S01E05* : A la génération Actuelle : pas franchement « djii » tout ça


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samedi 27 mars 2021
Diocèse de Martinique

Eh oh ! sincèrement, vous qui êtes chrétien, vous ne trouvez pas que c’est pas franchement « dji » tout ça !

- Euh ! que veut dire « c’est pas djii » ?

- Eh ben ! c’est « su », c’est « pas cool » … c’est un peu mort. Bref, ce n’est pas attirant.

- Et qu’est-ce qui n’est pas attirant, s’il vous plait !?

- Eh bien, la religion !.. Je ne suis pas contre la foi, mais avouez que le rythme général de la religion est plus adapté aux personnes du troisième âge qu’aux jeunes. C’est vrai dans plein de domaines… je ne parle pas seulement des messes qui sont des « spectacles de rythme lent », ni dynamiques, ni solennels… Je pense aussi à tout le reste : les réunions, les locaux, les horaires, les tons de voix, les idées, les activités… On ne voit pas vraiment dans ce « catalogue » ce qui pourrait attirer des actifs qui ont de l’ambition pour la société et qui souhaitent rester dans le mouvement de la vraie vie. Avez-vous vu le nombre de propositions hyper intéressantes et tous les nouveaux concepts efficaces et adaptés à la génération actuelle…

- « Génération actuelle » … Attention, pour l’Eglise cette expression ne veut pas dire « les jeunes », mais tous ceux qui sont aujourd’hui vivants : les jeunes, les enfants, les adultes, les vieillards etc… Une paroisse n’est pas une boutique de vêtements de marques ou une station de radio branchée s’adressant à un public ciblé. L’Eglise accueille tout le monde et s’adresse aux fidèles tous ensemble. Il est normal que son rythme de vie et ses façons épousent ceux de la communauté toute entière, y compris les pauvres, les malades ou les vieux (c’est-à-dire ceux qui sont habituellement exclus des biotopes culturels, professionnels, sociaux) etc… En somme, tous ceux qui, dans le monde, sont priés de rester devant leurs écrans pour admirer la soi-disant « vraie vie » (celle des autres : jeunes￾beaux et-riches) qu’on leur diffuse en mensonge continu, sont au centre de la vie de l’Eglise. Celle-ci s’adapte à eux et les accueille largement. Il faut ainsi s’habituer à la famille nombreuse et bruyante qui arrive en retard, à l’enfant qui gigote et pleure, à la mamie qui chante lentement à tue-tête d’une voix chevrotante ou au bon monsieur qui tente maladroitement d’animer une rencontre… Alors forcément le rythme est lent. On est « su » … Mais l’amour est à ce prix.

- Vous avez raison. Je reconnais que c’est plutôt tendance, quoique minoritaire, de faire dans l’intergénérationnel et le compassionnel. Mais c’est un peu rebutant pour nous, surtout que le monde est « genre » agressif ! Nous avons besoin de réconfort, d’attention, de réflexion, de spiritualité, d’accompagnement, d’enseignement, de consolation, de détente, d’amitié vraie, d’action gratuite… et certainement pas qu’on nous crie dessus, qu’on nous fasse la leçon et qu’on nous empêche de monter des projets parce qu’on « n’a jamais fait comme ça » …

- Si j’ai bien compris, à l’Eglise, vous ne voulez plus de sermons, mais de l’aide et du conseil ; vous voulez qu’on vous dise qu’on vous aime comme vous êtes, mais sans reproche, et en vous montrant le chemin exigeant de l’Evangile ; vous ne voulez pas prier tout le temps, mais vous voulez des expériences spirituelles ; vous n’avez pas beaucoup de temps mais vous espérez des moments conviviaux et avoir l’occasion d’aider les autres…

- Sé sa menm !

- Ok, j’ai compris… mais il y a deux conditions :
1) l’Eglise n’est ni un parti politique, ni une société de bienfaisance ! Elle a toujours été un lieu dynamique où peuvent militer ceux qui changent le monde par l’Evangile : missionnés par Jésus-Christ et non pas motivés par un orgueil humaniste autosatisfait…
2) l’Eglise n’est pas non plus une société thérapeutique pour des « quarantenaires anonymes »… C’est une famille dont les membres sont soignés et guéris avant tout par une rencontre avec Jésus-Christ ressuscité.

- Que voulez-vous dire !

- Venez et vous verrez.

+ Fr David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

En savoir +

*Saison 1, épisode 5

- Euh ! que veut dire « c’est pas djii » ?

- Eh ben ! c’est « su », c’est « pas cool » … c’est un peu mort. Bref, ce n’est pas attirant.

- Et qu’est-ce qui n’est pas attirant, s’il vous plait !?

- Eh bien, la religion !.. Je ne suis pas contre la foi, mais avouez que le rythme général de la religion est plus adapté aux personnes du troisième âge qu’aux jeunes. C’est vrai dans plein de domaines… je ne parle pas seulement des messes qui sont des « spectacles de rythme lent », ni dynamiques, ni solennels… Je pense aussi à tout le reste : les réunions, les locaux, les horaires, les tons de voix, les idées, les activités… On ne voit pas vraiment dans ce « catalogue » ce qui pourrait attirer des actifs qui ont de l’ambition pour la société et qui souhaitent rester dans le mouvement de la vraie vie. Avez-vous vu le nombre de propositions hyper intéressantes et tous les nouveaux concepts efficaces et adaptés à la génération actuelle…

- « Génération actuelle » … Attention, pour l’Eglise cette expression ne veut pas dire « les jeunes », mais tous ceux qui sont aujourd’hui vivants : les jeunes, les enfants, les adultes, les vieillards etc… Une paroisse n’est pas une boutique de vêtements de marques ou une station de radio branchée s’adressant à un public ciblé. L’Eglise accueille tout le monde et s’adresse aux fidèles tous ensemble. Il est normal que son rythme de vie et ses façons épousent ceux de la communauté toute entière, y compris les pauvres, les malades ou les vieux (c’est-à-dire ceux qui sont habituellement exclus des biotopes culturels, professionnels, sociaux) etc… En somme, tous ceux qui, dans le monde, sont priés de rester devant leurs écrans pour admirer la soi-disant « vraie vie » (celle des autres : jeunes￾beaux et-riches) qu’on leur diffuse en mensonge continu, sont au centre de la vie de l’Eglise. Celle-ci s’adapte à eux et les accueille largement. Il faut ainsi s’habituer à la famille nombreuse et bruyante qui arrive en retard, à l’enfant qui gigote et pleure, à la mamie qui chante lentement à tue-tête d’une voix chevrotante ou au bon monsieur qui tente maladroitement d’animer une rencontre… Alors forcément le rythme est lent. On est « su » … Mais l’amour est à ce prix.

- Vous avez raison. Je reconnais que c’est plutôt tendance, quoique minoritaire, de faire dans l’intergénérationnel et le compassionnel. Mais c’est un peu rebutant pour nous, surtout que le monde est « genre » agressif ! Nous avons besoin de réconfort, d’attention, de réflexion, de spiritualité, d’accompagnement, d’enseignement, de consolation, de détente, d’amitié vraie, d’action gratuite… et certainement pas qu’on nous crie dessus, qu’on nous fasse la leçon et qu’on nous empêche de monter des projets parce qu’on « n’a jamais fait comme ça » …

- Si j’ai bien compris, à l’Eglise, vous ne voulez plus de sermons, mais de l’aide et du conseil ; vous voulez qu’on vous dise qu’on vous aime comme vous êtes, mais sans reproche, et en vous montrant le chemin exigeant de l’Evangile ; vous ne voulez pas prier tout le temps, mais vous voulez des expériences spirituelles ; vous n’avez pas beaucoup de temps mais vous espérez des moments conviviaux et avoir l’occasion d’aider les autres…

- Sé sa menm !

- Ok, j’ai compris… mais il y a deux conditions :
1) l’Eglise n’est ni un parti politique, ni une société de bienfaisance ! Elle a toujours été un lieu dynamique où peuvent militer ceux qui changent le monde par l’Evangile : missionnés par Jésus-Christ et non pas motivés par un orgueil humaniste autosatisfait…
2) l’Eglise n’est pas non plus une société thérapeutique pour des « quarantenaires anonymes »… C’est une famille dont les membres sont soignés et guéris avant tout par une rencontre avec Jésus-Christ ressuscité.

- Que voulez-vous dire !

- Venez et vous verrez.

+ Fr David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

En savoir +

*Saison 1, épisode 5

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