S01E03* : et la Bonne Nouvelle ?


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samedi 27 février 2021
Diocèse de Martinique

- Konfinééé daprè yo ! …

- Pourquoi chantez-vous ça !?

- Je chante ma ‘tite chanson du karnaval ! déjà « on » nous a privés des chanté-nwèl, et maintenant un vieux ti-karnaval sur un stade. Sé pa « pli ta pli tris » sé « jòdi pli tris » ! Vraiment la vie n’est pas drôle dans ce monde. J’imagine que vous allez encore me dire que le carnaval est une « vakabonajeri malélivé ». Eh bien, soit ! Si vous voulez, je suis dans la vakabonajeri ! Mais pour moi, c’est important. Et je crois même que c’est important pour une société d’avoir des moments de liesse et de défoulement populaire et unitaire. Des moments où on se lâche un peu ! Lavi-a two rèd. C’est un régulateur social. Et vous les chrétiens, vous ne participez pas. Dommage ! Il n’y a pas que la prière dans la vie.

- Les moments de défoulement, je ne suis pas contre. Les chrétiens ont toujours su faire la fête. C’est pour ça que les jours gras précèdent les austérités du Carême. Jusque dans les monastères on fait une fête ! N’oubliez pas que le premier miracle de Jésus, aux noces de Cana, a été de donner 600 litres de bon vin à des gens qui avaient épuisé les réserves. Mais j’avoue que ce carnaval me fait peur. Est-ce une fête, un défoulement rigolo, une expression communautaire de la culture populaire ou une drogue, une thérapie sauvage pour masquer des détresses sociales, un cri d’angoisse collectif, une analgésie générale de nos blessures ? Un gros « doliprane » qui calme la douleur momentanément, sans soigner la maladie ?

- Mais la cause du mal nous dépasse : C’est ce monde de fous dans lequel nous sommes. Vous ne voyez pas tout ce qui se passe !? Les riches qui en ont toujours plus, les politiques qui ne font rien, la violence, la mondialisation, le manque de solidarité, etc… les filles ne pensent qu’à l’argent, les hommes sont malhonnêtes. Pour vivre ici-là, il faut de l’argent et donc un travail, et il n’y a pas de travail. Restent les magouilles et les trafics. Je ne vois pas comment on va s’en sortir, ni qui va nous aider !...

- C’est quand même bizarre que nous ayons la certitude d’être dans une époque pourrie alors que nous disposons de moyens que nos grands-parents n’imaginaient même pas. Nous avons plus de nourriture, de biens et de confort, plus de temps libre, de moyens de communication et de distractions et même plus de droits, plus de liberté, plus d’accès à la connaissance que les ¾ des peuples de ce monde. Mais nous crions « anmwé », « A qui irions-nous ? » comme disaient déjà les apôtres il y a 2000 ans…. Mon cher, le problème : c’est notre âme ! Elle est malade ! Notre esprit est embrouillé, notre conscience abusée, notre intelligence enténébrée, notre volonté violée et notre culture polluée !

- Vous voulez dire que c’est dans ma tête que ça ne va pas ! ?

- Non, pas dans votre tête. Dans notre « tête » à tous. Nous ne savons plus nous aimer les uns les autres. Cette société ressemble à un réseau routier sans code de la route. Les routes sont belles, les voitures sont neuves et perfectionnées, mais tout le monde se méfie de tout le monde. Persuadés qu’un jour où l’autre, en couple, en famille, à l’école, dans le voisinage ou au travail quelqu’un va nous écrabouiller s’il le peut, on se barricade et on s’arme comme pour survivre dans une jungle. Mais Dieu a pourtant conçu ce pays comme un jardin pour une civilisation de l’amour ! Il faudra bien guérir notre âme, purifier notre culture, réparer notre machine à nous aimer les uns les autres et revenir à Dieu de tout notre cœur. Seule la Parole de Dieu est une loi d’Amour.
Seule la foi en la Bonne Nouvelle de l’Evangile du Christ mort et ressuscité pour nous peut nous relever.

- Ouais, bof ! je n’y crois pas trop !

- C’est peut-être ça le problème … Venez et voyez !

+ Fr David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

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* Saison 1 épisode 3

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