentrée de tous les membres de la Pastorale de la Santé : mi-novembre, aux Trois-Ilets (la date précise sera communiquée très prochainement).
- D'autres actions sont prévues, notamment sur le volet formation des acteurs et accompagnement des familles. Les informations seront transmises par Radio Saint-Louis.
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