Il y a un temps pour chaque chose sous le ciel : Il y a un temps pour naître, un temps, pour mourir ; un temps pour planter, un temps pour arracher ; un temps pour tuer, un temps pour guérir ; un temps pour détruire, un temps pour construire ; un temps pour pleurer, un temps pour rire ; un temps pour gémir, un temps pour danser ; un temps pour lancer des pierres, un temps pour les ramasser ; un temps pour embrasser, un temps pour s’abstenir ; un temps pour chercher, un temps pour perdre ; un temps pour garder, un temps pour jeter ; un temps pour déchirer, un temps pour coudre ; un temps pour se taire, un temps pour parler ; un temps pour aimer, un temps pour détester ; un temps pour la guerre, un temps pour la paix. » (Ec 3, 1-12)
Mé Zanmi*1, ces dernières années, trop d’évènements, trop de fébrilité, trop de peurs, trop de conflits, trop d’angoisses, trop d’animosités, trop d’inquiétudes, trop de violences, trop de méfiances, trop de jalousies, trop de procès, trop d’(in)divisions, trop de souffrances, trop de trafics, trop d’obscénité, trop de mensonges, trop de déceptions, trop de paroles inutiles, arrogantes ou comminatoires, et même trop de paroles tout court, trop de déchirements, trop de misère…
2025 nous place devant des choix : celui de la mort ou de la Vie, celui du mensonge ou de la Vérité, celui des ténèbres ou de la lumière, celui de la facilité ou du bien.
Les temps sont tendus et les événements du monde, en France ou ailleurs, nous le montrent : la cognée est à la racine. Partout, on se prépare comme pour une bataille. Les grandes comme les petites nations, les univers culturels, les groupes humains renforcent leurs frontières, leurs états, leurs chefs, leurs idéaux, leurs principes, leurs philosophies. Dans ce monde « mondialisé », l’avenir est à ceux qui se montrent forts, fermes et fiers.
Fi de l’ancien monde. Une nouvelle colonisation est lancée sur tous les fronts : politique, culturel, religieux, commercial, territorial, numérique, sportif, spirituel et… même humain (lorsque des cultures impérialistes pillent la jeunesse et les talents des cultures affaiblies par la désunion). C’est un « tournoi » nouveau. Les cartes sont rebattues. La balle est au centre. Les autres « équipes » foncent déjà dessus, farouchement décidées à la récupérer pour marquer des buts. Il n’y aura pas de fair-play. Chak bètafé ké kléré pou nam’li*2. Accompagner les sociétés malades, ou s’apitoyer sur ceux qui attendent le remboursement d’une dette ne sera plus d’actualité. Le mercato est terminé : le temps est venu pour chaque communauté de s’unir, de se construire, de se protéger, de s’épanouir… ou de périr. Tèt pété pani lasirans*3.
En 2025, je nous souhaite de mieux prendre en main notre identité, l’éducation de notre jeunesse, nos structures sociales dans la justice, la paix, la fraternité et la vérité, l’autonomie dans notre alimentation, le soutien aux plus nécessiteux, la réorganisation de nos territoires et l’implication de tous dans notre économie.
En cette année 2025, Jubilé de l’Incarnation du Sauveur Jésus pour tous les peuples de la terre, je souhaite à chaque Martiniquais d’être un acteur du Bonheur et non du malheur, de l’Amour et non de la haine, de la Paix et non de la division.
A la maison et dans la vie de tous les jours, je propose à chacun d’afficher la prière de saint François, de l’apprendre par cœur et de la dire fréquemment seul ou en groupe.
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix, Là où est la haine, que je mette l’amour. Là où est l’offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l’union. Là où est l’erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute, que je mette la foi. Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. (A répéter 3 fois) Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie. O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer. Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. AMEN »
+ Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
- 1 Mes amis.
- 2 Chaque luciole éclaire sa propre âme. (Dans la vie, c’est chacun pour soi).
- 3 Tête cabossée n’est pas assurée. (Subir toutes les conséquences néfastes qui découlent de son action sans contrepartie)
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