Tout d’abord, que se passe-t-il dans ce monde ? Est-ce la fin des temps ? de la civilisation ? Y a-t-il quelque part des sociétés secrètes ultra-riches et ultra puissantes qui ont décidé l’élimination des pauvres et de la religion chrétienne ? Pourquoi le capitalisme mondialisé a-t-il produit d’immenses richesses et fabriqué des millions de miséreux ? Comment a-t-il généré tant d’esclaves de la consommation et tant d’exclus déprimés ? L’élimination des masses devenues inutiles pour les puissants est-elle programmée avec la complicité naïve des mouvements anti-vie et des avorteurs ? Le monde est ensorcelé par la culture du tout-écran, comment le délivrer par une annonce adéquate de l’Evangile de la vie ? Comment répondre à la soif de paix, de justice et d’amour de cette génération ? Saurons-nous lui offrir la rencontre avec Jésus qui seul peut l’épanouir ?
Et alors comment vont nos prêtres ? Après le déballage des crimes commis par un tout petit nombre, comment se sentent-ils ? attaqués ? adulés ? respectés dans leur fonction ? leur célibat ? leur personne ? Sont-ils heureux ? tentés ? Doit-on former ceux qui veulent donner leur vie pour être des managers ? des artistes ? des psys des fonctionnaires ? des itinérants ? des spirituels ? des intellectuels ? des témoins ? des techniciens ? des solitaires ? des communautaires ? des missionnaires ? des pères ? des frères ? des copains ? Que dire aux filles qui veulent se consacrer et prendre des responsabilités dans l’Eglise ? Les communautés ont-elles besoin des consacrées depuis que le concile a multiplié des mères de familles aussi pieuses, actives, responsables et libres que les « bonnes sœurs » de jadis !?
Et puis, que conserver ? Sur quoi progresser ? Les communautés seront-elles plus grandes et plus diffuses grâce aux réseaux sociaux ? Allons-nous devenir une e-church, misant tout sur le virtuel pour rejoindre facilement chacun ? ou au contraire, prenant le contre-pied de la mondialisation, nous bâtirons une Civilisation de l’Amour à taille humaine ? De petites communautés de quelques familles solidaires, ferventes, ouvertes mais convaincues ? Comment alors s’organiser en petits groupes ? N’y a-t-il pas danger d’éclater le corps du Christ ? Compterons-nous alors sur un clergé stable plus nombreux ? sur des laïcs, hommes ou femmes, et des consacré-e-s bien formés ?
Enfin, que deviennent les chrétiens dans tout ça ? Après les confinements, quel est le sens de nos grandes assemblées dominicales ? Les fidèles vont-ils revenir ? Les communautés centrées sur les grand’messes et le clergé vont-elles perdurer ? Auront-elles les moyens financiers de la mission ? A quels changements s’attendre ? Des paroissiens enfin missionnaires ? Des groupes et des mouvements plus fervents ? Quel soutien pour les fidèles engagés dans les milieux sociaux ? Le travail ? la recherche d’emploi ? la politique ? les syndicats ? Et les jeunes militants catholiques persécutés ? Trouveront-ils dans l’Eglise soutien et protection ? Pourquoi sont-ils si nombreux à se sentir exclus pour des questions de mœurs ? Que faire ? Que dire ? Le Fils de l’Homme trouvera-t-il la Foi sur la terre (Lc18,8) ?
Kriz pri fen car l’Esprit-Saint m’a suggéré ce passage de l’Evangile selon saint Jean (6, 17-20). « C’était déjà les ténèbres, et Jésus n’avait pas encore rejoint les disciples. Un grand vent soufflait, et la mer était agitée. Les disciples avaient ramé. Ils virent Jésus qui marchait sur la mer et se rapprochait de la barque. Il leur dit : Viens Emmanuel !
+ Fr David Macaire, Archevêque
de Saint-Pierre et Fort-de-France ■
En savoir +
1 Formule de saint Augustin, évêque d’Hippone (Algérie) au Ve siècle.
Tout d’abord, que se passe-t-il dans ce monde ? Est-ce la fin des temps ? de la civilisation ? Y a-t-il quelque part des sociétés secrètes ultra-riches et ultra puissantes qui ont décidé l’élimination des pauvres et de la religion chrétienne ? Pourquoi le capitalisme mondialisé a-t-il produit d’immenses richesses et fabriqué des millions de miséreux ? Comment a-t-il généré tant d’esclaves de la consommation et tant d’exclus déprimés ? L’élimination des masses devenues inutiles pour les puissants est-elle programmée avec la complicité naïve des mouvements anti-vie et des avorteurs ? Le monde est ensorcelé par la culture du tout-écran, comment le délivrer par une annonce adéquate de l’Evangile de la vie ? Comment répondre à la soif de paix, de justice et d’amour de cette génération ? Saurons-nous lui offrir la rencontre avec Jésus qui seul peut l’épanouir ?
Et alors comment vont nos prêtres ? Après le déballage des crimes commis par un tout petit nombre, comment se sentent-ils ? attaqués ? adulés ? respectés dans leur fonction ? leur célibat ? leur personne ? Sont-ils heureux ? tentés ? Doit-on former ceux qui veulent donner leur vie pour être des managers ? des artistes ? des psys des fonctionnaires ? des itinérants ? des spirituels ? des intellectuels ? des témoins ? des techniciens ? des solitaires ? des communautaires ? des missionnaires ? des pères ? des frères ? des copains ? Que dire aux filles qui veulent se consacrer et prendre des responsabilités dans l’Eglise ? Les communautés ont-elles besoin des consacrées depuis que le concile a multiplié des mères de familles aussi pieuses, actives, responsables et libres que les « bonnes sœurs » de jadis !?
Et puis, que conserver ? Sur quoi progresser ? Les communautés seront-elles plus grandes et plus diffuses grâce aux réseaux sociaux ? Allons-nous devenir une e-church, misant tout sur le virtuel pour rejoindre facilement chacun ? ou au contraire, prenant le contre-pied de la mondialisation, nous bâtirons une Civilisation de l’Amour à taille humaine ? De petites communautés de quelques familles solidaires, ferventes, ouvertes mais convaincues ? Comment alors s’organiser en petits groupes ? N’y a-t-il pas danger d’éclater le corps du Christ ? Compterons-nous alors sur un clergé stable plus nombreux ? sur des laïcs, hommes ou femmes, et des consacré-e-s bien formés ?
Enfin, que deviennent les chrétiens dans tout ça ? Après les confinements, quel est le sens de nos grandes assemblées dominicales ? Les fidèles vont-ils revenir ? Les communautés centrées sur les grand’messes et le clergé vont-elles perdurer ? Auront-elles les moyens financiers de la mission ? A quels changements s’attendre ? Des paroissiens enfin missionnaires ? Des groupes et des mouvements plus fervents ? Quel soutien pour les fidèles engagés dans les milieux sociaux ? Le travail ? la recherche d’emploi ? la politique ? les syndicats ? Et les jeunes militants catholiques persécutés ? Trouveront-ils dans l’Eglise soutien et protection ? Pourquoi sont-ils si nombreux à se sentir exclus pour des questions de mœurs ? Que faire ? Que dire ? Le Fils de l’Homme trouvera-t-il la Foi sur la terre (Lc18,8) ?
Kriz pri fen car l’Esprit-Saint m’a suggéré ce passage de l’Evangile selon saint Jean (6, 17-20). « C’était déjà les ténèbres, et Jésus n’avait pas encore rejoint les disciples. Un grand vent soufflait, et la mer était agitée. Les disciples avaient ramé. Ils virent Jésus qui marchait sur la mer et se rapprochait de la barque. Il leur dit : Viens Emmanuel !
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